- « D’accord, soyons encore plus concis alors. »

Avec des souvenirs trop dispersés,
Autant se focaliser sur les faits avérés.

- « Vous rappelez-vous la date et l’endroit ? »

Je comprends que ces questions semblent n’avoir de sens que pour moi.

- « Que portiez-vous ce jour-là ? »

À force de persévérer, la carapace de votre subconscient ne pourra que se fissurer.

Tandis que je lui laisse le temps de réfléchir,
C’est vers le satyre que j’encline à fléchir.

- « Sheitan, gardez-vous le moindre souvenir de votre vie d’antan ? »

Comment êtes-vous mort la première fois ?
Ne serait-ce pas là,
Qu’a débuté votre recherche du Soi.

Les révélations du révérend n’apportent pas vraiment d’éclaircissement.
Il est à se demander,
Si c’est le subconscient qui peine à se débloquer,
Ou aspire plutôt à le protéger.

Je prends note pour plus tard,
Concentrons-nous plutôt sur les craintes de son esprit miroir.

- « C’est intéressant. »

Ce soudain changement presque attristant.
Ainsi le satyre se remet-il en question,
De manière bien plus intime à la confession.

- « Monsieur Skoro, étiez-vous au courant ? »

Que votre démon intérieur est en tout point comparable à un enfant,
Cocon au passé traumatisant.

- « Quand est-ce arrivé ? »

Depuis combien de temps est-ce que vous cohabitez ?

Un aveu de culpabilité.
Comme s’il était vraiment question de cela à travers cette dualité.
Décidemment, ces deux-là ont bien fait de se trouver.
Le hasard n’existe pas,
Ne leur a-t-on jamais inculqué cela ?

- « Plus de deux années complètes à vous côtoyer. Quelle évolution avez-vous pu constater ? »

Comment ont été vos débuts.
Est-ce que d’entrée de jeu vous lui avez plu.
La symbiose a-t-elle été voulue.
Ou est-ce plutôt une fluctuation impromptue.

Je sais ce que vous êtes car vous avec accepté de me dévoiler une part de votre intimité.
Et de moi, qu’est-ce que vous savez ?

Un homme de Foi,
Qui permettait de juger ce qu’il ne connait pas.
Quel vilain péché que voilà.
Et dire que c’est une rencontre avec un monstre,
Qui a fait ressortir cet aveu de l’ombre.

Le satyre m’arrache un ersatz de sourire,
Ils ont décidément toujours ces mots à dire.
Draguer et plus si affinité.
Quelle vision de la vie bien aromatisée.

- « Alors pourquoi être venus me voir ? »

Vous qui semblez plutôt bien accepter ses déboires.

- « Quelle harmonie espérez-vous trouver ? »

À moins que ce ne soit lui qui vous ait envoyé ?
Pour, je l’espère, plus qu’un baiser.

- « Vous me voyez honoré, que votre confiance à tous deux sur moi a été portée. »

Un satyre et un révérend,
Parmi mes patients.
J’ai connu plus déplaisant.
Qu’il en soit ainsi fait,
Je ferai comme il vous plait.

- « Nous nous reverrons dans un mois. »

Essayez de ne pas vous entretuer d’ici-là.

- « À moins que ce délai ne vous convienne pas ? »

J’ai des patients hebdomadaires, voire même quotidiens.
Dites-moi donc ce qui vous convient.

- « En fonction du délai imparti, je vous donnerai un exercice à méditer. »

Réussissez ou échouez,
Cela ne saurait m’ébranler.
À voir ce qu’il peut vous apporter.

Dans mon agenda leur nom je viens apposer.
Au dos d’une carte de visite la date je viens ensuite y recopier.

- « Voici mon numéro, au besoin n’hésitez pas à m’appeler. »

Je penche ma tête légèrement de côté.

- « Gardons le privé et le professionnel séparés voulez-vous. »

Je ne veux pas de cela entre nous.

- « Monsieur Skoro, je vous invite à approfondir vos connaissances sur les satyres. »

Vous en aurez des choses à lire.

- « Quant à vous Sheitan, vous devrez l’aider à se souvenir. »

Cela vous aidera à déterminer,
Si vous voulez vraiment fusionner ou uniquement cohabiter.

Prochaine fois on décortiquera cela.