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The Noose ▬ Asbjörn

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The Noose ▬ Asbjörn - Lun 9 Déc - 19:34

The Noose


Dim. 8 Déc. – Tôt le matin

Swann jubile, étire son sourire étrange tandis qu’il scroll la page youtube. Tout est là, de l’audio à la vidéo, digne d’un magazine pornographique destiné aux plus détraqués d’entre eux, aimant répandre leurs fantasmes dégueulasses sur ce genre d’image incestueuse. La grande carcasse du jeune homme se découpe dans la lumière blanche de son ordinateur, légèrement voutée pour contempler l’étendu de la catastrophe qu’il a semée. Et il en a chié pour rassembler toutes ces perles qu’il a enfilé à la suite pour former ce joli panel d’immondice. Il ne lui a pas fallu journée mais plusieurs semaines pour obtenir des audio où ces deux connards dégueulent d’amour, de promesse, de mots tendres. L’impact des baisers humides, des gémissements pleins d’envie. Des vidéos plus explicites puisque les images valent mieux que des mots.
Il ne l’a pas fait seul, a bien évidemment pu compter sur le soutien de ses acolytes obscuri, bien plus féru que lui du darkweb. Et le résultat est encore bien mieux qu’il ne l’aurait voulu. Depuis cette nuit, les vidéos sont vus et revus, partagés, commentés, la relation incestueuse va bientôt exploser en plein jour, éclater à la gueule des deux concernés. Et Swann sera là pour assister à la chute du Roi. Du Dieu qui se pensait tout puissant, invincible. Ce gamin renié sera sa perte, sa descente aux enfers.

Le jeune homme termine sa tasse de café avant d’enfiler ses vêtements impeccablement propres, repassé au plie près. Il n’a plus rien à voir avec le gamin crade jusqu’aux coudes, aux fringues dépareillés et déchirés. Le démon serait devenu l’ange à l’auréole impeccable, à la tenue irréprochable. Une image qu’il maintient à la perfection sans l’ombre d’une difficulté tant qu’il peut observer la déchéance de son géniteur et de son oncle.
Chemise blanche, veste noire sur les épaules, il déplie sa grande carcasse et s’aventure hors de son petit studio sobre, sans fantaisie. Logé dans son manteau noire d’hiver, Swann arpente les rues qu’il connait sur le bout des doigts pour les avoir crapahutées tout gamin. Ses pas raisonnent contre les ruelles silencieuses, à l’heure où la majorité du monde est encore endormie, le jeune homme se glisse sans un bruit, aussi discret qu’une ombre. Son cœur palpite d’excitation, de quoi lui rappeler de savoureux souvenirs et bien y pensé, c’est à peu près à cette même période que Swann a ressenti cette même étincelle au fond du bide. Zmeï gronde de plaisir à l’idée de la chute provoquée, s’impatiente de pouvoir faire face au visage déconfit d’Asbjörn.

Mills pousse la porte du bordel qui, rien que par son enseigne, lui donne déjà la gerbe. Bosser ici n’a rien de jouissif, ni d’épanouissant. Les souvenirs – les plus mauvais – lui éclate régulièrement à la gueule, lui rappel tous ces connards s’étant vider au creux des reins de sa pauvre mère qui en est morte à force de s’user pour leurs plaisirs coupables. C’est une torture perpétuelle que de devoir rester plus de 8 heures par jour ici et son seul lot de consolation se trouve dans le bureau qu’on lui a accordé pour pouvoir gérer les comptes, les passes et le reste. Enfermé entre quatre murs, sans être obligé à devoir se confronter à l’immoralité. Lui, le monstre, pyromane et assassin.
Le jeune homme se dirige jusqu’à son bureau, dépose ses affaires avant de faire demi-tour et de, cette fois, se diriger vers celui d’Asbjörn. Il le sait qu’il est déjà là, connait ses habitudes. A cette heure, les passes tournent encore, les reins se déchainent, les mains s’agitent. Les corps se donnent dans des danses obscènes aussi bien féminin que masculin. Contrairement à Ariel qui s’amuse à tenter le diable, à jouer avec le feu à faire les fines bouches et ne pas assumer son rôle de pute. Celui qui lui va pourtant si bien.

D’un geste sec et bref, Swann toque à la porte du patron. Son propre père. Il attend l’autorisation avant d’ouvrir le battant sur l’antre du Roi.


« Bonjour Mr Stenberg. Légère inclinaison de la tête en guise de salut, personne n’a à se plaindre de lui et de ses politesses aussi sobres que simple. Personne, mise à part Ariel. Asbjörn lève la tête de ses papiers ou qu’il ne sait quoi – il en a rien à foutre – et ajoute. Désolé, j’arrive peut-être au mauvais moment mais je souhaitais m’entretenir avec vous. Urgemment. »
 
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The Noose ▬ Asbjörn - Sam 21 Déc - 10:41

Réveil difficile, à se tourner et se retourner entre ses draps de soie. Épuisé par l’insomnie qui l’a retenu dans ses filets pour mieux le recracher sur la berge au petit matin. Tenter vainement de piéger les derniers grains de sable entre ses paupières, grappiller quelques minutes de sommeil supplémentaires. Il n’y parvient pas, rongé par le vide qui s’étend à ses côtés. Place vide, glaciale. Le cadet qui n’est pas rentré de la nuit, préfère cumuler trois travails sans en sacrifier un seul. Plutôt passer des heures à tripoter et siroter des clients crades qu’occuper ce temps avec lui. Il vit désormais avec un courant d’air et se déteste de ne pas être capable de lui claquer définitivement la porte au nez. Se contente de moments éphémères pour ne pas se confronter au néant abyssal de son absence, affamé qui se jette sur de vulgaires miettes. Il en est là, réduit à accepter un compromis dégradant pour ne pas tout perdre. Il ne se reconnait pas, tiré vers le fond par sa pire faiblesse. Je t’aime. Les mots prononcés la veille par le plus jeune qui tournent en boucle dans la caboche, le harcèlent. Présages de l’infamie et du pire. Pas assez, de toute évidence. Pas au point de quitter le Red Lantern. De mauvaise humeur avant même d’avoir ouvert vraiment l’œil, il se résigne finalement à abandonner la lutte. Se lever pour retourner errer dans les couloirs de son bordel, fierté sale aux relents amers.

Nausée violente en fond de gorge, celle qui remonte au bord des lippes. Juste le temps de se précipiter vers les toilettes pour expulser sa bile. Abject virus qu’il avait surement dû attraper, lui qui ne tombait pourtant que rarement malade d’ordinaire. Résistant aux parasites et aux infections, grande perche suffisamment solide pour ne pas se laisser terrasser par la première grippe. Elle tient et s’éternise depuis des semaines, agite ses instincts d'hypocondriaque. Il met néanmoins la toux purulente, les vomissements intempestifs et les migraines carabinées sur le compte de ses tracas quotidiens. La situation avec son frère qui le bouffe et le fait somatiser. Rien de plus, rien de moins. Pas de quoi s’alarmer. Uniquement sa tristesse qui lui reste sur l’estomac. Tenter de recomposer son masque de roc inébranlable en se préparant. Enfiler un costume bien trop élégant pour l’endroit où il se rend, en se gardant d’y ajouter une cravate susceptible de se muer en nœud coulant. Pâle comme un linge, à devoir contenir ses frissons irrépressibles. Il ne s’attarde pas une fois arrivé dans la maison close, n’est pas disposé à se montrer sociable. Lance un regard dédaigneux à ses employés au passage, petites fourmis s’activant avec vigueur pour ne pas se faire taper sur les doigts par le tyran. Terreur qu'il intime en silence. Les nerfs en charpie, il ignore sciemment le fameux registre, s’épargne une énième déconvenue. Tant qu’il ne l’a pas sous les yeux, il peut encore s’imaginer qu’Ariel n’a pas découché pour vendre ses charmes. Qu’il a remplacé un collègue à la nocturne de la radio ou était de garde à l’hôpital.

A peine le temps de poser son postérieur dans son fauteuil qu’on vient déjà le déranger. Le scandinave rumine dans sa barbe en entendant toquer à la porte, doit se retenir d’envoyer le téméraire au diable. Il aurait probablement dû rester dans son manoir mais ne supportait pas l’idée d’y tourner comme un lion en cage. « - Entrez. » Aboie-t-il finalement, le timbre enroué, presque issu d’outre-tombe. Ses sphères d’acier rivées sur des papiers sans grande importance, il ne daigne observer l’intrus qu’à l’entente de son nom. Se radoucit légèrement devant la silhouette qui se détache de l’obscurité, aussi imposante que la sienne. Petit comptable qu’il apprécie sans trop savoir pourquoi. Certainement parce qu’il fait son travail sans faire de vagues, dévoué à sa tâche. Il ne lui a pour l’instant donné aucune raison de s’en méfier. A au contraire tout fait pour remporter sa confiance et son estime. « - Tu peux m’appeler Asbjörn, ça mangera pas plus de pain. » Familiarité qu’il n’octroie qu’aux plus privilégiés, ceux qu’il apprécie suffisamment pour ne pas chercher à accentuer le rapport naturel de force. Il se recule légèrement dans son siège royal, avise l’air inquiet et fermé du gratte-papier. « - Qu’est-ce qui se passe ? Un problème dans les comptes ? Prends pas un air si dramatique, tu vas finir par m’inquiéter. » Mine sombre qui ne lui inspire rien qui vaille, même si Swann ne respire jamais spécialement la joie de vivre. Suspendu à ses lèvres, il attend la suite. Tente de tousser discrètement dans son poing fermé. La gorge lacérée par le poison qu’il avale quotidiennement dans son eau salée, sans le réaliser. Aveugle et sourd à la haine du dragon.
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The Noose ▬ Asbjörn - Dim 5 Jan - 18:09

The Noose


Combien de fois Swann s’est-il imaginé le visage de son père lorsqu’il n’était encore qu’un gamin. A le voir comme un aventurier qui finirait par briser les portes de ce bordel maudit pour venir extirper femme et enfant de cet endroit de malheur ? Oh que oui, il l’a souhaité. Plus fort que jamais, jusqu’à prier parfois, tout discrètement sous sa couette. Jusqu’à supplier une étoile, un ami imaginaire, une force obscure. Qu’importe tant que son papa vienne les sortir de là.
Mais il n’est jamais venu et alors que Swann et sa déduction naïve et enfantine songeaient qu’il n’en avait pas eu le temps, s’est vu chuter du trentième étage. Si Asbjörn n’est jamais venu jusqu’à lui, c’est que ce dernier avait autre chose à foutre que de s’occuper d’une pute et d’un enfant comme lui. Pourquoi s’en soucier alors qu’il avait à ses bras une autre femme que beaucoup aurait considérer bien plus jolie que Carmen ? Sans compter cette petite garce, cette gamine qui a pris sa place. C’est LUI qui aurait dû avoir cette piaule propre qu’il aurait redécorer de carte d’explorateur, d’affiche de film qu’il aurait eu le droit d’aller voir. C’est lui qui aurait dû se coller entre ses parents pendant un film durant ces soirs d’hiver, tasse de chocolat chaud en main.
Mais Asbjörn en a décidé autrement, condamnant Carmen et Swann à l’enfer et la pauvreté.
Mills pensait s’être venger mais visiblement, pas suffisamment. Sa première et dernière tentative est loin d’être un échec lorsque l’on sait que le Dieu y a perdu sa progéniture mais aussi sa femme. Mais il reste un travail inachevé, une historie à terminer. La plume sombre de Swann se fera un plaisir d’en écrire la fin.

Le comptable se tient dans le bureau, face à ce père qui ignore tout de lui et de ce qu’il est. Véritable caméléon dans ce nid de serpent.

« Tu peux m’appeler Asbjörn, ça mangera pas plus de pain. La surprise marque son visage atypique, étonné d’avoir enfin ce privilège. Ce dernier marque la confiance obtenue, après plusieurs mois passés ici à bosser sans broncher, ne comptant pas forcément ses heures mais aussi pour les silences bienvenus. Ce jour est à marquer d’une pierre blanche, puisque Swann vient de gravir les premiers marches qui le mèneront tout près de Stenberg. Qu’est-ce qui se passe ? Un problème dans les comptes ? Prends pas un air si dramatique, tu vas finir par m’inquiéter.
- J'aurai préféré. Il racle sa gorge d’un air contrit et gêné. Là encore, il joue le parfait acteur de cette histoire créer de ses propres mains. Swann ravale même cette satisfaction brûlante de voir Asbjörn toussoté dans son poing. Zmeï, lui, ronronne presque de plaisir. Le poison s’infiltre doucement dans les veines de l’inébranlable Dieu. Il faut que je vous montre quelque chose. De ses grandes jambes, le jeune homme s’approche du bureau du gérant, le contourne pour le rejoindre avant de désigner son ordinateur. Vous permettez ? » Il attend poliment l’accord de son patron avant de tourner l’écran mais aussi le clavier vers lui et de taper rapidement dans la barre de recherche le site d’hébergement vidéo ouvert à tous. Il sent le regard d’Asbjorn suivre le moindre de ses faits et gestes, probablement curieux de ce qu’il compte lui montrer et qui lui colle cet air aussi grave sur la gueule. De nouveau, il tape quelques mots, le nom d’une chanson mondialement connue et avant de valider, il se tourne vers le Dieu, arborant un visage gêné. Je vous préviens, ça ne sera pas … du tout agréable à voir. » Et il ne le fait pas attendre et appuie su la touche « entrée ». Aussitôt, une série de vidéo s’affiche par millier avec en tête, le clip du titre, en second la piste audio de la chanson et en troisième position, un dossier contenant de multiple vidéo sur laquelle clique Swann.
Mills a voulu faire les choses bien et surtout, que le dossier entier fasse le tour de la toile. Et quoi de plus magique que de le nommer de la même façon qu’un titre de musique taper un milliard de fois sur youtube ? A l’heure qu’il est, le poison virtuel s’est répandu en masse, partager et repartager sur toutes les supports existants, que ça soit réseaux sociaux ou plateformes vidéo. Le jeune homme s’est déjà écarté pour laisser tout le loisir à Asbjörn de contempler l’étendu des dégâts, prenant grand soin à observer minutieusement les réactions qui ne tarderont pas.

« J’ai vu ça ce matin sur le fil d’actualité. Je suis venu vous avertir aussi vite que j’ai pu. » Et sur la première vidéo, ils peuvent tous les deux voir en très bonne qualité, le visage d’Asbjörn et d’Ariel collés l’un à l’autre, s’adonnant à des jeux qui n’ont rien de sage.
 
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The Noose ▬ Asbjörn - Lun 13 Jan - 12:50

Bombe nucléaire sur le point de réduire en cendres radioactives sa misérable existence, de l'empoisonner sur le long terme. Il est loin de se l’imaginer, de seulement l’envisager. L’esprit encombré de préoccupations terre à terre, il cherche ce qui pourrait être pire qu’une erreur dans les comptes, domaine de prédilection de son employé. Il ne s’inquiète pas encore, sent tout juste une pointe d’angoisse s’insérer lentement dans ses poumons. Reste perplexe devant l’air grave de Swann, le suspense qu’il instille. Il aurait préféré qu’il soit plus direct, ne passe pas par quatre chemins. Ne lui donne pas la possibilité d’inventer mille scénarios différents. Aucun pourtant impliquant sa relation interdite avec son frère. Il laisse le plus jeune se rapprocher sans sourciller, suffisamment en confiance pour lui permettre d’envahir son espace vital. Vous permettez ? « - Je t’en prie. » Qu’il souffle aussitôt gentiment, désignant d’un mouvement de menton l’ordinateur qui trône sur le meuble en bois. Machine flambante neuve qu’il n’utilise pas souvent, peu féru de nouvelles technologies. Le scandinave recule légèrement son siège pour laisser toute la place au comptable, ne perd pas une miette de ses mouvements. La mise en garde et l’embarras flagrant coincent légèrement ses nerfs alors qu’il clique sur la vidéo. Se remémore les leaks ignobles qui avaient fuité des mois auparavant, heureusement avec des images d’une qualité trop médiocre pour reconnaitre vraiment les principaux intéressés. « - Tu vas vraiment finir par me faire peur. » Le timbre est moins assuré et détaché, chargé de notes anxieuses. Moment choisi pour appuyer sur la touche lecture et faire défiler l’horreur. Instants volés, arrachés de leur intimité.

« - Qu’est-ce que… » La cervelle qui se brouille alors que les obscénités s’enchainent. Passe du chaud au froid à une vitesse fulgurante. Frôle dangereusement le court-circuit. Figé d’effroi, littéralement pétrifié. La mâchoire décrochée, dans un hurlement muet. Il voudrait se crever les yeux sur le champ mais ne parvient pas à esquisser le moindre geste pour se détourner du massacre. Comme captif de son propre corps, réveillé en plein milieu d’une opération à cœur ouvert, sans pouvoir bouger. Les muscles complètement anesthésiés, mais l’esprit conscient. Toutes notions de temps et d’espace envolées. Le montage n’en finit plus, il a l’impression qu’il dure depuis des heures. La mélodie dérangeante crisse dans ses tympans, disque rayé bloqué sur la même piste. Mots doux qui en deviennent pervers sous la lumière des projecteurs, accentuent l’indécence des enveloppes qui se lient. La torture finit par se couper, mais il reste parfaitement immobile. Terrassé, perdu, terrifié. A ne plus savoir quoi dire, quoi faire. L’écran est noir mais le spectacle scabreux continue de se jouer en coulisses. Tourne en boucle dans sa tête. Son palpitant tambourine violemment contre sa cage thoracique, s’y fracasse à s’arracher de son socle de chair. Si fort qu’il pourrait s’arrêter, douleur vive au creux de la poitrine. Traitre trop solide pour le lâcher ainsi néanmoins, lui accorder une telle délivrance. Les rétines saturées avisent le coupe papier, envisagent l’espace d’un instant de s’égorger avec. Pas assez tranchant.

Les paupières se referment sur l’obscurité, recherchent le néant salvateur. Les poings serrés à s’en écorcher les paumes sans l’avoir réalisé. Effondré, le géant tente de se ressaisir, n’y parvient que partiellement. Statue de glace, il sort de son immobilisme pour fermer brutalement le clapet de l’ordinateur portable, presque à le démolir sous l’impact. Avant de se lever, raide comme la justice. Il se visualise l’envoyer valser contre le premier mur à portée. Se fracasser en multiples éclats, comme si cela pouvait suffire à détruire l’abomination. Il n’en fait rien, n’en a même plus la force. Incapable de se tourner vers le messager infernal, d’affronter son regard. Probablement chargé de dégoût, empreint de jugement. Les mains calleuses se posent sur les rebords du bureau, y trouvent un appui précaire. La carcasse ravagée de tremblements intempestifs, incontrôlables. « - Comment je fais pour virer cette merde ? » Siffle-t-il, la voix blanche. « - Qui d’autre l’a vu ? » Tout le monde. Question stupide. « - Depuis quand c’est en ligne ? Ariel est au courant ? » Il ne veut pas le savoir, préfèrerait s’enterrer dans un trou de souris et ne plus jamais en sortir. S’enfoncer la tête dans la sable jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le simple fait de mentionner le cadet lui tord le ventre, lui donne la sensation d’avouer ses travers. Comme si tu pouvais encore nier…
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The Noose ▬ Asbjörn - Dim 15 Mar - 17:24

The Noose


Il peut avoir peur, il peut même être terrorisé et ressentir l’angoisse tenace et lourde au fond de son estomac qu’il espère plein dans l’unique but de le voir gerber ses tripes. Les images défilent devant les yeux du Roi qui s’affaisse un peu plus sur son trône de cuir alors qu’il prend conscience de l’ampleur de la situation. Pour sûr que ça doit être bien moins excitant de se revoir peloter sa consanguinité lorsque l’on sait que c’est à la vue de toutes et de tous, que la planète entière pourra observer, fantasmer, vivre de la façon la plus intime que ces deux dégueulasses partagent jalousement. Swann n’en ressent absolument aucun remort, la pitié est une émotion qui l’a depuis trop longtemps quitté, en même temps que le dernier souffle de sa mère. A lui de rendre les coups au centuple, à son tour de tous les trainer dans leur merde.
C’est aussi jouissif que ce qu’il s’était imaginé et visualisé. Le visage d’Asbjörn se décompose, blanchit, se vide de son sang. Et s’il souhaite se tuer un peu plus, il y a encore toute une tripoté de vidéo dans la petite colonne à droite, mais aussi de jolis audios que Swann a « nettoyé » histoire que l’on puisse entendre, comprendre et visualiser. Le jeune homme vient de porter l’un de ses meilleurs coups et en récupère la meilleure des récompenses.

Dans l’ombre de cette colère qui gronde et qu’il pourrait même entendre, Swann reste en retrait et attend, patiemment, le visage si désolé. Putain d’acting. Et enfin, le Roi sort de son immobilité et claque l’écran, refermant d’un geste sec et violent l’ordinateur portable. Il ne serait pas étonné d’y découvrir une fissure s’il le réouvrait. Contre toute attente, Asbjörn ne jette rien contre les murs, ne hurle pas de colère et ne détruit pas l’ensemble de son bureau. Swann ne réussit pas à en être déçu, pas lorsqu’il sent – presque palpable – l’immonde humiliation et colère qui tapisse les moindres recoins de la pièce.

Une pluie de question s’abat dans un sifflement probablement de rage, des questions légitimes, évidentes, guider par l’angoisse et l’urgence de se dire qu’aujourd’hui, le monde en réseau multiplie par 20 les vues à chaque seconde passée à se bouffer les doigts devant cette horreur. Le pire cadeau empoisonné qu’Asbjörn puisse recevoir est très certainement celui qu’il ne peut pas contrôler.

« Il faut contacter les administrateurs de la plateforme… Mais même s’ils la suppriment, j’ai bien pur que la vidéo n’ait été déjà partagé trop de fois pour que l’on puisse toutes les supprimer. Les choses vont aussi vite que la technologie évolue. C’est un fait. Toujours dans l’ombre de son père, Swann continue d’articuler clairement avec le ton de celui qui est désolé. Pour être parfaitement honnête avec vous, beaucoup trop de monde l’on vu. Après, est-ce que votre entourage aussi ? J’en ai pas la moindre idée. Mais si Ariel n’est pas encore tombé dessus, ce n’est qu’une question de temps. » Il est franc, ne tournera pas autour du pot puisqu’Asbjörn le lui a demandé. Ah qu’il est beau, le Roi, à se chier dessus, à paniquer, à imaginer le pire. Parce qu’il a absolument raison, le pire est à venir et cette petite bombe ne tardera pas à leur exploser à la tronche. Ce n’est qu’un avant-goût de cette vengeance insatiable qui nourrit autant Swann que Zmeï.

« C’est en ligne depuis cette nuit, ça a eu le temps de s’étendre sur la toile mais j’peux peut-être essayer de voir si on peut supprimer tous les partages qu’on trouve si vous voulez. » Ils savent tous les deux que c’est inutile, que la course contre la montre est déjà perdue d’avance.
(c) AMIANTE


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The Noose ▬ Asbjörn - Lun 30 Mar - 13:57

La laideur des images lui explose sauvagement à la gueule. Le ballet scabreux se rejoue à l’infini derrière le voile de ses rétines. Le géant réduit à un vulgaire gamin, affolé après une effroyable bêtise. Inapte à assumer les conséquences de son crime, à seulement se projeter sur la souffrance qui en découlera inévitablement. Apeuré devant la machine qui lui fait l’effet d’un monstre inhumain et mécanique. Sa cervelle vient d’être réduite en bouillie et il ne songe plus qu’à une seule chose : disparaitre. Devenir transparent, remonter quelques minutes, heures, années en arrière. Tout recommencer, ne rien refaire. Il s’est souvent demandé ce qu’il adviendrait de lui, d’eux, si qui que ce soit découvrait quel insecte répugnant les dévorait jusqu’à la moelle. Sans réponse. Il n’a rien pour se justifier, aucun mot pour qualifier le mal qui les dévore avidement. Et celui qui existe dans le dictionnaire ne suffit pas à expliquer pour autant comment ils ont pu tomber si bas. A avouer qu’ils sont devenus esclaves de corps affamés de proximité, d’une âme aussi noire que la suie. Dévotion destructrice à laquelle il est pourtant incapable de renoncer. Sacrifice impossible, aussi barbare et suicidaire qu’arracher à mains nues son palpitant de sa cage thoracique.

Son sang semble s’être gelé dans ses veines, bloquant tout signe de vie. La respiration devient un concept flou à ses yeux. L’air parait ne plus réussir à s’infiltrer correctement dans ses poumons, pendant que sa mâchoire claque à une allure folle. Il demeure pétrifié, incapable de déverser entièrement sa colère, d’évacuer son angoisse. Il reste brûlant, dégoulinant de honte et de peur. Il visualise le vide, le plancher se dérober sous ses pieds alors qu’il reste en apparence statique. Chute vertigineuse sans fin, tourbillon meurtrier. Les mots s’extirpent difficilement de sa gorge, la raclent douloureusement pour venir mourir sur le bout de sa langue. Il n’entrevoit aucune issue dans les mots de Swann. Il ne lui laisse espérer qu’une limitation précaire des dégâts. Un vulgaire rafistolage au scotch pour colmater une immense fuite. Inutile à préserver son cadet et lui de l’humiliation cuisante qui les éclabousse, tout dieu qu’il est. Les paroles de son employé grésillent dans les tympans, crissent comme un morceau de craie sur un tableau usé. Il visualise parfaitement l’hydre qu’il lui décrit, les multiples têtes à couper pour mieux les voir repousser aussitôt. Il reste silencieux l’espace d’un long instant, tente péniblement de retrouver ses esprits. « - Fais ce qu’il faut. Efface toutes les traces, traque-les jusqu’à la dernière. » L’ordre franchit la barrière des lèvres, catégorique. N’appelle pas à la discussion, ni à l’à peu près. « - Je te conseille de tout mettre en œuvre pour réussir l’impossible, si tu veux garantir ton avenir parmi nous. » Menace que le géant insuffle en se redressant, regard polaire qui vient transpercer les rétines si semblables aux siennes. Messager qu’il apprécie et qu’il entrainera néanmoins dans sa chute s’il ne l’aide pas à effacer l’offense. Qu’il tiendra personnellement responsable, sans se douter d’à quel point il est effectivement impliqué. Prêt à se montrer tyrannique pour qu’il se jette corps et âme dans la tâche.
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