Il aurait été sympa comme cendrier, ce bol. Ça avait été une impulsion, un geste à la con qu'il n'avait absolument pas cherché à contrôler. Alors ouais, ça n'aurait dû être que ça. Sauf qu'il était assis, là, à pas souhaiter rentrer encore. Parce qu'il avait pas encore assez cherché à son goût, pas assez mis les pieds et les mains dans la merde pour aujourd'hui. Puis y'avait ce stupide bol qu'il a sorti de la poche de son veste, qu'il regarde alors qu'il s'est posé. À se demander ce qu'il fout avec ça, finalement. Comme si tout l'attrait était déjà passé, que la magie de l'achat s'était évaporée. Et y'a ce foutu réflexe qui se fait, de venir passer la main dans sa tignasse, les doigts qui viennent par instinct caresser la cicatrice planquée par les cheveux. Les traces qu'il parcoure de ses doigts, de cette chair qu'on a éclaté un beau jour. Et à s'agiter ainsi les mèches, pensivement, il fallait bien que ça arrive. Ce foutu cheveux qu'aurait dû s'accrocher à ses fringues et qu'a trouvé que la Loi de l'attraction serait bien plus intéressante s'il venait à atterrir dans le fond de ce foutu bol. Et c'est comme se faire happer par un trou noir, dès lors. Une montagne d'émotion qui vient à dévorer la tête, pour lui qu'en avait oublié la plupart. Comme l'amour pour ce frère qu'il a tué, qui revient en flèche, alors que de presque quarantenaire, il en revient à cette jeunesse d'autrefois. Tout au plus la vingtaine, au minimum la quinzaine. Et avec tout ça, l'explosion des hormones de l'époque, des doutes et des ressentis qui frappent le plexus glacé. Un mal de crâne qui fuse, alors que c'était comme perdre la balle perdue dans le creux de ses synapses. La panique qui l'envahit, au désormais adolescent, qui en lâche le bol qui se brise, qui relève les yeux sur une ville qu'il ne reconnaît absolument pas. Et pour cause. Quelques minutes, à peine, pour effacer près de vingt ans d'existence. Et à l'époque, il avait que sa taille de similaire. Plus la même carrure qu'a fondu comme neige au soleil, qui flotte dans ses fringues d'adulte. Alv n'avait pas non plus de colocataire à l'époque... Et ça aussi, c'est étouffant, que d'avoir une présence qui semble éclater au sein de sa carcasse. On ne peut pas tout effacer, n'est-ce pas ? Crise d'angoisse qui vient à le dévorer, alors qu'il se relève vivement, ne semblant pas comprendre ce qu'il fout là.

Gamin. Stature épaisse, qu'a approché. Qu'il a même pas vu de prime abord, les yeux portés sur le monde plutôt que le bonhomme. Le coeur qui bat trop fort, dans ce poitrail qui semble plus assez large pour tant de bagage. C'est que la valkyrie pèse lourd, qu'elle a cette présence écrasante. Alors, y'a ce regard qu'est comme vitreux, qui se pose sur le réincarné. Le regard d'un gamin qu'est totalement paumé, ouais. Le souffle agité, perclus des ratés que la panique fait de plus en plus réguliers. "J-je... S'passe quoi ??" Qu'il demande, comme un espoir d'une réponse parce que lui, le gosse, il comprend rien à la situation. Qu'il peut rien deviner, qu'il sait même pas ce dont il a été capable une fois adulte. Et peut-être que cette innocence retrouvée aurait pu être une bénédiction, en d'autres circonstances. "Merde, merde..." Il tremble, agité de cette peur irrationnelle mais terriblement explicable dans le même temps. C'est que rien, absolument rien autour ne vient à éveiller la moindre parcelle de compréhension. Le seul point de repère, de prime abord... C'est le barbu d'en face, qui s'est déplacé jusqu'à lui. Il aimerait bien demander après sa mère, mais il a pas envie de passer pour l'adolescent qui se réfugie dans les jupons de maman dès qu'un truc va pas. Fierté puérile qui au moins le préservera de la vérité et de l'horreur de sa situation jusqu'à ce que tout ça prenne fin... Enfin, si fin il y a. La guerrière le souhaite ardemment, pour le coup. "J'suis où ??" Qu'il demande finalement, resserrant au mieux ses fringues autour de sa frêle carcasse qui en aura vu des vertes et des pas mûres, à force. Plus que jamais à cet instant, en plus. Il tente de réguler son souffle, de se souvenir de ce que le prof dit dans le cours de sport - sans se douter que le fameux n'enseigne plus depuis cinq ans - pour retrouver une respiration après un trop grand effort. Sauf qu'il est figé sur place et que la rationalité, c'est pas encore tellement ça pour l'heure. Pour peu, s'il avait eu le sens de la maîtrise et de l'humour, il aurait pu placer une petite blague. Pour l'heure, il pense juste au fait de pas se pisser dessus. Et c'est déjà pas mal, à ce qu'on dit. "Vous êtes qui ??" Enfin à souligner le plus intéressant de la situation.

Hadrien. Hadrien. Le gosse déglutit, hoche sans vraiment le faire. Le prénom n'éveille rien, mais ça le rassure de pouvoir mettre un nom sur cette tronche venue pour le sortir de sa galère. "Moi... C't'Alv..." Qu'il murmure dans un souffle qui se perd presque avant la fin. Comme si c'était trop dur à dire, mais que c'était pourtant bel et bien la vérité. Alors il papillonne encore des yeux, reprend une longue inspiration pour calmer ce coeur qui défaille. Et il écoute, en le regardant droit dans les yeux, le barbu. Pour mieux se perdre, pas bien sûr de comprendre ce qu'il avait pu lui dire, à l'instant. Comment ça, vingt ans ? La bouche soudainement sèche, le stress et l'angoisse s’amplifie. Alors il doit respirer, encore et encore, avant de secouer la tête, en signe de refus face à tout ça. C'est pas possible, c'est que dans les films ça ! Il ne connaît même pas cette ville qu'il a pu nommer, en a déjà oublié les A qui peuple pourtant tout son nom. C'est qu'il était pas du coin, Alv, qu'il venait du fin fond des États-Unis et que ça l'étouffe, là, de songer au fait qu'il est peut-être loin de chez lui. "La quoi... ?" Qu'il demande, confus. Et ça s'agite, dans sa carcasse, cette voix qu'il ne connaît pas, qui parle en son nom et qui lui donne l'impression d'être définitivement timbré. Il tourne la tête, comme pour voir si elle était pas derrière lui, la femme. Mais rien. "... Quoi... ?" Qu'il demande encore, un long frisson qui le parcoure à présent, comme frigorifié par tout ce qu'il peut se passer. Il lorgne de nouveau sur Hadrien, le tremblement qui s'intensifie. Son esprit tente de faire le lien avec celui de l'autre. Et quitte à paraître timbré pour de bon, il tente quelque chose. "Je crois... Que oui... ?" Et ça le dévaste, d'avouer ça. Mais à cet instant, il est prêt à se raccrocher à tout, absolument tout, pour échapper à ce truc qui lui grignote l'esprit, qui lui fout terriblement la trouille. Alors, Hadrien devient le repère, pour de bon, dans ce putain de brouillard qui le déstabilise tellement. "Mais... Mais je sais pas ce que c'est..." La voix se fendille un peu plus, mélasse qui deviendra bien assez inaudible tant l'adolescent crève de trouille. Parce que lui, il l'a jamais connu, cette guerrière-là. Que ces préoccupations de l'époque, c'était de traîner avec les potes et d'avoir son diplôme pour qu'on lui lâche la grappe, à la maison. Pas de cohabiter avec un être ancestrale.

Surréalisme. Y'a l'ado qu'est paumé, face à tout ces mots-là. C'est que c'est une explosion nucléaire au moins, dans son esprit. Pour autant, il entend comme un souffle dans son crâne, qui répète la même chose. On peut lui faire confiance. Et ça lui broie la tronche, d'écouter sans y parvenir, pas capable d'assimiler encore tout ceci. Sans le savoir, il revit un peu ses premiers instants avec la valkyrie, le réveil à l'hôpital, le traumatisme de sa mort à elle couplé à la sienne, les impressions de mourir en continue jusqu'à parvenir à canaliser tout ceci. Au moins l'impression globale est un peu plus douce, à cet instant, malgré la brutalité du nordique. Alors il cesse, petit à petit, de trembler. Hésite entre l'incrédulité ou le fait de se dire que pourquoi pas, après tout ? Si les comics existent et relatent des histoires fantastiques, il pourrait bien y croire un peu, à cet instant ? Y'a quoi à perdre, à se raccrocher à l'idée que c'est la vérité. Aidé par la valkyrie et son allégeance naturelle, il se concentre enfin. Un sort, des réceptacles, un dieu. Thor, fils d'Odin, époux de Sif. Une pogne remonte, pour couvrir la bouche et empêcher un cri de surprise de s'échapper, face à l'utilisation du pouvoir. Les yeux aussi ronds que des billes face à la surprise, les mots qui manquent sur l'instant. La main appliquée l'empêche de lâcher une insulte au passage, un mot pas bien saint, un nom d'oiseau qu'il ravale, pleinement attentif à Hadrien désormais. Quelques secondes de silence, avant de consentir à ce que les doigts relâchent sa mâchoire, que la bouche se libère et délivre les quelques mots qui lui viennent à l'esprit. "Euh... Je me souviens de rien... De ce que vous avez pu dire. Et euh, ni euh... D'elle ?" Il déglutit, tente de trouver un point fixe auquel se raccrocher. "Je suis au lycée... Enfin, euh, j'étais ?" Il lui donne vaguement le nom de son bled, si loin de là où ils sont. "J'ai juste... Rien en rapport avec un sort ?? Je savais même pas que... Que ça existait en dehors des comics... !" Il ne pouvait se douter, à cet âge, de combien la vie pouvait être cruelle. Que la mort pouvait frapper à n'importe quel moment, que plus jamais il n'allait savoir se reposer sur ses deux oreilles. L'insouciance revenue, pour quelques heures. Déjà cassée. "On... On est en quelle année ?" Qu'il demande alors, scène terrible où personne ne se lèverait soudainement pour crier qu'il avait réussi son voyage dans le temps. Y'a juste lui, et elle, qu'on perdu des étapes en ce jour.

Le teint du gosse vire au blanc, quelque peu, quand la date tombe. C'est que pour lui, ils étaient en 1999. Bombe nucléaire, bug de l'an 2000. Le gosse sait même pas encore pour les tours qui se sont écroulées, pour les crises, pour la progression de la technologie et de la bêtise humaine. La montée en flèche de tout les maux de la terre, de la mort de ses proches, de la sienne. La baffe est grande, alors qu'il tente de retrouver un semblant de respiration. La sueur vient à couler, le long de son dos, tant la nouvelle est catastrophique.


Et il va le suivre, mécaniquement, le barbu. Sans trouver rien à dire, à peine hoché la tête. Le suivre, en serrant encore les fringues autour de lui, en sentant des trucs dans les poches. Il a peur de ce qu'il pourrait y trouver. Véritablement. Alors il ne dit rien, le suit juste le barbu, jusqu'à où il veut bien l'amener. Rentrer sans un son, encore à assimiler. Choisir une table un peu à l'écart, s'y poser, le regard bas. Et enfin, e n f i n, trouver quelque chose à dire. "... L'année 2000 était pas la fin du monde, alors..." Ni 2012, d'ailleurs. Mais il y pense pas encore à la prédiction des mayas, et trop encore dans l'idée immédiate de l'année de sa régression pour ça. Une inspiration, avant de prendre un burger sans trop songer au reste, des habitudes d'adolescents qui sont respectées. Une inspiration, avant de fouiller les poches de la veste, de déposer le tout sur la table. "Hum..." Un porte feuille, des clefs et surtout, un portable. Il le regarde avec une réelle interrogation, n'a aucune idée de ce que c'est concrètement. Ne peut que deviner, mais ils étaient énormes à son époque. "... C'est un téléphone... ?" Qu'il demande à Hadrien, en lui montrant l'objet de son interrogation, de ce machin lisse et sans aucun bouton, verrouillé et dont l'écran reste noir pour le moment, puisqu'il ne sait même pas comment faire pour afficher au moins l'accueil où taper le code. Il repose l'engin, prend le porte-feuille, examine l'intérieur. Des dollars, une carte bancaire, une autre téléphonique, des papiers sans importances... Et la carte d'identité est bien assez vite extraite, une grimace suivant le geste. "Oh bordel..." Un murmure, alors qu'il découvre la photo dessus, celle sur le permis étant vachement plus ancienne. Il observe sa tronche avec quinze ans de plus, n'arrive pas à déterminer s'il a bien vieillit. Repose juste le tout, vient à se frotter le visage. Il aimerait qu'on lui dise, à cet instant, que tout n'était qu'une énorme blague. Et c'est peut-être ça le regard qu'il jette à Hadrien. Un appel à l'aide, une supplication que tout s'arrête. Qu'il lui crie que c'était une caméra cachée, pour un talkshow qui passera bientôt à la télé. S'il te plaît.

Pas tellement la tête à manger, à cet instant. Trop occupé à fouiller ses poches, à pousser plus en amont les clefs vers Hadrien. "Y'a ça." Mais ce ne sont que des clefs, sans rien de notable par-dessus. Rien de marquant, rien qui pourrait indiquer une adresse. Y'a deux petites clefs de casiers, une plus sérieuse et un pass pour un immeuble. Mais fort heureusement pour le quarantenaire, rien qui pourrait aiguiller des voleurs s'il venait à perdre le petit trousseau. Ce qui malheureusement n'aidera pas les deux compères ici présent. "J'ai pas grand-chose d'autre sur moi..." Un ticket de caisse, ça intéresse pas grand-monde. Un soupir finalement, avant de croquer un bout, de regarder encore le téléphone qu'est une hérésie pour lui, parce que ouais, c'était des cagots limite à l'époque. Une inspiration alors qu'il mâche, appuie sur le bouton qu'on lui désigne. L'écran de veille s'affiche, une photo quelconque d'un paysage, sans personnalité aucune. Puis il pose son doigt dessus, sans rien de plus. Alors ça fait pas grand-chose, de prime abord, avant de comprendre que c'est sans doute pas le bon geste. Il en essaye un autre, puis encore un qui va de bas en haut. Miracle, un clavier numérique apparaît. "... Et les voitures volantes ?" Qu'il demande d'un coup, plein d'espoir que ça existe aussi désormais. Après tout, y'en avait bien dans des films de ces années-là, alors pourquoi pas maintenant ? Il n'en a pas vu encore, mais peut-être que c'est juste pas tout le monde qui peut se les offrir encore. "Par contre, y'a un clavier. Je fais quoi, avec ?" Il montre l'écran à Hadrien, délaisse le téléphone pour reprendre un croc de burger, mâchant pensivement. Il mesure pas combien tout est décevant, dans cette ère.

Il suit les instructions à la lettre, du bout d'un doigt. Sa date de naissance ne donne rien. Il pince les lèvres, tente celle de son frère. Nada. "Reste qu'un essai." Qu'il signifie, se creusant la tête. Il ne voit pas tellement quoi mettre de plus, une main qui bien assez vite atterrit dans sa tignasse, frotte celle-ci d'un geste lent, comme pour tenter de décrypter son lui du futur. Mais rien ne vient, alors il délaisse le téléphone, se raccroche au mieux à ce qu'il perçoit et apprécie très peu le ton, pour le coup, de "l'adulte" de la situation. Pincement de lèvres, sans répondre à l'espèce de provocation qui semble sous entendre qu'il est débile, avec ses questions. Alors il se concentre sur la rue, ne touchera plus à sa bouffe. Vexé en un sens, observant les voitures qui touchent toujours le plancher des vaches, alors. Se plongeant dans ses pensées, s'imaginant qu'on lui ment peut-être, là. Qu'on l'a assommé et placé là, que tout est un coup monté, une véritable supercherie. Mais qui irait se donner tout ce mal, hein ? Son petit frère ? Il se dit que c'est impossible, qu'il est trop jeune encore pour imaginer une telle supercherie. "Rello." Qu'il marmonne ainsi, reposant son regard sur Hadrien finalement, ignorant totalement la valkyrie à cet instant qui aimerait qu'il cesse de divaguer. "R, e, deux l, o. Et Alv, ça s'écrit comme ça se dit." Il a l'habitude de se faire écorcher son nom ou prénom. Un soupir, alors qu'il le fixe, lui et sa barbe. "Vous avez l'air de sortir de mon époque à moi." Réflexion bête, mais il teste sa théorie, le gosse. Et au pire, il est plus à un jugement près, à cet instant. À se demander ce qu'il traficote, le barbu, s'imagine pas forcément qu'il tombera peut-être sur une page facebook pas entretenue depuis six ans environ. Peut-être aussi le site de son lycée de l'époque, d'une photo de classe qui date de sa dernière année, qui correspond à sa gueule de branleur. Des trucs qui correspondent même pas à Arcadia. Pendant ce temps, Alv se frotte une tempe, attend simplement la réponse à ses interrogations.

Il comprend pas tellement ce qu'il peut lui dire. C'est qu'il a dans la tronche l'esprit d'un gosse qu'avait même pas la vingtaine, à cet instant. Alors, les notions de futurs vont pas bien loin, à peine s'il songeait à ses futures études à l'époque, une voie dans laquelle il se glisserait parce que les parents le poussaient au cul. Et à cet instant, il se sent vraiment seul Alv, parce que que pourrait-il dire d'autre que, non, ça ne lui dit rien ? Il hausse alors les épaules, ayant oublié ce qu'était le courage de répondre à des questions vides de sens. Il attrape la serviette, observe le numéro et le téléphone, avant de se rappeler qu'il a une carte téléphonique, dans le porte-feuille. C'est déjà ça de pris, qu'il se dit intérieurement. Serviette posée sur la table, qui se fait happer de nouveau, qu'est griffonnée encore. "D'accord."  Qu'il dit alors, simplement, l'air découragé au possible par la situation. Une main qui gratte nerveusement un bout de bras, alors qu'il lève le nez quand le barbu se relève. "Bonne journée ?" Qu'il suppose. Et son regard retombe sur les numéros, cette encre qui se prend dans le tissu. Il récupère la serviette, la plie vers l'intérieur, histoire de laisser les numéros à l'air libre. La voix d'Hadrien le fait de nouveau relever le bout de son nez. "M'ouais." Une nouvelle fois, il hausse les épaules. Et avant qu'Hadrien ne parte, il l'interpelle en se penchant un peu. "C'est le moment où vous me dites que c'était qu'une blague, au fait !" Il a espéré, le gosse, que c'en était bien une. Mais y'en a aucune, si ce n'est la vie qui se fout de sa gueule, ou bien le karma. Il en sait rien, reste juste là, soupirant d'avec le plus profond de son âme. Et il termine finalement son repas, en silence, à regarder encore ses papiers, tentant d'y trouver le moindre indice. Mais voilà bien longtemps qu'Alv Rello a fait en sorte de s'effacer du monde. Alors finalement, après un temps, il demande s'il peut emprunter le téléphone du restaurant en indiquant qu'il s'est perdu et qu'il voudrait appeler ses parents. Sauf qu'il y en a aucune, au bout du fil. "Euh, bonjour, Aura Sciarra... ?" Il sait même pas à qui il s'adresse. Mais ce n'est pas sa famille.