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winter bells [Dahlia]

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winter bells [Dahlia] - Jeu 1 Nov - 19:45

Il fait froid et c’est un fait. Décembre est toujours glacé en cette période, les autres, ceux qui ont l’habitude ont essayé de le prévenir, de le préparer, mais on ne se prépare pas à ça, ou pas vraiment, les mots ça n’aide qu’un tout petit peu surtout quand on s’appelle Szymon et que le polonais qu’il crache ne fait que sourciller les passants. Il a bientôt fait le tour des centres d’hébergement d’urgence, parce qu’il n’y a plus de place. C’est toujours la même rengaine, alors il va d’adresse en adresse, un sourire vague sur la bouche, ses doigts emmitouflés dans ses poches, les mitaines qu’on lui a donné ne parviennent pas à le tenir complètement à l’abri du froid.


C’est beau dehors, qu’il se dit, les yeux vaguement sur le ciel, les flocons s’écrasent sur sa figure et parfois viennent mourir contre ses lèvres gercées qui s’étirent plus encore. Oui, il trouve que c’est beau, même si là ses pieds peinent à avancer, qu’il doit penser à bouger ses orteils de temps en temps. La nuit est bien installée, la lune à peine visible et le silence donne au monde un peu de cette atmosphère ouaté. C’est bientôt son anniversaire, il en est certain, mais il ne saurait dire combien de jour il reste avant noël. Les décorations sont là depuis bien trop longtemps maintenant. Il essaie de se distraire l’esprit, de ne pas penser au froid, aux sans-abris qui meurent congelés dans le dehors qu’il admire tant, non il ne veut pas penser que c’est ce qui l’attend lui aussi, s’il ne se dépêche pas. S’il ne trouve pas.


Dernier espoir à l’angle de la prochaine rue. Il devait tenir jusque là et si ce n’est pas le cas et bien… Il ne sait pas trop. Il préfère rester optimiste, ressert son manteau par dessus ses deux pulls. Devant celui-là, pas d’énorme queue à l’entrée, alors ça le gonfle d’espoir, il accélère le pas et alors qu’il essaie de franchir la porte quelqu’un en sort, une couverture sous le bras et un café. Il n’y a plus de place mon petit. Même les couloirs sont pris d’assaut je suis désolée.   Mais il ne comprend pas tout, Szymon, alors il essaie de rentrer tout de même, tandis qu’on lui barre la route. Plus de place. Tiens. Elle enroule une couverture autour de ses épaule et lui donne le café. Il les saisit entre ses deux mains, mais ne comprend que lorsqu’elle referme la porte après lui avoir conseillé d’aller voir dans l’un des autres centre qu’il a déjà visité.

Son sourire se fane un peu, épuisé de marcher, mais il porte ses lèvres contre le gobelet et il se rend compte qu’il ne s’agit pas d’un café, mais d’un peu de soupe. Et rien que cela lui réchauffe l’estomac. Il remet sa capuche d’un geste, glisse la couverture entre son bras et se décide. Il essaierait de dormir dehors ce soir. Promet qu’il essaiera de nouveau demain, à commencer par cet endroit, mais plus tôt de manière à ne pas se faire surprendre par la nuit. Oui. Ça devrait forcement aller ensuite. Mais il n'y a personne à qui le jurer.

Alors il fait le contour du bâtiment, pour trouver une ruelle non loin. Il s’y engouffre rapidement et trouve quelques carton. Il en saisie un, puis un autre, pour les installer l’un au-dessus de l’autre, pour ne pas dormir directement au contact de la neige.  Il s’y recroqueville avec difficulté, la tête sur son sac à dos et la couverture par-dessus. C’est difficile, parce qu’il ne cesse de grandir, que le monde lui reste exactement le même ou presque. Il ferme pourtant les yeux après avoir terminé sa soupe. Jusqu’à ce que le froid ne vienne le saisir à la gorge pour le garder prisonnier l’éternité.
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Dahlia Byrne
BLAZE : thinkky
CREDITS : (c) kaotika / gif: nerissa
FACE : Felicity Jones
DOLLARS : 1971
SACRIFICES : 216
PORTRAIT : winter bells [Dahlia] Tumblr_pk8oui1QbK1xs4dkco7_250
ANNEES : (trente-quatre ans), l’horloge tourne, le temps s’accélère, défile devant les pupilles amorphes, et l’esprit bien trop concentré sur le travail.
CŒUR : (Célibataire), l’ex en cavale, le coeur en miettes, et le temps offert à sa carrière. S’attacher n’a jamais été de premier ordre, bien au contraire. Plus elle s’éloigne, mieux elle se porte.
RÉINCARNATION : Oiseau de mauvais augure, banshee dont les cris percent autant les tympans que les vitres.
TALENT(S) : (Cri Strident) - (Méduimnité)
FACTION : (Neutre), loin des préoccupations des mafias, loin des êtres divins. Innocence traquée, réclamée par ceux qui estiment qu’elle leur revient de droit. Protection planant au-dessus de l’âme brisée.
OCCUPATION : (Psychiatre), entourée de fous, de désespérés. Elle-même sombrant dans les méandres d’un esprit au bord de l’implosion. (Ex-médecin urgentiste), bénévole dans des pays dont les guerres feraient pâlir d’horreur les divins d’Arcadia. Rôdée à toutes les situations de crise, n’en déplaise à la Ville.
GENÈSE : (Stade 3), créature
TALON(S) D'ACHILLE : Ses patients. Son travail. Sa logique et sa raison. La mémoire qui refuse de se faire la malle.
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winter bells [Dahlia] - Ven 16 Nov - 0:05



winter bells
And we never meant to collide



La température glaciale d'Arcadia tranchait avec la chaleur étouffante de la Syrie dans laquelle elle avait vécu pendant des mois. La neige avait remplacé le sable brûlant, les nuages de poussière avaient laissé place à la brune gelée de ses expirations. Changement radical d’ambiance, et pourtant, les morts et blessés continuaient d’affluer. Les amputations se faisaient toujours, les gens mourraient de faim, se retrouvaient à la rue, sans argent, sans vêtement… Sauf qu’à un endroit, c’était le bruit des roquettes lancées au-dessus de leur tête qui ponctuaient leur nuit, et à l'autre, c’était les pas des passants qui les berçaient, jusqu'à ce que le cœur s'arrête. Manque de motivation, plus aucune envie de survivre dans ce monde qui se foutait de ceux qu'il détruisait. L’état top occupé à faire la guerre, vendre ses armes au plus offrant, ou maintenir sa position face à une révolution populaire… Y'avait plus rien qui allait aujourd'hui. Et quand elle fermait ses paupières, c’était la mort qu'elle sentait, la mort qu'elle goûtait sur sa langue. Amertume présente dans chaque pays où elle était bénévole, et chaque expérience l'enrichissait autant qu'elle la détruisait…

Le réveil sonna, sensation désagréable. Surtout vu l'heure. Travail de nuit obligeant, elle dormait la journée et ne quittait son nid qu'une fois le soleil caché depuis longtemps derrière les immeubles. Dahlia avait au moins cette chance là de pouvoir avoir un chez-soi. A Arcadia, entre les mafias et une politique incompétente, peu semblaient avoir ce luxe. Et ce soir le prouvait une fois de plus. Les centres d’hébergement étaient blindés alors que la nuit commençait à peine, et que les appels de détresse se multiplieraient dans les heures à venir. Comment allaient-ils s'en sortir ? Que ce soit les bénévoles ou ceux dans le besoin, La brune avait compris dès son arrivée au centre de maraudes que tout allait être compliqué…

Le premier camion partir, avec elle dedans. Elle ne conduisait pas Dahlia, ou plutôt plus depuis longtemps. Trop de temps passé à l’étranger, dans des zones de guerre, pour se retrouver à manœuvrer un véhicule dans une ville aussi calme, et bétonnée. L’habitude s’était perdue au fil des mois, sans qu'elle le regrette pour autant. De toute façon, dans l’entourage de Dahlia, tous savaient qu’elle continuerait jusqu’à ce que la mort l'en empêche. Ou qu'un événement l'oblige à abandonner sa profession. Car les horreurs, elle, elle ne faisait que les voir, alors que beaucoup les ressentaient au plus profond de leurs chairs…

Les heures défilaient, et la noirceur s’était emparée d’Arcadia. Ténèbres seulement brisées par la neige qui dégringolait du ciel depuis des heures, des jours à présent.

Puis, le camion se stoppa. Une silhouette était recroquevillée dans un coin, entourée par des cartons. Armée de son gilet rouge fluo, Dahlia s’en approcha, s’accroupit à côté du corps. L’abdomen se soulevait régulièrement, mais bien trop lentement à son goût. Les doigts trouvèrent le pouls au niveau du cou, et d’un regard sur la montre, elle en calcula les battements par minute. Faible. Si faible.

Sauf que son approche fit bouger le garçon, à son grand soulagement. Ce n’était pas grand-chose, mais cela signifiait qu’il était encore en vie, et conscient. C’était ça le problème quand les sans-abris s’endormaient par un tel temps : les risques de mourir dans leur sommeil étaient des plus élevés. Une voix douce s’éleva, comme pour le rassurer : « Comment vous sentez-vous ? » Les couvertures furent rajoutées sur son corps, pour le réchauffer progressivement, tout comme la boisson chaude qu’un collègue lui avait apportée. « On va vous emmener à l’hôpital, pour rester au chaud cette nuit. » Ceux-ci étaient réquisitionnés pour la trêve hivernale, comme d’habitude. Après, si son interlocuteur ne comprenait pas, ou ne parlait pas anglais… Bon, elle se débrouillerait. Elle avait travaillé avec du personnel médical de tout horizon, ses bases dans des dizaines de langues différentes ne pourront que lui être utiles…

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winter bells [Dahlia] - Sam 17 Nov - 18:23

Tout avait fini par devenir extrêmement silencieux, autour de lui, comme si le son avait décidé de s’enfuir dans un autre pays et sans lui. Et c’est drôle quand on y pense, parce que le vacarme de la ville est constant, parce que chaque heure, chaque minute, chaque seconde, quelqu’un émerge, un autre se prépare à aller travailler ou se coucher, d’autres encore rentrent de soirée, s’invitent ailleurs, refont le monde chaque instant de la nuit et du jour. Mais pas ce soir, non, comme si la neige avait tout embaumé, presque avec tendresse, pour arrêter le temps, donner de la voix au vent et puis, figer pour l’éternité un sourire guilleret.

Le froid avait conquis son corps, pour l’engourdir délicieusement, comme on enlace un enfant, avant qu’il ne soit l’heure de dormir. Des milliers de cœur s’étaient allumés sous sa peau, pour battre avec déraison, chacun de ses muscles se crispaient, surtout ceux de ses doigts qui picotaient à force d’être balayé par son souffle tiède. Plus que quelques minutes promettait l’hiver et au loin on aurait pu entendre des cantiques s’élever dans l’air. Plus que quelques minutes et ce serait tout. Il deviendrait une statistique, un chiffre, quelque part, dans un journal que tout le monde prendra la peine de lire et puis d’oublier cinq secondes après. Mais eh, c’est si triste rien que d’y songer. Il aurait été beau, ainsi figé pour l’éternité.

Pourtant, l’univers fut contrarié, par la venue d’intrus, venus sans doute s’enquérir bien trop tôt de la moisson du froid. Peut-être aurait-il mieux valu qu’ils ne le trouvent pas, ou alors qu’ils prennent un autre chemin, puisqu’à chaque c’est la même rengaine. Lorsqu’ils en sauvent un, un autre s’éteint.

Szymon extirpe sa conscience lentement, des flocons et puis du vent, il papillonne des cils douloureusement, comme un nouveau né qui n’a rien demandé. Ses lèvres déjà gercées craquent lorsqu’il essaie de les humecter, lentement, trop lentement pour reprendre goût à la vie. Son corps toujours engourdi retrouve petit à petit des sensations et c’est peut-être ça le plus terrible, qui le fait sursauter, ah le froid était si doux et maintenant voilà que la chaleur brûle son épiderme, fait palpiter encore plus tout son corps endormi.

Le silence déserte ses oreilles, son monde ouaté, il fronce le nez délicatement, sans trop comprendre les mots, comme son cerveau n’est pas encore disposé à faire la traduction. Il baragouine faiblement en polonais : Ma- Mais les autres syllabent se meurent, dans sa gorge, parce que le souvenir de la perte est encore là, que toutes ses mamans à lui sont mortes déjà. Il n’esquisse pas réellement de mouvement, murmure simplement : Je suis fatigué. Le sommeil sur le bout de sa langue. Il ne se lève pas, trop usé, déjà, adolescent des rues. Ses doigts se referment sur le gobelet chaud comme pour tenter de le boire, mais celui là glisse de ses doigts pour se renverser sur le sol.

Szymon souffle, tente de se redresser un peu plus, c’est comme réapprendre à faire fonctionner un corps totalement ankylosé. Il se presse contre le mur, de la méfiance noyée dans son regard lessivé pour enfin articuler la seule chose qu’il est capable de dire en anglais, maintenant : Pas comprendre que tu dire.
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CŒUR : (Célibataire), l’ex en cavale, le coeur en miettes, et le temps offert à sa carrière. S’attacher n’a jamais été de premier ordre, bien au contraire. Plus elle s’éloigne, mieux elle se porte.
RÉINCARNATION : Oiseau de mauvais augure, banshee dont les cris percent autant les tympans que les vitres.
TALENT(S) : (Cri Strident) - (Méduimnité)
FACTION : (Neutre), loin des préoccupations des mafias, loin des êtres divins. Innocence traquée, réclamée par ceux qui estiment qu’elle leur revient de droit. Protection planant au-dessus de l’âme brisée.
OCCUPATION : (Psychiatre), entourée de fous, de désespérés. Elle-même sombrant dans les méandres d’un esprit au bord de l’implosion. (Ex-médecin urgentiste), bénévole dans des pays dont les guerres feraient pâlir d’horreur les divins d’Arcadia. Rôdée à toutes les situations de crise, n’en déplaise à la Ville.
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winter bells [Dahlia] - Ven 7 Déc - 17:10



winter bells
And we never meant to collide



La douceur dans la voix, dans les gestes, sans pour autant que la pitié ne s’empare d’elle. Elle savait Dahlia, à quel point en ressentir et en montrer pouvait détruire la personne d’en face. L’égalité, la fraternité, la tendresse oui, mais beaucoup associaient pitié avec faiblesse, puis humiliation. Alors, au fur et à mesure des maraudes, Dahlia avait appris à supprimer les regards pouvant être associés à cette émotion, à se concentrer sur de la gentillesse, et juste de l’aide, sans arrière-pensée, sans rien d’autre. Cependant, aujourd’hui, la tristesse était d’autant plus présente que la jeunesse sur les traits de porcelaine la frappait. Un enfant ne devrait pas avoir à vivre dans la rue ainsi. A vrai dire, la chirurgienne n’avait jamais eu l’occasion d’en voir de si jeunes aux Etats-Unis. Dans les pays en guerre, des enfants orphelins, dont les deux parents avaient péri, elle en voyait des dizaines par jour. Des ados qui avaient tout perdu, des gamines violées et torturées… Dans un pays se disant développé et civilisé, c’était plus rare, et d’autant plus perturbant. Cela signifiait que le gouvernement, aussi stable soit-il, ne faisait pas son travail. Et cela lui rappelait amèrement que les plus grands brigands, c’était les états eux-mêmes souvent…

Un murmure, simple, léger, et elle reconnut une langue de l’Europe de l’Est. L’un des avantages à travailler avec des ONGs de façon récurrente, une grande partie de l’année, c’était qu’on communiquait avec de nombreuses nationalités, en permanence. Et au fur et à mesure, Dahlia s’était retrouvée à pouvoir reconnaître les langues et pays d’origine de beaucoup de ses collègues. Chose utile dans la vie pour la suite. En revanche, elle ne parlait pas ces langues pour autant, au-delà des bases et de quelques tournures de phrase. Son vocabulaire n’était pas des plus développés. Il n’y avait que l’anglais qu’elle parlait couramment, étant donné qu’il s’agissait de sa langue maternelle.

Le gobelet échappa des mains du jeune homme, renversa le liquide brûlant sur le sol. Ce n’était pas important. Elle adressa un doux sourire à l’inconnu, et lança à un de ses collègues : « Michael, peux-tu m’en apporter un autre ? » Hochement de tête, et l’autre gilet des maraudes s’éloigna jusqu’à leur camion. Nouveaux propos, explications de l’incompréhension de la langue anglaise. « D’accord. Moi je suis Dahlia. » Son accent en polonais devait être immonde, mais elle tenta quand même, se rappelant de quelques mots, quelques paroles dans la langue durant un de ses apprentissages. « Pour te… Réchauffer. » Le nouveau gobelet fut à nouveau tendu vers lui, mais cette fois-ci, Dahlia ne le lâcha pas. Le liquide devait finir dans sa gorge, et pas étalé sur le sol, il perdait de son efficacité et intérêt sinon… « On… Aller à l’hôpital. » Ce sera l’endroit le plus agréable pour lui, au lieu de dormir dans la rue. Même si ce n’était qu’une solution d’urgence, et que la jeune femme en avait parfaitement conscience. Un dispositif juste pour une nuit, mais c’était mieux que crever dans la rue à ce point…

Colère contrôlée, envers les institutions, cette société pourrie dans son ensemble. Les dents mordirent l’intérieur de la joue, et elle resserra la couverture autour du corps frêle. Ca ne pouvait qu’aller, il fallait y croire, il fallait s’accrocher. « Comment… T’appeler ? » Bon, définitivement, il allait falloir qu’elle s’entraîne à nouveau. Mais ça suffirait pour aujourd’hui. Il fallait que ça suffise…


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winter bells [Dahlia] - Sam 16 Mar - 17:44

Les mots familiers franchissent sa bouche, inattendus et légers, depuis combien de temps n’avait-il pas entendu quelqu’un parler la même langue que lui ? À cet instant précis, elle prend des accents terriblement familiers, terriblement chaleureux aussi et ça lui donne les larmes aux yeux vraiment et même lorsqu’il croit qu’elles sont tarie depuis longtemps elles s’échappent du coin de ses paupières pour s’écraser maladroitement, à mesure qu’il hoche la tête. Il attrape la gobelet entre ses mitaines, dépose ses lèvres contre le gobelet. Il voudrait obtempérer plus, mais ses membres sont engourdis par le froid. Il se dit qu’elle ressemble à l’une de ses mères, ou peut-être pas vraiment. C’est sans doute un caprice de son esprit. Pourtant il se raccroche au Polonais, à ce murmure familier, même maladroit, les consonances, les sons, le rajeunissent encore.

Ils doivent aller à l’hôpital, il comprend, il acquiesce, même s’il n’a pas de papier, même s’il n’a pas réellement envie et que les seringues, il n’aime pas ça, que les sans abris là-bas sont dédaignés, sauf les soirs de grand froid parce que, soudainement, la mortalité intéresse, juste pour cette fois-là. Il s’accroche aux promesses qu’elle ne dit pas, cette voix féminine à la silhouette incertaine, floutée par les phares d’un véhicule en train de ronronner faiblement. Celles qui promettent que ça ira, même si c’est pour cette fois, même si ça n’existera pas demain, mais ce n’est pas grave cette fois.

Szymon. Je m’appelle Szymon. Une vérité pour la litanie de mensonge qu’il devrait susurrer, car les enfants étrangers ne sont pas forcément mieux traités que les adultes aux visages bariolés. Il jouera les muets auprès du service hospitalier, il esquissera des sourires grêlés, les lèvres écorchées, alors que le regard des autres finiront par dire qu’ils sont désolés, mais qu’il ne peuvent rien faire, que ce n’est pas de leur faute, aussi, parce qu’ils ne décident de rien, eux ne font qu’appliquer les lois et puis tout ça. Il prend une autre gorgée, pas plus vaillant, mais moins frigorifié quand même qu’il y a quelques minutes et ce n’est pas uniquement grâce à la soupe.

Dahlia. Qu’il appelle, soudainement. Noël. C’est être quand ? Qu’il demande, parce que c’est capital, parce qu’il ne verra peut-être plus d’humain suffisamment conciliant pour lui parler sans se boucher le nez. Et lorsqu’il saura alors, il va essayer de se lever, de ne pas trop faire attendre la nuit, le destin et puis le reste aussi. Il aura bien l’occasion de penser à l’histoire qu’il refusera de raconter.
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winter bells [Dahlia] - Jeu 18 Avr - 17:38



winter bells
And we never meant to collide



Replonger dans sa mémoire, pour retrouver quelques mots d’une langue qu’elle n’avait jamais pratiqué… Cela faisait revenir de nombreux souvenirs, souvent mauvais, aigres, parfois agréables, morceaux faisant partie intégrante de sa vie, quelle que soit leur difficulté. Nombre de fois, elle avait eu envie d’oublier, le bruit des bombes, les corps en charpie à la suite d’un pas effectué sur une mine, les peaux brûlées après une attaque chimique… Puis, avec le temps, elle s’était rendue compte que cela faisait juste partie d’elle. Cela lui avait aussi offert de multiples opportunités, malgré la douleur. Rien qu’aujourd’hui, elle était capable de murmurer quelques mots dans une langue européenne peu représentée sur le globe terrestre. Certes, une vraie conversation ne serait pas tenue, mais c’était suffisant pour ce qu’elle en faisait. Peut-être que si elle se dégageait plus de temps, elle pourrait développer les langages qu’elle avait intégrés au fil des années, de ses expériences. Sa mémoire était une force qu’elle négligeait. Cependant, d’ici quelques mois, elle repartirait à l’étranger, dans un de ces pays toujours en guerre. La Syrie certainement, puisqu’il s’agit du plus grand souci de la communauté internationale pour le moment. Et encore, même les aides humanitaires avaient du mal à se frayer un chemin jusqu’aux nécessiteux et civils…

Szymon, prénom dont l’écho se faisait définitivement étranger. Comme le sien. Néanmoins, la majorité des américains ne venaient-ils pas d’Europe ? Ainsi, traiter les autres d’étrangers lorsqu’eux-mêmes n’étaient pas plus natifs qu’un autre… C’était stupide. « Enchantée Szymon. » Prénom gravé dans l’esprit, visage dans la mémoire. Le second gobelet fut offert, tenu le temps de s’assurer que rien ne chuterait à nouveau. Ne pas gâcher était aussi l’une des prérogatives de la jeune femme.

Noël… Elle aurait presque oublié que la date s’approchait à grands pas. Elle réfléchit un instant, glissant dans le silence. Jusqu’à obtenir une réponse. « Dans sept jours. » Une semaine. Une petite semaine. Si courte, si lointaine. Si l’adolescent n’en avait pas parlé, elle aurait certainement oublié Dahlia. Après, ce n’était pas comme si elle avait quelqu’un à qui offrir un cadeau habituellement. Ses parents étaient loin, perdus dans le Texas. Sa demi-sœur ne donnait plus de nouvelles depuis longtemps, et elle n’avait ni enfant, ni neveu et nièce pour qui cette période de l’année était importante. Il n’y avait qu’elle et sa solitude, son métier qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs. « Tu as… De la famille ? » Quelqu’un à appeler, à aller voir pour ne pas le laisser seul. Sinon, Dahlia connaissait plusieurs programmes qui pourraient l’aider, le soutenir jusqu’à trouver une situation plus stable. Pour le moment, elle serait sa main tendue, envers et contre tout. Main tendue autant métaphoriquement que physiquement. Car l’américaine n’était pas connue pour abandonner, laisser tomber.

Fallait bien quelqu’un pour se battre, dans ce monde où l’individualisme prévalait sur la solidarité…

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winter bells [Dahlia] - Lun 10 Juin - 13:40

Le temps est traître, le temps s’évade plus qu’on ne le croit dans le vent. Le temps fait oublier des choses au présent, qui reviennent parfois de manière traître. Et le temps est passé, bien plus vite qu’il ne l’aurait imaginé. Son premier, enfin deuxième anniversaire se profil, loin de tout ce qu’il a connu, de ses mamans à lui qui lui manquent encore plus terriblement, maintenant, maintenant qu’il l’a entendu prononcer ces mots-là en polonais.

Alors ça lui arrache le cœur, alors il pose le gobelet ou laisse Dahlia le tenir pour lui et il compte sur ses doigts, sept jours. Dans sept jours il en aura dix-sept. Alors il lui faudrait vivre encore 98 ans de plus pour ne pas trahir la promesse qu’il a fait, quand elles ont chantonné la chanson d’anniversaire et qu’elles lui ont demandé de vivre cent ans au moins.

Et c'est à cet instant seulement qu'il le réalise, qu’il a failli ne pas tenir sa promesse. Que le froid et le soir auraient bien pu engloutir son âme et alors elles seraient mortes pour rien. Pour lui. Mais pour rien. Alors il montre ses doigts à Dahlia, l’air très fier d’annoncer d’abord en polonais Dans sept jours ce sera mon anniversaire Et comme il ne sait pas si elle a compris il montre ses doigts pour baragouiner : Anniversaire. L’index pointé vers son torse.

Pourtant cet air joyeux se fane rapidement quand elle aborde le sujet qui fâche. Enfin, qui ne le fâche pas vraiment, simplement c’est celui qui donne au temps cette pleine détresse, cette pleine immuabilité, cette même pleine vérité. Elles sont mortes il y a au moins un an. Il récupère son gobelet entre ses moins engourdies, pour boire et ravaler une plainte, qu’il essaie de reléguer loin très loin de maintenant, de toute suite. Parce qu’il n’a pas envie que le froid en saisisse jusqu’aux larmes qu’il veut conserver pour lui. Et qu’il ne faut pas qu’il en dise trop, parce qu’il n’a pas envie de déterminer dans un foyer à l’autre bout du monde, dans un endroit qu’il n’aurait pas choisi, dans un endroit où il ne serait pas forcément plus en sécurité qu’ici. Alors il ravale, le chagrin, la culpabilité aussi, pour chantonner les yeux brillants, la chanson d’anniversaire qu’on lui chantait à lui, un peu avance, cette fois, mais ce n’est pas très important. L’important c’est qu’il ne soit pas seul pour le célébrer. Et à la fin il dit Je vais encore vivre 98 ans, c’est juré.

Décidé il hoche la tête, les yeux en direction du camion pour demander, en essayant de rassembler les maigres connaissances qu’il possède dans la langue des gens d’ici, de ranger l’obscène appris par cœur, malheureusement pour dire : C’est quand… partir, hôpital, Dahlia? Parce que pour vivre autant de temps il n’a pas le droit de laisser le froid gagner, malgré les engelures et toutes ces choses qu’il a déjà pu lui infliger. Cette nuit il vivrait.
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