(+18; sang) Into a needle she conjured me. And said that longing would torture me.

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Into a needle she conjured me
And said that longing would torture me

 Hécate ϟ  Némésis . 

La nuit est avancée, mais il est de cette heure qui ne laisse plus personne résister à l'appel de Morphée. Les rues deviennent peu à peu silencieuses et les rayons lumineux se font rares au travers des fenêtres. C'est la nuit que d'autres en profitent pour ne pas être vus, avec pour seuls témoins Séléné dans sa phase la plus totale. Elle voit tout la nuit tout comme Hélios voit tout le jour. Et l'un comme l'autre seront témoins de la pagaille que représente Arcadia, les braises ne font que se raviver aussitôt qu'on les croit éteintes. Et Némésis vole à vive allure entre les construction, le regard plissé pour ne pas se prendre d'obstacle. Si à pied la ville lui semble être un labyrinthe, dans les airs elle n'a plus le moindre secret pour elle.

Lourd battements d'ailes, la déesse faibli en vol et c'est en puisant dans ce qui lui reste d'énergie qu'elle atterri. Les ailes freinent à l’atterrissage, les plumes sombres déployées. Quand le pied puis le genou se posent au sol elles se rétractent, le repos est de mise maintenant. Essoufflée, Némésis prend quelques secondes pour laisser son cœur reprendre un rythme normal. Le sang tape dans les tempes, à lui en donner la migraine. Elle essuie son front transpirant d'un revers de manche et se redresse sur ses jambes légèrement vacillantes. Elle a usé de beaucoup de pouvoir ce soir, mais en présence d'Eris il ne pouvait en être autrement, elle a poussé, peut être trop, tant pis, le repos est de mise maintenant. Sybille sort son téléphone pour envoyer un message à Aura, puisqu'elle a atterri sur sa terrasse, il est peut être temps de la mettre au courant. Elle désire la voir, pour l'avertir, elle et la Nuova Camorra qu'un ennemi se balade en ville.

Lettres envoyées, la déesse se permet de trouver place sur un rebord pour se reposer. Elle porte sans doute quelques marques de son combat, aussi il lui faudra tout raconter à sa supérieure directe. Ensuite elle compte aller retrouver Saturno pour le mettre au courant. Eris n'est pas ici pour la paix, elle prépare sans doute quelque chose qui pourrait ébranler l'ordre et l'équilibre du panthéon et Némésis ne regardera pas de nouveau une guerre aussi sanglante qu'elle a provoqué lui passer sous les yeux sous le joug de la vengeance.

Quand la silhouette d'Aura apparaît dans l'embrasure de la porte fenêtre, Sybille ose un sourire fatigué. « Désolée, tu sais que je peux pas me contenter de frapper à ta porte.» Avoir d'immenses ailes est un atout et aussi un inconvénient, le monde n'est pas prêt à la voir déambuler dans les rues comme si c'était normal, chaque déplacement est fait avec précaution, que personne ne puisse la voir comme cela a déjà été le cas au moment où elle a découvert ce don là. Némésis se relève, afin de faire preuve de respect pour son hôte qui, elle le voit dès a présent est une divinité pilier du panthéon. Hécate, qui l'aurait cru ? Et en même temps la nature secrète d'Aura aurait pu la mettre sur la piste. Elle ne dit rien, Némésis, d'abord elle a des choses importantes à lui faire part. « J'ai croisé la réincarnation d'Eris ce soir, je connais ma sœur, d'elle il ne viendra rien de bien. »

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**Aura Sciarra**

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 Hécate ϟ  Némésis . 

L’eau tambourinait contre les parois de la douche. Elle se perdait dans la chaleur dégagée par le jet, paupières fermées, pour mieux contrôler les pensées dissidentes. C’était épuisant, depuis quelques jours, tous les souvenirs qui l’assaillaient. Ca lui rappelait l’arrivée des fantômes, de toutes ces voix qui cherchaient à faire taire la raison, à la surpasser. C’était il y a dix ans… Tant d’eau avait coulé sous les ponts, doux fleuve qu’elle avait regardé faire son bout de chemin, avec les années passant. De toute façon, ça avait été une question de vie ou de mort d’apprendre à les gérer à l’époque. Si elle se laissait emporter, elle ne reviendrait plus. Tant de personnes avaient péri entre ses doigts, tant s’étaient retrouvées à vouloir la haïr, la hanter. Aura pouvait au moins remercier son très cher ancêtre de lui avoir appris à catégoriser. Sans cela, ça aurait été la fin. Les voix l’auraient rendu folle, auraient bouffé sa raison et sa stabilité… Et c’était tout ce qu’elle avait. Maintenant, elle n’avait qu’à refaire la même chose. Ca prendrait quelques jours encore, de faire la part des choses, et c’est pour cela qu’elle s’était éloignée quelque peu, qu’elle était retournée dans son appartement. Pour avoir du calme. Pour pouvoir tout détruire si le besoin s’en faisait ressentir.

Elle finit par couper l’eau, se sécher après avoir jeté un coup d’œil à son téléphone. Minuit était passé depuis de longues minutes déjà, et elle savait qu’une nuit blanche l’attendait certainement. Déjà, il fallait qu’elle gère les pensées, déjà bien plus calmes qu’au début, et ensuite, plusieurs problèmes et rapports lui étaient parvenus. Si l’italienne commençait à sérieusement se détacher de la mafia, elle n’en restait pas moins une sous-boss, avec un attrait particulier pour l’espionnage et le contre-espionnage. Pourtant, étonnamment, elle n’avait pas pu changer la trame du fil au sein de la Camorra. Comme si tout était écrit d’avance. Comme si Hécate avait refusé de s’impliquer, et Aura avec elle. Ou plutôt était-ce l’humaine qui s’y était refusée, qui avait tourné les talons. La loyauté avait fini par s’effriter. Puis, au sein de sa propre équipe, les traitres pullulaient, Sybille en tête. Augustin avait fini par le lui avouer, à demi-mots, prouvant une nouvelle fois qu’il avait refusé de l’écouter. Et Aura n’avait eu qu’un sourire face à la confirmation, elle qui s’y attendait depuis quelque temps.

En parlant du loup… Le téléphone vibra, message de la vengeance pour lui indiquer qu’elle était sur sa terrasse. Dans un soupir, Aura enfila un chemisier et une jupe par-dessus ses sous-vêtements, et monta les quelques étages la séparant du toit. Heureusement qu’elle était la seule à avoir investi les lieux…

Portes fenêtres poussées, et quelques mots étrangement calmes quittèrent les lèvres de l’avocate. « Bonsoir Sybille. » Pause. « En effet, ce serait moins discret de passer par la porte. » Tendances glaciales accentuées par le rejet mis en œuvre par Aura, pour ranger les souvenirs dans les petites cases de son cerveau. Et elle l’écouta, silencieusement, un sourire en coin. Carnassier, froide, dangereuse. Ca perçait la carapace, montrait une facette bien plus fatale de l’italienne. « Tu as une sœur maintenant Sybille ? J’en apprends tous les jours sur toi. » Mais était-elle encore Sybille ? N’était-elle pas juste Némésis, ayant perdu son humanité au profit d’une autre ? Si elle s’enfonçait dans ce magma, où son identité propre disparaissait, s’évaporait, elle deviendrait inutile. Aura ne s’embarrassait pas de dieux et de déesses. Trop d’egos qui feraient tomber le monde à nouveau. « En effet, cela peut s’avérer complexe à gérer. » Le sourire ne disparaissait pas, derrière les iris de glace. « Mais nous sommes déjà dans une situation au bord de la catastrophe, avec ou sans elle. » Elle devait savoir pourquoi, non ? La Camorra s’écroulerait. Demain, ou dans quelques semaines, qu’importait.

Et elle se rapprocha Aura, quelques pas, pour détailler la silhouette. « Tu es blessée, nous ferions mieux de rentrer pour te soigner en continuant la discussion. » A quel point cette Eris fera basculer le monde ? Que ce soit en bien ou en mal, c’était l’humaine qu’il faudra analyser, plus que la divinité.

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 Hécate ϟ  Némésis . 

Les politesses passées, Sybille s'écroule, reste assise. Elle est prise de légers spasmes et l'impatience dans les doigts qui serrent sur sa cuisse, s'empêchent d'aller gratter le dos. Ça fait un moment qu'elle n'a pas eu de violente crise d'Hybris. Et l'annonce fait de la présence d'Eris à Arcadia ne semble pas alarmer Aura, ni même Hécate qui reste impassible comme à son habitude. Et sa remarque sur la dite sœur ne lui ferait presque pas plaisir alors qu'elle sait très bien pourquoi elle dit cela. Est ce qu'elle l'a prend au moins au sérieux ? Ne voit t-elle pas dans quel état le conflit l'a mise ? Elle essuie de nouveau son front pris de sueurs froides. N'étant pas réellement dans l'état de débattre sur le fait que ce soit sa vraie sœur ou pas. Némésis parle, les lèvres de Sybille bougent.

Elle hausse les épaules avec sourire démuni, passé un certain stade le voile entre l'humaine et la déesse se fait trop fin pour faire une distinction. Elle vit avec des souvenirs qui sont devenus les siens elle ne peut pas faire comme si ce n'était rien. Sybille ressent toutes les émotions de Némésis, elle sait que sur la fin toutes les deux feront une fusion parfaite. Ça arrivera aussi pour Aura, Hécate est une déesse puissante, elle n'est pas certaine qu'elle lui en laissera un morceau. Les dieux s'en retourneront à l'Olympe. Bien sûr que sans Eris Little Italy connaît des temps de trouble, mais ce sera encore pire si la discorde s'en mêle, quoi que c'est déjà sans doute fait. Elle ne sait pas jusqu'où aura été son implication, mais Chaos cherchait la discorde et peut être que tout ceci n'est que manipulations et illusions, ou alors peut être qu'elle se trompe complètement. Il n'y a pas de preuve elle n'a pas réussi à arracher un seul mot à la déesse ou a celle qui portait sa sœur. Elle n'oubliera pas ce visage, compte bien la retrouver pour la ramener à la Nuova Camorra et la faire parler.

En attendant elle essaye de faire redescendre la pression alors que son hybris se manifeste par un usage trop important de ses pouvoirs. Le dos lacéré de cicatrices rougeoyantes sous le passage de ses ongles, elle montre des signes d'inconfort qu'Aura remarque. Elle s'approche d'elle, lui propose de rentrer pour la soigner et Sybille se doute ce ce qu'il est en train de se passer. Pourquoi elle ressent de vifs picotements dans ses ailes, c'est le retour des choses, le contre coup. Elle étire un sourire, apprécie le geste alors qu'elle n'est pas obligée de faire ça. Sybille, au bord du malaise, pâle comme un linge prend sur ses dernières réserves d'énergie. « C'est gentil, je ne voulais pas te déranger. » Sybille se lève, ses jambes ne la tiennent pas et elle manque de défaillir, s'accroche à quelque chose et se redresse enfin. Les ailes dans le dos semblent être devenues trop lourdes pour elle, ankylosées, et c'est sans doute une question de secondes avant qu'elles ne se décrochent. La brune suit son hôte jusque chez elle et se permet de s'asseoir sur une chaise avant de s'écrouler par terre. Transpirante, comme prise de fièvre, ses doigts passent sous son haut déjà rougi de sang. Et ce n'est pas fini, du sang il en coulera encore ce soir.

« C'est mon hybris » Elle grimace, ça la fait souffrir ces violentes démangeaisons et l'envie de s'arracher la peau du dos. Il lui est arrivée d'aller se lacérer au couteau, ne trouvant que le soulagement dans la douleur. Sybille a dû faire appel à de la reconstruction esthétique sous les conseils de Luca pour remettre son dos en état, parce que la peau tombait en lambeaux. Et la crise semble être tout aussi douloureuse cette fois-ci. « Est ce que tu as de la glace ? » Le froid anesthésie un peu, soulage même si cela reste un hybris. Le temps que ça passe, elle ne pourra pas toucher aux lacérations. « Mes ailes vont tomber, j'ai trop forcé » Elle repousseront, elles repoussent toujours, c'est juste sa punition pour avoir été trop divine et pas assez humaine.

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**Aura Sciarra**

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 Hécate ϟ  Némésis . 

Les iris glaciales s’arrêtaient sur la silhouette, la détaillaient rapidement, à la recherche de blessures visibles. Si son cerveau était déjà surchargé d’informations à cause des souvenirs, elle ne pouvait pas se permettre de laisser de quelconques souffrances sur le corps de son soldat. Il faudrait donc peut-être qu’elle envisage une pause dans son traitement des données… Quitte à se choper un mal de crâne monstrueux. Doucement, elle finit par se rapprocher, proposer un bras à Sybille. Pour ces histoires de sœurs, pour l’impact psychique de Némésis sur l’humaine, elle reviendrait sur le sujet plus tard. Même si Hécate se déchaînait à présent, l’italienne savait que dans son cas, ce n’était qu’une question de temps, de jours, avant que la tempête passe. Y’avait que la déferlante de souvenirs, de mots, de passés à supporter et accepter. Et si les douleurs psychiques restaient, Clemens pourrait certainement l’aider à les apaiser. Même si Aura avait lâchement fui lorsque le passé l’avait rattrapée. Tout ça à cause… A cause des derniers événements. Des attaques. Des tensions. Des mort qu’elle préférait oublier. Peut-être qu’il était encore trop tôt pour rappeler à sa mémoire ses propres souvenirs. Peut-être que les autres étaient encore trop présents.

Le corps de Sybille fut déposé sur une chaise, ou plutôt devrait-elle dire sa carcasse. L’autre tenait à peine debout, faisant s’arquer un sourcil à l’avocate. Les pavés de glace furent rapidement trouvés, dans le silence, tout comme la trousse de secours. Les premiers soins seraient donnés maintenant, mais le parquet était prêt à être refait maintenant. Enfin, ce n’était pas comme si elle habitait encore ici. « C’est un contrecoup plutôt violent. » Comparé à ce qu’elle connaissait… Même si Aura pouvait être paralysée pendant plusieurs jours, et voir la peau de ses bras partir en lambeaux. Juste, de manière générale, elle n’arrivait que peu à ses extrémités. Sauf quand Alejandro la poussait à tuer en plein milieu de journée. « Tu as eu de la chance que je sois chez moi vu ton état. Je n’ose espérer ce qui serait arrivé le cas échéant. » Pause. « Tu devrais faire attention à toi Sybille, tu n’es pas immortelle. » Parce que c’était un truc de dieux ça. Ou de créatures. Pas d’hommes et de femmes dont l’humanité prévalait encore. « Eris a toujours été présente aux grands moments de l’Histoire. Cependant, ce n’est pas elle le problème pour l’instant. » Pause. « Ce sont ses liens qui vont nous détruire. »

Gamine de la mafia, espionne dans l’âme, on dit que rien n’échappe aux yeux grisâtres et sans vie de Sciarra. Les rumeurs étaient certes exagérées, mais il était vrai qu’elle courait après les informations. Peu savaient que c’était en fait là son rôle au sein de la Camorra. Peu savaient à quel point elle avait le bras long. « Je pense pouvoir avancer sans réel souci que Khaos est encore en vie. » Pause. « Et il se peut que certains des autres aient, ou ont eu des liens avec Eris. » D’un calme déroutant, la situation ne semblait pas l’horrifier plus que cela. C’était dans ses gênes après tout, les histoires de trahison. « En revanche, si elle t’a évoquée des éléments en particulier, ça pourrait permettre à nos chefs de compléter le puzzle. » Ou plutôt à elle-même. « Mais il serait préférable qu’on se charge des blessures avant. » Gazes sorties, désinfectants aussi. Si les poches de glace étaient disposées au niveau des ailes, du dos, Aura n’avait plus qu’à attendre le feu vert de Sybille pour endiguer les blessures avec son aiguille. Pour les connaissances qu’elle possédait, complétées par ses vies antérieures.

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 Hécate ϟ  Némésis . 

Contrecoup violent pour une liberté offerte, même si ses ailes l'empêchent de se mêler à la foule, cela lui permet de faire bien des choses. Sybille connaît cette souffrance, elle l'a déjà vécu à plusieurs reprises et sait que quand les blessures seront refermées ça ira bien mieux. Les plumes tombent une à une, Sybille se sent désolée de mettre du désordre chez Aura alors que celle-ci a la gentillesse de lui ouvrir. Et elle a raison, une chance qu'elle soit chez elle ce soir, sinon elle aurait agonisé de longues heures sur sa terrasse jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de se lever pour porter ses ailes détachées. Et là c'est de violents chocs électriques, de la douleur dans le dos en plus de l'envie de s'arracher la peau. « Merci d'avoir ouvert. » Elle ajoute, les mâchoires crispées dans la douleur. Lui rappeler qu'elle n'est pas immortel est essentiel pour la ramener à son humanité, Némésis tend souvent à prendre le dessus, c'est une adrénaline qu'aucun mortel ne peut expérimenter que celui de se sentir fort et puissant. Elle le sait, mais quand les souvenirs de la déesse la submergent il lui est difficile de garder la tête froide. Et alors l'humaine le paye après, a besoin d'aide pour calmer les douleurs. Les ans de glace aident à supporter un peu plus, Sybille se concentre sur la voix d'Aura pour éviter de se focaliser dessus. Visage blême, sueurs froides, il lui faut garder courage pour ne pas tourner de l'oeil.

Sybille est résistante, la douleur connue sur ses années lui permettent largement de supporter ceci même si ce n'est clairement pas une partie de plaisir. Eris a bien été réincarnée plusieurs fois au même titre qu'eux mais il n'a été donné à Némésis de croiser sa sœur que de trop rares fois, et ces fois là ont toujours fini de la même manière ; Le conflit, elles se battent et se saignent jusqu'à désirer leur mort.Déesse de la discorde, il est dans sa nature de semer le trouble et le chaos, Némésis la sait responsable de bien des guerres et elle est persuadée qu'elle fera de même ici ; il suffit de groupes ennemis et balancer la pomme de la discorde au milieu pour regarder et se délecter des conflits que cela engendre. Sybille lève les yeux vers Aura lorsque celle ci évoque Khaos, Sybille acquiesce, l'Eden Manor et cette pomme c'est beaucoup trop de hasards faciles. « Oui, il ne me fait pas l'ombre d'un doute qu'Eris est l'alliée de Khaos, sa pomme a semé la discorde à l'Eden Manor, j'y étais à ce moment là. » Non pas une nouvelle choquante, au contraire, cela leur permet tour à tour de comprendre ce qu'ils se passe de manière plus concrète. « J'ai essayé de lui avoir des informations, elle n'a rien dit et puis on a commencé à se battre, j'ai voulu la suivre, la ramener à la Nuova Camorra pour l'interroger. Il faudrait qu'on la retrouve je pense...» Faute de moyens à ce moment là, dan l'impossibilité d'appeler au renfort, elle a finit par la blesser sévèrement et elle en paye le contrecoup.

Les blessures d'abord, pour soulager les palpitations de Sybille et la mettre hors de danger. « Il faut les retirer... » Sybille l'a déjà fait, mais un coup de main sera tout aussi bienvenu. « Mets tes deux main à la base, ça va être facile, elles ne tiennent plus. » Scène sanguinaire, c'est courant avec Sybille, son corps s'adapte mais quand le divin lui retire ses droits ça devient moins miraculeux. Sybille serre les dents, inspire une grand coup. « Tire... » Elle tire de l'autre côté, ça vient assez vite, son souffle se fait saccadé et déjà la lourdeur dans son dos se fait moins insupportable. Le contrecoup finira par se calmer, quand elle ne les aura plus dans le dos. Elle reprend sa respiration, demande à Aura de faire pareil sur la seconde aile. « Désolée, je nettoierai » Elle ferme les yeux, grimace, la seconde est plus difficile à venir mais finit par se décrocher et laisse le dos de Sybille sanguinolent, deux larges trous qu'elle devra refermer à coups d'aiguilles.

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**Aura Sciarra**

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 Hécate ϟ  Némésis . 

Elle ne savait pas si c’était elle ou simplement la situation dans laquelle elle se trouvait, qui la poussait à une apathie bien plus forte. Les souvenirs embrouillaient l’esprit et, en même temps, jamais l’italienne n’avait été aussi lucide. Les échanges avec la divinité étaient devenus plus fluides, et seules les morts brisaient le calme. Elle s’était vu brûler vite, écarteler, accuser de sorcellerie, de vol, d’adultères. Quelle que soit la vie, quel que soit le passé, la violence y régnait toujours. Une unique existence avait tranché, lui avait arraché un sourire. Une légende toujours vivace aujourd’hui, déclenchée par une gamine des rues, dont le pouvoir était étrangement similaire au sien. Transformer le plomb en or, un simple contact, masqué par une machinerie impressionnante. Et un nom, comme pour faire passer l’alchimie à la postérité. Se souvenir, c’était se rendre compte d’un même pattern entre toutes ces femmes qui s’étaient succédées. Hécate n’avait jamais pris possession de l’une d’entre elles, néanmoins, Aura avait été parmi les plus compatibles, en termes de caractère, de personnalité. Et elle s’en rendait compte l’avocate, malgré l’arrivée fracassante de Sybille au milieu de ses réflexions. Dire que l’italienne était venue jusqu’ici pour pouvoir penser sans être dérangée, sans effrayer quiconque…

Haussements d’épaules, et elle balaya de la main les remerciements. Elle s’en moquait bien Aura. « Je me chargerai de vérifier ça dès qu’un moment le permettra. » Pas maintenant certes. Mais elle était capable de tous les repérer maintenant, ces dieux qui se pensaient au-dessus des lois, à même de mettre le Khaos dans cette ville, et dans ce monde. « On ne peut pas être certain qu’elle soit dans son camp, ou qu’elle ne se fasse pas manipuler. » Toujours envisager toutes les possibilités. La mafia ne pouvait pas non plus se jeter dans la gueule du loup. Maximilio lui avait beaucoup appris à ce niveau-là, et si Aura haïssait cette vie, elle ne pouvait pas la renier. Son sang pourri, elle le gardait. Ainsi, elle pouvait aider ceux qui lui importaient, qu’ils soient de la même famiglia ou non. « J’en parlerai aux supérieurs. Sinon, je m’en occuperai. » Pas un mot de plus. Pour le coup, ce n’était pas à elle d’en décider. Si un de ceux lisant dans les esprits était disponible d’ailleurs. Car si l’autre femme avait refusé de parler à Sybille, elle refusera avec quiconque. Il fallait donc la court-circuiter, mais Aura y penserait au moment voulu.

Un autre souci attira son attention. Les ailes de Sybille, qu’elle devait arracher. Un profond soupir quitta ses lèvres, encore du sang pour venir tâcher sa peau alors qu’elle venait tout juste de sortir de la douche. « Très bien. » Sans plus attendre, les doigts se posèrent à la base, agrippèrent les plumes et divers muscles, avant de tirer un coup franc. Gerbes de sang sur le parquet, et sa première pensée alla au nettoyage prévu. Un simple murmure pour dédramatiser le tout, ou prouver une fois de plus l’apathie de la sous-boss. « Il va falloir que je dise à la femme de ménage de repasser. » C’était tout ce qui la dérangeait, de devoir encore appeler quelqu’un pour supprimer les tâches. Ca plus le carmin désormais présent sur son chemisier, blanc. Clemens poserait des questions s’il la voyait débarquer de la sorte, et elle ne se sentait pas de lui dire qu’elle avait arraché les ailes d’une autre récurrence. « Ne t’en fais pas. En revanche, tu vas avoir besoin de cela. » Les doigts attrapèrent un plat qui trainait sur la table, et sous l’impulsion brûlante du pouvoir, tordirent la matière pour créer une gaze stérile. « Tu devrais penser à te reposer, et à éviter d’utiliser autant ton pouvoir. » Ou alors c’était Aura, qui était autant humaine que possible, oubliant par instant les dons qui faisaient partie d’elle…

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