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My fear and my faith

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My fear and my faith - Jeu 9 Jan - 17:11

My fear and my faith

I'll defend myself I'll fight my cause ! Prevail or sacrifice



Le centre était bien animé aujourd'hui. Un va-et-vient constant qui ne manqua pas de me surprendre. Comme tous les jours quasiment, je me rendis aux vestiaires où je posai mes affaires. Mais à peine avais-je pu ranger mon sac que le père Emmanuel vint me chercher.

Ah Hadrien. Tu tombes bien.
Y'a un problème mon père ?
Pas vraiment, mais disons qu'on a quelque chose d'encombrant sur les bras.
Si ce sont des cartons, je peux y aller tout de suite.
Oui ! Enfin non !... Il y a effectivement des cartons assez lourds qui sont arrivés pour le père Skoro. Mais en fait il s'agit de journalistes. Ils veulent faire un reportage sur le centre et il faudra quelqu'un pour s'en occuper. Et malheureusement, je dois m'absenter aujourd'hui.


Et donc ça allait être moi qui devrait m'en occuper. Je soupirai puis acceptai d'un sourire silencieux à la demande du prêtre. Ma seule expérience avec des journalistes avait été sur le terrain en Afghanistan durant une opération. Ces types n'étaient que des boulets qui se foutaient dans toutes les merdes possibles et qu'on devait chaperonner h24. Ce fut une expérience particulièrement pénible.

En attendant leur arrivée, je me mis tout de même au travail. Grâce à Kyan, nous avions maintenant un dépôt de vêtements en plus de nos activités. Mais cela voulait dire aussi des cartons entiers de dons à transporter. Et une centaine de jeans pesaient parfois plus lourds qu'un tronc d'arbre. Aussi, ceux-ci m'étaient exclusivement réservés par les autres bénévoles.

Chargé comme un mulet, je transportai, pour un dernier voyage, les cartons du camion jusqu'à la salle de rangement et de tri. En passant dans la grande pièce, j'aperçus une nouvelle tête qui observait en détail tout ce qui se trouvait autour d'elle. La blonde détaillait absolument du regard, ne laissant rien s'échapper. Trois dollars que c'était notre journaliste. Mais je ne voulais absolument pas me planter et passer pour un idiot. Je posai mon fardeau avant de me rendre vers elle afin de lui demander.

Bien le bonsoir. Je peux vous aider ?

Je faisais de sacrés progrès en techniques d'approches subtiles.
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My fear and my faith - Ven 10 Jan - 23:32

Cause heaven ain't close in a place like this.




L'hiver semblait s'engouffrer par bourrasques, par poignées entières soufflées entre les mailles serrées de son pull, trop large pour une fille comme elle, et sa peau de paille et de fer qui frissonnait sous les vents contraires des courants d'airs. Il y avait sa tête dans les brumes et ses yeux voulant tout avaler d'un continent à l'autre. Dans un réflexe de vivant la paume venait réchauffer l'épaule dans une friction aussi vaine que molle alors qu'un pas franchissait un seuil inconnu et que le silence tombait sur elle comme un vautour sur une proie qui n'attendait que ça. Peut-être était-ce l'influence du lieu, peut-être était-ce simplement l'idée qu'on pouvait s'en faire, peut-être était-ce juste le filtre tout fait pour ses yeux qui semblaient voir ce qui n'existait pas. Aucun doute n'était permis sur les attentes qu'elle s'était faites de l'endroit, sur e qu'elle pensait y trouver sans y avoir ne serait-ce fait qu'un pas. Il y en avait des millions, des centres comme elle pensait trouver celui-là, et si elle était heureuse de l'opportunité sans se résoudre à l'exprimer, il n'empêchait en rien qu'elle passait la porte avec son manteau d'incertitudes vissé au corps, chevillé à la raison.

Dans un constat amer il était facile de se rendre compte que pour elle, en elle, il n'y avait plus de place pour accueillir de nouvelles choses, de nouveaux horizons, sans risquer de pousser quelque chose d'important, insignifiant pour les autres et vital pour elle qui se raccrochait à un rien, comblait les vides avec paroles vides de sens et masquait les silences de pensées inutiles. Dans ce lieu régnait une ambiance qui la dérangeait presque de ce sentiment de ne pas se sentir à sa place, repoussant la détresse jusqu'au bout des tripes, l'attitude professionnelle régnait en maître absolu face au manque de contrôle de tout le reste, un sursaut, à peine, un ton grave accompagnant une figure masculine dans toute sa représentation de force brute qui n'était pas imposée, simplement utilisée. Indubitablement l'individu s'adressait à elle et subitement les ombres s'agrandissaient alors qu'elle lui adressait un regard surpris.

« Bonsoir, oui je. » Suspension de secondes en suspend, un battement de cil pour comprendre, un de cœur pour respirer. « Vous êtes prêtre ? » Il ne faisait tout de même pas très prêtre, il ne faisait rien tout court, et elle s'attendait bêtement à un homme d'église à l'image de ce qu'elle s'en faisait, toute ignorante qu'elle était. « Enfin je veux dire que je m'attendais à... » Si elles avaient pu hurler, les voix lui auraient dit de se taire. Si elle avait pu fermer la bouche sans avoir l'impression de s'asseoir sur son ego, Ksenia aurait fermé la bouche, simplement. « A rien, je ne m'attendais à rien. Je suis là pour faire un reportage. » Était-ce simplement un article ? Elle ne se rappelait plus. Pétrole dans les yeux qui se diluait en épaisse matière sombre qui couvait ses angoisses, elle portait un ongle à ses dents sans s'en rendre compte alors qu'elle fixait son attention sur la petite agitation stoppée par son intervention. Elle s'en rendait compte et aurait pu s'excuser, s'adresser à l'homme en question pour l'inviter à continuer ses activités, sans rien en faire.

« J'aurais besoin d'informations, de prendre quelques photos, d'interroger si possible des habitués du centre, d'avoir des précisions sur le fonctionnement, sur le but, la démarche, la manœuvre et surtout la mise en place des choses. » Elle débitait ses directives coupées à la hache dans du bois dur comme on renverse du liquide sur une nappe neuve, trace indélébile inconsciente de son inadéquation face à la situation.

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My fear and my faith - Sam 11 Jan - 22:25

My fear and my faith

I'll defend myself I'll fight my cause ! Prevail or sacrifice



C'était bien la journaliste. Perdue, apparemment peu expérimentée, intimidée... Une journaliste. Mes souvenirs de cette opération refluèrent brusquement. Je revoyais les deux qui nous avaient accompagné hurler de terreur lors du premier échange de coup de feu, révélant bien clairement notre position. Ils avaient foncé dans toutes les merdes possibles que l'ennemi pouvait avoir tendu pour nous cueillir si bien qu'on avait fini la journée en les tirant du piège d'une mine artisanale. Pitié que ça ne se passe pas de la même façon.

On m'a dit que vous veniez pour un reportage en effet. Et non, j'suis pas curé. J'ai une gueule à être curé ? maugréai-je.

D'un signe de la main, je l'invitai à me suivre pour ne pas encombrer l'entrée. Je la conduisis jusqu'à la cuisine où je pris une bière dans un des frigos avant de lui en proposer une. En ouvrant la mienne, je dis.

Vous avez de la chance, je suis un habitué. Enfin habitué... ce sont plutôt nos visiteurs réguliers que je qualifierai ainsi. Je suis bénévole à quasi plein temps. Présent 6 soirs sur 7. Le 7e jour, contrairement à Dieu, je viens bosser toute la journée.

Ce ne fut qu'à cet instant que je remarquai l'aura qui émanait d'elle. Une créature ! Une banshee même. C'était pas courant d'en croiser. Mais ça collait bien avec sa chevelure blonde pâle et sa peau presque aussi blanche que la neige. Il fallait croire que cet endroit attirait beaucoup de monde...

Ses phrases étaient nettes, précises et hachées. Comme si elle balançait toutes ses instructions sans réfléchir, se contentant d'obéir comme un bon petit soldat. Je souris et pris une gorgée de bière avant de lancer.

Hé bé ma p'tite dame... Détendez-vous ou vous allez nous claquer entre les mains si vous parlez à ce rythme.

Andrew, un autre bénévole passa à ce moment et me demanda où étaient rangés les cartons de fruits. D'un geste du bras, je lui indiquai l'armoire accrochée au mur. Je reportai ensuite mon attention sur la banshee.

Le père Emmanuel est le directeur du centre. Il doit y avoir une vingtaine de bénévoles qui tournent pour faire fonctionner tout ça. On vient d'un peu tous les milieux en plus ce qui rend la chose assez enrichissante. Pour le fonctionnement, on offre gratuitement des repas et des vêtements donnés aux sans-abris qui viennent.

Si elle voulait en savoir plus, il faudrait me poser des questions un peu plus précises.

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My fear and my faith - Jeu 16 Jan - 23:45

Cause heaven ain't close in a place like this.




Les traits flous d'être trop souvent dessinée sur papier calque, imposée puis reproduite sur des modèles qui ne lui correspondaient pas, ses regards devenaient brouillons de ce qu'ils auraient pu être. Dès le premier regard, le simple coup d’œil elle se sentait rangée, comme si on s'attendait à ses mauvais pas, à ses erreurs et à ses doutes, et tandis que les crevasses de ses inaptitudes s'ouvraient sous ses pieds, là où on ne lui avait jamais laissé de place, elle regardait le grand garçon, l'homme accompli qui s'adressait à elle sans douter de rien là où elle vacillait devant tout. Derrière sa fragilité évidente on imaginait pas la férocité de son caractère qui, de ténacité et mauvaise habitude, se laissait désirer. Et pourtant les lumières s'allumaient dans ses yeux, flaque de pétrole noir qu'on embrasait pour faire fondre la glace, jusqu'à hausser les épaules aux cieux.

« Pourquoi pas ? » Dans les yeux de Ksenia, tout était possible, si on voulait y croire un minimum, le problème était qu'elle ne croyait en rien. « Franchement vous n'avez pas trop la tête d'un bénévole non plus. » Il n'avait la tête de rien, en vérité, dans cette église, et elle avait beau le détailler, plus elle arrivait à voir, plus les certitudes s'envolaient. Alors elle hochait de la tête, légères inclinaisons de mâchoire pour indiquer qu'elle suivait les explications de présence en s'étonnant du temps consacré à l'endroit, assez pour laisser tomber les vagues interrogations qu'on apprenait à poser lorsqu'on ne savait pas où aller. « Et pourquoi ? » C'était brut et peu subtil, et surtout assez peu précis pour ajouter à son portrait du flou artistique. « Je veux dire... » Haussement que d'une épaule, cette fois, embrassant l'église dans son entièreté du regard, moitié de sourire fantôme. « Pourquoi consacrer autant de temps au centre, exactement ? ».

Refusant net la bière, mélange trop détonnant avec les médicaments qu'elle ne voulait surtout pas contrarier dans leur bain de sucs gastriques, rien n'empêcha l'éclat d'hilarité aux reflets glacés de franchir la barrière de ses défenses mal gardées qui résonnaient soudain d'un écho en forme d'arc de chair et d'os presque incrusté dans un pare-choc sale. La sombre dérision en bouclier et le sarcasme en boutonnière, la voûte semblait trop grande pour contenir ses paroles et ses regards qu'on aurait jamais pu prier. « Déjà essayé, c'est sous-côté. » La presque mort avait laissé une morsure froide en elle qu'elle n'avait jamais pu oublier, jamais pu fuir.

L'intervention extérieure eut l'effet d'un tintement de cloches dans le lointain, ramenant le troupeau d'idées dans le droit chemin, lui laissant le temps d'observer les lieux, l'inconnu et son interlocuteur qui continuait de lui fournir des informations auxquelles elle hochait la tête sans mettre le doigt sur ce qu'il manquait. « Et quoi, ça repose sur des dons, des partenariats ? » Comment se procurait-ils de quoi faire tourner boutique six à sept jours sur sept dans ces conditions ? Elle se demandait si ça fonctionnait juste au carburant de la seule bonne volonté, elle voulait demander s'ils ne bénéficiaient pas de généreux donateurs, si malgré tout ce qu'était la ville, une simple bière tendue restait juste une bière. « Le père Emmanuel, il a toujours officié ici ? ». Les deux pieds, dans le plat.

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My fear and my faith - Lun 20 Jan - 18:22

My fear and my faith

I'll defend myself I'll fight my cause ! Prevail or sacrifice



Elle devait probablement débuter au vu des questions. Sur une mission dangereuse, elle se serait faite buter en moins de cinq minutes, par l'adversaire ou par les militaires qui l'accompagnaient tant elle se serait mise dans toutes les situations à problèmes. Déjà que ceux que j'avais eu envie d'étriper étaient des "vétérans"... Alors j'imaginais même pas une bleusaille.

Néanmoins ici, elle ne risquait rien. Donc aucune raison pour moi de m'énerver. Pourquoi je pensais à ça en premier en fait ? Je devais juste répondre à ses questions, point barre. J'avais rien de plus à faire ! Pourquoi je devrais m'énerver ? Aucune idée. Encore une des tribulations inutiles de mon cerveau.

Pourquoi je passe du temps ici ? Ces gens en ont besoin. Et puis je peux... Après, pour être 100% honnête avec vous, y'a un vieux dicton qui dit que parfois, pour s'aider soi-même, le mieux c'est d'aider les autres. Faut croire que j'ai pris cette phrase au pied de la lettre.

Ouais, elle avait beau être une créature, je n'étais pour l'instant pas sûr de ses intentions. Qui sait si quelqu'un ne l'envoyait pas me surveiller après ce qu'il s'était passé à la mairie, ou au Teddybeer. Ou alors si le projet avait été éventé et qu'ils voulaient vérifier que je ne devienne pas déjà une nuisance. Je n'étais pas sûr si j'étais au stade de la paranoïa ou encore à celui de la prudence, mais on ne savait jamais.

Ouais. On a plusieurs mécènes qui nous filent du pognon en échange d'un nom sur une plaque et de remerciements constants. J'ignore s'ils agissent par altruisme ou pour se refaire leur image, mais je m'en fous. Tant que ça permet d'aider des gens, on prend.

Je préférais que des gens agissent maintenant par intérêt que de manière désintéressée mais dans cent siècles.

Ah ça, je n'en sais rien. Il a fondé le centre il y a deux ans, c'est tout ce que je sais. Avant, aucune idée.

J'engloutis une autre gorgée de bière avant de faire craquer mes articulations. J'étais étrangement curieux d'en savoir plus à son sujet. C'était pas tous les jours qu'on croisait une banshee.

Vous aviez dit que vous bossiez pour quel journal déjà ?

On allait s'y prendre en douceur pour une fois non ? Ça ne pouvait pas faire de mal et...

Et avec la banshee ? Ça se passe bien ?

Raté...

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