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real lies (kazma)

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real lies (kazma) - Lun 24 Déc - 17:48

real lies ★ karma & kazuo
 Un vent de doute, dont les brises avaient commencé à effleurer la peau ivoire, à balayer les cheveux d'or. L'absence persistante de l'époux, son regard fuyant lorsqu'elle posait ses iris sur lui, et elle-même, ses propres questions embrasées face au changement radical qui s'était effectué. L'époux transformé, par les secrets, les ombres et la dissimulation qui altéraient les traits du visage si connu.
Il ne disait pas tout, Kersen, et l'orgueil de son épouse en était blessé.
Il n'était pas une femme sur cette planète susceptible de rivaliser avec elle, pas une femme susceptible de lui ravir le cœur de son mari. De l'existence d'une maîtresse, d'une autre femme, elle ne considérait même pas l'éventualité. Le cœur cruel et volage savait pertinemment qu'il avait emprisonné celui de l'époux entre ses griffes avides.
Mais le cœur cruel et volage ne savait appréhender la transformation de Kersen depuis Arcadia. Arcadia, grise et sombre, Arcadia et ses secrets - Arcadia, qui avait tant changé l'époux. Prétextes et mensonges, il dissimulait autant qu'elle-même, dans une inversion surnaturelle des rôles.
Elle avait changé, elle aussi. Échos d'une autre vie dans son esprit qui se dilatait, écho d'une autre voix, d'une autre elle. Perdue, à la dérive, dans un univers dont elle n'appréhendait plus ni les limites ni les règles, alors même que Kersen se faisait ancre arrachée, emporté au loin par les flots tumultueux d'un chaos qui les déchiraient tous.
Les doutes et les questions avaient rongé sa chair tendre, comme un acide corrosif courant dans ses veines et son cruor mis à mal, hantant nuits et jours comme le spectre de cette femme d'un autre temps.
Elle n'était pas de ceux qui doutaient. Elle était Karma van Heusen, Karma de Joong.
Mais le masque de secrets qu'arborait Kersen l'avait faite vaciller. Un nom s'était imposé, dans la quête de réponses - parce qu'elle ne doutait pas. L'ami de l'époux, le proche du couple, fils d'un Japon lointain, doté de doigts façonnés dans l'or céleste, sculptant la soie et le satin dans une genèse divine. Kazuo.  
Les fêtes approchant, un prétexte supplémentaire de consulter le tailleur prodige de New Kabuchiko. Une raison de plus, pour laisser trainer les oreilles et les yeux, pour découvrir la vérité, pour tirer la situation au clair. Pour comprendre Kersen, pour comprendre autrui, elle qui ne s'était jamais intéressée à autre qu'elle-même.
La décision avait été prise, et la Maserati avait rugi vers New Kabuchiko, vers l'atelier de la maison Nagai. Les cheveux rejetés en arrière, souveraine illégitime, alors que les talons avaient claqué sur le sol de l'atelier prestigieux. 'Kazuo, je vais avoir besoin de votre aide.' Elle était chez elle - parce qu'elle était chez elle partout. Une petite moue étudiée, alors qu'elle détaillait le visage parfait du japonais. 'Je n'ai rien de décent à me mettre pour Noël.'
Les yeux s'arrachent aux traits symétriques, explorent l'atelier, en quête de réponses. Elle veut la vérité - elle l'aura.


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real lies (kazma) - Lun 24 Déc - 20:53

real lies
karma et kazuo/icons by vocivus



https://www.youtube.com/watch?v=RGT4V6JmINA

s'affaire à ses passions le tailleur, qui dans sa pensée la plus volage laisse aller ses doigts, les aiguilles se traverser, la machine retentissant, semblable à des cloches contre les murs de l'atelier. l'inspiration profonde, les lunettes rondes, jamais sales, posées sur le bout de son nez, il fronce les sourcils, donne à sa pièce une dernière touche - le détail qui saura toujours provoquer la différence. l'arrière de la boutique qui toujours sera lieu de création, là où l'avant, ouvert aux mortels, sera constamment un lieu de vente plus que d'expression. sonnette qui tinte avec la même hardeur qu'un jouet pour enfant maltraité, il se redresse, époussette avec attention le tissu enroulant ses cuisses - langue mordue du bout des dents, cheveux toujours montés en un chignon, il papillonne des cils. blondeur inattendue, blondeur grandiose, parfois grotesque aussi, personnage sortant d'une pièce tragique - aux allures d'une déesse grecque aux idées bien trop fortes pour convenir aux lois des dieux, il joint ses mains, kazuo. sourire qui s'extirpe de sa bouche en fleurs, il reste derrière le comptoir, penche sa tête sur le côté - typique d'un chiot jeté dans un coin, sans en comprendre les raisons. rapport en demi-teinte, qui de front pourtant laisse entrevoir une toute autre relation - le vouvoiement qui jamais ne prend une teinte fade, plus une rigolade -, il secoue un peu sa tête, vient à mettre sa monture de verres sur son front, étire vaguement ses omoplates dans un craquement discret.
- et c'est bien regrettable. commencement d'un rire, qui s'éteint finalement à la barrière de l'intime, il joint ses mains sans plus de cérémonies, voudrait l'accueillir sans doute avec plus de chaleur - d'une accolade en toute sincérité. pourtant celle-ci n'est que de mise pour les histoires oubliées, pour l'ami adoré et pour les deux d'une triade bien trop liée. quelques pas se font cependant, il sort de son cadre, kazuo, se met face à elle - plus rien ne les sépare, pas même le meuble d'origine. je suis bien évidemment, à votre disposition. une robe ? un tailleur ? un smoking peut-être ?
puisque pour les fêtes elle veut resplendir - elle resplendira alors, plus loin il ne cherchera pas, plus loin il ne voudra pas, tant que les talons de karma claqueront sur les parquets, rien ne changera. d'un geste de menton, sans plus de cérémonies - de quoi faire une courbette - il l'invite à monter sur une petite plateforme entourée de miroirs - de quoi sans cesse faire face à son allure dans la glace.
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real lies (kazma) - Mer 26 Déc - 10:51

real lies ★ karma & kazuo
 Iris verts qui courent sur chaque surface exposée, s'arrête de nouveau sur le visage qui lui fait face. L'esprit est vif, le jugement, redoutable. Souvent ne voient-ils tous en elle que créature fragile et futile, en omettant l'âme acérée et égoïste qui se dissimulait sous les cils battants. Annihilant le souvenir de la magistrate impitoyable et à l'esprit agile pour ne plus que contempler la peau lactée et l'apparente douceur.
Les iris se posent sur Kazuo, les lèvres roses s'étirent dans un sourire souple et calculé. Et, autour de l'homme, se tisse l'aura qui les emprisonne tous, mortels, dans sa toile redoutable - toile dont elle est inconsciente, toile qui lui gagne leurs faveurs, toile qu'elle ne croit être qu'effet de leur faiblesse d'esthètes.
Mais elle n'est pas seule joueuse dans cette partie d'échecs, dans ce jeu de dupes - ils sont deux, acteurs dans une pantomime improvisée, pourtant si mécanique; Kazuo se fait masques et dissimulation qu'elle ne remarque pas, balaie d'un revers de la main parfaitement manucurée, convaincue du regard favorable posé sur elle. N'a jamais douté de prendre toute la place.
'Et c'est bien regrettable.' Un rire discret et bref qui s'échappe des lippes du japonais, auquel elle ne se joint qu'éphémèrement, par réflexe, par calcul. Il s'approche, et elle laisse un sourire couler sur ses lèvres. Je suis bien évidemment, à votre disposition. Une robe ? Un tailleur ? Un smoking peut-être ? Elle se tapote la lèvre d'un doigt, feint la réflexion, alors que loin des regards, l'esprit s'embrase sur un autre plan de réalité, dans une tentative perdue d'assembler un puzzle dont elle ne possède que quelques pièces éparses.
Il est l'ami de l'époux, Kazuo, le cavalier aux côtés du roi de l'échiquier, le proche, le compagnon; s'il était un homme, au-delà de la compagne, à qui la vérité s'offrait probablement, c'était celui-là. Et c'était de celui-là, dont elle devait s'attirer les faveurs. Les yeux plissés dans un éclat d'amusement, elle feint de finalement se décider. 'J'ai un faible certain pour les robes, et les vôtres sont des splendeurs, bien sûr.' Vérité certaine dans la bouche de la femme pécheresse. 'Mais un smoking serait tellement... nouveau.' Un brin de doute et de gêne feints, alors que la dernière carte s'abat. 'Qu'en pensez vous? J'ai foi totale en votre jugement.' Offrir l'avantage, offrir un brin de supériorité en quémandant l'avis, en se faisant agnelle sacrificielle.
Dissimuler les travers de l'âme pour atteindre ses desseins.


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real lies (kazma) - Jeu 27 Déc - 14:58

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n'ont en commun qu'une alliance partagée devant ses yeux, n'ont en commun plus qu'une connaissance, un mari pour l'un, un ami d'une date trop longue pour l'autre, n'ont en commun que l'amour pour celui ayant touché en plein coeur deux êtres contradictoires - et pourtant si propices à se comprendre. entre les miroirs il la regarde sous tous les angles, il l'analyse, il entrevoit les tissus, il imagine le bruit de la machine à coudre et de la forme à adopter - tout lui irait sans même qu'il ait le temps de douter de lui. lèvre inférieure mordillée par tic d'une pseudo-réflexion, peu importe si les dés ont été jetés, il croise son bras sur son torse, pose son coude dessus et vient nicher son menton entre ses doigts, il le caresse du bout du pouce, pensif. amusé par la nouveauté qu'elle prétend, il n'est pour autant inventeur d'aucune merveille, kazuo, ne fait que suivre les chemins d'antan, se les réappropriant à coup d'une culture fantasmée en occident.
- une robe vous rendrait peut-être invisible parmi d'autres. une robe, bien que superbe, reste classique sur le dos d'une femme, mais le smoking... inspiration profonde, comme témoignant d'une rêverie soudaine, d'une image divine dont il ne saurait se séparer. un smoking aurait de quoi attirer les regards, les murmures entre convives et surtout les compliments. jamais dans la demi-mesure, jamais dans le manque de confiance - toujours à viser le plus haut du bout du monde, surpasser la lune, rire des étoiles bien trop basses.

- il nous suffit alors de voir la forme. si vous préférez un classique, plus fluide, ou quelque chose de plus carré, un peu plus masculin sans doute mais ayant bien plus de cachet. il se rapproche, passe ses doigts osseux sur les épaules de karma - il souligne la forme d'un geste. des épaulettes par exemple, mettant en lumière votre buste. et si vous me faites confiance, je peux vous garantir que le costume aura de quoi teindre de vert les joues des femmes aux décolletés trop échancrés.
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real lies (kazma) - Ven 28 Déc - 13:59

real lies ★ karma & kazuo
  Penseur d'un Rodin lointain, d'un fils du Soleil Levant absorbé dans ses contemplations, dans l'expression la plus suprême de son art. Une question offerte, une distraction présentée à ses yeux pour détourner son attention de sa quête véritable, dans un tour de prestidigitation divine. Présenter le soleil pour masquer l'éclat de la lune, présenter sa lumière pour masquer l'ombre de ses doutes et de ses questions. Un leurre, une diversion. Et la promesse de régner plus encore lors de la nuit de la Nativité.
Et il se prend dans ses filets, Kazuo, se laisse capturer dans la tromperie et les mots de miel. Pourtant, c'est elle, l'aveugle, incapable de voir la véritable nature de l'héritage Nagai et de son époux. Si elle se croyait vipère foudroyant le murin, il était en réalité l'aigle impérial qui l'emprisonnait dans ses serres, Kazuo.
Une robe vous rendrait peut-être invisible parmi d'autres. Une robe, bien que superbe, reste classique sur le dos d'une femme, mais le smoking... La moue qui plisse les lèvres roses n'a rien de feinte, alors que s'échauffe l'orgueil blessé. Invisible. S'il était un qualificatif qu'elle refusait d'associer à son nom, c'était celui-là. Un smoking aurait de quoi attirer les regards, les murmures entre convives et surtout les compliments. La moue vexée s'atténue un peu, s'accompagne d'un claquement de langue appréciateur. 'Soit. Partons sur un smoking. Je tiens à marquer les esprits. Mais notez que je ne saurai jamais - jamais - être invisible.' Le ton se durcit légèrement, une brise de menace insufflée dans les sons alors qu'un brin de magie se mêle aux mots. Suffisance blessée, fierté irritée de n'être que mortelle - de n'être que moyenne.
'Un smoking aurait de quoi attirer les regards, les murmures entre convives et surtout les compliments.' Un haussement de sourcil appréciateur, qui salue la perspective si réjouissante, alors que glissent les doigts de Kazuo sur ses épaules, dans le geste expert qui lui tire pourtant un frisson, alors que dansent dans son esprit la pensée d'autres peaux - et de mille adultères. 'Des épaulettes par exemple, mettant en lumière votre buste. Et si vous me faites confiance, je peux vous garantir que le costume aura de quoi teindre de vert les joues des femmes aux décolletés trop échancrés.' Elle se fend d'un sourire appréciateur, la céleste, la vipère. 'Quelle merveilleuse idée. Des épaulettes sauraient assurément compléter ma silhouette. J'ai entièrement confiance en votre jugement, Kazuo.' Un regard glissé sous les cils, un sourire qui se veut charmeur. Femme futile à la distraction facile, l'oeil promptement attiré par l'éclat d'une étoffe qu'elle effleure bientôt de ses doigts. 'Une étoffe champagne serait probablement si jolie.' Un instant absorbée par la perspective du règle de sa beauté, alors qu'elle oblitère rapidement l'objectif premier.
Qu'elle se doit de poursuivre, cependant.
Les esprits vite repris, la mine tragique affichée, perfectionnée sous les lumières d'un Hollywood désormais si lointain. 'Je tiens à faire honneur à Kersen... Il est si absent et occupé, ces derniers temps.' Elle se veut piéta, se veut figure de peine quand elle n'est que vague colère à l'idée qu'on lui cache la vérité. Lèvre inférieure agitée d'un vague frisson, yeux qui glissent humblement sur le côté, comme pour dissimuler une émotion. La question flotte dans le vide, jamais prononcée, omniprésente, pourtant.
Révèle-moi ce que me dissimule mon mari.

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real lies (kazma) - Ven 28 Déc - 14:30

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le soleil à son zénith, qui ne saurait supporter être caché, qui de loin préfère braver la nuit et sa compagne la lune plutôt que de rester à l'ombre du monde. le soleil qui éclate de ses rayons, tabasse à mesure - écrase les chairs, fait suffoquer toute sa peuplade sous son regard attendri. celle qui ne voit, celle qui ne sait - mais celle qui veut, veut tellement karma qu'elle s'enlise dans son voyeurisme constant. qu'il est beau pourtant de s'y attarder, de zieuter attentivement chaque courbure, chaque coupure, discerner entre deux plis de tissu les fêlures - seul kersen pourtant peut se vanter d'avoir pu retirer le superflus pour faire enfin apparaître la peau, la peau quis se dessine, la peau qui se lime, la peau qui se déchire aussi. et durant un instant kazuo songe à son rôle, songe à ce qui lui est demandé : la protéger des violences de l'extérieur avec quelques parures, avec de quoi couvrir une pudeur propre à tout à chacun. amusé par cette idée, il la suit de ses iris charbonneux - hoche la tête lorsqu'elle entend la couleur. d'instinct il songe à ce qui pourrait se mêler avec le champagne, d'instinct un frisson délicat de création vient se nicher dans le creux de sa nuque - semblable à une brise en plein désert. puis vient le sujet, puis vient l'éternel, puis vient la rengaine - le jingle d'ascenseur qui rabâche la même mélodie des heures durant et ne peut se vanter d'un repos quelconque, que lorsqu'une coupure électrique s'abat dans l'immeuble aux mille étages.

- il fallait vous y attendre, karma. tel est le destin des épouses d'avocats, pire encore lorsqu'ils sont talentueux. peser ses mots, toujours faire dans la demi-mesure - pourtant loin de le faire concernant l'ami d'enfance, lui qui su toujours déterrer les os profondément enracinés dans les entrailles de la terre, lui qui dans ses astuces su toujours du bout des doigts, arracher les siens des portes vers les enfers du mitard. kazuo pourtant n'en glisse pas une de plus, kazuo pourtant ne lui expliquera pas ô combien il l'a quémandé, kazuo ne développera pas les longues conversations autour de la famille, autour des commerces - autour de la part des ténèbres. j'ai eu l'occasion de l'apercevoir seulement ces derniers jours. mains qui se tiennent dans son dos, inspiration profonde.

silence.

- ce smoking le fera revenir en courant, n'en doutez pas. tenté de faire un clin d'oeil dévoré de malice, il le garde au plus profond, n'agissant pas comme un enfant le ferait - même si le jeu de cache-cache le chatouille sur chaque parcelle de sa carcasse élancée.
- et si vous avez peur de quelque chose ma foi, je ne peux que vous encourager à lui en parler.
karma qui ne fera que tourner, sans jamais heurter la planète voisine - karma qui restera toujours quelque part, entre le vide et l'apesanteur.
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real lies (kazma) - Sam 29 Déc - 23:40

real lies ★ karma & kazuo
  Un regard de biche effarouchée pour dissimuler le fauve enragé qui s'ancre dans la chair tendre, des larmes humides au coin des iris pour masquer le feu sauvage de la colère. Innocence pour couvrir la fureur d'être l'épouse écartée, de voir la vérité dissimulée et l'orgueil blessé. Une éphémère envie d'arracher les secrets à coups d'ongles aiguisés, d'une pulsion primale et millénaire, retenue de justesse par un sens du contrôle et des convenances si moderne. Ruse et murmures dans l'esprit retors, sous les joues roses d'une femme que l'on croit douceur et innocence.
Un battement de cils étudié, un regard coulé sous le rideau sombre qui ourle ses yeux, et elle voudrait l'enfermer dans sa toile, l'ami de son époux, voudrait qu'il confesse aveuglément tous les secrets d'un Kersen devenu trop dissimulateur. Ce qui était caché à l'épouse était forcément dévoilé à l'ami - et de cela, elle ne doutait pas un instant. 'Il fallait vous y attendre, Karma. Tel est le destin des épouses d'avocats, pire encore lorsqu'ils sont talentueux.' Elle retient de justesse un grognement irrité, retient de justesse le masque immaculé, qu'elle force d'une inspiration profonde. Elle n'était pas qu'épouse d'avocat, la céleste, elle était étoile qui brillait autrefois sur le septième art, était terreur du barreau d'Arcadia. N'avait rien d'une desesperate housewive attendant sagement le retour de l'époux au foyer. Une vahue réponse lâchée du bout des lèvres, un assentiment dénué de conviction. 'Peut-être, certes. Il est vrai qu'il est excellent.' Le sourire s'adoucit un peu, souffle d'attendrissement conjugal chez la femme pécheresse. 'J'ai eu l'occasion de l'apercevoir seulement ces derniers jours.' Figure de cire d'un calme immuable, il est de ces montagnes que nul ne saurait déplacer, Kazuo. Le coin des lèvres roses s'arque éphémèrement en une moue déçue, alors que la femme ne peut que se résoudre à aborder un changement de stratégie.
'Ce smoking le fera revenir en courant, n'en doutez pas.' Changement de sujet élégant qu'elle ne peut que remarquer. Nez froncé en une expression dubitative, alors qu'elle tapote distraitement l'étoffe proposée, elle se fait franche spontanéité, d'une innocence qu'elle est loin d'éprouver, échequiste calculatrice et abattant ses cartes sans pitié. 'Vous reviendriez, vous?' Les iris posés sur l'homme implacable, dans une question muette qui n'avait d'innocence sincère que l'apparence, comme si elle désirait réellement savoir, sans arrière-pensée. 'Et si vous avez peur de quelque chose ma foi, je ne peux que vous encourager à lui en parler.' Un hochement du menton, faussement résigné, et le visage qui se détourne, presque honteux, de manière à présenter son profil le plus favorable. 'Vous avez peut-être raison.' Mensonge. 'Je suis navrée.' Mensonge. Les iris se font fuyants, refusent de se poser sur le visage de l'héritier Nagai, dans une course éperdue sur les étoffes et les patrons. Et elle fait courir ses doigts sur le tissu choisi, dans une caresse légère qui lui arrache un rapide frisson.
S'échappe alors le murmure, suffisamment audible pour parvenir aux oreilles voisines, dans sa plus belle interprétation de l'épouse inquiète, alors que bouillonne le volcan dans le cruor. 'J'espère simplement que ce sera suffisant.'

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real lies (kazma) - Mar 1 Jan - 14:55

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à ce qu'elle veut, à ce qu'elle peut, à ses grands yeux qui se perdent dans l'immensité du bleu - d'un bleu plus bleu que bleu, d'un bleu défiant le ciel, défiant la mer et les restes d'une galaxie en pleine implosion. à la recherche des plus belles pierres pour mettre en valeur les orbites colorées, le champagne, le sombre ou le blanc étincelant à en rendre aveugle le plus grand admirateur des astres de jour - inspiration profonde, écoute du même acabit, chaque geste en traître qui saurait mettre son cher ami sur le peloton d'exécution - autant lui rouler la corde autour du cou, serrer sans mettre un coup de pied dans la chaise, juste serrer au plus fort, lui dégager l'âme du corps de ses propres mains. mordillement de la langue, semblant d'un sourire qui décrocherait des lunes éteintes - il hoche la tête, kazuo, l'esprit loin de pouvoir divaguer, enclin à des détails qui pourraient tout signifier.
- je reviendrais, toujours. une fois, deux fois, trois fois. comptez comme bon vous semble, karma. flatter plus que l'égo, flatter l'être dans sa totalité, lui faire comprendre que rien ne saurait être parfait si elle n'était dans cette pièce, dans la ville même - lui faire comprendre que l'insignifiance à ses oreilles, ne sonnera que comme un vague mythe, une légende urbaine inventée pour faire peur aux enfants peureux, de ceux qui se jettent sous leurs pieux. il s'attarde sur les doigts fins de l'épouse inquiète, les regarde retracer du bout des ongles les voletant morceaux de couleurs rares.
- à quoi bon se faire du mouron ? c'est inutile. kersen est un homme de confiance, un homme bon. tout agissement aussi minime soit-il sera suffisant. à moins qu'il ne s'éteigne, à moins que s'échappe de la rue les monstres aux mille masques - à moins qu'il ne se fasse assassiner sur le palier, qu'il se prenne une balle entre les deux yeux, dans le ventre ou même en plein coeur. à moins que subitement, il s'échoue, se fonde - rattrape la poussière. l'idée lui arrache une désagréable sensation de crispation dans les muscles, préférant faire volte-face, kazuo lève les bras, cherche un livre dans lequel se nichent plusieurs patrons. choisissant de le poser sur la table de travail, il se met à le feuilleter, courant après le smoking qui sera sa touche d'une pseudo-excentricité qui pourtant à ces jours, n'étonne plus personne.

- qu'attendez-vous de moi ?
elle n'a ni à se confier,
ni à se mettre à pleurer,
ni même à chercher son épaule pour s'y reposer.
- si je peux lui faire remarquer son absence, j'ai peur de n'être d'aucune utilité par la suite.
traits trouvés - esquisse d'une oeuvre en patchwork.
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real lies (kazma) - Jeu 24 Jan - 19:40

real lies ★ karma & kazuo
  Filet de ses charmes et de son innocence feinte jeté aux quatre vents pour emprisonner l'homme qui ne se laissera pas apprivoiser. Échiquier sur lequel elle danse, sur lequel elle avait cru régner, la pécheresse, aveugle au joueur adverse qui avançait ses pions les uns après les autres, lui opposait une résistance stoïque. Il retombe vide, le filet d'or, piège inutile, dans lequel il ne s'est pas engagé, lui. Espoirs déçus de celle qui avait cru vaincre, de toute son âme. 'Je reviendrais, toujours. Une fois, deux fois, trois fois. Comptez comme bon vous semble, Karma.' Mensonges qui coulaient de ses lèvres roses avec une aisance suffisante pour qu'elle soit à même de les percevoir au bout de la langue du tailleur - comme elle les avait perçus, gouttant, perles de venin, de la bouche de l'époux. Mots poison, maux poison, instillés dans leurs veines conjugales, et le cœur étrangement blessé de la fausseté des déclarations du japonais. Sursaut de vanité, peut-être, orgueil poignardé dans sa souveraineté. Un petit rire sans joie, livré, sur les planches de la plus grande comédie que l'univers ait jamais façonnée - son existence. 'Vous mentez, Kazuo. Mais j'apprécie sincèrement l'intention.' Un regard en coin coulé sous les cils, le mensonge, à moitié réel, pourtant. Reconnaissance disputée par une vague de colère, alors que les doigts se crispent sur l'étoffe somptueuse, dans un doux chuintement.
L'envie de savoir, l'envie de vaincre, d'étouffer les doutes et la perte brusque d'équilibre, alors qu'elle se fait hantée par les échos d'une vie lointaine.
'À quoi bon se faire du mouron ? C'est inutile. Kersen est un homme de confiance, un homme bon. Tout agissement aussi minime soit-il sera suffisant.' Les yeux brusquement relevés, alors que les iris viennent accrocher ceux de Kazuo. Les mots sont poignards dans le coeur qu'elle aurait cru granite. L'époux était homme bon - et de cette vérité, elle n'avait jamais su douter. Elle était cruelle qui se jouait du coeur des hommes, femme sans honneur qui piétinait les rêves sans regrets. De la confiance aveugle de son mari, elle se congratulait sans se lasser, de sa faiblesse face à ses propres mensonges, elle ne pouvait que le condamner, pourtant. Ne pouvait que se condamner, aussi.
Malaise qui la paralyse, soudain, un brin d'hésitation, alors qu'il se détourne, Kazuo. Les mots sont poison instillés dans son coeur, essence de regret et de doute. Un vague souhait de tout arrêter et d'être celle qu'ils souhaiteraient discerner dans les traits délicats - mais elle ne savait chasser le naturel, ne savait chasser l'âme.
Elle ne répond pas - pour la première fois, ne trouve pas les mots.
Il n'était rien qu'elle puisse dire.
C'est un homme bon, oui.
Mais elle n'avait jamais su s'en contenter - ni dans cette vie, ni dans la précédente. Il lui fallait plus, lui avait toujours fallu plus. Les lèvres trempées dans le calice d'un fruit défendu, elle s'était condamnée, Lilith de tous les paradis perdus. Regard éternellement perdu vers l'horizon, vers l'ailleurs, vers ce qui ne pouvait être sien.
'Qu'attendez-vous de moi ?' Les mots manquent, un instant. Tout. Rien.
Le monde, peut-être. La vérité, de tout son coeur.
Il lui refuserait tout ce pourquoi elle pourrait implorer. Il l'avait vaincue, stoïque résistance, poignard dans son orgueil, et elle bouillonnait. Il ne lui devait rien, l'homme, le savait pertinemment - elle en était intensément consciente.
'Si je peux lui faire remarquer son absence, j'ai peur de n'être d'aucune utilité par la suite.' Il avait gagné, échec et mat. Elle lui concédait la bataille, refusait de lui concéder la guerre, cependant. Femme bouillonnante, le masque conservé à grand peine, les doigts serrés sur la soie. 'Ne sous-estimez pas votre importance, Kazuo.' Les yeux qui se font graves, l'intelligence sous-jacente à peine dissimulée. 'Quoiqu'il fasse, veillez sur lui. Si ses agissements devaient lui nuire...' Les paupières closes un instant, se rouvrent après un éphémère infini, et les ambres détaillent le visage anguleux, suivent chaque trait avec une acuité presque scientifique. 'C'est un homme bon.'
La gravité, balayée d'un revers de la main, d'un léger rire, qui déchire la tension. Distance avalée de quelques pas, elle se penche par-dessus l'épaule, étudie les dessins de l'oeil expert de celle qui avait rayonné sur les podiums, alors que les cheveux glissent en rivière chrysorine. 'Alors? Quelle merveille me réservez-vous?'

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