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run girl run (anja)

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run girl run (anja) - Dim 7 Oct - 10:49

run girl run
do you feel lucky, punk ?

Boston a cela de rafraichissant que ça n’est pas Arcadia. Mais Boston a cela de déroutant que, même si Sin a un bon sens de l’orientation, elle ne sait absolument pas dans quel quartier elle se trouve, et a 3% de batterie sur son téléphone, donc laisse complètement tomber l’idée de jeter un coup d’œil au GPS. Le mois de septembre débute tout juste et elle est en train de sentir que sa chance a tourné, elle qui pourtant avait réussi à suivre jusque dans cette belle ville loin du tumulte guerrier des gangs, une leprechaun qui, malheureusement, a eu aussi de la veine et est parvenue à lui filer entre les doigts à plusieurs reprises.

Sinead se donne encore quelques heures, elle sait qu’elle doit mettre les voiles et retourner à Arcadia : son escapade ne la laisse toutefois pas indemne, même si elle lui a permis de retrouver un nouveau souffle. Encore songeuse de la discussion avec ce cousin découvert, elle se donne encore la matinée pour trouver la créature qu’elle a pistée ici, mais n’a pas vraiment d’espoir. Clope au bec, elle profite de l’aube pour se balader dans des coins craignos où Nemhain se sent comme chez elle, et essaie d’aviser sinon la crinière rousse de ses recherches, au moins une autre créature à débaucher et à remporter dans ses bagages. Un chat noir traverse la rue déserte à toute allure et Sinead tourne la tête pour voir d’où il vient. Plusieurs silhouettes, qui en encadrent une un peu plus frêle.

Se pourrait-il que…

Ne pas s’emballer, et ne pas crier victoire trop tôt. Il est possible que ce soit juste une jeune prostituée que des connards aient décidé de tringler pour rire. Cigarette pincée entre les lèvres, Reed sait qu’il n’est pas l’heure de sortir une arme, et fatiguée comme elle est par des nuits sans dormir, elle n’est pas sûre de pouvoir les retenir et les terrifier. Alors elle approche lentement, les talons qui annoncent malheureusement son arrivée, et le cercle masculin s’ouvre pour laisser voir des visages intrigués… et surtout une crinière cuprifère comme la sienne.

À Arcadia, elle aurait joué sur sa réputation, qui lui assure dans certains quartiers un peu tendus une certaine sûreté. Mais Boston ne la connaît nullement, elle qui n’est jamais sortie d’Arcadia que pour des concerts de l’orchestre philharmonique dans les États voisins du Maine, et qui n’a dont pas marqué sur le front la dangerosité qui lui est pourtant propre. Alors ne pas sortir son flingue, et ne pas se montrer agressive. Faire mine d’être épuisée -pas très dur- et d’être inquiète. « Putain, Rosie ! Ça fait des heures que j’te cherche ! Viens, on rentre ! » Le pas se fait plus vif, et elle pénètre presque stupidement dans le cercle des hommes pour saisir la leprechaun par l’avant-bras, vraisemblablement pour l’éloigner et la ramener chez elle. Sauf que lorsqu’elle veut faire le mouvement inverse, le cercle s’est refermé et les voilà encadrées par cinq types à la mine patibulaire, qui semblent bien contents d’avoir deux rousses pour le prix d’une. « Laisse-moi passer. », qu’elle siffle à celui qui la dépasse bien d’une tête et fait craquer ses jointures. « Tu te sens encore un peu chanceuse ? », demande-t-elle sans la regarder à la leprechaun qu’elle lâche tout juste. L’anglais étant la langue commune, l’agresseur face à Sin semble croire qu’elle est en train de lui promettre une soirée sympathique, et le voilà qui sourit, goguenard… Et se prend le genou de Sinead dans les couilles, ce qui indique qu’il est hors de question qu’elles se laissent faire.

La brèche ouverte, débute une course dans des rues inconnues, où Sin ne lâche pas l’anonyme rouquine. « Qu’est-ce qu’ils vous voulaient ? Vous avez tenté de les arnaquer ? »
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run girl run (anja) - Sam 13 Oct - 22:50

run girl run
anja & sinead

« do you feel lucky, punk ? »
Lassée qu’on lui file le train, elle avait mis les voiles vers Boston dans l’espoir de se noyer dans une masse où elle pourrait sans doute passer davantage inaperçu qu’à Arcadia où elle pouvait sentir une présence lui coller les talons sans jamais pouvoir l’identifier. De quoi faire frissonner son échine, non pas de plaisir mais d’inquiétude, suffisamment pour la convaincre de se payer un billet de train. Malgré le plein qu’elle aurait probablement dû faire, prendre la voiture aurait été moins coûteux et certainement plus plaisant qu’être coincée à côté d’un prétendu homme d’affaires pendu à son téléphone pendant tout le trajet avec un môme donnant des coups de pied dans son siège. Un voyage à la tranquillité relative qui ne l’avait pas aidé à mettre le doigt sur ce qu’elle pouvait bien fuir ainsi. Elle n’avait pas le souvenir d’avoir récemment fait un coup foireux à une personne suffisamment intelligente pour comprendre son manège ni suffisamment ingénieux pour la pister sans qu’elle ne puisse deviner son identité.

Mais, alors qu’elle se retrouvait confrontée à un bonhomme bien plus grand et costaud qu’elle l’accusant de l’avoir voler dans une petite ruelle avec ses compères les encerclant, elle se demandait s’il n’aurait pas mieux valu rester à Arcadia, quitte à avoir des ennuis là-bas. Au moins, les accusations à son égard y seraient légitimes. À croire que c’était pas sa journée, une pensée qui n’annonçait rien de bon si l’on considérait le fait que la journée commençait à peine, les faibles lueurs de l’aube éclairant les visages des bovins, leur donnant presque un air angélique si leur expression ne leur donnait pas l’air si con. D’autant qu’ils n’étaient pas aidés par leur incapacité à comprendre qu’ils faisaient erreur sur la personne et qu’il valait mieux pour eux la laisser partir pour peut-être avoir une chance de rattraper la personne qui les avait effectivement volé, une chance qui s’envolait peu à peu, comme la sienne il n’y a pas si longtemps de ça.

En désespoir de cause, elle tente de forcer le passage la tête la première et les yeux rivés au sol, tel un buffle roux maigrichon souffrant probablement de malnutrition vu l’envergure à laquelle le pauvre buffle imagé était réduit. Sans grande surprise, sa tentative échoue lamentablement alors que son épaule se heurte à l’un des braves gaillards, pas peu fier de lui avoir ainsi coupé la route, et elle ne peut s’empêcher de claquer sa langue d’agacement en levant les yeux vers lui. « Sérieusement ? » Plus habituée à se lever aux aurores, le déplaisir de la situation commence à courir sur les nerfs du leprechaun qui toise ses adversaires du regard. « J’y suis pour rien dans votre affaire, ok ? » Ce n’était pas souvent qu’elle pouvait se permettre de sortir cette phrase sincèrement ces derniers temps mais cela ne changeait rien au fait qu’elle n’était pas assez stupide pour arnaquer un lascar puant l’alcool accompagné de ses amis colosses, une chose qui ne pouvait sûrement pas être dite de la strip-teaseuse dont le parfum était entremêlé à celle de la bière et qui avait eu l’amabilité de laisser un tas de paillette derrière elle sur le pantalon de son interlocuteur alors qu’elle avait dû lui dérober ce pour quoi la rouquine se faisait maintenant accuser de larcin. À moins que les paillettes ne soient dues à une tout autre activité des bonhommes qu’elle préférait sans doute alors ignorer. « Écoute, je me doute que la réflexion soit pas ton point fort mais tu crois pas que je t’aurais rendu ce que tu voulais si c’était moi qui te l’avais pris maintenant que tu m’as cerné avec tes molosses ? » Il n’apprécie pas la remarque et si sa demande sèche de lui répéter en face ce qu’elle venait de lui dire n’était pas assez claire, la bousculade ayant manqué de la faire chanceler l’était parfaitement. Elle aurait peut-être dû la fermer pour une fois. « Putain, Rosie ! Ça fait des heures que j’te cherche ! Viens, on rentre ! » Autant surprise par l’interpellation que les autres crétins, tous tournent la tête en unisson vers la rousse qui avance d’un pas décidé vers eux en faisant claquer ses talons sur l’asphalte, si bien qu’elle rentre aisément dans le cercle et s’empare aussitôt de l’avant-bras de la jeune femme stupéfaite. Rosie, donc. Dieu merci elle a pas à se trimballer ce prénom tous les jours. Sauf que ça aurait été trop beau que les hommes les laissent partir aussi facilement alors qu’ils sont parvenus à attraper deux poissons dans leur filet pour le prix d’un. « Tu te sens encore un peu chanceuse ? » La tournure de phrase la fait doucement sourire mais elle n’en démord pas face à ce rempart d’egos mal placés leur barrant la route.  « Il doit bien m’en rester un peu. » Le gaillard d’en face ne put pas en dire autant alors que sa sauveuse inopinée lui donne un coup de genou bien placé qui aurait sûrement rendu Harry Callahan fier, lui coupant le souffle et permettant aux deux femmes d’en profiter pour s’échapper à grandes enjambées.

Une course effrénée le temps de les semer qui lui rend sa respiration plus difficile qu’elle ne souhaiterait l’admettre. Merde, c’est toujours dans ces situations qu’elle se dit qu’elle devrait arrêter de fumer. La rousse ne la lâche pas d’une semelle et au détour d’une énième ruelle, Anja ne sait plus qui mène et qui suit. La première question qu’elle lui pose l’étonne moins que la deuxième, qui semble autant faite pour elle qu’il est curieux de la poser à une nana sur le point de se faire agresser par des gars avec qui elle ne faisait pas le poids. « Celui qui est maintenant stérile pensait que je lui avais volé quelque chose alors que c’était pas le cas. Mais vu votre question, je dois avoir la gueule de l’emploi. » Enfin, leur course sembla se ralentir quelque peu après avoir jeté quelques regards derrière elles pour vérifier qu’elles avaient bien semés le groupe d’ivrognes, mais le pas restait vif et l’oeil alerte. La leprechaun en profita pour mieux observer celle qui l’avait sorti d’un mauvais pas, une femme qui lui était inconnue mais qui ne passait pourtant pas inaperçue et qui avait assez de cran pour tenir tête à un groupe de gaillards éméchés. « J’arnaque pas les haltérophiles en bande, le jeu en vaut pas la chandelle. » qu’elle souffle tout de même, comme pour prouver qu’elle n’était pas assez idiote pour se foutre dans de tels draps toute seule, du moins volontairement. « Merci pour le coup de.. main. Mais j’espère que vous m’avez pas suivi jusqu'ici pour que je vous refile ce que je venais de lui prendre ou vous allez être déçue... » lui glisse-t-elle en esquissant un maigre sourire, tout en cherchant d'une main son paquet de cigarettes. À part de la monnaie et des clopes, elle ne pouvait guère lui offrir une récompense et va savoir quelle est la récompense due pour le sauvetage d’une demoiselle en détresse par une autre demoiselle. « Vous êtes du coin ? » La leprechaun aurait presque pu tourner sa question à la négative en raison de ce que dégageait l’autre rousse, un genre d’aura qu’elle n’arrivait pas à placer mais sans s’expliquer comment, elle avait l’impression que tout comme elle, sa place n’était pas à Boston.


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run girl run (anja) - Lun 19 Nov - 9:11

RUN GIRL RUN
do you feel lucky, punk ?

Elles se perdraient si la leprechaun n’avait pas un relent de chance, pour sûr. Et la chance leur sourit puisqu’elles parviennent à semer les poursuivants, même si la Courtisane reste sur ses gardes : on ne sait jamais, ces cons connaissent mieux le terrain qu’elles. La leprechaun au prénom erroné imposé daigne toutefois répondre aux questions de Sinead sans s’offusquer de la tournure des phrases. Sinead est d’habitude de l’avis de ne pas considérer que les victimes d’agression l’ont provoquée ; que les connards n’ont pas d’excuse pour attaquer quiconque. Là, allez savoir pourquoi, peut-être le stress, peut-être la rage, peut-être la fatigue, la voilà qui formule ses interrogations n’importe comment, au risque de donner l’impression qu’elle voit l’autre rouquine comme responsable de ce qui a failli lui arriver.

Elles finissent par ralentir leur course, respirations chuintantes qui aspirent tout l’oxygène disponible dans le périmètre. Ça va aller. La chance est avec elles. Le pas se fait marche régulière, et Sinead laisse Nemhain rester vigilante pour elles. Elle ricane quand l’inconnue affirme ne pas attaquer les haltérophiles en bande, et la dévisage à cet instant, le champ devant elle libre de tout obstacle. Un sourire amusé étire ses lèvres et elle concède : « C’est dommage, c’est pourtant quelque chose que je recommanderais… » Elle raille et ironise, cesse d’observer sa comparse dont elle a lâché le bras dans la course, et fourre ses mains dans les poches de son manteau. Et de hausser les épaules quand la sauvée lui raconte qu’elle n’a rien à lui donner.

Ne sait-elle pas ce qu’elle est ?

Hm. Probablement qu’elle suppose qu’il n’y a qu’à Arcadia que les gens sont étranges. Probablement qu’elle ne voit pas en sa sauveuse celle qui la traquait jusqu’ici. Et c’est tant mieux, à vrai dire. Vraiment mieux que si elle savait, peut-être. Quoique, ne dit-on pas que la meilleure base de relations professionnelles, voire amicales, c’est l’honnêteté.

Elle imite le mouvement de sa compagne de fortune, allume sa propre cigarette et fourre paquet et briquet dans la poche attitrée. Et la question est posée, par l’oiselle aux doigts de fée, à la déesse qui ne s’est pas encore dévoilée. « Non, pas d’ici. »

Elle hésite encore à lui dire.

Non parce qu’elle sait déjà que si on lui avouait l’avoir suivie jusqu’ici et avoir saisi l’occasion au vol de lui venir en aide, elle hésiterait sacrément à se barrer en courant. Elle avise un café d’une chaîne commerciale mondialement diffusée et lui indique l’écriteau. Il est cinq heures, Boston s’éveille, on dirait. « Allons nous poser là, ok ? » Il va falloir qu’elles causent et que ça prenne pas trop de temps, elle a réunion dans quelques heures à Arcadia.

Une fois les cafés commandés, récupérés, et les dames assises, Sinead prend le parti d’étaler ses cartes et d’ouvrir son jeu à la femme face à elle. Best to come clean., qu’on dit dans le milieu, parfois. « Bon. Autant te le dire tout de suite, parce que tu t’en rendras compte à un moment : je suis d’Arcadia, dans le Maine. Sin Reed, enchantée. », ajoute-t-elle en tendant sa main droite vers son interlocutrice. Les Reed, connus à Arcadia. Plutôt bien connus, même. Des articles avec son nom ont circulé dans le journal local, louant l’altiste du philharmonique d’Arcadia. Autant dire que ça devrait faire tilt. Parce que, officieusement, ça se sait aussi que les Reed sont rattachés au Royaume. Elle voudrait prendre son temps d’expliquer, ne pas paraître trop agressive, mais de temps, elle n’en a pas. Elle voudrait lui dire que le sauvetage n’était pas planifié, que la traque aurait dû être évitée, qu’elle ne voulait pas l’effrayer. À la place, elle dit autre chose :  « Je sais, ça doit sembler louche, tout ça. Ça l’est pas. Pas vraiment, en fait. » Le verbiage est un de ses atouts, en général. Là, elle a l’impression d’être prise en défaut. « Il s’avère que t’es chanceuse, et que, par hasard, je le suis aussi aujourd’hui. » Il n’y a pas d’insistance sur ce fait, mais la rouquine saura ce que veut dire son reflet cuprifère : qu’elle sait, ou du moins qu’elle se doute, de sa nature de créature. « Je pourrais essayer de te baratiner, mais j’ai pas dormi de la nuit donc c’est mal barré. À la place, si t’as des questions, je te promets d’y répondre, dans la limite du possible. Si tu me demandes les numéros gagnant du tiercé, je saurais pas dire, je suis pas dans cette branche. » Référence à peine voilée aux bookies du Royaume, et aux spécialistes du pari truqué. Elle prend une gorgée de son café latte, et reste penchée en avant, coudes sur ses cuisses, mains jointes. L’idée ici est de la rassurer. Et elle reste, là, prête à bondir si c’est le choix que fait la leprechaun.

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run girl run (anja) - Sam 5 Jan - 19:36

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anja & sinead

« do you feel lucky, punk ? »
Le pas ralenti, un dédale de rues toutes semblables à cette heure perdue derrière elles, le leprechaun attend une réponse dont elle se doute déjà. Elle inhale la fumée de sa cigarette en toisant l'inconnue  s'amusant de défier et de castrer les malfaisants sur sa route comme s'il s'agissait d'une activité anodine et usuelle pour elle. Une bravoure inhabituelle voire inconsidérée pour une femme à une telle heure mais l'audace semblait lui coller à la peau, intimidant ses assaillants par sa simple présence. Une prestance qui incitait Anja à penser que sa sauveuse n'était pas de Boston, un pressentiment qui lui fut confirmé sans plus d'informations. Du coin de l’œil, la lutine l'observe en expirant la fumée de sa cigarette sur le côté, attendant vainement une suite qui lui fut déniée. Silencieusement, elle glissa de nouveau sa cigarette entre ses lèvres, pensant que la conversation s'arrêterait là et que leurs chemins étaient sur le point de se séparer, sans davantage d'explications hormis peut-être le fait que la chance lui souriait à nouveau, suffisamment pour lui avoir envoyé un ange gardien ayant suivi de manière assidue ses cours de self-defense après le boulot le temps de la sauver du pétrin. Anja était même étonnée qu'elle ne soit pas partie plutôt, dès que leur course s'est arrêtée et qu'elle l'avait informé qu'elle n'avait rien à lui donner en retour. L'altruisme ne court pas les rues, littéralement. Au même titre, l'altruisme propose rarement d'aller boire un café à cinq heures du matin après un jogging.

Surprise par la proposition, elle plissa les sourcils un instant en considérant l'enseigne désignée par sa sauveuse, hésitant à refuser et partir de son côté, retrouver son motel miteux et laisser passer quelques jours avant de retourner chez elle en espérant que les choses se soient tassées à Arcadia. Mais poussée par la curiosité d'en savoir plus sur cet ange gardien mystérieux tombé à point nommé, son nez flairant une potentielle opportunité, et surtout, un café qui serait le bienvenu après la nuit qu'elle a passée, elle accepta. « Allons-y. » répondit-elle en laissant tomber sa cigarette au sol devant l'établissement, écrasant le mégot du talon de sa chaussure avant de passer les portes du café.

Le leprechaun, qui n'avait pas sa langue dans la poche d'habitude, adopta une attitude plus réservée, incertaine quant à cette rencontre où quelque chose ne tournait pas rond, sans qu'elle puisse mettre le doigt sur quoi. Une arrivée fortuite au timing presque miraculeux lorsqu'elle était en mauvaise posture qui soulève quelques questions, à se demander si l'ange gardien n'avait pas une auréole ternie et de travers, tel un oiseau de mauvaise augure. À croire qu'elle était devenue trop méfiante ou peut-être qu'elle avait simplement plus l'habitude d'être en veine. Sans doute que sa méfiance pouvait se lire sur son visage, l'ancienne acrobate ayant appris à jouer de ses expressions et non à les cacher, parce que l'inconnue prend finalement la parole pour répondre à ses interrogations qu'elle n'avait pas exprimées. Et alors que la sentence tombe, tout prend sens. Arcadia. Reed. Les mots résonnent dans son esprit, les pièces de puzzle s'assemblant et les rumeurs des rues prenant forme devant ses yeux sous la forme de Sinead Reed. Un nom qui ne passe pas inaperçu à Arcadia, un nom qu'elle a souvent pu entendre traîner. Un nom qu'elle n'avait jamais associé à un visage jusqu'ici, ne prêtant pas attention aux journaux traînant dans les cafés. Un nom qui veut dire beaucoup de choses, suffisamment pour que la rouquine laisse échapper un soupir amusé assorti d'un rictus désabusé tandis que ses muscles se raidissent et que sa mâchoire se serre. Elle sait bien pourtant que les anges gardiens n'existent pas. Reed continue de lui parler mais elle ne siffle pas un mot en l'écoutant, se contentant de lever les yeux lentement vers elle, s'amusant de l'entendre dire qu'elle pourrait trouver tout cela louche avant que l'ancienne inconnue n'abatte sa dernière carte, par une phrase qui pourrait être anodine pour l'oreille non avertie. La chance personnifiée aux souliers neufs et aux mille écus enterrés sous terre. Une tournure de phrase presque inutile, Anja ayant su que son identité était compromise dès lors que l'inconnue salvatrice avait dévoilé la sienne. Après tout, elle ne l'aurait pas suivie jusqu'ici si elle pensait qu'elle n'était qu'une simple mortelle, aussi sympathique qu'elle puisse être.

Elle pourrait prendre ses jambes à son cou, s'enfuir en courant et la semer dans les petites rues comme elles avaient semé les autres gaillards et ce serait mentir que de ne pas avouer que l'idée lui a traversé l'esprit. Mais elle se réservait cette option pour plus tard, intriguée d'en savoir plus auprès de Reed, quitte à maudire cette curiosité qui entraînerait certainement sa perte. « Si j'avais su que la royauté me courait après... » Le leprechaun n'esquissa aucun mouvement, restant adossée contre son siège, les jambes croisées, sans même jeter un regard vers la sortie, considérant les raisons pour lesquelles une personne comme Reed pourrait s'intéresser à une personne chanceuse comme elle. Elle ne se serait jamais douté que c'était le Royaume qui l'avait poussé à rejoindre Boston dans le but de semer quiconque la poursuivait. À vrai dire, elle les pensait trop occupés dans des querelles insidieuses pour se préoccuper d'une créature isolée.


Aux dernières nouvelles, elle n'avait froissé aucun de leurs grands noms et s'ils voulaient la faire disparaître, ils en avaient déjà eu largement l'occasion. Méfiante malgré tout, la rouquine se pencha en avant en posant ses coudes sur la table et observa Sinead. « Beaucoup aimeraient être plus chanceux à Arcadia, quitte à forcer les probabilités. Brutalement. » Elle garde en tête des avertissements de la part de ses pairs, parfois traqués non pas pour en faire des égaux mais pour être asservis afin d'user de leurs dons, sans complications. Néanmoins, le Royaume n'avait jamais été relié à ces rumeurs de diablotins, échangées entre deux objets étincelants. « Alors comme ça, vous cherchez à avoir la bonne fortune de votre côté ? » Elle ironise et joue sur les mots, se détend presque mais reste vigilante quant aux intentions de la déesse dévoilée. Alors, Anja décida d'entrer dans le vif du sujet, sans détours. « Qu'est-ce que vous me voulez ? T'as pas dû faire tout ce chemin pour rien. » Une filature plus ou moins maîtrisée, ayant levé des soupçons mais sans que la lutine ne sache qui lui collait ainsi au train. Peut-être que la sauver de l'altercation avait été prémédité, peut-être pas. Ça n'a guère d'importance pour leur conversation. « Je sais pas si c'est un entretien d'embauche ou un interrogatoire que tu veux me faire passer mais si c'est le second, j'ai pas le souvenir d'avoir fait un tour de passe-passe à l'un d'entre vous. J'ai tendance à pas me mêler de vos histoires. Je voudrais pas m'attirer une ire divine. » Elle n'était pas assez sotte pour tenter d'escroquer quelqu'un de plus fort ou de plus influent qu'elle. Enfin, surtout de plus influent, aussi belles soient ses possessions. Les dieux lui apparaissent imprévisibles, vengeurs et belliqueux, bien trop pour vouloir abuser d'eux. Et dire que ce sont les leprechauns qui se tapent la réputation d'être instables. « Pour ce qui est de l'entretien d'embauche… J'ai que de la chance à offrir mais peut-être que c'est ce dont vous avez besoin. Encore que, le Royaume semble le mieux loti dans la misère actuelle. » Une référence voilée aux événements ayant frappé Arcadia cet été, qui ne sont passés inaperçus aux yeux de personne.


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run girl run (anja) - Mar 22 Jan - 8:12


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do you feel lucky, punk ?
@Anja Dragović


Y a-t-il un moment de flottement ? Pour sûr, et Sinead redoute un instant que la leprechaun prenne son envol aussitôt les yeux détournés. Mais non, elle ne bouge pas. La curiosité est piquée, probablement. Ça, ou l’envie de comprendre, de savoir. Elle n’esquisse pas de grand sourire, Sinead. Ça serait hypocrite et l’affaire est sérieuse pour l’heure. Et puis ça pourrait faire peur, d’ailleurs. Alors autant rester affable et détendue. Il est tôt, elles ont tout le temps de papoter, surtout qu’elles ont su semer leurs poursuivants et que le jour se lève déjà, forçant les forbans à retourner dans leurs ruelles foireuses trouver quelqu’un d’autre à agresser. Mains jointes, posées sur la table, elles les délie pour prendre une gorgée de son allongé, alors que son interlocutrice relie les informations entre elles. Et de hocher la tête, affirmative, positive, quand l’autre comprend qu’il est question de quête de chance.
« C’est ça, la bonne fortune. », elle rit doucement, mais n’en dit pas plus, lui laissant tout loisir de poursuivre à dérouler le fil sur lequel elle a tiré. Air énigmatique lorsque la retrouvée veut savoir ce qu’on lui veut. Craintive ? Suspicieuse au bas mot, surtout.  « (…) J’ai tendance à pas me mêler de vos histoires. Je voudrais pas m'attirer une ire divine. - Mais non, mais non. » Une nouvelle gorgée de café, elle commence à envisager de commander à manger aussi, vu qu’elle a pas tant mangé que ça au jap à volonté de la veille. Et puis l’adrénaline, ça pompe. Mais pour l’heure, elle n’en esquisse pas le moindre geste et reporte son regard bleu-vert sur le visage de sa prétendue amie. Elle est prudente, la leprechaun. Prudente, méfiante, pas totalement détendue, ça se sent. En même temps, ne pas savoir si on est dans la merde ou si c’est tranquille, ça n’aide pas à s’apaiser. « Pour ce qui est de l'entretien d'embauche… J'ai que de la chance à offrir mais peut-être que c'est ce dont vous avez besoin. Encore que, le Royaume semble le mieux loti dans la misère actuelle. » Tiens donc, elle a observé ce genre de choses ? Et c’est ainsi qu’An Riocht paraît de l’extérieur ? Fort bien, fort bien. C’est vrai qu’ils ont noué une alliance plutôt fructueuse -même si elle a causé des remous internes- avec deux mafias, contre deux autres, dont les ennemis perpétuels.

« C’est de l’embauche, ne t’en fais pas. Enfin… » Œillade complice alors que le rictus s’étire d’un côté de sa bouche : « Si ça t’intéresse de nous rejoindre, bien sûr. » Elle ne lui forcera pas la main. Un leprechaun forcé, c’est bien deux mois de guigne après, et ni le Royaume, ni elle n’en ont besoin. Surtout pas elle, si on en croit les derniers jours passés. Elle lie ses mains devant sa tasse de café, et reprend d’une voix plus basse de complotrice :
« Qu’importe ce que les gens te diront, on serait bien bêtes de vouloir se passer de chance. On n’est pas au dessus des lois de Murphy et autres conneries. » C’est du vécu, pour sûr. « Moi-même, commence-t-elle en se renfonçant dans sa chaise, ça m’arrangerait d’avoir un porte-bonheur à côté de moi. Pour des raisons purement pragmatiques, bien sûr. » Oui, oui, tout à fait pragmatiques. Éviter de se prendre une balle bêtement quand on va acheter le pain, quand les autres sauront qu’elle est désormais mariée à un haut-gradé de la Nuova Camorra. Mais quelle connerie, cette histoire. Un pli soucieux s’est creusé sur son front, mais elle se reprend l’instant d’après et interroge naturellement : « Après, bien sûr, qu’est-ce que tu espèrerais en tirer, de cette coopération ? Je comprends que t’aies des exigences aussi. Ou que t’aies entendu des trucs sur nous que tu veuilles démêler… »


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run girl run (anja) - Jeu 24 Jan - 21:52

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anja & sinead

@SINEAD REED

« do you feel lucky, punk ? »
La sentence tombe et elle lui paraît presque douce comparée aux scénarios qu'elle avait pu envisager où la rouquine en face d'elle était un oiseau de mauvaise augure, mais il n'en est rien. De l'embauche donc. Ça doit bien faire des années qu'elle n'en a pas eu de proposition d'embauche tiens. L'animal prêt à bondir n'est plus, presque imperceptible hormis pour l’œil averti, la posture se fait plus lâche et son esprit s'apaise, le temps d'un instant seulement. Nul besoin de concevoir une sortie élaborée, assortis de ses dons bien placés, ni de se préoccuper des représailles d'un groupement auquel elle ne pourrait faire face. Être qualifiée de porte-bonheur la fait sourire subtilement, amusée à l'image d'être tel un grigri accroché au trousseau de clés, une image qu'elle n'aurait probablement pas visualisée si elle n'était pas en manque de sommeil. Mais aussitôt rassurée sur les motifs de cette rencontre pas si fortuite, elle devient préoccupée. Est-ce que ça l'intéresse ?

Longtemps la réponse avait été négative, pour les raisons qu'elle avait déjà évoquées à sa nouvelle camarade. D'un œil extérieur, les mafias ne paraissaient être que des guerres d'ego mal placé. Un qui aura la plus grosse en somme, s'il fallait vulgariser la chose. Des dieux agités par la seule question de savoir qui sera le plus puissant. Des questionnements qui, lorsqu'ils étaient mis en œuvre, donnaient lieu à de sacrés ravages, dont elle ne voulait pas être le dommage collatéral. Mais si elle devait être honnête, il y avait une autre raison pour laquelle elle s'était tenue à distance d'Ain Riocht, bien que ce soit le seul groupement qu'elle aurait été encline à rejoindre en premier lieu, peut-être par manque de subjectivité dû au diablotin vert l'habitant. Le même qui lui faisant tant apprécier sa liberté et son indépendance, loin de tout tracas. Le même qui le mettait souvent dans l'embarras, l'enjoignant à subtiliser les biens d'autrui sous prétexte d'un reflet miroitant, la rabaissant parfois à un junkie en manque.

Cette escapade à Boston était bien la preuve que sa prétendue liberté n'est qu'un leurre. Depuis que son pied a ripé sur la pédale et que la poupée de porcelaine des airs a vu ses os broyés, sa vie n'était pas très glorieuse. Ressuscitée mais remplacée, elle n'a fait qu'enchaîner les boulots alimentaires et les vols minables, se retrouvant bien trop souvent acculée par les mauvaises personnes. Forcée à fuir sa propre ville le temps que les choses se tassent, parce qu'elle craignait que Sinead ne soit le dernier gars mécontent d'avoir payé son loyer malgré lui. C'était usant et, dans le fond, pas ce qu'elle voulait montrer d'elle à son frère. C'est en pensant à Nour que le leprechaun finit de contempler l'option pesant dans les airs, une option qu'elle avait dégagée d'un revers de la main trop longtemps, sûrement à tort.

« Oh, des trucs sur vous on en entend pas mal quand on laisse ses oreilles traîner. » glisse-t-elle avec un faible rictus, en abaissant les yeux sur la tasse entre ses mains, dont elle tapote silencieusement la porcelaine en songeant à ce qu'elle avait effectivement pu entendre sur le royaume. « Si je me fie aux sources les plus fiables, j'ai pu comprendre que vous vous laissiez pas tomber entre vous, c'est une qualité plutôt rare de nos jours. » Des bribes d'information, entendues et observées, notamment au Teddybeer entre deux cuites. Au final, elle se rend compte qu'elle en sait peu sur eux, si ce n'est qu'elle a pu comprendre qu'ils ont le mérite de la loyauté. Peut-être si elle s'y était davantage intéressée auprès d'Ikaar elle ne se sentirait pas comme une idiote qui n'a pas révisé devant un contrôle surprise. Peut-être devrait-elle aussi lui dire qu'elles ont un ami en commun et que si elle sait qui elle est, à défaut d'avoir su la reconnaître, c'est grâce à lui. De toute manière sa décision est déjà prise. Elle n'a plus rien à perdre si ce n'est son frère alors qu'importe.

« Disons que je devienne votre trèfle à quatre feuilles… Votre beau monde est pas tout rose et pour peu que vos amis notoires s'en mêlent, ça peut vite mal tourner. Qu'il m'arrive un truc, c'est pas le problème, mais je veux pas que mon frère en paie les frais. » Elle hésite à lui parler de la nature de son frère, de l'intérêt qu'il pourrait représenter pour eux en tant que prophète. Pour l'heure, le leprechaun garde l'information pour elle, quitte à abattre cette carte en dernier lieu pour s'assurer la protection de Nour. « Vu les derniers événements, ça m'a l'air d'être un boulot plutôt prenant de vous éviter la guigne. Je demande pas l'aumône, je préfère encore me débrouiller pour ramasser de l'argent de mon côté. Comprendre voler les pauvres types éméchés et les vieilles filles aux richesses étalées aux yeux de tout le monde. Mais j'aurais moins de temps pour le faire si je dois jouer au porte-bonheur alors je dirais pas non si vous avez de quoi me faire gagner honnêtement ma vie. » Au point où en elle est, c'est pas avouer qu'elle a pas un rond à économiser pour sa retraite qui va l'achever. « Enfin, je suis pas très regardante sur le fait que ce soit honnête ou non. » Une moue complice se dessine sur ses lèvres alors que ses yeux se font rieurs. Elle pense notamment à l'affection des celtes pour les mises et les larcins, où ses doigts agiles ou sa maîtrise des probabilités pourraient s'avérer utiles à d'autres qu'elle.

« Si tu peux m'assurer ça, je suis à vous et la chance aussi.  » Drôle de sensation douce-amère de vendre ses talents lorsque cela équivaut à se vendre soi-même. Ses exigences sont classiques et l'adage dit bien que tout travail mérite salaire. Et elle se doute bien que s'assurer qu'An Riocht ait le sort de son côté ne sera pas de tout repos.


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run girl run (anja) - Sam 16 Fév - 18:21


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do you feel lucky, punk ?


Une gorgée de café coule dans sa gorge, alors qu’elle écoute sa comparse matinale. La chance, le Royaume en aurait bien besoin, et, réflexion faite, l’hôtesse de Nemhain aussi en aurait sacrément besoin, vu la semaine qu’elle vient de passer et les conneries qu’elle a enchaînées. Songeuse, elle attend de voir où cette discussion va les mener. L’aînée ouvre en tout cas la porte aux réponses, les plus sincères possibles. Elle hoche la tête quand son interlocutrice mentionne la solidarité régnant dans An Riocht. Il serait sot de la détromper, car c’est ble et bien une de leur principale marque de fabrique, entre les soutiens moraux dans les deuils et les dons d’argent quand certains doivent se serrer la ceinture. Sinead s’appuie sur le dossier de sa chaise, bras croisés, tasse reposée dans sa soucoupe. Le sourire en coin persiste et elle attend en silence, laisse son reflet aux cheveux cuivrés avancer dans sa réflexion à voix haute. « (…) Qu'il m'arrive un truc, c'est pas le problème, mais je veux pas que mon frère en paie les frais.  - Principe de base, on touche pas aux civils. On fera rien payer à ton frère, t’en as ma parole. » Elle ignore, pour l’heure, la nature du frère Dragović. Peut-être qu’elle l’apprendra à un moment, mais pour l’heure, c’est pas le sujet. Elle hoche la tête, l’air compatissante et compréhensive lorsqu’Anja explique qu’elle préfère continuer d’arnaquer à côté, pour se faire du fric. Les yeux en l’air, elle réfléchit à des échoppes ou des commerces où Anja pourrait faire son affaire sans trop bosser, histoire d’être libre pour les besoins du Royaume. Le sourire s’étire encore et fait écho à la mine complice affichée par la leprechaun. Pourquoi s’intéresser à la légalité quand tout leur tend les bras, après tout ?

Mouvement du bassin, Sinead se rapproche de la table qui les sépare, lie ses doigts entre eux, et penche légèrement la tête sur le côté, laissant ses boucles rouler dans son dos. « Disons déjà que si tu daignes nous rejoindre, tu n’auras pas à te soucier d’argent. » Elle hésite, et puis finit par sortir un paquet de clopes d’une poche de veston. Il est tôt, il est possible que l’odeur dérange sa compagne, cela dit. Et puis, elles sont à l’intérieur d’un café. Peut-être pas le meilleur moment, ni l’endroit le plus adéquat. Le paquet reste posé sur la table et le briquet est rangé à cette réflexion. Elle se racle la gorge, la courtisane, passe une main dans ses cheveux et reprend : « On a quelques pubs dans lesquels tu peux être engagée, si ça te dit de servir de la Guinness à des poivrots. Sinon, on peut te trouver un commerce qui te ferait des fiches de paie sérieuses. » Elle réfléchit encore, fait tourner le fond de café dans sa tasse avant de le siffler d’un trait, pour observer un instant les traces de mousse de café, laissées. Qu’y voit-elle ? Pas grand chose, puisqu’elle ne dispose nullement d’un quelconque don de divination. « Y a toujours la distillerie, aussi, mais faudrait voir… Enfin, tout ça pour dire, si tu veux une couverture légale, on a de quoi faire. Heck, limite je pourrais voir pour te faire embaucher au conservatoire, si t’y tiens. » Elle hausse les épaules, repose la tasse et relève ses prunelles bleu-vert sur le futur trèfle à quatre feuilles. « Et quant à ta… sécurité, on va dire ? Disons qu’on a aussi des moyens d’empêcher quiconque de s’approcher de toi de trop près. » Et la voilà qui tend la main au dessus de la vaisselle et qui, avec un sourire de louve, relance les accords : « Les détails, on pourra les voir une fois rentrées à Arcadia. Mais j’te donne ma parole que si tu nous rejoins, tu le regretteras pas. Quant à nos amis notoires, s’ils te reluquent un peu trop, j’irai personnellement solder leur compte. » Et s’il y a bien une chose qui se dit à Arcadia, c’est que la parole d’un(e) Reed vaut son pesant d’or. De l’intérêt de maintenir le cap, en tout cas.




(désolée pour l'attente hellmo )
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run girl run (anja) - Jeu 2 Mai - 22:50

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anja & sinead

@SINEAD REED

« do you feel lucky, punk ? »
La tasse au creux de sa main, ses doigts glissés dans l’anse de la porcelaine, elle soulève sa crainte principale, déterminante pour son adhésion à An Riocht. Les reflets auburn de leurs chevelures rousses miroitant aux premières lueurs du soleil levant alors que Sinead s’empresse de la rassurer. On fera rien payer à ton frère. Un choix de mots hasardeux où le non-dit l’interpelle davantage que ce qui a été prononcé. Une telle formulation laisse à penser, du moins à s’interroger sur l’éventualité qu’ils soient susceptibles de s’en prendre à elle. Pas qu’elle ne puisse leur en vouloir, la trahison a un coût et gérer de telles organisations subversives demande sans doute des mesures extrêmes à l’occasion. Toujours est-il que savoir que ses écarts ne pourront impacter son frère était rassurant. Pas qu’elle ne prévoyait de tels écarts mais l’information se voulait réconfortante bien qu’elle ne soit pas exactement celle désirée. « C’est bon à savoir. La rousse mutine saisit alors sa tasse pour la porter à ses lèvres, avant de reprendre. Mais pour le coup, je pensais plutôt aux éventuelles représailles de vos copains italiens. Je suis pas certaine qu’ils sont aussi scrupuleux. » Si le lutin n’en savait guère sur l’organisation interne d’An Riocht, certaines de leurs altercations avec la Nuova Camorra étaient remontées jusqu’à ses oreilles alors qu’elle traînait dans les bas-fonds du mont Olympe contemporain. Des altercations parfois violentes, aux morales décousues parfois accompagnées de dommages collatéraux auxquels elle ne voulait pas rajouter Nour. Elle n’ignorait pas que les personnes partageant son don étaient particulièrement recherchées par des âmes parfois plus malveillantes que d’autres. La nature de son frère manqua à nouveau de s’échapper de ses lèvres mais elle se garda un instant de la partager à la divinité mondaine. Elle n’était pas encore des leurs, pas tout à fait. Mais cela ne tenait qu’à elle et si elle venait à les rejoindre, leur protection pourrait s’avérer utile. « Surtout que c’est pas un civil comme les autres, faudrait pas qu’il tombe entre les mauvaises mains. » Son regard se fait appuyé mais elle s’arrête là, incertaine quant à sa volonté d’en dire plus pour le moment. Méfiante, plus de qui pourrait les entendre que de son interlocutrice. Paranoïaque sur les bords, sans doute.

Au lieu de continuer sur cette voie, elle préfère en emprunter une autre, celle d’un sujet qui fâcherait si elle ne s’adressait pas à une représentante d’une faction aux richesses réputées. Sa demande est légitime, du moins à ses yeux. Faire d’une simple conjecture une réalité demande de l’énergie, surtout vu les dernières rencontres du royaume avec la fortune. De l’énergie qu’elle ne pourra pas dépenser à enchaîner les boulots et les entourloupes. Et, irrémédiablement, l’expression du leprechaun se fait intriguée, intéressée alors qu’il est question d’argent, l’avarice faisant briller ses prunelles. Elle écoute la courtisane lui énoncer les possibilités, en notant qu’elle n’avait pas tardé à trouver une solution pour convaincre le farfadet de les rejoindre. Anja hoche la tête doucement à ces propositions, les évaluant une par une, certaines n’étant pas loin de ce qu’elle avait déjà pu faire tandis que d’autres s’avéraient déjà plus alléchantes, bien qu’elle ne soit pas de ceux à faire la fine bouche face à la promesse d’un salaire. Enfin, elle en était pas encore à se foutre à poil pour quelques billets même si l’idée avait déjà effleuré son esprit, principalement pour l’aisance avec laquelle elle pourrait faire les poches de ses clients distraits. La mention de la distillerie, soufflée par Sinead en pleine réflexion, l’intrigue alors que la proposition qui suit provoque un reniflement amusé de sa part, mais pas désintéressé pour autant. Le conservatoire est une option atypique mais qui lui insuffle une nostalgie d’emplois plus artistiques qu’alimentaires. Elle ne relève pour l’instant aucune des alternatives, elles auront tout le temps d’en discuter plus tard, maintenant que la courtisane lui avait assuré qu’il y avait de quoi lui fournir un travail décent et même légal.

Son attention s’accroît toutefois lorsque le plus important est avancé sur la table, à savoir la garantie qu’on lui arrachera pas la tête pour la foutre sur un pique ou qu’on lui arrachera pas un doigt pour en faire un bijou de rétroviseur intérieur. Les dernières paroles de la courtisane lui arrache un sourire en coin, n’ayant aucun mal à imaginer la scène. L’iris scintillant du leprechaun se pose sur cette main tendue, signe d’un accord tacite. Elle l’observe, envisageant un instant ce que cela signifierait pour elle, au-delà d’une sécurité familiale et d’une sûreté financière. Les implications qui découleraient d’une simple poignée de mains, ce pour quoi elle s’engagerait. Mais lors de ce court laps de temps, la balance de ce qu’elle pourrait perdre face à ce qu’elle gagnerait n’était pas rédhibitoire, bien au contraire. D’une certaine façon, elle risquait autant sa vie à vivre comme elle le faisait jusqu’ici et cela ne servait à rien de faire attendre Sinead en prétextant vouloir y réfléchir. Faire la mijaurée devant une telle proposition ne ferait que la desservir et rejoindre An Riocht est un atout non négligeable, sur de nombreux plans. La courtisane l’avait suivi jusqu’ici, il était inutile de la faire languir alors que toutes deux savaient que la meilleure option pour la leprechaune était de rentrer dans les rangs celtes. Son regard se lève, pour se poser sur ce sourire carnassier et ces yeux l’invitant à empoigner la main qui lui était tendue, ce qu’elle finit par faire en soutenant le regard de sa compagne. « J’en suis. » Ses lèvres s’étirent dans un sourire similaire à celui qui lui fait face, l’œil espiègle suite à l’entérinement de cette nouvelle alliance. « Tant que je peux compter sur vous, je ferais de mon mieux pour que la chance soit avec vous. Mais je suis pas responsable de ses caprices. » Il était notoire que les dons dont elle était pourvue pouvaient avoir leurs revers, la fortune n’appréciant pas être pliée aux volontés d’autrui bien longtemps. « Et si t’as besoin d’un porte-bonheur plus personnalisé, je m’assurerai que t’évites autant que possible les emmerdes. Ou, au pire, éviter qu’on te tire une balle dans une artère. Il y a pas de petite victoire comme on dit. » souffle-t-elle avec un sourire narquois, tout en espérant ne pas arriver au scénario où le plus chanceux serait de dévier une balle de quelques centimètres dans une chair meurtrie. Sur ces belles paroles, elle termina le peu de café qu’il restait dans sa tasse et le reposa délicatement sur la soucoupe de porcelaine devant elle. Les deux jeunes femmes n’avaient plus de raison de s’éterniser ici et, ayant déjà été rattrapée par sa poursuivante, le lutin pouvait cesser de se terrer ici et rentrer à Arcadia, sans crainte de ce qui pourrait suivre ses pas. Elle chercha le paquet de cigarettes dans sa poche, ne remarquant que maintenant celui de Sinead sur la table, et glissa l’une d’entre elles entre ses lèvres, prête à lever le camp vers des lieux plus familiers. « Faudra m’apprendre à réussir un coup de genou aussi efficace à l’occasion. » lança-t-elle à sa compagne avec une oeillade amusée avant de se lever pour mettre les voiles.


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