tu ne sais pas ce qu'il t'arrive ces derniers jours. tu es totalement imbuvable et tu t'en rends bien compte, c'est ça le problème. parce qu'il n'y a aucune raison spécifique à ton était d'esprit qui devient de plus en plus constant ces derniers jours. enfin si, il y en a peut-être un, au fond. mais tu ne sais pas réellement quoi en penser. le mariage approche, c'est un fait. tes relations avec zahira sont toujours au point mort, vous ne semblez pas décidés à faire des efforts. ni elle, ni toi. alors forcément, rien ne s'arrange, rien ne va mieux. mais tu ne vois pas pourquoi ça t'envahit, ces derniers temps. c'est comme ça, tu n'arrives plus à supporter cette situation et ce n'est que le début d'une vie que tu ne veux pas, d'une vie que tu refuses de vivre. pourtant, le mariage, des enfants, tu y as déjà pensé il y a bien longtemps, sans résultats concrets hormis la douleur et la peine. pas vraiment concluant. encore moins pour ton père qui, depuis, a décidé de te trouver une jeune femme bien. sans doute qu'il a terminé par réussir. sans doute qu'il a gagné, sur ce coup. parce qu'ouai, tu vas terminer par te marier à cette parfaite inconnue.

et c'est sans doute pour ça que tu ne supportes rien, que tu es à fleur de peau. pas grand chose pour t'énerver. et le meilleur moyen d'évacuer la colère, c'est encore de se battre, même si ce n'est pas ce que tu imaginais en sortant de chez-toi aujourd'hui. et pourtant. une simple discussion, à la base. deux avis qui divergent. un autre enfant terrible et toi. deux caractères bien affirmés, semble-t-il. ce n'est pas dans ton genre, habituellement, que de te battre. donner des coups simplement pour évacuer la colère, tu préfères le faire contre autre chose qu'un autre être humain. et pourtant. c'est bien des coups, que tu es en train de donner. tout autant que tu en reçois. tu entends, autour de vous. tu entends les cris, les encouragements comme il s'en fait entendre durant des combats de rues tout ce qu'il y a de plus normaux. vous terminez au sol, ton corps bloqué sous le sien, tandis que tu essayes d'esquiver les coups, de répliquer, d'en donner. tout ça, parce que tu es en colère contre tout et contre tien en même temps.

il y a une voix qui gronde, qui se fait bien plus forte que les autres, bien plus imposantes aussi. elle ne trompe pas et ça te suffit pour t'immobiliser totalement. il en va de même pour l'autre mec, dont le prénom t'as échappé il y a plusieurs minutes maintenant. tu profites de ce moment pour le faire rouler sur le côté et tu fronces un peu les sourcils en te redressant. tu te retrouves face à sekou. ce n'est pas la meilleure situation pour toi, tu le sais bien. tu te pinces les lèvres, grimaces un peu quand ta lèvre te fait mal. tu portes tes doigts contre ta bouche et tu soupires quand tu remarques que tu saignes. tu as mal un peu partout, globalement. sans doute des bleus et des contusions qui vont apparaître dans les heures à venir. mais tu t'en fiches bien, tu te contentes de te redresser maladroitement, essayant de faire tomber la poussière de tes vêtements. tu te retrouves bien con, comme ça, face à ton aîné que tu considères presque comme un père. un vrai, père. pas comme le tien. tu fronces les sourcils. dire que sa réaction à venir ne t'effraies pas serait mentir.

tu n'aimes pas tant te battre. tu as appris à le faire pour survivre, pour te faire une place dans ces rues, dans ces paysages qui semblent bien pittoresques alors qu'ils ne le sont pas. pas autant qu'on le croit. mais t'es pas d'humeur, t'as pas la tête à ça, à te protéger. t'as juste envie de donner des coups et de crier pour essayer de calmer tes nerfs à vifs. mais ça ne marche pas vraiment, tu es bien trop distrait, bien trop perdu, bien trop énervé contre toi-même et contre ton père. tu termines par te redresses, cette voix forte raisonnant à tes oreilles. silhouette qui de dessine, bien trop impressionnante pour que tu restes étalé misérablement sur le sol. vide. tu as le regard vide. on dirait un cadavre. t'es pas concentrer du tout dans l’entraînement. ta garde manque de robustesse, tes coups sont aussi mou que ceux d'un nourrisson. tu stoppes là pour aujourd'hui, ismaël. suis moi. tu t’exécutes. tu n'as pas le choix, sa main s'est posée contre ton épaule et tu peux sentir sa poigne contre tes muscles encore tendus de rages. tu te mords l'intérieur de la joue tandis que tu le suis, presque impuissant face à tes propres mouvements. vous vous éloignez du groupe, de tout. tu viens glisser une main contre ton visage et tu soupires lourdement. j'ai causé à ton père. cet abruti ne veut pas entendre raison. il prétend que c'est pour ton avenir, mais ce qui n'arrive pas a se rentrer dans le crâne, c'est que t'es plus un gosse. tu peux le construire sans ça, ton avenir. de plus, qu'est-ce qu'on sait de ces al machin chose. ils débarquent de nulle part. bref. ce que je veux te dire, cesse de te tourmenter pour cette histoire, nous, on sera toujours là si tu veux te faire oublier un moment, zapper ce mariage à la con. j'sais que c'est pas facile pour un jeune comme toi, mais il faut que tu te vides la tête, c'est pas bon pour les affaires de te faire parasiter par ce genre de truc. ça finit par te faire péter des plombs tellement ça t'obsède. al khayzuran. tu ne peux t'empêcher de souffler, avant de soupirer une nouvelle fois. tu enfonces tes mains dans les poches de ton pantalon et tu fais quelques pas dans le vide, tournant quasiment en rond. le pire, c'est que j'étais plus ou moins en cours avec une des sœurs al khayzuran. tu lâches finalement, secouant la tête de gauche à droite, laissant une mèche errer sur ton front. mais je sais très bien pourquoi il fait ça. parce que ma première relation amoureuse lui plaisait pas, parce qu'elle est morte et qu'il veut un bon parti pour me "remonter le moral" et "me faire penser à quelqu'un d'autre". mon père est idiot. tu souffles en soupirant longuement. tu n'as pas envie d'en parler et pourtant, les mots s'échappent si facilement de tes lèvres, comme s'ils devaient sortir, quoiqu'il arrive. tu souffles doucement et tu tapes das une pierre qui traîne la. j'essaye vraiment de pas y penser, mais ... raah, ça approche de plus en plus et la situation devient ingérable. désolé, je sais bien que c'est pas bien d'y penser autant. tu souffles en soupirant un peu. tu ne sais vraiment pas ou tu en es, en ce moment précis. tu n'as pas envie de tisser un lien quelconque avec zahira et t'as juste envie de te barrer le plus loin possible pour ne pas assister à ce mariage merdique. le tien, soit dit en passant. tu secoues légèrement la tête et tu glisses tes doigts dans tes cheveux. c'est vraiment trop merdique, comme situation. un nouveau coup de pied dans une pierre que tu projettes un peu plus loin. un nouveau souffle s'échappe de tes lèvres.

un con. ouai, ton père est un magnifique spécimen d'abruti, j'vais pas te le cacher et c'est pas un secret, non plus. tu ne peux empêcher un léger rire s'échapper de tes lèvres malgré tout. ton père est un con et ce n'est plus un secret pour personne, en réalité. tu te pinces les lèvres, tu ne sais pas comment la discussion va tourner, tu es bien trop distrait en ce moment, en réalité. tu souffles longuement, tes doigts glissent dans tes cheveux et tu te grattes la joue. sinon, je peux m'en occuper. tu peux me laisser gérer la situation avec ces al khayzuran... je veux dire par là, s'il y en a plus, le problème est réglé, je me trompe ? mmh, à moins que le soucis soit ailleurs ? je sais pas moi, à ton âge, ça bosse pas mal en bas, non ? tu arques un sourcil et une grimace se dessine sur tes lèvres. il est vraiment en train d'insinuer ça ? tu te pinces les lèvres. j'ai pas de soucis pour ça. tu marmonnes. t'es taré de vouloir t'en débarrasser. c'est pas comme ça qu'il faut régler la situation. tu ajoutes avec un petit soupir. sans doute que tu es encore trop gentil, trop bon, trop con. tu n'en sais trop rien, au fond. tu te grattes la joue. pas que je me rangerais du côté de ton père, plutôt crever de la main de la bratva. mais ce que je veux dire par là, c'est que temps qu'elle ne t'éloigne pas de ta vraie famille, tu peux retourner la situation en ton avantage. sur bien des plans, que ce soit cul, ou fric. tu fronces légèrement les sourcils à ses mots. c'est vrai que zahira est une belle femme. et que sous ses vêtements se dessine des formes que tu aurais plaisir à découvrir et explorer du bout des doigts ou du bout des lèvres. tu secoues la tête de gauche à droite et plantes tes dents dans ta lèvre durant quelques courtes secondes. je manque pas de fric et j'ai pas de soucis niveau cul. même si clairement, elle est bonne. tu lâches avec un sourire au coin des lèvres. sekou vient poser sa main sur ton épaule et tu reprends ton sérieux sans trop t'en rendre compte. et dire que tu as plus de respect et de reconnaissance pour lui que pour ton propre père. car le meurtre, c'est la dernière option. il faut que tu y sois résolu, il ne faut ni regret, ni culpabilité, car elles t'emporteront dans ta tombe. mais si tu souhaites les voir disparaître, ta famille sera là, pour toi. tu es encore trop jeune pour te salir les mains avec du sang, du moins, de cette manière. tu tournes la tête vers le plus âgé et ton regard croise brièvement le sien. tu manques un soupir. je ne veux pas ... les tuer. bon sang. tu marmonnes en secouant la tête. non, clairement, tu ne comptes pas encore demander à sekou de tuer quelqu'un pour toi. tu soupires un peu. je sais bien que tu es près à faire ça. mais je ne le souhaite pas. tu ajoutes après quelques secondes de réflexion. ce n'est pas la solution et tu le sais bien. tu manques un soupir, tu glisses tes doigts contre ton visage. il y a forcément d'autres solutions et puis ... t'en sais trop rien, p'être que ton père à raison, d'une manière ou d'une autre. que ça ne peut qu'être bon pour toi de te retrouver aux côtés d'une femme. tu fronces légèrement les sourcils, soupir une nouvelle fois. c'est merdique, comme situation. mais j'vais trouver une solution. tu hausses les épaules et te défais lentement de son étreinte.