précisions:

Quelle belle ville, mine de rien. Au-delà du mal, au-delà de ceux qui ne méritent pas d'être sur place, de profiter de la nature autant que d'autres aiment le faire, au-delà de ceux qui ne se préoccupent que d'eux-mêmes, ignorant totalement les bien faits que peuvent apporter les plantes voire tout simplement, l'air et surtout, au-delà des p'tits cons qui n'ont qu'pour ambition d'faire chier leur monde, Saddie se contente de ce qu'elle peut voir et surtout faire. Avoir l'air d'une gamine ? Absolument pas. Ce, bien que le physique trompe à première vue. Avoir l'air de quelqu'un se laissant marcher dessus ? Peut-être. Pourtant, on est bien loin de la réalité.

Oupyr de tant d'années, mieux vaut ne pas trop l'agacer. Rien qu'un simple regard de travers pourrait lui donner envie d'vous fracasser la figure, d'vous nuire, vous détruire, ce, jusqu'à ce que vous ne puissiez ne plus avoir de souffle. Saddie, elle sait jouer des rôles. Digne d'un personnage aux caractères multiples, aux paroles franches et au regard qui pourrait en faire frissonner plus d'un.e, elle déambule dans ce parc. Tandis qu'elle imaginait se retrouver seule, elle comprend rapidement que ça ne sera malheureusement pas le cas.

Non seulement, elle n'est pas dans la tranquillité comme elle le souhaitait. Mais en plus de ça, faut qu'ces bouffons osent s'ramener. Elle qui essaie, ravie il n'y a que quelques secondes encore, de s'adonner à une nouvelle activité qu'est le skate, paraissant pourtant simple mais dont elle rencontre des difficultés, se retrouve rapidement entourer de deux gars. À première vue, ils n'ont qu'une vingtaine d'années. Ni plus. Ni moins. « Oh, toi, là. Tu fous quoi ici. T'as rien à foutre là, c'notre coin. » des mots à en faire rire la belle. Des mots qui sonnent tellement innocents qu'elle n'a pas le désir d'en finir vite. Au contraire, s'en amuser, elle prévoit. Et ça s'remarque à son silence, au léger sourire qu'elle tire une fois que celui-ci la ferme. « Oh, on t'parle. Tu dégages. » Des gamins, oui. Gamins qui ignorent devant qui ils se trouvent, sûrement. Gamins qui devraient songer à déguerpir plutôt qu'à continuer à l'emmerder.

Relevant la tête dès que celui-ci ose la bousculer, elle décide de répondre à leur connerie sans grande conviction. « Parc'qu'ton nom est marqué d'ssus, peut-être ? J'savais pas qu'le parc appartenait à un p'tit con. » Provocation pour provocation, les paris sont lancés : qui va finir par partir, en premier ? Encore une fois, c'est elle qui remportera ce petit combat, elle le sait et ne risque pas de les faire fuir si rapidement. Pendant qu'ils rient, Saddie sourit, ne prêtant pas attention à l'arrivée d'une personne dont elle ne connaît ni le nom ni le prénom. Par contre, il ne lui faut que très peu de temps pour comprendre que l'un d'entre eux a de quoi en faire planer plusieurs : dealers. En plus d'être cons, ils utilisent les diverses pilules pour s'faire d'l'argent. « Pitoyable. » qu'elle lance, en observant le paquet que tient celui à sa droite.

Tandis que l'un d'entre eux a visiblement de quoi s'amuser - un fcking opinel, sérieusement, face à un oupyr, quelle connerie - Saddie semble être de plus en plus agacée par leurs présences. « Bon, sinon, les gamineries, c'est fini ou ? » À peine lance-t-elle ça, qu'ils se mettent à ricaner. Ouais, c'vrai qu'malgré les années qui ont défilé, elle a gardé son apparence de jeunesse. Du coup, c'genre de paroles, ça a tendance à faire rire.

Tandis qu'ils rient, Saddie songe à chopper ce qui leur permet d'gagner d'l'argent, d'façon illégale. Cependant, quelqu'un ou quelque chose a l'air de s'être ajoutée à l'endroit. Elle n'a pas l'temps de se tourner ou quoi que ce soit, afin d'vérifier qui peut bien être ici également. Mais elle ressent qu'ça n'est pas un autre bouffon. Tant mieux, après tout, non ?

Finalement, cela la pousse à ne pas faire ce à quoi elle songeait. Elle ne chopperait pas ces pilules, ne tenteraient pas de les faire flipper. Vaut mieux garder la discrétion sur sa véritable nature. Qui sait ce qu'est l'autre présence, ici, semblant les observer au moment même où elle entend une voix, plus féminine, cette fois.

Se tournant alors, elle sourit. Certainement quelqu'un qu'il ne vaut mieux pas emmerder, non plus. qu'elle s'dit, posant un regard rapide sur cette fille. Et parce qu'elle est amusée de la situation, Saddie répond. « J'ne connais pas du tout ces bouffons. » puis s'rapprochant de celui tenant l'opinel, rétorque « Tu crois faire quoi avec ton joujou, dis-moi ? Regarde-toi, on dirait qu'tu viens d'voir un fantôme. »

Plutôt que de montrer sa véritable nature, bien que la nuit présentement pouvait être le meilleur instant pour le faire, Saddie continuait à la jouer simple fille jeune face aux deux idiots. Et, manifestement, elle parvenait à gérer ses émotions, elle qui, étant donné la situation, commençait sérieusement à en avoir assez.

Cependant, dès que la fille vint s’ajouter à leur trio, elle se sent moins seule. Peut-être est-ce une créature également ? Peut-être est-ce une simple humaine qui a du répondant ? Peu importe. Elle est présente et paraît être intéressante, c’est ce qui est le plus important.

Une question qui finit très vite par obtenir une réponse. Dès qu’elle la voit déchaîner son objet, très tranchant il faut l’avouer, Saddie observe attentivement, comme si elle était prête à disparaître si besoin était.

« Très bon geste. Ça se voit que tu sais manier ça depuis quelques années, au moins. » puis, jetant un regard à celui s’étant fait élégamment ouvrir la peau, insiste sur ce geste « Je ne m’y connais pas mais ça se voit. »

Quand les deux décident de dégager – ou plutôt, de fuir – un léger sourire lorgne le visage de l’oupyr. « Fort heureusement qu’ils ont pris cette décision. » Effectivement, en tant que buveuse de sang, avoir face à elle ce liquide, de plus est, appartenant à un bouffon, ça ne pouvait que lui donner envie de se jeter dessus. « Tu es ici depuis combien de temps ? J’imagine que tu as pu voir la scène depuis le début… » Peut-être que ça lui permettra de savoir sa véritable nature, en posant une telle question. « Tu ferais peut-être mieux de le ranger, maintenant, non ? » s’adressant à nouveau à cette fille, légèrement intriguée.