Les yeux qui voguent de combattant en combattant, découvrant les nouvelles recrues tout autant que les nouveaux tout courts. La Calavera grossit ses rangs et c’est ici qu’ils débutent leur entrainement au milieu des hommes et femmes lambdas qui ne se doutent pas une seconde qu’autour d’eux, ce sont des mafieux qui frappent. Passant du ring au centre de la salle, en allant donner quelques conseils à ceux utilisant les sacs de frappes, depuis son retour du Brésil, le capitano n’est plus le même. Plus éveillé, plus vif, les sens aiguisés, personne ne peut savoir qu’il est guéri étant donné que personne ne savait qu’il était malade. On remarque simplement qu’il frappe plus fort et ne perd plus. Qu’il ne se trompe plus de mots et ne bégaye plus. Qu’il est redevenu l’homme d’il y a un an, quand la maladie ne l’avait pas encore touché. Alejandro Flores est de retour et il a frappé fort en étant à l’origine du massacre d’Historial District. La mort de cette famille d’anonyme est restée sur toutes les lèvres pendant quelques jours, la violence dont a fait preuve le capitano, en tuant femme, enfant et vieillard à bout portant s’est su. Tout comme celle d’avoir découpé en deux le corps de l’homme qui était la principale cible. Le capitano était bel et bien de nouveau dans les rangs pour le plaisir des siens et l’horreur des autres. Et ce soir, c’est le menton haut et le regard fier que Jan reprend les rênes de sa salle d’entrainement. Ça faisait longtemps qu’il n‘avait pas ressenti ça le second de la Calavera, ce sentiment d’orgueil puisant dans son palpitant. Il se sent fort, malgré les contrats sur sa tête, les tirs de sniper en début de semaine et le réveil d’Ah Puch, il se sent puissant. Et ça, personne ne pourra lui retirer.
Il est 20h quand la salle se vide lentement, les horaires de fermeture restent les mêmes en semaine, même si parfois quelques soldados et sicarios restent s’entrainer. Ce soir, ce ne sera pas le cas, le capitano a d’autres projets en tête. Pourtant, ce sont ses prunelles qui sont attirées par une frêle silhouette qui frappe a s’en péter les phalanges contre le sac de sable. Anthea. Ça faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu et il ne l’avait pas encore remarqué malgré l’étrange sensation qui palpitait en son sein. La Mort appelle la Mort et depuis leur première rencontre, le second de la Calavera est persuadé que l’héritière est une récurrence similaire à la sienne. Déesse de la Mort ou d’un monde souterrain, il est certain qu’elle est son reflet d’un autre panthéon, comme Bellandi avec Hades. Toujours cette odeur de cendres, cette saveur de métal quand il s’approche d’un dieu homologue. Alors, tandis que les derniers combattants disparaissent dans les vestiaires, il se rapproche de la brune et retient le sac pour l’aider à faire progresser sa technique. « Tu frappes trop vite. Il faut que tu respires correctement pour avoir assez de puissance dans le poing Anthea. » Les mots sont professionnels, les yeux noisettes qui s’ancrent dans ceux de la divine à l’aura brillante, il continue son apprentissage. « Prend une inspiration…» Il lui montre, inspire avec appréhension tant la peur d’activer son deuxième don est toujours là. Un souffle de trop, il pourrait la tuer. Alors il se concentre, écrasant Ah Puch qui grogne, curieux de rencontrer celle qui sent aussi bon que lui. « Tu bloques ta respiration, maintiens tes appuies… Et tu frappes.» Et lui il retiendra le sac. Il l’aidera à ne pas tomber quand ils sauront tous les deux ce qu’ils sont, de simples et de parfaits miroirs.
