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Lugdunon (Alan & Augustin)

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Ven 28 Déc - 22:32



Lugdunon
Lo and behold ! The black birds branched a circle wide in the raven skies. They limned the nemeton of the fulgent hill. The presage witnessed

Hermès ϟ  Bélénos .

Levé au matin avec une motivation nouvelle, le cœur plus léger cette nuit lui a permis de dormir. Seul cette nuit là, dans le sommeil des plus réparateurs comme s'il n'avait pas fermé l'oeil depuis de longues années. Les crispation envolées, ce matin est dédié à la préparation de son voyage avec Augustin. Alors il s'exécute, machinalement, et content Son corps semble avoir retrouvé une jeunesse, le poids qui ne pèse plus sur ses épaules, de ce passé torturé et décousu. Il y a eu une fin à cette histoire, tout juste quelques jours auparavant. Le cercle a été brisé et en est ressorti vainqueur les sentiments qu'ils ont jadis éprouvé l'un pour l'autre. Parce qu'ils ne peuvent faire une croix sur ce qu'il s'est passé entre eux, l'histoire avait été laissée en suspend ; elle reprend quelques années plus tard. Alan s'en voit rassuré, lui qui a failli choisir la mort, laisser aller toutes ces emmerdes qui lui collaient aux basques, tout s'est bien dénoué.

Sac bouclé, Alan soupire doucement, ça le prend au cœur, cette montée d'adrénaline parce qu'il ne sait pas où Augustin a prévu de l'emmener. Un peu de stress, un peu d'angoisse quand il vient se poster devant sa fenêtre pour observer le temps maussade dehors. Cette ville ne lui manquera pas le moins du monde, juste un poignée de personnes, mais le temps de quelques jours seulement où il a besoin de prendre du recul et de causer avec Augustin de la suite. Semblerait il que leur relation soit au beau fixe depuis qu'ils ont décidé d'être honnête l'un envers l'autre. Soupir, encore, le silence le recouvre jusqu'à ce qu'il entende un bruit de pas dans son salon, témoignant la présence d'une tierce personne et dont il sait déjà l'identité. Alan passe la porte de sa chambre, habillé, prêt, il ne reste plus qu'à enfiler sa veste. Il observe Augustin, son visage, au cas où il ait changé d'avis entre le moment où ils se sont quitté et ce jour là, s'attend toujours au pire revirement de situation. Son regard cherche dans le fond de ses yeux, quelque chose qui lui dirait que c'est vrai. Il n'y voit alors que l'affection qu'ils se portent l'un et l'autre, perçoit presque les tremblements de leurs cœurs à l'unisson. Alors après un trop long moment à le jauger, Alan entame le pas dans sa direction, rapide, empressé, pourrait il rester encore une seconde loin de lui ? Mains plaquées sur les joues de l'homme, il se colle à lui, le force à reculer par besoin de se retrouver pressé contre lui. Le dos d'Augustin rencontre le frigidaire et leurs lèvres se rencontrent, langoureux baiser, retrouvailles merveilleux. Difficile pour lui de garder le contrôle une fois ses lèvres scellées aux siennes, pourtant il n'y a pas d'intérêt purement physique dans cet échange, juste la joie de le revoir et le soulagement.

« J'ai eu peur que tu ne viennes pas »Il souffle, aveu fébrile, hoquet étranglé. Parce qu'ici il y a trop de revirements de situation ou alors il l'aurait juste pris pour un con. Mais il a amené son sac, alors il sait qu'il a dit la vérité, que tous les deux vont s'en aller d'ici ensemble et que la dernière fois qu'ils se sont vus c'était tout ce qu'il y avait de plus honnête. Sourire étiré contre les lèvres rougies de l'amant qui lui font tourner la tête. Son souffle contre sa bouche, le goût de sa langue. Tout est réel, il se trouve dans le mode présent et désire maintenant savourer ce nouveau départ. Redevenir quelqu'un, cesser d'être constamment en colère. Pour lui, pour Mairead, pour Augustin. Ce voyage de quelques jours leur feront le plus grand bien. Il retire ses mains encore bandées du visage d'Augustin, ne peut s'empêcher de reprendre possession de ses lèvres le temps d'y glisser un bref baiser. Il se décolle de lui, s'en va chercher son sac, sa veste qu'il enfile ensuite, il a hâte de voir les murs d'Arcadia s'éloigner. « on peut prendre ma voiture, tu as les coordonnées GPS? »

Il ne sait même pas ce qu'il devait emporter, il a juste pris des vêtements et le strict nécessaire en se disant que de toute façon il n'est pas quelqu'un de difficile et qu'ils n'iraient sans doute pas très loin. Il a hâte, de pouvoir se comporter normalement, ne pas craindre un ennemi à tous les coins de rue, se promener à côté d'Augustin sans passer pour un traître à sa famille.





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Lugdunon (Alan & Augustin) - Ven 28 Déc - 23:44


Alan & Augustin

get you home


Les yeux fixés sur l’écran de son ordinateur, Augustin hésite. La souris sur le bouton réserver, il a l’impression d’avoir à prendre l’une des décisions les plus difficiles de sa vie. Le silence dans son bureau ne l’aide pas à y voir plus clair dans son esprit, pas plus que cette sensation de légèreté qui lui soulage le cœur depuis deux jours. Il n’a pas réfléchi en proposant à Alan de partir, c’était une envie qui paraissait logique sur le coup, naturelle, bénéfique. Et ça l’est toujours, là n’est pas la question. C’est juste que Augustin se fie à ses tripes sur ce coup là, et sans pouvoir se l’expliquer il ressent le besoin de l’emmener là où tout a commencé. Choix risqué, c’est quitte ou double et maintenant qu’il est à un clic de réserver une chambre, l’appréhension lui entrave la gorge. Il cligne des yeux, un peu perdu dans sa tête puis décide de ne pas questionner son instinct plus qu’il ne l’a déjà fait. Il n’a pas réfléchi quand il est allé retrouver Alan dans le pub, n’a pas plus réfléchi pour la suite et jusqu’ici ça leur a souri. Tant pis, il clique. 1200 balles les trois nuits, c’est ça de s’y prendre au dernier moment mais Augustin n’est pas vraiment à ça près. La page de confirmation s’affiche et le banquier l’observe pendant de longues secondes d’un air complètement absent, comme si rien de tout cela n’était réel. Et puis le téléphone sonne, le ramenant brusquement au moment présent, le sortant de cette torpeur dont il a du mal à se sortir depuis cette soirée. Il soupire et décroche, loin, très loin d’avoir envie de parler affaires. Mais les vacances attendront le lendemain.

…….

Le sac est prêt, sûrement un peu trop fourni pour quelques jours mais Augustin n’a pas réussi à faire les choses de façon rationnelle. L’impatience le taraude mais plus forte encore est cette angoisse d’avoir pris la mauvaise décision, l’idée que peut-être Alan ne voudra plus partir, ou que forcément les choses se passeront mal. Il referme la fermeture éclair de son sac de voyage après l’avoir revérifié au moins cinq fois, pas plus certain de n’avoir rien oublié, même pas sûr de savoir ce qu’il devrait prendre. Il enfile une veste légère car là où ils vont le temps est plutôt au beau fixe, prend le sac en main et descend dans son salon pour récupérer une petite flasque d’ambroisie rangée avec les bouteilles d’alcool désormais inutiles. Il la range dans le sac puis attrape son téléphone sur la table basse, relis les derniers messages échangés avec Alan. Il veut ça lui aussi, il veut partir avec lui. Sinon il le lui aurait dit, n’est-ce pas ? Augustin déglutit, une nouvelle vague d’appréhension lui enserre l’estomac, il souffle. Ce n’est plus l’heure d’hésiter, plus l’heure de reculer. C’est l’heure d’aller de l’avant.

Il se matérialise dans l’appartement de Alan, entre le salon et la cuisine. Il fait quelques pas dans cette pièce qu’il n’a visitée que quelques minutes après l’accident de voiture, pièce qu’il a plus souvent vue dans son esprit lorsqu’il observait Alan à la dérobée. Les joues rosissent un peu en pensant un peu à ces moments de voyeurisme qui lui faisaient honte, et qu’il assume encore difficilement, il faut le dire. Un bruit de pas le fait se retourner, et tout s’arrête quand leurs regards se croisent enfin. Tout s’arrête sauf ces deux paires d’yeux qui s’emmêlent, échangent des émotions et questions informulées, les battements du cœur qui accélèrent sensiblement. Revoir Alan ainsi chasse toutes ses appréhensions, tous les sentiments négatifs s’envolent comme des feuilles sèches sous le vent chaud de l’été. Il s’avance et en quelques pas est sur lui, ses mains blessées entourent son visage et son corps cherche le sien. Augustin lâche le sac à ses pieds et se laisse pousser en arrière contre le frigo, enlace Alan de ses bras, accueille son baiser avec tout le bonheur du monde. C’est comme un bol d’air frais, un sirop glacé en plein été, une douceur chaude un soir d’hiver. Ses lèvres ont le goût de la vie contre les siennes, et le cœur tambourine dans sa poitrine en sentant sa chaleur tout contre lui, en sentant leurs langues se lier de nouveau avec abandon. Les mots d’Alan soufflés contre sa bouche le rassurent un peu : il n’est pas le seul à avoir eu peur. Les yeux sourient avec affection et il caresse doucement sa joue, répond à son rapide second baiser sans rien dire de plus. Alan s’éloigne brièvement pour prendre ses affaires et Augustin s’écarte du frigo, reprend son équilibre et remet correctement sa veste en place avant d’empoigner son propre sac à son tour.

La boule de stress revient dès que Alan évoque leur destination et la possibilité de prendre sa caisse. Augustin le dévisage quelques secondes, le regard insondable, puis hoche simplement la tête. De toutes façons, c’est hors de question qu’ils montent ensemble dans une voiture à Arcadia. Trop risqué. « Pas besoin, » dit-il sans plus s’étendre sur le sujet. Il sort la flasque d’ambroisie de son sac et en prend une petite gorgée avant de la remettre à sa place, sous le regard interdit d’Alan. Augustin ne fait pas de commentaire et s’approche un peu, lui tend la main. « Je t’emmène. » Chez nous. Les yeux retrouvent ceux d’Alan, lui demandent de lui faire confiance, de le suivre. Où qu’ils aillent. Une seconde passe, qui lui semble durer une éternité, puis les doigts se referment sur les siens, apaisant un instant l’angoisse qu’Augustin tente vainement de faire taire au fond de son cœur. C’est ce qu’il y a de mieux pour eux, il en est convaincu, mais Alan verra-t-il les choses de la même manière ? Il ferme les yeux, son pouce caresse doucement le dos de la main d’Alan tandis qu’il projette son esprit pour trouver un endroit où atterrir discrètement. Une fois que c’est fait, il échange un regard avec le lyonnais, et ils sont partis.

Ils apparaissent à des milliers de kilomètres d’Arcadia, derrière l’église du square Valencio dans la montée du Gourguillon. C’est le milieu de l’après midi ici, et le soleil brille chaudement dans le ciel, contrastant avec le temps maussade qu’ils ont laissé derrière eux. La téléportation a été difficile pour Augustin et il titube, se retient au mur de pierre blanche pour garder son équilibre. L’ambroisie lui a donné les forces nécessaires pour le voyage, mais le contre-coup de la décharge d’énergie se fait tout de même ressentir. Il ferme les yeux et expire doucement, puis quand le mal est passé il se redresse et pose un regard un peu inquiet sur Alan à ses côtés.

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Ven 11 Jan - 18:13



Lugdunon
Lo and behold ! The black birds branched a circle wide in the raven skies. They limned the nemeton of the fulgent hill. The presage witnessed

Hermès ϟ  Bélénos .

Mains liées, Alan adresse un sourire à Augustin qui propose de l’emmener lui même. Alors il comprend qu'il veut les téléporter directement. Ce sera plus rapide certes, ils n'ont pas prévu de partir réellement longtemps. Mais cela leur fera le plus grand bien, assurément. Alan glisse un baiser dans le cou d'Augustin , prêt, il tient fermement cette main et se prépare au voyage, son sac à la main. Une seconde plus tard, ils apparaissent ailleurs, Alan sent le vertige le prendre quand la gravité de la terre de nouveau rend possession de lui. Comme d'habitude, un haut le cœur, il titube et son attention se porte vers Augustin. Il le connaît, il le voit, son hybris ronge et il réalise qu'il l'a donc emmené très loin pour en subir un retour. Alan fronce les sourcils, sa main vient elle aussi se loger sur les lombaires d'Augustin. Il abuse, ils auraient pu venir en voiture. Alan souffle doucement, caresse le dos à travers le tissu et relève les yeux. Il se demande où ils sont et le regard croise une indication de rue – Lyon. Quelques pas en arrière, l'angoisse le prend soudainement au ventre. Il ne voulait pas revenir ici, c'était le dernier endroit sur terre qu'il aurait voulu voir. Il aime cet endroit autant qu'il le déteste, souvenirs imbibés dans son esprit d'une vie de calme qui a viré au drame, des coins charmants de cette ville qu'il a adoré découvrir étant plus jeune et la nostalgie souvent l'a pris au cœur. Il a rêvé souvent du parc de la tête d'or, des parfums de la rue St Jean, la fraîcheur aquatique sur les quais du Rhône et de la Saône, la vue sur le mont Blanc quand le temps est dégagé jusque dans les Alpes. Son dieu réclamait l'ancienne ville protégée par Lug, en son temple érigé jadis sur la colline, en tant que Gaulois, il se sent plus proche de lui même sur ce sol foulé par les siens.

Cette ville aussi majestueuse soit elle cependant est le berceau de ses ennuis, elle a vu sa vie se détruire petit à petit, rejeté de ses eaux. Les yeux ronds, accusateurs se posent sur Augustin, mâchoires crispées  «  Tu te fous de ma gueule?? » la colère l'anime, il est prêt à repartir à la nage s'il le faut hors des territoires de France. Est ce que depuis le début Augustin se jouait de lui , Quel est son but en l'emmenant ici ? Lui mettre le nez dans la merde ? Le livrer à la police ? Il s'éloigne d'Augustin, évite de lui permettre tout contact, à moins que ce dernier n'ait amené un flingue avec lui, à ce moment là il est bon pour la cavale. «  Espèce d'enflure je suis un ennemi ici! Tu le sais ! » panique monstre fait suer son front, son cœur en course sur le précipice d'un arrêt des fonctions de son corps. Dis moi que ce n'est pas vrai. Presque suppliant dans le regard, chien errant apeuré, est ce qu'il cherche à lui tirer les plates excuses qu'il ne lui a jamais faites ? Le torturer mentalement ? Alan ne parvient pas à attendre une seconde de plus pour avoir les explications qu'il tourne les talons et se met à courir, à fuir. Il doit quitter cet endroit, personne ne doit le reconnaître, la ville entière connaît son visage, la ville entière le hait, la ville entière viendra cracher sur sa tombe et se réjouir de sa mort. Comment peut il rester dans un endroit qui le hait tant ? Alan court, perdu au milieu de ces rues qu 'il a connu pourtant, la déferlante de stress ne lui permet pas de réfléchir à où aller, ce qu'il veut faire. Il veut juste se cacher, se prostrer dans un coin, attendre la nuit et partir d'ici. Il ne regarde pas par dessus son épaule, son esprit est éteint, il n'est pas lui même.

Il cesse sa course en s'enfonçant dans une impasse, dos contre le mur, assis à côté d'une poubelle et se cache du moindre passant. La respiration saccadée, à en cracher les poumons, personne ne doit le voir, personne ne doit le reconnaître. Il est l'ennemi ici, il n'est ps le bienvenu. A chaque personne qu passe dans la rue d'à côté, c'est la panique, Alan se cache un peu plus derrière cette poubelle. Il a abandonné son sac là où était Augustin avec son argent dedans, ses papiers, tout, il n'a sur lui que son téléphone. Le corps tremble, il essaye de se calmer, de respirer doucement pour faire passer cette vague d'angoisse.





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Lugdunon (Alan & Augustin) - Dim 13 Jan - 22:12


Alan & Augustin

get you home


Les mains sont douces sur son dos, inquiètes, tout comme les yeux qui rencontrent les siens. Augustin serre les dents mais pas parce qu’il a mal – parce qu’il ne sait pas quelle sera la réaction de Alan quand il réalisera où ils sont. La vérité ne tarde pas à se présenter au lyonnais qui en un coup d’œil autour de lui a reconnu leur environnement. Impuissant, Augustin voit la peur se dessiner dans ces pupilles qu’il aime tant, une vague d’accusation et de trahison déformer ces traits encore affectueux une seconde plus tôt. C’est un coup de poing dans le ventre, et Alan recule comme s’il avait été frappé lui aussi. Le banquier tend une main en vain pour le retenir, mais l’autre s’échappe de son emprise, recule encore, la panique et la colère évidentes dans son regard. Il le fustige, et Augustin sent son sang se glacer à l’entente de ces mots auxquels il s’était pourtant préparé. « Alan, » tente-t-il, mais ce-dernier ne l’écoute pas. « Alan, » mais il n’entend pas : furieux et apeuré, il s’en va.

Toujours la main contre le mur, Augustin le regarde s’enfuir en courant, un peu désemparé. Il soupire et regarde sans les voir les deux sacs à ses pieds. C’était le risque, c’était ce qu’il craignait. Mais sans ses affaires, Alan ne pourra pas aller bien loin de toutes façons, même si pour l’instant Augustin est bien incapable de lui courir après. Quelques secondes passent où le cinquantenaire reprend son souffle, recharge tant bien que mal les batteries. La flasque d’ambroisie le tente mais il sait qu’en boire deux fois d’affilée n’est pas une bonne idée, et la première gorgée l’a au moins déjà prémuni contre la force de son hybris. Petite pointe dans le bas du dos, c’est une douleur à laquelle il est habituée et qui ne l’empêche pas de marcher malgré la fatigue. Il ramasse le sac de Alan et le passe dans son dos, prend le sien en main et sort du parc.

Un quart d’heure au moins passe avant qu’il ne finisse par le retrouver dans une impasse un peu plus loin. Dans d’autres circonstances il aurait utilisé sa clairvoyance mais là il ne préfère pas tenter le diable – bien que s’il avait passé dix minutes de plus sans le trouver, il aurait certainement envoyé bouler toutes notions de précaution. Il ne l’appelle pas, conscient que sa voix le fera sûrement fuir plutôt qu’autre chose, et s’approche d’une poubelle, certain qu’il est caché derrière (il voit le bout de ses pieds dépasser). La rue est une impasse étroite, il se dit qu’il y a moins de chances pour qu’il essaye de s’enfuir à nouveau donc il contourne la poubelle et s’arrête devant lui. Le cœur se serre en le voyant prostré ainsi, en retrouvant ces yeux qui lui en veulent et cet effroi évident dans son langage corporel. « Alan... » Il pose le sac à ses pieds et s’accroupit pour être à sa hauteur. « Tu ne crains rien. C’était il y a quinze ans. Personne ne s’en souvient. » Il n’y a que nous. Et c’est là tout le problème. Celui qu’il aimerait enfin résoudre. Il baisse les yeux, regarde le bout de ses ongles, pas très fier de lui, pas très fier d’avoir déçu Alan de nouveau. Quand il relève la tête, il le supplie du regard de l’entendre.  « Et quand bien même, je ne les laisserai pas te prendre, » assure-t-il, priant pour qu’il le croie. Il n’y a pas de trahison, pas de manipulation de sa part – pour une fois. Il a compris. « Être ici… on en a besoin, Alan. » Besoin de revoir, de reconnaître, de ressentir tout ça une dernière fois, une bonne fois pour toutes. Et de voir s’ils choisissent d’enterrer la hache de guerre, ou de s’enterrer l’un l’autre.

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Dim 13 Jan - 22:37



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Hermès ϟ  Bélénos .

La honte, elle l'accable, le force à fuir, le force à se cacher de la population de la ville. Il n'est pas le bienvenu, son histoire a fait scandale, son histoire l'a poussé ici au suicide. Il ne comprend pas, pourquoi Augustin l'a emmené ici, si ce n'est pour le faire souffrir et se venger ; encore. Alan regrette amèrement de s'être loupé ce soir là, du moins de ne pas avoir retenté de mettre fin à ses jours pour ne pas avoir à supporter cela. Il ronge sa patience, dans sa cachette, tant qu'il ne bouge pas rien ne pourra lui arriver. Parce qu'Alan souhaite mourir, et non pas finir le restant de ses jours en cellule bine que cela est ce qu'il mérite par vingt fois. Augustin est là, il est revenu, sa voix douce le perd un peu plus, il reste un instant dans sa cachette, essaye de recoller les morceaux de son cerveau. Que cherche t-il à faire en l'emmenant ici ? Pourquoi est ce qu'ils auraient besoin de remuer le couteau dans la plaie ? Il y a tellement d'endroits sur terre où ils auraient pu parler, pourquoi ici ? Alan fuit un instant le regard d'Augustin, cherche en lui la force de lui faire confiance. Il ne sera pas serein les premiers jours, il va devoir faire avec, Augustin.

Augustin n'a pas l'air menaçant, au contraire, il lui propose de le sortir de prison si cela doit de nouveau se répéter. Peut il de nouveau le croire ? Peut il de nouveau avoir foi en lui ? Lui qui a pourtant tout détruit de sa personne jusque dans ses plus sombres cauchemars. Instant de réflexion, reconsidère les mots d'Augustin, il désire le croire bien entendu. Ça fait quinze ans se répète t-il, alors qu'il s'en souvient comme si c'était la veille. Ça adouci les craintes, Alan décide de faire un effort.

Il se lève, finalement, sans même prend la peine d'épousseter son jean, soupire doucement et prend son sac des mains d'Augustin. Pas convaincu Alan, loin d'être satisfait de ce qu'il passe, mais il veut bien laisser une chance à l'expérience. « J'espère que tu sais ce que tu fais... » nullement agressif, seulement une réflexion faite à lui même, pensée tout haut. Alan suit Augustin pour sortir de la ruelle, et dès les premiers passants, Alan à tendance à baisser la tête pour que l'on ne voie pas son visage, ne jamais donner l'occasion à ces gens de détailler ses traits. Il suit Augustin à l'aveugle, ne regarde pas les rues, ne regarde rien d'autre que ses pieds qu foulent le sol. Cette terre qui l'a vu naître, grandir, celle qui le lie plus que tout à son dieu. Quelques minutes de marche, le temps de rattraper la course qu'Alan a entreprit plus tôt, en direction de leur hôtel sur la monté du Gourgillon, un hôtel qui n'a pas l'air d'en être un puisque ce n'est pas un gros bâtiment type ibis budget. Sans doute a t-il préféré la discrétion au reste, il rentre, l'intérieur est petit, mais les propriétaires sont présents, chaleureux. Le fait de ne plus être dans la rue rassure Alan, cependant il évite de parler à leurs hôtes, qu'ils ne regardent pas plus son visage dans le doute qu'ils aient vu son visage à la télévision et dans les journaux quand l'avis de recherche a été lancé.

Ils sont emmenés au travers de la traboule et ils se trouvent devant leur chambre. Ça ressemble davantage à une maison d'hôte qu'à un hôtel, et sa réflexion s'amplifie lorsqu'il découvre la chambre. Il ignorait que de genre d'endroit existait ici, chambre luxueuse, avec une terrasse et un jaccuzzi privatif, décoré visiblement pour accueillir des couples, une véritable bulle hors du temps et de l'espace. Alan observe, pantois, surpris, ils sont salués une dernière fois par l'hôte et Alan remarque le lit décoré de pétales de fleurs, du champagne dans un seau et deux verres qui les attendent. Qu'avait il donc derrière la tête à réserver un truc aussi romantique ? Jamais il n'a fait cela Alan et n'est pas certain de l'apprécier à sa juste valeur. Une fois enfermés tous les deux, dans cette chambre qui appelle au repos et à la débauche, Alan tourne le visage vers Augustin. « C'est pas trop mal » les battements d'angoisse du cœur cessent doucement, tout revient à la normale et il souffle doucement. Alan entreprend même d'observer les moindres recoins de la chambre jusqu'à la terrasse d'où ils ont une vue imprenable sur Lyon et la chaîne des Alpes plus loin. Il se souvient des quelques quartiers qu'il voit depuis ici, la nostalgie le rend au cœur. Il est rentré à la maison, et les larmes lui piquent le nez – émotion vive, de n'avoir jamais cru un jour revoir ces toits rougeoyants, ressentir cette chaleur sèche et typique de cet endroit de France. Alan se reprend et d'un geste invite Augustin à le rejoindre pour qu'il puisse lui aussi profiter de la vue. «  Juste pour ça, je te remercie » pouvoir la voir, Lyon, sans craindre qu'on le voit, sans que le passé le point du doigt. Ses mains viennent emprisonner le visage d'Alan, c'est un baiser qu'il lui offre, doux, sensuel, amoureux. Il doit s'arrêter pour ne pas déjà refaire battre son cœur à vive allure d'un désir mordant. Repose les bras sur la barrière en s'y appuyant des coudes «  C'est quoi le programme? »




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Lugdunon (Alan & Augustin) - Dim 13 Jan - 22:48


Alan & Augustin

get you home


Les secondes lui semblent durer une éternité, une éternité d’appréhension et de doute. Mais enfin Alan semble se calmer, son regard finit par retrouver le sien. Il n’a pas l’air rassuré, n’a pas l’air enchanté par ce qui lui est imposé mais au moins la trahison et la rancœur ne sont plus là. Augustin souffle discrètement, un poids se détache de sa poitrine et il respire de nouveau quand Alan se relève et reprend son sac en main. Les mots sont prononcés sans haine, mais leur force atteint tout de même Augustin en plein cœur. Moi aussi, Alan. Moi aussi je l’espère.

Ils remontent la rue dans l’autre sens sous le soleil doux du sud de la France, qui a réchauffé toute la journée la route sous leurs pieds, les murs des maisons qui les entourent. Le simple fait de marcher ici est agréable, le paysage est si différent de tout ce qu’on peut voir aux Etats-Unis, les rues n’ont pas la même saveur ancienne, pas le même charme, pas ce même côté chaleureux. Pourtant la promenade n’est pas si simple, surtout pour Alan qu’il sent tendu près de lui. Il marche tête baissée, rase les murs et n’est pas à l’aise à chaque fois qu’ils croisent un passant. Augustin répond aux quelques bonjour qu’on lui adresse, sourire contrit qu’il se force à adresser à ces inconnus polis. Il est tendu, par l’hybris, mais surtout par Alan qui l’inquiète. Il aimerait lui attraper la main pour le rassurer mais il ne se sent pas prêt à ce genre de choses encore, laisse Alan gérer ça lui-même sans qu’il n’en rajoute une couche, de peur de l’oppresser un peu plus.

Ils finissent par arriver à l’hôtel qui passerait pour une maison normale aux yeux de n’importe qui. Les hôtes les accueillent avec chaleur et gentillesse, Augustin leur rend leurs sourires et leur politesse. Il vérifie avec eux la réservation – la chambre Feuillette, il aurait aimé en avoir une plus grande mais il ne restait que celle là de libre – ainsi que les options, jette un coup d’œil un peu nerveux à Alan qui semble encore perturbé par les récents développements. La dame les guide à travers l’établissement jusqu’à leur chambre et les laisse entrer. Augustin reste deux minutes à la porte pour discuter avec elles des questions pratiques, récupère les clés et un petit dépliant présentant les offres proposées. Il la remercie et elle s’éclipse avec un clin d’œil complice adressé au banquier, dont les joues rosissent un peu alors que la porte se referme derrière elle. Il tourne la tête, regarde la chambre que Alan est déjà en train d’explorer. C’est comme sur les photos. Le lit king size, le jacuzzi et la terrasse avec vue sur la ville. Il observe les pétales de roses sur les draps d’un air absent, se demande à quoi il pensait quand il avait coché la case. Les yeux retrouvent la silhouette d’Alan plus loin sur la terrasse, attirés vers lui comme à un aimant, et la nervosité revient, accompagnée d’une vague d’affection qui transforme ses jambes en coton. C’est à lui qu’il pensait, bêtement, cette chaleur dans le cœur qui fait faire n’importe quoi. Comme réserver une chambre dans l’hôtel le plus romantique de Lyon. Il se racle la gorge à cette pensée, pose les clés et le dépliant sur une table de chevet devant lui avant de retirer sa veste qu’il pend à l’entrée. Le regard se reporte de nouveau sur Alan, qui se retourne et l’invite à le rejoindre. Augustin déglutit, cligne un peu des yeux et traverse la chambre, passe à côté du jacuzzi.

Le soleil est agréable sur sa peau, une caresse de bienvenue qu’il savoure. Il rejoint Alan et la vue lui coupe le souffle. Lyon. Ville lumière, ville splendide qu’il avait un jour crue sienne, qui avait fini par le rejeter. Il sait maintenant que la ville est plus forte, et c’est avec modestie qu’il se présente de nouveau à elle. Avec humilité, et un espoir nouveau qui se tourne vers lui, le remercie. Les mains touchent son visage, le baiser guérit l’appréhension et lui insuffle un apaisement inespéré. Tout va bien semble-t-il vouloir dire, et Augustin se force à ne pas penser au pour l’instant. Il voit dans les yeux de Alan toute l’émotion qu’être ici lui procure, et il passe les bras autour de son torse, se colle contre son dos, pose le menton sur son épaule. Ils font face à la vue, ensemble, font face à cet avenir plus qu’incertain qui se dessine devant eux. D’ailleurs, Alan demande à savoir le programme. « Il est encore tôt. On peut aller se promener, si tu veux, » commence-t-il, pas très emballé lui-même par l’idée mais souhaitant tout de même lui laisser le choix. L’hybris ne le bloque pas, mais il sent que ça tire un peu. De plus, il ne pense pas que Alan ait envie de ressortir de si tôt après ce qu’il vient de vivre. « Fourvière n’est pas très loin… Il doit y avoir des bus... » Proposition lancée sans grande conviction, plus pour tester, tâter le terrain en citant ce lieu si lourd de souvenirs pour eux. Il dépose un baiser dans son cou, puis repose les yeux sur les toits devant eux. « Sinon on peut rester ici profiter de.. » de toi, « de la chambre. On pourrait sortir se faire un restau ce soir si ça te dit. » Nouveau baiser chaste, il l’enlace un peu plus contre lui, respire son parfum à pleins poumons dans le creux de son cou. Il remonte ses lèvres le long du muscle puissant qui ressort là, trace un sillon de baisers jusqu’à arriver derrière l’oreille désormais dégagée de ses cheveux. « Deux jours. Deux jours sans te voir, Alan, » murmure-t-il bien qu’il n’y ait personne pour les entendre. Il sent une chaleur grisante lui inonder le ventre, une petite décharge de ce quelque chose si unique lui traverser la poitrine en pensant à ces dernières quarante-huit heures écoulées depuis ce soir au pub irlandais. Le déchirement. L’ivresse. La solitude. Les braises jamais éteintes qui lui taraudaient l’esprit. « J’ai cru devenir fou. »

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Lun 14 Jan - 17:59

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Lun 14 Jan - 22:53

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Lun 21 Jan - 8:44

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Jeu 24 Jan - 0:08

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Jeu 24 Jan - 16:08

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Mar 29 Jan - 0:41

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Dim 3 Fév - 14:50

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Dim 3 Fév - 18:05


Alan & Augustin

get you home




Ils sont détendus, enfin, tranquillement installés à deux dans ce cocon inespéré qu’Augustin appréhendait de réserver. Au final on dirait qu’il a bien fait. Il sourit doucement en sentant les lèvres d’Alan déposer un baiser sur son épaule, a encore du mal à réaliser qu’ils ont retrouvé ces gestes tendres et affectueux qui appartenaient encore à un passé révolu il y a quelques jours à peine. Bien qu’ils soient différents, ces gestes, ils n’ont pas la même saveur, pas la même portée. Les doutes existent toujours mais plus sur leur sincérité, les doutes aujourd’hui se portent sur l’avenir et leur capacité à laisser le passé derrière eux une bonne fois pour toutes. Plus sur les sentiments. Ceux-là, ils en sont certains désormais, car Augustin a enfin accepté de l’aimer. C’est assez étrange de se dire qu’il y a une heure ils étaient à Arcadia, ville en conflit, ville où leurs vies sont si différentes et pulsent à mille à l’heure, et que maintenant ils sont ici dans un petit nid douillet. Oh ce qui les attend dehors n’est pas tout rose car l’épreuve à Lyon ne se jouera pas à coups de poing ou au bout d’un canon, comme avant, ou comme à Arcadia où leurs familles font couler le sang. Ici leur combat se fera avec l’amertume des souvenirs et des plaies béantes qu’il s’apprête à ré-ouvrir ensemble, à affronter ensemble en essayant de ne pas se perdre en chemin.

Augustin acquiesce aux mots de Alan, comprend qu’il souhaite rester le plus discret possible. C’est son souhait à lui aussi, il s’est dit qu’en évitant les douanes ils passeraient inaperçus, et que quelques jours de présence à Lyon ne seraient pas suffisants pour que quelqu’un fasse le rapprochement. La ville est grande, les gens nombreux, et à cette période de l’année il doit y avoir des touristes. Il paraît que Lyon est plus attractive qu’à leur époque et plus portée sur le tourisme. Cependant il suffirait d’une seule personne qui ait les souvenirs coriaces et la mémoire des visages pour que tout tombe à l’eau. Augustin en est conscient mais il ne s’inquiète pas outre mesure : si cela devait arriver, il n’aurait qu’à ramener Alan ici en vitesse, et personne n’en saurait jamais rien. La police ne se mettrait pas à ratisser la ville pour retrouver un fugitif d’il y a quinze ans sur les simples dire d’un passant ou d’un commerçant… Ils ont bien d’autres chats à fouetter. En tout cas c’est ce qu’il se dit, Augustin. Mais pour Alan, se promener à visage découvert doit être une véritable torture. Il faudra qu’il soit encourageant avec lui, et patient. « D’accord, » répond-il tout en essayant de se remémorer les restaurants qu’il appréciait dans le Vieux Lyon. Il y a de bons petits bouchons traditionnels pour ceux qui connaissent bien le coin, qui ne paient pas de mine mais font de la véritable gastronomie locale. Songeur, il étudie diverses possibilités, le regard posé sur les bulles qui frémissent à la surface de l’eau, profitant des douces caresses sur le dos de sa main. Il y a un restaurant vraiment spécial parmi tous ceux qu’il avait l’habitude de fréquenter. Il faudra qu’il vérifie sur internet s’il est toujours ouvert.

Il relève les yeux sur Alan quand il s’inquiète de l’état de son dos, l’observe un instant avec un air neutre dans lequel pointe tout de même un soupçon de eh, tu vas pas me la faire. Il n’a pas oublié qu’il a éludé sa question sur les doigts. Orgasme ou pas, Augustin n’a pas une mémoire de poisson rouge. Il ne dit rien pour l’instant, sait à quel point ils sont tous les deux têtus et bornés, et se contente de lui répondre tranquillement. Il hausse les épaules, et se redresse un peu, étend ses bras contre le rebord et en passe un autour d’Alan. Ses doigts viennent tracer des dessins improvisés sur la peau de son épaule. « J’ai gagné en puissance depuis, je crois, » dit-il très honnêtement. Hermès prend de plus en plus de place dans son corps, dans son âme, mais il ne s’en plaint pas. Car ils ont toujours fonctionné ensemble, fusionné presque. Et après sa conversation avec Gisella, il est encore plus facile de se sentir à l’aise dans la peau du messager.  « Et puis j’ai bu un peu d’ambroisie avant de partir. » Coup de pouce non négligeable. L’avantage de ne plus avoir faim, c’est qu’ils peuvent très bien s’accoutumer aux heures de repas locales sans être déréglés. Pour le sommeil par contre, ça risque d’être différent. Il ouvre les paupières et regarde Alan, les yeux brillants. Il n’a pas prévu de se coucher tôt, de toutes manières. « Mais oui ça va, rien de bien méchant. La balade me fera du bien, ça va me déverrouiller. » Il a appris au fil des années que le pire est de rester inactif car c’est comme ça que la douleur empire. Parfois cependant, quand la douleur le terrasse au moindre de ses  mouvements, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire que de rester au lit. Depuis qu’il connaît Sybille c’est plus facile, mais le revers de la médaille est aussi qu’il fait moins face à son hybris par lui même. Augustin laisse ses doigts courir tranquillement sur la peau mouillée de Alan, détaille son visage du regard paisiblement. Le grain de sa peau, ce petit nez presque pointu qu’il aime mordiller, plus vraiment droit après une vie passée à se battre. Il se demande ce qu’il fait au Royaume. Les muscles qu’il redécouvre depuis leurs retrouvailles lui laissent à penser qu’il n’est pas un simple donneur d’ordres – ça n’a jamais été le genre d’Alan de toutes façons, il a toujours été incapable de tenir en place. Tout comme les marques et cicatrices sur son corps, celles qu’il ne reconnaît pas d’avant, celles qui ne sont pas de lui. Il doit avoir un rôle assez actif pour être encore au top comme ça physiquement, contrairement à lui qui ne bouge plus vraiment en dehors du golf hebdomadaire et de ses quelques séances de renforcement effectuées tranquillement chez lui. Il ne sort même pas courir, car il s’est acheté un tapis roulant qui doit servir trois fois par an.

Dans tous les cas, ce n’est pas Augustin qui va s’en plaindre, pas maintenant qu’il peut réclamer ce corps tant désiré à chaque instant. Il se tourne un peu, attrape la main de Alan dans la sienne, sous l’eau, l’autre toujours occupée à lui caresser l’épaule. « Tu ne m’as pas répondu, » lui dit-il d’une voix qu’il tente de faire douce bien que sérieuse, pour ne pas le braquer. Peut-être qu’il ne veut plus en parler, qu’il ne veut pas revenir là dessus, mais Augustin lui n’est pas prêt de lâcher l’affaire. Il n’accepte pas qu’on ait pu lui faire ça, c’est quelque chose qui dépasse toutes ses forces. Cependant l’heure n’est pas aux explications forcées car ce serait le meilleur moyen d’enterrer leur week-end dès le début. Il souhaite simplement savoir ce qu’il ressent. « J’ai bien compris que tu n’a pas envie de parler de ce qui s’est passé, » reprend-il en cherchant son regard. Il préfère être honnête avec lui, c’est comme ça qu’ils doivent fonctionner maintenant, il l’a compris. « ...et je vais le respecter. » Paroles raisonnables qui ne lui ressemblent pas, promesse qui lui coûte cher car elle va à l’encontre totale de ce que le pousse à faire son instinct. Mais il fait des efforts, pour lui. Les réponses il les aura autrement. « J’ai juste besoin de savoir si tu as mal, ce que tu ressens parce que… parce que... » Il bafouille un peu, trébuche sur les mots, le comble pour Augustin le baratineur et Hermès le beau parleur. « Eh bien parce que j’ai peur de te faire mal à un moment donné, sans le vouloir. » Parce qu’il ne le veut plus, non. Il ne veut plus lui faire de mal.

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Dim 10 Fév - 10:16



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Hermès ϟ  Bélénos .

Intentionnels, les gestes, dans la douceur et le respect. Ils n'ont pas connu cela, c'est différent de l'époque même où ils étaient en couple. Ça n'a pas la même intensité, ça n'a pas la même saveur. Ces doigts qui courent sur son épaule, ce regard dans le sien, rien ne laissait prédire que cela même imprimerait des décharges électriques sous l'épiderme. Parce que c'est lui qui les lui donne, parce qu'entre ses bras il a connu la parfaite extase et qu'il en rêve encore. C'est parfait, là juste là, simplement à profiter de ce que la vie leur permet ; et il remercie Augustin d'avoir pensé à ces lieux qui les enferme. Tandis que l'une de ses mains est liée à la sienne, l'autre caresse doucement l'intérieur de sa cuisse. Sans intentions particulières, juste une affection intime. Il l'écoute, bien entendu il a gagné en puissance depuis le temps, il doit être à un stade divin qu'Alan ne comprend pas encore mais il est content de voir que sa cohabitation avec Hermès se passe bien. Il lui a toujours collé à la peau, le roi des voleurs. Il lui laisse le temps de s'en remettre de toute façon, apprécier la chaleur du bain lui soulager le dos.

Et inversement Augustin revient sur cette question qu'Alan a choisit d'ignorer pour ne pas à avoir à revenir sur le sujet et surtout pas l'approfondir. Ses mains mutilées. Augustin déclare respecter son choix de ne rien dire, dévoile simplement une inquiétude par rapport à son état physique. Il sourit doucement, Alan, hausse les épaules. Il n'est pas une personne qui se plaint de ses blessures. Il a beau être trouillard comme un ourson, c'est un vrai roc quand il s'agit de blessures physiques. « Ça va t'en fais pas pour ça, je m'y habitue. Et c'est pas si douloureux que ça, avec l'ambroisie » Echo à ce qu'Augustin a dit,puisque lui aussi en a consommé pour anesthésier un peu la douleur. La cicatrisation prend du temps, mais il sent le progrès, il préfère se focalise là-dessus plutôt que sur l'intensité de la douleur qui elle, est devenue supportable. Il lui sourit, vole un baiser au bout de ses lèvres, histoire qu'il puisse être rassuré, tout va bien, tout doit continuer ainsi. Ils restent à paresser un moment, un long instant durant lequel Alan s'abandonne toujours un peu plus à lui, reste contre lui, profite de ces moments de paix en contraste avec la violence de leur vie.

Un moment plus tard alors qu'ils décident de sortir du Jacuzzi, Alan essuie le surplus d'eau sur sa peau et nu, se glisse entre les draps, réclame de nouveau la présence d'Augustin. Rien de plus charnel que leurs peaux simplement collées l'une contre l'autre, ils respirent, ensemble prennent conscience de ce qu'il se passe, et dans ce cocon loin du reste du monde s'assoupissent.

**

Les boutons de la chemise un à un, refermés, il en laisse juste deux ouverts sur le haut - éviter le côté trop strict et se sentir inconfortable. Dans le miroir il s'observe brièvement, avant de quitter la salle de bain et vérifier si Augustin est prêt aussi. Pour la première fois depuis longtemps ils vont sortir tous les deux, non pas se croiser au hasard, non pas se tomber dessus, sortir ensemble de manière intentionnelle en public, s'afficher. L'idée lui donne un peu le trac et il se répète dans l'esprit, qu'ici ils sont a 90% anonymes, ce qui est bien plus qu'à  Arcadia. Il ignore quel comportement adopter – est ce comme un rendez-vous galant ? Il n'est clairement pas une personne adepte de romantisme et cela a tendance à le mettre mal à l'aise. Mais il est content de pouvoir faire cela, il a longtemps rêvé de lyon, s'y balader dans les rues sans avoir peur. Aux côtés d'Augustin il saura mettre de côté cette peur et se détendre un peu. Alan prend place sur le lit, observe son amant se revêtir, couvrir cette peau qu'il a parcouru de ses lèvres, de sa langue. Des vêtements, qu'il lui arracherait volontiers encore, il lui fait toujours cet effet Augustin, insatiable, jamais il n'en aura assez de lui faire l'amour, de le sentir en pleine extase tandis qu'ils donnent le meilleur d'eux même pour s'arracher de tels râles de plaisir. Un orgasme qui lui reste encore dans le creux du ventre, ravive la flamme. Il reste pourtant tranquille, déglutit silencieusement et lorsque leurs regards se croisent de nouveau, il est surpris dans sa contemplation. Alan s'éclaircit la voix, toussote. « Bon on y va »

Ils sortent ensemble de l'établissement, de nouveau les senteurs typiques de la région lui reviennent dans la mémoire olfactive. La France a une odeur particulière, une odeur bien à elle, unique. Il observe le ciel doucement se couvrir de son crépuscule, les traces blanches nuageuses et d'avions dans le ciel, il inspire, lentement. Et ils descendent ensemble jusqu'au vieux quartier, marchant l'un à côté de l'autre. Alan se tait, se concentre pour ne pas paniquer une seconde fois. Dans quelques minutes ça ira mieux.





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Lugdunon (Alan & Augustin) - Dim 10 Fév - 10:21


Alan & Augustin

get you home




C’est un repos bien mérité qu’ils s’accordent, confortablement installés l’un contre l’autre. Augustin s’endort avec la tête d’Alan nichée dans le creux de son cou et c’est un sentiment de plénitude rassurante qui l’envahit, sensation inédite, bienvenue. Et dans ces instants hors du temps, hors de tout, il oublie toutes les difficultés, oublie tout de la réalité qui les ronge à l’extérieur. Le sommeil qui l’enveloppe se fait sans rêves, sain, réparateur. Enfin.



Il observe son reflet dans le miroir à la dérobée tout en boutonnant sa chemise, mais les yeux glissent rapidement sur la silhouette assise sur le lit derrière lui. Les pupilles se croisent, Augustin sait qu’il était en train de l’observer. Il maintient son regard, une lueur amusée dans le fond des yeux, ravi de capturer cet air rêveur sur le visage du gaulois, ravi de le surprendre en pleine admiration. Rien que ça, rien que le fait de le voir le regarder dans le miroir, imaginer ce à quoi il pense… rien que ça, ça lui retourne le ventre d’une façon pas déplaisante. Il adresse à Alan un petit sourire narquois, un brin salace en repensant à ce qu’ils ont fait, et bien sûr Alan détourne le regard, un peu gêné. Il est… si désirable quand son visage rosit comme ça, et Augustin finit de s’habiller, un air terriblement satisfait sur le visage. Oui Alan, on y va.

Ils sortent côte à côte, Augustin savoure la douceur de l’été français caresser sa peau. Les mains dans les poches, il marche, observe Alan de temps à autres. Il a l’air concentré sur ses pas, même s’il semble apprécier leur environnement qui est à la fois si familier et si différent. Ils descendent la longue montée en silence, empruntent cette route typique qui les mène jusqu’au Vieux Lyon. Les souvenirs reviennent à chaque pas, il se souvient avoir gravi cette pente avec son frère, quand ils étaient encore des ados qui se plaisaient à courir à droite à gauche, à explorer les moindres recoins de leur nouveau terrain de jeu. Avant d’avoir les mains salies, l’esprit avide et corrompu.

Ils arrivent en bas sans avoir dit un mot, les odeurs et ce qu’ils voient autour d’eux sont des informations bien trop prenantes pour qu’ils puissent songer à commenter quoi que ce soit. Augustin regarde Alan, sent qu’il est toujours tendu, particulièrement quand ils quittent l’escalier et rejoignent le trottoir, l’activité de la ville. Ils approchent du métro et c’est fou de revoir ces rues, cette chaussée, ces devantures. Des choses ont changé, c’est certain, mais tout est resté le même. Il lève les yeux sur la cathédrale St Jean qui se dresse un peu plus loin, déglutit en reconnaissant le moindre coin de mur, pose les yeux sur les pavés de la place qui se dessinent à une centaine de mètres d’eux. C’est indescriptible, cette émotion. L’appréhension, l’attente impatiente et à la fois angoissée de ré-emprunter ces rues, de se retrouver bientôt sur la place avec à droite la cathédrale et à gauche la vue sur Fourvière plus haut. Ils s’arrêtent un instant et Augustin observe Alan, incapable de lire ce qu’il ressent sur son visage, imaginant que c’est pareil pour lui, peut-être en pire. Il cligne des yeux, hésite un instant puis s’approche un peu, sort une main de sa poche qu’il tend presque timidement. Les regards s’interrogent, se caressent, dansent un instant dans l’indécision. Ils sont venus ensemble, pour eux, pour aller de l’avant. Les doigts se referment sur les siens et Augustin lâche un léger soupir, un peu rassuré. Il serre doucement la main dans la sienne, comme pour lui donner du courage, et ils reprennent la marche, sentent sous leur pieds le bitume laisser place aux pavés de la place St Jean.

C’est beau, ici, surtout à la tombée de la nuit, quand les lumières viennent relever la grâce de la bâtisse, illuminent la place et que Fourvière brille en haut de la colline, majestueuse, fière, si belle et pourtant porteuse d’une blessure à jamais ouverte. Ils observent autour d’eux, figés sur le parvis. Il n’y a pas grand monde, étonnamment. Des amoureux sont assis au pied de l’église, les terrasses des cafés et du premier bouchon de la rue sont remplies mais les passants se font en nombre raisonnable. L’atmosphère est apaisée, le brouhaha reste distant et lointain. Et pourtant le cœur bat à tout rompre, se serre, la nostalgie et une tristesse amère s’emparent de son esprit. La main chaude de Alan lui donne la force de regarder autour de lui sans se perdre déjà dans les regrets, et il détaille la devanture de la cathédrale, admire ses pierres et les statues qui ont été visiblement restaurées.  « Ils ont refait la cathédrale, tu as vu, » commente-t-il simplement, la voix rauque trahissant l’émotion qui lui agite le cœur, hésitant entre la joie de revoir ces lieux et l’envie de s’enfuir sur le champ. Tout est pareil, rien n’a changé. Ça a juste l’air plus neuf. La boutique de souvenirs est toujours à sa place, l’herboriste à côté est là aussi. Augustin fait un pas en avant, entraîne gentiment Alan à sa suite. Les regards se croisent, s’interrogent silencieusement, et ils avancent, s’engouffrent lentement dans la rue où autrefois il le fuyait, lui et ses hommes. Les pubs n’ont pas fermé boutique, de nouvelles devantures se dévoilent devant leurs yeux hébétés. Il ne lui lâche pas la main, ignore les regards parfois curieux des passants qui n’existent même pas à ses yeux. Il n’y a que la ville qu’il redécouvre, et Alan à côté de lui, les traboules qu’il reconnaît sur leur route.

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Dim 10 Fév - 10:42



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Hermès ϟ  Bélénos .

Il retrouve les odeurs caractéristiques du coin de cette ville, l'odeur de la cuisine, l'odeur fumée, et la descente se fait plus ou moins tranquillement. Il s'arrête à un niveau depuis lequel le panorama de la ville offre une spectacle jusqu'aux alpes, Alan remarque vite ces nouvelles tours qui n'existaient pas à l'époque, se demandent bien ce qu'elles sont, surtout qu'il s'agit du quartier où il résidait auparavant. Ça changé, ça a évolué et pourtant elle garde sa vieille âme ici dans le vieux quartier. Il se souvient alors, les mémoires se mettent en marche, ici se trouvent ses racines, ici se trouve sa famille. Il craignait de revenir, qu'on le reconnaisse, que sa propre ville le haïsse. Son visage passé aux informations comme un dangereux criminel, il n'imagine pas les reportages journalistes à son sujet qui ont dû raconter tout un tas de conneries sur son état psychologique, ceux qu'ils ont payé pour témoigner et le faire passer pour un psychopathe. Parce que meurtri par le décès de sa femme, il exécute et brûle volontairement une jeune fille. Ça lui fait mal, ça lui serre le cœur de savoir qu'on l'a traité comme un moins que rien, lui qui a voué sa vie à protéger les citoyens de ses rues. Tête basse, le regard détaille les pavés de la monté du Gourguillon, longue descente jusqu'au quartier de St jean, débouche sur des restaurants et des bars typiques. Théâtre de Guignol, restaurant le Soleil, la presse loto, et puis la marche jusque devant la cathédrale. Le cœur lourd, dans les talons, s'illumine par cette main tendue et rassurante. Il la saisit, s'y accroche comme un navire à son quai, s'amarre, s'échoue. Il serre ses doigts, le pas au rythme de celui d'Augustin qui est celui qui les guide dans ces ruelles jusqu'à la place devant la primatiale qui offre une vue depuis le bas sur la basilique symbolique de la ville des Lumières. Sous la protection de Marie, vêtue d'or, il se souvient des lumignons aux fenêtres les soirs du 8 Décembre pou renouveler les vœux faits à la sainte Mère depuis de nombreuses années. Il ne s'est jamais réellement intéressé à la culture de sa ville, mis à part ce qu'on lui a appris à l'école à propos des traditions et de la manière dont elle a été construite. En mémoire les amphithéâtres perchés là-haut et Bélénos au fond de lui qui à la fois frustré et heureux de reprendre contact avec sa terre natale, la capitale des trois Gaules.

Le gaulois qu'il est n'apprécie pas la vision de la basilique, aussi magnifique soit elle, quand l'on sait qu'ici avant cela était érigé le temple de Lug et qu'il a été détruit par les romains. Il y fait abstraction, se noie dans d'autres souvenirs bien moins agréables puisque c'est là haut qu'ils se sont téléportés – pour ne plus jamais revenir avait il songé à ce moment là. Et voilà, de longues années plus tard, il se trouvait là, les doigts liés à celui qui fut son pire ennemi. Celui qu'il a poursuivit dans les traboules de longues heures durant et lui il s'évaporait à le faire devenir fou. Quelle n'était pas sa surprise en découvrant ses dons de téléportation, alors il avait tout compris. Son regard se porte ensuite sur la cathédrale sur sa droite dont la façade immaculée est désormais bien plus attrayante bien qu'ayant perdu de son charme. Ils s'engouffrent dans la rue de St Jean, les bouchons fleurissent à droite et à gauche, d'anciennes boutiques qu'il reconnaît et d'autres plus nouvelles font tâche dans le décor. Il lève un peu la tête, reporte son regard profond sur celui d'Augustin quand il lui fait remarquer les changements de la primatiale de St Jean. « Oui, elle est belle comme cela. » Ni plus ni moins, Bélénos ne dira mot et n'exprimera point d'opinion sur la religion qui a décimé son peuple. ; Le monde évolue, il doit l'accepter, ils ont perdu face à eux et sont tombés dans l'oubli. Les quelques traces qu'il reste de leur civilisation reste gravée dans la roche, rares et pourtant présentes, témoignent des cultes faits au panthéon Gaulois. Lug notamment ici, mais les autres n'étaient pas oubliés. Belisama avait son culte, Bélénos et les autres aussi. Lugdunon ou  Lugdunum par les romain, sommeille dans les tréfonds pour toujours ; Il le sent sous ses pieds,c 'est une sensation familière, comme s'il pouvait entendre dans la résonance du sol les peuples gaulois du roi  Ateporamos livrant bataille contre l'envahisseur. « Tu sais que Lug est associé à Mercure, Hermès ? Tu as bien choisis ta ville.» Fin sourire au coin des lèvres, en creusant bien ils ont quelques points communs, peut être que leur rencontre n'était pas due au hasard, peut être que c'était écrit. La nuit rend le vieux lyon plus beau encore qu'il ne l'est, les pavés éclairés les bouchons pleins. Il ignore les traboules notifiées à leur passage par un encart «mémoires de lyon» il ne désire pas y retourner, pas maintenant, pas ces souvenirs. Les pas les mènent devant un restaurant pour le moins curieux, dont le décor les laissent pantois, mais le menu exposé dehors pousse la curiosité. « On va là ? » ? propose t-il, pas certain d'être adepte de la déco, mais rien de tel que de redécouvrir la cuisine de lyon par un bouchon original.





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Lugdunon (Alan & Augustin) - Mer 13 Fév - 15:00


Alan & Augustin

get you home




C’est étrange, comme sensation. Chaque pierre, chaque devanture changée ou identique, tout cela fait remonter des souvenirs plus ou moins heureux. Tous sous la même couleur de la mélancolie, une certaine nostalgie. De ce qu’il avait, de ce qu’il était. De ce qu’il a perdu. Et ce qu’il a gagné, à force de souffrance, de se noyer dans les cendres de ce qui était. Il caresse distraitement ces doigts entremêlés aux siens, se questionne sur ce qui aurait pu être, ne saurait dire s’il serait prêt à laisser cette chance qu’ils touchent du doigt s’envoler pour revenir en arrière. Il devrait certainement dire oui. Mais il n’en est pas sûr.

Un faible sourire étire ses lèvres à la remarque de Alan sur Lug, alors qu’il suivait des yeux la porte menant à une traboule désormais fermée. Il reporte son regard sur son compagnon, quelque peu amusé par l’anecdote. « Je ne savais pas, non. » Il ne s’est pas vraiment penché sur ces aspects-là de la mythologie. Celle de Bélénos lui est encore étrangère, bien qu’il ait fureté la page wikipédia ces derniers jours. Il sait simplement que Lugdunum viendrait du nom de ce dieu que Alan a cité, celui de la lumière. Il faudra qu’il lui pose des questions là-dessus. Mais pour l’instant, c’est surtout les bâtisses autour d’eux qui retiennent son attention. « On dirait que rien n’arrive par hasard, » commente-t-il simplement, adresse un sourire presque triste à Alan. Si la famiglia n’avait pas visé Lyon, si Maximilio n’avait pas été aussi ambitieux… Alan aurait encore sa famille. Il serait peut-être commissaire, avec une moustache, un peu bedonnant. L’idée l’amuse, il n’imagine pas cet homme au corps comme sculpté dans un bloc de marbre se laisser aller ainsi, mais qui sait ? Une vie bien rangée… un fils qui rentre au lycée. Comme Nina, quand elle l’a quitté. Le sourire s’efface, il détourne le regard, rattrapé par l’amertume et la culpabilité. Il ne doit pas penser à cela, pas alors qu’ils sont ici pour avancer. Mais peut-être que cela fait partie du processus à entamer.

Ils continuent d’avancer, arrivent devant un bouchon un peu spécial. Augustin ralentit le pas, sent que le regard d’Alan est attiré par la devanture originale. C’était là qu’il espérait l’emmener. Un petit bouchon tranquille, de qualité, où ils se sentiront à l’écart du monde. Alan le tire avec lui, détaille le menu, et Augustin sourit quand il lui propose d’entrer. Il ne dit rien, le couve d’un regard attendri, et acquiesce simplement. Ils poussent la porte et Augustin lâche les doigts de Alan à contrecœur pour s’avancer vers la caisse. Ils n’ont pas réservé, il espère qu’il y a encore de la place. Une demoiselle les accueille avec gentillesse, et coup de chance, ils sont là suffisamment tôt. Elle leur indique une petite table dans le coin de la salle, et Augustin est content de voir qu’ils auront même droit aux fauteuils qui ont l’air plus confortables que de simples chaises. C’est pas son dos qui dira non, même si le fait de marcher un peu l’a soulagé.

Ils s’installent, on leur apporte la carte et la serveuse leur demande s’ils désirent un apéritif. C’est du bon vin qu’elle leur propose, et Augustin questionne Alan du regard avant de commander un verre de blanc. Du Chardonnay. D’ici, pas importé. Il s’en pourlèche les babines d’avance, et la sensation est encore plus importante quand il parcourt la carte des yeux. « Mon dieu, regarde moi ça... » Il hausse les sourcils, conquis. « Des ravioles, des vraies. » Ça fait une éternité qu’il n’a pas goûté à ces merveilles. Il se souvient de la façon qu’elles ont de fondre sur la langue, quand elles sont bien préparées… Le reste du menu est tout aussi prometteur. Il risque d’avoir du mal à choisir… et finir par prendre la quenelle. Il se mord la lèvre et regarde Alan, laisse échapper un petit gémissement de bonheur à l’idée de manger ça. Un peu trop long pour de la simple nourriture, il espère un peu que ça le mette mal à l’aise sur son fauteuil, tant qu’à faire. « J’en bave déjà. » La serveuse passe, il l’alpague pour ne pas laisser à Alan le temps de s’en remettre. « Excusez moi ! Rajoutez-nous un pichet de Côtes du Rhône avec ça s’il vous plaît. » L’alcool ne fait plus d’effet, mais il n’empêche que le vin n’en reste pas moins bon.

On leur apporte leurs verres et Augustin le lève pour trinquer. Ils boivent en silence, et le banquier détaille son compagnon des yeux. Alors qu’il s’apprêtait à parler, la serveuse passe pour prendre les commandes, dépose le pichet de vin rouge sur la table. Ravioles pour lui, une quenelle, et la tarte au citron meringuée. Alan donne sa commande à la suite et puis la serveuse repart, les laissant de nouveau seuls. Il n’y a pas grand monde encore, une autre table de quatre est pleine et les gens discutent tranquillement, dans une langue que Augustin ne reconnaît pas. Touristes, comme eux. Presque.

Il reprend son observation silencieuse, boit une gorgée de blanc. Se laisse aller sur le dossier de sa chaise. « Comment tu te sens ? » La question lui échappe, mais il a besoin de la poser. De savoir où il se trouve, savoir ce qu’il ressent. C’est une situation qu’il ne maîtrise pas, dont il ne comprend pas encore les tenants et aboutissants. Il ne sait pas ce que ce séjour va leur apporter. Il n’en sait rien. Simplement qu’ils doivent en passer par là s’ils veulent espérer avancer, quelle que soit la direction qu’ils prendront.

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Jeu 14 Fév - 10:58



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Alan se sent rassuré de se retrouver à l'intérieur plutôt qu'à découvert dans la rue. Néanmoins il reste caché derrière Augustin dans un réflexe qu'il ne maîtrise pas encore totalement. Il croise le regard de la serveuse, tourne la tête en prétextant observer la salle. Décorée de manière étrange, comme on ne verrait nul part ailleurs. Rien n'est dans le même contexte et pourtant tout s'assemble parfaitement. Les couleurs, les matériaux, c'est baroque, kitsch, moderne, surprenant. Alan ne connaissait pas cet endroit mais en termes de bouchons et spécialités d'ici ils doivent être sacrément bien réputés sir le logo RPPP est affiché à l'entrée. Ils sont installés, confortablement et Alan retire sa veste après avoir pris place et observé encore les alentours.Craintif encore, seulement rassuré par la présence d'Augustin. Ce dernier s'extasie et bave d'avance sur le menu proposé, il est vrai qu'Alan n'a pas vu ces noms là depuis bien des années, tellement qu'il ne se souvient plus du goût, se souvient juste qu'il adorait tout ce que l'on propose ici. Du basique, traditionnel, mais toujours délicieux. Alan étire un fin sourire à la réaction un peu trop enjouée d'Augustin. Pour peu ça l'aurait fait rougir, c'est sans doute le cas alors il remonte un peu plus le menu sur son visage comme pour cacher cette réaction. La pudeur est de mise, parfois, malgré ce qu'ils on partagé, ils se ré apprivoisent doucement et avait presque omis qu'Augustin est du genre à s'exprimer facilement, à avoir le sous-entendu facile. Apéritif  commandé, un bon côtes-du-Rhône comme il n'en a pas savouré depuis des années. Et le corps du divin ne perçoit plus cette ivresse, pour autant le goût reste le même. Il adresse un sourire à Augustin quand ils trinquent, les yeux dans les yeux, réalise ce qu'il est en train de se passer, ça lui réchauffe le cœur, ça dénoue les tensions de ses épaules petit à petit.

Commande passée, cervelle de canut, tablier de sapeur, tarte à la praline, un gros classique d'ici, mais ça ne l'empêchera pas de piquer dans l'assiette de son compagnon pour se remémorer le doux goût de la cuisine Lyonnaise. L'ambiance est chaleureuse quand la serveuse s'en va, ils se retrouvent de nouveau tous les deux. Silence qui revient, doucement perturbé par les conversations des étrangers, Alan reporte son regard sur Augustin, l'observe un instant dans les yeux. Il le connaît bien, à force, quoi qu'il n'est plus le même qu'en Argentine, bien plus silencieux, davantage renfermé. Pour autant les expression de son visage ne montrent bientôt plus de crainte ou d'anxiété, juste de la curiosité. Il vient néanmoins lui demander comment il se sent, Alan apprécie, hésite à lui répondre machinalement pour ne pas avoir à développer mais s'il désire qu'entre eux la confiance et l'honnêteté soit de mise, il se doit de faire un effort. Maintenant comment mettre des mots dessus ?

« Ça va...C'est juste...étrange. » Un dernier regard sur le côté au travers de la grande fenêtre donnant sur l'extérieur, la rue piétonne, où l'on ne voit défiler que des touristes. C'est vrai qu'ils peuvent se fondre assez facilement, c'est une grande ville. Mais son visage est passé à la télévision, certains s'en souviennent forcément non ? D'autant plus qu'il a dû être dit qu'on a pas retrouvé le coupable. Ça ira mieux dans quelques jours, s'il ne se passe rien. En attendant il se redresse, expire longuement et s'aventure à glisser sa main dans celle d'Augustin, cherche cette force qu'il lui inspire. Il la serre, se concentre sur lui et tente d'oublier le reste. Pourtant il sait que le moment des explication finira par arriver, ils doivent jouer carte sur table, tout se dire parce que ce bonheur là c'est le même qu'ils ont connu en Argentine, fragile, c'est un voile qui recouvre la vérité. Qu'est ce que l'un attend de l'autre ? Alan n'ose commencer cette discussion, de peur de détruire encore et pourtant a bien conscience d'une échéance liée à leurs frustrations respectives du passé. « Tant que tu es là, ça ira. » C'est la vérité, d'une part parce qu'il sera le seul à pouvoir l'emmener loin mais il est aussi le seul qui peut désamorcer le mal-être dont il est victime depuis la mort de son ex-femme et son fils. « Et toi comment tu te sens ? »





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Lugdunon (Alan & Augustin) - Jeu 14 Fév - 17:23


Alan & Augustin

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Étrange, oui, c’est le mot. Augustin acquiesce doucement, signe qu’il partage cette difficulté à vraiment mettre le doigt sur ce qu’il ressent, encouragement aussi à développer s’il s’en sent capable. Il suit son regard qui se perd un instant sur la fenêtre avant de retrouver les traits de son visage qui reflètent bien cette confusion. Les émotions s’entremêlent, malaise d’être de retour sur les terres de leur malheur, bonheur de retrouver ces lieux qu’ils ont pourtant aimé chacun de leur côté, chacun de leur façon. Il sait quelle affection Alan a pour la ville qui l’a vu naître. Augustin lui a appris à l’aimer, à la considérer comme sienne. La peur d’être démasqué doit enserrer le cœur d’Alan, mais c’est celui de Augustin qui manque un battement lorsqu’il vient prendre sa main dans la sienne. C’est vrai, alors. Cette affection. Il la recherche, il en a besoin. Une douce chaleur lui inonde le torse quand il parle de nouveau, affirme que sa présence lui est nécessaire. Il déglutit, faisant face à une émotion qu’il a encore du mal à décrire, à appréhender. Ça le touche. Plus qu’il ne pourrait l’avouer. Petit sourire qu’il lui adresse, incapable de répondre par les mots, il serre doucement ces doigts qui ont réclamé les siens. Comme pour le rassurer, lui dire qu’il ne l’abandonnera pas. Pas cette fois.

La question est retournée, et il se racle la gorge pour faire passer la boule qui était bloquée là. De l’affection. La culpabilité. « Ça va. » Affirmation sur un ton qui ne trompe personne. C’est un petit ça va. Il ne sait juste pas comment développer, lui non plus, mais sait qu’il doit essayer, chercher les mots. Il veut faire l’effort, veut se donner toutes les chances d’y arriver cette fois. De lui parler, de l’écouter. Ils doivent réussir à communiquer. « Je suis content de revoir la ville, » commence-t-il, ne sait pas trop jusqu’où il peut aller, si tôt après leur retour. « Mais, je... » Il baisse les yeux, regarde leurs mains liées. Caresse du pouce ses phalanges. Il ne doit pas hésiter. Il le sait. Le regard se relève, passe sur le visage attentif de Alan avant de jeter un coup d’œil sur la rue, au-dehors. « C’est dur. Les souvenirs. » Il précise, les mots sortent difficilement, sans réel lien entre eux. Il sait que Alan comprend. « Les... regrets. »

Il ose retrouver son regard, esquisse un faible sourire triste. Il y a un silence, alors que le cerveau tourne, cogite, il y a tant de choses qu’il voudrait dire mais il ne sait pas par où commencer, perdu, incapable de savoir dans quelle direction aller. Ils ont le temps. Ils vont se l’accorder. Augustin boit une gorgée de vin, se laisse quelques secondes pour réfléchir. La main n’a pas lâché celle d’Alan, et il relève les yeux vers lui. « J’ai envie de pouvoir profiter avec toi. Sans toute cette... » Il fait un geste un peu vague, sans réelle signification, un geste qui indique quelque chose qui viendrait du cœur, des tripes. Il ne sait pas. « Culpabilité. » Le mot est lâché, car c’est ce qu’il ressent avant tout désormais, avant la rancœur, avant la haine. L’impression d’avoir tout gâché. Quand il pensait n’avoir réclamé que justice, il avait en fait commis l’irréparable.

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Jeu 14 Fév - 20:02



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Hermès ϟ  Bélénos .

Les sentiments sont forts, Alan le ressent et espère qu'Augustin le perçoit aussi, par les gestes par les quelques mots qu'il ose adresser. Il saisit maintenant bien pourquoi revenir ici était indispensable ; pour qu'ils puissent s'expliquer, pardonner, accepter et revenir à Arcadia en étant deux hommes différents, en ayant plus cette ville en horreur tout comme en nostalgie. Alan a beaucoup laissé derrière lui, et pour rien au monde il serait revenu là, mais ce retour aux sources est finalement pas si désagréable, ça aide quelque part, c'est une thérapie qu'ils font ensemble. Question retournée à son interlocuteur, Augustin semble avoir autant de mal que lui à mettre des mots sur ses ressentis mais fait de son mieux et Alan salue son courage, ça le conforte dans l'idée que cette fois c'est bon.

Mains serrées, liées, ils décident depuis ce jour là de se faire confiance, réelle volonté de changer les choses, ce qui ravi Alan et semble aussi convenir à Augustin. Il est content qu'il puisse lui demander comment il se sent mais aussi qu'il soit d'accord à entendre ses réponses. Cela doit se ressentir dan sa voix, l'anxiété latente et les cauchemars encore dans le coin de l'esprit, la peur que tout e recommence de nouveau. Pour cela ils doivent le jouer autrement, arranger et tout réparer avant de tout briser de nouveau. Augustin fait preuve d'honnêteté dans ses réponses bien que réside l'appréhension. Sans trop vouloir appuyer sur ses blessures mais dans un réflexe, Alan serre aussi sa main dans cette d'Augustin, comme pour l'encourager et lui signifier qu'il apprécie qu'il lui dise ce qu'il ressente. Ils sont pareil tous les deux, au même stade, quoi qu'Alan soit sans aucun doute le plus expressif des deux. Des souvenirs, des regrets et pour finir l'envie de profiter sans avoir autour du cœur cette lourde culpabilité qui le suit depuis des années.« Moi aussi. » le rassure t-il. Puisqu'ils sont deux, puisqu'ils ont envie d'avancer ensemble et ont choisi de se faire confiance. C'est possible, Alan a envie d'y croire et avec son aide seulement il sait qu'il peut y parvenir. « Il va falloir qu'on en parle, qu'on reprenne depuis le début. Ta version et ma version.» La seule manière de voir et de comprendre pourquoi cette haine c'est de repasser l'histoire depuis le début, avec les détails qui fachent et qui feront serrer les mâchoires.

Alan se sent prêt à repasser en vue l'assassinat de sa femme sans utiliser son couteau de table pour menacer Augustin. Même si le deuil est encore lourd à porter, il est prêt à les laisser partir et à se dire qu'il n'aurait rien pu faire de plus, que malheureusement le destin l'a voulu de cette manière. « On peut y arriver, il faut juste accepter de mêler nos deux versions. » C'est loin d'être le style d'Alan d'être aussi optimiste, lui qui a attenté à sa vie plus d'une fois et dont la dernière remonte tout juste à deux jours. S'il a accepté cette dernière chance, ils doivent l'utiliser à fond, ne rien perdre de vue, de ce qu'ils ont voulu construire, de leur amour qui a toujours tout fait pour les rattraper. « Si tu es d'accord, si tu es prêt. » Ils ne sont pas obligés de faire ça tout de suite, mais Augustin doit se douter que le malaise persistera tant qu'ils n'y vont pas franchement et que profiter sera dur tant que dans un camp comme dans l'autre les questions seront laissées sans réponses.





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Lugdunon (Alan & Augustin) - Jeu 14 Fév - 22:29


Alan & Augustin

get you home




Il sent la pression encourageante sur ses doigts, et ça le rassure un peu. C’est idiot, mais ça le rassure. Comme si tout ce qu’il pourrait dire sera entendu, et pas jugé. Il regarde Alan, essaie de deviner à travers ces pupilles sombres ce qui se trame dans sa tête. Pourrait-il réellement faire ça ? Ne pas le juger ? Ne pas le condamner, comme il l’a fait tout ce temps ? Et lui-même, y parviendrait-il, alors qu’ici l’ombre de Nina les suit encore plus qu’avant ? Il l’espère, c’est ce qu’il est venu chercher en venant dans cette ville avec lui. Il l’espère, mais ça l’effraie. Il veut y croire, mais au fond de lui il a toujours cette appréhension, cette certitude que c’est enterré avant même d’avoir pu commencer. Il expire longuement, presque un soupir. Alan parle et capte son regard, son attention. Ses mots sont optimistes et encourageants, son ton un appel à la motivation. Ce n’est pas habituel chez lui, pas de ce qu’il peut se rappeler du Alan qu’il a connu. Mais c’était de sa faute s’il était devenu comme ça, après tout. Il se souvient d’un jeune homme lumineux, rayonnant, en Argentine, quand leurs projets prenaient vie et que leur amour naissait. Alors que l’avenir pouvait leur paraître parfois prometteur. Il se souvient de son enthousiasme, de son envie d’y croire ; avant que la tempête ne revienne et emporte avec elle toute traces d’espoir.

Alan comprend, il partage ces sentiments lui aussi. Aucune façon de savoir s’ils sont identiques, certainement pas. Il y a des nuances personnelles dans cette tragédie qu’ils ont écrite à deux. A deux, oui, et c’est à deux qu’ils tourneront la page. C’est ce qu’Alan dit, ce qu’il encourage. Augustin hoche la tête, repose les yeux sur leurs mains liées, regarde un peu son verre, s’y perd en réflexion. Il sait qu’il a raison. Ils faut qu’ils repassent tout cela ensemble, qu’ils en parlent. Qu’ils puissent évoquer leurs douleurs et leurs regrets sans se jeter à la gorge l’un de l’autre, ce qu’ils n’ont jamais pu faire auparavant. C’est juste que… c’est encore si brûlant. Les plaies à vif, revenues au berceau de leurs origines. Il ne dit rien pendant quelques secondes, analyse le verre de vin qu’il fait tourner entre ses doigts comme s’il espérait y trouver des réponses à ses questions. « Tu as raison. » C’est vrai. Il l’a voulu, il a fait le premier pas en réservant cet hôtel, en préparant ce voyage. Un pas osé, risqué. Il n’y avait qu’à voir la réaction de peur qu’avait eue Alan, mais au final c’était la seule solution et il s’en était rendu compte. Maintenant qu’ils y sont, pourtant, il hésite. Il n’est pas sûr d’y arriver, mais il le veut.

Les yeux retrouvent leurs jumeaux, aussi sombres, aussi tourmentés. « Maintenant ? » demande-t-il d’une voix un peu plus basse, ne peut s’empêcher de le dire, tel un enfant hésitant. Il se redresse dans son fauteuil, se racle la gorge une nouvelle fois. La volonté d’Alan lui donne envie de passer par-dessus ces doutes, lui donne envie de se donner, de lui donner le meilleur de lui-même. « D’accord, » finit-il par accepter avec un geste de la tête un peu digne. Comme pour reprendre contenance. Le pouce reprend ses caresses timides, et sous la table un genou s’agite un peu nerveusement. Il tente de sourire, tout de même, voulant montrer à Alan qu’il le suit, qu’il est avec lui. « Tu… Tu veux commencer ? » Il ne sait pas comment faire, en fait. Par où commencer, sans replonger dans ce cycle infernal des accusations. Il ne peut pas commencer. Car c’est lui qui a fauté.

Pour la première fois, il a besoin que Alan prenne les commandes. Il a besoin de le suivre, a besoin qu’il le guide. Les doigts se resserrent un peu plus. Il ne lui dit pas, ne sait pas comment lui expliquer. Il déglutit, espère qu’il le comprendra dans son regard qui appelle à l’aide autant qu’il le peut.

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Jeu 14 Fév - 23:23



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Ça tressaute dans la voix, le moment des explications venus, avant d'entamer ce premier dîner qui marquera leur histoire d'une pierre blanche. Il est d'accord pour le faire, là, Alan inspire, essaye de ne pas fuir ces responsabilités là, parce que c'est une discussion qu'il rêvait d'avoir sans qu'il y ait de conflit. Mais c'est encore fragile, il le sait, peut être qu'il n'acceptera pas sa version des faits, peut être qu'il le traitera de menteur.« D'accord. » Puisque c'est lui qui commence, il faut qu'il choisisse bien ses mots. Comment commencer ? Comment raconter les faits ? Peut être remettre le contexte en place. « J'étais un flic rien de plus ordinaire, mais j'avais vite évolué et j'ai intégré l'équipe en charge des affaires dont on accusait ta famille. Les vols mystérieux, importants, sans la moindre trace. Maintenant je sais comment tu fais mais à ce moment là ça avait été un vrai casse-tête. » La téléportation, mais lui à cet âge là ne se voyait même pas comme un dieu malgré ses capacités.


« J'ai remplacé un de mes collègues en montant les échelons plus tard et j'ai fini en charge de l'affaire, du coup c'est moi que la presse interrogeait quand il fallait donner des explications. » Il était fier de lui-même à l'époque d'avoir pu faire ses preuves aussi vite et de pouvoir offrir une vie confortable à sa compagne et leur nouveau né. Maxime, la plus belle chose de sa vie, il en avait été complètement amoureux dès sa naissance, un vrai papa poule. Ça le motivait de nettoyer la ville pour permettre a Maxime de grandir dans un endroit sain.« On vous a coincé, ce jour là tout le monde a fini en garde à vue sauf un évidemment, toi. » Bonne prise, ça avait été un jour de victoire à la base, et pendant qu'Alan s'occupait de préparer leurs entrées en prison, Benicio se faisait interroger. Là le drame a eu lieu. « Et si tu avais été là, ce que tu aurais pu voir c'est qu'un de mes collègues a fait le coq devant ton frère pendant son interrogatoire, qui a répliqué comme on voulait des infos sur toi et qu'il a tout fait pour le mettre hors de ses gonds. Ils étaient deux avec lui, dans la salle, ils l'ont battu à mort. » Vision d'horreur quand il a fallu faire appel aux services de morgue pour emmener le corps puis nettoyer tout cela. Dépité Alan, une poignée d'entre eux étaient choqués, pendant que les autres argumentaient leur innocence.« Je suppose que c'est toutes ces années de traque et de frustration qu'ils ont passé dans les coups. J'ai voulu faire une procédure de poursuite pour ces deux là mais ils ont eu main mise sur les vidéos et ont effacé les preuves, plaidant la légitime défense et il n'y a pas eu de plainte, l'affaire a vite été classée. » Ça n'excuse rien la frustration, il l'a compris après, Alan. Il est devenu comme ces types qui ont tué Benicio par la suite, il le regrette, lourdement. « Je n'ai pas apprécié leur manière de travailler, j'ai dissocié l'équipe pour t'attraper. » Et deux mois après c'est sa femme qu'il a retrouvée baignant dans son sang sur le bitume du supermarché. Elle tenait leur petit avec un porte bébé, a eu tout juste le réflexe de mettre les mains sur lui en croyant pouvoir le protéger. Pareil pour lui, le corps criblé de balles, inanimé. Alan inspire, longuement, le cœur qui semble s'être arrêté sous la douleur du souvenir. Se souvient qu'ils sont là pour avancer. « Quand...J'ai compris que c'était toi pour Cassandra et Maxime, j'ai cherché à te retrouver comme l'affaire avait été classée sans preuves. Faire justice moi-même c'est ce que je voulais et puis de toute façon j'avais démissionné après ça. J'ai trouvé ton adresse, mais il n'avait jamais été mentionnée d'une jeune Esposito vivant dans cet appartement. Mon plan avait été de brûler ton appartement en te faisant prisonnier dedans.»Il lâche la main d'Augustin, ne sait pas s'il supportera ou acceptera ces explications là pour Nina. Autant Benicio il est certain de s'en déresponsabiliser, mais pour elle, il est totalement fautif. « J'ai su aux informations après l'enquête qu'elle se trouvait dans l'appartement et qu'elle est morte. » inutile de raconter combien de fois il a tenté de se suicider et qu'elle ne le laissait pas partir. « Je regrette, j'aurais pas foutu le feu si j'avais su qu'elle était là ta petite. » Larmes qui montent dans les yeux, l'amertume et la culpabilité marque son visage depuis des années. C'est ce visage là depuis ce jour, qui n'a pas changé, il porte ce poids tel un cancer. « Je te demande pardon pour le mal que j'ai pu te causer, si je pouvais revenir en arrière, y laisser ma vie plutôt que la sienne, je le ferai. » Perdu, désespéré, inutile de justifier l'état second dans lequel il se trouvait, l'envie de vengeance plus forte que tout.





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Lugdunon (Alan & Augustin) - Ven 15 Fév - 1:23


Alan & Augustin

get you home




L’accord passe entre eux, et Alan inspire. Se jette à l’eau. Augustin sent que tout ralentit alors, comme si le temps s’arrêtait pour leur laisser la place, leur laisser de l’espace. Son cœur aussi bat moins vite, appréhende, c’est un instant crucial. Alan parle, rouvre les vannes de cette histoire qui les consume à petit feu, il s’expose et ne recule pas, courageux, il ose mettre les mots et tout reprendre, expliquer ses ressentis. Augustin déglutit, ne dit rien, ne le lâche pas des yeux, observe son visage marqué par la nervosité et ces émotions si difficiles à contenir. Il serre les dents quand il évoque Benicio et les circonstances de sa mort, cligne des yeux et lutte pour ne pas détourner le regard, lutte contre cette tristesse et cette rancœur qui gronde encore au fond de lui, cette envie de blâmer alors qu’il sait que c’est vain, que c’est inutile. Il doit entendre ses mots, doit essayer de se mettre à sa place, de comprendre sa version des faits. C’est difficile, mais nécessaire, et il écoute, le laisse continuer son histoire. Qu’il connaît, par morceaux, mais qu’il entend entièrement pour la première fois de cette façon.

Il baisse le regard quand il parle de Maxime et Cassandra, les remords l’accablent et il revoit très clairement l’image dans son esprit, instant gravé à jamais dans sa mémoire. Il la revoit sortir du magasin, marcher sans savoir ce qui l’attendait. Il revoit son arme pointée sur elle sans aucune autre forme de procès, sans aucun doutes sur ce qu’il avait à faire. Il avait tiré. Sans scrupules. Pour Benicio. Pour rien, sait-il, désormais.

Puis vient Nina, et l’émotion est palpable dans sa voix, Alan ne le regarde pas, lâche sa main. Ses mots sont douloureux à prononcer, il le sent et Augustin l’observe, une tristesse infinie dans le regard. Nina. La perle de sa vie, la seule chose bien qu’il ait jamais faite en ce monde. Elle était toute sa vie. Et il sait, il sait que c’était pareil pour Alan. Qu’il lui avait tout pris. Il entend ses explications, les as entendues des dizaines de fois déjà mais ça ne suffisait pas. Il sait qu’il a voulu mourir, il le lui demandait même, il l’a encore fait au cours du mois passé. Nina ne l’a jamais lâché. Il ne manque pas les larmes qui pointent dans les yeux de Alan et ça lui broie le cœur, il serre les mâchoires car il est loin d’avoir fait le deuil, loin d’avoir pardonné. Mais ce n’est pas Alan qu’il doit pardonner. Il retire sa main de la table dans un geste inconscient, les rejoint sur ses cuisses sous couvert de la table, comme pour se préserver.

Les mots qui suivent ont l’effet d’un verre d’eau en pleine figure, le réveillent de sa descente aux enfers. Il détaille le visage de celui qu’il sait aimer maintenant, émotion qu’il ne peut pourtant accepter tant qu’il n’aura pas pu le dissocier de tous ces malheurs qu’ils se sont infligés. Les secondes passent alors que les excuses planent entre eux, et cette fois c’est certain, le temps s’arrête. Tout est figé, il n’y a plus que ces deux yeux pleins de larmes, suppliants, et les siens qui renvoient une image de désolation qu’il ne peut pas masquer. Ils ont leurs fautes. Lui plus qu’Alan, mais il ne peut effacer douze ans de haine d’un seul coup. Il avait besoin de ça, besoin d’entendre ce qu’il avait à dire, ce qu’il avait ressenti sans se brûler, besoin d’entendre ce pardon lui être demandé. Besoin de savoir qu’il reconnaissait lui avoir fait du mal, lui aussi. Au-delà de Nina. Il a souffert, lui aussi.

Augustin cligne des yeux encore, sent qu’ils picotent. Secs, pourtant, mais les émotions se bousculent et son cœur bat la chamade. Perdu dans ce regard qui l’émeut, il ne sait pas quoi répondre, quoi dire, mais sait qu’il doit faire un pas vers lui, à son tour. « Alan... » Le prénom est presque murmuré, soufflé sans vraiment qu’il ne puisse en décider, sans qu’il ne puisse le retenir. Nouveau silence, il l’observe, le cerveau qui tourne mais il ne sait pas  ce qu’il doit dire. Un pardon est-il possible, après tout ce sang versé ? Peuvent-ils vraiment le faire, et le penser ? « Je sais, » répond-il alors, doucement. Il sait qu’il donnerait sa vie pour défaire ses actions. Il sait qu’il lui rendrait Nina s’il le pouvait. Il ne sait pas s’il peut pardonner, mais il peut l’accepter, maintenant. Pour lui. Pour elle.

Mû par une envie de le rassurer, malgré la difficulté des émotions qui s’entrechoquent en lui, il vient rechercher sa main, y appose une pression comme pour le remercier silencieusement. Avant de se retirer à son tour, conscient que maintenant qu’Alan a ouvert la marche, c’est à lui de rendre la pareille. Il baisse les yeux, s’intéresse à la serviette pliée devant lui qu’il triture du bout de son couteau. « Je… Je suis arrivé à Lyon à treize ans, » commence-t-il, sans savoir vraiment où il s’en va avec cette histoire. Un retour aux sources peut-être, tout comme ce qu’ils ont fait en venant à Lyon pour enfin avoir cette conversation qui leur manquait cruellement. « Tu connais l’histoire de ma famille, » ajoute-t-il avec un sourire amer. Il l’a dit, il a longtemps enquêté sur eux. Trafic de drogues, objets volés, braquages. Un business bien connu mais la police n’avait jamais de preuves. Jusqu’à ce qu’ils arrêtent Benicio. « Je n’ai jamais connu rien d’autre que ce monde-là, » explique-t-il, évitant toujours soigneusement le regard de Alan. Il n’essaie pas de se dédouaner, simplement de lui faire voir le monde depuis son regard à lui. « Benicio était mon tout. Mon repère. Le perdre, c’était… J’ai… je n’ai pas été lucide. Pas cohérent. » Il ose relever les yeux, juste un instant. Il sait ce qu’en pense Alan, il le lui a craché au visage ce soir là dans cet hôtel miteux de Delray. Il ne cherche pas le pardon, pour ce qu’il a fait. Il sait que c’est vain. « J’ai cherché un coupable, j’en devenais dingue. Je… j’ai voulu te faire aussi mal que ce que je ressentais. C’était… » Stupide. Une erreur. La pire possible, la pire imaginable. Il a du mal à croire qu’il a pu briser cet homme en face de lui, alors qu’il a fait son possible pour rendre justice, malgré son impuissance. Savoir que les coupables sont encore dehors, là, c’est presque trop à accepter.

C’est cet instant que choisit la serveur pour leur apporter l’entrée, les surprenant en les faisant revenir brutalement à la réalité. Augustin lève les yeux, improvise un sourire qu’il est très loin de pouvoir rendre crédible. Ils la remercient, elle les laisse tranquilles et le silence retombe comme un soufflé, tandis qu’ils regardent leurs assiettes comme si elles étaient remplie de nourriture extra-terrestre. Augustin croise le regard de Alan, hésite. C’est chaud, mais il ne peut pas s’arrêter maintenant qu’il a commencé. Ou il n’est pas sûr de pouvoir reprendre. Il cligne des yeux, se redresse dans le fauteuil et pose les coudes sur la table. Cette fois il regarde Alan en face.

« Je sais que j’ai brisé ta vie ce jour là. » Il n’a pas ressenti de culpabilité pendant de longues années. Il s’était vengé, persuadé d’avoir fait ce qu’il avait à faire. Et puis Alan avait creusé son trou dans sa vie, s’était immiscé sous sa peau. Impossible de s’en défaire après ça. « J’en suis désolé. » Il baisse les yeux à ces mots, car c’est trop. Trop difficile de supporter son regard, de savoir à quel point c’est douloureux. Irréparable. En condamnant Alan ce jour là, il avait condamné Nina. « J’aimerais revenir en arrière, moi aussi. » Qu’aurait-il fait, alors ? Sûrement cherché une autre vengeance. Sûrement… Il enchaîne, ne doit pas s’arrêter, ressent le besoin de continuer. « Je ne pensais pas que tu me retrouverais. J’étais trop arrogant pour ça. » Un rire d’auto-dérision, rien de joyeux. De l’amertume. « Je ne t’en ai même pas voulu, tu sais. Sur le coup. Quand elle est… morte, j’ai sombré, j’ai accepté mon sort, me disant que c’était mérité… pour ton gamin. » Il s’était laissé noyer dans l’alcool, dans cette drogue à laquelle il lui était si facile d’accéder car c’était son commerce. Il n’était plus rien, plus humain. Plus utile. Bon à jeter.

« Et puis il y a eu la cavale. Je crois que c’est ta colère qui a ravivé la mienne. Je t’en voulais pour Benicio. A mes yeux, c’était toi qui étais responsable de ce fiasco. C’était faux, bien sûr… » Soupir frustré, douloureux… ils n’ont jamais parlé. A l’époque, ils n’y avait pas de communication. Pas d’estime. Rien de que la haine. Ils ne vivaient que pour se faire du mal. « Et puis... » Il fait tourner le couteau entre ses doigts, mal à l’aise. Les mots viennent tous seuls, en un flot qu’il ne maîtrise pas, mais il a peur d’en dire trop, pas assez, il a peur de ne pas tout contrôler. C’est une histoire difficile à ressasser.

« En Argentine... » Une pause, il passe une main sur sa bouche, détourne le regard qui passe sur les murs drôlement décorés. Il n’en voit rien, ne ressent que cette douleur dans son cœur. « Je ne sais pas ce qui a foiré, je… je crois que je n’étais pas prêt. » Tout était si flou, en Argentine, si intense, si embrouillé. Les choses avaient changé entre eux mais rien n’était clair, rien n’était sain, la violence et la haine subsistaient et il était impossible d’y faire cohabiter d’autres sentiments. « J’avais peur de te perdre. Mais je ne pouvais pas accepter ces… sentiments. Parce que je t’en voulais encore. Mais je n’aurais pas dû... » Il serre la serviette entre ses doigts. Se souvient de Alan, de son expression colérique et désespérée avant qu’il ne disparaisse. « Je n’aurais pas dû t’abandonner, je le sais. » Il finit par relever les yeux vers lui, hésitant, attendant de voir la réaction d'Alan, l’appréhension à son comble.

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Lugdunon (Alan & Augustin) - Ven 15 Fév - 13:21



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Lo and behold ! The black birds branched a circle wide in the raven skies. They limned the nemeton of the fulgent hill. The presage witnessed

Hermès ϟ  Bélénos .

A son tour, maintenant qu'il a dit une partie de sa version des faits, il est prêt à entendre celle d'Augustin; Il remet le contexte en place, de sa famille qu'il sait effectivement réputée pour son côté mafieux. Acquiesce. Ça n'a pas dû être facile pour lui non plus, il devait avoir une pression constate sur les épaules, on devait attendre beaucoup de lui. Autant qu'il imagine sa relation fusionnelle avec son frère si pour lui il a été jusqu'à tuer. Il déglutit, hoche la tête, l'encourage à continuer comme il l'a fait pour lui, comme il l'a soutenu. Il n'ose pas lui reprendre la main, pas tant qu'il n'a pas terminé de raconter sa version des faits, veut s'assurer que la haine envers lui s'est réellement dissipée. C'est normal qu'il lui en ait voulu, sans connaitre la vérité, le besoin de mettre un coupable.

Le serveur vient à ce moment là, interrompt le récit de ces assiettes qui ont l'air délicieuses mai qui ne pourront être dégustées avec le nœud à l'estomac. La conversation s'interrompt, Alan met les mains sous la table pour laisser l'espace, remercie le serveur et il s'en va, les laissant de nouveau seuls dans leurs explications. Alan inspire, les idées se remettent en place, le contexte est le même, fragile. Autrefois il aurait surement pété les plombs en évoquant cela et maintenant il se rend compte à quel point ça lui fait du bien d'en parler de manière pacifique, de l'entendre raconter son point de vue, avec ses pensées, ses doutes et ses craintes. Augustin poursuit son récit, fait des excuses à son tour, qui ont l'effet d'un puissant cicatrisant sur son cœur. Ému, Alan frotte ses yeux sombres peinés par la douleur, il est content de l'entendre dire ça, il n'imagine pas à quel point il a attendu ce jour là, d'entendre Augustin lui demander pardon de vive voix. Il essaye de se ressaisir afin d'écouter la suite de ses explications, qu'il puisse comprendre ce qu'il s'est passé et essaye de se mettre à sa place. Rien ne justifie la vengeance mais quand l'on prend en compte le contexte mafieux familial, puisqu'il est en plein dedans maintenant il sait comment cela fonctionne, il sait que dans des élans désespérés c'est le meurtre qui soulage. Et il arrive à comprendre alors ce qu'il lui est passé par la tête ce jour là, entend ses regrets. Il voit, il comprend les regrets, l'envie de reprendre au début et s'ils le pouvaient saisiraient ils cette chance ?

La suite en Argentine, Alan n'en a pas parlé parce qu'il n'a pas vraiment grand chose à dire, son mal être était si intense qu'il n'était pas vraiment lui-même et il y a des actes qu'il ne comprend toujours pas. Enfin en ayant le fin mot de l'histoire il se souvient aussi de l'abandon qui revient lui faire perler les larmes aux yeux. Il a souffert de son départ, au milieu de nul part. Il s'en est sorti, il a survécu, trop lâche pour en finir, l'envie de se venger trop forte pour qu'il se laisse partir. Il regrette, il sait qu'il aurait dû rester et juste le fait qu'il en vienne aussi à ces conclusions là allège le poids des années sur ses épaules. Alan prend la main d'Augustin entre les siennes, la colle contre sa bouche et inspire longuement, il essuie brièvement son regard humide. «C'est bon, peut être que c'est de dont on avait besoin. » Si tout ceci n'était pas arrivé ils ne seraient peut être pas là en train de confesser leurs crimes et demander pardon. Il garde la main entre les siennes et finalement se lève, le tire avec lui pour qu'ils aillent ensemble prendre l'air. Les assiettes attendront encore un peu, ils s'engouffrent à l'extérieur et Alan vient doucement plaquer le dos d'Augustin contre le mur pour se saisir de ses lèvres. Le baiser d'un nouveau chapitre. Il embrasse cette bouche chaude dans l'émotion, dans l'amour qu'il lui porte depuis de longues années, enfin libéré de ses épines. Et puis il s'en détache, reste néanmoins contre lui, le regard dans le sien« Je comprends mieux maintenant. Je suppose que le pardon arrivera avec le temps, mais j'accepte ta version et la comprend. Tout ce que j'ai envie maintenant c'est avancer avec toi. »





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