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 Cassandre ϟ  Némésis . 

La nuit enveloppe la ville, toujours plus agitée sur les quartiers du centre tandis qu'au delà c'est le calme total. Un regard à la fenêtre sur cet horizon dessiné que par les points de lumière, Sybille s'en détourne pour retrouver place à son nouveau bureau. lLus grand, avec plus de papreasse et plus de responsabilités aussi. Tandis qu'en dessous la soirée semble battre de son plein, Sybille reste confinée dans ses bureaux. Il est loin le temps où elle allait se déhancher sur scène, sa nouvelle apparence désormais lui laisse que peu d'occasions de se mêler à la foule. Il n'y a que quand les plumes disparaissent qu'elle ose encore se faufiler entre les danseuses, revêtir ses tenues à l'orientale. Elle y pense parfois, avec nostalgie, du temps où elle passait inaperçu. Maintenant on ne peut nier sa part divine. Sybille envoie valser ces pensées d'un revers de main, venant se concentrer davantage sur son travail. Beniamin est entre les bons soins de son père, sans doute chez lui. Et le silence lui fait autant de bien que de mal, elle soupire, passe en revue un dossier de commande auprès des fournisseurs, valide, tamponne, et laisse de côté pour la secrétaire. Le téléphone sonne, elle décroche et on lui annonce l'arrivée de son rendez-vous. Elle ne reçoit que rarement mais les derniers événements demandent plus de sécurité dans le quartier, ce à quoi elle doit faire face désormais en tant que directrice.

Et quelques instants plus tard, sa secrétaire ouvre la porte de son bureau pour y faire entrer un visage méconnu jusque là. C'est à la fois rassurant et troublant, rencontrer quelqu'un à Arcadia quand on fait parti d'une mafia n'est jamais simple, mais elle a en amont les bons retours de Gisella et en outre, ce type a connaissance des dieux. Son apparence ne le choquera donc pas, ce qui est relativement reposant. Elle se lève, fait le tour de son bureau pour aller serrer la main de Cian Scully avec la soudaine effrayante impression en réalité de l'avoir déjà rencontré dès l'instant où sa main touche la sienne. « Sybille Dousmanis » C'est ce regard sans fond, comme un puits infini d'informations sur le passé le présent et l'avenir qui soudainement réveille Némésis. Elle a déjà croisé ce regard, c'était dans une autre vie il y a fort longtemps et après avoir retrouvé Hélène elle aurait dû se douter que d'autres visages viendraient à lui apparaître. Un sourire, elle relâche la main de Cassandre et lui propose de s'installer tout simplement. La guerre de Troie a été particulièrement déchirante pour Némésis, entre l'envie de protéger les Grecs et sa fille puis son aversion pour les manigances d'Aphrodite, les visions de Cassandre ont ajouté quelque chose de plus infernal à vivre tout ceci. Et il est loin ce temps là, qui aurait cru que des siècles plus tard c'est dans un bureau d'une club privé qu'elles se retrouveraient, à discuter de la sécurité de l'établissement. Némésis observe, avec son regard clair, les contours plus anguleux et plus masculins de Cassandre, elle ignorait qu'il était possible de changer de genre, peut être qu'elle-même aurait aimé que ce soit le cas pour elle. « L'éclipse a ramené plus d'entre vous que je ne le pensais...» Némésis pense à ceux qu'elle a tués, par la volonté de Zeus, viendront ils se venger d'elle ? Cassandre n'en fait pas parti, elle est sans doute l'une des rares mortelles qu'elle a fréquenté sans animosité. « Est ce qu'on doit parler de cette autre vie ou doit on considérer les bases à zéro, Cassandre ?»

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**Cian Scully**

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 Cassandre ϟ  Némésis . 

Le regard se portait sur le miroir de son bureau, et les doigts réajustèrent d’instinct le costume. Depuis son ascension soudaine, mêlée aux souvenirs de celle qui l’habitait désormais, il s’était remis à faire attention, à se donner des airs bien plus importants, bien plus charmeurs. Il avait compris que charmer, cela se faisait dans les premiers instants, au premier regard. Coup de foudre en perspective, pour mieux appréhender et contrôler la discussion. Le seul problème avec cela était l’attention que cela attirait sur son business, sur son passé. La vérité, il ne pouvait décemment pas la dire, à moins de voir voler en éclats tout ce qu’il avait construit. Pour lui, cette vie était devenue un moyen de se venger, de remonter la pente, quand l’existence l’avait foutu au fond. Il avait tout vécu, du meilleur au pire, avec un attrait pour ce second. Même s’il était certainement en tort. Personne ne l’avait obligé à finir à l’armée, à choisir les combats, à part une fierté et un ego inébranlables. Il avait voulu se croire au-dessus des autres, et fuir des responsabilités. Finalement, il n’avait récolté que la tempête qu’il avait semée… Juste, maintenant que la stabilité revenait, il ne voulait qu’elle s’échappe, s’y accrochait bien plus que raison…

Nouveau prospect, nouveau contrat, et l’irlandais glissa dans les rues italiennes de la ville. Certains évoqueraient un suicide d’y aller, dans les conditions actuelles pourtant, il savait que la Royaume était plutôt en bons termes avec la Camorra. Après, lui-même n’était pas réellement impliqué dans des histoires de mafias. Un simple neutre, sans accord avec quiconque si ce n’était An Riocht pour les combats clandestins dont il était devenu un des champions… Se tenir à l’écart lui donnait l’opportunité de travailler avec tous. Car, tant qu’il y avait de l’argent, lui fermait les yeux sur l’éthique, sur la main qu’on lui tendait. Etonnant venant de celui qui avait fait l’armée, avait connu les guerres et le sang. Et en même temps, pas tant que ça. L’armée, c’était aussi suivre les ordres sans jamais poser de questions, s’aveugler qu’importait l’ichor qui s’échappait des corps. N’avait-il pas déjà tué des innocents, en pensant répandre la bonne parole ? N’avait-il jamais compris qui il avait assassiné, sans jamais se poser la moindre question ? Les œillères étaient tenaces, et lui n’était pas le mieux placé pour refuser l’argent sale des doigts des mafieux. Chacun avait choisi sa vie, qui était-il pour les juger ?

Une fois garé devant le Silver Arrow, puis sorti de sa voiture, il pouvait percevoir les regards le détaillant, ceux s’accrochant à la silhouette. On cherchait à savoir qui il était, ce qu’il était, s’il venait avec de bonnes, ou mauvaises, intentions. Lui se drapait d’innocence, adoptait le bon comportement pour passer entre les mailles du filet, comme guidé par une tierce personne. Les talents de Cassandra, il les utilisait à tort et à travers, en permanence, quitte à voir son esprit exploser sous l’afflux d’informations.

A l’accueil, on finit par le guider dans les étages supérieurs, des bureaux bien éloignés de l’ambiance festive du rez-de-chaussée. Boîte de nuit quelque peu osée, à laquelle il ne prêtait aucune attention ce soir. Après tout, il était là pour affaires…

La porte s’ouvrait sur une femme, dans la trentaine. Les ailes dans son dos prouvaient une affiliation divine, et l’aura dorée dansant devant ses iris n’était qu’une preuve complémentaire. Le même panthéon que lui, quelle chance. « Cian Scully, enchanté de vous rencontrer. » Un sourire pour compléter le tout, et les pupilles fouinaient déjà dans l’attitude de la femme. Trouver des indices, des informations, tout ceci était devenu crucial quand on se tenait à un poste tel que le sien. L’évocation de l’éclipse n’entacha en rien les traits de l’homme, ni même son attitude. Pour autant, il en était agacé, qu’on puisse lire en lui comme dans un livre ouvert. « Je considère que nous n’avons rien à voir avec ceux que nous étions auparavant. » Le ton se voulait chaleureux, tranchant avec la froideur des mots. Direct, il l’avait toujours été. « Cela a-t-il un impact sur mes capacités ? » Me ferez-vous moins confiance à cause de celle qui m’habite ? Question sous-jacente, et les iris capteraient la vérité dans les propos suivants. De toute façon, il ferait demi-tour sans hésitation si cette personne n’avait pas besoin de sa société. Perdre son temps n’avait jamais été dans ses habitudes…

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 Cassandre ϟ  Némésis . 

Le regard de Cian semble changer de couleur, visiblement pris au dépourvu de la remarque qu'elle lui fait sur son identité divine. Il va falloir qu'il s'y fasse, elle ne sera pas la première à le voir au travers de son âme, certains dieux peuvent le faire passé un stade de leur évolution. Et sa remarque lui fait hocher les épaules, s'il considère qu'ils n'ont rien a voir avec ce qu'ils étaient auparavant alors les ailes qui sont dans son dos ne sont qu'une machination démoniaque. « Cassandre fait parti de vous, je ne serai pas la première à vous reconnaître. » Elle se permet de le prévenir, qu'il ne prenne pas cela comme une attaque de sa part mais qu'il ait conscience qu'il ne s'agit que d'une capacité comme une autre. Les Grecs sont troitement liés par les mythes, certaines personnages ont marqué le panthéon plus que d'autres et Cassandre en fait partie.

« J'ai toujours cru en tes visions Cassandre. Tu en as été dotée à ta naissance et ceux qui n'ont pas su t'écouter l'ont payé cher. C'est ce que j'appelle la rétribution divine. » Sybille se pince les lèvres, ayant vu sa fille passer par tous les états émotionnels a cause des manigances d'Aphrodite et de la discorde d'Eris qui n'ont jamais été punies pour cela. La guerre amusait Zeus, tout comme les monstres qui naissaient de part et d'autre de la Grèce. Et Cassandre aussi en a été victime de ce conflit, elle a vu sa cité prendre feu, assiégée. Sybille se redresse sur sa chaise, les souvenirs de Némésis désormais lui sont assez clairs pour qu'elle puisse en parler avec naturel. La déesse prend de plus en plus de place. La guerre de Troie est un événement qui a marqué bon nombre de dieux, longtemps après elle était encore au coeur des discussions pour tous les héros qui ont vu le jour et qui ont péri dans leur destinée. Les humains les ont surpris en tout points.

Puisqu'elle est désormais réincarnée dans la peau de cet homme, elle doit le considérer comme tel, Cian est son prénom et elle s'emploie à le respecter. Beaucoup de héros réincarnés profitent de cette seconde chance pour vivre autrement et alors il est tout à son honneur qu'il désire faire fit de ce qui a été. Sybille observe son visage, et lui sert un verre d'eau qu'elle pousse jusqu'à lui. pas d'alcool, ils sont d'abord là pour parler affaires, sil désire discuter hors des sentiers du travail elle se fera un plaisir de lui offrir du champagne en attendant elle repart sur les bases de ce rendez-vous, Némésis se rétracte. « Il se passe beaucoup de choses à Little Italy et Gisella m'a donné votre carte de visite, si elle vous fait confiance alors moi aussi! »

Elle se demande pourquoi est ce qu'il n'a pas déjà été intégré dans la Nuova Camorra, est ce que Cassandre a une quelconque influence dessus ? Elle que les dieux ont moqué, chercherait elle à se venger ? « Je voudrais connaitre les services de votre entreprise, les contrats et c'était également pour faire un devis.» Elle lui explique rapidement ses attentes de ce rendez-vous avant de signer quoi que ce soit, elle tient le Silver et pour Luca elle fait tout pour le maintenir aussi beau et lumineux malgré qu'il n'y ait plus l'étincelle de vie d'Eros qui crépite sur les silhouettes dansantes.

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 Cassandre ϟ  Némésis . 

C’était agaçant. Certes, il n’était plus lui-même depuis un temps, mais ce n’était pas lié à Cassandre forcément. Il y avait cette guerre, celle qui avait laissé des traces indélébiles dans son âme. Il avait beau avoir tenté d’oublier, de laisser ce passé derrière lui, y’avait toujours les flashs qui revenaient, se mêlaient à ceux d’une princesse d’un temps ancien. Finalement, les batailles s’étaient inscrites au plus profond de sa chair, et il ne faisait désormais plus qu’un avec elles. Lui qui aurait voulu tourner le dos à tout cela, plus jamais il ne pourrait. Puisque l’Autre avait connu un massacre bien plus féroce. Troie, cité s’étant plongée dans le chaos. Par elle-même, par la faute d’un Pâris orgueilleux, d’une Hélène bien heureuse de quitter les siens. Les dieux et déesses avaient pris partie dans ce combat, mêlant les pouvoirs à la mortalité purement humaine. Ils avaient tout brisé, pour leur pur plaisir. La haine et le dégoût étaient toujours présents, quand les iris bleutées se posaient sur les silhouettes, quand les auras apparaissaient. Il reconnaissait les siens Cian, ceux de son panthéon, bien que les origines irlandaises l’aient mené dans bien d’autres directions. Il souhaitait simplement pouvoir fermer les yeux maintenant.

« En effet, certains la reconnaîtront forcément. » Mais lui ne leur appartenait pas. Le viol, le meurtre, lui ne l’avait pas subi. Y’avait que les souvenirs, à la fois flous et douloureusement intenses, qui enserraient le cœur, arrachaient l’esprit. Il voulait les oublier, mais il suffisait de fermer les paupières pour que tout reprenne forme dans la noirceur de son âme… « Elle n’a jamais été crue, a fini violée puis tuée par jalousie et vengeance. Je ne vois pas la rétribution là-dedans. » Pause. Le regard s’enfonça dans celui de son interlocutrice, sans aucun intérêt pour les ailes que la vision périphérique captait. « C’est un passé qu’il ne faut pas réveiller. » Parce qu’il était calme Cian, contrôlait la princesse toujours endormie. Si elle faisait surface de trop, il tournerait les talons face au panthéon grec brillant dans toute sa splendeur. « Je vous remercie de vous inquiéter pour moi sinon. » C’était légèrement sarcastique, caché derrière la manipulation et les faux-semblants dont il se jouait. Sybille n’avait pas à savoir ce qui se passait dans son crâne, de la difficulté de vivre malgré tout. Le passé était un fardeau, encore plus complexe maintenant qu’il en portait un second…

Revenir au sujet d’aujourd’hui le détendait presque, lui donnait l’illusion de reprendre son travail. « Effectivement, j’ai cru comprendre que plusieurs altercations avaient eu lieu dans les alentours. » Simples rapports de police passant à la radio, auxquels il prêtait une certaine attention. Dans son métier, être au courant de tout cela lui permettait de proposer ses services au bon moment. Quand les gens avaient peur, ils se tournaient vers les agences de sécurité, de protection. Et lui était toujours là à cet instant précis, ces derniers mois… « Quels sont vos préférences en termes de sécurité ? Plutôt du personnel ou des caméras ? » Pause. Certains secrets étaient plus faciles à garder par de la technologie que des êtres humains. « Faut-il protéger le lieu, les personnes à l’intérieur, ou simplement éviter que les problèmes ne s’approchent ? » Obtenir des informations, pour orienter au mieux la solution. L’avantage qu’il avait Cian, c’était qu’il savait quand Sybille disait la vérité ou mentait, si elle cachait quoi que ce soit… Son comportement le lui soulignerait après tout. « Si jamais je peux voir la zone, pour mieux calculer les besoins en termes de personnel ou technologie… » Demande sous-jacente pour visiter les lieux, histoire d’en savoir un peu plus sur les environs.

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 Cassandre ϟ  Némésis . 

Sybille ne dit rien, la rétribution divine a eu lieu mais de ses yeux d'humaine elle ne le conçoit pas et c'est tout à fait normal. Alors que Némésis l'attend depuis des siècles sa vengeance, incapable de passer à autre chose. Le viol n'est pas commun des mortels, la beauté d'Hélène a été conçue dans l'horreur mais ça personne ne le sait. La divine ailée se tait, observe le nouveau visage de Cassandre, ils sont nombreuses victimes de l'Olympe, enfermer les titans ou les condamner n'a pas entraîné la paix dans le monde et cela a juste donné l'occasion à certains dieux de trouver terrain de jeu sans craindre les représailles. Elle pense à Tartare, qu'elle a fréquenté parfois de manière intime, en tant que Titan puis en lieu ensuite puisque c'est là où elle vivait. Némésis hoche la tête aux remerciements, elle ne s'y attendait pas, ce sont sans doute de faux remerciements mais elle les conçoit de manière positive, la politesse ça change tout. Passé le court instant de découverte de l'identité profonde de l'un et de l'autre Sybille prend les devants et parle affaires plutôt que s'attarder sur un sujet visiblement qu'il ne fait pas bon d'aborder avec lui. Pourtant Némésis avait porté beaucoup d'attention à Cassandre et elle aurait aimé débattre plus avec elle de tout ceci, s'en faire une allié. Un passé qu'il ne faut pas réveiller mais qui le torturera lentement s'il le nie de toute part. Tôt ou tard certains dieux iront le voir, et à force de lui rappeler ce qu'il est, il ne pourra plus y échapper. On a su ensuite, ça a été dit dans l'Olympe et Némésis ne s'est pas gênée d'en faire le commentaire auprès des autres, Cassandre disait la vérité, un oracle ignoré. Les dieux n'en avaient que faire, il est arrivé ce qu'il devait arriver et Zeus en décidant de ne pas prendre parti a contribué au massacre. L'erreur.

Au lieu de cela ils se contenteront de faire affaire, elle écoute attentivement ses questions, à savoir de quoi il a besoin, de quoi elle a besoin pour qu'ils puissent se mettre d'accord et apporter au Silver la sécurité nécessaire. Les altercations oui, de manière objective, il s'agit d'altercations mais dans le fond le conflit était bien plus sanglant. Au Piada, c'était un véritable règlement de compte qui aurait pu s'étendre à tout Little Italy et ensuite au reste d'Arcadia si la Nuova Camorra avait décidé de prendre vengeance. Elle ne veut pas que la guerre passe les portes du Silver Arrow. « C'est de personnel dont j'aurais besoin » Les caméras ne lui permettront pas de défendre ces lieux, et le système est déjà bien assez optimal. « Je veux protéger d'abord les clients, le personnel, les murs peuvent être reconstruits et pour cela j'aimerais avoir une longueur d'avance, empêcher les conflits d'approcher, savoir avant que cela n'éclate comme au Piada.» Elle l'évoque sans la moindre hésitation, ils sont là pour faire au mieux alors Sybille décide d'être transparente sur tout. Cian désire voir les lieux, elle hoche la tête, elle comptait lui proposer de visiter. « D'accord on va y aller, je dois juste ajuster un petit détail d'abord.»

Mais d'abord elle doit camoufler ce qui lui traîne dans le dos parce que si les employés sont recrutés selon leurs connaissances ou non du divin pour éviter les scandales, les clients ne sont pas triés et il est important qu'elle conserve encore l'anonymat. Elle se lève, c'est une partie qu'elle déteste, c'est comme la mettre en cage mais elle s'y accoutume. Ses ailes se dégourdissent d'abord un peu, dépliées le temps d'attraper de harnais, elle les replie dans son dos et attache les sangles qui lui permettent de les garder collées au maximum dans son dos. pas facile de dissimuler 5 mètres d'envergure mais c'est le meilleur système qu'elle est trouvé jusque là et qui n’inclus pas de s'arracher les ailes. Le harnais fixé, il lui faut un temps à la déesse pour accepter cette contrainte, cette frustration qui ont tendance à lui tendre les nerfs et parfois réveillent l'hybris. Elle enfile une veste longue qui arrive au niveau de ses chevilles et la laisse toutefois ouverte pour éviter que cela colle et ne paraisse trop suspect. Le dos forme une légère bosse qu'elle prétend avoir eu après un accident et que c'est pour cette raison là qu'elle ne danse plus. Elle soupire, réprime les tremblements et se redresse vers son invité. « Allons y, suivez moi.»

D'abord sortir du bureau elle lui fait visiter les couloirs privés de l'étage qui regroupe tout ce qui est administratif. Elle lui montre le système de sécurité qu'ils ont déjà, incluant caméras et sorties de secours. Puis ils descendent, l'étage du dessous ce sont les loges, les dressings, la salle d'entrainement. Les danseuses passent à côté de leurs silhouettes, bien moins aguicheuses que sur le terrain. Ici ce n'est pas une maison close, le temple d'eros regroupe d'abord le plaisir sans payer, cela passe par tous les sens et tout le monde doit le respecter. Elle lui montre également les issues de secours et les quelques caméras installées puis le nouveau système qui empêche tout personne ne faisant pas parti du personnel d'entrer dans cette partie là de l'établissement. « Ça peut protéger des armes, il n'y a rien que je puisse faire contre les pouvoirs divins, c'est pour ça que j'ai besoin de personnel pour contenir au maximum.» Et si ce personnel possède des capacités divines c'est encore mieux. Elle pousse la porte blindée et ils se retrouvent dans un long couloir à la lumière rouge, quelques pièces pour ceux qui désirent de l'intimité et enfin le club à proprement parler. La piste, le bar, l'entrée. Ici il y a des hommes déjà, les videurs et ceux qui veillent à ce que l'alcool ne fasse pas trop tourner la tête des gens. Ça ne ressemble pas à n'importe quelle discothèque, les clients ici se sentent bien, sous l'influence d'Eros. Elle lui montre encore une fois les issues de secours et le dispositif. La menace pourrait passer par l'entrée principale et les issues de scours donc.

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 Cassandre ϟ  Némésis . 

C’était un combat qu’il menait, que les Dieux lui avaient posé sur les épaules. Lourd fardeau qui l’embarrassait, l’agaçait. Les souvenirs n’étaient pas clairs, tant que la conscience combattait pour ne pas se laisser submerger. Les héros ne pouvaient pas écraser ceux qu’ils possédaient. Les deux entités devaient faire l’un avec l’autre. Souffrir ensemble. Se venger aussi. Cassandre n’était pas des plus violentes. Elle n’était qu’une pauvre femme qui avait cru avoir son Destin en main. Mais les plus puissants sont rarement magnanimes. Ils ne supportaient pas le refus, ces antiques. Se pensaient au-dessus des lois, puisqu’eux-mêmes les créaient, et les modifiaient à convenance. Ils régnaient sur ce monde, alors, à quoi bon aller contre eux ? Cian évitait, maintenant que Cassandre partageait sa vie. Elle était maîtresse de prudence, malgré la haine qu’elle leur portait. Et lui… lui s’en était toujours moqué. Les récurrences ne l’intéressaient guère, malgré qu’il en ait souvent côtoyé, même en tant que mortel. Après tout, une balle entre les deux yeux faisait le même effet, qui que vous soyez, quel que soit le sang, ou l’ichor, qui coulaient dans vos veines.

« De personnel. Ce devrait être possible de vous fournir cela. » Cela ne lui semblait pas insurmontable. Il suffisait de savoir quel nombre, dans quelle proportion ils se devaient d’être discrets… Si elle préférait des femmes aussi, au vu du lieu. Bon, la majorité de la clientèle était masculine, mais les danseurs… Revêtaient des courbes féminines. Et si elles désiraient des femmes pour faire attention à elles, lui pouvait fournir cela. « Le personnel pourra être placé en extérieur pour une partie, pour pouvoir ralentir ou stopper les avancées. » Pause. « Néanmoins, au cœur de Little Italy, je ne peux pas vous promettre un risque zéro. » L’honnêteté avait du bon parfois. Et surtout, Cian refusait une mission de la sorte. Ce serait du suicide que de croire qu’il était invincible au point d’arrêter une mafia. Tout comme ses hommes. Sybille devait le savoir, surtout si elle était en lien avec la Camorra. Cependant, lui n’avait pas l’évoquer. Il signalait simplement qu’il connaissait la situation des alentours. Mais qui ne le saurait pas ?

Les ailes furent camouflées, peut-être à cause des humains qui peuplaient le lieu. En tout cas, il nota cette information dans un coin de son esprit. L’information, c’était le pouvoir. Encore plus lorsqu’on avait son travail, qu’on fréquentait les plus hautes sphères de la Ville.

Et il la suivit, écouta les diverses explications. Le système de sécurité semblait bon, mais serait-ce suffisant ? Comme elle le signalait si bien, dans une ville telle qu’Arcadia, tout ceci n’était pas assez. Il fallait aller plus loin. Plus fort. « Préférez-vous des divinités pour assurer la protection de l’établissement plus que des mortels ? » Si le problème était les pouvoirs divins, trouver des personnes avec des dons axés sur la défense, sur la suppression d’autres pouvoirs. « Je peux m’arranger pour renforcer les quelques manquements. » Pause. Les mains se posèrent sur les hanches, et les pupilles s’attardèrent sur les environs. Les formes des danseuses, les clients, tout cela ne l’intéressait pas. C’était les sorties, les entrées, les endroits qu’on pourrait prendre d’assaut. « Il y a peu d’entrées, donc ça restera plus facile pour mobiliser des gardes. » Les bras se croisèrent sur sa poitrine. « Entre cinq et dix personnes devraient pouvoir gérer. Si ce n’est pas une attaque de grande envergure. » Evidemment, l’extrême serait impossible à gérer…

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 Cassandre ϟ  Némésis . 

Le risque zéro n'existe pas, un signe de main elle lui fait comprendre sans besoin de développer qu'elle le sait et qu'elle ne lui en tiendra pas rigueur s'il se passe quelque chose. Si néanmoins ce personnel là peut avertir suffisamment tôt pour faire sortir les clients et mettre le personnel hors de danger alors ils auront déjà fait leur travail. En ce qui concerne un conflit direct elle sait que tout dépendra de la situation. Une fois à l'extérieur elle lui fait visiter les alentours, montre les portes de sortie avec les quelques videurs et employés qui se baladent dans le club et ceux qui se trouvent à l'entrée principale. Caméras de surveillance, elle compte sur l'expérience de Cian pour lui dire ce qu'il y aura de mieux pour le club, faire un devis afin de pouvoir ensuite assurer la sécurité de tout le monde. Le calme de Cian est appréciable, elle espère que leur collaboration portera leurs fruits et qu'elle saura réellement le mercier pour le travail fourni ici. En attendant, Némésis a du mal à se décrocher de Cassandre, alors qu'Hélène est sous son toit.

Sybille lui laisse loisir d'observer, de réfléchir, si Gisella lui a conseillé c'est qu'il sait ce qu'il fait et qu'elle n'a pas a intervenir dans ses choix. Pour elle une armée ne serait pas suffisante pour protéger tout le monde, surtout quand il s'agit de dieux dont les pouvoirs se font parfois surprise, elle n'a pas rencontré de dieu capable de faire des attaques nucléaires et même si elle doute que cela puisse exister, l'inconnu lui donne des sueurs froides. D'ailleurs il propose des dieux aussi, des mortels. Loin de là d'elle l'envie de considérer les humains moindres, au contraire, ils ont tendance à être plus attentifs que certains dieux qui se reposent sur leurs lauriers pendant que le danger leur passe sous le nez. « Non, pas vraiment, c'est leur attention que je souhaite plus que tout, pas forcément leurs dons, je pense que vous pouvez diversifier selon l'endroit de garde, je vous fais confiance pour ça. »

Confiance, est ce facile de faire confiance à une personne qu'on ne connait pas, et que l'on a connu dans une autre vie, qui n'est pas de la Nuova Camorra ? Elle n'a pas vraiment le choix, et se rassure en se disant que Cian est quelqu'un de relativement professionnel. Et le verdict tombe, sur le nombre elle est surprise mais il a raison, il y a peu d'entrées possibles, du moins pour un dieu n'ayant que les pieds sur terre. Mais il va de soi qu'une surveillance est efficace en hauteur et qu'il a sans doute pensé au toit. « Des dieux pour les toits si c'est possible, j'entre par là d'habitude je n'ai pas envie de les perturber avec mes ailes. »

Rire nerveux, la déesse qui vit sous les voiles de la nuit se montre le moins possible au regard des mortels ou de ceux qui n'ont pas l'habitude. Une micro seconde d’inattention elle sait que ça peut coûter cher, ce serait une faiblesse que de laisser des mortels surpris de son arrivée, garder leur regard bloqué sur ses plumes. Elle le guide de nouveau jusqu'à son bureau où elle veut discuter du prix que cela lui coûtera et s'il a des précisions à apporter concernant ses employés. Porte fermée, elle s'empresse de retirer sa veste et cet instrument de torture qui plaque ses ailes à son dos. libérées, elle secoue brièvement ses plumes pour éviter d'avoir des fourmis. Son regard se porte vers Cian. « Concernant les dieux que vous avez recruté pourrais je avoir une liste de leurs réincarnations, il y en a certains que je préfère éviter à titre personnel. Même chose s'il s'agit de héros. » Némésis dans le fond d'elle-même reprend la parole, profondément marquée par sa vie antérieure, la première et les suivantes. Elle a puni bien des dieux, bien des mortels aujourd'hui même revenus et souhaite éviter de donner l'occasion à l'un d'entre eux de se venger.

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 Cassandre ϟ  Némésis . 

Le regard s’attardait sur tous les détails pointés du doigt par la maîtresse des lieux. Chaque videur était passé au crible, les pupilles percevant les forces et les failles en quelques minutes. Cassandre était utile dans ces moments-là, quand elle ne cherchait pas à faire imploser le cerveau. Un petit carnet fut rapidement rempli d’écritures, que ce soit sur la position des sorties, des évacuations, le plan des lieux, les diverses distances entre les portes, les lieux de détente. L’homme semblait se moquer de l’érotisme dégagé par les lieux, les femmes dont les charmes se laissaient deviner. Il en fallait bien plus pour attirer son attention, néanmoins, il fallait prendre cela en compte dans son analyse. Si ceux sous ses ordres étaient professionnels, et qu’il n’en doutait pas, certaines formes pouvaient détourner leur concentration. Ah, les hormones, les réactions purement humaines et charnelles, auxquelles même les divins ne pouvaient que se plier… L’ombre d’un soupir se dessina sur la commissure de ses lèvres. Il mettrait peut-être quelques femmes aussi dans ses effectifs. Si son expérience lui avait appris une chose, c’était qu’en cas de protection, on préférait souvent avoir une personne du même sexe avec soi. Alors, si attaque par ici il devait y avoir, pour s’occuper de mettre les danseuses à l’abri, il prévoirait quelques personnes de sexe féminin.

« Je prends bien note. De toute façon, des divinités ne sont pas forcément le bon choix, si elles tombent sur des personnes aux capacités neutralisant les leurs… » C’était tout le souci des dieux, et de leurs pouvoirs. Si des rondes étaient effectuées par des ennemis, ils trouveraient une faille dans la défense de dieux… Alors que des mortels, cela leur ferait faire des erreurs. « J’organiserai un roulement à ce niveau-là. » Ce sera un moyen de pousser les autres à la prudence, et lui pourrait développer une multitude de plans pour parer à la majorité des attaques. Même si le risque zéro était inexistant. Y’avait toujours des ramifications qui ne sauraient être prévues. C’était pour cela qu’il avait perdu plusieurs ex-employés par le passé. Une attaque furtive, et les voilà finis, qu’importait le nombre de plans mis sur pied pour la contrer… « Evidemment. Je devrais pouvoir trouver une autre personne capable de voler, ou au moins de léviter. » Histoire d’effectuer quelques rondes de temps à autre. Les lettres écrites dans le carnet ne ressemblaient à rien dans les yeux d’un novice. Code dont il s’embarrassait, au cas où quelqu’un d’autre passait derrière lui.

Dernier tour, et ils s’installèrent à nouveau dans le bureau. Les chiffres et calculs remplirent une nouvelle page blanche, devis qui se faisait dans la foulée. Seule la demande lui fit remonter le regard, sourcil arqué. Avait-il bien entendu ? « Malheureusement, je ne pourrais pas vous la fournir, pour la simple raison que je ne peux pas savoir qui ils sont. » Pause. « De plus, ce genre de données reste confidentiel dans le milieu. » La voix restait calme, pourtant, elle était devenue glaciale. « Néanmoins, vous rencontrerez chacun des hommes et des femmes qui auront les capacités de travailler pour vous, j’imagine qu’il vous sera facile de connaître leur identité, non ? » Après tout, Cassandre avait été percée à jour, la maîtresse des lieux n’aurait donc aucun problème à découvrir les déités de tous ces autres. D’ailleurs, il ferait mieux de prévenir les vigiles de ce léger souci. Cian n’avait jamais obligé aucun d’entre eux à travailler pour une personne qu’ils ne sentaient pas, dans des conditions ne leur convenant pas. Pourtant, les mensonges glissaient sur sa langue si facilement. Après tout, il avait connaissance des pouvoirs, des forces de chacun, et pour certains de leur panthéon et noms divins. Sybille n’avait juste pas besoin de le savoir aujourd’hui.

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 Cassandre ϟ  Némésis . 

Les réponses de Cian lui conviennent, même si cela ne va pas toujours dans son sens, elle sait qu'elle ne peu pas tout avoir mais apprécie toutefois sa transparence. Sybille l'emmène de nouveau dans son bureau après lui avoir fait visiter les lieux, s'il y a d'autres endroits qu'il souhaite voir en plus de détails, il le lui fera savoir de toute manière. Et ainsi les demandes qu'elle fait ne seront pas toutes honorées dans leur entièreté, il évoque les faits, elle acquiesce, comprend son point de vue et n'ira pas le menacer pour qu'il fasse tout ce qu'elle dit.

Elle décide de lui faire confiance sur son analyse, parce que de toute façon il est bien plus qualifié qu'elle et elle ne se risquerait pas à imposer ce qu'elle souhaite au risque que cela lui fasse défaut. Il a l'air de bonne augure, néanmoins elle prendra le soin de valider le projet avec Pace avant de signer le contrat. Si elle s'aventurait à souligner tout ce qu'il fallait prendre en compte elle ne doutait pas que d'expérience il y avait déjà réfléchit. C'est un souci de confiance, comme toujours, lorsqu'il ne s'agit pas d'une personne de la même mafia et en particulier lorsqu'il s'agit de sécurité. Mais le Silver Arrow a toujours eu une position externe à la mafia, ici ne circule ni trafic ni affaires, c'est un lieu comme un autre qu'elle souhaiterait juste voir protégé des attaques ennemis qui n'en savent rien sur ce qu'il se passe à l'intérieur. Tout bâtiment de little Italy est potentiellement un QG. Sybille tient beaucoup trop à cet établissement qu'elle a hérité de son ami pour le laisser au hasard. Enfin de nouveau dans le bureau et libérée de ces sangles, elle passe à la machine à café pour en faire deux et revient à son bureau, dépose un pour lui, un pour elle.«Au moment de les rencontrer je me garderai le droit de dire oui ou non, certaines déités sont plus féroces que d'autres dans leur réincarnation... » Elle n'aura pas la liste qu'elle souhaite et Némésis devra se contenter de serrer les dents s'il y a une divinité qu'elle n'apprécie pas. Sybille saura faire la part des choses mais la déesse qui l'habite tend à prendre de plus en plus de place dans sa manière de penser ce qui pourrait être aussi à son désavantage. Tant qu'il n'y a pas Eris, le reste elle devrait être capable de supporter. Puisqu'elle sera en mesure de les rencontrer, cela suffira pour qu'elle donne ensuite son feu vert et cela elle l'apprécie venant de Cian qui fait encore une fois preuve d'un professionnalisme parfait. Si elle craint que Cassandre puisse influencer ses désirs, elle qui a été maltraitée par les dieux, il semble savoir faire la part des choses ou alors Cassandre lasse de ces histoires se contente de vivre en lui.

Elle l'observe un moment, ne pourra déceler ce qu'il en est, mais jusque là elle n'a pas de raison de se plaindre ou de se méfier de lui ce qui est une véritable bonne nouvelle. «Bon passons à d'autres termes du contrat » Sybille sort son calepin où elle a déjà pu rédiger quelques notes, son ordinateur ouvert en cas de trouble lié au droit du travail pour pénaliser ni l'un ni l'autre. Sybille aime que tout suive le légal, Némésis également bien qu'elles soient embrigadées dans la mafia. Ces lieux n'abritent pas la mafia alors c'est ainsi que cela doit être fait. Sybille réfléchit quelques instants tout en griffonnant sur son calepin. « Je vous propose un contrat d'un an pour commencer » Il s'agit de débloquer beaucoup d'argent et bien que le Silver Arrow ne soit pas sur la faillite, il va falloir prendre aussi cela en considération, cela implique qu'il n'y aura pas d'énorme chantier sur le bâtiment, que des travaux de rénovation et entretient. « Pourriez vous me faire un devis et me l'envoyer ? Je dois en parler avec mon collègue pour le valider d'abord.» Les procédures, la paperasse, tout ça elle ne connaissait pas avant d'être adjointe, elle n'était qu'une danseuse. Luca a eu le temps de toute lui enseigner, et avec le soutient qu'elle a chaque jour en ces lieux, ça la motive à donner le meilleur d'elle même pour un établissement prospère où il y fait bon de travailler. La loyauté se gagne de cette façon. Elle prend sa tasse de café et s'en abreuve, si la caféine ne lui fait plus rien, le goût lui fait toujours un effet placebo.

« Est ce qu'il y a d'autres informations que vous souhaitez que je vous apporte ? » En transparence, s'il faut parler de mafia elle sera aussi prête à le faire, parce qu'il doit être aussi dans son intérêt de veiller à la sécurité de ses employés bien qu'ils soient là pour ça, qu'il puisse choisir les candidats en fonction également, mais elle n'a pas besoin de lui dire, il a dû le voir au Piada, little Italy est visée dans son entièreté par des attaques vengeresses. Peut être désirait il savoir jusqu'à quel point ce lieu comporte un risque.

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**Cian Scully**

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 Cassandre ϟ  Némésis . 

Chaque mot, chaque proposition était faite pour défendre son travail, pesée pour ne pas voir s’envoler le contrat. S’il se plongeait dans les détails, c’était pour défendre sa crédibilité, la mettre en avant, plus que pour réellement répondre aux interrogations, besoins et envies de la femme. Oh, évidemment, les deux allaient de pair, néanmoins, Cian faisait en permanence signer un contrat qui, en cas de difficulté ou de manquements de protection, l’entreprise n’était en aucun cas responsable. En fait, si problème il y avait, les gardes et vigiles dépêchés par l’héroïne étaient les premiers à perdre pied, et à mourir. C’était un fait : chaque personne qu’il avait sous ses ordres, dans son entreprise, était prête à périr pour que la mission arrive jusqu’à la fin. Le boulot de garde du corps, chacun le connaissait, l’adrénaline comme les risques. Mais il avait appris à être franc, à connaître les limites des siens, et surtout, à les exprimer dès le début. Au moins, personne ne pourrait lui faire le reproche de se planter, s’il avouait les soucis que cela pouvait causer. Et si Sybille n’était pas capable de le comprendre, c’était lui qui partirait. Plus de temps à perdre, même pour de l’argent.

« Comme vous le souhaitez. De toute façon, chaque personne est digne de confiance, et aucune n’est liée à une organisation criminelle. » Oui, car ce devait être l’un des principaux soucis dans ces conditions. A Little Italy, tout devait être sous la coupe des italiens, et plus précisément de la Camorra. N’importe qui vivant dans les environs, ayant un pied dans ce domaine-là le savait. Et ça lui arrachait un sourire, quand il y pensait. Comment faire confiance à un étranger pour s’occuper d’une institution au sein du quartier. Soit Sybille pouvait aller à l’encontre des ordres donnés, de toute logique, soit elle s’en moquait. Dans un sens comme dans l’autre, ce n’était pas le souci de Cian. Tant que le boulot était fait et qu’il était payé, les histoires lui importaient peu.

Les termes du contrat furent rapidement proposés, et il se contenta d’acquiescer. « Ca me semble être une base correcte pour s’assurer que tout fonctionne. » Moins d’un an, cela lui semblait compliqué. Plus, si leurs relations professionnelles ne fonctionnaient pas, ça deviendrait dangereux pour les deux. Alors, un an était un compromis cohérent, auquel il se rattachait sans aucun problème. « Je comprends parfaitement, et un devis vous sera envoyé dans la semaine je pense. Cela me permettra de vous proposer quelques éléments qui correspondent à votre recherche aussi. » Des personnes, des noms qu’il pouvait dévoiler, tout comme leurs antécédents policiers. Si certains avaient été condamnés, pour le coup, il leur préfèrerait des équivalents moins… Sensibles.

D’autres informations ? Un sourcil s’arqua. « Pas vraiment… » Pause. Il pouvait toujours poser quelques questions. « Je suis en revanche étonné que vous cherchiez à faire appel à un prestataire externe à votre famille. » Ah, les italiens, les grecs, et leurs histoires… « Je pourrais très bien être en relation avec des ennemis. » Oh que oui, il pourrait, bien au-delà de simplement être dans une autre organisation, neutralité faussée.

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Le Silver Arrow a de valeur pour elle qu'elle est prête à faire concession de bien des choses pour le protéger. Ayant été placée à sa tête par son ami, il lui tient à cœur de le préserver de la menace. Et pour cela elle met tout en place. Elle devra en débattre avec Pace mais sait d'avance qu'il sera d'accord avec elle, parce qu'il sait à quel point elle est prudente. Ça leur coûtera un peu, mais la vie des employés n'a pas de prix et elle a déjà eu écho de certains qui ne se sentaient plus en sécurité ici avec tout ce qu'il se passe, avec tout ce qu'il s'est passé. Alors c'est aussi pour cela qu'elle demande plus de précisions, qu'elle n'aura pas forcément et là on pourra dire quoi que ce soit, elle sait que ça fait parti de son travail de ne pas tout dévoiler. Elle aura au moins de ça qu'il lui assure qu'aucun d'entre eux ne font parti d'une organisation criminelle, elle ne peut que le croire sur parole, de toute façon si elle croise un visage connu aux autres mafia elle le saura très vite. Le Silver Arrow n'a rien de très important pour la Nuova Camorra, son seul crime est d'être sur le territoire de Little Italy et d'avoir à la tête quelqu'un qu'on a pu croiser lors des conflits intermafia. Une idée de vengeance sans doute, elle est bien placée pour savoir ce que cela fait et donc hors de question de prendre plus de risques.

Le travail de Cian lui apportera une assurance supplémentaire. Le dossier sous la main, elle observe son peut être associé toujours prise de curiosité. Elle ne peut nier que sa neutralité est séduisante, lui donne l'idée que quoi qu'il en soit ils feront juste leur travail sans trop prendre cela à cœur. Ça rassurera les employés aussi. Il est cependant étonné de constater qu'elle fait appel à lui plutôt qu'à quelqu'un provenant de Little Italy, alors elle imagine qu'il sous entend la Nuova Camorra.

« C'est Gisella qui m'a parlé de vous, elle a confiance en vous alors moi aussi » Sybille étire un sourire, cette dernière étant bien placée pour avoir sa totale confiance bien qu'elle ne la connaisse pas plus que cela. Étant donné l'importance de son établissement elle sait qu'elle ne l'aurait pas confiée à n'importe qui. Elle a travaillé plusieurs fois avec Cian et lui a assuré qu'elle n'a jamais eu le moindre problème. Peut être même qu'elle avait eu de quoi tout vérifier sur lui ? Sybille n'en sait rien mais elle est déjà bien rassurée. La brune se lève, après avoir laissé un instant de pause dans ces dernières paroles, puisque tout est fait et dit, il est sans doute temps de prendre congé. Elle se lève, fait le tour de son bureau pour lui présenter sa main à serrer. « Vous avez mes coordonnées et j'ai les votres. N'hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d'informations supplémentaires et je ferai de même. » Elle ajoute, restant toujours plus professionnelle malgré la curiosité qu'elle a envers sa réincarnation. Elle ignore encore si elle est étonnée ou pas de constater sa résilience ou qu'elle n'essaye pas d'influencer Cian dans ses relations. Sans doute a t-elle vu bien assez d'horreurs dans sa vie et que pour une fois elle décide d'elle même d'être spectatrice de tout ce qu'il se passe. Némésis aurait aimé que cela se passe autrement, pour elle, pour Hélène qui au final n'ont fait que subir l'orgueil de leurs pères et surtout celui des dieux. Ainsi les choses sont faites, mais Némésis n'est pas le genre de déesse qui oublie le passé, trop rancunière pour cela, trop en colère.

« Si vous le souhaitez, vous pouvez vous rafraîchir au bar, on vous offre la boisson. » Qui vient au Silver Arrow est toujours invité à en profiter même si de ce qu'elle voit elle doute que ce soit réellement son genre.

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