My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
New York s'étale en toile de fond de l'aéroport. Pendant que Kyan va chercher les bagages, je cherche Dmitri du regard.
Au bout d'une dizaine de minutes de recherches intensives, la tête enjoué de l'ainé apparait dans la foule.
Je le salue, et lui indique la soute à bagages lorsque le frère demande où est son cadet. Nous le rejoignons donc, et, les bagages arrivés, nous sortons de l'aéroport pour une première escale new-yorkaise.
"Alors les tourteaux, on appareille à quelle heure?"
Je connais les heures d'avion que nous avons à faire, et lui dis avec un sourire:
" Nous avons le temps de manger et de faire un petit debrief avant de prendre l'avion. J'espère que tes sacs sont faits, nous partons à 23 heures!"
cela nous laisse donc quatre heures de répit. Je m'accroche au bras de mon fiancé et m'exclame, enthousiaste:
Après avoir récupéré nos bagages et être particulièrement ravi de me dégourdir les jambes, je vois Preeti et Dmitri au loin tout sourire. Le pauvre a vraiment cru qu'on plaisantait avec nos fiançailles jusqu'au bout, c'est seulement quand je lui ai donné la date de notre arrivée précédée de celle -à priori si tout se passe bien- du mariage qu'il a consenti à nous prendre au sérieux.
J'arrive alors vers ma promise et mon frère me prend dans ses bras en une véritable étreinte fraternelle. Il me manque terriblement dans mon quotidien, bien plus que je n'ose l'admettre, il est mon unique lien vers le passé et le temps et la distance ne fait que creuser et fragiliser cela. Au bout de plusieurs secondes, il ne consent toujours pas à me lâcher et cela me fait rire. Son étreinte se resserre même un peu alors que je l'entends me dire :
"Mali lopov. Živiš u grehu sa najlepšom ženom na svetu, naši roditelji bi bili tako ponosni !"
Cela faisait si longtemps que je n'avais pas entendu ma langue maternelle ! L'émotion m'arrache presque des larmes. Je regarde Preeti et lui donne une traduction plus qu’approximative.
"Il dit qu'il regrette que nos parents manquent mon mariage..."
Dmitri éclate de rire avant de s'adresser à Preeti.
"Non seulement mes sacs sont fait parce que mon frère est l'organisateur le plus prévoyant de la terre et que je tiens à ma tête. En plus, comme prévu, ils sont déjà en consigne et ils attendent les vôtre !"
Je lui fais un signe de tête reconnaissant, ravi de voir que mes instructions ont été suivies à la lettre. Abandonnant à nouveau et à regret ma fiancée et mon frère, je vais rejoindre la consigne pour être plus libre de nos mouvement lors de notre passage à New-York.
"Dis-moi, Preeti, tu comprends quoi exactement par "débrief" ? Dis moi tout comment se passe un mariage en Inde et ce que j'aurais à faire en tant que témoins. Je veux TOUT savoir !"
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La retrouvaille des deux frères est particulièrement émotionnelle, et c'est en ce moment que je regrette d'être fille unique. Je comprenais leur émoi: Kyan allait se marier, ce n'étais plus attendu ni espéré...
Les mots qu'ils prononcent ne sont pas compréhensibles pour moi, et je comprend leur force et leur impact sans avoir besoin de la traduction. Kyan me donne un résumé très bref, et je lui passe la main dans ses cheveux rapidement avant de lui dire affectueusement:
"Dans ma religion non, mais dans la tienne ils peuvent être fier de toi et suivre du paradis!"
Je me tourne vers l'ainé, puis le cadet, avant de déclarer:
"Je pense être la plus à même de t'aider à faire ton sac, mais comme j'ai aidé ton frère, j'imagine qu'il t'as juste répété mes instructions! En espérant qu'il ne manquera rien!"
Mon fiancé se dirige donc vers la consigne, nos petits bagages en main, et Dmitri me demande de le coacher pour la suite. Je ris aux éclats:
"On a 16 heures de trajets jusqu'à New Dehli, un temps TRES incertain jusqu'à Varanasi, on a donc largement le temps pour préparé tout ça! Et puis, il vaux me que ton frère soit là: s'il ne sait pas toutes les étapes, il va stresser, tu le connaît, il doit tout contrôler! Déjà, trouvons de quoi nous sustenter, nous ferons le début du debrief devant un plat bien chaud!"
Je retrouve mes deux acolytes du voyage. Mon frère me passe une main dans le dos et déclare :
"Ta future à raison. On va commencer par manger ! Bon, t'es toujours végan ou on peut au moins chercher un truc qui plaira à tout le monde ?"
"Mais j'ai jamais été végan !"
"Super alors, des sushis. Excellente idée, Preeti !"
Je suis ravi de constater que Dmitri n'a pas changé d'un poil. Je me demande un instant si cela le contrarie que j'ai trouvé quelqu'un avec qui partager ma vie et que paradoxalement, pas lui, pas encore.
Ce voyage en Inde semble cependant lui plaire au plus haut point. J'ai presque l'impression que ça lui fait plus plaisir à lui qu'à moi, ou qu'il l'extériorise plus, ou qu'il est moins stressé.
Notre trio quitte donc l’aéroport pour le début de soirée pour un dîner riche en histoires honteuses sur nos enfances respectives.
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L'échange fraternel m'amuse, et je laisse Dmitri faire l'animation: si cela peut déstresser mon futur mari du voyage qui nous attend, et du reste, grand bien lui fasse!
Proche de l'aéroport, le sushi shop nous attire avec son néon rouge comme des insectes affamés.
Après avoir choisis nos menus, Dmitri s'exclame en me regardant droit dans les prunelles:
"Alors. Quelle est ta plus grosse connerie étant enfant Preeti? Maintenant que tu vas te marier à mon frère, je dois savoir de quoi tu es capable."
Je souris, et après avoir lancé un regard malicieux à mon chéri en face de moi, je répond:
"Lorsque j'avais six ans, mes parents ont décidé de m'emmener dans le parc de Sariska. J'avais une seule consigne: ne pas m'éloigner du chemin. Évidemment, comme tout enfant je n'ai pas écouté. J'ai descendu une piste perpendiculaire au chemin qui menait à une rivière en contrebas, et suis tombé nez à nez avec un tigre. J'étais fascinée et tétanisée par sa beauté et la puissance qu'on devinais sous ses traits. A tel point que je n'ai pas vu sa position de chasse. C'est le tireur du groupe qui l'a tué devant moi. J'ai été sévèrement punie et n'ai plus été conviée dans les ballades en réserve de ma famille. Et vous?"
Je regarde Preeti avec des yeux étonnés mais c'est Dmitri qui prend la parole
"Une femme qui arrive à défier un tigre à l'âge de six ans... Bien joué ! Très impressionnant !"
Quand la question nous est retournée, je ricane et, en regardant mon frère droit dans les yeux, je dis sans ambage :
"Il nous faudrait certainement plus de 16h d'avions, d'un dîner et d'un voyage en car pour en faire toute la liste. Mais je pense que la fois où tu as découvert que les feuilles de maïs faisaient des excellentes feuilles à tabac est pas mal... Tu as été malade pendant plus d'une semaine, et tu t'es même complait dans le fait de ne pas aller à l'école."
Je regarde Preeti et précise le contexte de l'époque.
"Il faut dire que l'école était très très importante pour notre maman. En tant qu'institutrice, elle ne pouvait pas supporter que l'on ne fait pas de notre mieux ou pire, qu'on n'y aille pas. On devait être les fils de paysans les plus instruits du village."
Les plats arrivent et je souris d'avance. J'ai toujours été un garçon particulièrement sage et studieux. Après Sheitan, pense que je n'ai absolument plus rien à craindre d'une petite révélation d'enfance. Le regard de mon frère se pose sur moi, moqueur et sadique. Je n'aime pas du tout ces yeux là.
"A toi, Kyan !"
Je hausse une épaule désinvolte
"Je t'en prie, je n'ai rien à cacher..."
"Pas même la fois où tu aidais papa et que tu t'es 'accidentellement' trompé d'étalon pour la jument que tu devais faire inséminer ?"
Mes baguettes tombent dans mon assiette, il a osé, le bougre. Même moi j'avais totalement oublié cette histoire.
"Ma petite Preeti, laisse moi te planter le décor de notre père. Il était quelqu'un d'assez dur de prime abord mais particulièrement fier de nous et de notre intelligence. Il avait promis d'offrir à Kyan le cheval dont il rêvait depuis tout petit à la condition qu'il s'en occupe de A à Z. Kyan, lui, n'était obsédé que par l'étalon redevenu sauvage qui gambadait dans les landes mais c'était bien entendu impossible. Papa lui a donc confié une jument à faire saillir à la ferme d'à côté, un voyage d'une demie journée. Kyan ne s'est pas embêté, il l'a simplement amené à l'étalon de la plaine et a laissé la nature faire son office. Quand papa a vu la tête du poulain, il ne savait plus quoi dire. D'un cheval de labour, il s'est retrouvé avec un demi-sang ce qui est totalement inutile dans une ferme mais Kyan à eu le cheval de ses rêves !"
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"Défier? Non... Mon corps s'était juste désolidarisé de mon envie de courir! Et lorsque tu vois un tigre mourir par ta bêtise... Je m'en suis voulu longtemps, et ai prié pour lui pendant trois semaines après mon escapade."
Je ris, et ajoute:
"J'ai horreur de la fumée. A Varanasi, les volutes d'encens mélangés aux vapeurs d'essence des voitures doublés des fumées de crémation sacré au bord du Gange... ça me rend malade."
Le tour de Kyan viens, et la bataille de regard qui s'engage agrandit ma curiosité, jusqu'à ce que Dmitri crache le morceau, goguenard, au grand dam de mon chéri.
En apprenant l'histoire, je ris aux éclats, avant d'en conclure:
"Cela dit, en créant un tel cheval, tu as fait monter en caste ta famille, les éleveur de chevaux de sang sont très respectés en Inde! D'ailleurs, qu'avez vous fait de ces chevaux?"
C'est sur que mon jeune cheval rendait souvent les autres enfants du village malade de jalousie. Bon, sur ses jeunes années, j'avais un peu de mal à le tenir mais l'ayant élevé moi-même, nous avions une bonne complicité. Quand Preeti nous demande ce que nous avions fait de l'élevage, Dmitri et moi baissons la tête. En essayant de cacher ma tristesse pour ne pas gâcher ce moment, je répond :
"Ceux qui n'ont pas été tués ou volés pendant la guerre sont simplement retournés à l'état sauvage. Je ne sais pas s'il en reste encore."
Ce moment est passé et j'ajoute :
"Aujourd'hui, l'élevage est louée à une famille qui l'entretien bien. Ce sont des chevaux de loisir pour le tourisme mais je suis certain qu'ils ont des chevaux de sang !"
Je regarde mon frère pour lui dire :
"Il me reste encore quelques jours pour monter en caste ce n'est pas le moment de lâcher !"
Et le voilà qui éclate de son sempiternel rire sonore et contagieux.
"Il s'appelait comment d'ailleurs ?"
"Qui ça ?"
"Ton bâtard de cheval fougueux et indomptable qui séduisait tout le monde. Attends, c'était un nom Albanais ... "
"... Arabe...
"Ouais ! C'était même maman qui l'avait trouvé ! Euh, attends, ça va me revenir ..."
Dmitri pose son verre et annonce d'un ton presque impérieux :
"Bon, on a parlé de nos bêtises d'enfance... Passons au rang au dessus ... L'adolescence ! Preeti, à toi l'honneur !"
L'adolescence, même pour moi était une toute autre histoire que mon enfance sage et studieuse à la ferme. Un orphelin fraichement arrivé à New-York avait son lot de secrets. Je blêmis avant d'avaler un peu d'eau. Tout va bien se passer, je n'ai qu'à me dire que ce n'est qu'un baptême du feu pour les parents de Preeti.
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Vivre avec des chevaux pour finalement les perdre devait être un déchirement, et je baisse un instant le regard. Mais au moins, l'élevage existait encore... Et quelques chevaux aussi, certainement cachés dans des terrains éloignés de l'humanité.
"Nous y passerons pendant notre escale de retour?"
Je ris à la remarque: évidemment, changer de caste était impossible, mais je n'allait pas détruire son espoir de suite!
C'est à moi de lâcher mon sushi et mes baguettes à l'évocation du nom, avant de me tourner vivement vers Kyan d'un regard surpris. Vraiment? J'avais des choses à savoir à ce sujet... Mais j'étais frustrée de ne pas pouvoir poser mes questions devant Dmitri qui ne devait certainement rien savoir...
Mais Dmitri fais l'animation, et le jeu des révélations continue. Mon adolescence avait été studieuse, entre l'école et la danse, à part...
"J'ai été étudiante dans le temple Khajurâho pendant un mois. Cce n'est pas une bêtise, puisque je m'étais assagie avec le temps, mais ... C'est un passage exceptionnel que peu de femmes sont autorisées à faire. Normalement, on y envoie des jeunes hommes..."
Je laisse le suspense faire son oeuvre, riant intérieurement des têtes des deux frères.
Pour satisfaire une partie de sa curiosité, je lâche tout de même une information presque distraitement.
"Sheitan est le mot qui a donné naissance par la suite au mot Satan. Tel quel, il n'a pas de connotation négative, il signifie juste l'adversaire et comme je bataillais avec lui et contre lui jour après jour, je trouvais que ça lui allait bien. J'ai même hérité de ce nom en tant que second prénom par la suite."
Dmitri s'étonne de la réaction de Preeti face au nom mais n'en dit rien, tant la nouvelle réponse de ma future femme l'intéresse. Il lâche ses baguettes et s'accoude comme un enfant qui va écouter une fabuleuse histoire. Il est bien vite déçu au début de la tirade et s'intrigue de la conclusion.
Moi, je reste interdit. Après ma rencontre avec Preeti, j'avais presque malgré moi étudié un peu l'Inde via les livres que je pouvais trouver. Par la suite, quand le voyage est devenu imminent, j'ai poursuivi mes recherches un peu plus ardemment. Ce temple ne m'est absolument pas inconnu et le fait qu'elle précise que l'enseignement est normalement réservé plutôt aux hommes à tendance à confirmer un soupçon.
"Le temple Khajurâho ? Je connais pas. Tu y as étudié quoi là bas ?"
Les deux pieds dans le plat. Preeti, à toi l'honneur, tu vas avoir l'occasion de vivre pendant plusieurs jours les remarques et moqueries légendaires de mon frère. Ravi de passer le flambeau !
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Kyan me répond en partie à mes questions silencieuse, et je lui lance un sourire complice. Dmitri faisait une drôle de tête, mais qu'importe! Il saura un jour, peut être...
Ma réponse est attendue comme une histoire du soir pour un enfant, mais je laisse le non-dit prendre sa place. La figure que me fait Kyan m'indique qu'il a une petite idée de ce que je raconte, et je lui fait un clin d'oeil.
A la question de Dmitri, je ris aux éclats et regarde mon chéri:
" Demande à ton frère, vu son air, il doit connaître certaines choses dessus. Kyan, tu triches, tu t'es documenté, maintenant donne nous le fin mot de tes recherches!"
Je jubile. Voir mon chéri parler de ce temple très particulier promet un fou rire impayable!
Non ma chérie, tu ne me donnera pas la patate chaude comme ça ! C'est déloyal et tu le sais. Mais si tu veux jouer, on va jouer, sans aucun problème. Avant que Dmitri ne pose son regard sur moi, je reprend rapidement un air neutre, celui que je porte si souvent.
Je porte une nouvelle bouchée à ma bouche et mastique longuement avant d'avaler un peu de gingembre. Les deux paires d'yeux posés sur moi en ce moment sont un délice à savourer, alors je savoure.
"Je sais juste qu'il s'agit d'un temple dans le nord de l'Inde recouvert de statues aux position suggestives. Bien entendu, après avoir vu ça, je ne me suis pas attarder, même si je vais me marier, j'ai toujours une aversion pour ce genre de... Déviance." Je dis en grimaçant.
Une nouvelle bouchée, lente, avant de poursuivre
"Franchement, Dmitri, tu me connais ! Ce n'est pas comme si j'avais une conscience qui me permettait de pousser plus loin ce genre de recherches, ou une double personnalité perverse."
Plus que convaincu par ma tirade, il se tourne à nouveau vers Preeti pour l'encourager du regard à poursuivre. Mon regard suit le sien, et se pose inquisiteur, sur ma Déesse.
"Je suis moi-même très curieux de ce que tu ais pu étudier là bas, très chère."
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Le masque de "rien ne m'atteint" de Kyan me déçoit presque: Quelle dommage, je voulais rigoler un peu. Il prend même le temps de manger une bouchée, pour me narguer certainement!
Mais j'ai quand même hâte de voir la tête de Dmitri, dont les sourcils se froncent déjà sur l'explication vague de son frère.
Je reprend donc le flambeau, et d'un air taquin, explique:
[coor=#0099ff]"C'est un temple du Kamasutra. Malgré que mon cher et tendre prenne cela comme une "déviance", le plaisir sexuelle est l'un des points important de ma religion, et comme j'étais sensée servir les dieux ... J'ai étudié le Kama comme une catégorie essentiel pour atteindre l'harmonie."[/color]
Je prend moi même de quoi manger, puis murmure à l'intention de mon futur beau frère:
"Ne suis je pas une femme parfaite? Je peux contenter son estomac comme le reste, et il prend ça comme une déviance? Quel dommage?"
et je pique un fou rire.
être si proche de dévoiler sa vraie nature me coupe la chique un instant, mais à priori, ça n'a pas du tout effleuré Dmitri. Quelle naïveté! Je me rend compte maintenant à quelle point le monde est naïf sur les créatures de notre monde...et j'en ai fait partie si longtemps...
Je vois Dmitri se contracter et sa bouche s'ouvrir avant que son menton ne tombe sur la table. J'ai presque de la peine à ne pas éclater de rire devant son air ahuri. Cependant, je n'avais aucune idée de ses études basées sur le kamasutra. Mes yeux se posent sur Preeti, mi-interrogateurs, mi-intéressés, cela explique énormément de choses.
"Woah... Ce gâchis ..." Murmure mon frère comme dans un élan d'aveux.
"Je te demande pardon ?" je demande presque choqué.
"Elle l'a dit elle-même ! C'est la femme parfaite et elle a étudié la chose à fond, et je suppose que tu n'en profites même pas !"
Les pieds dans le plat, pas de détour, comme toujours. Je baisse les yeux sur mon assiette en souriant en coin vers ma Déeese, je m'essuie la bouche avant de replacer ma serviette sur mes genoux. Sur un air presque désolé, je dis à Dmitri.
"Cela me gêne que tu penses cela. Sincèrement, est-ce que les rapports charnels sont aussi importants que cela à côté de l'amour véritable ?" Ma main abandonne mon genou et vient frôler la cuisse de la femme qui me fait perdre la tête. Dmitri est direct ? Alors soyons direct. "Alors oui, c'est assez agréable, je dois bien l'admettre, mais j'ai toujours vécu sans et cela ne m'a jamais posé de problèmes." ma main se délecte du derme tranquillement pour glisser lentement vers l'intérieur des jambes. "Donc oui, tout ce qui est perversion et autre, très peu pour moi." Je me redresse pour aider ma main à remonter d'avantage.
"...En plus, je ne dois pas être si doué que ça..." je dis alors que j'affleure le point de désir de ma Déesse à travers ses sous-vêtements, mes ongles griffant presque le derme.
Si à cet instant, quelqu'un fait tomber une baguette, je ne pourrais plus jamais faire croire à mon détachement face à la femme qui est assise à côté de moi.
Heureusement que ma serviette est en train de cacher ma propre passion charnelle pour elle.
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Devant la réaction de l'ainée je baisse le nez pour ne pas exploser de rire, et renchéris:
"Oui, j'ai fait de la théorie sur le livre originel, les sculptures et leurs... "représentations", ai eu certains cours théorique sur la pratique, et quelque fois l'occasion de voir... la pratique. De voir seulement, mais quand même...que d'enrichissements! Qu'en penses-tu Dmitri? Devrait-on enseigner ce genre de choses?"
L'exclamation a raison de ma sériosité cette fois, et je ris aux éclats. Mais le regard en coin de mon chéri m'interroge, et je garde mes arrière en attendant l'offensive.
Son air innocent trompe le frère, mais pas moi, et lorsque les phalanges se posent sur ma cuisse je lui fais mon sourire le plus innocent, Et plus les doigts remontent, plus je souris. Au bout d'un moment, je soupire d'un air faussement déçu:
"Ah, ces ascètes...Ce n'est pas toujours facile mais bon... Il reste la masturbation, heureusement."
Mais lorsque l'ascension finit sur mon sous- vêtement me fait pousser un mélange entre le gémissement et le cri de surprise, et je me reprend immédiatement avec le regard de Dmitri, étonné.
"J'ai fais tomber de la sauce sur mon sari. J'aurais du faire comme ton frère et mettre une serviette, quelle idiote!"
Dmitri nous regarde l'un et l'autre. De l'envie se peint sur son visage quand il regarde Preeti et de la pitié prend place quand ses yeux tombent sur moi. Il n'a pas cru à notre union, mais ça il le gobe comme un œuf ? Plus rien ne m'étonne. Je devais vraiment donner une image d'intouchable au sens physique du terme pour qu'il en arrive à ces deux conclusions.
Pour ma part, les yeux dans ceux de mon frère et ma main se glissant tranquillement dans la culotte de ma chérie me donne un sentiment de puissance et de domination qui me rend totalement extatique. J'ai presque du mal à le garder pour moi mais je sens mon regard s'embraser malgré moi. Heureusement, Preeti occupe le regard de Dmitri.
"Je t'en prie, chérie, ne parle pas de ce genre de pratique à table ! Tu vas gêner mon frère... Excuse-la ..."
"P... Pas de mal." dit l’intéressé en faisant un vague signe de la main.
Ma respiration s'emballe légèrement alors que je sens les contractions des muscles de Preeti autour de mes doigts. Je caresse très doucement son endroit de plaisir en essayant de ne pas réveiller Sheitan avec des idées de plus en plus perverses qui me viennent à mon esprit en cet instant. Oui, elle m'a totalement corrompue.
"Tu veux que je vienne t'aider à détacher ton sari, mon amour ? Après, on parlera des bêtises adolescentes de Dmitri"
Ce dernier a un sourire qui pousse sur le visage immédiatement. La conversation est redevenue normale pour lui, sans tabou.
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Je bats des cils innocemment devant l'ainée avant de faire un clin d'oeil à mon élu: la situation est désespérément drôle et j'en profite tant que je peux.
"Alors? Tu l'aurais fait si tu avais pu, beau frère?"
La température qui montre dans mon entrejambe est dure à contrôler, mais je gère...pour le moment. La lueur lubrique de Kyan ne me trompe pas, il en prend un malin plaisir. Je pense un temps à riposter de la même façon...mais l'enthousiasme qu'il y met comme un enfant avec son nouveau jouet me dissuade.
"Désolée Dmitri, je pensais qu'en tant que belle soeur, j'avais le droit d'être explicite et franche. Je te promet que personne ne me tripote le bouton, y compris moi!"
Et je lui fait un sourire candide.
Mon corps réagit à la caresse secrète, et mes muscles se crispent de plaisir. Je sens mon visage rougir de plus en plus face à la chaleur grandissante, et mes cuisses se contractent contre la main coupable. Mon dessous est mouillé, et je ne sais pas encore comment je vais expliquer ça en me levant de ma chaise...
Sa phrase ne colle pas avec les personnages que nous nous sommes donnés, et je réagis presque théâtralement:
"Oh, Chéri! Après ta notion de dépravation tu voudrais me déshabiller en public? Non, j'irais me débarbouiller à la salle de bain, comme toute femme bien séante! Parlon plutôt de Dmitri!"
Et je reporte mon regard sur l'ainé, l'esprit concentré sur mes cuisses moites.
"Moi ? Bien sur ! Je pense également que l'épanouissement sexuel est très important !"
Je fais mine d'avoir une grimace de dégout quand ma dulcinée parle aussi crument de cette partie bien précise de son anatomie. Quel terme bassement terre à terre pour une si délectable petite chose ! En parlant de cela, d'ailleurs, j'en rajoute volontairement une couche en accélérant légèrement le mouvement.
"Mais je n'ai pas à savoir qui ... Enfin ... Tant mieux si vous y trouvez votre compte."
"Ne t'en fais pas pour ça, Dmitri." Je dis en allant légèrement plus loin dans mon exploration tout en gardant une expression neutre.
Je suis rassuré que Preeti ne m'oblige pas à sortir de table et à me mettre en position debout. Jamais je ne m'étais demandé si ce genre de détail pouvait se voir de l'extérieur mais je sais que c'est toujours assez gênant pour marcher avec.
"Bon, le pire truc qu'on ait fait à l'adolescence alors... " Commence mon frère avec un air faussement concentré. "Il y a le choix : la fois où on a voulu voir s'il existait vraiment des gens qui vivent dans les égouts et où on s'est perdu... plusieurs jours, il y la fois où on a voulu payer une course en taxi avec de l'argent Yougoslave, la fois où on a fait croire à notre Père adoptif, un prêtre, que j'avais décidé d'entrer dans les ordres et Kyan voulait devenir barman ... Choisis, Preeti. !"
Malheureusement, la conversation ne suffit pas à me distraire.
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A la réponse de son frère, je fait un regard et un sourire triomphant à Kyan. Je ris intérieurement de ce pauvre Dmitri, on joue tellement avec lui en ce moment!
Malheureusement pour mon self-control, les mouvements désespéramment désirables de mon fiancé s'accentue, et je mord ma lèvres alors que ma sirène intérieure hurle.
Je n'arrive plus à suivre la conversation, mais le mouvement deviens plus profond, et je mord ma lèvre pour ne pas gémir de plaisir. Et, au moment le plus difficile, je murmure en essayant de contrôler ma respiration:
" Kyan, tu veux bien aller chercher un peu d'eau pour cette tâche, s'il te plaît? Ça ne va jamais partir sinon, et si je bouge ça va s'étendre encore..."
Je dit intérieurement: Pitié, laisse moi un moment de répit, sinon ma chaise ne va jamais s'en remettre, et moi non plus!
Un peu d'eau ? Ma chérie, je peux attester que tu es suffisamment mouillée en ce moment. La légère détresse de sa requête me convainc cependant à accéder à sa requête. Je pourrais facilement demander de l'eau à un serveur mais je pense que j'ai suffisamment torturé Preeti et que sa vengeance sera sans doute terrible.
A regret, je lâche donc ma Déesse pour aller chercher ma bouteille d'eau dans mon bagage à main. Je la sors accompagnée de mouchoirs et lui tend avec un large sourire aux lèvres.
"Voilà ma Déesse ! C'est pratique d'avoir un homme organisé, non ? "
"Ça va Preeti ? Tu vas pouvoir rattraper ton sari ?"
Au pire, moi je l'attraperai pour elle ...
"Bon, passons aux choses sérieuses ! Le débrief. Tu nous doit toujours une explication détaillée des évènements à venir."
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Je souffle de soulagement lorsque Kyan reprend sa main pour aller aux bagages, et Dmitri me regarde bizarrement:
"Ça va? Tu sais, c'est pas grave pour ton sari, pas la peine d'être rouge comme ça!"
Si tu savais...
Kyan reviens et je lui fais un sourire reconnaissant, avant de faire semblant de rattrapper ma tâche invisible.
Dmitri nous ramène sur le principal de la soirée: le debrief. Je réfléchis un instant puis commence:
"Nous prenons l'avion ce soir, et arriverons demain...à 4h30 avec le décalage horaire. Après, pour aller à Varanasi... on va prendre un train de nuit. ça ne va pas être votre partie de plaisir, comme personne... Mais un taxi à 4h30, on trouvera pas..."
Je reste un moment à me concentrer sur les images des trains de nuit, avant d'ajouter:
"Pour l'horaire d'arrivée...aléatoire, selon les voies, la rapidité...et les autres trains...On prendra surement une demie journée."
Le voyage ne faisait que commencer...
"Est ce que tu veux savoir quelque chose de particulier?"
Alors que ma fiancée nous raconte le voyage, je reste pensif un instant. Effectivement, cela ne sera pas très agréable et pourtant même la pire des situation parait être le paradis si je suis aux côtés de ma Déesse. Tout paraît simple et amusant comme lorsque j'étais petit et que les coups de la vie ne m'avaient pas encore mis à terre.
Je regarde ma douce et tendre en pensant cela, en espérant du fond du cœur lui apporter au pire un peu du réconfort qu'elle mérite, au mieux, la même chose qu'à moi. Malgré nos jeux, nos promesses, nos mots, je n'arrive toujours pas à pleinement réaliser que je quitte l'Amérique et que je serais un homme marié quand j'y reviendrai. Enfin, à condition que les parents de ma chérie m'acceptent, sinon, ce sera plan B avec enlèvement à la clé.
Dmitri écoute le voyage avec attention. Pour un militaire, un long trajet en avion suivit d'un voyage en train était quelque chose d'assez banal.
"Du coup, on reste pas à New Deli pour la fin de la nuit ? Ca aurait pu faire une coupure mais je comprend que tu veuilles arriver au plus vite."
Par la suite, une question semble lui brûler les lèvres autant que le gêner. Dmitri n'est pas moi et, bien rapidement, la question fuse rapidement suivie d'un rire de ma part.
"En fait, oui, Preeti, j'avais une question. Je ne sais pas si Kyan plaisantait ou pas, et j'espère que c'est le cas mais il m'a dit que je devrai avoir une discussion avec tes parents... Au sujet d'une dot. Dis moi qu'il planait !"
Je bois un coup pour me donner le temps de me calmer. Je VEUX voir Dmitri se faire affubler du bon fonctionnement de mon mariage et lui mettre un peu la pression au passage.
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La pause octroyée par Kyan n'est pas interrompue lorsqu'il revient comme je l'avais présumé, au grand soulagement de mes vêtements encore secs, et au grand dam de mon anatomie qui demande la finalité de l'acte.
Lorsque je leur détaille le transport, les deux compères n'ont pas l'air inquiets. Ils devraient: L'Inde n'était pas le pays où on se déplaçait le mieux, le plus confortablement, et le plus rapidement.
La question de la nuit dans le train me confirme mes soupçons, et j'argumente:
"Nous gagnons en effet du temps jusqu'à Varanasi, mais pas que. Les trains de nuit sont certes désagréables, mais ont plusieurs mérites: ils sont moins cher, et avec le mariage qui se prépare il vaux mieux économiser, et surtout ... comme nous dormirons avec la fatigue accumulée, le trajet sera moins long. Les trains sont lents. Très lents. D'ailleurs, une première habitude à prendre pour l'Inde: L'heure, c'est pas l'heure. Les gens, les horaires seront systématiquement jamais à l'heure prévu. Désolée chéri, This is India, ton envie de contrôle sera une frustration permanente là dessus. Mais prenez ça comme une balade, de manière légère, et vous profiterez plus! Des questions?"
Voilà. Prévention des transports, faite!
Question deux: la dot pour Dmitri. Nous rions en coeur avec mon chéri:
"Tu m'as dis que tu étais déjà allé en Inde, et tu ne savais pas quelque chose d'aussi élémentaire? Malheureusement pour ton petit coeur, si, il y a une dot. Quand nous verrons mes parents officiellement, donc après-demain selon mes estimations, il te demanderont en temps que chef de famille, puisque tu es son ainé, de proposer ta dot. Ce n'est jamais de l'argent, toujours du matériel. Pour mon premier mariage, mes beaux-parents n'ont rien demandé de conséquents à ma famille: des bijoux d'or, quelques saris, une cuisine neuve et une voiture. Parfois, c'est des terrains entiers, des maisons meublées, des troupeaux de ferme complets qui sont demandés. Donc, le plus simple, demande quelque chose dont tu as besoin, matériellement. Ni trop peu cher pour ne pas vexer sur ma valeur, ni trop cher parce qu'ils ont déjà payé pour moi, et qu'il refuseront le mariage immédiatement dans ce cas!"
"Je connais la pratique même si je ne pensais pas qu'elle était appliquée dans toutes les familles. Sincèrement, je pensais que Kyan en serait exempt vu qu'on a pas de famille... et je pensais encore moins que ça allait être moi qui devait négocier cela."
Il s'asseoit au fond de son siège, l'air exagérément désespéré.
"Le mariage de mon frère va échouer à cause de moi... J'y crois pas. Un truc utile ? Ni cher, ni pas trop cher ? Vous avez besoin de quoi, les amoureux ?"
"Que l'un de l'autre" et d'un petit quart d'heure seuls dans un coin tranquille.
"Évidemment...
Malgré tout, il retrouve son sourire, prenant cette nouvelle chose comme un défi à sa hauteur. Je vois son esprit se mettre en marche pour essayer de trouver une idée pour en parler à Preeti avant après-demain.
Notre repas fini, mon frère tiens à payer. Pour ma part, je disparais dans les toilettes pour essayer de me calmer de mon ardeur de tout à l'heure, toujours bien présente malgré la conversation. Je me passe de l'eau froide sur le visage, faute de mieux et sans succès.
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
"Vous avez une famille, même si elle est petite... Il ne faut pas s'en faire, négociez avec Apa, et la discussion devrait être simple!"
Mais ça n'a pas l'air de faire son effet, et je pose ma main contre l'épaule de mon futur beau frère:
"Quoi que tu demandes, quoi que mes parents en diront, nous trouverons un moyen de célébrer ce mariage, d'accord? Déstresse, fais toi plaisir, et prend ça comme une douane obligatoire mais permissive et conciliante. "
Finalement il reprend le sourire, et nous finissons nos assiettes dans la bonne humeur et sans stress.
Au moment de repartir, je ris presque de Kyan: à force de jouer avec le feu, ça finit par ce voir, et je confie à Dmitri:
"Tu ne devrais pas tant croire que ton frère est un saint. Vu sa démarche, je dirais plus un alcidé!"
De retour à l'aéroport, j'appelle une dernière fois vers notre destination. Ma cousine nous rejoins à la gare de Varanasi, et sera la guide privilégiée des deux frères le temps de la séparation pré-nuptiale. Bien sûr, aucun des deux n'est au courant! Après avoir réglé mes dernières affaires avec elle et vérifié les tickets de train pris sur internet, je retourne vers les hommes restés près d'une borne à café.
"Chéri, tu n'as pas posé beaucoup de questions. Tu veux savoir quelque chose en particulier?"
