Il fait comme si tout était normal. Casquette vissée sur la tête, il glisse le mot dans le casier sans se donner l'air que c'est important. Ne regarde pas autour, a fait juste mine de chercher le bon avant de le glisser et repartir après quelques secondes, après avoir fait mine de bailler. Avoir l'air naturel pour n'attirer justement aucun regard. Difficile quand on est grand comme Soledad peut l'être. Et pourtant, il s'efface de la scène, se donne tout les airs de banalités qu'il faut pour survivre. Et disparaître de nouveau, pour retourner dans un coin, une adresse bien précise. L'adresse du rendez-vous où Dickson viendra le retrouver. Pas trop loin de l'appartement, pour s'il utilise son pouvoir, qu'il ne soit pas trop malade à l'arrivée. Et attendre dans le chantier qu'est arrêté à cette heure-là de la journée, quand le soleil commence à poindre. Accroupi dans un coin, avant de s'asseoir pour observer le papier qu'il a toujours sur lui, l'idée que c'est dangereux comme système pour se transmettre des messages. Pas qu'il a pas confiance en Dickson, plus qu'il craint de les griller tout seul. Mais il a besoin de son frère, de toutes les manières possibles. Parce que le voir, à chaque fois, ça lui réchauffe le coeur et lui donne bien assez de courage pour continuer à se dire que ça vaut le coup de continuer ainsi. Pour pas bousiller sa vie à lui, sa place au sein de la police. Indiana... C'est autre chose. Est-ce qu'il devrait lui parler de ce flic-là ? Sans savoir pourquoi, il préfère éviter. Juste au cas où Indiana serait un piège, pour ne pas y engouffrer son frère en plus. Et dans cet état d'esprit, continuer de dire à Dickson que s'il termine en prison, il faudra l'y laisser et continuer l'enquête ici, directement en ville. Pour l'en sortir avec les moyens légaux. Parce qu'il aurait pas la force de fuir toute sa vie, Soledad. Il est usé en bonne partie de la vie dans la rue, déjà. Petite nature dirons ceux qui n'ont jamais passé la moindre nuit dehors en plein hiver. Et la saison change qu'il n'a pas encore pu résoudre son problème, pas encore pu retrouver son appartement, son pieu, rien. Et il a hâte, sans savoir que ça sera jamais plus pareil. Cette nuit, il dormira sans doute encore chez Dickson et l'en remerciera encore, en secret. Mais avant ça, faut lui parler des avancées. Il range le papier et attend, assis en silence. Et quand il entend du bruit, il se redresse, prêt à fuir si jamais. Il fait assez sombre pour mettre la capuche en plus de la casquette, pour s'assurer un peu plus l'anonymat. Mais c'est la silhouette de Dickson qui se laisse voir et ainsi, il se détend, sourit à son frère. Salut. Il le laisse finir les quelques pas qui les séparent, avant de venir s'écraser contre lui pour l'enlacer. Il lui tapote le dos, de manière tendre. Heureux de te voir. Pour mieux le relâcher ensuite. J'ai de nouvelles infos. Et indiquer ainsi qu'il vaudrait peut-être mieux bouger.

On a trouvé un moyen pas forcement des plus discret pour se donner des rendez-vous, alors il faut que je vérifie un peu plus souvent mon local pour savoir s'il n'y a pas un petit mot. L'avantage c'est que je fais toujours mine d'y déposer des choses qui en sont réellement, il est blindé de connerie du coup. Des vieux meubles et autres trucs du genre pour ne pas avoir l'air suspect, puis j'y laisse mes outils et autres. Trouver le mot le ramasser avec un air normal et faire mine de le balancer au bout du local comme si j'en avais rien à foutre, sans même le lire, alors qu'au final il se glisse juste dans ma poche. Puis repartir avec des cartons vides, on va faire un château pour le chat avec ça, après Sol va penser que je suis totalement gaga, mais il aura pas vraiment tord. Ça m'occupera en attendant l'heure pour te retrouver, tu as choisi un endroit pas super loin, j'aurais moins de mal à m'en remettre. J'avance dans l'endroit avec la lampe torche de mon téléphone, je te maudis de choisir un endroit mal éclairé quand la nuit commence à tomber. Tu veux me tuer, réellement. J'approche doucement avant de te voir sortir de ta cachette. Léger sourire qui prend forme sur ma gueule d'homme grognon de devoir sortir de nuit, même s'il fait pas complètement nuit, le soleil est quand même vachement bas, me juges pas. Alors tu viens me prendre dans tes bras et j'écrase ma tête contre toi, grande perche qui me fait me sentir si jeune par moment. « Heureux de te revoir aussi sale bête. » Je relève un peu la tête en haussant un sourcil avant de te faire signe de te décaler pour t'offrir un portail jusqu'à l'appartement, le seul endroit où personne ne pourra nous avoir par surprise sans que j'arrive à te faire t'échapper. « Aucun commentaire sur ce qu'il y a dans l'appartement. » Je lève les yeux au ciel avant de te prendre la main pour t'attirer avec moi. J'ai un haut de cœur en ressortant de l'autre côté, dans le salon. Tomber sur le cul en grognant un peu, c'est habituel avec ses effets de merde. Pouvoir qui me rend particulièrement fragile. « Tu veux bien … me filer un verre d'eau ? C'est... » Je regarde autour de moi totalement perdu et finalement je me pose sur le dos, allons au sol en souriant. « Racontes moi pendant que je me recentre. » la seule lumière reste Billy que j'ai déjà déposé dans le salon pour prévoir la prochaine nuit. Avec un peu de chance tu ne trébucheras pas sur le gros château en carton que je me suis amusé à faire aujourd'hui, parfois, je suis bien heureux de ne pas avoir d'ami pour me rendre visite.

Vrai qu'il le dépasse d'une tête ou deux, à son grand-frère, mais qu'il s'en formalise jamais parce qu'il a toujours été une perche qu'a très vite dépassé tout le monde, comme s'il avait voulu atteindre les étoiles rien que comme ça, avant de se rendre compte qu'il serait jamais assez grand pour ça, qu'il fallait y accéder autrement. L'avait juste pas prévu que sa carrière le propulserait au milieu de celles-ci, ouais, mais qu'elles étaient toutes solitaires. Astre qu'est resté ancré à cette idée, qui s'en accoutume, qui l'apprécie toujours autant sans pour autant être capable de la supporter parfois, cette foutue solitude qui ronge parfois la tête et y fout des idées que rien n'éclaire. Mais ce soir, c'est différent, parce qu'il y a Dickson, qu'il y a cet échange fraternel, ses doigts qu'agrippent sa main, les siens qui se rajoutent à cet échange. Et le portail de traversé avec l'idée qu'il s'y habituera jamais. Qu'est-ce que t'as foutu encore... Qu'il marmonne avant, quand même, pour mieux voir le résultat et retenir le commentaire qui, diantre, aurait eu tout à fait sa place pourtant face à pareil spectacle. Il pince les lèvres très fort et laisse son frère se remettre du trajet, ne disant encore rien, chopant un verre pour y foutre de l'eau, chopant au passage un second et du jus. Il revient vers Dickson pour tendre le verre, s'asseoir à côté et prendre ses jambes pour les lever, lui faire passer le mal de mer. Jambe arquée pour y fiche celles de Dickson par dessus la cuisse, retournant chercher son bout de papier. Lampe sur le côté allumée pour réussir à lire. Alors... Il se sert de son autre mimine pour se servir un verre de jus, pas contre l'idée de vitamines pour aider face à ce combat quotidien. J'ai son calibre. Au tatoué. C't'un beretta 92. Une arme de flic, apparemment. Une ancienne je crois, le type m'a parlé des Spice Girls alors j'imagine qu'elles ont dû changer depuis, vos armes de service. Il hausse les épaules, prend une gorgée, observant son frère à terre. Tu veux que je trouve un autre endroit plus proche de chez toi, pour la prochaine fois ? Il se gratte la barbe un instant, repose son papier et se prend une nouvelle gorgée finalement. Bref, on cherche soit un ancien flic, soit je sais pas. Un type qu'aurait hérité de l'arme de son vieux, ou un connard qu'en aurait buté un par le passé pour lui piquer ? Il a beaucoup pensé à toutes les alternatives, Soledad. Enfin, j'imagine que si c'était le dernier cas, l'arme aurait été signalée comme volée et que vous auriez trouvé déjà cette information ? Il soupire, n'y connait rien à comment ça fonctionne, une enquête. Et c'est bien pour ça qu'il est pas mal content dans le fond que Dickson soit flic et qu'Indiana aussi, s'il se révèle pas être un traître au bout du compte. Ceci dit, il n'est même pas sûr de le revoir encore, à ce moment-là.

« Je suis gaga. Laisses moi. » Je reste au sol à faire le mort pendant que tu vas me chercher un verre d'eau. Alors oui tu peux admirer le château du chat, mais c'est pas de ma faute, une vraie princesse, il mange rien d'autre que du thon et du saumon et si j'ose lui proposer n'importe quoi, qui ne soit pas de la nourriture pour humain il me montre qu'il est pas content. Enfin, il me montre rien, mais je le ressens. Après je peux comprendre, je n'aimerais pas manger de la nourriture pour ça, mais fallait pas être un chat. J'ai un petit sourire qui s'affiche parce que quand même, j'apprécie cette compagnie. Puis la voisine en dessous a gagné plein de nourriture quand j'ai compris que ça marcherait pas d'essayer de l'arnaquer. Je te laisse me tendre le verre, je viens boire une gorgée et tu me relèves les jambes. Je reste un peu surpris, m'étouffant un peu avec ma gorgée d'eau puis je me remets allongé, parce que c'est vrai que ce n'est pas si mal. « Je vois. Si c'est un flic... » Je serre les dents étant un peu plus énervé. Longue inspiration, expiration très lente, j'essaie de me calmer parce que ça me donne la gerbe un peu plus là. « Tu as parlé à un spécialiste d'arme de flic ? » Je te regarde dans les yeux pour essayer de trouver à qui tu aurais pu parler. Parce que ça m'inquiète tout autant que le reste de l'histoire. Si c'est un flic, il a la possibilité de foutre encore plus la merde dans ton dossier et le plus embêtant, c'est que je ne peux pas vérifier si des choses ont changé depuis le début de l'enquête. Je soupire doucement. « Je sais pas avec qui tu discutes, mais fais attention. » Je me frotte un peu la barbe récupérant ton papier pour regarder tes notes. Un long silence qui s'installe de mon côté, je réfléchis, j'essaie de trouver trop de choses en même temps. « On redonne nos armes de service, rien que pour une mise à pied on nous retire tout. » Je sais de quoi je parle. Je me frotte le visage avant de vouloir boire une autre gorgée, mais l'eau me finit en plein sur la face. Je me redresse d'un coup en secouant la tête. « C'est bon je suis réveillé. » Je me redresse venant m'essuyer avec le bas de mon haut avant de filer dans la cuisine pour me servir un verre de whisky. « Tu veux bien me raconter l'histoire depuis le début ? » J'écouterais attentivement le tout. Ce qu'on t'a dit, ce qui s'est passé, chaque chose je vais l'enregistrer dans ma petite tête. Je prends note et me dessine un énorme tableau dans le crane avec toutes tes informations, en y rajoutant les nouvelles. Puisque je ne peux pas garder de notes, que ça serait un trop grand risque.

Il délivre son chapelet d'informations, laisse Dickson digérer la nouvelle, haussant les épaules quant à l'idée de si c'est un flic. T'en connais qu'ont son tatouage sur le bras ? Il est prêt à lui décrire derechef s'il faut, mais ça servira sans doute pas à grand-chose, pas comme si Dickson devait beaucoup voir les tatouages de ses pairs s'ils en ont, pas vraiment du genre à en fréquenter dans le privé. Soledad sait comme son frère peut être un solitaire et ça le gonfle, alors qu'il est pire encore. Mais ils ont pas le même caractère et il l'a que trop compris, pour sa part. Alors ça le saoule pour lui, même si Dickson fait bonne figure quand ils en parlent. Il lui laisse le papier et roule presque des yeux face à la recommandation de son frère. Oui oui, je sais et je regarde des deux côtés avant de traverser. Sourire en coin, avant de lui fiche un petit coup de pied dans le cul offert à ce premier, en ricanant, avant de reprendre. Que se passe-t-il, des armes de services ? Il hoche après que la réponse tombe, vient à se frotter la barbe pour réfléchir. Donc... Cette arme est dehors illégalement... C'est une bonne information, ça. Y'a un registre des armes volées ? Voir si tu peux chercher dans ces eaux-là ? Doit pas en avoir tant que ça par année, nan ? Il n'en sait rien, préfère sans doute ignorer ça dans le fond, pour pas crever d'inquiétude pour son frère, préfère se dire qu'il fait un métier dangereux mais pas trop. Mais en attendant, l'autre se noie tout seul et Soledad éclate de rire en le voyant faire, moqueur à souhait mais taquin surtout, souriant à demi au pauvre éclaboussé. Il lui pousse les jambes quand il dit être réveillé, pour qu'il puisse se redresser sans trop de gêne. Ah bah je ferais ça la prochaine fois alors ! Il le regarde aller se servir de l'alcool, aimerait bien lui dire que c'est pas le moment mais ferme sa gueule, sirote plutôt son jus de fruit. Fou comme tout les flics doivent virer alcooliques, finalement.

Il baille finalement, s'accoude au canapé et le regarde encore, pinçant les lèvres, réfléchissant au départ. Huum, mauvaise idée. J'ai rencontré un type dans un bar, on a parlé et à force, j'lui ai posé des questions. Et puis j'ai pu lui décrire l'arme du tireur et c'était comme s'il était capable de le visualiser parfaitement. Et m'a donné le calibre. Et j'peux confirmer que c'est bien lui, je suis allé vérifier dans un cybercafé. Vrai qu'il est allé voir. Tu sais, celui sur la 8ème avenue, qu'est ouvert même la nuit. Il se frotte un oeil désormais, lorgne sur l'appartement. Je pourrais te piquer des fringues demain ? Je mettrais bien à laver ceux-là, hum... Qu'il dit, se disant qu'il a été bête de ne pas penser à prendre son sac pour faire une grosse lessive, parce qu'il ne supporte pas l'idée d'être sale, qu'il utilise les douches publiques au petit matin afin d'éviter les patrouilles, profite de ses heures creuses durant lesquelles, au pire, les flics partent pour casser des portes plutôt que de chercher les gens dans les rues. Au pire, faudrait que je t'envoie faire les boutiques avec mes tailles, mais pouah, c'est chiant en soi alors que j'ai une tonne de fringues chez moi... Il soupire, vient à se fiche les deux mains sur le visage après avoir posé son verre, pour balayer la fatigue d'avec ses paumes, n'ayant encore que trop peu dormi ces derniers temps. Fais chier, ouais... T'as des nouvelles de ma mère, au fait ? Il laisse retomber ses mains de part en part de son cou, l'observant avec intérêt. Vrai qu'il se demande comment elle va.

Je t'écoute, t'explique ce qu'il en est et de mon côté j'essaie de me rappeler si j'ai déjà vu les types du boulots assez à poils pour me souvenir d'un tatouage. La réponse est clairement non, mais de toute façon, tu le sais déjà. Il y a des flics mignons, mais ce n'est pas mon genre de draguer des types du boulot, encore moins de draguer directement. Trop distant pour ce genre de choses, faut juste que ça arrive, sans prévenir. Le verre qui tourne entre mes doigts, je ne sais pas trop ce que je pourrais rajouter, même si ton type m'inquiète un peu. Je n'aime pas l'idée. Pour imaginer les choses, je suppose qu'il fait pas ça par miracle, mais ça veut quand même dire qu'un type est rentré dans ta petite tête et que ça ne te choque pas le moins du monde. Si grognon et si innocent en même temps le frangin. « Tu prends ce que tu veux ici Soledad, j'ai de quoi laver et faire sécher ton linge dans la nuit sinon. Ça t'évitera de te trimbaler avec des fringues pas à ta taille. » Tu aurais l'air ridicule dans tes vêtements, puis j'aimerais éviter que Minet te suive avec mon odeur. Je ne suis pas jaloux, mais je n'ai aucun doute sur le fait que tu es bien plus accueillant que moi quand tu le veux. Enfin, tu ne connais pas Minet, il est spécial.  Je reste à réfléchir dans mon coin l'air complètement ailleurs, totalement perdu dans mes pensées. Cette question qui me surprend un peu. Tu sais pourtant qu'elle ne m'a jamais aimé ta mère, mais je suppose que tu pensais qu'elle allait venir me voir pour savoir des choses sur toi. «  Je crois qu'elle me déteste encore plus qu'avant. Vu que je n'aide pas mon frère et que je ne sais même pas où il est. » Elle doit me prendre pour un connard, comme mon père a pu l'être avec elle. Je reste la mauvaise graine et puis, je ressemble tellement au padre que je sais qu'elle me détestera toute sa vie. «  Je peux essayer d'aller la voir si tu veux. Même si elle n'est pas pour, je peux lui dire que tu vas bien. En espérant juste qu'elle ne dira rien sur ça, parce que juste ses mots qui  sortent de ma bouche et je vais passer un sale moment. » Je le ferais si tu as besoin que je le fasse. C'est ta mère et j'aimerais que tu ne t'inquiètes pas pour elle en plus d'être déjà angoissé de toute ta vie actuelle. «  Tu pourras la revoir bientôt Soledad. Je vais faire de mon mieux pour fouiner partout. De toute façon, on a tellement de soucis dans cette foutu ville pour ne remarque pas que je fouille dans des dossiers pour mon intérêt personnel. »

Ouais, j'sais. Mais j'ai pas très envie d'entendre la machine toute la nuit, j'avoue. Il souffle un rire, assez mal à la tête comme ça souvent, les visions qui le hante, le manque de sommeil, la faim qui talonne souvent et puis la maladie qui s'incruste doucement mais sûrement dans la chair pour la rendre plus faible encore. Alors il espère une nuit de sommeil calme dans le fond, comme celles où il dormira à côté d'Indiana, parce qu'il y aura toujours ce truc de ce dire que jamais on irait le chercher par là. Alors ça le rassurera assez pour fermer les yeux, pour s'endormir un moment et ne plus songer à rien. Ici, c'est différent, il ne craint pas Dickson, juste le reste du monde. N'a pas envie que son frère ait à utiliser son pouvoir en urgence pour lui. Et il hausse les épaules, finalement, face à sa mère. Elle doit avoir honte de moi, tu sais. Il en est persuadé, qu'elle pleure souvent à l'idée que ce son fils soit un meurtrier, qu'il n'assume pas et n'ait pas été en prison. Il la connait, sait qu'elle ne serait pas venu mais que ça serait mieux qu'il soit face à des barreaux qu'en cavale. Elle doit y voir l'aveu du meurtre, dans tout ceci, comme si Soledad venait à dire qu'il était si coupable qu'il n'avait pas su aller au trou. Ne lui dit rien à mon sujet. Juste... Juste voir si elle se nourrit bien, ce genre de trucs, tu vois. Soledad détourne le regard, l'air bel et bien coupable pour le coup, de rendre malheureux sa mère. Il la connait, a envie trop souvent de la retrouver pour lui dire que tout est faux, qu'il est à le prouver. Mais l'ancien basketteur sait pertinemment qu'elle n'hésiterait pas à appeler à la police, elle, pour dire que son fils est là. Peut-être même qu'elle aurait peur de lui, du mal qu'il pourrait lui faire alors qu'il n'a été qu'un agneau avec elle pendant si longtemps. Y'a des allures d'injustice qui se creusent un peu plus dans son bide, qui le torpille et qui lui donne envie d'hurler. Un soupir, avant de relever les yeux vers son frère. Merci, Dick... Mais s'il te plaît... Sois prudent, ok ? Ça s'applique à toi aussi, hein. Pas qu'à lui, pas que pour sa pomme. Trop de choses à penser, trop de précautions à prendre, il a hâte de juste se poser après tout ça, d'admirer le ciel pendant des heures, de juste le dévorer des yeux sans plus aucune sensation d'oppression. Sans doute que c'est trop utopiste, mais il en a envie, là. Bon... Raconte-moi ta vie un peu. C'est quoi ce bordel, là... Il désigne finalement tout le bazar pour le chat. T'es fiancé avec ton chat, ça y est ? Il a sacré paquet de valises à ce que je vois. Taquinerie légère, histoire de se soulager un peu de tout ça, de profiter de ces instants avec Dickson aussi, d'être des frères comme d'autres, de pouvoir rire et se bousculer avec légèreté d'un coude, pour marquer la complicité. D'oublier l'espace d'un instant tout ce qui ne va pas, dans cet instant. Se rappeler ce que c'est, d'être un homme et pas un fugitif.