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Be the help you seek from others (Alban & Hadrien)

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Be the help you seek from others (Alban & Hadrien) - Lun 2 Mar - 20:37

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Alban & Hadrien


Le silence était assourdissant. Même le jeune irlandais, qui ne vivait que pour ça pourtant, allait devenir fou de ne rien entendre depuis beaucoup trop longtemps maintenant. Parce qu’avec le silence venait les pensées, et donc les idées noires. Le monstre tapi dans sa tête qu’il repoussait à coup d’occupations diverses et variées profitait toujours d’un moment d’inattention pour revenir, plus subtil et mauvais encore que la dernière fois. Il aurait pu dessiner. Mais quand il se sentait mal, ses dessins étaient bien sombres, et ils inquiétaient Silas, qui en parlait à Mia, qui lui passait un savon parce qu’il n’était pas venu. Sans électricité, impossible de tromper l’ennui avec du bruit. Pas de télé, pas de musique, rien d’autre que le silence qui lui rongeait les nerfs comme une termite mange le bois.

Silas ne disait rien. Enfant intelligent, il avait bien compris que parfois, son aîné morose avait juste besoin qu’on le laisse tranquille, mais qu’on ne le laisse pas seul. Aussi, le suivit-il vers la cuisine quand Alban s’y dirigea, trottinant derrière lui comme une ombre bienveillante pour le regarder fouiller les placards et décider ce qu’il allait cuisiner. Il n’y avait pas grand-chose. Avec la coupure d’électricité, les gens avaient fait main basse sur les produits déshydratés, les pâtes et le riz. Il en avait dans le placard, cela étant. De la soupe aussi. Mais franchement, qui propose une soupe à un gosse de six ans. Silas en prendrait sans protester, mais quand même. On est loin du fast-food qui fait rêver, même s’ils étaient quasi tous fermés actuellement. Il réfléchissait à ce qu’il pouvait proposer, quand la petite main de Silas attrapa sa manche pour attirer son attention.

« On va manger dehors, Alban ? »

Manger dehors était aussi une option, d’autant que ça ne leur revenait pas cher. Ils vivaient pas très loin du centre d’aide aux plus démunis, où des bénévoles se relayaient pour aider, nourrir, s’occuper de ceux qui en avaient besoin. Quand il avait accueilli à la hâte son petit frère chez lui, ils y avaient passé beaucoup trop de soirs, jusqu’à ce qu’Alban réussisse à remonter les finances. Ils n’y allaient plus beaucoup, depuis. Sauf quand les fins de mois étaient difficiles, ou dans ces moments critiques où il ne devait pas rester seul et qu’Anatoli n’était pas là - comme maintenant, en somme.

« D’accord, louveteau. Va chercher ton manteau. »

Il lui ébouriffa les cheveux, et le laissa partir vers le salon pendant que lui-même sortait quelques affaires des placards pour les mettre dans un sac plastique qui traînait par là. Pâtes, riz, soupes, sauce tomate, tout ce dont il pouvait se séparer sans devoir jeûner en fin de mois. Manteau enfilé, il rejoignit le petit louveteau à la porte. Direction dehors. Un peu de lumière - merci les générateurs - peut-être un peu de chaleur, mais surtout des gens. Ironique pour un asocial solitaire dans son genre, mais il y avait gens et gens. Entre les parasites égoïstes et anonymes qu’il frôlait tous les jours, et les abîmés de la vie qui vivaient dans la même merde que lui. Mais il fallait quand même qu’il fasse attention. Industrial District n’était clairement pas le plus sûr, et surtout pendant la nuit. Or, avec la coupure de courant, la nuit tombait très tôt, et les rats sortaient toujours plus nombreux de l’ombre.

Il tenait bien serrée la petite main de son frère, son regard surveillant les alentours avec méfiance - et un poil d’hostilité envers ceux qui s’approchaient trop. Ceux qui, pourtant, semblaient clairement chercher les ennuis, n’osèrent pas vraiment se frotter à lui. Il ignorait pourquoi, mais parfois, ceux qui venaient vers lui reculaient et semblaient le fuir. Généralement quand il était avec son frère. Ou très en colère, ce qui arrivait assez rarement. Mais il tenait la main de son frère, et le jeune loup montrait très clairement les crocs. Approche-toi et je te tue. Ça dissuadait les gens, qui comprenaient très vite que la lueur meurtrière dans son regard n’était pas une menace en l’air. Certains, pourtant, y voyaient un défi, ne comprenant pas qu’il les tuerait sans hésiter - s’il n’y avait pas eu Silas comme témoin. Comme le groupe de crétins rassemblé aux portes du centre. Pas ce soir, heureusement, et ce fut sans encombre qu’il poussa les portes du centre, déjà pas mal rempli. L’imposante silhouette d’Hadrien se tourna vers lui, comme pour s’assurer qu’il n’était pas un fauteur de troubles.

« Hey, me regarde pas comme ça, pour une fois que je suis sympa en plus… »

Avec un sourire, il tendit le sac plastique au géant, se séparant sans arrière-pensée de ce qu’il avait apporté. C’est qu’il détestait venir les mains vides, et il avait assez profité de la générosité surprenante de cet endroit pour ne pas payer ce qu’il leur devait moralement. Presque caché derrière lui, Silas se faisait silencieux. Hadrien, trop grand, trop imposant, l’impressionnait quand même beaucoup. Subtil, Alban ne lui demanda pas de dire bonjour - Silas le ferait de lui-même quand il serait un peu plus à l’aise, pas besoin de le pousser dans la lumière tant qu’il ne se sentirait pas assez en confiance pour y aller de lui-même.

« J’espère que j’abuse pas trop, mais j’ai un louveteau affamé à la maison. Tu crois qu’il y a moyen de lui trouver un truc à grignoter ? »

Silas était sa priorité. Lui, il n’avait pas très faim. Depuis plusieurs jours. Putain de moral en berne.

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Be the help you seek from others (Alban & Hadrien) - Mar 3 Mar - 10:34

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La nuit, comme on appelait au centre l'absence d'électricité, avait ses côtés sombres et inquiétants. Mais elle nous obligeait cependant à trouver la chaleur et le réconfort ailleurs. Certes, c'était l'hiver et le froid pouvait se glisser par les fenêtres ouvertes. Mais en lieu et place des fours et des plaques de cuisson, un grand foyer avait été aménagé au centre de la grande pièce. Les tables avaient été décalées pour laisser la place aux cuisiniers de passer et de travailler. Un grand chaudron, ainsi que plusieurs broches, se tenaient au-dessus des flammes. On servait désormais plus de soupes et de riz que d'autres plats, mais également de la volaille en abondance car plus facile à entretenir et à préparer. Cette transformation nous rapprochait encore plus des miséreux qui venaient chercher ici réconfort et chaleur humaine.

Il était d'ailleurs désormais courant que des chants ne soient entonnés par une ou plusieurs personnes dans la salle. Le Père Emmanuel donnait ainsi parfois de superbes prestations vocales avec des chants grégoriens. Et puis, souvent, c'était des chants grivois, de marins ou encore à boire qui étaient scandés. Tout le monde pouvait y aller de ses origines et de ses traditions, offrant à tous de nouvelles mélodies à apprendre.

J'étais en train de touiller la soupe à l'oignon d'aujourd'hui, servant des bols et envoyant leurs propriétaires ensuite chercher un peu de poulet pour accompagner, lorsqu'une petite créature s'approcha. Je souris en reconnaissant la récurrence de Bélénos. Il s'excusa du regard noir qu'il avait lancé aux personnes croisées en entrant et me tendit un sac avec quelques victuailles. Je le remerciai, les confiait à Lucy avant de remplir deux bols de soupe.

On a toujours de la place pour vous les jeunes. Soupe du chef au menu. Et volaille juste à côté. Installez-vous confortablement, j'arrive tout de suite. déclarai-je avec un grand sourire. Attention, c'est très chaud.

Je les servis, remplissant un peu plus l'assiette du plus jeune que celle des autres, avant de me préparer ma propre portion. J'allais profiter de son arrivée pour prendre ma pause. J'interpellai Andrew, un autre bénévole, et lui demandai de prendre ma place avant de me servir à mon tour et d'aller m'asseoir à une table inoccupée, attrapant de l'eau au passage ainsi qu'un peu de vin. Aussitôt assis, je plongeai ma cuillère dans le bol de soupe et en pris une grande gorgée. Soupirant de satisfaction, je servis du vin pour Bélénos et pour moi et de l'eau pour le jeune frère. Avec un sourire, je demandai.

Aaah ! Il ne manque plus que les haches sur les murs et des couverts en bois, et cet endroit pourrait devenir une véritable Valhöll ! Alors ? Comment vas-tu gamin ? Ça faisait un moment qu'on t'avait pas vu par ici. Qu'est-ce que tu deviens ?




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Be the help you seek from others (Alban & Hadrien) - Mar 3 Mar - 20:52

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Alban & Hadrien


Il y avait du monde - et de la lumière. Bien plus que ce qu’il aurait pu avoir, enfermé dans le taudis lui servant d’appartement, aux murs tellement fins qu’il pouvait entendre ses voisins se disputer quatre étages plus bas ou Anatoli faire - bah, ce qu’il faisait de mieux, selon ses dires. Ça lui faisait un peu bizarre, au jeune irlandais, de voir un grand foyer au centre de la pièce. On se serait cru dans une assemblée de vikings dépenaillés. Seul Hadrien donnait l’illusion. Il ne lui manquait qu’une hache dans le dos. Ou un marteau. Il était trop imposant pour manier la lance ; un type de son gabarit, c’est en première ligne avec une arme à deux mains, à gueuler comme un sauvage pour impressionner le camp d’en face.

Le sac change vite de main, et la bénévole lui sourit pour le remercier de sa générosité. Alban n’a pas vraiment l’habitude qu’on le regarde avec autant de bienveillance. Il ne sait plus vraiment où se mettre. Heureusement, Hadrien intervient, lui tendant deux bols de soupe, dont un plus rempli que l’autre, attention désintéressée qui réchauffa un peu le jeune asocial. C’était clairement le bol de Silas, gosse en pleine croissance qui avait perpétuellement faim. Hochant la tête pour signaler qu’il avait entendu, il entreprit de récupérer de la volaille dans chaque bol, son petit frère tenant précautionneusement celui qu’il n’avait pas en main, avant de l’entraîner pour qu’ils aillent s’asseoir à une petite table inoccupée. Il poussa devant le petit l’écuelle la plus remplie, qu’il avait pris soin de plus garnir de volaille que la sienne, dans la limite du raisonnable, évidemment. Hadrien les rejoignit très vite, posant devant Silas un verre d’eau, et devant eux deux un pichet de vin qui arracha un rictus amusé au jeune celte.

« Un de ces quatre, je ramènerai l’hydromel, taquina-t-il gentiment, ça manque quand même à ton alimentation de viking. »

Il n’avait aucune idée d’à quel point il avait raison en l’appelant viking. Sa plaisanterie n’en était pas une, même si Thor n’avait jamais jugé pertinent de se dévoiler devant Belenos, sentant, sans doute, que son niveau de conscience était trop bas et trop faible pour accepter la vérité sans le traiter de fou, ou sans en devenir fou lui-même. Ignorant du fait qu’il était dangereusement proche de la vérité, il attaqua son repas. La soupe à l’oignon était, comme promis, très chaude. Mais réelle. Loin des vieux sachets à verser dans de l’eau bouillante. Pas de chimique, que du naturel, comme la volaille. Il reposa cependant sa cuillère quand Hadrien reprit la parole, lui arrachant un nouveau sourire.

« Pas sûr qu’Odin accepte les irlandais pouilleux dans son domaine, d’autant que je suis même pas un combattant. Fin si, mais pas le genre loyal bon qu’il y a dans les histoires. »

Ledit irlandais pouilleux esquissa un sourire. C’était cool, de croire en quelque chose après la mort. Lui ne croyait en rien, sinon en l’infinité. Ses organes pourraient peut-être sauver quelqu’un, puis hop en terre dans le cimetière juif du coin, pas trop loin de sa mère avec un peu de chance.  Hadrien, cependant, avait repris la parole, demandant au gamin comment il allait. Rectification. Il lui demandait à lui comment il allait. C’est vrai que du haut de ses quarante ans et plus, il pouvait se permettre de l’appeler gamin, lui qui avait la moitié de son âge. Silas, habitué à écoper de ce surnom, ne put que pouffer de rire derrière sa main en comprenant que le sobriquet ne lui revenait pas, pour une fois, mais tombait sur les épaules de son grand frère. Ce dernier lui ébouriffa les cheveux pour le faire taire, et ça eut l’effet inverse puisqu’un nouveau petit pouffement se fit entendre.

« Arrête de rire, gamin, dit-il, sa fausse sévérité cachant mal son affection, et mange ta soupe, sinon de gamin, tu passes à lutin, petit bonhomme. »

Silas gonfla les joues - il n’aimait pas trop qu’on lui rappelle que comparé à son frère, il était tout petit - et il entreprit de manger sa soupe plus vite, comme si ça pouvait lui faire prendre trente centimètres d’un coup. Alban tourna à nouveau son attention vers Hadrien, réfléchissant à ce qu’il pouvait bien lui dire sans inquiéter son petit frère. Les problèmes d’argent, c’est difficile à évoquer avec un môme de six ans dans les pattes.

« Ça peut aller. J’ai connu mieux, mais j’ai connu pire. Quant à ce que je deviens… Je bosse toujours au même endroit mais j’ai pu négocier une augmentation, et je vend - enfin, je vendais - mon art sur Internet pour arrondir les fins de mois. Du coup, on peut dire que ça va pas trop mal, malgré le reste. »

Le reste.  Son moral pourri, ses dettes, le Royaume qui le tenait à l’œil pour le cas où il omettait de payer, la coupure d’électricité, le manque de chauffage, et plein de petits trucs dans le même style dont il ne parlerait pas devant un enfant. Autant changer de sujet. Très vite. Il haussa les épaules, comme si rien de tout ceci n’était grave, puis il embraya.

« Et toi alors ? Ça va, la forme ? Il esquissa un nouveau sourire. J’aime bien cet endroit. Je devrais quand même venir ici plus souvent, c’est vachement plus sympa que mon appart. »

Merci pour cet endroit, ça voulait dire. Mais il n’allait pas le dire à voix haute, non plus, ce grand débile.

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Be the help you seek from others (Alban & Hadrien) - Mer 4 Mar - 9:46

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Je souris à la mention de l'hydromel. S'il savait que j'avais mes propres réserves. Je lui fis d'ailleurs un clin d'oeil discret à ce sujet afin de marquer le coup. J'engloutis ensuite le reste de mon bol de soupe en un éclair avant d'attaquer le poulet. Je gloussai lorsqu'il déclara qu'Odin n'accueillait pas les Irlandais. Si tu savais gamin... si tu savais. M'essuyant la barbe d'un grand geste du bras, je lui répondis.

Je suis sûr que tu y trouverais ta place. Tu as du coeur et c'est presque ce qui compte le plus selon moi. Et puis, Odin était loin d'être loyal bon comme tu le dis. Et si c'est juste le combat qui t'embête, je peux régler ce problème.

Et puis, Odin n'était plus là. Et en tant que fils aîné, c'était à moi que revenais la responsabilité et la gestion d'Asgaard. Autant dire que c'était pas le plan idéal. Néanmoins, je souris avant de prendre une gorgée de vin. Pour un cubitainer bon marché, il se laissait boire. Le petit frère d'Alban se moqua un peu de lui à la mention du mot "gamin", et l'aîné lui rendit la pareille. Les voir se chamailler innocemment me fit plaisir. Dans ces périodes de trouble, voir quelques comportements normaux était quelque chose de rassurant et d'apaisant.

Je l'écoutai ensuite m'expliquer son état. La mention du "malgré le reste" me fit tiquer. Il voulait rester fort devant son frère et c'était normal. Mais quelque chose le gênait, quelque chose le hantait. Il me retourna la question, complimentant au passage l'endroit. Il cherchait à tout prix à ne laisser paraître qu'un sentiment de force. Ah les jeunes...

J'ai pas à me plaindre. La scierie fait des profits records maintenant que la lumière a disparu donc je ne manque pas de boulot. On envisage d'embaucher d'ailleurs. Nouveau clin d'oeil amical. Ça lui ferait pas de mal, un peu plus de muscles sur ses bras. On a toujours besoin de bras ici aussi tu sais. Tu serais le bienvenue si tu voulais un jour venir donner un coup de main.

Je laissai ainsi une porte ouverte. On ne refusait personne. Ce serait purement hypocrite de notre part. Je poursuivis, un air grave se posant sur mon visage.

La disparition du courant m'inquiète quand même. Quelque chose se prépare et je sens que la situation ne va pas aller en s'arrangeant. Vous devriez rester sur vos gardes. Prudence est mère de sûreté.

Cette fois-ci, je m'adressai aux deux jeunes. Un homme averti en valait deux, et là ils pouvaient être quatre.

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Be the help you seek from others (Alban & Hadrien) - Jeu 12 Mar - 23:58

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Alban & Hadrien


Il voulait le faire combattre, le grand viking. Non merci. Alban savait déjà se battre. Sa ceinture noire, il l’avait paumée quelque part au fond d’un placard, mais elle était réelle même si à première vue il paraissait plutôt fragile. Mais cette fragilité était une force, après tout, donc il se fichait bien de ce à quoi il ressemblait. Aussi se contenta-t-il de hausser les épaules pour ne pas trop s’étendre sur le sujet. Et puis, lui, du cœur ? Un gros con asocial, solitaire et cynique dans son genre ? Du cœur ? Il n’y aurait pas eu son petit frère à côté, Alban aurait probablement éclaté de rire.

« Du cœur ? Je sais pas ce que tu fumes mais ça a l’air puissant comme truc. »

La pointe de cynisme amusé cachait très mal la vérité. Malgré ses airs d’asocial solitaire, il restait très soft, et s’il était sélectif dans ses aides, il aidait quand même. Bref, il avait du cœur, mais pas pour tout le monde. Après tout, il s’était endetté presque à vie pour récupérer Silas de façon légale. Il avait abandonné ses études et ses rêves pour lui. De même, il jouait énormément au soigneur ici, sans demander un rond. Et ne venait-il pas de ramener de la nourriture tirée de sa propre réserve sans rien attendre en retour ? Au temps pour le solitaire sans cœur, hein.

Mais voilà que maintenant, Hadrien lui proposait du travail à la scierie.  Alban sourit, découpant méthodiquement son bout de poulet tandis que l’autre continuait de parler, lui ouvrant une porte avec l’air de celui qui n’a rien fait. Mais il avait déjà un travail, le petit artiste. Ce n’était pas très glorieux, d’être un simple employé dans une galerie d’arts indépendante, mais ça payait les factures et c’était tout ce qui lui importait. Il doutait d’avoir la force physique nécessaire pour suivre la cadence d’une scierie, en plus de ça. Et il devrait commencer beaucoup plus tôt, pour finir beaucoup plus tard. Et Silas, alors ? Il n’allait pas le poser à l’école à cinq heures et le récupérer à vingt-deux heures.

« J’ai déjà du travail. Ok, j’avoue que pour le moment je fais plus acte de présence qu’autre chose ; avec la coupure de courant, y a pas grand-monde qui s’intéresse à l’art. Il haussa les épaules en continuant de dépiauter consciencieusement son poulet. Mais bon, ma paie n’a pas baissé et j’ai des horaires pas trop contraignants, donc tu m’entendras pas m’en plaindre. »

Mais… Aider, ici ? En toute honnêteté, le jeune loup n’y avait jamais pensé. Pourtant, il avait beaucoup abusé de l’hospitalité de cet endroit, abus qu’il remboursait maintenant du mieux qu’il le pouvait. Il avait également beaucoup soigné sans rien demander en retour. Rien ne l’empêchait de continuer. Le manque de temps n’était pas une excuse. Après tout, il était là, non ? S’il trouvait le temps de venir manger ici, il pouvait bien prendre une ou deux heures de plus pour soigner les gens. Même pas besoin de laisser Silas chez quelqu’un, en plus. Le petit louveteau adorait cet endroit, qu’il jugeait extrêmement chaleureux, parce qu’au moins il y avait des gens avec qui parler. Il aimait beaucoup son frère, bien entendu, mais quand Alban tombait subitement en dépression, il n’était pas la personne la plus loquace de l’appartement - ce qui était un problème vu qu’ils n’étaient que deux.

« Et pour ce qui est de venir ici… J’y réfléchirai. »
« Ça veut dire qu’il accepte. »
« Wow. Depuis quand t’es si perspicace, toi ? »

Silas se contenta d’un sourire - auquel il manquait quelques dents de lait - et il replongea vers sa soupe, le laissant se dépatouiller avec Hadrien qui, miracle, avait changé de sujet pour parler de la coupure de courant. Pas naturelle, selon lui. Quelque chose de gros se tramait dans l’ombre. Le jeune loup était plutôt d’accord, même s’il avait trop à penser pour réfléchir à ça, surtout avec ces foutus militaires partout en ville. Mais il n’avait pas tort quand même. Il se passait des choses louches, que même la présence de toutes ces mafias n’expliquait pas. Vivement qu’il puisse décamper de cette foutue ville.

« Ça, c’est clair qu’entre les mafias et les militaires, va falloir redoubler de prudence… Léger silence. Et changement de sujet avant d’inquiéter trop Silas. Bon allez, au boulot, y a des gens à soigner j’imagine. »

Il allait se lever, mais la petite main de son frère se posa sur son bras. Le petit bonhomme avait un regard accusateur et perçant - le même que leur mère. Ça avait un côté amusant, mais un peu flippant, aussi.

« T’as pas mangé, Alban. »
« Euh, non, j’ai pas très faim. Tiens, prend ma part. »
« Non. Il faut manger. Il eut un léger sourire. Sinon, je le dis à Mia. »

Coup bas. Critique. Alban ouvrit de grands yeux choqués, faisant encore plus sourire le petit garçon qui lui faisait face. Et qui, s’il ne comprenait pas vraiment les états d’âme et la dépression de son aîné, avait vite réalisé que quand Mia était dans les parages, bizarrement, Alban filait doux. Alors s’il fallait l’utiliser en menace pour qu’il mange un peu, hein… Après un soupir, l’aîné rendit les armes et se rassit face à son bol sous le regard innocent mais satisfait du plus jeune. Menacer devant Hadrien en plus. Non mais franchement… Un léger rire échappa au jeune artiste tandis qu’il commençait - enfin - à manger.

« Menacé par mon petit frère. Non mais t’y crois, toi ? »

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Be the help you seek from others (Alban & Hadrien) - Mar 17 Mar - 21:29

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Le gamin et son frère m'amusaient. Il y avait en eux encore cette trace d'innocence que je regrettais d'avoir perdu il y a bien longtemps. Silas était l'incarnation de l'insouciance. Et Alban, lui, commençait à se résigner, à s'habituer à la morosité et au cynisme de ce monde. J'espérais vraiment qu'il ne perdrait pas complètement cette âme d'enfant qui s'accrochait encore à lui.

D'ailleurs, il s'y essaya au cynisme, arguant que j'étais fou de déceler en lui quelqu'un de bien. Mon oeil ouais ! Il était venu ici un nombre incalculable de fois et aujourd'hui que sa situation s'améliorait, il venait payer une dette imaginaire mais qui lui pesait tout de même sur la conscience. Mieux encore, il protégeait son frère et se montrait bienveillant face à lui, cherchant à incarner le meilleur exemple possible. Je me contentai juste de lui sourire d'un air entendu en réponse à cela avant de jeter dans mon assiette mes os de poulets décharnés.

Et je devais ajouter à son tableau la résilience. Il savait endurer les situations difficiles. En même temps, à deux jeunes livrés à eux-mêmes, il avait été obligé de s'endurcir pour survivre pour deux. Il était plus fort que ce qu'il en laissait paraître. Et c'était sans doute un de ses meilleurs atouts.

Je souris lorsque Silas répondit à sa place pour ma proposition. Je ne voulais absolument pas le forcer, mais on ne rechignait pas sur un coup de main pour éplucher les pommes de terre. J'accueillis sa réponse avec un grand sourire, me contentant de lancer.

Toute aide est la bienvenue. Passe juste avant de partir au bureau pour qu'on t'enregistre en tant que bénévole.

Après ma remarque sur la coupure de courant, il chercha à s'esquiver. Mais c'était sans compter sur son frère qui lui fit remarquer qu'il avait à peine touché à son assiette (alors que lui avait complètement englouti la sienne). Sa réflexion me fit rire, et je ne pus m'empêcher de lui donner une tape vigoureuse sur l'épaule en allant dans le sens du jeune Silas.

Ton frère a raison. Ne refuse jamais un repas généreusement offert, surtout lorsque les temps sont incertains comme aujourd'hui.

Néanmoins, j'avais une autre question en tête. Un autre sujet. L'autre sujet pour être exact. Celui qui vivait en lui. D'autant que toute l'attention, consciente ou non, tournait autour de nous. J'aperçus Lucy du coin de l'oeil et dis à Silas.

Psst... Lucy cache du gâteau au chocolat dans la cuisine. Mais je suis sûr que si tu lui demandes poliment, tu pourras en avoir une part.

Il n'en fallut pas plus pour que le garçon ne file pour piller les réserves de la bénévole. Cela ne lui ferait pas de mal. Elle qui me demandait sans cesse de l'aider à veiller sur son régime. Je reportai mon attention sur Alban et lui demandai, de but en blanc.

Je voulais te parler d'un sujet un peu plus sensible, et je ne sais pas si tu l'as mis au courant alors j'ai préféré... je mimai un petit signe pour indiquer la discrétion. Mais je voulais savoir... Comment va Bélénos ?

Les pieds dans le plat ! Comme d'habitude. J'avais abandonné l'idée d'y aller dans la subtilité. Déjà parce que cet endroit devenait de plus en plus mon hall personnel. Mais surtout que les choses s'étaient enfin mises en mouvement et que le temps des subterfuges et des salamalecs était passé.

Soit tu n'es pas encore au courant, auquel cas désolé mais je te l'apprends. Soit tu le sais et ça ne sert à rien de nier.

Ici, quasiment tout le monde savait qui j'étais réellement. Les bénévoles se contentaient de le garder pour eux, et l'avantage des sans-abris, c'était que personne ne les croyait. Je préparai cependant ma petite démonstration en posant Mjöllnir sur le banc juste à côté de moi, puis le fis glisser un peu plus loin. Puis, j'ouvris la paume de ma main et attendis que la hache s'élève dans l'air et ne vienne y atterrir comme si de rien n'y était, affichant au passage un sourire malicieux.

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Be the help you seek from others (Alban & Hadrien) - Sam 21 Mar - 0:08

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Alban & Hadrien


Bénévole, hein ? Au temps pour l’image d’asocial à laquelle il s’accrochait désespérément comme à une carapace protectrice. Bah, ça ne pourrait pas lui faire de mal. Ça le forcerait un peu à sortir. Puis Silas était mieux ici qu’enfermé à la maison. S’il passait de temps à autres pour filer à manger, il pouvait bien prendre un peu plus de temps pour éplucher des patates. Les bénévoles ici n’avaient pas l’air trop curieux quand les gens ne voulaient pas parler de leur vie. Ils avaient vite compris qu’il ne souhaitait pas dire d’où il venait, alors personne ne lui avait posé la question. Ici ils étaient tous égaux. Pas de Royaume, de guerres de mafia, de tueurs en série, juste des gens paumés qui étaient tous dans la même merde que lui.

Ne jamais refuser un repas généreusement offert. Plus facile à dire qu’à faire, pour le coup. Il se noyait dans sa maladie, qui lui ôtait toute sensation de sommeil ou de faim. Il savait bien qu’il devait manger, pourtant. A quand remontait son dernier repas ? Le matin avant de partir au boulot ? Non, même pas. On ne pouvait pas appeler repas le bout de tartine qu’il avait mangé distraitement en préparant ses affaires à la hâte. La veille alors ? Bordel, il ne s’en rappelait plus. La nourriture qu’il avait sous le nez lui donnait envie de vomir. S’il l’avait pu, il l’aurait donné à quelqu’un d’autre. Mais maintenant que Silas avait pointé le fait qu’il n’avait rien mangé, nul doute qu’Hadrien le tenait à l’œil comme une maman oie qui surveille sa précieuse portée. Léger éclat de rire dans son esprit. Tu ferais un joli poussin. D’accord, l’image n’était pas forcément la meilleure. Mais il n’avait vraiment pas faim. L’odeur lui donnait mal à l’estomac. S’il pouvait éviter de vomir dans son bol, ce serait plutôt sympa. Un peu d’aide ? Soupir mental. Ok. Pousse-toi, je gère.

C’est en automate qu’il mange sa soupe, et ce n’est pas plus mal comme ça, finalement. Silas est content de le voir manger, et c’est la garantie qu’il ne mourra pas de faim, au moins. Mais voilà qu’il y a encore du changement. Comploteur, Hadrien envoie Silas vers une autre bénévole avec la promesse de gâteau au chocolat en rab. Evidemment, le petit garçon est aux anges, et le léger hochement de tête de son frère lui suffit pour se lever et fuser vers ladite bénévole, qui l’entraîne à l’écart. Par réflexe, le jeune loup surveille la direction prise pour retrouver plus facilement son louveteau au moment du départ. Bon. Si Hadrien l’a éloigné, c’est qu’il veut lui parler de quelque chose d’important.

« Belenos… ? »

Surpris, il arrête de manger - ce qui tombe plutôt bien puisqu’il a terminé de manger, en fait. Mais pourquoi Hadrien lui parle-t-il de Belenos ? Ok, il a lu Astérix, comme tout le monde, il sait à peu près qui c’est. Un peu comme Toutatis et Belisama quoi. Mais ça s’arrête là. Il a un grain, ce type ? Sans doute, mais il n’allait pas le lui demander. A côté d’Hadrien, il était taillé comme une vulgaire brindille, et ce n’étaient pas ses arts martiaux qui allaient le sauver, il en avait bien conscience. Le pire, c’est qu’il insistait. Ça voulait dire quoi, cette tirade ? Alban ne peut s’empêcher de ciller, complètement perdu. Wow, le ciel lui est vraiment tombé sur la tête. C’était quoi cette histoire de savoir ou de ne pas savoir ? Nier quoi, au juste ? Le seul truc qu’il niait - très mal, il fallait l’admettre - était son attirance prononcée pour son voisin de palier. Eventuellement, le fait qu’il aimerait bien tuer son père de ses propres mains - ah non, ça il l’admettait sans la moindre gêne.

« Okaaaay, euh, je pense qu’on a bu assez d’alcool pour ce soir. »

Assez ironique, de la part de quelqu’un qui n’avait même pas touché à son verre. Mais Hadrien commençait à devenir bizarre et ça lui plaisait moyennement. Il avait eu sa dose de réactions bizarres à l’alcool. Son vieux avait tendance à beaucoup trop boire, à gueuler et à ruminer sur sa malchance et ses putains de bâtards de merde, avant de tourner violent quand il trouvait une cible facile - donc Silas, en l’occurrence. Il n’avait jamais eu les foies de lever la main sur sa femme, protégée par sa mafia, et Alban lui avait collé une sacrée trempe qui lui avait passé l’envie de recommencer. Pour le coup, il doutait de pouvoir infliger le même traitement à Hadrien. Trop grand, trop imposant.

Doucement, la méfiance remplaçait la confiance, et l’atmosphère chaleureuse tournait à l’aigre. On récupère Louveteau et on dégage d’ici. Bonne idée. Mais comment le lui dire sans se le mettre à dos ? Réfléchir, vite. Il n’eut pas à réfléchir bien longtemps, cela étant. Quand Hadrien fit le geste de sortir sa hachette, le jeune loup gicla un peu trop vite de son siège, attirant l’attention des gens. Rien à foutre. Son père avait déjà failli le fumer avec un couteau de cuisine. Hors de question qu’il reste avec un mec capable de le briser d’une pression du pouce, qui avait trop bu et qui en plus était armé. Lui, il ne pourrait jamais le gérer, et il était hors de question que Silas se retrouve seul. Parce que s’il mourrait, ce serait son vieux qui le récupérerait.

« Ok euh je vais y aller hein, ce fut un plaisir de te voir. »

Il s’éloigna à pas prudents, avant de se retourner pour filer dans la direction où Silas était parti. Le petit louveteau ne fut pas bien dur à trouver, assis dans la cuisine et barbouillé de chocolat, en compagnie d’une jeune femme - Lucy sans doute.

« Ah, super, t’es là. On rentre à la maison, Silas. »
« Quoiiii ?! Le petit allait protester, mais un regard à son frère trop agité, aux yeux trop grands ouverts, lui fit comprendre que ce n’était peut-être pas le meilleur moment. Alban ? Ca va ? »
« Hein ? Ah, ouais ouais, super. Menteur. Mais il était trop stressé pour réfléchir convenablement. Allez, dis au revoir à Lucy, et puis on rentre. »

Il n’y avait peut-être pas d’électricité chez eux, mais il s’y sentirait bien plus en sécurité qu’aux côtés d’un géant imbibé d’alcool et armé d’une putain de hachette. Quoiqu’il n’allait peut-être pas rentrer chez lui. Il allait peut-être toquer chez Anatoli. Vu son état, l’ukrainien ne lui refuserait pas l’hospitalité. Mais il fallait qu’il s’en aille. Très vite. Chez lui, chez Anatoli, chez un membre du Royaume - Cian, Mia ou Siobhan accepteraient peut-être de les loger pour une nuit ? - mais surtout pas ici.

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