Poison Dragon

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POISON DRAGON

Il a su, à force de recherches, de mises en place de firewall, de serveurs cachés , de conneries en tout genre et de discussions mouvementées aussi, que l’origine des leaks venait peut-être d’un hacker inconnu au bataillon. Doué, oui il l’était mais si le talent empêchait Èliakim Reiss de continuer ses missions, il aurait abandonné depuis bien longtemps les services secrets. Il a continué, cherché à droite à gauche pour comprendre d’où venait le poison. Et les crocs se sont montrés, petits, vicieux, comme ceux du serpent ou d'un dragon légendaire. Kyōsei-kai, mafia secrète accolé aux yakuzas, discrète, impossible à traquer avant ces derniers mois. Ils n’ont jamais été dans le viseur de l’agent, ils sont restés tranquilles, n’ont pas fait de vague et puis…Y’avait des rumeurs qui trainaient, comme quoi aucun gêne divin pulsaient en eux, et ça, maintenant, ça l’intéresse Èlia. Il veut en savoir plus, il veut comprendre, il a besoin de ne plus être seul pour gagner la bataille.

Pire qu'un dépressif ou un cocaïno-man, les yeux sont explosés à force de ne pas dormir, il a perdu du poids, les mains sont tremblantes quand il ne contrôle plus rien aussi. Mais il reste Èliakim Reiss, devant les gens, il se tient, froid, indomptable. On n'imagine pas ce qui se passe au fond de son crâne. Paranoïa, stress d’être lâché dans la jungle sans avoir d’arme. Tout à filtré, ses dossiers perso, ses identités, tout. Au yeux de ceux qui s’y intéressent, Èliakim Reiss est un fantôme qui vient de retrouver ses origines, un homme aux multiples visa accolés à des dossiers tamponnés secret défense. Ça laisse un gout amer dans la bouche, surtout quand les termes Bratva et Camorra se retrouvent très souvent sur les feuillets noircies à coup de marqueur à alcool. Il a déménagé rapidement Èlia, a abandonné la maison près de la baie, s’est éloigné d’Arcadia. Pour Salomé. Mais… On peut sortir l’agent du tourment mais pas les tourments de l’agent. Alors quand le terme kyōsei-kai est sorti après moult recherches…. L’homme étoilé a cherché à rentrer en contact avec. Pas pour les démanteler, pas pour les attaquer, non, non. Au mieux, en se jetant dans la gueule du dragon de la sorte, il réussirait à retirer un seul croc. Impossible, ce serait même du suicide de vouloir détruire seul une mafia aussi puissante. Èlia a d’autres plans en tête et c’est vers Kazuo Nagai, tailleur des plus grands et, apparement, lié à la mafia japonaise qu’il doit se rendre.

Il est 17h quand il débarque dans la petite boutique chic du Nagai. Il a pris rendez vous, pour la confection d’un nouveau costume, pas celui de son enterrement, soyons clair. Si l’homme a fait son travail, l’identité de son futur client n’a pas du lui échapper. Au pire, Èlia se présentera sous ses quatre identités histoire d’être clair et de ne pas perdre son temps entre opter pour des boutons d’or ou nacrés.
L’agent passe le pas de la porte, une vendeuse vient de suite l’accueillir. « J’ai pris rendez vous avec Monsieur Nagai. » qu’il répond rapidement. « Èliakim Reiss. » Elle fera son job, l’assistante.

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èliakim et kazuo/icons by skate vibe

https://www.youtube.com/watch?v=MOSU_Pw7vO4

trouble double, triple, quadruple aussi, identités qui se mélangent, qui dérangent - et une seule entité qui en ressort, qui laisse le mensonge derrière pour faire éclater une vérité mortifère. sourire satisfait sur le coin de ses lèvres, dans son bureau à revoir quelques croquis colorés qu'il retouche à sa convenance, il attend avec impatience la venue de son rendez-vous laissant entrevoir une superbe danse. de celles qui font du tempo une véritable diablerie, de celles qui font des pas un véritable creux dans le sol - inspiration profonde, la cigarette qu'il fume lentement, la fenêtre ouverte juste à côté pour dégager les odeurs qui sauraient déranger. profitant de cette accalmie, son index tapote doucement sur le bâton pour en dégager la cendre, et une fois le mégot écrasé, il monte ses cheveux en un chignon ne laissant rien dépasser - morsure légère de sa langue, il laisse quelques courants d'air passer encore avant de refermer, se retrouver pour la énième fois enfermé dans cette pièce minimaliste à souhait, laissant apercevoir un bazar tendre de travaux qui se construisent encore. il racle le fond de sa gorge, et son assistante, les joues roses d'une candeur propre à son âge, vient toquer à sa porte, clame que l'attendu est arrivé. hochement de tête, affirmation sans être trop sec lui permettant de l'amener ici - reiss de son nom, qui s'arrache la face une fois confronté au miroir. debout, derrière son bureau, bras le longs du corps, il finit par un tendre un pour laisser sa main en signe de paix, ou d'un quelconque respect.
- monsieur reiss. de quoi se plaire à se jeter dans la gueule du loup salivant d'avance à l'idée d'une chair tendre - il attend l'accord, il attend dans le silence qu'il lui rende la signature à même le corps. c'est un plaisir de vous rencontrer.
enfin - après tant de lectures,
après les fuites,
après les injures,
après la raclure.

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L’homme est tiré a quatre épingles, des cheveux aux vêtements, rien ne dépasse. Mis à part peut-être quelques lignes qui apparaissent sur le côté de la nuque, symbole d’une mafia et d’histoires venues d’autres contrées. Le bureau est propre, rangé, minimaliste, sans trop de décoration mais sans être vide. Ça en raconte beaucoup, les bureaux, sur leur propriétaire. Kazuo Nagai est a son image, sans explication mais avec une grande histoire.
La main est attrapé, la poigne rapide mais franche. « Vous m’excuserez si je ne suis pas aussi… ravi. » Èlia ne joue plus, Èlia ne ment plus, l’agent parle, celui qu’on a oublié, abandonné, mis à mal. C’est même Ezra qui prend la parole, ce jeune adulte à qui on a fait croire à un monde à sauver alors qu’au fond, y’a aucune manière d’aider ceux qui ont déjà plié. « Mais je suis curieux… Et impressionné par ce que vous avez pu faire. » Les yeux sont relevés, le ciel bleu de l’Italie rencontre l’encre japonaise. Nagai sait de quoi il parle, pas besoin de faux semblants ou de jeux. Cette fois-ci, l’ennemi n’est pas la mafia. Le seul adversaire, c’est l’esprit d’Èlia, celui qui réfute ce besoin d’abandonner les armes pour en prendre d’autres. Plus lourdes, plus tranchantes, plus visibles aussi. Des armes qui taillent les corps et détruisent des vies. « Nous pouvons discuter en toute sécurité j’imagine. » Pas de question, il le sait l’agent, que cette pièce est certainement insonorisée et protégée de toute intrusion digitale. Un léger sourire, enfin l’impression de jouer dans la même cour de récré. « Que savez-vous de moi ? » De but en blanc, jamais prendre de virage ou de détours avec Èlia. Il veut comprendre, il veut savoir jusqu’où Nagai a pu aller pour connaitre qui est l’agent Vogh. Et en fonction de ça, il saura si en face de lui, l’homme tiré à quatre épingle aura tiré son épingle du jeu d’Arcadia.

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èliakim et kazuo/icons by skate vibe

https://www.youtube.com/watch?v=MOSU_Pw7vO4

ce double-je dont le reiss est capable, dédoublement d'une personnalité mensongère - et le respect de kazuo qui se sent peu à peu, qui s'inclinerait presque devant cette capacité de mensonge. d'un coup de main il l'invite à s'assoir alors que lui-même reprend place dans son siège - inspiration profonde, sourire qui reste pour rassurer l'hôte semblable à une bestiole qu'on aurait jeté dans une cage, il n'aura pourtant pas la gorge tranchée, sera encore moins déplumé.
- tout ce qui sera dit entre ces murs, restera entre ces murs, vous avez ma parole. et celle d'un nagai, plus que de l'or, vaut le diamant disputé, caché dans un coffre aux mille codes pour empêcher quiconque de s'en emparer. tête qui change, émotions qui épousent sa mâchoire, ses sourcils alors qu'il les hausse dans une mine presque enfantine - il se sent gardien des secrets, kazuo, de ces secrets qui se promettent sous un arbre centenaire, se scellent avec un petit doigt brisé. je sais que reiss n'est qu'un amas de poussière. ezra vogh me semble-t-il ? joue à la feinte, joue à l'inconscience alors qu'il pourrait affirmer haut et fort. la voix se fait basse, presque délicate pour ne pas heurter les vérités qui s'enfoncent, similaires à des aiguilles qui s'échouent dans la carcasse d'une poupée de chiffon. et que nous avons des intérêts communs. chasser les impies, faire disparaître les horreurs qui s'immiscent dans les couvertures charnelles de ses semblables - sauf les siens, puisque seuls les siens méritent qu'il se mette à genoux, serve offrandes diverses, jure allégeance.

- un verre peut-être ? sans attendre sa réponse, il se tourne, cherche dans son meuble deux verres, une bouteille de scotch, sert comme il se doit. avoir la mainmise sur la situation - enrouler peu à peu les fils autour des membres, s'improviser marionnettiste.

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POISON DRAGON

C’est l’égalité qu’on sent dans la pièce, l’odeur d’une conversation qui pourrait changer le cours de sa mission. Qu’importe les fuites, qu’importe que le gouvernement l’ai laissé sans aide, Èlia continue, malgré le danger que cela signifie. Plus de support externe, plus de contacts avec la NSA, plus rien que lui et son esprit. Alors avant, il aurait surement marqué son territoire de manière discrète, en déposant ici et là quelques images de qui il interprète. Mais à présent, c’est la rage qui consume son myocarde et le sang, bien que n’aimant le verser, pourrait devenir sa signature si il en ait obligé.
Prenant place, mains qui restent à découvert, il a les yeux droits quand Nagai lui évoque son identité. La voix est calme, posée, il sait qu’il a raison, qu’il a un coup d’avance sur l’agent et se retrouver face à un tel adversaire, ça éveille en Èlia, l'homme disparu sous la vengeance. Acquiescement du menton, bouts des doigts qui claquent doucement contre les cuisses. Il aime les échecs, Èlia (pas l'échec), voir les pièces bouger et comprendre la tactique de l’adversaire avant le contraire. Mais face au nouveau dualiste, c’est le trou noir, l’incapacité de lire sur ses traits ou dans ses mots. Les mafias ont beaucoup à apprendre de leurs confrères japonais, visiblement eux savent se tenir et faire passer leur esprit avant le reste. Un verre s’il vous plait. Il accepte, trempera ses lèvres dans le liquide ambré pour entrer dans les codes de cette famille dépaysante. Ça lui plait, ça lui rappellerait presque l’Inde et sa diversité. Je crois savoir que nos intérêts communs ont un sacré coup d’avance en matière de puissance, n’est ce pas ? Mais que sur ce domaine là, le reste, les kyosei-kai ont réussi à passer devant tout le monde sans se faire voir. Gang caché qui a su tisser sa toile lentement autour de ceux prenant trop la lumière, ils ont tiré leur épingle du jeu sans que personne ne les soupçonne plus que ça. Mais si vous avez réussi à faire tomber autant d’informations sur autant de personnes qui se pensaient à l’abris de la réalité, je pense que nous avons beaucoup à nous apporter. Car s’ils sont là, à discuter, c’est bien pour parler de ce futur possible, voir ce qu’ils peuvent faire ensemble, ce qu’Èlia peut offrir en échange de mains armées.

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