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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad)

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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Mer 10 Avr - 19:04


Bullets are the beauty of the blistering sky
Pimpant comme un quatre juillet, la pétarade de balles étouffée par le casque antibruit vissé sur sa tête. Un feu d'artifice rougeoyant de braises lorsqu'il écrase un énième mégot finit jusqu'au filtre. Les mains gantées sur la crosse jusqu'à son index nu serrant la gâchette avec légèreté. Une seconde salve précise, un chargeur de plus vidé dans la cible en carton avant de sacrifier une nouvelle clope à son addiction. Et cela serait Bis repetita toute la soirée si le champ de tir n'était pas prit d'assaut aujourd'hui par une toute autre ambiance. Alors il profite un peu du silence dans le box, vérifie une dernière fois l'équilibre et la propreté de son arme avant de la déposer sur le support prévu à cet effet. Un regard inquisiteur qui dérive un instant vers le comptoir d'à côté lorsqu'il retire ses lunettes teintées. Il n'est pas là, sa distraction bienvenue. Son rival proclamé n'a pas daigné relever le défi ce soir comme à leur habitude. Il n'a pas souhaité se montrer pour se prendre la fessée qu'il mérite, le juste retour pour l'avoir humilié la dernière fois; pour avoir été un tout petit peu plus précis que lui. Il aime la compétition Jörgie, mais il n'aime pas perdre. Surtout quand il n'a pas la possibilité de prendre sa revanche tout de suite, pas de marge pour s'améliorer. Il croyait qu'ils avaient un accord, un échange silencieux à coup de sourires mauvais et de clin d'œils moqueurs qui se suffisaient à eux-mêmes. Il pensait qu'une tape bourrue sur l'épaule suffisait à signer ce pacte au parfum de poudre. Il pensait. Et ça l'énerve de se sentir comme une épouse esseulée juste parce que le grand connard est pas venu jouer avec lui ce soir. Il avait même emmené son joujou préféré, son Beretta fétiche pour lui montrer comment elle sait bien faire des trous la jolie Berta entre ses doigts. Alors il est contrarié quand il remballe sa mallette avant d'abandonner ses lunettes et son casque dans son casier attitré. Il croyait s'être fait un camarade pour tuer le temps, un imprévu pas désagréable pour se greffer à sa routine méthodique. C'était toujours pareil, il avait une faiblesse pour les gens qui savaient faire parler les armes à feu, c'était ceux qu'il méprisait le moins. La prochaine fois il oubliera le carton et il s'entraînera sur cible réelle. C'est qu'il y en a de la surface à cribler de balles sur cette grande gigue dégingandée.

Lorsqu'il passe la porte de la salle d'accueil, il est aussitôt assailli par la musique et les rires. L'anniversaire du vieux Joe, il l’aurait presque oublié. Il voulait l'oublier. L’odeur de whisky et de chips mexicaines qui lui remonte aux narines alors qu'il remarque quelques cadavres de bouteilles vide de plus que ce qu'il avait compté en arrivant. Ce qu'il remarque surtout, c'est l'arrivée à la petite fête de deux strip-teaseuses mal sapées. Ou plutôt à moitié sapées. Et ça lui arrache un sourire mesquin, lui faisant retrousser le nez et rouler des yeux aux ciels. Il n'y avait que Joe pour accepter qu'on lui organise une petite fête surprise dans son stand de tir. L'évidence même que l'alcool à foison et des armes à feu à proximité est une bonne idée. La meilleure du monde même. America fuck yeah. Il reluque un instant le ballottement des seins refaits de l'une des danseuses en bikini étoilé, chargeant son sac sur son épaule avant d'attraper sa veste. Cela semblait être le bon moment pour s'éclipser, partir avant que la fête ne dégénère et qu'ils recommencent à s'attraper par le col au nom de qui fait un meilleur président ou si on devrait lâcher une bombe sur la Corée. Pas dit que les nanas aient toujours envie de danser autour d'un pif cassé et du verre pilé après ça. Un rapide coup d'œil sur sa montre lui indique qu'il est bientôt l'heure de la fermeture, mais ceux-là sont parti pour rester là toute la nuit. Peut être qu'il aurait dû prendre son temps, vider quelques chargeurs de plus pour passer le temps. Personne n'y aurait rien dit, dans l'état où ils seraient bientôt. « Mo-Morris ! Ramène toi ! » La voix de Rusty le suspens à quelques mètres de la porte, la visière de sa casquette vissée sur sa tête il avait espéré s'éclipser inaperçu entre les boobs et les shots. Il est pas d'humeur, il est jamais d'humeur. « Reste avec nous soldat, profite ! On a tout ce qu'un homme comme toi peut désirer ici et on est en bonne compagnie. » Surenchérit le vieux Joe, les mains baladeuses. Il considère un instant le petit groupe, ça manque de violence et de silence à son goût. Quant à la compagnie. Son regard dévie sur les danseuses. Nope, I'll pass. Il offre un regard meurtrier à l'une des jeune femme qui s'approche de lui pour l'enrouler dans un drapeau aux couleurs de la nation. American burrito. Il l'étranglerait avec si ça ne tenait qu'à lui, serrerait le foulard sur sa gorge jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse. Toutes ces conneries ça commence à l'énerver. Alors il arrache d'un geste glacial la bannière nationale de ses épaules et la serre en chiffon dans son poing, entrouvrant la bouche pour gueuler.

Mais il n'en fait rien. Parce que la porte d'entrée vient de coulisser et tiens qui va là, ce grand lâcheur. About fucking time. Il dévisage son rival, ses lèvres se formant en un sourire amusé, le visage composé toujours neutre. Il se détache de la danseuse, change son sac d'épaule et attrape deux bières d'une main. Il s'approche du grand blond et lui fourre le drapeau dans les mains en l'observant brièvement de haut en bas. « Ramène toi, avant qu'elles te prennent pour un pôle de danse attaché au plafond. » Il rebrousse chemin, s'arrête au niveau du vieux Joe pour lui glisser un billet dans la main avant de lui tapoter l'épaule. « J'utilise encore un peu le champ de tir. » Qu'il annonce en embarquant deux bières de plus. Paie toi un lap-dance en attendant papy. Il jette un regard entendu vers le flic avant de se détourner pour rejoindre les box, cognant un coup de pied à la porte pour qu'elle reste ouverte assez longtemps si le grand poteau se décide à venir prendre sa raclée. Ni une ni deux il a déjà ressorti son arme pour la démonter au coin d'une petite table. Ramène-toi, j'ai du temps à tuer et de la poudre à brûler.
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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Dim 21 Avr - 11:38


Take this big ribbon off my eyes
Arad apprécie la routine. Les gestes répétitifs qui s’encrent dans un quotidien sans surprises. Et peut-être est-ce pour cela qu’il est si perturbé par les récents évènements ; Ou peut-être est-ce le fait qu’il soit devenu complètement fou, assez pour ramener un supposé criminel et un complet inconnu chez lui. Assez pour imaginer une psychose magique et commencer à y croire. Il n’a pas dormi depuis des jours, les aboiements des chiens résonnant dans son crane dès qu’il ferme les yeux. Craquement des os sous la pression d’une puissante mâchoire, sauvagerie à l’état pur. Il soupire une énième fois, tentant d’évacuer ces pensées envahissantes alors qu’il se gare sur le parking du champs de tirs. Il est en retard de plusieurs heures. Il ne sait même pas pourquoi il est venu, sachant très bien que l’heure de fermeture approche à grands pas. Dans le couloir, la musique le surprend. D’habitude seulement les bruits des coups de feu se font entendre dans le bâtiment, symphonie rassurante quand son 9mn pèse sur sa hanche droite.

Il n’a pas pris le temps de se changer, chemise d’uniforme ouverte sur un débardeur noir, étui en cuir à la taille. Il est venu directement après le boulot, n’a pas pris le temps de se doucher avant, trop perdu dans ses pensées pour se rendre compte du temps qui passe. Il n’a pas réussi à boucler ses rapports avant 20h00 car ses doigts s’abandonnaient au clavier pour répéter l’évènement traumatique dont il a été témoin, effaçant toute preuve une fois terminé. Il passerait pour un fou s’il décrivait ce qu’il a vu il y a quelques nuits.

Quand il ouvre la porte qui donne sur le hall d’accueil, c’est pour être surpris par la scène qui se déroule devant lui. Vieux Joe avec les genoux occupés par une danseuse à moitié nue, les autres clients sifflant et huant en crachant des remarques dégueulasses, déjà emportés par l’alcool qui coule à flot. Il lui faut un moment pour se rappeler de l’anniversaire du propriétaire, et un peu plus pour remarquer la furie qui se dirige vers lui à grands pas. Jörgen est une vue qui le rassure, qui lui rappelle que le monde n’a pas changé depuis l’autre jour et que sa vie reste la même, témoin d’évènements étranges ou pas. Il lui arrache un sourire, chose que personne n’est parvenu à faire cette semaine. Il se laisse emporter par cette tornade, sans se soucier du reste. La bière est la bienvenue, mais c’est un tissu aux couleurs du pays qui est poussé entre ses doigts. Il ne sait pas quoi en faire, se contente de suivre Jörgen avant de déposer le drapeau sur un des comptoirs des stands de tirs vides et de choisir le suivant pour s’installer.

L’arme est déjà à portée de main, mauvaise habitude qui est justifiée par le port de l’uniforme. Il ne terrifie pas les passants avec le badge accroché à sa poitrine. Il sait que Jörgen est différent, prend meilleur soin de ses compagnes, les gardant dans des mallettes comme un putain de tueur à gage. Arad est plus simple, moins secret; il s’expose et ne se soucie pas des rayures sur la crosse de son flingue. Elle en a vu des vertes et des pas mures, a subit les chocs mais ne l’a jamais trahi. Elle est la seule dans sa collection, fidèle, ne quittant pas sa table de nuit quand il ferme les yeux. Il ne montre que peu d’intérêt dans les armes de collection, si ce n’est qu’il peut apprécier leur beauté sans leur faire confiance. C’est une véritable relation qu’il a établi avec son arme, gardienne silencieuse quand elle ne crache pas des balles.

Il jette un oeil à son compagnon de tirs alors qu’il pose les lunettes de protection sur le bout de son nez. Il ignore les caches-oreilles car il préfère écouter ce son si familier, celui des balles qui fusent dans les airs pour venir s’écraser contre des cibles en carton. La silhouette se dessine en face de lui quand il presse sur un bouton et il ne peut s’empêcher de visualiser ses hantises lorsqu’il pose l’arme sur le comptoir.

« Désolé du retard, j’ai eu une semaine … particulière. »

Il n’élabore pas, sait que Jörgen n’est pas la personne à laquelle il doit se confier à la recherche de réconfort. A la place, il vérifie que son arme est chargée et la pointe vers la cible en carton, visant immédiatement la tête sans tirer pour autant. Il imagine Maldwyn, imagine ce qu’il serait arrivé s’il avait tiré au lieu d’ignorer la scène qui se déroulait devant ses yeux …
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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Lun 22 Avr - 0:29


Bullets are the beauty of the blistering sky
Il ne supportait personne parce qu'il lui fallait constamment prétendre. Faire semblant d'en avoir quelque chose à foutre, c'était la base de l'échange social. Et c'était ce qui lui faisait le plus défaut, ce problème qu'il ne pouvait simplement résoudre d'un tir précis sur une cible en carton. Il lui manquait l'empathie pour relever un enfant d'une chute et passer son bras autour des épaules d'une fille qui pleure. Des automatismes inexistants qui le faisait passer au mieux pour un goujat et au pire pour un monstre. Pas qu'il aurait voulu vraiment s'en inquiéter, pas de sa faute si les mioches avaient des problèmes moteurs et les nanas les glandes lacrymales sur-abondantes. Mais ça lui aurait évité de devoir feindre l'intérêt constant. C'était ça le problème, le monde entier était une attention whore qui avait besoin d'une tape dans le dos et de quelques mensonges d'espoir pour avancer. Une putain de parade que les sentiments, un leste sur les épaules qu'il se fatiguait à imiter. Et que le poids était lourd à traîner; toutes ces normes et ces attentes qui lui passaient tellement au dessus mais qu'il devait pourtant se bourrer dans le crâne. Les chaînes accrochées aux poignets de ses semblables, cette cage de bienséance dans laquelle il devait s'enfermer alors qu'il aurait pu être libre. Ce rôle forcé sur lui, l'injustice d'être contraint d’agir comme les autres alors qu'il en était incapable. Sa mission d'infiltration la plus difficile c'était le monde civil au final; là où on attendait tout de lui, et rien à la fois.

Alors c'était pour ça qu'il ne supportait personne. Sauf Arad. Parce que le bougre avait au moins la décence d'être un homme au sens primordial du terme. Parce qu'il gardait ses sentiments de bonhomme gavés au fond de sa gorge et qu'il l'ouvrait pas pour en parler. Le caquètement humain, les gens qui se plaignent, c'était ce qu'il détestait par dessus tout. Ils pouvaient s'étouffer avec leurs problèmes, du moment qu'ils gardaient ça pour eux. Un peu de pudeur quoi merde. Less is more et le silence est d'or. Il avait pourtant pas gueule aimable, mais ça n'empêchait pas les gens de le prendre pour le meilleur type à qui se confier. Un fait ahurissant qu'il ne s'expliquait pas. Ils aimaient souffrir faut croire, ou alors ils visaient ceux qu'ils pensaient plus misérables pour déverser leurs ordures. Putain c'était ça, les sentiments et les avis des autres c'était comme les poubelles; il les foutait à la benne et il n’en parlait plus. Mais putain ce qu'elles encombraient les rues s'il les laissait faire. Saloperie de dépotoire de sensibilité humaine.

Alors une soirée avec Arad c'est la paix de luxe pour Jörgie, mieux que du sexe sans payer. Parce qu'il a juste à être lui même, pas besoin de prétendre s'intéresser à sa vie ou devoir parler de la sienne. Aucunes pincettes à manipuler, pas de sourire à se coller sur le visage pour le mettre à l'aise. Parce que le grand perchoir est suffisamment taiseux et qu'il peut en profiter pour traîner avec un autre être vivant sans subir les contraintes du « Ça va et toi ? Oui ça va, et ta femme ? ». Boring. Du contact sans devoir forcer l'hypocrisie pour sa part, et ça lui fait un bien fou. Plus qu'il ne veut l'avouer sûrement. Après tout c'est qu'il est bon avec une arme ce connard, et il en faut pas plus pour l'émoustiller. L'égoïsme d'un gosse à Noël, le chiard qui veut encore faire un tour de manège alors qu'on lui a dit non. Il prenait sans donner, il faisait pas d'efforts pour être aimable et ça n'avait pas l'air d'affecter Arad. La preuve, il semblait engrené dans l'habitude de le fréquenter et ne s’en plaignait pas. Fuck yes. Un chic type en somme d'après ses standards.

Il nettoie minutieusement son arme, levant à peine le regard vers son camarade lorsqu'il se mets en position. Elle est déjà propre mais c'est une obsession consciente à ce stade; un papillon se poserait sur le bout de son canon qu'il trouverait le secret de l'immortalité. Il manque pourtant d'échapper son chargeur lorsque l'être vivant imparfait crache une boulette de sympathie. Wow. Il relève le visage, cligne des yeux un instant, détaillant son dos. Just, wow. Il fronce le nez et finit par se redresser après avoir ré-assemblé son pistolet. « J'suis pas ta bonne femme que tu trompes, tu viens au lit en retard si tu veux putain. » Qu’il grogne glacial, se plaçant dans le box à ses côtés après avoir observé son tir. En vrai il aurait préféré qu'il soit à l'heure, mais il ne serait pas venu ça n’aurait pas vraiment changé sa vie. Celle des autres oui, vu qu'il aurait été d'humeur meurtrière ++. Il gratifie sa cible d'un double tir dans les côtes après avoir équipé ses lunettes. Il aurait bien mis son casque pour s'éviter de devoir en savoir plus sur cette semaine particulière. Mais l'enflure avait déjà pas mis le sien. Et merde, le message était clair, il voulait communiquer. Pire. Il pouvait le sentir dans l'air, ça suintait dans sa dégaine : il avait besoin de parler. Do I look like I give a fuck ? Et dire qu'il aurait pu l'épouser -en toute hétérosexualité- si seulement il avait poursuivi l'idyllique stature du grand bourru qui ravale sa langue et qui tire droit.

Résigné, il lâche un soupire avant de se pencher hors de son box, posant son regard sur le flingue de son collègue. Il les maltraites ses armes, ça aurait pu l'enrager si c'était les siennes. Mais depuis le temps qu'il détaille la quincaille que le flic se traîne, il s'est fait une raison. Il range précieusement son Beretta dans son holster et attrape une bière qu'il décapsule d'un geste sur le bord du comptoir. Il la cogne sans vergogne contre l'épaule d'Arad. « Bois un peu mon grand, t'as l'air tendu. Fais plaisir à ta petite femme. » Qu'il se moque, un sourire narquois sur les lèvres. Il n'était pas du tout le genre à inciter à la consommation, mais si ça pouvait retirer le balais de sérieux de son fion, peut être qu'il en oublierait ses emmerdes. Et comme ça pas besoin de devoir les écouter. Il lui subtilise son arme pour y glisser la bière à la place, jonglant pour s'allumer une clope tout en détaillant le flingue. Si le vieux Joe l'y prenait à fumer dans les box, il lui pousserait une sacrée gueulante. Il était droit le vieux avec la sécurité quand ça l'arrangeait. Heureusement pour Jörgie, il avait sûrement la tête entre deux paires de seins à l'heure actuelle. « Elle est pas un peu déséquilibrée à gauche ? » Qu'il demande, fronçant légèrement les sourcils. On ne touchait pas aux flingues des autres, c'était personnel. Pour cette fois il se permettait pourtant, visant et soupesant le pistolet. « Ah bordel, comment tu fais pour rayer la crosse comme ça. » Qu'il s'exclame, constatation neutre d'une nouvelle cicatrice profonde dans le polymère. Le simple fait qu'il ait retenu malgré lui les détails d'usure sur l'arme de ce type l’énervait. C'était lui accorder trop d'importance. Enfin à l'arme. Ou au type. À l'arme de ce type. Putain ça y est. God fucking damnit. « C'est ta semaine spéciale qui les maltraites comme ça ? Putain je vais te retirer la garde. » C'était surtout pour le bien-être de son arme à feu qu'il demandait. Oui, c'était juste pour qu'ils puissent continuer leur petit tournoi de rivalités. Il avait pas besoin d'un connard avec une arme déséquilibrée sur la gauche pour s'entraîner à tirer.

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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Lun 22 Avr - 15:37


Take this big ribbon off my eyes
Elle a tué, sa belle. Glock 17, une arme de service utilisée par la moitié des flics de la nation. Elle n’a rien de spécial. Sa crosse est abimée, cicatrices témoignant de son vécu. Jörgen a raison, elle penche un peu à gauche, et à bien y regarder, elle a beaucoup d’autres défauts. Mais c’est sa girl, et il ne la changerait pour rien au monde. Alors quand elle est échangée contre une bouteille de bière, il a presque envie de sursauter. Soudainement, son poids rassurant s’envole et cette addiction à l’odeur de poudre se fait ressentir. Il la veut entre ses doigts, comme un camé en manque. Il dévisage presque son partenaire, qui la touche comme si elle était à lui. Il est un peu jaloux, comme si c’était sa copine que Jörgen tripotait en face de lui. Il porte le goulot à ses lèvres pour s’empêcher de protester, mais il ne quitte pas l’arme des yeux, prêt à bondir pour la récupérer.

Les comparaisons lui arrachent presque un sourire. Sa petite femme, surnom qu’il s’impose à lui-même. Il aurait répondu quelque chose de malin si Jörgen n’avait pas été … Well, Jörgen. Quelqu’un qui tire d’abord et pose les questions après, un peu comme Arad, mais avec beaucoup plus de rage et avec le désir de voir le monde brûler. Il aurait pu lui plaire s’il n’était pas constamment en colère contre le monde. Néanmoins l’appellation le fait regarder. Juste quelques coups d’oeil appréciatifs qu’il n’essaye pas de camoufler. Pourquoi faire? Il n’a pas honte, et Jörgen est attirant. Et peut-être est-ce un peu aussi parce que ça fait des mois qu’il ne s’est pas envoyé en l’air.

« C'est ta semaine spéciale qui les maltraites comme ça ? Putain je vais te retirer la garde. » Un rappel à la réalité qui l’interrompt dans ses pensées, question qu’il prend comme une invitation à développer. Peut-être qu’il ne devrait pas, il connait assez Jörgen pour savoir qu’il n’en a surement rien à foutre. Pourtant une anecdote comme celle-ci vaut le détour, et si l’autre se fiche de ses soucis et de sa toute nouvelle phobie des chiens, il s’intéressera peut-être aux détails sordides d’un conte policier.

« J’ai vu un mec se faire déchiqueter par une meute de chiens. Par miracle il est toujours en vie, mais il est dans un sale état. Même sa copine a eu du mal à le reconnaître. »

Même si l’interlocuteur laisse à désirer, ça lui fait du bien de se confier, de mettre des mots sur les souvenirs flous qui le hantent depuis cette nuit-là. Le visage déformé de la victime flotte dans sa tête comme un fantôme, prêt à le terroriser au moment où il ferme les yeux. Il visualise ses crocs acérés et ses grognements sauvages et soudainement la gâchette le démange. Il veut arracher sa protectrice des mains de Jörgen et vider son chargeur sur la cible en carton. Faire enfin cesser ces pensées redondantes et retrouver son calme habituel. Il est nerveux, fébrile même. Sa vision du monde a soudainement changé et ça bouleverse tout. Il n’a pas d’amis, de collègues ou de famille à qui se confier- Et même s’il en avait, il passerait sans doute pour un dingue auprès d’eux. Un rire nerveux secoue sa poitrine et il doit passer une main dans ses cheveux pour retrouver un semblant de contenance. C’est un énième soupir qui s’échappe et il s’applique à le remplacer par le contenu de sa bouteille. Il en a déjà descendu la moitié quand il réclame enfin sa belle, impatient de lui faire cracher des balles.

« On est venus pour parler ou pour tirer? »

Lui-même n’en est pas certain. Il tend la main pour que son arme y soit déposée, le poids sur sa poitrine à peine plus léger.
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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Lun 22 Avr - 17:52


Bullets are the beauty of the blistering sky
Il ne fallait pas qu'il pousse sa chance. S'il laissait trop de marge à feindre l'intérêt, autant qu'il rebrousse chemin et aille rejoindre papy et ses stip teaseuses à gros seins. Il voulait juste que ce soir soit comme tous les autres, une routine bien encroutée entre le champ de tir, les quelques personnes suspectes qu'il surveille et sa chambre d'hôtel miteuse. Occasionnellement il allait écouter les discours de quartier, les meetings crasseux du petit peuple et les conférences pompeuses de Hamilton. Rien ne dépassait de la ligne de son existence, si ce n'est sûrement le fait qu'elle était distordue de base, bafouée par monstres et créatures. Il s'était posé la question lorsqu'il l'avait vu la première fois. Est-ce qu'il sait ? C'était son standard de jugement pour toute nouvelle personne qu'il rencontrait. Est-ce qu'il est des leurs ? Cette réponse il l'avait vite écartée les fois suivantes, lorsqu'à force d'observation il n'avait pu déceler aucune trace suspecte chez le flic. Si ce n'est le fait qu'il avait sûrement le plumard bien glacé, malgré les blagues qu'il puisse faire dessus. Aucune nana sensée ne laisserait trainer son mec avec quelqu'un comme Jörgie. Alert motherfucker. Et aussi parce que s'il n'était même pas capable de prendre soin de sa femme à balles, il ne donnait pas cher d'une en courbes et en os. Alors est-ce qu'il savait ce qu'il se passe vraiment en ville et dans le monde ? C'était la question qui demeurait. Mais contrairement aux autres Vox Populards, il ne faisait pas de la vérité et sa diffusion une priorité. Il fallait encore des innocents pour pouvoir coincer les coupables, un contraste de violence pour voir se dessiner les silhouettes des instigateurs. Alors il considérait le flic avec un soupçon de supériorité sur ce sujet, il se préparait pour une guerre dont l'autre n'avait pas conscience du haut de son sommet neigeux. Parce que soyons honnêtes. S'il savait, il prendrait tout de suite plus soin de ses armes à feu et il agrandirait sa collection comme si sa vie en dépendait. Et elle en dépend.

Il continue de détailler le pistolet, le narguant un peu à le tripoter sous toutes les coutures. Il est sympa déjà Jörgie, il l'a fait pas gémir sous ses doigts, sa petite copine cabossée. C'est qu'il voudrait pas tirer avec un canon mal nettoyé et rater sa cible. Lorsque le grand con laisse échapper un amuse bouche de ce qui le tracasse, il tire une longue taffe sur sa cigarette avant de recracher la fumée en l'air. « Faut bien nourrir les clebs, les pauvres doivent pas avoir grand chose à se mettre sous la dent si les rues d'Arcadia sont clean. Si tu passe les menottes aux ordures pendant que je les ramasse. Au moins ce déchet là sera pas dans ma tournée demain. » Les propos sans aucune empathie, le souffle blizzard alors qu'il échappe un rictus amusé. Who let the dogs out ? Son regard va de l'arme à son propriétaire. « Au moins tu pourras consoler sa petite copine et t'auras moins l'air affamé à chaque fois que tu sors ton flingue de ton pantalon. » Il le dévisage un instant, pourtant peu perceptif des regards que le flic lui jette. Il fronce le nez à la paume tendue qui réclame son dû, légèrement joueur. Il fait sauter le glock d'une main à l'autre, détachant habilement le chargeur pour désarmer l'objet. S'approchant de lui, il glisse le pistolet à la ceinture du flic et le chargeur dans la poche de sa chemise ouverte. Il le tapote sur son torse avant de s'éloigner. « Mais moi j'attend que ça mon beau, j'préfère que tu tire ton coup plutôt que la gueule. Les effusions de sentiments ça me donne envie de te prendre comme cible vivante. » Il se penche sur son box, éloignant la cible le plus loin possible, à l'extrémité de l'énorme hangar qui dessert le champ de tir. Il se détourne un instant vers son casier attitré, le déverrouillant de nouveau pour en sortir une énorme malette. Il la dépose sans cérémonies sur le sol, extirpant les premières pièces du fusil de précision, ajustant son choix de viseur et de poignée. Sa langue passe sur ses lèvres alors qu'il se redresse pour faire face au flic, sa beauté en main. C'était pas la plus précieuse de sa collection, et pour cause il dormait pas avec sous son lit. Mais il savait qu'elle faisait toutefois son petit effet. Le comptoir d'appuie de son box était même bien trop petit pour la stabiliser. Il donne un coup de pied dans un tabouret avant d'y caler l'arme en équilibre sur le bord et sa jambe. « Tu veux que maman t'apprenne à chasser les vilains toutous ? Non ? Alors oui arrêtons de parler et montre comment tu sais tirer, connard. » Qu'il aboie d'un ton contrôlé vers son camarade. Le problème avec Jörgie c'est qu'il ne savait pas comment et surtout quand s'arrêter. Dur de savoir, il n'y avait pas de frein d'urgence ni de lumière clignotante Danger danger. Alors il allait loin, et sa bouche sale suivait, peu importe s'il pouvait blesser et offenser. Il réajustait ses lunettes de protection, visait, tirait. Et il touchait toujours dans le mille.

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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Lun 22 Avr - 19:19


Take this big ribbon off my eyes
Il est brutal, Jörgen, ne se cache pas de se qu’il pense vraiment, même si ses réponses donnent envie à Arad de lui foutre son poing dans la gueule. Malgré le fait qu’il soit dans les forces de l’ordre, Arad n’est pas habitué à la sauvagerie dont il a été témoin. Tuer par balle est rapide, propre, mécanique, mais ce genre d’attaque, naturelle et répugnante, reste coincé dans son esprit. Comme regarder un documentaire animalier et prier pour que la gazelle s’échappe des griffes des lions avant de la voir se faire dévorer … L’assomption que la victime n’était rien d’autre qu’un déchet agace le policier. Certes, l’homme n’était qu’un dealer et ne méritait pas un meilleur sort, mais c’est l’hypothèse qui le rend furieux. Il ne sait pas si cette soudaine colère n’est qu’une conséquence des précédents évènements ou si c’est le résultat d’une accumulation, mais elle est là, bouillante, ne demandant qu’à sortir.

Quand l’arme est à sa portée, vidée de son chargeur, il ne peut pas s’empêcher de la dégainer et de la pointer sur Jörgen. « Juste pour rigoler », se justifie t’il alors qu’il presse la gâchette, encore et encore, jusqu’à ce que le son de la glissière et du piston sans balle devienne lassant et qu’il baisse enfin son arme.

« T’es vraiment un enfoiré, Morris. »

Et juste comme ça, la routine reprend. Il essuie la sueur sur son front d’un revers de manche et termine sa bière, avant d’avancer vers le box pour ignorer la parade de son partenaire. Oui, il est beau avec son gros pistolet, compensation certaine pour sa petite taille, ou autre. Il lui fait penser à un paon, avec ses belles couleurs et son air hautain. Comme s’il était meilleur, comme s’il savait quelque chose qu’Arad ignore. Il l’observe un long moment, s’inventant mille et une façon de réduire Jörgen au silence. « I could fuck his brains out. ». L’idée dessine un sourire amusé sur son visage. Au moins, la vision des chiens s’acharnant sur un corps inerte s’est dissipée pour un moment.

Il joue avec sa belle pendant quelques instants, la sous-pesant pour ensuite ignorer ses défauts quand il presse le chargeur et le remet en place. Le poids change, elle est plus lourde, sérieuse dans ses menaces. Mais cette fois-ci, il la pointe sur la cible en carton en face de lui, et tire un coup unique, qui vient s’écraser contre cette nuque dessinée. Il est calme quand elle crache ses balles. Comme si elle parvenait à l’apaiser au fur et à mesure qu’elle se vide. Satisfait, il la pose sur le comptoir et observe l’autre box en silence. Elle est peut-être ridicule, mais il veut voir la beauté de Jörgen en action. Qui sait, si l’autre se sent d’humeur généreuse, peut-être acceptera t-il de partager?

« Alors quoi, Morris, tu fais joujou avec tes belles gonzesses et moi je dois me taper mémère ? Pas très fair-play. »

Il se sent provocateur ce soir, comme s’il cherchait le conflit. Ce n’est pas la première fois qu’il a envie de tabasser Morris jusqu’à ce qu’il se la ferme enfin, mais cette fois-ci, il s’imagine déjà rentrer chez lui les poings ensanglantés. Il a envie de se battre, d’évacuer cette violence qu’il n’a eu de cesse d’emmagasiner toute la semaine. Peut-être que mettre ses mains sur un des trésors gardés de son camarade apaiserait ce tourment, juste une revanche pour avoir osé mettre les siennes sur sa partenaire de vie.

Il attend ce premier coup, celui qui décidera de cette compétition « amicale » et qui annoncera le résultat, seuil de perfection qu’il devra parvenir à dépasser. Même s’il n’est pas un sniper, même si le fusil lui est inconnu, même s’il sait que Jörgen gagnera cette manche, il veut sentir le recul de la bête contre son épaule, sentir la poudre et serrer les dents pour s’empêcher de rire en voyant qu’il a tiré dans le mille, et que si la silhouette était humaine, il aurait tué si aisément. Les armes sont d’incroyables outils après tout. Prendre la vie n’a jamais été aussi facile: Il suffit d’un mouvement, une pression de gâchette, et tout pourrait finir. C’est une sensation à laquelle il s’était promis de ne pas devenir accro, différente de la sauvagerie animale, celle des chiens d’attaque aux ordres de Maldwyn.
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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Lun 22 Avr - 20:45


Bullets are the beauty of the blistering sky
Lorsque la balle part il pourrait presque sentir sa trajectoire dans l'air. Pour sûr il la sent vibrer dans ses doigts, le recul qui électrise ses mains et la crosse qui se heurte légèrement contre son épaule. La cible de carton qui explose à moitié sous l'impact perforant du gros calibre. Ouais il compensait sûrement. Il en avait entendu des remarques graveleuses de son temps au front. La camaraderie acide qui moque les tireurs d'élite pour la longueur de leur canon et leur position distanciée du danger; mais ces enfoirés étaient bien content de se faire sauver la peau d'un tir salvateur venu d'en haut. Alors oui, il compensait sûrement pour quelque chose avec toutes ces armes. Pas pour le sexe, vu qu'il s'en foutait du plaisir des autres et que lui trouvait toujours son compte. Pas de manque affectif non plus, vu qu'il fallait un vide pour pouvoir le combler. Et ce gouffre là était coulé dans le béton de la sociopathie depuis longtemps déjà. Alors il compensait; il compensait pour les autres. Pour tous ceux qui étaient faibles, ceux qui comme le flic avaient encore assez de morale pour leur chauffer les oreilles. Ceux qui voulaient refuser leur droit de s'armer et supprimer celui des autres. Ceux qui crachaient sur leur devoir constitutionnel de protéger leur vie et leur propriété. Ceux qui ont laissé ce pays tomber malade et qui ont fermé les yeux sur les abominations à visage humain. Alors il recharge d'un geste le fusil de précision, le cartouche qui tombe au sol dans un tintement métallique et les acouphènes qui lui vrillent les oreilles. Il avait oublié de mettre un casque à cause de ce connard, il regrettait maintenant. L'odeur de poudre qui lui emplit les narines, se mêle avec la fumée de sa clope qui grésille salement des particules dans l'air avant qu'il ne l'écrase sur le sol. Bordel que c'était bon. C'était ça être en vie. Alors il compensait pour tous ces insouciants cadavres en devenir.

Il se redresse sans un mot, le calme de l'impact qui s'est transmis à ses traits. C'est toujours comme ça, lorsqu'il tire avec ce genre d'arme. Le silence se fait mort. Il hisse le fusil sur son épaule, ramasse la douille encore fumante qu'il glisse dans sa poche. Lorsque son regard se pose de nouveau sur son camarade de jeu décidément bien braillard, un sourire légèrement inquiétant se forme sur ses lèvres. « Le problème mon grand, c'est que t'as peut-être pas ce qu'il faut pour satisfaire mes gonzesses à moi. » À ces mots il dresse sans prévenir le mince canon face au visage du flic, toujours chargé, impitoyable. Lourd et pourtant léger entre la prise de ses mains. « Vous n'êtes pas assez digne de me toucher officier Rose non non non. » Qu'il se moque sans vergogne, prenant une horrible voix aiguë qui se veut féminine. Il plante le canon dans sa chair comme une grand mère trop affectueuse qui lui moleste la joue. Il n'a pas ignoré son geste de plus tôt, même si lui avait seulement pointé un pistolet vide à son encontre. Personne ne pointe d'arme à feu sur lui. I do the aiming, asshole. « Oh officier Rose… Arad… » Il continue de se moquer, imitant des bruits de bisous mouillés comme une poule insupportable en pinçant la bouche alors qu'il dévie le canon vers ses lèvres. A cette distance et avec ce calibre, l'impact éclaterait tellement sa mâchoire qu'il serait impossible de l'identifier avec ses radios dentaires. Il ne tire pas pourtant, pourquoi le ferait-il. It's only a game. A dirty little game. Le canon descends, évite le cœur, glisse sur sa cage thoracique pour atteindre son ventre. Bang bang. Les donuts pas digérés sur les murs. Il s'arrête pour viser son entrejambe, le regardant dans les yeux. « A cette distance et avec ce calibre, c'est pas seulement tes espoirs de te vider les couilles qui sautent, mais aussi ta fémorale. Et oh boy que ça saigne la fémorale. Un vrai film de Tarantino. » La voix redevenue normale, glaciale. Il appuie à peine le canon contre son entrejambe, relevant la sécurité, s'attardant. Pas l'envie qui lui manquait de toucher cette cible-là. « Alors si tu veux jouer avec mes joujoux, je suis prêteur. Je suis game. Mais si tu t'attends à du fair play, alors peut être que tu devrais retourner jouer au petit flic de ville qu'à rien d'autre à déplorer que la menace d’une meute de clébards puceux. » Sourire carnassier, mots qui visent toujours plus loin. D'un geste habile il appuie sur le bouton, la mécanique lointaine qui révèle une cible vierge. Il remet la sécurité de son arme et la fourre dans ses mains sans la lâcher pourtant, approchant son visage du sien. « Si tu veux pimenter ce mariage c'est maintenant mon grand. Sinon je crains de devoir demander le divorce. » Toujours ces moqueries incessantes, ces piques violentes. Un rire mauvais lui échappe alors qu'il s'écarte. Lui il savait pourquoi il compensait, restait à savoir ce qu'il en était de ce grand con.

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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Mar 23 Avr - 17:52


Take this big ribbon off my eyes
« Ce n’est rien d’autre qu’une plaisanterie » se dit-il quand il sent le canon du sniper glisser sur son torse pour s’attarder sur son entrejambes. « Il n’oserait pas tirer. Pas sur moi. Pas ici. » Pourtant, le dessin que lui peint Jörgen a l’air bien réel. Il imagine la douleur lorsque la balle s’écrase contre les os pubiens, réduit son bassin à néant et le fait se vider de son sang si rapidement qu’il n’a pas le temps de sentir la mort l’effleurer. Il imagine le sourire de satisfaction de son opposant, celui qu’Arad connait si bien, assez pour savoir qu’il est associé à rien de bon. Il imagine tenter de répliquer, pointer son glock sur Jörgen et vider son chargeur dans sa poitrine. Un duel lamentable sans véritable vainqueur.

Il ne réagit pas quand l’arme se balade, menaçante tout comme son propriétaire. Une aura d’apathie qui flotte autour de Jörgen, comme s’il était différent, meilleur que les autres. Comme s’il n’était pas à une balle près de la mort lui aussi. S’il est sensé être terrifié, il ne peut pas empêcher son coeur d’accélérer. L’adrénaline est une drogue et il se sent comme un camé en manque quand elle se déverse dans ses veines, dessinant un sourire maniaque sur ses lèvres. Il se saisit du canon et le garde pointé sur lui.

« T’as intérêt à bien viser, Morris. »

Menace sous-latente alors qu’il renvoie son regard à l’autre sans la moindre hésitation. Il ne réalise que maintenant ô combien cette relation est tordue. Elle est différente des autres, sans tabou et sans routine. Surprenante et dangereuse, tout comme Jörgen. Sans ce voile d’hypocrisie qui le sépare des autres. Le « clic » de la sécurité qui est désengagée et c’est un frisson d’horreur et d’excitation qui fait frémir Arad. Il retire sa main du canon mais n’essaye pas de se dégager de sa visée pour autant; ça serait comme admettre sa défaite s’il s’écartait, admette qu’il a peur que ce taré de Morris lui démonte l’entrejambe.

Il ne s’attend pas à ce que la beauté soit déposée dans ses mains, cadeau empoisonné quand il se retrouve devant ce dilemme injuste d’une pseudo amitié coupée court, ou d’une balle parfaitement dirigée sur cette pauvre silhouette en carton. Il a été entraîné, sait manier toutes les armes que la police a dans ses coffres, mais il sait que Jörgen est meilleur. Il se dirige vers le box et s’installe, un genou à terre et l’arme reposant sur l’autre. La belle est lourde, bien plus lourde que sa propre compagne, bien plus dangereuse également … Elle le fait se sentir puissant. Il inspire profondément et vise, bloquant l’exhalation jusqu’à ce que le doigt presse la gâchette. Le recul le surprend, mais il parvient à maintenir son équilibre. Il est presque hésitant à regarder le résultat. La nervosité le paralyse pendant quelques secondes, avant de réaliser qu’il n’a pas échoué. Que le défi a été relevé quand la balle a frappé l’épaule de la cible, laissant un trou béant à la place du carton. Il sait que le hasard a joué un plus grand rôle que son talent, mais la victoire n’en est pas moindre. Il pose la belle sur le comptoir, se tourne vers Jörgen pour endurer son jugement.

« Alors, j’ai sauvé le mariage? »

La référence le fait sourire, récurrence dans leur définition. Ils sont mari et femme, comme si le poison qui s’infiltrait parfois dans leurs conversations n’était rien d’autre qu’une énième dispute conjugale. Il essaye de garder l’équilibre entre sa haine pour ce connard de Morris, et son affection pour Jörgen et son cynisme cruel. Au moins, leurs armes sont similaires. Il peut comprendre le mécanisme d’une arme, la façon dont la poudre explose pour déclencher le piston qui poussera la balle et la fera transpercer la peau. Ce n’est pas comme Maldwyn, lui et ses chiens, magie obscure qu’il n’arrive pas encore à assimiler.

Son sourire s’efface à la pensée même de cette force qu’il ne comprend pas, le replongeant dans ces contemplations philosophiques qui remettent en question toute son existence. Il n’est pas de bonne compagnie ce soir, et c’est peut-être pour cela que Jörgen est un tel enfoiré, aucune patience pour les pathétiques. Ses traits sont tirés quand il démonte son arme, yeux fixés sur la crosse abimée de cette dernière. Glacial quand il prend la parole.

« Pointe encore une fois une arme sur moi et j'aurai une raison de vider la mienne. »
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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Mar 23 Avr - 19:20


Bullets are the beauty of the blistering sky
Il aurait cru le voir céder. Il l'avait poussé à bout pour le tester, pour voir quelle couleur ses yeux prendraient lorsqu’il céderait à la violence. Il gérait mieux les éclats de colère, le chaos qui nécessitait le réactionnel, l'instinct de survie immédiat. C'était son univers, son langage. Parce que de tels échanges ne consistaient qu'à rendre la pareille, le retour à l'envoyeur sans se soucier de s'il subissait au centuple. Il n'avait pas à se préoccuper des injustices, du dosage et de l'étiquette sociale. Impulsivité naturelle et bestiale, il n'y avait que la déferlante brutale, la noyade de la raison au profit de la tempête. Il pouvait déjà sentir le sang affluer là où il imaginait son poing s'écraser sur son visage. Il voulait retrousser la lèvre sur le carmin, le goût de son propre fer sur la langue. Il le souhait hors de ses gonds. Que ce regard, cette fournaise intérieure ne se déverse par ses orbites. Il voulait l'éruption, il voulait le découvrir lorsqu'il crachait des cendres, lorsqu'il brûlait au toucher. Punch me in the face, fuck me up. Il voulait voir qui il était vraiment. Et putain ce que cette perspective l'excitait.

Mais il ne cède pas. Il prend l'arme tendue comme un bon petit soldat. Les règles établies, la limite infaillible entre eux. Il n'était pas comme lui à les envoyer en l'air et le simple fait d'être déçu de cet aspect l'agaçait. Il n'avait pas besoin de lui. Il n'avait besoin de personne. Fuck this. It's not fun anymore. Il immole une énième cigarette, mord le filtre d'un demi sourire lorsque l'impact perce la cible. Debout derrière le flic, à peine attentif à ses exploits. Il finit par se perdre dans ses pensées, percevant de nouveau les détails alentours. La musique encore présente de l'autre côté du mur, le bruit de sa propre respiration. Il était tellement focalisé sur Arad qu'il avait oublié d'en observer le reste, son foutu défaut intempestif. Fuck that. Non ce type n'était pas comme lui. Parce qu'il agissait avec des filtres, qu'il portait le fardeau de quelque chose et que ça l'empêchait de vraiment se laisser aller. Parce qu'il n'avait pas envie de jouer à ses petits jeux de violence et ça le contrariait. Il échappe un souffle quand l'autre parle, levant le nez par dessus la fumée. « J'sais pas. Les mariages ça a jamais été mon fort. J'préfèrerai qu'on en reste à un coup d'un soir. » Il blague encore mais le sarcasme n'y est plus, le ton à peine froid. Les mariages, la relation aux autres, la camaraderie. Il tourne sans y penser la bague à son annulaire, distrait, lointain. Il échappe un rictus lorsque le flic formule une menace. Ben voyons. « J'aime quand tu me menace. Mais ça m'exciterait plus si ça avait une chance d'arriver un jour. » Et ça serait la seule chose que t'aurais l'occasion de vider, connard.

Il échappe un léger soupire avant de laisser le silence retomber. Il n'avait plus rien à dire, il avait finit par s'ennuyer de le chercher constamment. Il le savait pourtant, ce soir n'était pas comme tous les autres. Il y avait toujours ce putain d'éléphant dans la pièce, cette semaine spéciale dont il ne voulait pas entendre parler mais qui foutait la merde pour autant. This is not fun anymore. Pourquoi fallait-il que ce crétin soit si humain. Nouveau soupire, il attrape deux bières et les décapsules séant. Il allait le détester un peu plus pour tout ça. « Si j'étais une nana, j'aurais la culotte pétrifiée rien qu'à voir la gueule que tu tire putain. » Il pose la bière à sa portée, posant ses mains pour entourer la sienne sans boire pour autant. Quit moping around asshole. Il s'adosse contre le mur à proximité, écrasant sa clope sous sa semelle. Il soupire, fermant les yeux un instant avant de les rouvrir sur un point imaginaire. « Y'a quelques années, mon unité s'est retrouvée en porte à faux dans un village en ruines. » Il ne parle jamais de ces choses là. Parce qu'elles sont au passé. Parce qu'il ne sert à rien de s'apitoyer. Parce qu'il est incapable de s'apitoyer. « Nulle part où fuir, les tirs ennemis de tous le côtés. Trois jours qu'on attendait des renforts, on pensait qu'ils viendraient jamais. » Il humidifie ses lèvres avec une gorgée d'alcool, grimaçant au contact. Il se forçait à en boire alors que cela lui rappelait toujours de mauvaises mémoires. « On était pas seuls coincés dans ce trou. Des civils. Des gosse, des vieux, des femmes. Le moral était au plus bas. » Il s'obstine à ne pas le regarder, parce que s'il décèle ne serais-ce qu'un soupçon d'émotion sur sa face de grand con, il risque de le tuer. « Y'avait ce clebs qu'un officier avait ramené. Une bête malade et maigre, il s'obstinait à lui filer un peu de ses rations. Ami des animaux qu'il était. Et le maton le suivait partout, pas sauvage. On laissait faire, si ça pouvait remonter le moral. On laissait faire. » Il prend une nouvelle gorgée, plus longue cette fois-ci. « Puis un jour le clebs est parti, et il est revenu avec une charge explosive attachée au cou. Tu vois le truc c'est que le problème c'est pas les chiens. Le problème c'est l'Homme. » Celui qui avait baissé sa garde, et celui qui avait saisi l'opportunité. Il lève enfin le visage vers le flic. « Alors si tu veux bien me parler de ton problème avec tes clébards et qu'on reprenne nos petites affaires comme d'habitude, ça serait bien. Je peux pas promettre en avoir quelque chose à foutre vu que tu sais déjà la vérité sur mes… dispositions. » Il forme un petit sourire malsain qui disparaît vite derrière une nouvelle gorgée. « Mais t'es pas drôle. T'es qu'une loque. Et j'aimerai comprendre comment je peux te foutre en rogne, tu m'émoustille plus quand t'as la rage. Là tu fais pitié. Alors dis tout à ta petite femme honey. Vide ton sac sur mes cuisses et ça ira mieux, promis. » Il tapote les muscles de ses jambes, moqueur. Il ne peut pas parler le langage lorsque les émotions se mettent en travers de sa route. La peur, la culpabilité, il voulait juste s'amuser. Il voulait juste vivre. Il voulait juste la violence, le chaos intraitable. Et s'il était libre de tout cela, alors il ferait bien un effort pour que lui aussi s'en détache. Fuck this up pretty boy. Il lui ferait payer l'affront de ces instants guimauve plus tard.


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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Mar 23 Avr - 21:34


Take this big ribbon off my eyes
Il ne sait pas quoi répondre à cette anecdote. Ca le rend un peu malade, et ça lui rappelle pourquoi Jörgen est comme ça, si insensible aux misères quotidiennes. Il a été en enfer et en est revenu presque entier, et même s’il n’en parle jamais, Arad sait qu’il a vu des horreurs. Il n’a pas pitié de lui, pas vraiment. Peut-être qu’il a pitié du chien, de son maître. Peut-être qu’il a pitié des soldats et des civils piégés dans cette ville misérable, mais Jörgen? Il n’a pas pitié de lui. Parce qu’il sait que l’autre ne supporterait pas de voir cette compassion misérable se refléter dans ses yeux. Parce que c’est pas comme ça que leur relation fonctionne. Il continue de démonter son flingue juste pour le remonter dans la minute, gestes machinales qu’il effectue quotidiennement. Ca lui évite de trop penser, d’imaginer Morris et son unité dans ce trou à rats ou de ressasser les évènements de la nuit d’avant.

C’est une invitation à se confier, et il apprécie que Jörgen lui demande - exige qu’il se confesse à son tour, même si c’est pour des raisons purement égoïstes. Il ne sait pas par quoi commencer. Il n’y a pas grand chose à dire, seulement à résumer l’insensé.

« Les chiens - Ils sont apparus de nulle part pour protéger ce type. Il rentrait chez lui et s’est embrouillé avec un dealer que je surveillais. Le dealer a à peine posé la main sur lui que la meute a surgit pour lui bouffer le visage. Tu verrais sa gueule maintenant … »

Il hésite à élaborer sur Maldwyn, comme si le sujet était soudainement devenu tabou. Il ne veut pas passer pour un taré aux yeux de Morris, seule compagnie qu’il garde ces derniers temps. La tension est toujours là, électrique, comme un orage dans l’air, même quand une bière est amicalement offerte.

« J’ai arrêté le gars parce que j’pensais que c’était ses chiens. Mais il m’a dit qu’il - Putain, tu vas me prendre pour un malade de croire à ces conneries, mais il m’a dit qu’il pouvait les contrôler. Comme putain de docteur Dolittle. Et merde, t’aurais dû voir la scène. Les chiens lui obéissaient au doigt et à l’oeil, et puis ils se sont barrés comme si de rien n’était. »

Il porte le goulot à ses lèvres et vide les trois quarts de sa bouteille en quelques gorgées. Il boit trop rapidement, et bientôt il sera un peu saoul. Pour l’instant, l’anecdote lui garde les pieds sur terre, encré dans la réalité de ses propos pourtant fantasmagoriques. Il est ridicule, il le sait. Il s’attend à ce que Jörgen se foute de sa gueule, le traite de cinglé et décide de passer à autre chose, comme tirer sur des cibles en carton jusqu’à ce que leurs bras soient rendus douloureux par le recul de l’arme. Il pose la bière sur le comptoir et recharge la sienne, visant la cible en face de lui. Il tire exactement trois coups: Un dans la tête, un dans l’estomac et le troisième en plein dans la trachée. Il imagine la victime imaginaire se noyer dans son propre sang alors qu’elle tombe à genoux devant lui- Sujets morbides qui continuent de mourir devant ses yeux.

Il ne mentionne pas avoir amené Maldwyn chez lui par la suite, de peur de se faire traiter d’idiot. Il sait qu’il n’a pas été malin sur ce coup. Il sait que techniquement, il est coupable d’enlèvement et d’abus de pouvoir, mais il ne s’imaginait pas faire autrement. Quelles auraient été l’alternative? Laisser planer le doute sans exiger davantage de réponse? Ramener poliment Maldwyn et ignorer le blanc dans l’histoire, vide impossible à combler si ce n’est de par son imagination? Il ne regrette rien, seulement d’avoir été mêlé à cette histoire, seulement d’avoir été exposé à ce genre de possibilité, de pouvoir …

« J’sais pas s’il était juste complètement fêlé ou s’il disait la vérité mais … Ca semblait réel. »

Voilà, le sac est vidé, mots dégueulés devant son partenaire, en attente d’une réponse cynique et sans surprise. Parce qu’il le connait un peu, Jörgen. Il sait qu’il n’en a rien à foutre. Il sait que tout ce qu’il veut c’est raviver cette combativité en Arad, celle qui les fait se mesurer l’un à l’autre comme des coqs de combats.
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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Mer 24 Avr - 0:25


Bullets are the beauty of the blistering sky
Il sait qu'il est noir comme un cancer, que toutes ses actions et ses mots étouffent les autres. Parce que la lumière est éteinte à l'intérieur; s'il n'a pas d'araignée au plafond c'est qu'elles n'osent pas nicher dans les ténèbres de son esprit. C'est peut être ça le plus effrayant. Il a toute sa tête, sa conscience et ses souvenirs intacts; il a juste choisi de ne pas regarder. Le courant ne circule plus entre son cœur et sa pensée. Palpitant desséché, digne d'être enfermé parmi les reliques sacrées de l'église. Patron Saint motherfucker. La légende raconte qu'il battait un jour, mais c'était avant. C'était le passé. Et il a déjà laissé tombé le rideau sur toute cette tragédie inutile. Du temps où il ressentait, du temps où il aimait. Ça n'a pas duré long, il peine même à croire la véracité de ces émotions si lointaines. Mais il se dit que s'il peut si bien les imiter sur commande alors c'est qu'il a dû les expérimenter. Prendrait-il encore la peine de prétendre, de chercher à manipuler à sa guise par les faux semblants et les sentiments. Juste pour se fondre dans la masse, juste pour ne pas heurter la sensibilité du monde entier. Mais il n'en fait rien. Fuck the people. Alors il comprend qu'il puisse être un poison pour les autres, un trou noir qui absorbe pour tout détruire. Aussi fatiguant que la société est éreintante pour lui. Il comprend mais il s'en contrefout. Parce que quitte à choisir qui doit être un martyr, il préfère que ça ne soit pas lui. L'enfer c'est les autres, mais l'enfer c'est surtout Jörgie.

Maintenant qu'il l'a incité à le prendre pour son psy, il doit faire des efforts considérables pour analyser les choses de son point de vue à lui. S'il en restait sur le sien cela serait vite plié. Blablabla. Whatever, next. Mais dans le fond il n’a pas envie que son camarade de jeu décide de ne plus jamais se pointer. Il aime le vexer, l'insulter, mais il ne veut pas l'offenser jusqu'au point de non retour. Parce qu'il refuse toujours de se l'avouer mais il apprécie sa présence. Jusqu'à aujourd'hui il était suffisamment taiseux et enflammé pour lui plaire, raviver son intérêt pour quelqu'un d'autre que lui même. Enfin, quand il ne lavait pas le sol avec ses sentiments il était digne d'intérêt. Alors il l'écoute avec attention et il se concentre. Putain qu'il se concentre dur pour imaginer la scène et ce que l'autre a pu en penser. C'est vrai que la violence animale était différente de celle des hommes par nature, même si personnellement il faisait peu la différence. Des crocs et des griffes avaient la même fonction que des armes à feu ou blanches. L'Homme avait juste adapté ses outils à ce que l'évolution lui avait retiré. Enfin, il parlait surtout pour le règne animal et les humains. Les monstres et les dieux c'était autre chose. Il continue de siroter sa bière avec une lenteur, ses ongles arrachant machinalement l'étiquette humide. Il garde un œil usé sur la consommation de l'autre, il attend de voir s'il poussera le vice jusqu'au bout. Et s'il le fait alors il aura encore plus envie de lui en coller une. Jeu malsain, intention perverse refoulée alors qu'il est l'instigateur de ces boissons.

Il l'écoute et à mesure que le flic déballe son sac et que les mots percent ses lèvres, son corps se raidit. La bière bien vite posée sur le bord de la table, son regard qui devient imperceptiblement plus sérieux. Il avait son intérêt feint jusqu'ici, mais maintenant il recevait son attention totale. Il entrouvre les lèvres, les humidifie à mesure que ses sourcils se froncent légèrement. Putain. Il n'arrivait pas à y croire. Mais son incrédulité n'était pas la même que celle du poteau électrique face à son propre récit. Il n'arrivait pas à croire que monsieur petit flic de quartier venait sans doute de se faire dépuceler de son innocence. Non, il s'était fait violer par la vérité. Fini les œillères, le bandeau aveugle de la justice. Fini le noir et le blanc, le manichéisme de bac à sable. Maintenant il venait jouer dans la cours des grands. Et s'il le croit si facilement c'est parce qu'il peut cette fois identifier ses sentiments. Parce que lui aussi a cru avoir mal vu quand la grenade a lévité vers son groupe avant d'exploser. Parce qu'il respecte assez Arad pour ne pas le penser faible au point de se laisser embobiner par les affabulations d'un raté ramassé dans une ruelle sombre. Parce que c'est en ignorant ce genre de conneries qu'on en est arrivé là. Parce qu'en écartant toute possibilité de croyance, de potentielle vérité, on a longtemps évité la réalité. Alors il ne le pense pas malade lorsqu'il lui affirme croire l'impossible. Parce que si son camarade est certain de ce dont il a été témoin, alors c'est un point commun qu'il vient de se trouver avec lui.

Il analyse chaque détail, la respiration qui s'accélère, sa concentration à peine entrecoupée par les bruits de tirs. Le regard vivace d'un point imaginaire à autre car c'est silencieusement qu'il met en place cette carte mentale. Peut être son cœur s'est il réveillé à cet instant, mais c'est surtout la passion de la chasse qui l'éléctrise et lui insuffle la vie. Il n'avait encore jamais entendu parlé où rencontré de monstre qui contrôlait aux animaux. Encore moins une meute de chiens. Il soupçonnait que les créatures ne s'arrêtaient pas aux seuls oupyrs et djinns dont il commençait à identifier la nature sans mal. Les dieux, c'était une toute autre chose. Plus complexe et imprévisible. En général, sa règle était que tout était possible, même ce qui ne semble pas l'être. Alors si quelqu'un se vantait de pouvoir contrôler des clébards au doigt et à l'œil, c'était sans doute vrai. C'était une personne à éliminer. Et s'il se trompait eh bien cela ferait plus de place dans les asiles. Il fallait qu'il en sache plus sur ce pouvoir, sur cette chose à visage humain. C'était son devoir, son rôle, sa mission. Retrouver la trace de cette aberration qui avait croisé la route du grand con. Mais pour l'heure, il voulait surtout profiter de l'éléphant enfin mort dans la pièce pour mettre des coups mesquins dans son cadavre.

Un rire finit par lui échapper, sonore et fou, gorge déployée vers le plafond. Parce que putain, apprendre que ce qui tracassait le tracassin n'est juste qu'une affaire de surnaturel, ça le soulage. Bordel que ça le soulage. Il avait peur de devoir plonger dans des méandres d'empathie puante à devoir trouver les bons mots pour le rassurer, savoir où tapoter pour le consoler. Ça il pouvait gérer, communiquer. Ça c'était son domaine. Il peine à s'arrêter de rire, se tenant les côtes sans vergogne pour exagérer sa moquerie. Parce que c'est drôle quand même de savoir que le grand s'est fait voler sa petite fleur par un dresseur de cabots. Pauvre petit flic perturbé, traumatisé par un vilain monsieur et ses tours de magie. Et il y en avait d'autre de là d'où ça venait, des pires. Alors il fallait qu'il commence à redescendre sur terre. Du moins, qu'il descende dans les tréfonds du réel. « Oh officier Rose, c'est vraiment la meilleure… » Qu'il grogne dans un rictus goguenard. Il s'approche de lui, presque en trottinant, avant de lever les poings vers son col et le plaquer contre la cloison entre les box. Il hisse son sourire vers lui, approchant son visage du sien. Le ton de la confidence qui perce ses lèvres, la vérité sans aucune patience, brutale et impardonnable. « Alors ma pauvre petite Alice on est enfin tombé dans le trou ? Il était temps, on commençait à s'ennuyer sans toi tout en bas. » Son souffle glacé, les mots jetés à son encontre. « Crois-moi, la chute est dure, mais elle ouvre les yeux. » Il lève son avant bras contre sa gorge sans appuyer pourtant. Pour une enflure qui passait son temps à suggérer sa petite taille, le géant devait le sentir passer quand même. « Si tu croyais que ce qu'il y a de pire dans la rue c'est les petites frappes, les trafics de drogue et les accidents de voiture avec délits de fuite, think again. » Il laisse les mots un instant en suspens avant de poursuivre. « Ce que t'as vu ? Réel. Ce que ce type prétend pouvoir faire ? Réel. Il est temps de te réveiller Arad. Y'a pas qu'une descente de la mafia sur le commissariat qui peut t'arriver de pire demain. Y'a pas que le noir et le blanc pour te décider à sortir ton flingue. Tirer ou non. Oublie ce que tu sais, réapprend ce que tu crois. » Il lâche la prise sur sa gorge, attrapant d'une main son poignet encore armé, le guidant pour pointer le canon sur sa propre tempe. « Parce que demain tu devras peut être affronter des monstres qui n'ont d'humain que la façade. Parce que si tu croyais déjà connaître le mal, t'as tort. Parce que demain il faudra que tu tire au nom de l'humanité. Il faudra que tu tire pour cette ville. Parce que les abominations existent Arad, parce qu'elles veulent notre peau, et si tu continue à être aveugle elle finiront par l'avoir. » De sa main libre il tire sur son col, arrachant au passage le pansement camouflé jusqu'alors qui couvre encore sa clavicule. Une morsure d’oupyr qui commence à peine à cicatriser. La marque profonde des dents, la forme de la mâchoire humanoïde mais horriblement anormale. Il relâche son vêtement, le canon toujours forcé sur sa tempe. « Parce que tes pires cauchemars existent, et ils sont peut être déjà autour de toi. Il va falloir que tu tire Arad. Tu aurais dû tirer, t'aurais du le buter ce putain de type. Il est pas humain Arad. Parce qu'ils sont déjà peut être là autour de toi. Moi, ta sœur, ta petite copine, ton chef, on est tous des horreurs potentielles. Et t'auras jamais assez de balles pour tous nous fumer si tu préfère nous ignorer. Si tu amoindrie la menace. Alors bienvenue au pays des merveilles Alice. Promis, tu vas prendre cher. » Il lâche sa prise, plaquant spontanément sa paume sur ses lèvres. Il se hisse et embrasse fermement le dessus de sa main, baiser indirect, pacte solennel et brutal. You're with me now. With us. « Putain je suis fier de toi. » Qu'il lâche en s'écartant avec un bref salut militaire, comme si découvrir quelque chose d'aussi traumatique par hasard était un exploit à fêter. Comme si le fait que l'innocence détruite de l'homme devant lui était une réjouissance. Le cancer c'était pas lui. C'était pas que lui. Il n'était qu'une tumeur de plus dans un monde déjà malade.

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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Mer 24 Avr - 18:10


Take this big ribbon off my eyes
Les informations se bousculent dans sa tête, insensées, folles. Des paroles qui ne semblent pas l’atteindre, crachées par son compagnon mais ne dépassant pas l’intimité de ses pensées. Il est comme figé par le temps, et tout autour se pressent des évènements qu’il ne peut pas prévoir. Il se laisse manipuler par son soldat sans compassion qui appuie là où ça fait mal, qui écrase l’espoir de s’être trompé. Il veut entendre ces quelques mots, ce rire moqueur qui vient après avant un « t’es taré, Rose ». Bien sûr qu’il est fou, avec toutes les conneries qui dégueulent de sa bouche, fausses allégations d’un surnaturel imaginaire. Parce que tout est dans sa tête, n’est-ce pas? Les chiens, l’attaque, Maldwyn, même le rire sardonique de Jörgen qui se prend pour Lewis, narrateur d’un conte dont il ne veut pas être l’Alice. Oui il est tombé dans ce terrier, et la chute est douloureuse.

Il est pris au piège, soudainement claustrophobe quand Morris le coince contre le mur. Il aurait pu résister, recracher les vérités qu’on lui nourrit de force, mais quelque chose l’en empêche … Comme un désir masochiste, victime conciliante d’une torture psychologique. « Tout est vrai ». Tout ? Il se demande de quoi Morris parle exactement. De Maldwyn et de ses pouvoirs? De l’absurdité de la situation? Si quelqu’un les entendait, on les prendrait pour deux fous, déblatérant des grands discours sur des forces au delà de l’imagination. La poids de l’arme dans sa main le rassure, même quand cette dernière est retournée contre la source de son mal. Sa vue devient floue, flashs qui confondent les deux visages qui le hantent. La gâchette le démange. Il a envie de tirer et de repeindre la vision en rouge pour qu’enfin les révélations cessent. Qu’il se taise, lui qui a retiré le voile devant ses yeux pour qu’enfin il voit le monde comme il est: Gigantesque et terrifiant, rempli de monstres. Créatures qui se cachent dans l’ombre pour profiter des plus faibles, les drainer comme des tiques puis passer au suivant.

Il a presque envie de rejoindre Jörgen dans son hystérie, ricanement nerveux qui s’échappe de ses lèvres. Ses yeux se posent sur la morsure qui marque le cou du soldat, et il a soudainement l’envie de la remplacer par sa propre empreinte. Sentir le sang se répandre dans sa bouche et oublier ces révélations hargneuses qui creusent dans son crâne pour s’y installer définitivement. Il garde le flingue pointé sur Jörgen et utilise son autre main pour venir recouvrir cette allusion vampire. La peau est abîmé sous ses doigts, percée par des cicatrices révélatrices. Son pouce retrace ces deux percées symboliques et presse sur le bleu qui s’est formé sous la pression de la mâchoire. Il veut rendre la pareille à Morris, le faire souffrir autant qu’il souffre, le voir grimacer sous l’influence de sa main autour de son cou. Il veut le voir s’étouffer, sentir sa trachée céder sous la pression, la vie quitter ses yeux moqueurs. Il veut que tout cela cesse et retrouver son innocence arrachée.

Mais il est déjà trop tard.

Il est souillé par ces révélations. Teinté par l’apparition de Maldwyn, violé par le discours insolent du soldat qui le garde plaqué contre le mur. Il ne peut pas le repousser quand ce dernier vient déposer un baiser sur le dos de sa main, signature intime d’un pacte auquel il ne participe pas de son plein gré. Mais il n’est pas seul dans sa peur. Même si elle est camouflée derrière une haine intense, il la devine. Comment ne pas être terrifié par les possibilités de danger presque infinies ? Son coeur a beau battre calmement dans sa poitrine, il est tétanisé. Il ne réagit pas quand Jörgen s’éloigne, lui offre cette satisfaction malsaine; compliments qui sonnent faux. « Putain je suis fier de toi. » Fier ? Fier de quoi exactement? Il n’a rien accompli. Il n’osait même pas faire face aux faits et s’avouer que Maldwyn était spécial, quelqu’un … quelque chose de plus tout à fait humaine.

Merde, il est tellement en colère. Après lui-même, après ce putain de junkie, après Jörgen et après le monde entier. Il laisse son arme glisser à terre, la marquant d’une nouvelle cicatrice alors qu’il agrippe Jörgen par le col et le pousse contre le comptoir, le rebord pressant contre le dos de son partenaire.

« Te fous pas de ma gueule, Morris. Qu’est-ce que tu sais de ces … choses? »

Tu ne vas pas me faire croire aux vampires et autres démons en me montrant une pauvre cicatrice, a t-il envie de lui crier à la gueule. Pourtant, aucun mot ne dépasse ses lèvres, comme si le souffle lui avait été coupé. Il se rend compte qu’il tremble, rage et peur se mélangeant pour déverser leur cocktail explosif dans ses veines.

« Putain je te jure que si tu te moques de moi, je te fais avaler les dernières balles de ton flingue. »
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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Mer 24 Avr - 19:39


Bullets are the beauty of the blistering sky
Jubilation malsaine, il prend plaisir à le voir perdre pied. Oh s'il savait qu'il a déjà été à sa place, que d'autres avant lui et sûrement d'autres demain. Oui ça fait mal quand le sol des certitudes s'effondre, enterré vivant par la vérité. Il aurait pu l'asseoir, lui donner une autre bière et prendre le temps de lui expliquer calmement. Lui tapoter le dos pour l'aider à avaler l'énorme pilule. Mais c'était pas sa façon de faire à Jörgie. Et de toute manière l'esprit est tellement prêt à réfuter ce genre d'impossible qu'il aurait sûrement cherché la moindre possibilité de fuir. Ainsi il ne peut pas réfuter, il ne peut qu'encaisser, gavé de force comme une volaille d'élevage. Il a été préservé par la chance jusqu'ici et il ne s'en rendait même pas compte. Le plumage immaculé, vierge des immondices de cette vie mortelle; lui qui se croyait pourtant déjà vilain petit canard. Spoiler Alert, nous sommes tous des sacrifices préparés pour l'abattoir. Il ne l'aurait pas senti, le fusil à clou glissé sur sa nuque. Il aurait continué à croire tout savoir jusqu'à ce que le pieux lui perce le crâne. Ça aurait été sans douleur, et personne n'aurait pleuré sa perte. Le monde aurait continué de tourner, pas à une injustice ou une tragédie près. Alors oui c'est une torture psychologique, il ne sera plus jamais le même à partir de maintenant. Il voulait juste l'aider à renaître, arracher ces chairs d'innocence, planter ses ongles sur ses muscles pour les aider à se développer hors de ce cocon sanglant. Le sortir de cet empêtrement métaphorique, mais il fallait d'abord qu'il goûte à la noyade avant qu'il l'aide à sortir la tête de l'eau. Il fallait qu'il se révolte pour y croire, qu'il soit terrifié, bafoué. Et pour ça il devait cogner de toutes ses forces aux portes de sa conscience, déchirer sa psyché sans vergogne. Le prix de la métamorphose; l'offrande à abandonner derrière pour survivre. Il l'aiderait à le payer s'il se laissait accompagner. Let me destroy you. Let me hurt you. Et souffler sur les cendres encore chaude, il lui faudra tout rebâtir de zéro.

Il se laisse faire, le bas de son dos cognant violemment contre l'arrête du comptoir lui arrache à peine une grimace. Il n'aurait pas cru acquérir sa colère ainsi. S'il avait su que c'est tout ce qu'il fallait alors il lui aurait lâché la vérité depuis longtemps. Et alors il aurait pu voir le monde brûler et contempler le spectacle, le monde de ce grand con de flic au bûcher. L'une de ses mains se glisse entre eux pour agripper son col, forçant son visage plus proche, ses yeux dans les siens surtout. Il pouvait faire sa haine sienne, récolter sa violence et se saouler avec. Putain qu'il pourrait être un ivrogne de la douleur dans son regard s'il se laissait faire. « Tu me vexes mon grand. Je suis peut être déloyal mais le mensonge n'est pas mon arme de choix. » Qu'il rétorque de son souffle glacé. « Et tu m'aimes trop pour vouloir me faire autant de mal. » Il fait une moue moqueuse, glissant son autre main sur sa nuque en minaudant. Là il poussait le vice, parce qu'il méritait largement que l'autre le trucide sur place. Mais il le connaissait, l'avait démasqué en quelques tours. Il pouvait le sentir sur lui, il puait le mec bien. Le mec assez fasciné par la mort pour en éloigner la vie, assez juste et moral pour avoir fait flic mais pourtant terriblement attiré par la violence. Il ne pouvait se cacher de lui. Pas quand il appuyait sur ses bleus sans scrupules, pas quand il transpirait le besoin d'exister. Alors il ne lui fera rien, ou alors il passera le cap et finira par le regretter. Et ce sera alors une victoire de plus pour Jörgen.

Ses ongles se plantent dans la chair de sa nuque et il serre un peu plus la poigne sur son col. Il se hisse à son oreille, murmure d'outre tombe. « C'est pas contre moi qu'il faut vomir ta colère. Haïs moi si ça te soulage, mais tu devrais plutôt chercher à crever ceux qui veulent t'enchaîner, te réduire à l'état d'agneau sacrificiel. » Il se détache et lui offre un sourire amusé. Les mots au compte goutte, il ne dit pas encore qui et pourquoi malgré toutes les questions qui doivent se presser dans la tête du flic. « Dieu nous pisse dessus depuis le ciel Arad, c'est à toi de choisir si tu veux rester la bouche ouverte ou mettre le feu aux nuages. » Il lâche sa prise pour mieux agripper les cheveux sur ses tempes, concasser son crâne entre ses paumes et ses mots. « Dieu nous hait le premier, non content de nous avoir créé il veut nous détruire. Et je te parle pas de ces conneries de religions. Je te parle des armes de destruction massive, de la guerre qui se préparait sous ton nez avant que tu chope une mise en bouche. Tu crois que contrôler des chiens c'est un exploit ? Attend de croiser des immortels suceurs de sang, attend de sentir dieu t'immoler vivant d'un claquement de doigt. » Ses doigts glissent enfin sur les siens, sur cette prise dont il n'a pas cherché à se dégager jusque là. « Alors je peux répondre à tes questions et te dire ce que j'en sais, tu peux me rejoindre de ce côté parce que je te promet de t'aider. Si tu veux croire, crois en moi. Ou tu peux en finir maintenant, fermer les yeux et retourner à ta petite vie de flic ignorant. Je peux te murmurer que c'est juste le stress post traumatique, une folie passagère, une hallucination. Je peux prétendre que tout ceci n'était que des mensonges pour te sortir de tes gonds. Je peux prétendre toutes les émotions que tu veux, je suis doué quand je m'y mets. » Il serre ses mains sur les siennes, les remontant jusqu'à sa propre gorge. « Peu importe ce que tu choisis, je serais toujours celui au premier rang qui sourira de ta douleur et de tes échecs. Je serais sans pitié, parce qu'ils n'en auront aucune, parce que tu n'es rien à leurs yeux. » Juste un mortel de plus pour alimenter leur pouvoir. Mais c'était son choix. A lui de décider de quelle mort il voulait. Il lui tendait la main, une offre à usage unique. Alors il ferme les yeux pour le laisser faire. Et toujours ce rire qui gronde de plaisir dans sa gorge.

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Life ain't all burritos and strippers my friend (Arad) - Jeu 25 Avr - 20:07


Take this big ribbon off my eyes
Il n’y a plus de retour possible. Il est pris au piège par cette vérité, une nouvelle définition du monde qu’il pensait connaître. On lui a rendu la vue, lui qui avait été aveugle depuis sa naissance. Maintenant il peut contempler la laideur du monde sans barrière ni obstacle. Ce n’est pas une bénédiction, au contraire. Il aurait préféré rester ignorant de ces abominations qui marchent parmi eux, vampires et autres monstres. Pourtant … Pourtant il a rencontré Maldwyn, pauvre diable qui hantent les rues d’Arcadia le coeur fragile. Il ne correspond pas à ce tableau que peint Jörgen, synonyme de malheur et d’injustice. Il n’avait agit que pour se défendre, avait tenté de se rendre, avait réclamé une punition comme un criminel attend sa sentence. Les portraits ne correspondent pas. Qui peut juger des êtres si exceptionnels, au dessus des hommes, qui contrôlent des forces au dessus de l’entendement? Peut-être qu’ils ne sont pas tous comme Jörgen les décrit, monstres assoiffés de violence et de sang. Peut-être que certains d’entre sont comme Maldwyn, perdus et terrifiés par leurs propres pouvoirs. Il ne sait plus quoi penser, mille et unes questions se bousculant dans son crâne pour créer un capharnaüm insupportable.

Jörgen continue de jouer avec les mots, tentative de recrutement à peine déguisée. Il sait ce que l’autre est en train de faire, sait aussi pourquoi il est si obsédé par les armes et cette pseudo purification des rues. Et même si l’offre est tentante, éliminer ce qu’il ne comprend pas semble terriblement redondant. L’humanité a toujours détruit ce qu’elle ne comprenait pas ; c’est une chasse aux sorcières à laquelle il ne veut pas participer. Même s’il a peur lui aussi, même s’il est tenté par cette pseudo justice aux arrières goûts de fer et de carmin, il ne participera pas à l’extinction d’innocents comme Maldwyn.

Il recule d’un pas, relâche sa prise sur Jörgen, mains tremblantes quand il récupère son arme et l’attache à sa ceinture. Il ne dit rien. Il n’a rien à dire. Le choc contrôle ses moindres gestes, et sa bouche pâteuse semble être scellée. Il voit davantage un monstre en son compagnon d’armes qu’en l’ancien junkie pétrifié de peur que lui a semblé être Maldwyn. Il a besoin d’air. Il a besoin de réfléchir, de digérer les informations soudaines et démesurées ou ces-dernières vont l’étouffer. Il fixe la sortie comme si cette dernière allait le libérer de cette pression, celle qui pèse sur sa poitrine et l’empêche de respirer. La musique se fait toujours entendre, dans le silence qui s’est installé entre eux-deux. Il pense brièvement au vieux Joe qui s’amuse dans l’autre pièce, son visage sûrement écrasé entre deux paires de seins, ignorant. Ô comme elle semble bénie, cette douce insouciance. Il aimerait la connaître à nouveau, être bercé par ses murmures rassurants.

« J’dois y réfléchir, Morris. »

Il laisse derrière lui une réponse abrégée, balbutiée du bout des lèvres. C’est la seule promesse qu’il fait, discussion en suspend pendant qu’il assimile ce qu’il a appris. Ses pas le guident vers la sortie, arme pesante sur sa hanche, rappel qu’il n’est jamais tout à fait seul. Elle est rassurante, sa douce, mais la menace qu’il sait pesant sur lui la rend obsolète. Il ne se retourne pas pour voir le visage de Jörgen, sa réaction face à la fuite. Il s’en fiche. Tout ce qu’il veut c’est rentrer chez lui et essayer d’oublier, espérer se réveiller de ce mauvais rêve.

TO BE CONTINUED.
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