Union exotique

J'entends que ça éclate de rire derrière moi. Heureusement, qu'ils le peuvent pas me voir rougir.

"Accompagné d'une femme comme toi, je marche toujours comme ça aussi... D'ailleurs, je ne voudrais pas me mêler de ce qui me regarde pas mais ce n'est pas trop frustrant pour toi ? Tu sais, je peux lui parler, lui donner des conseils si tu veux. Je ne pense pas qu'il le prendrai mal si je lui dis que c'est important pour toi."

Quand je reviens, tout est rentré dans l'ordre pour moi. Je me sens mieux à l'aéroport, beaucoup trop en avance qu'un peu en retard, cela me va tout à fait. Nos bagages sont enregistrés, il n'y a plus qu'à passez le temps. Me voilà plus détendu à présent.

"Allez, dernier chocolat chaud de l'année !"

Dmitri et moi trinquons avec nos gobelets de carton ce qui donne un bruit mou tout à fait décevant mais qui nous fait rire tout de même.

Ma Déesse nous arrive et me demande si j'ai des questions. J'ai TOUJOURS des questions, aussi je lui souris tendrement.

"Oui, je me demandais si toi ça va, si tu n'étais pas nerveuse toi aussi, si tu étais toujours sûre de vouloir passer ta vie avec moi, si tout cela n'était pas qu'un rêve cruel et ..."

Je baisse la voix et demande dans le creux de l'oreille.

"... S'il est possible de tuer le temps dans l'avion à continuer ce que nous avons commencer dans le restaurant."

16h est un défi intéressant !

Union exotique

J'éclate de rire à sa tirade sur le fait que je sois super-organisateur. Pour l'autre terme, cela a toujours été une insulte qui m'a profondément vexé étant plus jeune puis ramené au goût du jour par Sheitan. Mais dans la bouche de la femme que j'aime, cela me donnait un sentiment de vengeance sur le passé presque agréable.

"Je suis Preetisexuel." Je précise alors que je la prend dans mes bras.

Un peu plus sérieusement, je m’aperçois que j'ai effectivement des questions plus terre à terre à demander à ma chère et tendre. Je m’exécute donc :

"Je voulais savoir s'il était possible que j'ai un peu de place dans le salon pour y mettre un piano. Ce n'est pas pour tout de suite mais c'est quelque chose qui me tiendrait particulièrement à cœur si je n'habite plus au dortoir. J'y joue un peu tous les soirs et je pense que ça va un peu me manquer. Sinon, je voulais savoir aussi si tu souhaitais garder ton nom, je respecterai ton choix quel qu'il soit."

Bien entendu, pour ma part, il est évident qu'elle s’appellera toujours Preeti Sita mais l'idée qu'elle puisse un jour adopter le mien donnait un aspect particulier à notre avenir, une dimension plus réelle. Une dernière question me vient et je ne suis pas certain d'aimer la réponse :

"Et comment cela nous sommes tous ensemble 'pour le moment' ? Je sais qu'à un moment donné, on va être séparés mais ça ne durera pas, si ?"

Je me dis qu'au moins, ça me laissera le temps de me trouver des vêtements convenables pour le mariage sans être sans cesse en train de vouloir rejoindre Preeti dans sa propre cabine. Pragmatisme, quand tu nous tiens...

Sa dernière phrase glissée dans mon oreille me fait rire autant qu'elle me fait frissonner.

"Ne joues pas avec moi, petite Déesse. On va être enfermé dans une cabine pendant seize heures ensemble si tu ne tiens pas sage."

Le moment de l'embarquement est imminent. Je prend mon bagage à main, Preeti par la taille nous suivons Dmitri déjà sur le qui-vive. Nous avons un long voyage qui nous attends et comme le dit l'adage, plus c'est long...

"Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ?"

"Absolument rien..."

Union exotique

Je sens mon frère lever des yeux navrés vers moi quand Preeti annonce la sentence qui l'attend. Effectivement, elle n'avait oublié aucune règle du mariage chaste dans la religion catholique, sauf le 'une fois par mois' que j'avais inventé. Je pense que nous aurons une conversation pas plus tard que dans pas longtemps sur le sujet d'honorer convenablement ma femme. Je l'attend de pieds ferme si notre vie de couple le chagrine à ce point.

Quand elle accepte sans aucun problème la présence de mon imposant piano, je ne peux réprimer le fait de la serrer dans mes bras. Un foyer à moi et un piano à portée ! La vie devient un rêve éveillé !

"Je te remercie, Preeti, tu ne peux pas savoir combien cela est important pour moi !"

Par la suite, je remarque que son regard devient confus. Si j'évite de lui poser directement la question, je n'arrive pas à deviner l'origine de ce trouble. Est-ce l'idée de devoir tout déranger dans le salon ? Le bruit potentiel que cela fera ou son esprit a-t-il dérivé sur d'autres pensées encore plus lointaines ? Ce qui me fait peur est que ses yeux se sont parés de tristesse un instant comme ça leur arrive parfois. Je n'ai pas le temps de lui demander que ses yeux s'ouvrent en grand sur ma nouvelle question.

Je hoche la tête à sa première réponse. Elle souhaite garder son nom et je la comprend tout à fait, Sita est un nom magnifique que j'adore moi-même prononcer. Jamais je n'ai souhaité qu'elle perde son identité face à moi et ce n'est pas aujourd'hui que cela va commencer. Par la suite, elle me fait part de son souhait d'accoler nos deux noms et mes yeux se rivent sur les siens, pleins de gratitude. Un honneur ? Quand même pas ... Sa décision me coupe totalement mes mots et je ne peux que lui embrasser le dos de la main pour exprimer ma reconnaissance.

Bien entendu, je déchante bien vite quand elle m'annonce notre future séparation. Mes mots dépassent ma pensées et s'envolent de mes lèvres comme des oiseaux affolés.

"Combien de temps ? Je saurai où tu es ? Nous n'aurons vraiment pas le droit de nous voir ?"

Mon frère ricane de ce témoignage d'addiction.

"T'inquiètes pas, c'est pas comme si tu connaissais pas le célibat forcé. Et puis ça va nous permettre de passer du temps ensemble. C'est super, non ?"

NON ! Je vais être séparé de ma Déesse au moment où j'aurai le plus besoin d'elle pour ne pas totalement devenir fou ! Et si Sheitan reprenait le contrôle par manque ? Et si elle se faisait enlever par quelqu'un d'autre que moi ? Et si mon frère profitait de ce moment pour me faire un enterrement de vie de garçon dans les règles ?

Malgré mon énorme stress intérieur, je fais un sourire complice à Dmitri comme s'il m'avait convaincu que ce serait effectivement pour le mieux. C'est vrai que je n'avais jamais eu d'occasion de partir en voyage avec lui, je vais au moins me consoler en me disant cela.

Quand Preeti me fait part de ses envies pendant notre voyage, ma main se serre autour de la sienne. Et je la regarde, ne faignant plus ni neutralité, ni asexualité.

"Si nous sommes séparés à l'arrivée, peu m'importe si mon frère s'endort. J'espère que tu n'avais pas l'intention de dormir." Dis-je en sentant mes yeux s'embraser à mesure que je regarde la femme à mes côtés.

Du calme, moi-même ! Tu te souviens de la dernière fois où tu t'es laissé embraser comme ça ? Je souffle, c'est vrai, il faut que je retrouve absolument ma sérénité !
L'excitation et la nervosité faisait rarement bon ménage... à moins d'avoir la partenaire qu'il fallait.

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"Quatre jours ?" Je blêmis comme jamais.

Je le sais très bien, j'ai tenu quarante ans sans avoir besoin de compagnie amoureuse et à l'époque, cela paraissait très facile. Mais à l'époque, je ne connaissais pas Preeti, je ne savais pas ce que c'était, ce que je manquais. A présent, une seule journée sans elle va être une véritable torture... Pourquoi cette tradition est-elle aussi cruelle ? Le téléphone est une bien piètre consolation pour moi et je me dit que sans doute Preeti souhaite être seule un moment avec sa famille.

J'intériorise mes angoisses, cet arrangement à l'air de convenir à mes deux partenaires de voyage, je n'ai plus qu'à m'y soumettre.

Je vois nos places dans l'avion et je remarque que je suis près de la fenêtre. Je pourrai donc méditer tranquillement et lire un peu en attendant que Dmitri ne s'endorme. Pour ma part, dormir ne effleure même pas l'esprit à ce moment. Avant de m'installer, je vais me laver les mains pour ne pas déranger mes deux acolytes plus tard.

On frappe à la porte... Preeti ? Ah non ...

"C'est dommage qu'on ne soit pas à côté. Je peux te parler ?"

"Je t'écoute, mon frère." Je dis sur on ton cérémonieux.

Il secoue la tête, visiblement loin de lui l'envie de rire. Dommage, cela m'aurait sans doute changer les idées.

"Écoute, c'est à propos de Preeti ..."

Ah oui donc je vais avoir droit au sermon comme quoi la vie sexuelle est importante pour une femme et que je devrai faire des efforts pour l'accepter. Cela part d'une très bonne intention et Sheitan s'en est lui-même chargé mais mon Dieu, j'aimerais VRAIMENT qu'on me change les idées ! Devant ma mine déconfite, il renonce finalement.

"Ce n'est pas grave, on en parlera plus tard."

Oh oui, pendant mes quatre jours d'abstinence obligatoire par exemple ! Parler de ma vie sexuelle ou de son absence va m'aider à passer le temps dans la sérénité

Du calme, Kyan ... Du calme ...

Je souris à Dmitri avant de reprendre place. Je suis totalement et définitivement accroc, peut-être que je devrais voir ça comme un genre de période de désintoxication. En moi-même, je souris de ma propre pensée. Peut-être même que mon envie ardente pour Preeti finira elle-même par passer, qui sait ?

Union exotique

J'attends patiemment que mon frère finisse de lui-même se laver les mains et nous retournons tranquillement à nos places. Décidément, je ne sais pas ce qui m'arrive, pourquoi ais-je perdu toute patience quand je suis sans elle ? Est-ce quelque chose de normal de ressentir un tel manque pour juste une séparation ? Je ressens bien son inquiétude pour moi et je ne veux surtout pas qu'elle se sente triste ou obligée à quoi que ce soit.

"Ne t'inquiètes pas, Dmitri, tu auras le temps de me faire LA conversation sur comment on fait les bébés et comment on doit traiter une femme. Ah, et sur les moyens contraceptifs aussi, je suppose..."

Et nous éclatons de rire ensemble. D'un côté, je n'avais pas envie de parler de ma vie amoureuse avec qui que ce soit, mais d'un autre, avoir de nouvelles informations provenant d'une nouvelle source que Sheitan et Preeti pouvait s'avérer intéressante. Je me contenterai de poser des questions sans trahir notre intimité. Les grands frères servaient à cela, non ?

Nous retournons à nos places alors que la conversation est devenue beaucoup plus légère. Je m'arrête devant nos sièges devant un jeune enfant.

"Ça alors, on s'est déjà fait remplacés !"

Voilà, mes pires craintes reviennent, merci Dmitri ! Heureusement, Preeti est là et nous sourit ce qui a le don de me faire retrouver mon calme immédiatement. Je me penche vers l'enfant et lui demande :

"Salut toi ! Tu es perdu ? Tu veux qu'on t'aide à retrouver quelqu'un ?"

Je ne préfères pas dire "tes parents". Après tout, les orphelins existent malheureusement, même à son âge. L'enfant regarde toujours Preeti mais se tourne vivement vers moi quand il sent ma présence. Je fronce les sourcils et comprend soudainement, il n'a pas entendu ma question. On va dire que pour une fois, mon passé au service des autres me servira à quelque chose. Je ne suis peut-être pas apte à piloter l'avion, mais ça, je peux gérer.

M'accroupissant face à lui, je le regarde dans les yeux avec un sourire franc qu'il imite immédiatement. Je lui montre mes mains et il acquiesce lentement. C'est parti...

Après quelques signes qu'il regarde attentivement, il me répond avec ses propres mains. Mon langage des signes est un peu rouillé mais comme il prend son temps, je comprend tout à fait. Je lui montre alors mon siège et il retire ses jambes afin de me laisser passer.

Je prend place aux côtés de Preeti pose mes lèvres dans son cou.

"Tout va bien ma Déesse ? Pardon d'avoir été un peu paniqué à l'idée que l'on soit séparer. Tu as raison, tout va très bien se passer."

"Euh ouais, et moi je fais quoi ?"

Je regarde Dmitri resté debout et n'osant rien faire devant l'enfant. Ses yeux me lancent des appel au secours.

"C'est un enfant qui voyage seul. Il doit simplement attendre son hôtesse de référence et il ne savait pas où il devait s'asseoir."

Pris d'affection, Dmitri s’assoit près de lui sur le siège et sort un carnet et un stylo de son sac de voyage.  

"Dis-lui que je m'appelle Dmitri et que je vais lui apprendre à dessiner des avions."

Je m’exécute et l'enfant fait un large sourire avant de se tourner vers le carnet et regarde avec ses grands yeux les premières lignes que mon frère dessine. Des avions militaires, évidement !

Union exotique

La main de Preeti est restée contre ma joue un instant. Elle ne me facilite absolument pas la tâche de l'acceptation de la séparation. Je colle ma tête à celle de ma Déesse et regarde mon frère faire la nounou forcé pendant une minute.

"Il est mignon cet enfant..."

Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Je voulais garder pour moi cette terrible envie de paternité jusqu'à ce que les choses évoluent mais cette phrase est sortie toute seule sans même me demander mon avis. Au moins, à présent, je peux dire ce genre de choses sans que cela ne soit mal interprété. Je me tourne vers mon amour et, sur un ton un peu badin, lui demande la suite de questions qui me taraudent :

"Je ne te manquerai même pas un tout petit peu ? Tu ne vas pas te rendre compte à quel point tu es bien mieux sans moi, quand même ? Vous faites des enterrements de vie de jeunes filles en Inde ?"

Je sens un regard se poser sur nous et l’hôtesse de l'air venir récupérer l'enfant. Elle nous remercie chaleureusement avant de nous proposer quelque chose à boire pour nous remercier. Immédiatement, Dmitri demande à ce qu'on lui serve une coupe de champagne.

"Je vous remercie mais je ne bois pas d'alcool. Je prendrai juste un peu d'eau, s'il vous plaît."

Je regarde Preeti et lui demande dans le creux de l'oreille :

"Ce serait mal de lui glisser un somnifère dès maintenant dans sa coupe, n'est-ce pas ?"

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Un bébé ? A nous ? Je ne réprime pas mon sourire. Je n'ose pas poser plus de questions car je sais que Nisha reste notre priorité absolue et je pense que de penser à elle doit toujours être une épreuve.

Quand elle me dit que je lui manquerai, je sais qu'elle dit la vérité. Cependant, on dirait que son manque à elle est bien moins viscéral que le mien, à moins qu'elle ne l'intériorise. Pour ma part, une semaine de manque m'avait bien prouvé qu'elle m'était vital mais je suppose que ça ne compte malheureusement pas pour cette fois. Comment vais-je faire pour entendre sa voix au téléphone et ne pas être pris d'une subite envie de la rejoindre au pas de course ?

L'idée de l'enlèvement refait surface malgré moi. En fait, elle servira même si le mariage est accepté en cas d'impatience de ma part. Je ne dois pas ruminer cela pour le moment alors que Preeti se trouve encore à mes côtés.

J'éclate de rire à son incompréhension.

"Non, on enterre pas des filles, juste leur vie de célibataire. C'est une tradition que je n'aime pas trop. En gros, la soirée avant le mariage, elles font entre copine tout ce qui leur sera interdit au mariage. Ça peut-être par exemple aller danser, boire énormément, aller voir des strip-teaseurs ..."

Je remarque que le regard intéressé de mon frère se lève vers moi.

"Oui, et pour toi, je ne sais absolument pas ce qu'on va faire."

Je grimace.

"Tu ne vas pas laisser gâcher cette belle tradition ? C'est pas parce qu'on fait un mariage en Inde que t'y a pas droit ... Ou plutôt... que MOI, j'y aurait pas droit ! Preeti, le temple dont tu parlais où tu as étudier l'art du sexe, il est loin ?"

L'idée a malheureusement fait son chemin dans la tête de Dmitri. Je me dis avec un rire intérieur que peut-être que finalement, c'est moi qui vais lui apprendre des choses sur l'étreinte telle que l'Inde la concevait à l'époque.

Il est presque minuit heure locale et les lumières de l'avion s'éteignent comme un glas salvateur. Dans le noir, je demande à mon frère s'il souhaite un truc pour l'aider à dormir, petit médicament qu'il accepte avec joie.

Sans attendre d'avantage, je me retourne vers Preeti dont je ne devine à présent que la silhouette. Si j'étais de mauvaise foi, j'aurais pu lui signaler qu'on pouvait faire pas mal de choses dans le noir y compris pendant ces quatre jours, vu qu'on ne se voyait pas. Malheureusement, je suis un être plein de bon sens. Je lui murmure, un sourire dans la voix.

"A nous deux à présent..."

Union exotique

"Je te rassure, je n'aime pas du tout cette tradition non plus. Bien souvent, cela dérape. Mais bon, il faut bien faire ça pour son frère, je suppose. Et tu as raison, cette débauche ne durera 'que' quatre jours."

J'embrasse ma Déesse avant de murmurer, presque pour moi-même.

"Je préfèrerai planter des graines..."

L'idée d'avoir un enfant avec Preeti me fait encore sourire malgré moi. En fait, la simple idée de partager la parentalité avec elle me fait vibrer et même si cela doit ne se faire qu'avec Nisha. Je me demande si les graines peuvent fonctionner pour les enfants perdus.

Quand Dmitri apprend qu'il a le droit de nous emmener au temple, il se détend presque instantanément, le sourire au beau fixe. Il sait que nous allons fêter dignement cela et il sait aussi que je souhaite rester sage pendant ces quatre jours.

Quand Preeti regarde mon frère avec étonnement, je baisse la voix et précise.

"C'est un militaire, ma chérie, il a acquis très tôt la capacité de s'endormir vite et n'importe où. Mais bon, on sait jamais."

Ma chère et tendre me fait un reproche très particulier que je ne sais pas comment prendre. Pourquoi me parler de cela maintenant ? Au moins, c'est sur, mon envie est retombée presque instantanément. Effectivement, je pense que j'ai pas mal abusé jusque là et même l'excuse du Satyre dans mon esprit n'est pas suffisante pour l'explosion de désir que j'ai eu à son égard.

Par la suite, elle m'embrasse dans le cou par des petits baisers qui s'enflamment les uns à la suite des autres. Je ne sais vraiment plus quoi faire, quoi penser. Rapidement, elle se met en position comme pour dormir, me laissant seul avec mes pensées. Que dois-je comprendre ? Notre période de séparation est précédée d'un genre de période d'abstinence ou est-elle en train de simplement jouer avec moi ?

Perdu dans mes questions, me voilà totalement partagé entre mes chères règles si sauvagement déterrées et mon envie pour elle.

- Sheitan ? -

- Tu ... te ... démerde ! -

Je soupire et abandonne en m'enfonçant moi-même dans mon siège, hésitant même à prendre un cachet pour dormir. Je pense que mélanger la confusion et les somnifères ne feront pas bon ménage.

Je reste donc les yeux ouverts et la tête pleine d'interrogations.
Tiens, angoisse du mariage, t'es revenu ? Je t'en prie, installe toi !

Union exotique

Je comprend qu'elle ne faisait que jouer en me rappelant mes obligations religieuses. Ce n'est pas très gentil et j'ai bien envie de reprendre notre jeu de celui qui n'est pas touché par l'attirance sexuelle. Seulement ...

... Seulement ma Déesse n'y va pas par quatre chemins et me grimpe littéralement dessus. Ainsi dans le noir, nous sommes relativement discret et mon sois disant détachement serait sans doute plus crédible si mes mains n'étaient déjà pas parti en exploration sur ses cuisses et déjà en train de remonter vers ses hanches. De même il m'aurait été plus simple de feindre le fait que Preeti m'avait coupé tout désir si ce-dit désir n'était pas déjà en train de se manifester contre elle. Mon souffle se raccourcit, mon cœur bat de plus en plus fort. Pourquoi lutter ?

Mes mains arrivées dans son dos, j'attire contre moi ma Déesse pour trouver ses lèvres. Ce contact m'arrache un gémissement de plaisir qui se retrouve étouffé alors que je l'embrasse.

"Je suis désolé Preeti ..." Je murmure contre ses lèvres "J'aimerai beaucoup te donner un orgasme avant que ... avant notre câlin ... mais je ne sais pas comment m'y prendre"

Et pourtant, Dieu sait que je me creuse la tête pour essayer de trouver un moyen ! L'espace devant son siège est beaucoup trop court pour m'y faufiler et je pense que je manque de pratique pour ne le faire qu'avec la main. Finalement, aller aux toilettes à deux équivaudrait sans doute à réveiller Dmitri et à casser l'intimité du moment... Me voilà coincé.

Ne pas avoir l'occasion de donner du plaisir à mon amour avant notre étreinte est un vrai crève cœur pour moi. Je la regarde presque tristement, c'est peut-être notre dernière étreinte et je ne vais même pas pouvoir faire cela dans les règles de l'art. Vâtsyâyana serait très en colère, et pas que lui, d'ailleurs.

"Du coup, ce serait plutôt à moi de me faire pardonner..."

Je sens que ma voix est teintée de regrets sincères. Attirant à nouveau Preeti à moi, je l'embrasse encore. Mes mains dans son dos savourent chaque centimètre carré d'épiderme disponible. Je me sens tellement faible face à elle, et en même temps, tellement comblé quand elle est contre moi. Ma main passe dans ses cheveux rendus tellement doux par tous les soins qu'elle y a mis avant le voyage, mes doigts suivent avec délectation toute la capillarité qu'ils peuvent trouver sur leur passage.

Union exotique

Comme zone érogène, Preeti passe ses doigts dans mes cheveux tant est si bien que cela m'arrache un grognement. Son regard que je vois luisant dans le noir se teint d'un ardent désir. À ce stade, je n'ai pas d'autres choix que de me soumettre à son défi.

Ma main se laisse glisser par la sienne avant de se poser directement sur son sein. Tu veux vraiment jouer à ça ma Déesse, après tout, on a le temps donc autant expérimenter...

Tandis que ma main reste sur sa poitrine et savoure ce contact épidermique, jouant avec la pointe, l'autre s'aventure sur le dos, effleurant à peine la peau comme une plume. Elle redescend jusqu'à la peau délicate de la courbe de ses fesses.

Attentivement, je regarde son visage pour essayer de comprendre au mieux cette carte des plaisirs. Ses yeux se ferment tour à tour, sa bouche s'ouvre sur une respiration qui se raccourcit. La nuit lui va tellement bien.

Je laisse ma main remonter le long de la hanche, de son ventre aux muscles qui se tendent. Lentement, elle remonte jusqu'à son visage et se pose sur sa joue, mon pouce caressant ses lèvres si désirables à cet instant, avant de s'insinuer dans sa bouche.

"Preeti, mon amour..."

Son bassin se presse contre le mien, accentuant encore et toujours un désir que j'ai du mal à réprouver... Doucement ma belle, on a vraiment tout le temps. Mais je comprends ton empressement.

Je me redresse pour me retrouver contre son corps qui devient ardent de secondes en secondes. Je retire mon doigts de sa bouche, il est temps de me prouver que j'en suis vraiment capable. Cette position est plus idéale que celle dans le restaurant, toujours un de ses sein dans une main, je glisse à nouveau l'autre sous ses vêtements, avant d'atteindre son point de désir. Je suis assez surpris de constater que Preeti est déjà pas mal mouillée, c'est très plaisant à savoir.

Je souris à Preeti sans savoir si elle arrive à voir mon visage, comme une permission demandée silencieusement alors que mon doigt entre en elle, lentement, se gorgant de son nectar qu'il m'est privé de goûter pour cette fois. Son corps tout près du mien, j'étouffe un gémissement d'impatience dans un baiser passionné. J'espère vraiment pouvoir arriver à la faire jouir ainsi... ou apprendre vite comment faire.

Union exotique

"On va dire que j'ai eu un excellent professeur. Merci de m'avoir appris à te plaire, Preeti."

Quand ses mains se posent directement contre ma peau, sous ma chemise, j'ai du mal à rester calme. Je sens son doigts tracer des arabesques sur mon torse et cela me fait me mordre les lèvres. Dans mes chaussures, mes pieds se tendent de plaisir et d'impatience. Heureusement que l'avion en lui-même en vol est assez bruyant et que tout le monde semble somnolant.

Alors que j'entre en elle, sa réaction vive m'enflamme immédiatement. Encore une fois, mon pouce joueur, humide de sa propre salive, vient jouer avec son point de désir. Je sais qu'il faut être prudent quand c'est directement la peau qui vient à ce contact ultra-sensible, aussi je commence par y aller lentement, observant chacune de ses émotions corporelles pour être sur de ne pas lui faire mal. Quand je vois qu'il n'y a aucun signe de crispation, je m'autorise à accélérer tranquillement

Toujours tout contre elle, j'écarte son vêtement pour que ma bouche prenne la place de ma main. Ma langue, frustrée d'être laissée à l'abandon, refais à la pointe de son sein parfaitement irisée ce qu'elle aurait du faire de son organe de plaisir. Ma main, libérée part à nouveau à la recherche de nouvelles zones érogènes, cartographiant plus en profondeur sa carte charnelle du plaisir. Son dos, sa cuisse, sa nuque, son visage et même à nouveau ses lèvres passent sous ma caresse avide.

Pendant plusieurs minutes de ce traitement, alternant les rythmes, les caresses, passant de la douceur à l'intensité, je me délecte enfin de la danse incontrôlée de ses muscles qui se tendent harmonieusement sous sa peau. Ils deviennent presque saccadés à mesure que les minutes passent. Sur sa poitrine, je souris de satisfaction.

"J'adore quand tu me consoles."

Union exotique

"Bien sur que si ! De qui pense-tu que cela vienne ? Moi et Sheitan ne partageons nos pensées que depuis très peu de temps."

Je dois admettre cependant que son célèbre adage a été très utile lors de notre première fois et des fois suivantes. Sitôt appliqué, sitôt adopté, car jamais je n'ai fais l'amour à Preeti sans lui avoir donné du plaisir avant. J'aimerai croire que ce n'est pas par simple manque de confiance en moi mais je n'arrive toujours pas à m'en convaincre.

En réalité, peu m'importe, j'adore être maître absolu de son plaisir.

Quand je la sens au bord de la défaillance, je sens ses doigts se glisser dans mes cheveux comme d'autre s'accrocheraient à la vie. J'ai du mal à rester concentrer à cet instant et mon contrôle se perd d'avantage alors que j'entends mon nom murmuré sur ses lèvres. Pour autant, je reste sur mon mouvement et sa jouissance vient, intime et pourtant violente, son corps entier s'écroule sur moi, vibrant encore des assauts du plaisir.

Je souris à sa remarque avant de l'embrasser passionnément, serrant encore d'avantage son corps contre le mien. En la prenant dans mes bras, je remarque avec envie qu'un de ses sein est encore visible. Mon désir ne m'ayant toujours pas quitté, je demande, presque timidement.

"Tu peux me consoler encore ?"

S'il suffisait que je boude pour pouvoir prendre possession de son corps, cela deviendrait sans doute très dangereux et particulièrement addictif. Une chose est certaine, je vais bouder beaucoup pendant le voyage.

Union exotique

"Ne ... dis rien ... Surtout"

Mes joues sont à présent en feu et je suis reconnaissant que personne ne soit témoins de ça. Mon frère ne tient plus et un vrai rire s'échappe de sa gorge, faisant râler quelques dormeurs aux alentours. Il plaque sa main sur sa bouche et je le vois se tordre d'hilarité en peinant à garder le silence.

Pour ma part, je passe mes mains sur mon visage, à la place de la honte qui devrait me prendre, je sens son odeur à plein nez. Je réalise que j'ai ma main contre le nez, celle là même qui a réussit à donner un orgasme à Preeti, encore plein de son nectar. L'odeur me rappelle des souvenir et à le don de me rendre totalement fou, si je garde ça sur moi plus longtemps, je pense que je ne vais pas tarder à ...

"Il faut que j'aille me laver les mains ..."

"Hey, frangin ! Reste ! Ne t'inquiète pas, je ne juge pas. Visiblement, c'est elle qui t'a sauté dessus, pour une raison obscure d'ailleurs. Mais bien joué ! Tu resteras vierge jusqu'au mariage ainsi, c'est pas trop frustrant ?"

J'ouvre mes mains et regarde Dmitri à travers mes doigts. La honte fait place à l'étonnement.

"Frustrant ? Pourquoi frustrant ?"

"Parce que tu n'as pas toi-même ... Enfin ... Tu vois ?"

C'est parfaitement vrai. Je suis frustré. Mais j'attribue cela d'avantage à l'idée d'un mariage que je ne contrôle pas, au fait de devoir être séparé de Preeti pendant quatre jour et, bien entendu, au fait de m'être fait surprendre alors que je prenais un plaisir dingue à faire des expérimentations sur ma Déesse.

"J'aime faire cela et je ne suis plus vierge à présent, mais on en parlera plus tard. Maintenant, si tu veux bien m'excuser ... Il faut VRAIMENT que j'aille me laver les mains."

"Mais bien sur ..."

Je laisse donc Dmitri encore hilare sur son siège et je rejoins la salle de bain à l'avant. Quand je passe, une main attrape ma chemise et une voix me demande si j'en ai pour longtemps et si elle peut prendre ma place en attendant. Dans le noir, il m'est impossible de reconnaître le visage mais j'ai d'autres priorité pour le moment. Je l'invite donc à prendre ma place si ça l'enchante et que je ne sais pas pour combien de temps j'en ai.

Dans la pénombre, je crois distinguer un clin d’œil mais je n'en suis pas sur. La personne se lève et se dirige effectivement sur Dmitri qui s'est redressé, se sentant concerné tout à coup.

J'arrive à la porte et frappe doucement

"Preeti ? Est-ce que je peux entrer ?"