My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
L'excitation manifeste de mon chéri me fait un plaisir inestimable. Si le camp où nous passions généralement tout notre temps était à son goût, il y avais de forte chance pour qu'on y reste lorsque nous reviendrons! L'idée m'enthousiasmais déjà.
J'acquiesce, l'idée était bonne mais à approfondir: En occident, on ne laissait pas les enfants seuls, à aucun moment, dans aucune circonstance. Autant nous étions dehors parce que nous aimions ça, Indira et moi, autant certains de nos camarades n'avait juste pas le choix, et les orphelinats étaient bondés, sans compter sur les shelters raflant les enfants sans familles ou sans argent pour les revendre aux usines textiles...ou aux hommes riches qui les demandaient. L'Iinde pouvait être un pays cruel, autant qu'il pouvait être le plus beau des pays, ce qui complexifiait ma relation avec ma terre natale.
Lorsqu'il me dit que le plat n'est pas trop épicé pour lui, je m'exclame:
"Super! Tiens je te rajoute de la sauce alors! "
Si elle lui plaît, c'est le moment d'en profiter! Je lui ressers une louche du liquide pimenté, et vois son frère glousser dans son assiette. Je me doute bien qu'il garde le contrôle un maximum, mais je veux voir à quel point!
Ma cousine se tourne vers Kyan et après avoir écouté les questions attentivement, elle déclare:
"Il n'y a pas de règle de coucher, vous sortez et rentrez comme vous le voulez. Évitez juste de faire du bruit en rentrant la nuit, mais sinon aucune restriction exigées à part celles d'usages: les chaussures dehors, salutations, et si vous avez un cadeau de bienvenue, ce sera parfait!
Je souris à Preeti avant qu'elle n'arrose la totalité de mon plat avec du feu liquide. Quand Dmitri éclate de rire, j'en fais autant avant de de prendre une fourchetée d'un mélange légume-piment. La douleur est supportable mais traîne en longueur et s'ajoute à la nouvelle vague de la seconde bouchée. Tout en restant d'apparence serein, je sens des perles de sueur venir sur mon front. La tentation de boire de l'eau est grande mais est une terriblement fausse bonne idée.
"Du coup, je suis tenu de suivre Kyan à la trace pendant les deux jours où on sera ensemble ? Ça va me rappeler notre enfance, ça ! Du coup, comment peut-on faire la fête le soir dans Varanasi ? On va faire la fête, n'est-ce pas ?"
Je lève les yeux au ciel
"Qu'est-ce qu'on ferait pas pour l'amour fraternel ?" Je dis comme s'il s'agissait d'un énorme sacrifice.
"Je suppose qu'il faut qu'on vous trouve un endroit digne de ce nom pour le soir de vos retrouvailles, après le mariage... Une idée, Indira ?"
A cette idée, je rougis instantanément et m'étouffe dans le même élan. Dmitri regarde Preeti d'un air entendu :
"Voilà, même résultat, efficacité supérieur. Ceci dit, la question est sérieuse, peut-on en parler ou souhaitez-vous la surprise ?"
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Devant ma saucée du plat de Kyan, un des membres s'arme de chapati et les dépose pour le palais en flammes de mon chéri, qui ne dit rien mais que la couleur trahit. Je fais un clin d'oeil, ils sont habituées aux gorges délicates et ont toujours de quoi calmer les brulures des épices.
Je ris à l'exclamation de Dmitri, et acquiesce:
"A partir de maintenant, tu es son chaperon: tu dois l'empêcher de fricoter, et surtout de venir me voir avant le mariage! Mais si quelqu'un le chaperonne, tu peux aussi avoir tes propres activités!"
La fête? Je meurs de rire intérieurement, mais préfère leur laisser la surprise des rues nocturnes hantées par les des âmes strictement masculines, et répond, innocente:
"Il n'y a pas de fêtes traditionnelles en ce moment, mais il y a de l'animation le soir...enfin je crois!"
Je fronce le nez:
"Kyan, qu'est ce que veux dire ton frère par "un endroit digne de ce nom"?"
Normalement, la tradition me ferais aller dans sa famille, mais la maison familiale devait être un tas de pierres et de cendres, à moins qu'elle ne soit louée avec la ferme... Mais aller dans un endroit extérieur après notre mariage, quelle utilité? Et puis...
"Il serait normal que, en tant que famille de Kyan, nous allions vivre chez toi... mais je comprend que tu ne veuilles pas, nous irons donc dans notre joli chez nous tranquillement !"
"L'empêcher de fricoter, je ne pense pas que ce soit compliqué... Et il y a quelques jours, j'aurais dit que l'empêcher de venir te retrouver aussi mais rien n'est moins sur."
Pour ma part, le feu commence à être moins corrosif dans ma bouche et je commence à pouvoir réfléchir. Je ne suis pas certain d'apprécier l'idée d'être surveillé en permanence avant mon mariage. Si Dmitri s'en charge, ça ira car je sais qu'il me laissera des moments d'intimité et que je pourrai prier sans être jugé. Par contre, s'il me fait faux bond et me laisse en charge à quelqu'un d'autre, cela risque d'être moins agréable.
"Tu n'as qu'à ne pas me lâcher d'une semelle."
"Ça ira, ce n'est pas comme si tu courrai très vite..." Dit-il avant d'éclater de rire.
Je souris poliment à cette remarque et me demande très sérieusement si je ne pourrai pas lui fausser compagnie un soir. Je surprend le regard de Preeti sur moi et me demande si elle me connait suffisamment pour savoir ce que je suis en train de penser.
Un peu gêné encore par la demande de précision, j'essuie ma bouche et explique aussi posément que je peux.
"Normalement, le soir d'un mariage, les époux partagent une chambre nuptiale pour leur première nuit. En général, il s'agit d'une chambre décorée et aménager pour l'occasion. C'est un truc qui se fait en occident et est en général géré par les témoins des mariés..."
Une question me taraude cependant
"Tu ne voudrai pas quand même passer un peu à mon village natal pour... voir mes parents ? Si tu n'y tiens pas, j'irais seul, il n'y a aucun soucis."
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La remarque me fait rougir, et j'espère juste qu'Indira ne comprendra pas ce qu'il veut dire, et qu'elle ne demandera pas non plus. Par chance, le repas la tient concentrée, l'estomac avant les oreilles!
Dmitri rit, mais je me rappelle de l’essoufflement du premier jour, puis la course du jour de pluie de notre première fois... Je replonge dans mes souvenirs avant de rire en aparté: Si son grand frère savait, il se méfierait d'autant plus!
J'écoute attentivement, mais avant que je ne réagisse Indira éclate de rire et s'exclame:
"ça a l'air drôle! En tant que témoin de la mariée, je suis pour! Avec Dmitri, on fera du bon boulot, et puis... tant qu'à ne pas pouvoir suivre la tradition...Autant le faire jusqu'au bout!"
Je reste silencieuse un moment avant de rire à mon tour en prenant la main de Kyan.
"Si mon amour est d'accord, alors soit! "
Je me tourne vers mon chéri, dont la voix légèrement inquiète m'interpelle, avant de me lover contre lui:
"Je l'ai dis, nous irons en Serbie ensemble chéri! Je ne raterais ça pour rien au monde! Notre retour ne sera retardé que de quelques jours!"
La réaction d'Indira me fait baisser les yeux un instant. Elle souhaitait nous préparer une chambre pour ... ça ? Se rend-t-elle compte qu'il s'agit d'une nuit destinée uniquement pour l'étreinte charnelle et que les divers accessoires disponibles seront exclusivement à cet usage ? Amusant qu'Indira n'en ressente pas la gêne.
Preeti me regarde et me demande mon avis. Si j'adore toujours tout contrôler, je n'aime pas être le décisionnaire de ça. J'aurais préféré ne pas avoir le dernier mot. Je peux comprendre qu'en Inde, cette tradition n'ait pas été envisagée car les époux faisaient connaissance après le mariage et qu'imposer une nuit intime sans personne pour juger ni déranger, une nuit avec sa désormais femme pour être entièrement dédiée à la passion ...
"Je suis d'accord !"
Mon empressement fait à nouveau rire Dmiri sous cape. Il me jette ce regard d'incrédulité mêlé à de la compréhension, un regard que je ne connaissais pas avant aujourd'hui. Heureusement, l'histoire de la Serbie fait son entrée et Dmitri nous regarde l'un et l'autre, un éclat brillant dans le regard, les sourcils légèrement froncés, avant de sourire franchement, un sourire presque soulagé.
"Je pourrai venir ? J'y tiens particulièrement. En plus, je sais exactement où c'est !"
Dmitri insiste son regard sur moi et fini par me demander :
"On est cool, Kyan, n'est ce pas ?"
J'acquiesce en précisant cependant :
"Tu aurais pu trouver une autre manière de le dire, ou de le demander ..."
Mon frère hausse les épaules et me met au défis
"Et comment veux-tu amener un truc aussi délicat ? Toi qui est si diplomate, tu aurais fais comment ?"
Je réfléchis à toute vitesse. Pour une question aussi délicate, il était dur de trouver une bonne formulation. Malheureusement pour lui, des questions délicates, je devais faire avec tous les jours et, calmement, je réponds :
"Tout simplement, dès que tu as eu des doutes, tu aurais du nous demander en face 'Mais attendez, vous vous mariez qu'après un mois ? C'est très rapide. Vous ne craignez pas qu'on puisse penser de votre mariage qu'il puisse être arrangé ?'. A ce moment, avec notre réaction, tu aurais pu voir que n'était pas le but."
Dmitri me regarde et hoche la tête impressionné. Détourner la question sur quelqu'un d'imaginaire est toujours un excellent moyen d'obtenir des informations à grands coups d'explications et de dédouanement. Dans ce cas précis, plus le couple se confond en excuse et en arguments, plus il en devient suspect. Bien vite mon attention n'est plus focalisée sur moi et je peux me concentrer à nouveau sur ma promise.
J'embrasse Preeti dans le cou. Savoir que le tout premier pays dans lequel nous iront après l'Inde, en tant que jeune mariés, sera la Serbie, me transporte de joie. Le fait que Dmitri nous accompagne ne fait qu'accentuer ce sentiment de réunion qui me tient à cœur et que j'ai toujours repoussé avec la plus grande mauvaise foi.
Je fini mon assiette facilement et fait totalement fi du feu qui embrase ma bouche. Nous payons et sortons finalement du restaurant à l'air qui semble être moins étouffant. Le piment rendrait-il le soleil plus supportable en comparaison ?
Toujours collé à Preeti en pleine rue et ne remarquant même pas les regards, je demande avec un sourire :
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L'embarras de mon fiancé me fait doucement rire, et je lui chuchote à l'oreille:
"Ne t'en fais pas, je suis sûre qu'elle ne se doute pas de ce que c'est! ça nous donneras l'occasion d'en rire, quand ton frère lui demandera s'il font une pyramide ou plutôt un lustre en préservatifs, et qu'il verra le visage stupéfait de ma cousine!"
Quand Dmitri tente de se greffer à notre voyage en Serbie, je fronce le nez, avant de comprendre son envie: après tout, la destination n'était pas réservée uniquement comme un voyage de noce, et si je "rencontrais" leur parents, il semblait naturel que Dmitri soit avec nous. Je hoche donc la tête inconsciemment, attendant de savoir ce qu'en pense Kyan.
Lorsque les garçons discute de l'incident de tout à l'heure, je rentre la tête dans les épaules, sentant les larmes revenir: ils se disputent encore à cause de moi...
Mais les explications de Kyan apaise le tout, et je comprend que cette conversation est bel et bien terminée. Mes larmes sèchent avant d'avoir coulé, et je me pelotonne contre mon amour dont l'attention revient à moi.
Le repas terminé, Dmitri demande le prix, et Indira répond:
"C'est un prix libre: tout ce que nous donnerons serviront à l'école, aux activités et à la nourriture que propose l'association. Les enfants auront ainsi du matériel, un local... Alors donne ce que tu veux!"
Pour la première fois, Je sors une liasse de billets d'autant plus imposante qu'elle est en roupies. La dernière fois, j'avais donné un peu, évidemment, mais je ne gagnais pas aussi bien ma vie. En Occident, l'argent coulait plus facilement que le Gange en contrebas, et je profitais de bien gagner ma vie pour en faire profiter les gens que j'appréciais...Et ceux dans le besoin.
Nous partons après un bon moment, et me dis que nous ferons la prochaine activité le lendemain. D'ailleurs, Kyan me pose la question, et je lui fais un sourire mystérieux:
Je hausse un sourcil. Preeti est toujours aussi étonnante quand il s'agit de rester naturelle quand on parle de sujets aussi délicats, comme si elle n'avait aucun tabou avec notre vie intime. Je me rappelle encore le sourire qu'elle a fait à mon frère quand il nous a surpris dans l'avion. En fait, c'est elle qui devrait lui parler à propos de nos rapports intimes quand les questions fuseront... Parce qu'elles fuseront dès que nous serons seuls.
La perspective de voir Indira gênée m'enchante cependant, même si j'ai du mal à me l'avouer.
"Ne t'inquiète pas, je ne pense pas que l'histoire des préservatifs soit la plus choquante, connaissant l'animal."
Moi et mon frère échangeons un regard entendu et il me gratifie d'un clin d’œil. Preeti m'a réconcilié avec mon démon, mes pêchés, mes interdits, mes blocages, et contribue même à nous rapprocher mon frère et moi. Il y a-t-il quelque chose qu'elle ne puisse pas faire ? Je la regarde tendrement.
A la suite des deux femmes, Dmitri et moi rajoutons une généreuse somme au bout du don. Si cela peut contribuer à faire une petite différence, cela serait toujours bienvenue.
Une fois dehors, notre prochaine activité n'est prévue que pour le lendemain. Je demande alors à Indira et à Preeti :
"Est-ce possible de voir quelques bijouteries cette après-midi ? J'ai manifestement besoin d'une Minji, d'une Metti..."
Et je chuchotte à l'oreille de Preeti
"... Et de quelque chose pour ta sœur de cœur, bien sur."
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Devant la réponse de Kyan, je reste pensive: Qu'est ce qui se trame dans le cerveau de Dmitri, que Kyan sait à priori et que je n'imagine pas? Je fronce le nez, à soudain peur de comprendre avant de me repencher à son oreille:
"Il ne va pas mettre des... objets sexuels pour nous? Là, c'est sûr, elle pourra même plus nous regarder dans les yeux q'il laisse ça à disposition!"
L'idée est amusante, autant que bizarre: Que son ainé soit si intéressé par notre sexualité n'est pas la même chose que l'y contribuer, même en ne voyant rien!
Je n'ai pas le temps de rajouter quoi que ce soit qu'Indira souris et s'exclame:
"ça commence à faire des cachotteries, même avant le mariage? Si Ama et Apa savaient cela..."
Je rougis instantanément. Le fait de corréler cette discussion avec mes parents...
"Tu es gentille Indi', mais ne mèle pas les parents à ça où la crise cardiaque n'est pas loin!"
Je sais qu'elle dit ça en rigolant, et d'ailleurs nous nous mettons à rire quelques instant plus tard, les imaginant devant la chambre de noces, estomaqués très certainement.
Des bijoux? Les indiens en étaient friands, alors ça ne serait pas bien difficile!
"Oh, il doit bien y avoir quelques bijouteries dans le coin, surtout dans le centre ville. Baladons nous, tu trouveras surement ce que tu cherches Sinon...je connais une boutique sur les ghats, ça te plaira surement!"
Je recule, surprise, puis murmure en réponse:
"Qu'est ce que tu vas lui offrir?"
certes, les cadeaux pour la famille étaient monnaie courante, mais faire créer un bijou n'était pas forcément un geste anodin... Mais je fais confiance, et nous nous dirigeons donc vers Assi ghat.
Le feu me monte aux joues alors qu'elle concrétise sa crainte. Je connais Dmitri et sociable comme il est, je l'ai déjà vu organiser ce genre de chose, voire essayer de m'emprunter une soutane pour ménager son effet. Malheureusement pour moi, je sais exactement de quoi il est capable.
"Des objets, des livres traitant du sujet, de la boisson, des oreillers, des couvertures, de l'huile de massage, des bougies, des..."
Vais-je oser ? Stupide serment de vérité ...
"...Liens ..."
Heureusement, Indira m'arrête dans ma liste avant que d'autres souvenirs ne me viennent.
Par la suite, les deux femmes se mettent à rire ensemble sur l'idée que les parents sachent exactement où on en est dans notre relation. Je suis ravi de faire les achats de bijoux dès maintenant, commencer à me familiariser avec la culture Indienne passe beaucoup par les traditions et les bijoux, moi qui n'en ai qu'un seul sur moi, cela va me changer.
"Tu n'as pas de frère à qui je peux offrir de bague en or, du coup, je pensais quand même lui offrir quelque chose qui lui plaise, par symbolisme. Mais je pense que Dmitri va vouloir s'en charger de toutes façon."
A nouveau, comme un manque, je passe mon bras autour de la taille de ma promise et pose délicatement mes lèvres dans son cou. Je remarque le regard envieux d'une femme à cet instant.
"... Mais j'espère surtout trouver une bague qui te plaise. D'ailleurs, tu n'en porteras qu'à l'orteil ou aussi au doigt ?"
Je prend sa main dans la mienne et ne peux m'empêcher d'ajouter, en regardant nos doigts s'entre-croiser :
"Ça va être très étrange de voir une alliance à mon doigt..."
Nous arrivons dans un endroit beaucoup moins calme, où d'innombrables passant se croisent sans même se regarder. Je blottis ma femme contre moi, redoutant déjà la foule. Je suis Preeti nerveusement qui m'amène jusqu'à une boutique et nous entrons dans le bâtiment où l'air frais est bienvenu sur ma peau.
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Je rougis de plus en plus au fur et à mesure qu'il énonce les possibilités de jeux que Dmitri nous réserve, et je sens le désir monter alors que le lieu n'est pas le plus favorable à ce genre de jeu. Par curiosité, j'utilise pour la première fois ce que m'as conseillée Durga: Je me concentre sur mon sentiment, et caresse lentement la nuque de Kyan. Ses cheveux à cet endroit s'hérisse, et j'enlève ce contact, intriguée mais satisfaite d'avoir (peut être) pu passer ce désir à mon fiancée.
Cependant, j'ai bien fait d'arrêter maintenant, si rapidement: le fourmillement désagréable du stress montre de mes doigts au début de l'épaule, et j'encaisse le choc de la fatigue décuplée. ça aussi, elle m'avait prévenue...
Heureusement, Indira fait diversion, et je me concentre sur notre discussion, essayant de faire passer la sensation dans mon bras, me rassurant en touchant inconsciemment ma poitrine, et surtout le petit médicament que je cache dans mon sari à cet endroit là. Si ça se passe mal, les inhibiteurs du psy feront le travail, comme ils l'ont fait lors de ma première discussion avec Durga.
A l'allusion de la bague offerte au frère, je me presse sur Kyan, oubliant le sentiment que je lui ai insufflé tantôt, et l'embrasse au coin des lèvres:
"Je suis sûre qu'elle sera un excellent témoin de mariage, même si elle n'est pas mon frère ainé! Je suis heureuse que tu y ais pensé!"
Je me sens un peu honteuse de m'être inquiétée une seconde avant: il pensais à notre mariage innocemment! Je me presse d'autant plus contre lui, ignorant quelques regards foudroyants.
Son bras passe derrière moi, et je souris de ce contact familier, intime, et qui n'appartient qu'à nous en cet instant, l'Inde n'étant pas habituée aux marques d'affection. Ses lèvres contre mon artère battante m'insuffle à nouveau une envie pressante, et je murmure:
"Kyan...si tu me fais ça ici, ça va être compliqué de se marier en bonne moeurs avec ce que je vais te faire..."
cette audace me surprend presque, mais après tout, c'est réel: ici, il n'y a pas de chalets ou se cacher, chaque ruelle étant bondées, même les plus petites.
"Je peux en porter une de chaque... Après tout, je serais mariée à un européen, il faut bien distiller ta culture dans la mienne!"
Nos mains se lient, et je reste rêveuse en regardant nos doigts entrelacés...
"J'ai hâte que ce soit le cas. Tant qu'à faire, je t'en trouverais une là bas!"
Je n'allais quand même pas lui gâcher la surprise et lui dire que la sienne était déjà prête, bien caché dans un repli de mes bagages!
La foule se fait plus dense, et nous nous rapprochons pour ne pas nous perdre de vue. Indira d'un coté, Kyan et son frère de l'autre, nous avançons tantôt en ligne, tantôt en carré, et finissons par arriver devant la petite boutique qui ne paye pas de mine.
Un soupir incontrôlé s'échappe de mes lèvres quand elle pose sa main contre ma peau. Cette sensation était totalement nouvelle, comme si j'avais besoin d'une nouvelle raison de désirer cette femme ici et maintenant. Une image très précise me vient en tête alors que j'ai justement besoin de penser à autre chose. Dans le froid, les vapeurs de nos respirations rapides s'entremêlant, mon manteau autour de son corps qui n'appartient qu'à moi, sa bouche contre la mienne qui retient des gémissements, ma main sur le bois, laissant une marque avec mes ongles ... Et entre nous, rien.
Alors que je retrouve la réalité, ma respiration est nettement plus saccadée mais ce n'est rien en comparaison avec les battements de mon cœur. Qu'est ce qui vient de se passer ? Que m'a-t-elle fait ? Pernicieusement, sans même passer par ma conscience, un fourmillement étrange se met alors à chauffer mes doigts. Sans savoir ce qui m'arrive, je les frotte dans ma paume avant de replacer ma main dans celle de Preeti, avant d'enfin comprendre. Le contact est fait, c'est trop tard à présent.
"On peut se laver les mains par ici ?"
Combien de temps cela prenait pour agir ? Et cela durerait combien de temps ? Sa voix, sa peau, son odeur, tout m'attire à présent. Ignorant totalement combien c'est dangereux de faire ça, mes yeux se mettent à détailler son visage comme je me suis toujours interdit de le faire en public. Ses yeux sombres à la lumière étrange me sondent à leur tour. Sa bouche aux lèvres si désirables s'entrouvre légèrement, sa poitrine se soulève et s'abaisse en un mouvement presque hypnotisant. Loin d'avoir envie de retrouver mon calme, je laisse les autres partir devant et m'approche très lentement de ma fiancée. Sans passer par ses lèvres, j'embrasse à nouveau son cou plusieurs fois en remontant à son oreille pour y glisser un judicieux et provoquant :
"Tu n'oserai pas."
Sans même m'en rendre compte, nous sommes arrivés près de la boutique et nos deux comparses y entre sans faire spécialement attention à nous. Seul l'air frais viens nous souhaiter la bienvenue et nous appelle. Mes yeux restent vissés dans ceux de Preeti.
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le soupir est instantané, et je souris sous cape: ça marche, Durga avait raison! J'en profite pour lui laisser un remerciement: son premier conseil est un succès!
J'ai envie de recommencer, mais j'ai peur des représailles: avoir les poumons pris en tenaille, ce n'est pas ce que je préfère!
Ses yeux se perdent dans le néant mais je ne sais pas ce qu'il pense, bien que j'en meure d'envie. Je passe juste distraitement mes doigts dans ses cheveux, rebouclant une mèche ou juste glissant mes mains. Ce contact est si agréable...
La respiration est plus rapide, et je souris franchement à mon chéri, le taquinant:
"ça va? tu à l'air...ailleurs!"
Il prend ma main, et mon entre cuisse se crispe. Je lève les yeux, stupéfaite: est-ce qu'il me copie? Sheitan lui donnerai ce pouvoir aussi? Je n'ai pas le temps de penser plus, et me mord les lèvres pour ne pas gémir. La sensation, désastreusement puissante, me donne chaud, beaucoup trop chaud. Je me pose contre un mur de la rue, et quand Indira se retourne, la mine interogatrice, je m'explame, peut être un peu trop vite:
"C'est rien! juste le voyage qui m'a trop fatiguée! C'est pas le première fois que je le fais mais... Je dois vieillir! Partez devant, on vous rejoindra!"
Bon, je ment peut être sur ce coup là, parce que si le feu qui se consume dans mes reins ne s’arrête pas, je ne suis pas sûre de pouvoir me balader innocemment toute la fin d'après midi!
Mon amour s'approche, et je me méfie: il l'a fait une fois, mais je ne sais pas s'il a des conséquences à son pouvoir, et je ne veux pas gémir en public, surtout dans une ville où ma famille habite! Mais son contact n'a pas besoin de pouvoir, et la bouche qui s'empare de mon cou sans se soucier des regards me fait fermer les yeux, luttant contre mon corps en pleins chamboulement, jusqu'à ce qu'il murmure sa provocation.
Je jubile et me méfie: le fourmillement est à mon bras, il ne faut pas qu'il monte plus! Mais le jeu est bougrement addictif, et je me risque à glisser discrètement ma main entre sa chemise et la ceinture, et touche rapidement l'aine du bout de l'index, jouant de mon pouvoir un instant.
Je lui fait un sourire charmeur, puis articule:
"Chéri, je ne vois pas ce que tu veux dire!"
Le fourmillement est plus fort, et monte jusqu'aux clavicule. Là, il est temps d'arrêter! J'hésite encore un moment puis me retiens. Je sais que je peux l'utiliser avec parcimonie, et si j'en abuse le moment ne serais pas si sexy!
Je réfléchis, mais pas trop longtemps, puis me colle à lui, avant de susurrer:
"Je crois que tu sais faire quelque chose d'autre que de me torturer. Tu me portes, je te montre le chemin, ça te va?"
J'ai l'impression de n'entendre que ma respiration sourde, mon coeur cogner fort dans ma poitrine et... sa voix. Autour de nous, tout a disparu. Je sens mes yeux s'assombrir de désir intense et pur. Quand sa main se pose sur moi et que je sens son doigt tout contre ma peau, il m'en faut que de très peu de ne pas debarasser Preeti de ses vêtements tout de suite et la prendre contre ce mur. J'entends sa provocation et cela me fait sourire lascivement, je suis déjà au bord de perdre tout contrôle.
Encore une image s'insinue dans mon esprit. Une image si nette qu'elle en devient cruelle. Ma Déesse, sous moi, une jambe repliée et moi la dominant de toute ma fougue. Elle veut me rendre totalement fou, c'est certain.
Je vois Preeti qui s affaibli et je la soutien comme je peux. Elle donne une explication vague à sa cousine pour les faire partir de notre champs de vision.
"Tu sais que j'ai du mal à contrôler mon pouvoir quand tu fais ça ? S'il te plaît, arrête avant que je ne te fasse l'amour ici et tout de suite, encore et encore."
Ma voix est on ne peut plus sérieuse. Quand elle me demande de l'emmener, je m'exécute et la soulève dans mes bras.
- Dieu te regarde ! -
Quoi ? Pourquoi ? Maintenant ? Je suis immédiatement arrêté dans mon élan.
- Navré, Kyan mais je dois te ramener à la réalité. Je ne sais pas bien comment ça se passe en Inde mais en Occident, courir avec une femme dans les bras avec une jolie trique est très mal vu. Et si tu cours trop vite pour être vu, avec la chaleur et la fatigue, tu vas t'effondrer dans la rue. -
Effectivement, sa remarque est pertinente...
- Depuis quand tu es aussi sage ? -
- Depuis que tu ne l'es plus. Après, j'dis ça, c'pour vous mais je doute que j'apprécies l'amour physique qu'ils donnent en prison. -
Cette remarque me fait l'effet d'une douche glacée. Toujours dans mes bras, j'embrasse langoureusement Preeti pour profiter de mes derniers instants d'euphorie avant de la porter dans le magasin et lui murmurer de manière aussi provocante que la sienne.
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Notre cycle de stimulation nous affaiblit autant qu'il nous remplis de désir, et les mots que me chuchote Kyan me font glousser contre son cou et je dépose quelques baisers contre sa clavicule en répondant:
"Mais j'adorerais que tu le fasse... Avec moins de gens cependant, je tiens à notre intimité de futurs mariés! Et puis, je suis sûre qu'on regarderais trop ta peau parfaite, cela m’ennuierait. J'aime avoir le monopole de tes charmes!"
Ni une ni deux, Kyan me prend dans ses bras, et un cri de stupeur se fait entendre derrière nous. Je ris aux éclats, me moquant royalement de la surprise ou du désappointement, et enfouis mes lèvres entre sa nuque et son oreilles, embrassant la ligne que forment les cheveux à cet endroit.
Mais son corps se fige étrangement, et lorsque je le regarde dans les yeux, je remarque son air absent. Je m'inquiète immédiatement, et demande:
"Kyan? Est ce que ça va?"
Est-ce que j'ai fais quelque chose de mal?
Mais son baiser me assène que non, et je le regarde avec perplexité avant qu'il ne nous déplace dans le magasin, et je fais semblant de bouder dans ses bras comme une enfant, réellement frustrée mais plus curieuse de savoir comment on en est arrivé à un tel revirement de situation...
Je souris à ma phrase réutilisée, et murmure, les yeux faussement attristés:
"Alors comme ça, tu m'attises mais me laisse sur ma faim? Je suis cruellement déçue, Kyan chéri!"
Quand je remarque la mine déconfite de Preeti, cela m'attriste pour elle. Certes, elle n'avait pas un Satyre dans la tête qui l'obligeait à consommer de la chair sous peine de devenir totalement incontrôlable, cependant, elle reste une femme avec des désirs et des envies que je venais de bafouer. Je murmure contre son oreille
"Sheitan me défend d'utiliser ses pouvoirs... Et il a d'excellents arguments. Je suis désolé, on trouvera un autre moment."
Je goûte à nouveaux aux lèvres de mon amour, tendrement, lentement, je savoure ce contact. C'est un raclement de gorge qui me fait reprendre pied avec la réalité. Je ne sais pas s'il vient de Dmitri ou d'Indira, mais les deux nous regardent presque incrédule. Je dépose alors Preeti au sol délicatement.
"Pardon, elle a fait un genre d'insolation..."
Mes yeux se portent alors sur la boutique. Devant moi s'étale des centaines d'articles de métal et de cuir qui s'entrecroisent et semblent avoir été entreposés de manière totalement chaotique. Je salue la propriétaire des lieux en m'inclinant avec un Namasté approximatif. Fort heureusement, il semble qu'elle parle anglais.
"Bonjour, j'aurai besoin de bagues pour un mariage. Une pour moi, et deux pour ma Dame, une pour le pied, une pour le doigt."
La femme hoche la tête et nous interroge sur os préférences. Je me désigne avec Preeti et je demande tout bas à la vendeuse :
"Faites-vous les gravures ?"
La femme penche la tête sur le côté.
"Oui, je pense que ça doit être possible, que voulez-vous graver ?"
"Choisissons, je vous dirai après. Ma chérie, qu'est ce qui te ferai plaisir ?"
Comme je l'imaginais, Dmitri a emmené Indira pour qu'elle choisisse quelque chose pour elle, symboliquement pour notre mariage. Cela nous laisse seuls avec la magie de l'endroit où tous les bijoux reflètent la lumière de manière harmonieuse comme autant d'étoiles.
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Les mots de Kyan me font regretter ma fausse vexation: On avait joué tous les deux, et tôt ou tard ça finirais mal, si on utilisait nos pouvoirs respectifs. J'ajoute doucement:
"Tu n'est pas obligé d'utiliser ses facultés pour me faire de l'effet...Mais soit!"
L'occasion se représenterais peut être avant notre séparation provisoire... Peut être?
Les regards insistants de notre famille respective nous ramène à la réalité, et l'excuse que mon chéri trouve est particulièrement bien trouvé et pourrait marcher dans la réalité...Si je n'étais pas habituée au soleil du pays. Cependant, depuis le temps que je ne l'ai pas senti sur ma peau ... ça pourrait être cohérent, et d'ailleurs les yeux de Dmitri et Indira nous quittent pour l'argent et l'or qui nous entoure.
Kyan me dépose, à regret, et nous nous concentrons sur la marchandise. Je m'intéresse aux pierres sur les alliances, lorsque Kyan prononce mon nom, faisant relever mon regard sur la vendeuse et mon fiancé. Je me place près de mon amour, lui glissant:
"Propose moi des modèles qui te plaise, je te dirais celle que je préfère!"
"Je t'assure que je n'ai pas fait exprès, ses pouvoirs viennent instinctivement. C'est quand tu as utilisé le tien... ça a fait comme un genre de retour de flamme..."
Je regarde ma dulcinée, entre admiration, dévotion et désir, je murmure contre son oreille
"D'ailleurs, il est vraiment très intéressant... Je suis d'accord pour être un cobaye si tu as besoin de t'entraîner. En tout cas, nos pouvoirs s'aiment bien, on dirait. Cela promet pour la nuit de noce et me rend vraiment très très curieux."
Ma dernière phrase est sortie dans un soupir de pure envie. A présent, je me demande si je ne suis pas devenu plus obsédé par Preeti que ne le serait Sheitan par Durga. J'essaye de me convaincre que c'est impossible mais être plus érotomane que moi avec cette femme signifierait la priver de toute liberté et de l'attacher à mon lit pour l'éternité... POURQUOI JE PENSE A CA MAINTENANT ?
Je soupire devant la bêtise de ma convoitise et me recentre sur des problèmes plus matériels. Ce genre de pensée n'est que due au contrecoup de mon pouvoir, rien de plus, rien de plus, rien de plus ?
"Pour toi, le rubis est la pierre parfaite à mon sens. Elle symbolise la passion, la charité, l'amour divin..."
Bien entendu, je ne m'y connais absolument rien en bijoux, mais pour une raison obscure, je ne la voyais avec aucune autre pierre précieuse. L'avantage est que cette pierre se marie avec toutes les teintes de métaux avec laquelle on l'associe. Après une légère prospection qui m'aide à penser enfin à autre chose, je trouve quelque chose à mon goût. Deux filaments d'or de différentes teintes entrecroisées enserrent chacun un rubis faisant indéniablement penser à deux serpents enlacés.
"Excusez-moi, je pourrai voir celle-ci, s'il vous plait ?"
Quand l'anneau est déposé sur le verre devant moi, je regarde Preeti.
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Nos pouvoirs s'aimantaient d'une certaine façon? Intéressant... et dangereux. En tout cas pour moi. Je lui glisse à l'oreille:
"D'ailleurs, lorsque tu l'utilises...ça a des...inconvénients? Physiquement je veux dire... Enfin, évidemment ça t'impacte, mais quelque chose de moins agréable que cette sensation, tu vois ce que je veux dire?"
Je bafouille, je suis pas claire, ça me donne envie d'insulter mon cerveau en hindi.
Un cobaye? Je ris doucement puis ajoute:
"Avant de trop l'utiliser, il faudrait que je le contrôle mieux que ça, mais j'avoue que si j'avais plus de temps d'autonomie pour son utilisation... Je m'en servirai avec plaisir!"
Un rubis? Je lance des yeux écarquillés. Kyan a l'air concentré sur son affaire, et mon cerveau reste un temps sur le nom de la pierre précieuse. Pouvait-il se permettre avec son travail de me payer une telle merveille? Et surtout, Est ce que je mérite ce bijou?
Finalement, son regard se porte sur un petit anneau, et il le demande pour le voir de plus près.
Dès que le bijou est sorti, je l'adopte immédiatement: le travail est simple mais net, bien orchestré et forme un résultat harmonieux qui me ravis. J'ai d'ores et déjà envie de la porter, et Kyan, comme entendant mes idées me demande ce que j'en pense. Je répond humblement:
Des inconvénients ? A part le fait qu'il ait sa volonté propre ? Sheitan l'avait effectivement mentionné, et à présent que j'y pense, cela explique beaucoup de choses sur mes pensées du moment.
"... Oui, il me fatigue un peu, mais surtout, il me rend aussi dépendant que toi à mesure que le l'utilise. En d'autre terme, rien de plus par rapport à d'habitude. Donc non !"
Pour la supervitesse, j'avais du essayer encore et encore pour trouver mon point de rupture et faire avec. Petit à petit, Sheitan m'avait dit comment me prévenir de cette sensation de nausée. Et à présent que j'y pensais, effectivement, son utilisation tout à l'heure n'aurait pas été une bonne idée du tout.
"Il te faudra t'entraîner petit à petit. Quels sont les contrecoups pour toi ?"
Mon regard attentif scrute chaque réaction du visage de Preeti. Quand je vois sa main se fermer dans un geste incontrôlé, je souris. J'ai vu juste, visiblement et cela me ravi au plus haut point. Pourtant, la belle semble hésiter et n'a pas l'impatience ni la petite folie que j’espérai. Me serais-je trompé ?
"Tu veux qu'on en cherche une autre ? Je t'avoue que c'est celle-ci qui m'a tapé dans l’œil."
La vendeuse nous sourit et nous explique la symbolique de l'anneau, du mariage heureux entre les croisillons des deux métaux différent. Même si je ne comprend pas tout, j'aime beaucoup son histoire. Pour ma part, je dirais que cela ressemble presque une représentation métallique de nos deux épidermes distinct, l'un doré, l'autre blanc, et où nos deux cœurs se seraient retrouvés.
Je demande s'il y a le même pour le pied et le sourire de la vendeuse s'élargit avant de sortir non pas une réplique, mais une véritable extension. Les croisillons sur celui-là sont plus serrés et il y a un troisième rubis, plus petit, qui semble réunir les deux autres. Les deux bijoux sont vraiment assortit. Pour ma part, je suis sous le charme.
"Pour de vrai maintenant, qu'est-ce que tu en penses ? Après, ce sera à toi de choisir pour moi."
Je regarde un peu inquiet tous les anneaux et ils me semblent tous atrocement épais et inutilement ornés. Je me rassure en me disant que si Preeti me connais, elle se tournera nécessairement vers la simplicité.
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Dépendant?
"Tu te sens dépendant...de moi? Sexuellement ou sentimentalement parlant?"
Est ce que cette nouvelle m’atteignait parce que je n'imaginais pas que ça puisse être le cas, où parce que je l'ignorais simplement?
La discussion se tourne sur moi, et je prend un temps pour y réfléchir: autant Sheitan avait pu voir une crise, autant Kyan jamais. Ma vie normale était peu stressante, et avec lui dans mon entourage, j'étais sereine, et les crises n'arrivaient jamais lorsqu'il était là... Mais lui cacher serait une mauvaise chose, et la bonne foi serait toujours récompensées par le Karma...
"Et bien, je n'ai jamais utilisé mon pouvoir à ce point, mais je connais assez bien le sentiment pour le reconnaître: avant d'être avec toi, et lorsque tu as été absent de ma vie, j'ai eu des crises d'angoisses en séries, plus ou moins rapprochées... Après je ne sais plus distinguer ce que j'ai avec Durga, et ce que j'ai eu sans: j'ai des tocs compulsifs et un stress post-traumatique, mais je ne sais pas si c'est lié...vu que c'est arrivé après la disparition de Nisha... Je ne sais pas. "
J'en ai certainement trop dit, mais tant qu'à enlever un sparadrap, autant tirer dessus jusqu'au bout
La question de mon fiancé me fait m'exclamer:
"Non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire! Je l'aime vraiment, elle est parfaite chéri, elle est vraiment parfaite!"
Plus la vendeuse m'en parle, plus je suis ravie de ce choix, et je prend inconsciemment le bras de Kyan, attentive. Et lorsque la marchande nous sort l'assortiment complet, je pose mon regard sur mon amour, mourant d'envie de dire oui à tout!
Finalement, c'est à mon tour de choisir pour lui, et je me concentre sur les bijoux, détaille les moindres aspects, fouille un dans les recoins, et finis par dénicher un petit trésor qui s'allie parfaitement avec la mienne: un anneau simple formé par une tresse de trois ors de couleur différentes. Je la montre du doit, et lorsque la vendeuse nous la présente, je me tourne vers Kyan à mon tour:
La question me surprend. Ne lui aurais-je jamais avoué ce sentiment aussi profond qu'évident ? Je prend les mains de ma Déesse avant de plonger mes yeux dans les siens.
"Les deux, mon amour. Ne me dis pas que tu en doutais... Si tu disparais, je suis condamné, pour toujours et à jamais. Je te l'ai dit, tu as un pouvoir sur moi que tu ne sembles pas imaginer.... Et pour ce qui est de l'autre dépendance, disons que te donner du plaisir est une obsession lancinante que j'aurai jusqu'à la fin de mes jours tant est si bien que quand on est pas en pleine étreinte, je passe mon temps à me répéter à quel point cela me manque. Tu penses que c'est normal ou que ça va passer un jour ?"
Oui, ce n'est pas très glorieux de ma part d'avouer ça, d'autant que ça me gêne vraiment ces derniers temps pour mon travail, mais au moins, c'est honnête. Mieux vaut que Preeti sache que je lui appartient désormais cœur, corps et âme.
J'écoute avec attention alors qu'elle me parle de ses crises. Le fait qu'elle n'en ai jamais fait en ma présence me donne un sentiment mitigé : d'un côté, je suis ravi si je peux faire en sorte qu'elles ne se manifestent pas, mais d'un autre, j'aurai aimé en être témoin pour savoir parfaitement comment aider Preeti à les gérer. Je me reprend en me disant que tôt ou tard, j'en verrai une et il sera bien temps de se poser la question.
"Peut-être que tu es comme moi, et que tout est lié d'une certaine manière. Moi j'étais persuadé d'avoir des séquelles neurologiques et il s'est avéré que c'était Sheitan."
Sa déclaration soulève un point qui me fait hausser un sourcil du même coup. Je demande à Preeti avec un petit sourire en coin.
"... Si je te soulage de tes crises ... Cela signifie que toi aussi, tu es dépendante de moi... Si tu me dis que c'est pareil sexuellement parlant..."
... Et s'il te plaît, argumente ! Dis moi que je t'ai fait oublié tout tes amants précédents ! Seigneur, je deviens officiellement pire que Sheitan. Peut-être que je suis devenu le Satyre, et lui le prêtre ...
Je ne sais pas ce que je ferai à part être l'homme le plus heureux du monde, et de loin. Je déplore sincèrement la présence de la vendeuse et le fait que mon frère et sa compagne puissent revenir. Je sens ma respiration s’accélérer malgré moi, je suis en manque, c'est certain et l'idée que ce n'est pas prêt de s'arranger me fait me sentir encore plus en péril.
La femme me regarde avec un air interrogateur et j'acquiesce pour qu'elle nous emballe les deux bagues. Le plus dur est fait à présent. Quand vient le tour de Preeti de choisir une alliance pour moi, je doute sincèrement de sa potentielle trouvaille. C'est alors qu'au détour d'une vitrine, elle en montre une, une simplement parfaite. Je souris jusqu'aux deux oreilles. Comment est-ce possible que je puisse être emballé à ce point par un simple bijou ?
Les trois ors s'entremêlant dans une tresse me fait presque penser aux cheveux de Preeti quand elle les coiffe ainsi. Je la prend entre mon pouce et mon index pour la faire tourner et en apprécier toutes les nuances de lumières.
"Tu m'as tellement bien cerné... Je suis épaté !" Je me tourne vers la vendeuse "Elle est parfaite, nous allons les prendre toutes les trois. Je vous remercie sincèrement" je dis en m'inclinant.
A ma Déesse, j'ajoute avec un sourire :
"On a fait ça rapidement finalement. Ça te dirait qu'on ..."
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Mes mains se brouillent dans les cheveux sombres tandis que je regarde mon chéri d'un regard tendre:
"Tu sais que tu es condamné à être mon amour pour cette vie à venir, la vie suivant et les sept qui suivent? Tu crois que tu arriveras à me supporter? Parce que je crois que je n'arriverais pas à faire ma vie sans toi désormais..."
Quand à cette "dépendance"... Je chuchote:
"Tu te sens si dépendant de moi physiquement parlant? Enfin je veux dire, je me sens jamais aussi bien que quand je suis près de toi, mais je ne ressent pas le besoin vital d'avoir des relations sexuelles au point que ça me manque avant et après acte... Je ne sais pas si c'est normal, mais ça a le mérite de nous faire poser la question..."
Je réfléchis un temps: Durga est-elle la cause de tout mes soucis depuis l'incendie? Ou bien les crises qu'elle m'inflige se sont-elles imbriquées dans celles qui existait de mon passif obscur? Depuis quand m'habite-t-elle d'ailleurs? Je souffle:
"Je ne sais honnêtement pas démêler ce qui vient de Durga et ce qui vient de l'incident... Tout est imbriqué, et même si mes crises se sont multipliées ces derniers temps sauf quand je te fréquente ... Je ne veux pas l'inculper de toutes, parce que ce n'est probablement pas le cas."
Je souris en réponse en murmure, taquine:
"En effet, je suis totalement dépendante de toi, et si je le pouvant en cette instant, j'aimerais te faire..."
Je fais mine de réfléchir, puis laisse juste ma phrase en suspens lorsque la vendeuse vante certaines pierres serties de certains métaux précieux, laissant l'homme totalement sur sa faim, comme moi quelques minutes avant.
Le sourire soulagé de Kyan devant mon choix me fais mourir de rire, et je fais un air faussement outré:
"Tu avais tellement peur de mes goûts en matière de joaillerie? Je ne sais pas comment le prendre du coup!"
Il prend l'objet doré entre ses doigts, presque ému, et lorsqu'il me déclare son émotions je répond humblement:
"Quand on va se marier avec quelqu'un, on essaye de le connaître un minimum finalement!"
Je m'incline à la suite de Kyan et lorsque nous sommes enfin seuls, mon chéri se penche vers moi d'un air beaucoup moins sérieux, mais sa futur proposition est coupée par un Dmitri enthousiaste suivi d'une Indira souriante. Je prend sur moi et leur lance:
"Alors, quelle est cette trouvaille qui vous met tant en joie? Je veux voir tout de suite! "
"Quelle punition ! Être accompagné par la femme parfaite pendant sept vies ? Mon Dieu ... Et ensuite, nous n'aurons qu'à nous remarier à nouveau pour les sept prochaines ? D'ailleurs, j'ai toujours pensé qu'il nous était déjà arrivé de nous unir."
Quand elle m'avoue que les relations sexuelles n'étaient pas vitale pour elle, je dois admettre être un peu déçu. Je sais que je ne devrais avoir du ressentiment envers ça, surtout moi qui peut comprendre l'abstinence comme personne, mais j'admets ressentir un petit pincement au cœur.
- Sort de ton orgueil, l’écureuil ! C'est l'unique faiblesse qui nous caractérise, notre dépendance... Il faut bien qu'on ait un défaut -
Je soupire en répondant à Preeti, beaucoup plus sérieux qu'auparavant, faible devant mon aveu. Devant la honte que je m'apprête à ressentir, je baisse les yeux.
"Oui, j'en suis vraiment et définitivement dépendant et je m'en excuse. Cela n'est pas correct de ma part d'avoir une telle addiction envers toi, et envers toi uniquement. C'est le Satyre en moi qui m'impose ça, j'ai vraiment essayé de lutter. Mais t'avoir rencontré et que tu m’aie avoué ce que tu ressentais... Là, j'ai été obligé de m'abandonner."
J'ai sincèrement peur qu'elle pense que notre amour n'est basé uniquement sur un rapport charnel ce qui serait la pire des choses à croire. Je préfère être clair tout de suite.
"Cela n'aurait pas pu arriver si mes sentiments n'avaient pas été en phase avec mon attirance physique pour toi. Tu es tellement parfaite pour moi que je n'avais aucune chance de te résister. Satyre ou pas Satyre d'ailleurs. Mon addiction est venue pendant notre première fois."
Ma damnation à son corps, aussi divine que terrifiante, immuable tant qu'évidente. Mes pensées dérivent mais ses mots me ramènent à la réalité et j'écoute ce qu'elle m'apprend sur Durga. Avoir hérité d'une déesse était une tâche incontestablement plus lourde qu'une créature. Je lui demande simplement :
"Lui as-tu demandé ?" Simplement, comme j'ai eu du mal à le faire avec mon propre invité. J'ajoute immédiatement : "Ou peut-être aimerais-tu que je le fasse. J'aimerai beaucoup parler avec elle."
Durga ne me faisait pas peur même si elle avait réduit Sheitan en esclavage et qu'il ferait tout et n'importe quoi pour elle. Mais comme elle fait partie de la vie de Preeti à présent, elle fait aussi partie de la mienne et je me dois de la connaître du mieux que je peux pour arriver à une harmonie entre les deux entités d'un même corps.
Quand vient son murmure à mes oreilles, je sens à nouveau le désir assombrir mon esprit et ne le focaliser que sur ses mots, que sur sa peau.
Qu'elle aimerait me faire ? Me faire quoi ? Cette femme me torture et je me surprend presque à aimer ça. Pour moi, c'est devenu un jeu très dangereux à jouer à présent. Évidemment, sa phrase ne trouve aucune conclusion pour ma plus grande frustration.
Quand vient sa provocation devant mes doutes concernant son choix de bijoux, je réplique
"C'est à dire que je ne sais pas moi-même ce qui allait me plaire... C'est pas seulement que tu me connais, c'est que tu me connais mieux que moi-même. Du coup, tu vas peut-être trouver une solution à mon addiction."
Quand les deux reviennent, ils nous montrent une bague en or blanc ornée de belles aigue-marine. Dmitri insiste pour l'acheter lui-même et je sais que je ne gagnerai pas même avec les meilleurs arguments du monde. Nous montrons nos trouvailles respectives et Indira reste admirative devant les deux bagues de rubis.
Une fois nos achats conclus, nous sortons du magasin et je regrette déjà notre petit moment tous les deux.
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Je souris au ton ironique, et renchéris:
"Je suis navrée de t'imposer ça...finalement on ne devrais pas se marier, tu resteras libre ..."
Je reste interdite, et pose ma main sur la joue de mon trésor un instant:
"Tu as déjà pensé qu'on s'était déjà mariés auparavant? J'aurais aimé me souvenir de toute nos vies passées ensemble en ce cas!"
Le ton devient plus triste, et je regrette d'avoir répondu ainsi. La main toujours sur sa peau, je pose l'autre en symétrie et embrasse mon amour tendrement.
"Oh non, ne t'excuse pas pour être amoureux fou. Je t'aime, je t'aime plus que je ne pourrais aimer le monde entier sur cette planète. Mais je t'aime plus pour ce que tu es, ta personnalité, tes mots, ce que je ressent quand je suis à proximité de toi...et lorsque nous nous unissons, je suis aux anges... Je ne veux pas que tu penses que je ne te désire pas, parce que ce n'est pas du tout le cas, et j'aimerais te partager ce que je ressent... Mais j'ai peur des représailles alors je vais éviter maintenant. Tu ne m'en veux pas?"
Je suis émue qu'il me voie comme une personne parfaite, et je m'incline, rougissante, avant de l'embrasser de nouveau, et de murmurer:
"Et quand bien même tu m'aurais résisté j'aurais tout mis en oeuvre pour pouvoir t'aimer chaque jour un peu plus comme je le fait maintenant. Je suis si heureuse que nous soyons ici, et quand j'imagine que dans quelques jours nous serons mariés... Mon coeur ne pourrais pas être plus joyeux...Amoureusement parlant!"
La remarque me surprend. Demander à Durga?
"J'avoue que...je n'y ai pas songé. Je n'ai pas encore l'habitude de...converser avec elle. Son contact mental est très spécial. Et je ne m'oppose pas à ce que tu parles avec elle...mais pas maintenant. Je veux profiter de toi le plus possible pour le moment!"
La taquinerie marche et une lueur de désir passe dans ses yeux avant que je ne dévie mon regard vers les joailleries tout autour de nous. Les jours de séparations seraient beaucoup plus durs que je ne l'avais imaginé... surtout s'il était dépendant de moi affectivement. Il faudrait trouver un moyen... J'ai soudain une idée, mais je ne sais pas encore comment la mettre en oeuvre... Je n'avais que peu de temps pour y réfléchir, mais la nuit porte conseil...
La bague que les compères ont choisi est magnifique, et je m’enthousiasme pour ma cousine si intimidée. Nous restons un moment à comparer les bagues, mais lorsque Kyan veux reprendre nos alliances je lui dit simplement:
"Laisse moi la tienne, elle m'aidera surement à combler ton absence lorsque nous serons séparés... Tu veux bien?"
