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Tine faoin craiceann. (siobhán)

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Tine faoin craiceann. (siobhán) - Mer 6 Nov - 4:58

« J'arrive, putain. Laissez-moi deux secondes, aye ? » Matinée à peine avancée ; déjà les jurons fracassent le silence et font échos sur les parois du loft, entrecoupés des sonneries téléphoniques. Alors ça s'agite plus loin ; raffut provenant de ce qui semblait être la salle de bain. Ça peste, ça grommelle. Furie qui déboule de la pièce, manquant d'arracher la porte au passage ;  irlandais aux allures d'ours grognard. Serviette de jetée sur la cabèche, la carne encore perlée, c'est le jeans déboutonné maintenu aux aines que se précipite le lieutenant. Engin de malheur qui s'acharne à ruiner un réveil déjà bien difficile ; fait étinceler chez le Roi les premiers remugles belliqueux. A croire qu'il ne méritait aucun répits ; que l'Univers se devait de lui apporter l'anarchie pour qu'il ne puisse s'épanouir. Le Chaos. Assassinat du Maire, dissolution du Kyosei-kay. Khaos. Putain de panthéon grec et leurs titans. Divinités incapables quand Arcadia semble reprendre des couleurs de champs de bataille. Machine infernale de retrouvée ; clapet d'ouvert. « O'Laery. »  Ça pépie à l'autre bout du fil, crache quelques mots au sujet d'un incendie. Cornocupia district. Et Sullivan pour refermer le téléphone, raccrochant au passage au nez de son interlocuteur.

Les minutes qui passent, permettent au Dieu de couvrir sa charogne ; cuir qu'il ajuste sur la chemise étonnamment bariolée. Puis ce sont d'autres minutes qui s'écoulent et les pneus qui crissent sur l'asphalte. Moteur vrombissant de la Mini alors que l'accélérateur est écrasé au plancher. Course solitaire dans laquelle il s'engage. Et de zigzaguer entre les tacots pour se frayer un passage jusqu'au lieu du sinistre. La bâtisse n'est plus que décombres encore fumantes ; devanture noircie par le lèchement des flammes sur laquelle ne subsistent que quelques lettres de ce qui fut l'Emerald Garden. Déjà l'on s'active à le rejoindre ; flicailles s'empressant de régurgiter les quelques informations en leur possession. Incendie. Départ de feu criminel. Propriétaire à l'hôpital. Brûlures légères. Kearney. « Kearney ? » Le patronyme qui tinte si familier aux oreilles et c'est un d'un sourire mauvais que se déchire la gueule.  Quelques ordres sont aboyés aux subordonnés, comme celui de prendre les coordonnées d'éventuels témoins, et O'Leary de se grouiller à reprendre place dans le tacot.

***

Dans les couloirs bien trop blancs, Sullivan dénote. Silhouette sombre, aux pas déterminés, glissant entre les infirmiers et les souffrants en blouses. Majesté qui fait crisser les semelles sur le lino, à l'unisson des bips machinaux et des grondements environnants. Cacophonie maladive. Alors il accélère l'Irlandais, ne s'arrêtant qu'ici et là pour vérifier le numéro sur les portes closes. Jusqu'à enfin trouver la bonne. Paluche pour se poser sur le bec-de-cane et le faire pivoter ; et la déesse de s'offrir à la vue du Roi. C'est qu'elle aurait eu des allures de Belle au bois dormant allongée ainsi dans son lit, les yeux clos ; s'il n'y avait tous les moniteurs autour pour détruire tout le charme. Discrétion qu'il s'impose alors qu'il prend place dans la pièce ;  non sans avoir refermé derrière lui, s'assurant ainsi une tranquillité relative. Les iris fixés sur l'endormie, Sullivan ne sait se rappeler la dernière fois qu'il l'avait croisée. Veuve de flic, aux connexions ô combien douteuse. Savait-elle seulement le plaisir qu'il éprouvait à présent, à lui avoir mis la main dessus ? Quel rôle est pouvait jouer dans sa traque de ses semblables ? De leur semblables ? Divinités celtes et autres créatures portant les couleurs de l'An Ríocht qu'il voulait écraser. Non, elle n'en avait sûrement aucune idée. Mais elle allait le découvrir. « C'est l'heure d'ouvrir les yeux, ma jolie. » Le rauque de la voix pour la tirer du sommeil, alors que c'est sur une chaise face à elle que Sullivan pose déjà son séant.

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poison ivy
Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2272
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : Tine faoin craiceann. (siobhán) Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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Tine faoin craiceann. (siobhán) YiHo0sD Tine faoin craiceann. (siobhán) 3yLtfgP Tine faoin craiceann. (siobhán) R1PkUfV
« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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Tine faoin craiceann. (siobhán) - Lun 11 Nov - 12:54



TINE FAOIN CRAICEANN.

@sullivan o'laery@SIOBHÁN KEARNEY

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La pluie s’abat sur les carreaux depuis deux heures déjà. Comme un mauvais rappel de la nuit précédente, la mélodie l’obsède, torture exaspérante.
Le sommeil qu’elle attend ne vient pas. Non plus le chirurgien qui a promis sa visite. Ses frère et sœurs n’ont plus donné de leurs nouvelles depuis le lever du soleil, et la divine est terriblement seule. En proie à sa colère, et à l'hybris dévastateur, aux doutes qui la déchirent de l'intérieur, et à ce nouveau deuil qu'elle doit apprendre à faire.  

Deux ans. Deux ans de vie et autant de projets, deux ans de réconfort qui - en l'espace de quelques heures, sont partis en fumée. Les cendres d'un empire encore brûlantes s'amoncellent dans sa gorge, comme les larmes refusent de tomber.
Après toutes les autres, la perte de l’Emeraude n’a plus vraiment de saveur. Ni le chagrin, ni la douleur ne savent plus s’exprimer. Alors le coeur de l’irlandaise les garde comme un poids ; une entrave à ses lèvres ; un poignard qui lacère des remparts, érigés au fil des mois et des épreuves qu’elle a dû traverser. Ce n’est qu’une tragédie venue marquer la fin d’une période de répit. Elle l’attendait cette fois. Pourtant la symbolique lui paraît si cruelle que son esprit la paralyse.

Elle ne devrait déjà plus être là ; étendue dans ces draps trop blancs, reliée à des machines pour monitorer son état. Aucun analgésique ne peut la soulager. Même l’oxygène que les médecins se bornent à lui flanquer ne lui est d’aucune utilité. En dehors des brûlures, blessures superficielles qui ont mordu la chair, l’Empoisonneuse ne souffre que du traumatisme ; et sa détresse est silencieuse.

C’était contrainte et forcée qu’elle avait rejoint l’hôpital. Jetée au fond d’une ambulance, trop étourdie pour protester ; et quand les siens s’étaient trouvés près d’elle, elle leur avait promis d’attendre. Qu’ils reviennent la chercher. Que Falco passe les portes et qu’il confirme à ses collègues qu’elle pouvait s’en aller.
Il n’y avait rien pour elle ici, et sa présence ne faisait qu’exposer les soignants au danger. Les infirmiers ne lui avaient pas ôté ses gants, probablement sous les ordres avisés ou les tons menaçants ; mais combien de temps pouvait s’écouler encore avant qu’ils ne s’entêtent, et ne déclenchent un nouveau drame ?

Il fallait qu’elle s’en aille. Qu’elle s’arrache aux aiguilles et au masque, à ces lumières létales que ses orbes glacées ne pouvaient plus souffrir. Mais le corps engourdi restait cloué au lit, la conscience ahurie, et le buste plombé par le mélange de sentiments contradictoires, de la violence furie au désespoir.

* *

Quand la porte s’entrouvre, elle n’entend pas le bruit. Somnolente, déphasée, la déesse trop concentrée sur le déluge n’ouvre ses yeux brumeux que lorsque les pas lourds résonnent entre les murs. La chaise qu’on racle au sol marque l’absence de délicatesse. La voix complète l’image qui se peint dans sa tête alors que les paupières se dressent.

Lippes glaciales, rictus à peine dissimulé, satisfaction perverse qu’elle devine dans les prunelles échouées sur ses traits. Instant de réflexion qui nourrit le silence à mesure qu’elle comprend. Ils allaient bien finir par se pointer.

Alors ils se contemplent.

Elle s’arrête sur les lignes qui modèlent son visage.
L’angle de la mâchoire ;
les sourcils broussailleux et la barbe.
Les iris aux nuances mélangées.

Airmed percute l’aura de plein fouet. Emeraude, brillante, quasiment prête à fusionner avec la sienne. Parmi les souvenirs qui montent, un souffle, un nom de roi s’élève. Nuada. Désormais sans couronne.

Le timbre éraillé retentit ; « Qu’est-ce que vous voulez ? »

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