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Sweet little lies [PV]

 :: abandonnés
enfant terrible
Lucjan Gédéon
BLAZE : Broala
FACE : Adrien Brody
DOLLARS : 2265
SACRIFICES : 101
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Sweet little lies [PV] - Ven 4 Oct - 13:27


Il regarde l’écran de son téléphone portable. Une vieille bricole qui date d’une autre génération. Pas d’écran tactile. Pas de connexion à internet. Même pas de couleur. Des caractères noir sur un fond orangé. Difficile à croire qu’à une époque cela faisait fureur. Pour dire, même lui en avait acheté un. Ou plutôt, on lui avait offert. Amina le lui avait offert. Petit plaisir coupable entre deux amoureux transis. Ils pouvaient passer des heures à s’envoyer des textos cryptés. Ainsi, si jamais Jamal venait à le lui confisquer, il n’y verrait que des successions de mots sans réelle concordance les uns avec les autres. Ils avaient essayé plusieurs combinaisons, allant de la traduction simple à la soupe de codes binaires. Finalement ils avaient abandonné l’idée de l’emprunt à autrui au profit d’un tout nouveau dictionnaire connu de deux personnes uniquement. Ils avaient passé un été entier à mettre leur stratagème au point. Et depuis ils n’avaient jamais cessé de l’utiliser.

Lucjan avait gardé chacun des messages, sans exception. Amina en avait fait de même de son côté. À la maison, dans la boite à souvenirs il y avait une petite pochette en cuir délavée remplie de cartes mémoires saturées. Un soupçon de sourire vient embrasser des lèvres du géant de verre tandis que de son pouce droit il vient caresser l’écran de ce précieux objet. Les jeunes de nos jours se rient d’un tel ancêtre de la technologie. Il le laisse faire. Ils ne comprennent pas.

Il laisse la nostalgie s’envoler vers d’autres cieux tandis qu’il vérifie une nouvelle fois son historique. Aucun message depuis plus de quarante-huit heures. Aucun appel ces quatre derniers jours. Ce n’était pas dans les habitudes de son amie. Oui, Lune l’était. Et cela bien avant d’être une prophétesse. C’était une information somme toute banale. Il ne l’avait jamais considéré comme tel. Avait même tendance à oublier le saugrenu détail. Même si cette particularité, si l’on puit la nommer ainsi, n’avait fait que renforcer leur lien à travers les années. Il n’avait pas été de ceux à craindre son regard. À se recroqueviller sous le poids de son pouvoir. Elle savait des choses, oui. Lui aussi. Ils n’en parlaient pas pour autant. Il y avait des sujets de discussion tellement plus intéressants et diversifiés à aborder.

Il finit par se redresser du muret sur lequel il est venu se poser et ranger son téléphone dans la poche intérieure de sa veste. Il la réajuste au passage et s’assure qu’aucun véhicule n’arrive à son encontre avant de traverser la rue. Il ne lui faut guère longtemps pour arriver devant la porte convoitée. Du dos des phalanges de sa main droite, il vient frapper la matière morte :

- « Mademoiselle Leogrimm ? »

Rester formel. Entretenir les apparences. Il sait qu’il est suivi. Où qu’il aille. Quoi qu’il fasse. Que ce soit sous les ordres de Jamal ou de quelqu’un d’autre. Puis les Enfants entre eux. Jamais par profit, juste par besoin. Celui de protéger la famille. Celui d’être rassuré.

Il ne prend pas la peine de frapper une deuxième fois. Il sort de sa poche le double des clés qu’elle lui a offert. Ou plutôt imposé. Il avait poliment refusé. Elle avait insisté. Ses arguments tenaient la route. Il avait cédé.

Un double tour et la porte se déverrouille. Il se glisse dans la pénombre et referme derrière lui. Le bruit ricoche dans le noir. Couloir plongé dans un silence austère. Il s’avance à son aise vers la pièce principale. Il est venu ici tellement souvent que lui non plus n’a besoin d’aucune source de lumière pour s’y retrouver.

- « Grimm ? »

Petit surnom dont il est seul détenteur. Elle n’est pas très partageuse. Après tout, avec qui devrait-elle donc l’être ?

- « Où te caches-tu? »

Sa voix est douce et apaisante. Ni reproche ni inquiétude.
Si elle ne souhaite pas sa modeste présence en ces – ses – lieux, il ne lui en tiendra aucune rigueur.
Il sera là, au moment où elle aura besoin de lui.
Comme il l’a toujours été.
Comme toujours il le sera.



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Sweet little lies [PV] - Sam 5 Oct - 19:47

Le temps défilait trop lentement, surtout lorsque l'on n'avait aucun repère face à celui-ci. L'esprit plongé dans les ténèbres, Lune affrontait au quotidien le noir qui voilait son regard. Parfois, les couleurs lui manquaient, la lumière aussi, rien qu'un peu... Pourtant elle n'avait pas pour autant perdu ses habitudes de femmes qui se voulait séduisante. Ce n'était pas pour autant qu'elle cherchait à séduire quiconque, juste pour le plaisir de se sentir bien dans son corps. Ce corps justement, lové dans une longue chemise de nuit de satin écru, de la même matière, plus blanche cependant, reposait sur ses épaules une robe de chambre ourlée d'une dentelle légère. Tout était parfaitement assemblé avec sa pâleur naturelle, sa longue chevelure laiteuse qui cascadait dans son dos alors que d'un mouvement délicat, elle porte l'intérieur de son poignet droit à son nez, humant l'effluve vanillé qu'elle venait d'asperger sur sa peau.

On frappe.
Une vois murmure, cherche la discrétion.

Oh, elle sait déjà de qui il s'agit. Lentement, l'ancienne prophétesse abaisse le bras puis se fige comme une statue. Elle reste là, dans la pénombre de sa chambre, le séant vissé sur un petit tabouret face à une coiffeuse qui donne à sa chambre, l'allure ancienne d'un petit boudoir que ces dames aiment tant. Elle attend, elle sait qu'il ne tardera pas à se manifester, avec ou sans son consentement. Les lèvres pâles dessinent un bref rictus alors que ses yeux blancs restent dardés sur le vide. Patience, petit chat... patience.

Grimm.

Un frisson lui parcourt l'échine, le surnom résonne en elle comme un souffle érotique. Grimm... Comme ces deux frères à l'imagination débordante mais sinistre. Cela avait toujours été ses contes préférés, surtout « les trois cheveux d'or du diable ». La silhouette de l'aveugle se dresse lentement, sans un bruit. Ses pieds nus glissent sur le parquet de la chambre, émettant un grinçant presque inquiétant. Ici le luxe ne régnait pas et la maîtresse des lieux, sous ses faux airs de reine blanche, dénotait clairement avec l'endroit.

Un pas, un second...
Elle croise les bras contre sa poitrine, vient appuyer son épaule contre le bois qui entoure la porte ouverte de la chambre. Son faciès, dans la pénombre, à quelque chose d'inquiétant, sourire vicieux aux lèvres, elle attend en silence comme un prédateur qui s'apprête à dévorer sa proie. Si elle n'avait pas été aveugle, on aurait juré qu'elle le fixait en cet instant.

« Tu en as mis du temps, pour venir. »

Cette fois c'est elle qui brise le silence alors qu'elle se décide enfin à avancer. Ici elle n'a pas besoin de canne. C'est son nid, son antre, son sombre royaume. Cet appartement miteux elle en connaît chaque recoin, elle sait combien de pas mènent du salon à la chambre. Elle sait exactement où il se trouve... Lune entend sa respiration, l'odeur qui émane de lui. Ce parfum musqué, chimique, typiquement masculin. Elle ne saurait dire s'il s'agit d'un quelconque gel douche bon marché, d'un après-rasage ou même d'un anti-transpirant. Sans doute les trois à la fois. Les hommes avaient cette sale manie de s'entourer d'odeur qui se voulait virile. Quelle connerie.

« Deux jours..., trois, sans doute... ? Tu as déjà tenu plus longtemps que cela, Lucjan. »

Assène-t-elle d'une voix doucereuse, mielleuse qui ne fait qu'accentuer ce côté sournois qui lui va étrangement comme un gant. La femme continue d'avancer jusqu'à se stopper net devant son ami. Outre son parfum qu'elle jugeait dérangeant, elle retenait surtout l'odeur de l'inquiétude, du tracas. De la paranoïa. Cela lui semblait loin l'époque où Lucjan était un homme relativement serein. Pour sa part, elle n'avait jamais vu le sourire ni d'Amina, ni de Dayanara mais elle savait que depuis le tragique accident, les mains du thaumaturge étaient devenue aussi froides que son cœur. Sans sa famille, sans sa fille, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Un sujet qu'elle abordait rarement voire pas du tout. Ce n'était pas nécessaire, elle savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir.

« Tu te faisais du souci, n'est-ce pas ? »

Demande Lune avec un haussement de sourcils désapprobateurs. Bien sûr, il se faisait du souci, comme toujours. Et pourtant il savait que sa vipère d'amie ne risquait rien. Enfin, presque rien...

« Puisque tu es là, rends-toi utile, amour. Fais-nous du thé, veux-tu ? »

Sa main se lève et d'un geste fébrile, ses doigts glissent sur la joue du prophète, redessinant sa pommette puis descend pour effleurer sa mâchoire. Aussi vite l'avait-elle touché, elle se détourne de l'homme pour venir s'installer dans le fauteuil le plus proche, croisant les jambes tout en tirant contre elle les pans de son peignoir en satin. C'est qu'il faisait frais, un peu trop peut-être.
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Sweet little lies [PV] - Mer 16 Oct - 8:20


La voilà. Elle se tient là, dans l’embrasure de la porte qui mène à ses appartements privés. Pour autant que l’on puisse faire la distinction entre les deux pièces dans un endroit pareil. Lucjan l’avait invitée à s’installer chez lui. À plusieurs reprises même. Elle avait toujours refusé. Poliment. Du moins autant qu’il lui était possible de l’être. Il n’avait pas insisté davantage. La proposition n’avait aucune date d’expiration. Elle n’avait guère besoin de l’entendre pour le savoir. Comme tant d’autres choses d’ailleurs.

Il lui adresse l’ombre d’un sourire. Il sait qu’elle le voit. Qu’elle le sent. Le rictus du clown triste. Celui qui ne lutte pas contre sa nature profonde, mais qui a – petit à petit – cessé de l’écouter. Il est encore trop tôt que pour sourire. Trop tôt que pour exprimer la joie. Il ne le mérite pas. Il n’en veut pas. Malgré ses assauts fréquents, il la repousse sans cesse. Il la renvoie vers d’autres. Ils en ont bien plus besoin que lui. Alors elle attend, en silence, le moment propice. Il viendra. Après tout, même lui ne peut pas se terrer éternellement dans le refus … si ?

La voix claque dans la pénombre. Un reproche dissimulé, à moitié approuvé. Cela sent le jeu à plein nez. Celui du chat et de la souris. Difficile, pourtant, de déterminer quel rôle a été distribué à qui.
Elle avance vers lui. Pas sibyllins avalés par un sol délabré. Elle flotte plus qu’elle ne marche. Fantôme du passé, parfaite locataire pour coller au tableau.
Des mots, encore des mots. Amusés. Irrités. Détournés. Il n’y a là rien de plus que vérité échangé. D’un côté celle d’une âme qui s’attendait à plus. De l’autre celle d’une âme torturé par la dualité. Lucjan n’aspire en rien à lui imposer sa présence. À lui insuffler cette impression de sournoise dépendance. Oh il en réside certes une entre ces deux êtres maudits, mais guère celle qui s’applique au premier abord. Lune est une femme forte et indépendante, parfaitement à même de prendre soin de son quotidien. Pourtant persiste ce besoin, profondément humain, d’importer à quelqu’un. De faire naître l’inquiétude. D’entretenir la flamme de l’incertitude. Alors il lui arrivait de le taquiner. De le narguer. De pousser le vice à chaque fois un peu plus loin, mais pas trop non plus … comme il serait fâcheux de rompre une corde trop tendue.

Il la laisse à ses jeux d’actrice. Elle se pavane quelques instants avant de se poser devant lui. Plus petite de taille, il lui faut baisser la tête pour faire face au visage à première vue sans expression. Pourtant il y en a tellement. Le léger froissement de ses sourcils. Désapprobation. Le reflet de malice aux coins de ses yeux. Reconnaissance. L’impression de sourire qu’elle tente de ravaler dans le noir. Réalité.

La question relève de la pure rhétorique. Bien sûr qu’il se faisait du souci. Au moins autant qu’elle à son égard. Tous deux avaient eu plus que leur quota d’idées sombres. Ils étaient certes debout, mais pour combien de temps encore ? La chanson ne dit-elle pas : Et si l’un de nous deux tombe ?

La caresse est douceur. La caresse est fraicheur.
Elle est une des rares, si pas la seule, à avoir pu l’approcher de si près depuis l’accident. Elle ne l’avait pas serré dans ses bras jusqu’à lui broyer une côte. Elle ne l’avait pas inondé de ces fausses promesses que tout le monde s’évertue à cracher en temps de drame. Elle ne l’avait pas obligé à mettre des mots sur sa détresse. Il avait posé sa tête tellement lourde sur ses genoux enrobés de soie. Elle lui avait caressé les cheveux à l’image d’un enfant chagriné. Elle avait chanté quelque chose. Et il avait fini par s’endormir.

Déjà elle repart. Et avec elle emporte le souvenir d’une autre fois. Il la suit encore quelques instants du regard. Elle sert plus fort les pans de sa robe de nuit autour de son corps au teint maladivement pâle. Elle devrait peut-être, si pas probablement, allumer le chauffage. Se permettre le luxe de quelques degrés supplémentaires. Il garde le conseil pour lui. Elle sait toutes ces choses. Elle s’y refuse tout simplement. Tout comme lui. Pour d’autres raisons, et pourtant tellement similaires.

- « Et toi tu en as mis du temps pour me manquer. »

Petite piqûre amusée qu’il se permet d’inviter dans la conversation tandis qu’il se rend vers le coin cuisine. Ses mains magiques s’appliquent à la tâche avec dextérité et habitude.

- « Je sais que tu n’es pas sortie de chez toi depuis la dernière fois. »

Il ne la suit. Pas plus qu’il ne la fait suivre. Il n’en a guère besoin. Il y a des choses qui se savent tout naturellement quand deux âmes se côtoient depuis si longtemps. La sienne s’est crispée à son arrivée. Une fraction de seconde à peine. Comme un soupire retenu trop longtemps. Soulagement. De ne pas être seule. De ne pas avoir été oubliée.

- «Tu veux en parler ? »

Non, bien sûr qu’elle ne veut pas. La question relève de la pure politesse. Étiquette de pacotille qu’on s’évertue à se coller sur la bouche. Elle ne lui posera d’ailleurs en aucun cas en retour. Elle sait d’où il vient. Elle sait où il a passé la journée. Peut-être même qu’elle se rappelle de l’anniversaire qu’il fête aujourd’hui. Fêter … quel cruel verbe si aisément détourné.

- « Tu as mangé ? »

Il n’attend pas que déjà ses doigts d’argile ouvrent les placards en quête de quelque chose à leur préparer. Il lui arrive également de ne pas se nourrir. Parfois. Souvent. Fatalité.



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Sweet little lies [PV] - Dim 20 Oct - 19:26

Elle avait mit du temps pour lui manquer.
La phrase la coupe net, lui coupe le souffle. Ce n'est là qu'une boutade mais Lune n'apprécie guère la remarque, d'autant qu'elle la sait fausse. Elle se refuse à croire qu'il peut passer ne serait-ce qu'une journée sans l'avoir en tête, elle avait tout fait pour que cela n'arrive jamais. Jamais. La jeune femme s'enfonce un peu plus dans son fauteuil, griffant discrètement les accoudoirs de ses ongles. C'est ainsi qu'il voulait jouer, le petit bouffon au triste sourire ? Fort bien...

« Désolé, j'avais oublié que ton légume te prenait beaucoup de ton temps. »


Son légume, Amina. Cette carcasse infâme qui restait là à croupir et se refusait de crever. Toutes choses devaient finir par mourir, tout retourner un jour ou l'autre au néant. A ses yeux, ni enfer ni paradis, juste l'oubli à travers le temps. Le noir le plus complet, comme celui dans lequel elle se complaisait depuis qu'elle s'était brillamment offert un suicide oculaire. La méchanceté est gratuite, elle la savoure sans détour alors qu'un sourire mauvais vient étirer ses lèvres malgré elle. Lune ne parvient pas à le retenir, elle aimait trop insulté Amina, toujours. Oh, Lucjan allait probablement lui taper sur les doigts mais qu'importe, le mal était fait, et il était trop bon. Dans un long soupir, Lune se détend à nouveau, ravie que son mépris ait enfin alléger son esprit. Mais cela ne dure guère car déjà le thaumaturge semble trouver un nouveau terrain de jeu pour détourner l'attention.

« Et alors ? Ce n'est pas comme si j'avais quelque à voir dehors. »

Claque sèchement l'insoumise qui perd patience en attendant son thé. Elle s'agite sur son assise, prend appuie sur une cuisse, ajuste encore sa robe de chambre. Lucjan avait l'art de la mettre dans tout ses états, ça aussi c'était une certitude.

« Et détrompes toi, amour... Je suis sorti... Pour travailler. Tu l'avais oublié, ça aussi ? » Son doigt passe sur son menton d'un geste agacé, ses yeux rivés vers l'invisible. « Ce n'est pas parce que je vis la nuit, que je ne vis pas du tout. Je sors, j'ai des activités. »

Oui, le Red lantern, la drogue et le tricot. Emmerder le monde n'était pas une activité saine mais Lune était payé chaque fois qu'elle le faisait, c'est sûr qu'elle aurait déjà fini avec les poches pleines de billets.

« Je te signale que tu n'es pas mon père, Lucjan... Cesse de me surveiller comme ça. De quoi as-tu peux, au juste ? Que je perde un œil en traversant la route ? » soupir. « Je n'ai pas faim, contentes-toi de me faire mon thé... s'il te plaît. »

Nouvelle ironique, le cynique lui pique la langue alors qu'un gloussement désabusé lui échappe.Lui était sans doute en danger, cause de fréquentation douteuse probablement et d'un pouvoir qui attirait sans doute l’intérêt, mais pour elle... c'était une autre histoire. Lune n'attirait que la solitude et le mépris. Pourtant, l'ombre d'un sourire apparaît à nouveau sa jolie bouche couleur de prune alors qu'elle replie les jambes dans le fauteuil, prenant une position souffle et plus agréable.

« Cela dit... je serais bientôt beaucoup plus en sécurité si c'est cela qui t'inquiète. » Elle plisse les paupières, détournant le visage alors qu'elle fourre son menton dans la paume de sa main. « J'ai trouvé un colocataire. Un charmant lieutenant de police... je ne sais pas à quoi il ressemble mais il est gentil avec moi... Et je sais que sa présence fait souvent rougir les infirmières.... »

Juste qu'à quel point allait-elle le torturer encore ? Lune semblait n'avoir aucune limite, mais c'était le but. La loi du jeu du chat et de la souris. Lucjan avait lui même toujours été très fort dans ce domaine, rendant coup pour coup à sa petite protégé dès que sa verve devenait un peu trop agaçante.

« Alors, il vient ce thé ? » sourire carnassier.
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Lucjan Gédéon
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Sweet little lies [PV] - Mer 30 Oct - 8:52


De ses mains d’artiste il se saisit des ingrédients de base. Rapidement une flamme invisible vient lécher une forme au ventre carbonisée. Souvenir d’une première fois. Nostalgie d’un passé résolu. Il y dépose une noisette de beure tandis qu’un bol se délecte du lait déversé. Le fouet bat le rythme de la conversation et vient ajouter une touche de mélodie à leur sinistre dialogue.

La demoiselle de porcelaine est visiblement piquée à vif. Elle ne peut empêcher une moue de venir grimacer son si joli visage tandis que de ses lèvres s’extirpe le pire des venins. Certes elle ne remarque pas l’effet produit sur l’expression générale de son AMI, mais aucun doute qu’elle le devine avec aisance et, qui sait, une pointe de culpabilité. Peut-être. Ou tout simplement pas.
Lucjan ne relève pas la facilité de la boutade. Il reste silencieux, plongé dans les méandres de ses propres fantômes. Concentré sur le mélange qui prend vie sous ses doigts de magicien. Quand on devient père, un tout nouveau monde de confiserie s’offre à vous. Ajoutez à cela la touche de l’exotisme européen et il avait été de corvée cuisine plus que de raison par le passé. Le passé. C’est exactement là où il avait fini par reléguer ses talents cachés. Depuis l’accident, il n’y avait plus personne pour qui préparer ces mets délicieux. Du moins …

Il n’y avait que pour la princesse de glace qu’il s’autorisait, à l’occasion, une exception. Il n’y prenait pas pour autant du plaisir. Ou du moins si peu. Non pas que celui-ci s’était inscrit aux abonnés absents, mais plutôt qu’il se voyait systématiquement refourgué par son hôte premier. Lucjan ne souhaitait pas éprouver ce genre de sentiment. Il avait échoué. Il avait fauté. Certaines choses lui étaient désormais interdites. Alors il s’était forgé une carapace. Certes de velours, mais forteresse néanmoins imprenable.

Voilà qu’elle déblatère un flot incessant de paroles sans pour autant lui laisser l’occasion de répliquer. Il ne l’aurait de toute évidence pas fait. Inutile de répondre à la provocation gratuite. Elle faisait cela très bien toute seule. Comme si persistait entre eux une continuelle ligne de conduite à passer et outrepasser. Des limites à tâter. Des barrières à fissurer pour mieux les repousser. Une envie autant qu’un besoin. Viscéral. Animal.
S’exciter pour mieux retomber. Inspirer pour mieux se lancer. Elle passe d’une émotion à l’autre. S’emmêle dans un équilibre précaire. Son corps tout entier lui est comme un livre ouvert. Elle trépigne. S’impatiente. Petite adolescente qui se veut rebelle. Paroles insensées. Langage courroucé. Elle tente de le faire sortir de ses gonds. De l’obliger à réagir. Pour seule réponse elle n’obtient pourtant que le silence apaisant de ses lèvres scellées et le sifflement du pain détrempé déposé dans la poêle crépitante.

Le ton change subitement. Il n’a pas besoin de voir pour savoir. Ils sont deux à posséder ce petit talent caché, du moins l’un à l’encontre de l’autre. Elle tend l’arc et encoche la flèche qu’elle s’apprête à lui envoyer. Il sent aux coins de ses propres lèvres un sourire jumeau gratouiller la surface. Il le laisse s’exprimer, prêt à encaisser.

Un colocataire.
Ça y est, elle avait fini par céder.
Par accepter.
Ce n’était pas lui.
Devait-il désormais se sentir lésé ?
Était-ce une punition ?
Ou uniquement une nouvelle provocation ?

Elle non plus ne l’avait pas choisi lui. Il ne lui serait bientôt plus indispensable. Quand bien même il ne l’avait jamais été. C’était probablement un mal pour un bien. Quand bien même d’aucun de ces deux termes n’avait sa place dans leur relation que certains qualifieraient de malsain. Lui-même n’avait jamais prêté la moindre attention aux bruits de couloir et autres médire du genre. Ils étaient bien au-delà de cela. La seule qui aurait pu avoir une incidence sur la profondeur de leur complicité … non, inutile de l’impliquer.

Il se contente d’attraper une assiette et d’y déposer les deux tranches de pain parfaitement préparées et légèrement roussies par le croustillant de la préparation. Timing parfait de par le chuintement de la bouloir impatiente de participer aux retrouvailles. Il déverse le contenu bouillant dans la théière prévue à cet effet et y rajoute quelques feuilles de menthe fraiche cueillies à la plante qu’il lui a ramenée la dernière fois. La chute dans le fleuve de lave translucide libère les premiers arômes d’une suite prometteuse.

- « Cesse un peu de jacasser. »

Et avec la dextérité d’un serveur de grande renommée, il vient déposer le plateau reprenant tous ces délices culinaires sur la petite table de salon.
Il s’agissait là d’une spécialité hongroise. Variante légèrement retouchée, voire améliorée, du traditionnel pain perdu. Il savait qu’elle ne pourrait pas résister. Par le corps ou par l’esprit, un des deux finirait irrévocablement par jeter l’éponge et abandonner la donne.

- « Mange tant que c’est encore chaud. »

Qu’il lui murmure tandis qu’il se penche vers l’avant et, du bout des lèvres, vient déposer un chaste baiser sur son front. Elle avait raison ; il n’était ni son père, ni son frère, ni quelque autre que ce soit, pas même un ami. Ils n’avaient jamais été que deux parfaits inconnus ayant tiré la même funeste carte du destin. Leurs chemins avaient fini par se croiser et ils avaient volontairement choisi de parcourir un morceau de parcours ensemble. Il n’était là ni plus ni moins la triste réalité des choses.

- « Un colocataire tu dis. Quelle grande nouvelle, trinquons à cela. »

Toujours avant autant de délicatesse et de doigté il remplit les deux tasses identiques de l’infusion préparée, avant de prendre place dans le fauteuil opposé au sien. Géant de soie qui fait tâche dans le tableau. Un peu comme elle, en fait …

- « Quand compte-t-il emménager ? »

À quand donc ses propres incursions devront-elles cesser ? Quand devrait-il lui rendre la clé ? Quand commencera-t-elle exactement de l’oublier ? Après cela … qu’est-ce qui pourrait bien encore le retenir ici-bas ? Non, Lucjan n’avait pas d’idées noires. Il était lucide. Cohérent. Mais surtout, réaliste. Combien de temps peut-on rester fourvoyé dans le passé ? Il lui faudrait sous peu prendre une décision : marcher ou crever. S’il lui fallait aller de l’avant, en serait-il seulement capable dans une ville qui n’avait de cesse de gerber ?

- « Aimerais-tu me le présenter ? »

Cette nouvelle barrière de sécurité. Cet homme dont il n’avait jamais entendu parler. Il n’était pas jaloux, en quel honneur aurait-il pu le clamer ? Il était protecteur. Probablement trop. Et pourtant jamais assez. Elle n’en avait aucune utilité. Pourtant il ne pouvait s’en empêcher. Encore une fois, il n’était ni son père, ni son frère, ni quelconque autre qui aurait pu le justifier. À la limite justicier … mais avec un lieutenant de police dans les parages, était-ce vraiment judicieux de le prouver ?

- « Je te dirais ainsi à quel point les ragots infirmiers ont été exagérés. »

Il sourit en portant le thé fumant à sa bouche amusée. Il pouvait aisément lui faire gober n’importe quoi. Mensonge ou vérité … comment pourrait-elle seulement le vérifier ?



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Sweet little lies [PV] - Jeu 31 Oct - 19:42

Quelle cesse de jacasser ? Jamais. Lune esquisse un sourire mauvais et victorieux tout en s'enfonçant dans son fauteuil. Touché. C'était presque trop facile avec Lucjan, le simple fait de mentionner Amina rendait les choses... toujours attrayantes. Et c'était d'autant plus fascinant de voir à quel point il gardait son self-contrôle.

« Ne te vexe pas, à un moment, il faut savoir mourir... »

C'est vrai après tout, toutes choses avait une date de péremption. Amina semblait juste s'attarder un peu en cours de route. Elle finirait flétrie avec son état actuel. Et ce ne serait qu'une victoire de plus pour Lune qui ne supportait pas l'abandon et encore moins que Lucjan porte son regard sur un mort en devenir, plutôt que sur elle.

« Ne m'en veux pas Lucjan.. » souffle t-elle avant de lâcher, le visage mauvais. « Mais je n'aime pas te partager avec quelqu'un d'autre. Le cadavre ambulant qui te sert de femme commence à devenir un poids... j'en est assez de te voir déambuler comme un clown au bout de sa vie. Tu fais pitié à voir. »

Lune n'a pas sa langue dans sa poche et ne cherche pas à épargner son ami. Il en avait entendu des plus dur avec Lune et en verrait d'autre, à n'en point douté. La vipère qu'elle se délecte néanmoins de la situation jusqu'à ce que son acolyte ne dépose une assiette devant elle. La douce odeur du pain perdu la chatouille jusqu'à l'âme. Bon sang, elle tuerait pour avoir le plaisir de manger plus souvent les douceurs préparés par Lucjan... Sans doute devrait-elle un jour accepter sa proposition de venir vivre chez lui, il attendait cela depuis si longtemps... Mais tant qu'Amina serait de ce monde, elle se le refusait. Vile dans ses mots étaient Lune, mais elle voulait avoir la conscience tranquille. Elle n’empiéterait pas sur les plates bandes d'une femme à mi-chemin entre la vie et la mort, qui avait préféré la fuite psychique à l'amour de son homme. Elle pouvait comprendre le chagrin lié à la perte de l'enfant, mais pas l'abandon pure et dure de tout ce qui comptait. Lucjan était une source d'amour comme il était rare dans voir et Amina l'avait laissé seul avec sa douleur.

« Je la déteste. »

Termine Lune avant de souffler sur la gourmandise qui l'attend. Sujet clos, pour le moment tout du moins. Elle hume à nouveau le pain perdu, levant l'assiette jusqu'à elle et le prend entre ses doigts pour venir ensuite mordre dedans. La gourmandise était un vilain défaut, mais sans doute un des plus agréable, il fallait le dire. Et Lucjan avait un talent particulier pour attisé le péché de son amie. Alors qu'elle pensait être à l'abri de toute remarque, voilà que le thaumaturge lui demande à être présenter au lieutenant Fitz. Tiens donc... Relevant le visage, la jeune femme esquisse un nouveau rictus, amusé cette fois.

« Mais bien sûr, amour. »

Soit-disant pour juger si les ragots étaient véridique, ou non. La jeune femme détourne le visage dans un soupir ennuyé, las. Ce n'est pas comme si cela avait réellement de l'importance après tout, elle ne pourrait pas le voir. Ni lui, ni un autre. Se faire une idée par le toucher était la seule chose envisageable et même ça, c'était bien trop vague.

« Ou alors peut-être devrais je me faire une idée par moi-même en laissant mes petites mains se balader par-ci, par-là... » Elle se penche en avant. « Sauf évidemment si tu préfère que je les gardes dans mes poches, hm ? »

Elle hausse un sourcil, sourire mutin avant de reposer l'assiette. Le pain perud n'avait pas fait long feu, en trois bouchée à peine, Lune l'avait dévoré. La femme se lève de son fauteuil, se frottant les mains l'une contre l'autre, ne prenant même pas la peine de boire son thé et s'approche du gramophone sur le buffet tout proche.

« Tu sais à quoi je pense, là ? » Elle allume l'engin avant de déplacer doucement la tête de lecture, plaçant la petite aiguille sur le vinyle déjà posé sur le plateau. « Que cela fait longtemps que tu n'as pas danser avec moi. »

La musique s'élève, la voix de Frank Sinatra résonnant dans le salon. Fly me to the moon déverse ses premières notes alors que Lune pivote doucement, se dandinant doucement sur place, jouant de ses épaules sans se défaire de son petite sourire en coin.

« Tu ne vas me laisser danser seule, n'est-ce pas ? »

Lentement, elle saisit le satin sur ses épaules et le fait glisser sur ses épaules pâles, le long de ses bras avant de jeter d'un geste gracile, la robe de chambre sur le fauteuil, restant en chemise de nuit. Elle se balance doucement de gauche à droite, levant doucement les bras, jouant avec ses cheveux. La poupée se veut charmeuse, un autre de ses petits talents cachés..

« Allez, viens... Oublies un peu le reste et fais moi danser, amour. »
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enfant terrible
Lucjan Gédéon
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FACE : Adrien Brody
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Sweet little lies [PV] - Mer 4 Déc - 8:08


Trois mots qui résonnent dans la pénombre. Trois mots avec si peu de consistance et tellement à la fois. Lourd de sens. Lourd de reproches. Tant à l’encontre de son ami que celle volontairement innommée par l’occasion. Lune avait toujours eu du mal à l’apprécier. Même avant. Comme elle était première à le clamer, elle n’aimait guère partager. Que le bien en question soit sien ou moindre, semblait relever de la futilité secondaire. À une époque cela avait été attendrissant. Parfois même cocasse. Ensemble ils avaient été jusqu’à pousser le vice à son apothéose en acceptant d’entretenir certains ragots. Comme il était facile de berner les mauvaises langues. Comme il était hilarant de découvrir jusqu’où pouvait s’étendre leur fertile imagination. Au début, Amina aurait pu s’en inquiéter. Mais elle avait une totale confiance en son âme-sœur. Tout comme cette dernière n’aurait jamais eu l’ignominie de l’accuser d’une quelconque adultère. La fille de porcelaine était un cas à part entière. Mais il s’agissait avant tout d’une amie précieuse au cœur de celui qui l’avait épousé ELLE. Elle était une femme comblée. Elle était une femme aimée. Du moins … l’avait-elle été. Puis un jour, le destin avait décidé de s’en charger. De reprendre ce qu’il estimait lui revenir de droit. Un peu comme Lune … au final.

Le géant laisse la remarque l’effleurer. Le caresser. Le griffer même. Une cicatrice de plus ou de moins, cela ne revenait plus à une grande différence. Il était las de se soigner. Las de devoir contrecarrer. Depuis quelque temps déjà, il se contenait d’encaisser. D’absorber. Le but ultime recherché étant celui de faire ricocher. Que cela ne l’atteigne plus du tout. Qu’il reste de marbre face à cette provocation facile et futile. D’un autre côté … tant qu’il continuait de prendre ses remarques à cœur, cela prouvait que son amour inconditionnel l’était toujours au même degré que le jour de l’échange des vœux. Devant cet autel miteux. Et cette pâle copie d’un artiste supposé ressuscité. Sans la banana collée au front, le prêtre n’aurait même jamais réussi à passer un casting de seconde zone. Cela avait également prêté à sourire, avant de rire et de terminer la soirée en fou rire. Il n’aurait voulu vivre cette expérience avec aucune autre. Ni même Grimm. Qui ce serait probablement contenté de lui faire regretter cet horripilant accoutrement. Ils n’auraient même pas fini la soirée la bague au doigt. Peut-être bien derrière les barreaux, pour relancer avec une outrance à magistrat. En tant que juge … cela aurait le comble d’une douce ironie.

Lucjan se fait sortir de sa rêverie par le tintement d’une assiette vide. Lune l’aurait léché jusqu’à la dernière miette qu’elle n’aurait pas pu être plus vierge de toute incursion. Elle était un public autant apprécié qu’appréciable. Il devrait lui faire à manger plus souvent. Bien que … avec l’arrivée prochaine d’un colocataire, ses services lui deviendraient obsolètes. Est-ce que son lieutenant supposément sexy pouvait également se vanter les mérites d’être cuisinier ? Convenait-il de lui poser la question ? Avait-il rédigé un CV ? Avait-il passé le test de la première nuit ensemble ? Comment l’avait-elle rencontré ? Et depuis quand ? Pourquoi n’avait-elle pas jugé utile d’en avertir celui qu’elle appelait pourtant AMI ? Et désormais même AMOUR ? Était-ce un petit jeu de plus duquel elle n’avait pas encore jugé opportun de lui communiquer les règles tacites ?

Il lui conviendrait de poser les questions en temps et en heure. Mais pas dans l’immédiat. Et certainement pas maintenant. Car là voilà déjà à tripoter le gramophone avec une délicatesse que bien peu lui connaissent. Véritable objet de culte, l’instrument avait vécu les plus anecdotes de leur relation. Du moins … quelques-unes des plus mémorables. Que ce soit avant ou après son propre accident, Lucjan avait toujours été un excellent professeur. Sans le vouloir, elle avait apporté une grande contribution à sa future première danse. Amina n’y avait vu que du feu. Lune aussi d’ailleurs. Peut-être l’ignorait-elle. Mais cela semblait peu probable vu les connexions sinueuses de ses neurones en ébullition.

À son tour il dépose la tasse, vide, sur la petite table et se relève de son assise. De par sa grande taille, il n’a aucun mal à éplucher une des mains vagabondes de sa partenaire de danse. Avec douceur et pourtant entrainement, il l’invite à tourner deux fois sur elle-même pour accentuer l’effet semi-dramatique. Ensemble ils avaient effectué grand nombre de danses différentes, allant de la valse classique au ballet grandiose en passant par l’absurdité du slam ou encore du hiphop. Il s’agissait là de moments précieux qu’ils avaient été seuls à contempler. Lune n’étant pas dans le partage et Lucjan pas à l’aise dans le milieu des boites de nuit. Il avait passé l’âge … entre autre.

- « Quelles poches ? »

Qu’il rajoute en la taquinant quant à son choix vestimentaire. Il était ét plus grand ét plus fort. Et au vue du poids plus de sa partenaire il n’aurait aucun mal à la faire danser juste en la déposant sur ses pieds. Comme il le faisait jadis avec Dayanara. Le souvenir lui picore le myocarde à l’image d’un timide nuisible. Lui-même profondément navré de devoir en arriver à une telle atrocité. Il a beau se forcer à s’en aller, l’appel de la chair est trop imposant. Alors il ferme les yeux et croque un morceau. Une larme solitaire coule sur sa virulence tandis qu’il emporte dans son sillage l’image d’un enfant souriant.

Il ose à l’attraper par la taille et l’éplucher du sol. Forçant à s’accrocher à un souvenir plus heureux. S’efforçant de retenir le sourire plutôt que son absence. Il la fait tournoyer autour de lui comme s’ils étaient dehors un jour de printemps. Peut-être un peu trop vite. Peut-être un peu trop haut. Peu importe, seul comptait l’instant présent.

- «To the moon n’est-ce pas. »

Ce n’est pas une question. À la limite un banale jeu de mots. Elle avait eu son lot de réflexions quant au choix de son prénom. La chanson choisie n’y était peut-être pour rien. Encore une fois, là dans l’immédiat, rien d’autre n’importait que la légèreté de l’instant. La réalité finirait bien assez vite par les rattraper. Elle serait fourbe et vicieuse. Maligne et vengeresse. Capricieuse et onéreuse. Un peu comme miss Porcelaine … n’est-ce pas ?

Il finit par la reposer à terre et continuer la danse de manière plus traditionnelle. Conventionnelle. Les corps suffisamment proches que pour s’effleurer, mais sans jamais se coller. La mélodie ne s’y prêtait pas. Le contexte non plus. Pas ce soir. Elle avait choisi un autre. Et il se devait de respecter cela.

- « Pourquoi maintenant ? »

Pourquoi aujourd’hui ?

Elle plante ses minuscules crocs.
Et commence lentement à se rapprocher de la source de chaleur.
GANGRÈNE DU COEUR.



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Sweet little lies [PV] - Mar 4 Fév - 12:42

Le choix de la chanson n'avait rien d'anodin et faisait passer un message très clair. Lucjan et Lune voguaient depuis trop longtemps sur une mer houleuse, les faisant se rapprocher et s'éloigner au gré du vent, des aléas et surtout de leurs caprices. Car c'est bien de ce dont il s'agissait, n'est-ce pas ? De deux adultes capricieux, incapable d'être conciliant l'un envers l'autre malgré des sentiments fort, puissant. Mais Lune hésitait, encore et toujours, se contentant de tourner autour de son ami comme un prédateur, observant sa proie, attendant une faille pour s'y engouffrer sans pour autant le faire. Ombre dans les ombres qui ne croyait pas en son droit au bonheur. Y avait-il la moindre possibilité d'un bonheur avec lui ? Surtout avec Amina qui pouvait émerger de son état légumineux, un mince espoir pour le thaumaturge de retrouver son amour, son bonheur.

Malgré tout, quand elle capte le grincement du cuir et le froissement du tissus au delà des notes de musiques, la jeune femme pivote doucement pour faire face à son compagne dans un timing parfait. Elle ne lui répond que par un sourire énigmatique quand il mentionne le choix de la musique aux paroles particulièrement évocatrice. Lune se laisse emporter par le géant, tournoyant, basculant la tête en arrière alors qu'une cascade de cheveux blancs suit le mouvement. L'aveugle est gracile en cet instant mais cette grâce n'est rien comparé au sourire qui vient étirer ses lèvres et délivrer un rire cristallin, sincère. Elle adorait quand il la soulevait ainsi, quand il la faisait tourner jusqu'à lui donner le vertige. Ce rire rare qui n'arrivait que dans ces moments bénis et simples qu'ils s'accordaient tout les deux. Il n'y avait rien de plus à dire. Lucjan était le seul à lui arraché un tel rire, ou même un sourire sincère. L'astre moribond redresse la tête, venant se rapprocher de son ami, glissant une main dans la sienne, l'autre glissant le long de son bras jusqu'à son épaule. Frank Sinatra offrait la possibilité d'une danse douce, presque romantique, mais là encore, les deux compères semblaient garder une certaine distance, certainement pas pour la bienséance. Lune n'en avait que faire.

« Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant, tu veux dire ? Parce que je peux être très patiente, quand je le veux. »

Répond l'aveugle simplement tout en basculant la tête sur le côté, ses yeux blanc rivé sur le torse de Lucjan, observant le vide sombre qui se dresse devant elle.

« Cela ne t'as jamais traversé l'esprit que c'est toi, qui aurait pu loger dans la chambre voisine, à la place du lieutenant Fitz ? »

Cruel dilemme, n'est-ce pas ? Lune avait souvent refuser la proposition de Lucjan à venir vivre avec lui dans son logis, son manoir. S'enterrer dans une sombre bâtisse loin de tout et envahit par les souvenirs d'Amina et Dayanara ? Sans façon.

« Je ne suis pas un faire-valoir, Lucjan. Tu sais ce que je pense de la situation et des démons qui pèsent sur ta conscience. Je mérite mieux que des restes. »

Lune n'a déjà plus le cœur à sourire mais vient se rapprocher un peu, se lovant tout contre le guérisseur avant de poser sa main sur la sienne, la descendant sur sa hanche, le forçant à sentir la sensation du satin sous ses doigts. Qu'il s'accroche à elle réellement. Qu'il prouve quelque chose, n'importe quoi, mais au moins qu'elle n'ait pas l'espoir de s'accrocher à une illusion. Ses petits pieds nus continuent de glisser sur le sol à chaque pas de danse alors que la musique déverse ses dernières notes et que Frank ne lâche son intemporel I love You...

« La jalousie ne te sied pas, Amour. » souffle Lune contre le visage de Lucjan sans le libérer de son regard mort ni de ses bras qui se sont enroulés autour de sa nuque. « Je te dois beaucoup, mais toi tu me dois au moins une chose... le respect. Cesse de vouloir me faire la morale alors que tu n'es pas capable d'assumer ta propre situation. Je vais te faire une confidence, mon ami... » Elle cesse de danser, le silence s'imposant, à peine brisé par le grésillement du gramophone. Lune se hisse sur la pointe et vient effleurer l'oreille de son ami de ses lèvres. « Quand l'on veut quelque chose, on le prend. »
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