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Chico malo {Bronach&Tadeo}

 :: abandonnés
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Lun 22 Juil - 10:12

Chico malo {Bronach&Tadeo} 94771161d1c4df69ca1f5cd89deb3bff

Mauvais garçon aime les claques
Vilain garçon ou tête-à-claques
Jeux de vilains ou jeux de garçons
Claque-le, claque-le, claque claque claque claque...



La nuit coule dans le caniveau, charrie sa crasse et ses parfums. Macadam bigarré. Delrey Hollow ne dort jamais : elle pue la vie. Je me me dilue dans l'anonymat de la foule, déconnecté de l’atmosphère épicée. Ici, ça bouffe et ça baise à toute heures. Bizarre, cette pauvreté inversement proportionnelle au nombre de chiards. Quelque fois, je me dis qu'Arcadia sera simplement conquise par le nombre. Nos quartiers déborderont et, couleurs comme odeurs, dégorgeront sur l'ensemble de la ville. Je vois d'ici les froncements de nez. Podredumbre blanca.

Je regarde ma montre.
22h43.
La supérette de Kumail doit être encore ouverte. Je me demande si ce brave épicier pakistanais connait la signification du terme "dormir". Ça m'arrange, ceci dit, j'ai oublié la bouffe de Barbecue. Il n'y a que chez lui que je trouve ces foutus granulés. Contrairement aux idées reçues, un cochon ne se gave pas de restes d'assiettes. Une chance que je sois végétarien, quelque part, ça m'a évité de le buter dès le premier repas.
L'enseigne fait vétuste et mériterait un bon coup de ravalement. Qu'importe, la lumière brille chaleureusement et j'entends d'ici l'espèce de musique improbable du propriétaire : un genre de R'n'B orientale passablement dégueulasse. Je pousse la porte qui tintinnabule gaiement et salue sobrement Kumail qui, lui, me sourit de toutes ses dents jaunies sous son épaisse moustache. Je ne suis pas le seul client à sillonner les allées courtaudes et les rayonnages bombés de produits fourre-tout. "Chez Kumail" reste un point de chute pour tous les noctambules qui s'oublient dans le quartier. Je vais directement à la pêche aux croquettes pour cochonnaille. Alors que je fouille -littéralement- à croupis au milieux des énormes sachets, j'entends le carillon claironner la présence d'un nouvel égaré nocturne.

-  MAINS EN L'AIR !!! que ça beugle soudain. J'attribuent les couinements fébriles qui suivent à Kumail. FILE TON BLÉ!!!

¿En serio?
Sur le territoire de la Calavera ? Les gars vous avez des cojones en béton armé, ou vous êtes simplement cons. Avec un calme souverain, je dégote enfin mon paquet de granules pour cochon nain. Je suis tenté de laisser l'épicier se faire piller pour m'éviter trop d'interactions sociales. Je ferais remonter le signalement des gadjos à qui de droit, laisserais un large pourboire et je pourrais terminer ma soirée pépouze.
C’est sans compter la pugnacité inattendu du pakistanais qu'on agresse au crépuscule.

- V.. Vous commettez une grave erreur.... Chuis protégé par la Calavera! D'ailleurs, y'en a un juste là !!!

Aaaaah... Mierda.
Je lève les yeux au ciel avec une expiration lasse. Et lentement, je me redresse. D'un pas résolument flegmatique, je me dirige vers la caisse et pose mon achat devant Kumail, comme si les deux braqueurs n'étaient pas là.

- Buenas tardes, amigo. Donne-moi un paquet de chwing-gum avec.

Les deux gus, et leurs pétoires pointées sur moi, se troublent un instant, ne sachant quelle décision prendre. Personnellement, je n'ai pas très envie de mourir ce soir.
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Mer 7 Aoû - 8:24

    Peu importe l’heure du jour ou de la nuit, il y a toujours de la vie ici. Et encore vie est peut-être un bien grand mot. Et si petit à la fois. J’observe d’un air distrait la population grouillante qui m’entoure. Ça parle, ça rit, ça interagit. Et moi, moi je ne suis guère plus qu’un fantôme dans le décor. Une tâche sur le tableau. Personne ne me remarque ; ou du moins si peu. Je pue littéralement l’appartenance à autrui. Mais comme je ne montre et démontre aucun signe d’hostilité quelconque, on laisse pisser les vaches. Grand bien leur fasse.

    Parfois j’ai droit à un petit signe de la tête ou encore un sourire en coin. À moins que je me fasse des films et qu’il n’y a là rien de plus que la matérialisation d’un délirium grandeur nature. Le manque de sommeil. L’effet d’un quelconque stupéfiant. Les restes de café noir bien corsé dans un estomac désespérément vide. Tout est possible … mais c’est plus cher. Et comme mes heures supp’ ne sont plus rémunérées vu mes récents débordements …

    Ce qui explique aussi pourquoi je traine ma carcasse dans un quartier plus abordable plutôt que d’autres, dont je tairai le nom. Ce que je viens chercher ici ? Rien de bien particulier, si ce n’est du café. Seul aliment qui possède le droit de libre circulation dans mon organisme sans que j’aie l’envie subite et immédiate de le dégueuler. Excusez du peu.
    Mais même lui j’ai l’impression qu’il ne va pas tarder à passer du côté obscur de la force. Autant profiter de l’instant présent. Peut-être même je trouverai du petit matériel de bricolage pour me confectionner une perf’ bad gamme. L’espoir réside dans les petites choses. Tandis que l’attente les écrase de tout son poids.

    Pourquoi ce nightshop plutôt qu’un autre ? Allez savoir. Le hasard, le destin, la providence. Donnez-lui le nom que vous jugerez utile. Fait est que lorsque la clochette de banlieue annonce mon entrée en scène – saloperie de traitresse – tous les regards se braquent à l’unisson sur moi. Et pas seulement eux. Dans un élan de … stress posttraumatique je présume, un bras tremblant dévie trop rapidement de sa trajectoire. L’effet est quasi immédiat. Le tir part. La balle m’érafle le visage de justesse. Je devine, plus que je ne sens, la ligne carmine qui se dessine juste en-dessous de ma pommette droite. J’ai une vague pensée pour la balle perdue qui a continué sa route dans mon dos. Je me demande bien si elle a fini par percuter quelqu’un ou quelque chose. Mais est-ce vraiment important vu les circonstances ?

    Le mec tremble. Le mec baragouine. Des excuses à la one again. Son comparse lui gueule dessus comme sur du poisson pourri. Je pourrais juste faire mine de les ignorer et continuer ma route. Me perdre dans les allées de ce boui-boui de supermarché. Partir en quête de mon précieux or noir. Me foutre de tout et de tout le monde. Oui … je POURRAIS.
    Mais c’est sans compter Celle qui partage ma vie depuis de (trop) nombreuses années maintenant. Je La sens qui trépigne. Qui bouillonne. Qui perd pied.

    *Elle est à MOI !

    Stupide syndrome du Stockholm inversé. Stupide symbiose atypique. Stupide réalité des choses.

    Je ne tente même pas de L’en empêcher. À quoi bon me braquer contre l’inévitable ? D’un pas résolu j’avance vers les deux kékés des plages. En pleine joute verbale, ils ne remarquent que trop tard la détermination dans mon regard. Un mot a tout juste le temps de s’échapper de la bouche du pseudo-dominant de ce risible duo que déjà je lui ai chopé son flingue. Quelques secondes de son incrédulité me suffisent à lui retourner le manche de la bête dans … les dents. Restons polis, voulez-vous. Tandis que le choc le fait reculer de quelques pas (et le balance dans un client lambda), je me tourne vers son acolyte. Celui-là même qui a eu l’audace de me tirer dessus.

    - « Tu n’aurais vraiment pas dû faire ça petit. »

    Je sens ma tête se pencher légèrement vers le côté. Comme pour l’étudier. Comme pour mieux le jauger. Ça crée toujours son petit effet.

    - « Un dernier mot pour ta défense? »

    À mon tour désormais de pointer le goulot contre sa tempe. Un infime – infâme – sourire aux coins des lèvres. C’est du pur bluff. Mais est-ce qu’il le sait seulement ? Et en est-ce vraiment ? Est-il prêt à prendre le pari ? Quitte ou double. C’est toi qui choisis.

    Il doit probablement être en train de prier sa maman tout en mouillant son slibard. Les gosses de nos jours … franchement. Ça me suffit amplement. Et déjà je me retourne vers le vendeur pakistanais en déposant l’arme du crime sur son comptoir.

    - « Le café moulu c’est par où s’il vous plait ? »

    Le sens des priorités.
    Tout ça. Tout ça.
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Mar 17 Sep - 11:28

Un frémissement infime.
Une étincelle d'électricité qui pétille sous mon crâne.
Un sentiment de familiarité qui ondule comme une vague et noie mes synapses.

La clochette de la porte d'entrée tintinnabule, dérivant toute l'attention vers la jeune femme qui fait son entrée. Une perche, toute en jambes et en angles. Une certitude se loge au fond de mes entrailles. Araignée qui enracine ses pattes dans ma cervelle, et pire dans mon corazón.

Toi et moi,
Nous sommes de la même race.
Toi et moi,
On se connait.

Je garde un visage impassible quand la tornade se déchaîne, mettant fin brutalement à la carrière de braqueurs de nos deux trous-du-cul. La mitraille a l'audace de s'inviter, l'inconnue lui fait un baise-main avant de peigner le derche du malheureux qui la tenait à bout portant -et qui à réussi à la rater. J'ai presque pitié de lui.

- Un dernier mot pour ta défense?


Le professionnel en moi commence à dépecer mentalement le petiot comme on le ferait d'un porc qui s'en va à l'abattoir. "Tout est bon dans le cochon" dit l'adage. Mon préféré reste tout de même : "Il n'y a pas de petits profits".
Finalement la furie lâche sa proie. Je crois que le gamin s'est pissé dessus. Ça s'éponge mieux que le sang, ceci dit. Le gosse dérape dans ses fluides et disparaît. Visiblement son acolyte a déjà foutu le camp.

- Le café moulu c’est par où s’il vous plait ?

Je récupère l'arme à feu et la glisse dans mon dos, retenue par mon jean.

- Deuxième allée tout à droite. Ramène, je te l'offre.

Je lorgne sur Kumail.

- Tu veux pas que je te paie, aujourd'hui, Kumail ?

L'épicier pakistanais s'agite, comme revenant brusquement à la réalité.

- Ouais, si, si ! Bien sûr ! Euh.. Je.. Alors... Les granules, les chewing-gums, le café....

Il pianote sur la caisse enregistreuse, le temps que Xéna revienne.

- Mets-nous ton meilleure bourbon aussi. Je regarde la guerrière avec un demi sourire. Irish coffee maison, ça te tente ?


L'étrange impression de familiarité ne se déloge pas de ma nuque. J'ai un besoin impérieux d'en explorer la cause.
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Ven 27 Sep - 8:15

    Elle aurait pu.
    Elle aurait dû.
    Appuyer sur la détente.
    Lui faire sauter le peu de bouillis qui réside de cette petite cervelle atrophiée.
    Mais Elle ne l’a pas fait.

    Est-ce que je l’en ai empêché ? Est-ce qu’Elle n’en avait soudainement plus envie vu le faible taux de résistance ? Est-ce que la chasse était trop décevante que pour octroyer la délivrance à Sa proie ? Un peu des trois ? Peut-être bien que oui. Peut-être bien que non. Allez savoir, le résultat en reste sensiblement pareil. La Bête est retournée dans son panier tandis que son joujou perd toute la définition de son intérêt. C’est probablement mieux ainsi, je n’ai clairement pas assez de place pour deux là-haut.

    Ni une ni deux voilà que nos deux autoproclamés caïds des bacs à sable se carapatent vitesse v-v-prime, en laissant quelques traces peu ragoutantes de leur soi-disant méfait. J’espère vraiment pour eux ne pas les recroiser dans le courant de la soirée. J’ai beau tenir la laisse du clébard, ce n’est pas pour autant que je ne peux pas lui donner du mou … voire même la lâcher malencontreusement.

    *Clébard ?

    Oui tu m’as bien entendu.
    Truth hurts, doesn’t it ?

    Le mec à mes côtés me sort de mon monologue suprême en m’indiquant la prochaine étape sur ma mappemonde. Je le regarde quelques instants sans un mot. Il me regarde bizarrement, mais pas de la manière dont les quelques autres clients me dévisagent. Ce n’est pas que j’avais besoin d’assistance, mais dans le lot il n’y en a pas un qui a bougé le petit doigt quand la balle m’a frôlé. À se demander ce qu’ils auraient fait si le tireur avait visé juste et m’avait perforé un poumon ; ou pire encore (tout dépend encore une fois du point de vue) la carotide. Mais inutile de remuer le couteau dans la plaie, ça suinte déjà assez ainsi.
    Je me contente d’un petit signe de la tête à l’attention de mon guide local, enfonce mes mains dans les poches de mon perfecto en part en quête de mon butin. Je traine un peu des pieds, pas encore décidée de qui, du comment, du pourquoi après avoir mis la main sur mon Saint Graal. Retourner à l’appart, rôder encore un peu dans les parages, changer d’avis et traquer les deux lumières pour terminer ce qui n’a même jamais commencé … les options sont multiples, même si d’aucune ne m’inspire vraiment plus qu’une autre. Mon corps s’est d’ailleurs mis en mode autopilote. Mes jambes me portent vers l’allée n° 2 (un peu comme Chanel, mais en moins sophistiqué). Mon bras se tend. Mes phalanges se saisissent d’un paquet noir aux lettres effacées. Une sous-marque de chez sous-marque, mais ça fera largement l’affaire. Surtout vu son espérance de vie.

    Lorsque je reviens à mon point de départ, le proprio est en train de tapoter frénétiquement sur sa caisse enregistreuse – un peu comme un dactylo lors d’un entretien d’admission. Je hausse un sourcil et tombe sur une banane qui orne le visage de mon … bienfaiteur ? Bon, j’exagère mes propos, mais en comparaison à ma mine (très probablement) déconfite, il a vraiment un grand sourire Colgate perfect white qui lui colle à la face.

    Je devrais certainement décliner son invitation. Me contenter de me barrer avec la marchandise de base et reléguer cet incident dans le tiroir des souvenirs sans importance. Ouais, je devrais … et pourtant :

    - « D’accord. »

    Et déjà je me dirige vers la porte (et sa clochette de l’envers) tandis que je le laisse régler les comptes. Vu le maintien de l’offre, j’aurais pu en abuser. Choisir la haute gamme. Me choper une bouteille pour consommation perso en plus. Mais à quoi bon si c’est pour la dégueuler seule ? Qui plus est en constatant l’effet désastreux d’une certaine évolution sur la raison première de son abus … hashtag RIP j’ai envie de rajouter.

    Une fois à l’extérieur je m’adosse au réverbère près de l’entrée et glisse une clope entre mes lèvres. Je dois vraiment donner l’image de l’emploi avec une de mes jambes repliées contre mon perchoir. Si une voiture vient à ralentir à mes côtés, j’ignore si je devrais me montrer outrée ou plutôt flattée.
    Le tintamarre de cette fichue clochette s’invite une nouvelle fois dans la scène.

    - « Ça t’arrive souvent d’inviter des inconnues chez toi ? »

    À moins que tu juges qu’une fois le premier achat effectué, on vient de passer au stade supérieur ? Là encore, tu ne fais qu’accentuer le fait qu’un certain job me colle à la peau. En es-tu seulement conscient ? Then again, c’est vrai que tu as un petit air de racoleur …

    - « J’ai des raisons d’être jalouse ? »

    Sentiment totalement absurde et qui ne sert strictement à rien, du moins pas dans notre conception de la société. Dans le règne animal je ne dis pas, mais nous … HA – HA, la bonne blague. Encore une invention de l’homme (dans le sens large du terme) pour justifier un comportement déviant. Décidemment, nous n’avons de cesse de nous étonner de notre propre bêtise !

    - « T’aurais du feu ? »

    Comme tu sembles sous-entendre qu’on a élevé les cochons ensemble, autant officialiser la chose … non ?
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Ven 27 Sep - 12:13

L'air frais nocturne me cueille sur un air irritant de clochette. Je lorgne la donzelle qui me fait face. Quelle étrange créature que voilà : brindille dégingandée, androgyne et cassante, poussée trop vite, trop grande, pommettes coupantes et nez retroussé, chevelure filasse froissée sur l'oreiller... Elle n'est pas belle -pas selon les critères des femmes Hierra- et irradie pourtant d'une superbe bien à elle.

- Ça t’arrive souvent d’inviter des inconnues chez toi ? J’ai des raisons d’être jalouse ?

Sourire flegmatique. Mains dans les poches.

- Jamais. J'aime pas les gens.

Nonchalance tranquille, j'ouvre la marche. Je fais bien une tête de moins que la pistolero alors que nous trottinons côte à côte dans un mutisme revigorant.

- T’aurais du feu ?

Je ne fume pas mais je trimbale toujours un briquet dans ma poche. Pur calcul. Mes clients apprécient parfois ce geste qui les mets en confiance, un vague sentiment de supériorité sur ma prétendue attitude servile. Rien n'est plus hypocrite que cet acte.
Économisant mes mots,  je dégaine donc le zippo et joue les galants de trottoir  en lui grillant sa cibiche, façon film noir.

- T'as déjà vécu des impressions de "déjà vu" ?
que je balance avec un nouveau silence peuplé de ses ronds de fumés.

Nous déambulons jusqu’à parvenir à la ruelle qui abrite mon appartement. Je pousse la porte cochère qui donne sur une courette intérieure et des escaliers en ferraille qui montent en colimaçon vers les hauteurs. Je la laisse toujours passer devant, moins par politesse que par habitude de ne jamais laisser qui que ce soit dans mon dos. J'ouvre la porte et une petite boule rose nous fonce entre les jambes.

- Si, si, Estoy aqui mi pequeño jamon... Siiii... Cálmate !

Barbecue couine de bonheur alors que je me penche pour lui gratter la truffe. En toute innocence, il vient fureter auprès de la nouvelle venue. J'aimerais voir le monde par ses petits yeux porcins, toujours enclins a aimer la première paire de pieds venue.

- Retire tes godasses... Ordre donné en montrant l'exemple. Si tu tiens absolument à être jalouse, c’est de lui. Nouveaux sourire, narquois.

Mon appartement est clinique et austère à l'image de ma personnalité, en éternelle rétention. Le seul élément de désordre et de couleur et le coin réservé à mon cochon de compagnie. Je remplis d'ailleurs la gamelle du petiot avant de me diriger en cuisine - une style américaine avec un bar où s'accouder.

-  Le cendar est là, ça t'évitera de foutre le feu au plancher Je déballe mes courses, alignant café et alcool sur le plan de travail. Comment tu veux que je t'appelle, amiga ?

Je te laisse le choix de l'honnêteté ou du mensonge. J'en ai rien à battre. Après tout, les intitulés restent creux entre deux inconnus.
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Mar 1 Oct - 8:26

    Pas que j’en ai besoin, du feu je parle.
    J’ai un briquet dans chaque poche, habitude prise à force de trainer avec des fumeurs. C’est fou la vitesse à laquelle ça disparait ces petites bêtes-là. Puis ce n’est pas comme si j’étais une consommatrice avérée. Une clopiche par-ci par-là, plutôt pour passer le temps ou se donner un genre. Façon de parler, vu que le look fait déjà pas mal dans mon cas de figure. Dans une vie antérieure j’ai dû être mannequin … ah non c’est vrai, je rôdais sur les champs de bataille en quête de chair à canon. Si à l’époque un corps pareil avait traversé la mine, ça se serait su. Oufti, la grammaire de dingue que je viens de vous sortir là !

    Entre-temps je me suis laissée entraîner sur sa démarche sans pour autant relever l’information de base. Un misanthrope qui m’invite pour le café … c’est moi où quelque chose cloche dans cette phrase ? Probablement. Mais là encore, qu’est-ce qui ne cloche pas dans ce monde de nos jours ? Au pire je me tape un psychopathe, voire un sociopathe, qui me séquestrera quelques jours avant d’en avoir ras-la-casquette et finisse par me découper en morceaux pour les fourrer dans son congélateur. Au mieux … un café gratuit et une heure de moins de mon temps à me demander pourquoi la terre n’est pas aussi plate que nos ancêtres l’ont jadis prédit. Au moins ça nous donnerait l’occasion de pousser les cons dans le vide sans possibilité d’un retour à l’envoyeur.

    Tandis qu’il se la joue gangsta-style avec ton briquet tempête, il me balance une question à laquelle je ne réponds pas immédiatement. Tout le monde connaît la scène du chat dans Matrix, je ne fais pas exception à la règle. Non, je n’ai pas vu de chat passer. Non, je ne pense pas que la femme rouge va débarquer comme par miracle d’un coin de rue – même si l’idée en soi n’est pas déplaisante. Et oui, j’ai déjà vécu ces moments qui te propulsent temporairement dans un état de been-there-done-that. Mais désolée de te décevoir, je ne viens clairement pas de vivre ça avec toi. Peut-être une prochaine fois ?

    Nous continuons ainsi notre petite balade nocturne. Côte à côte. Sans un mot ni un regard l’un pour l’autre. On doit donner une image assez décalée d’un point de vue externe. En même temps, elle exprime en tout point notre relation actuelle. Pour autant qu’on puisse parle de telle bien sûr.

    On arrive à son appart. Toujours sans un mot, mais en mimant la gestuelle d’un gentleman anglais il me propose d’ouvrir la marche. Nous savons tous les deux que ce n’est assurément pas par galanterie qu’il s’adonne à l’étiquette. Mais est-ce seulement important ?
    Un cliquetis suivi d’un grouinement. Oui exactement, un grouinement. Je n’ai que le temps de baisser la tête qu’un rôti orloff sur pattes vient me chatouiller les mollets. Il nous fait carrément la fête du slip.

    Je pige que dalle à son espagnol, mais j’ai cru percevoir le mot JAMBON. C’est un peu glauque de donner un tel surnom affectif à ce qui semble être un animal de compagnie … la psy en moi ne peut s’empêcher de lui octroyer d’office quelques stigmates de base. Je refoule malgré tout mes instincts de base et me contente de répondre à son ordre si délicatement exprimé. Une vraie femme de chambre mexicaine – sans aucune connotation péjorative quelconque.

    Je viens écraser mon débris de cigarette dans le cendrier prévu pour les invités (tiens, il me semble qu’il n’en recevait jamais … ou peut-être que des énergumènes de sexe masculin … ou que des connaissances non-inconnues, pas faux) et l’observe jouer la parfaite petite femme d’intérieure. On devrait tous en avoir une ainsi chez soi.

    - « Amiga, Chica, Lunga … appelles-moi comme tu veux, ce n’est jamais que le temps d’un café. »

    Si tu pouvais juste éviter de m’attribuer un surnom comestible … t’as beau avoir un air de veggie avec un clébard pareil pour couvrir tes arrières, j’ai cette fâcheuse tendance à attirer les instabilités mentales à moi. On va appeler ça un défaut professionnel, veux-tu.

    - « Mais Bro ça passe très bien aussi. »

    La plupart du temps. Et jamais dans l’enceinte de l’hôpital. Mais ne nous avançons pas quant à notre prochain lieu de rencontre, n’est-ce pas. Ça tombe il n’y en aura même pas. Je serai morte bien avant et le légiste n’appelle pas. Il murmure.

    - « Histoire de ne passer pour l’ingrate de service; tu caftes, je devine ou je surnomme ? »

    Je pourrais faire comme chez moi et aller m’affaler dans le canapé. Sauf que les rares fois où je suis chez moi (c’est où ça d’ailleurs ?) je n’utilise pas le mobilier. À part le matelas et la douche, le reste est quasi insouillé. La faute à pas-l’temps. La faute à pas-d’vie. Du coup je me dirige vers le bar et plante mes yeux dans ceux du barman.

    - « Qu’est-ce que tu as vu ? »

    Ou cru voir, ou aurait aimé voir, ou aimerait (re)voir, ou whatever.
    Il y a eu quelque chose dans ce night shop.
    Je le sais.
    Je le sens.
    Maintenant crache le morceau.

    SPEAK NOW OF FOREVER HOLD YOUR PEACE.
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Mar 1 Oct - 18:19

- Amiga, Chica, Lunga … appelles-moi comme tu veux, ce n’est jamais que le temps d’un café.

"Ça" n'aurait pas du être du tout, pour être honnête. Je ne sais pas bien ce que je fous en vérité. C’est "lui" - forcément, qui d'autre ?- qui me souffle de réduire la distance avec cette étrangère intime.

Yo conozco a esta chica...

Dans quelles circonstances ?
Pourquoi ?
Je l'ignore.

Eso es todo.

Chiatique ex-machina....
Le flou est majeur. Ekahau ne m'a jusqu'à présent révélé sa présence que par impressions. J'ai déduit le reste en analysant cauchemars et sensations. Parfois des images me collent la rétine, rémanentes d'un passé que je n'ai pas connu. C'était toujours mieux à remâcher que mes souvenirs personnels.

- Mais Bro ça passe très bien aussi.
- Va pour Bro'
, dis-je laconique, sourire sibyllin flottant sur le charnu de mes lippes.

Mes mains s'occupent, avec une certaine habilité, sur le kawa et sa crème. Je me souviens, non sans amertumes, des gestes de Rodrigo me faisant démonstration de la marche à suivre : chauffer le café et le whisky touillé au sucre de canne à la même température, verser l'un sur l'autre et,  si on ne s'est pas merdé dans le dosage du sucre, empiler deux couches distinctes de liquide, puis fouetter la crème et couronner le tout. J'avoue, sans honte, m'être cuité pour la première fois en faisant une overdose d'irish coffee. "C'est bien la seule chose qu'on peut reconnaître à ses coños du Royaume : ça, leur bière et leurs rouquines !" Je me rappelle avoir ri en écho, davantage pour paraître virile que parce que j'aimais les rousses. (Pas certain que j'aime la bière non plus, à la réflexion). A l'époque, le seul Dieu à mes yeux, c'était mon frère.
Maintenant, il doit larver quelque part au Mexique à sucer des bites...

- Histoire de ne passer pour l’ingrate de service; tu caftes, je devine ou je surnomme ?

Je lève le nez de mon ouvrage. Je l'avais presque oubliée, mon Inconnue de salon. Y'a moins encombrant comme bibelot.

- Tad... ça fera l'affaire, et j'ajoute en penchant la tête sur le côté. Au moins le temps du café.

Bro s'avance, la provoc épinglée à ses pommettes saillantes. Elle a le regard qui tue.
Plissement de paupières.
Je laisse filer un silence, puis, lentement, je porte mon pouce couvert de chantilly à ma bouche. Je lape davantage comme un renard qui lisse son pelage que comme un mec prêt à se mettre à table.

- Tu sens pas ? Que je lance, flegmatique. Marrant.... . Subtile rictus. Langue qui claque à plusieurs reprise sur mon palais. Pourtant ça suinte par tous tes pores, "Bro". Ton "Autre" a l'air de prendre une sacrée place.

Je fais glisser avec lenteur son verre, fin prêt, dans sa direction. Je joue distraitement avec la mousse blanche du bout de ma cuillère.

- "Le mien" est moins encombrant.... Enfin, pour l'instant. J'imagine qu'un jour il réclamera le bail et les clés pour me foutre dehors. Regard en coin. Mais je suis sans doute moins proche de la sortie que toi...
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Mer 2 Oct - 22:50

    Tad.
    Trois lettres.
    Ça claque.
    Ça reste.
    Mais pas trop longtemps.
    Exactement comme Bro.
    Équilibre précaire et à la fois parfaitement dosé.
    Comme son irish coffee à en déduire de ses talents de barista.
    À moins que ce n’était ni plus ni moins de l’esbroufe à mon encontre.
    On le saura bien assez vite.

    Une nouvelle fois, on se regarde. On se jauge, sans pour autant se juger.
    Tic. Tac. Tic. Tac. La troisième aiguille grignote le temps sans jamais lui laisser l’opportunité de souffler. Quelle saloperie celle-là.
    Il rompt ce qu’on appelle la magie du silence par un geste qui peut être interprété de tellement de manières différentes qu’une seule soirée ne suffirait pas à les énumérer et en débattre. Alors laisse tomber la représentation de la pause-café.
    Je ne relève pas le soupçon de provocation. C’est du donnant-donnant entre nous. Un peu comme si on n’avait toujours fonctionné ainsi. Un peu comme si c’est ainsi que c’était censé fonctionner.

    Il est le premier à passer aux aveux. Je l’écoute. Je bois ses paroles. Je le laisse terminer. J’absorbe. Je sens un ersatz de semi-rictus se nicher sur mon visage. Peut-être en écho au sien. Peut-être tout simplement une réaction amusée à ses confessions intimes.
    Il laisse mon surnom claquer dans sa bouche. Ricocher contre son palais. Il prend au moins autant plaisir que moi à cette mini joute verbale.
    Deux gamins qui se croient tout droit sortis de la cuisse de Jupiter.
    Pourtant … autant lui que moi, on en peut pas s’éloigner davantage de ce panthéon classique.

    Il me glisse mon verre. S’éternise quelques instants de plus sur la cuillère qui sert de touillette. Encore un peu je pourrais prendre cela pour du gringue. Heureusement que lui et moi on a – déjà – dépassé ce stade. Je lui accorde ce petit plaisir coupable. Deux ados rebelles qui se testent. Qui s’entraînent mutuellement dans une chute qui n’en sera pas vraiment une.

    Puis je finis par éplucher le verre du bar et à me retourner. Adossée contre le meuble, j’observe le décor sobre et austère. Ce n’est pas plus pour me plaire que pour me déplaire. Cela me rappelle à mes propres démons. Ceux que j’ai laissés derrière une porte close. Ceux qui m’attendent sagement à l’appartement. Ceux qui s’en foutent bien si je vais encore finir par rentrer ce soir ou pas. Je me demande vaguement après combien de temps mon voisin de palier viendrait à s’en inquiéter. Probablement assez tardivement, voire même jamais. Après tout, entre lui et moi il y a encore moins qu’entre Tad et Bro.
    Je lève mon verre à leur santé tiens et me positionne de telle sorte à pouvoir entrechoquer mon encas avec celui de mon hôte.

    - « À deux inconnus …. »

    Mon regard part vers le boulet de canon qui s’invite à jouer au doggy-dancing entre mes guiboles.

    - « et un porcelet. »

    La matière s’entrechoque et émet un son quelque peu atténué par le contenu des récipients. Cela n’en reste pas moins aussi théâtrale que sa précédente interprétation d’Al Pacino.

    - « En ce qui concerne nos indésirables, … »

    Ils le sont. Chez tout un chacun. Peut-être pas au début. Peut-être pas après une longue route parcourue ensemble. Peut-être pas avant un long moment. Mais crois-moi, d’aucun n’échappe à la règle. La mienne a juste parcouru les étapes plus rapidement que ses confrères et consœurs. Que veux-tu, la Guerre n’attend pas.

    - « Je dois dire que la mienne Oufti ça m’arrache de le dire. est particulièrement silencieuse pour le moment. Ni wesh ni wash. Même pas une petite pichenette de désapprobation. C’est une grande première. »

    Surtout en présence d’une autre récurrence. Elle a toujours Son mot à dire. Son grain de sel à ajouter. Son délirium guerroyé à étendre par-delà les limites du raisonnable. Alors soit ton toi a réussi à La mettre en échec à la reine … soit Elle n’en a fichtrement rien à bitcher. Perso, j’opterai plutôt pour la seconde option. But then again … who am I ?

    - « C’est pour parler parasite que tu m’as invité ? »

    Je dépose mes lèvres dans la mousse blanche. Ça va me faire une super jolie moustache à faire des envieux.

    À terre, le petit jambonneau continue à me faire la cour en émettant une adorable série de vocalises. Il a même été jusqu’à me ramener un de ses jouets qu’il me propose du bout de la truffe. J’ignore s’il m’invite à le balancer à l’image d’un chien ou si c’est plutôt une offrande dont il pourrait s’offusquer si je venais à l’utiliser dans le mauvais sens du verbe.

    - « Tu t’es peut-être juste trompé de pore … »

    Jeu de mots débile.
    Mais n’est-ce pas la définition même de cette relation que nous sommes en train de bâtir bien malgré nous en cet instant bien précis ?
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Sam 19 Oct - 11:53

- ¡Salud!

Tintements de verres, crème fouettée aspirée, laissant une moustache blanche épaisse sur le pourtour des lèvres. Des gosses. C'est un peu ce sentiment qu'elle me procure "Bro" : une sensation de fraicheur juvénile que j'ai perdu dans cette vie.

"Lui", il aime rire.

J'étanche la chantilly du pouce. Et, sans vraiment faire attention, comme si la chose s'avérait naturelle, je fais de même avec elle. Je fronce les sourcils face à la singularité de mon propre geste -que je ne m'explique pas du tout- avant de gober le surplus.


"Bro" l'étrangère intime.
Qui es-tu pour "lui" ?
Que seras-tu pour moi ?

- En ce qui concerne nos indésirables, Je dois dire que la mienne est particulièrement silencieuse pour le moment. Ni wesh ni wash. Même pas une petite pichenette de désapprobation. C’est une grande première.
- "Elle" se sent peut-être en confiance. Le "mien" a l'air de... Chais pas... La connaitre. Ce qui me parait un peu incroyable. Ils sont certainement pas du même panthéon, vu nos gueules respectives.
- C’est pour parler parasite que tu m’as invitée ?
- P'têt... Ou pas... En vrai, je ne m'explique pas non plus ce que tu fous là. Sur le moment ça me paraissait assez évident....
- Tu t’es peut-être juste trompé de pore …


Moment de blanc silencieux.
Je suis soudain pris d'un rire franc, ce qui m'arrive rarement. Jamais, en vérité.

- ... C'est certainement pas pour ton humour ! No mamas ! C'était super mauvais ! Je raye "artiste de stand-up" de la liste de métiers que tu pourrais faire.

Je ricane encore un peu. Je ne me suis pas sentie "au repos" depuis des lustres. J'ignore s'il est sage de se sentir aussi détendu avec une parfaite inconnue dans son salon.

- Tu veux me causer de toi ? J'ajoute avec un sourire en coin, que je pourlèche avant de revenir à mon café. Te sens pas spécialement obligée. On peut aussi savourer le silence....

Je contourne le bar pour aller me vautrer dans mon canapé.
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Lun 4 Nov - 8:22

    Il épluche ma moustache de mousse. Je le laisse faire. Un effleurement à peine. Une caresse aérienne. Toujours aucune réaction de la partie adverse. Pas une morsure. Pas le moindre grognement. Même pas les babines qui se retroussent l’ombre d’un pet. C’est poétique, n’est-ce pas.
    N’empêche, moi aussi je laisse faire. J’ignore bien pourquoi. À vrai dire je m’en fous un peu. Beaucoup. Passionnément. À la folie.
    Tellement même que la boutade de merde qui me sort de la bouche suit naturellement le courant des choses.

    Il m’offre un blanc parfait en retour. Je le comprends. Que pourrait-on bien répondre à une connerie pareille ? Je ne relève toujours pas. Mon regard reste posé sur le mini-rôti enjoué. Il se dandine joyeusement. Continue à me tourner autour. À me faire la cour. Soit il n’a que trop peu l’occasion de voir la gente féminine frôler le sol de ce taudis (sans aucune connotation péjorative quelconque bien sûr), soit il se persuade que je suis le nouveau jouet pouic-pouic que son maître adoré lui a dégoté. Option numéro trois, je suis son prochain repas. Mais laissons les déductions à la six-quat’-deux pour ce qu’elles sont. D’ailleurs à en entendre la réaction démesurée de mon (oui MON) barista improvisé, lui non plus ne semble pas s’en préoccuper.

    Je reporte, enfin, mon attention sur lui. Il semble toujours aussi amusé. Il me contourne et vient se vautrer dans un canapé. Moi je reste là, accoutrée au bar telle une vraie professionnelle du comptoir. Pourquoi diable voudrais-je postuler comme artiste de rue si on me propose la même rémunération pour savourer un silence tout aussi attrayant ? C’est ce qu’il sous-entend, non ? Alors je le laisse mariner un peu dans son jus. Patauger dans sa tourbe. Entre animaux, on se comprend.

    Tic. Tac.
    Tic. Tac.
    Les secondes s’engrangent et s’accumulent.
    Petit monticule qui devient grand.
    Tic. Tac.
    Tic. Tac.
    Qu’est-ce que ça commence à devenir barbant.

    J’avale encore une petite gorgée de mon breuvage corsé avant de me retourner. Je me hisse quelque peu sur la pointe des pieds et vient échanger ma tasse contre la bouteille à peine entamée. Je la sauve de l’abandon et l’emporte dans mon élan.

    Un pas.
    Deux pas.
    Trois pas.
    Il n’en faut guère plus pour que j’arrive à hauteur de mon hôte.

    - « Moi? »

    Je ne prends même pas la peine de demander mon reste et viens prendre place sur ses genoux. À califourchon sur ses cuisses, je me colle assez près de son corps ; mais sans pour autant pousser le vice à son apothéose. Du moins, pas encore. Je me penche un peu vers l’avant. Nos nez si proches qu’il manquerait de peu qu’on se noie l’un dans l’autre. Les yeux, les fenêtres de l’âme … laissez-moi rire.

    - « J’en ai eu ma claque de tout ce foutoir divin. Alors je me suis cassée. Puis je suis revenue. Je n’aurais pas dû. Mais voilà, maintenant je suis là. »

    Clair, net et précis.
    La quintessence des choses.

    Est-ce que j’espérais un changement à mon retour ? Un manque quelconque ? De la reconnaissance ? Des reproches ? Une réaction, soit-elle somme toute banale ? Peut-être bien que oui. Peut-être bien que non.
    Est-ce que j’y ai cru ne serait-ce qu’un moment ? Pas le moins de monde.
    Et toi, tu goberais un baratin pareil ?

    Je recule mon visage, débouche notre nouvelle amie du soir, porte le goulot à ma bouche et – d’une main posée sur son épaule – je reverse ma tête vers l’arrière pour une bonne première gorgée. Le liquide ambré me tapisse la bouche et me brûle agréablement la gorge. Dommage que ça n’aura pas le moindre effet sur mes rouages.
    Après ce qui semble être une petite éternité, je reviens à mon étalon exotique et lui tend la jolie demoiselle en guise de calumet de la paix. De nos jours, on fait avec les moyens du bord.

    - « Et toi, c’est quoi ta petite histoire ? T’es un véritable dur à cuire? T’es le boogeyman moderne des actuels contes pour enfants ? Ou t’es juste un beau baratineur ? »

    Encore et toujours, sans la moindre offense quelconque. Je suis psy figure-toi. À quelques définitions près, on gagne notre vie exactement de la même façon. Et à en déduire du look de tes fringues, tu te débrouilles vachement mieux que moi. Then again, je devrais peut-être juste quitter l’hosto et démarrer en solo. Un duo, ça te chante ?

    À nos pieds joints, une petite boule d’amour vient grouiner sa désapprobation. Je hausse un sourcil tandis que je l’observe depuis mon perchoir improvisé.

    - « C’est le tien ou le sien ? »

    Grand merci la mienne n’a jamais eu dans la sordide idée de m’imposer une présence supplémentaire à la Sienne. Quand bien même cette dernière comptabilise plusieurs espèces de nuisibles à Elle toute seule …
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Lun 4 Nov - 14:52

Je suis de la race des solitaires. Le silence est mon compagnon depuis des lustres. Je ne le crains pas. Nul musique, nul bruit de fond -si ce n'est les piétinements enjoués de mon cochon- ne perturberont la quiétude mutique de l'instant. Barbecue n'a pas beaucoup de compagnie à part moi et, par un certain mimétisme, a adopté une posture de défiance envers le peu d'inconnus qui franchissent cette porte. "Bro" a été instantanément adoptée comme si le bestiau devinait avant même son maître, un lien invisible et familier entre elle et moi.

Elle.
Elles.

Finalement, elle se décide à me rejoindre. Visiblement, mes cuisses sont plus à son gout que le cuir de mon canapé.

Pourquoi pas.

Les coussins grincent sous nos poids conjugués. Je mesure son allure de brindille noueuse de plus près, en troquant tranquillement mon café contre ses hanches. Pointues, musclées, saillantes. Escarpées. Ce n'est pas le genre de femme que ma mère me présenterait : "Trop étroite pour avoir des bébés". Je me demande ce qu'elle trouverait à rétorquer si elle savait que le seul petit fils qu'elle possède est déjà de mon cru.

- J’en ai eu ma claque de tout ce foutoir divin. Alors je me suis cassée. Puis je suis revenue. Je n’aurais pas dû. Mais voilà, maintenant je suis là.
- On échappe malheureusement pas au " Foutoir Divin", ni au clan qui vous a vu naître. Le Royaume n'est pas tendre avec ses chevaliers en désertion, je suppose...


Je la contemple se gaver d'un alcool dont elle ne doit plus du tout ressentir les effets. On restera désespérément sobre ce soir. Après s'être humidifié le gosier, elle me tend la bouteille. J'honore la politesse d'une lampée à mon tour.

- J'crois que le plus triste dans cette histoire d’ascension divine c'est que je saurais jamais ce que ça fait de se prendre une véritable cuite.
Le liquide miroite dans son écrin de verre. Tu l'as su toi ?
- Et toi, c’est quoi ta petite histoire ? T’es un véritable dur à cuire? T’es le boogeyman moderne des actuels contes pour enfants ? Ou t’es juste un beau baratineur ?

Je reporte mon regard sur "Bro", un sourire en coin. Le goulot de la bouteille de whisky pointe sur sa bouche, effleure la pulpe de ses lèvres, avant de dévaler lentement la falaise de son menton et les dunes vagues de son torse.

- Moi, chuis juste un pauvre con. Ou un connard. Ça dépend des points de vue.
Nouvelle gorgée de gnôle. Est-ce que ça t'importe vraiment de le savoir ?

Est-ce que tu t’intéresses vraiment à moi ?
Ma question sonne sincère, même pour moi. Je serais presque convaincu de mon authenticité à capter son intérêt. Étrange.


Personne ne le fait, d'ordinaire.
C'est reposant d'ailleurs.
Pourquoi toi ?
Pourquoi Vous.
La réponse se refuse toujours à ma mémoire.

- C’est le tien ou le sien ?
- Hum... Le mien. Mais "il" devait avoir un animal comme compagnon de voyage, j'imagine. Mon parasite tiens pas en place, dans le genre.
Je lorgne sur Barbecue qui réclame sa part de câlin, se sentant exclu de l'étreinte cordiale. Plissement de paupières. Tu crois qu'une récurrence peut choisir un cochon pour se réincarner ? Pour être honnête, parfois j'ai l'impression que c'est lui qui m'a trouvé... Un peu comme toi, d'ailleurs.

Je joue avec une mèche de ses cheveux en pétard. Elles rebiquent de toute part. Une part de moi, infantile, trouve cela irrésistiblement amusant. Une part dissimulée depuis longtemps.

- Loin de moi l'idée de te traiter de truie, hein..., que je rajoute, avec un sourire couillon qui dément quelque peu cette belle affirmation.

Naturel du contact et des respirations silencieuses. Espace intime totalement envahi. Mon cerveau ne mobilise plus aucune barrière. Ma paranoïa a foutu le camp. Je suis une bombe désamorcée, inutile, démobilisée du champ de mines par une putain de tête d'épingle irlandaise.

T'es qui, bordel ?
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Jeu 28 Nov - 10:21

    Ce n’est pas dans mes habitudes. Ni de m’imposer dans le dortoir d’un inconnu. Ni de me trimballer sur ses cuisses sans la moindre retenue. Pourtant … chez lui c’est venu de manière presque naturelle. Je me sens BIEN. Je me sens légère. Et nous savons tous deux ci-présent, que l’alcool n’y est pour rien.
    Je pourrais tenter de comprendre. Décortiquer les rouages de cette machine que je pensais rouillée. Me pencher sur le qui, du quoi, du pourquoi, du comment. Et surtout le pour combien de temps. Mais je ne ressens clairement ni l’envie ni le besoin de tâter ce morceau du terrain. Et si au lieu de cela, on se contentait tout simplement d’en profiter là, tout de suite, maintenant ?

    Il tente l’approche maffieuse. Je laisse couler. Ça ne me fait ni chaud, ni froid. Un peu comme le liquide ambré qui tapisse mon œsophage et se paie une descente vertigineuse vers mes tripes. Dommage. Mais peut-être est-ce uniquement dû à la médiocrité de la marque, accessoirement de la sous-marque. Allez savoir. Puis, toute excuse est bonne à prendre … non ?

    Mais revenons à nos moutons. Plus précisément la brebis noire (toujours sans jeu de mots aucun) nichée entre mes cuisses. Il ne me repousse pas. Ne s’offusque pas. Ni même le contraire d’ailleurs. Il ne me force pas à aller plus loin. Ne me nargue pas dans ma propre provocation. Nos deux corps semblent … étrangement au diapason. Comme … s’ils se connaissaient déjà. Ou s’étaient déjà côtoyés (pour rester poli) par le passé. Ce qui serait totalement absurde vu que, même en prenant en compte l’improbabilité d’une rencontre divine quelconque, nos anatomies n’ont résolument jamais dû avoir cette tronche jusqu’à présent. Enfin … je suis en train de m’éparpiller dans des hypothèses théologiques à la one again et ce n’est vraiment pas dans ce but là que je suis venue squatter l’appart d’un supposé inconnu. D’ailleurs, qu’est-ce que je fous ici au fait ?

    Je reviens à moi (pour autant que faire se peut) au contact du verre sur mes lèvres. Mon menton. Cascade brumeuse vers des monts inexistants. Je laisse faire. Il pourrait carrément se permettre de tâter l’exacte étendue de mes limites. J’avoue que moi-même je n’ai pas encore déterminé où elles se situent exactement ce soir. Au lieu de quoi il se contente de rattraper le goulot et de s’octroyer une nouvelle rasade. Intérieurement je hausse les épaules. C’est qu’il n’est finalement pas aussi joueur qu’il le laisse présager. À moins qu’il me fasse miroiter pour prendre le dessus ? Attendons encore un peu dans ce cas. Voyons qui sera le premier à céder à la facilité de la tentation.

    On laisse tous deux, consciemment ou non, vaguer la question d’importance vers d’autres horizons. Peut-être qu’elle reviendra plus tard dans la soirée. Effet boomerang. Mais là on se contente de poser tous deux notre regard d’ahuri bienheureux sur le cochonnet plus que ravi de faire la Une des journaux. S’il avait eu le génome canin, sans aucun doute serait-il en train de battre sa queue à rompre une porte vitrée. Mais génétique oblige, il se contente de nous fixer de son groin légèrement surélevé et de ses deux minuscules billes noires perdues dans une absence de neurones. Je me demande vaguement ce qu’il voit en nous observant de la sorte. S’il descelle un ersatz d’aura divine ou whatsoever. Une sorte de cochon-truffe pour divinité. Remarque, s’il possède vraiment ce pouvoir (tout dépend du point de vue, du mien en occurrence ça relèverait plutôt d’une poisse incommensurable) y’aurait carrément moyen d’en tirer profit. Mais comme je ne suis vraiment pas portée sur l’argent (comment ça, ça t’étonne ?!!), laissons le patauger encore un peu dans son innocence juvénile.

    Il attrape une de mes mèches de cheveux et s’amuse à l’entortiller entre ses phalanges de roublard. Je reporte mon attention sur lui, sans pour autant l’obliger à lâcher prise. Bien que … n’est-ce pas la définition même de ce que nous sommes en train de faire en cet instant bien précis.
    Lentement – ô combien lentement – je me penche vers lui jusqu’à ce que nos deux nez se frôlent. Une décharge électrique me traverse de part en autre et manque de me vriller quelques neurones au passage. Mon cœur rate un battement. Mes entrailles se la jouent roulette russe. Si je n’étais pas déjà bien ancrée sur ses cuisses, j’aurais limite perdue le contrôle de l’espace-temps. Tout s’est pourtant déroulé en à peine une fraction de secondes. Je cligne plusieurs fois des paupières avant de remarquer que je suis en train de respirer par la bouche.

    - « T’as senti ça ? »

    De toute façon, même si tu niais l’évidence je ne te croirais pas. Question de pure rhétorique donc et j’enchaine avec la suite sans même attendre ta version des faits.

    - « On recommence ? »

    Comme si tu avais besoin de répondre. Comme si je te laissais le choix. Les paumes de mes mains posées sur tes cuisses, je me penche vers l’avant. Ça non plus ce n’est pas dans mes habitudes. Soit c’est d’entrée de jeu, soit ce n’est pas. Et toujours empreint de cette violence du moment. Mais bon, entre-temps on a découvert toi et moi ; que rien n’est vraiment habituel dans cette soirée café.
    Alors un peu plus, un peu moins …
    Et sans plus attendre, je ferme les paupières et viens happer tes lèvres des miennes.
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Lun 16 Déc - 22:06

Chico malo {Bronach&Tadeo} Brodeo10

Will you breathe through me?
And calm the storm inside
Just breathe through me
We'll keep the fires alight
I'll face down the world with you


Mon expérience des femmes est au mieux désopilant, au pire désastreux. Je ne porte pas cette engeance en haute estime. Ce sont des créatures manipulatrices, versatiles, inconséquentes et avides. J'ai davantage de respect pour celles qui transforment leur corps en marchandises que pour celles qui persuadent leurs compagnons de leur fidélité, de leur loyauté ou de ce sentiment prétexte qu'est "l'Amour". Au moins les putes sont plus honnêtes que les salopes : feindre fait parti du service à louer. L'Amour est une stratégie marketing, rien de plus : Un levier de pression pour asseoir une hégémonie. C'est un mensonge cruel qui peut détruire.

J'ai aimé mon frère et je l'ai payé de ma naïveté.

Pourtant, je ne ressens aucun dégoût, aucun rejet, aucun frisson infect usuel. Sa proximité est une chose déconcertante, une équation à trop d'inconnues que je peine à résoudre. Mon esprit flotte dans une sérénité languide qui ne pousse pas à la réflexion.
Et soudain, tout s'emballe.
Une ruade atmosphérique, orageuse et électrique.  Éclairs irradiants qui picorent la colonne vertébrale. Des noeuds dans le bide et les pensées aussi blanches que neige. Fondante. Chaude lampée alcoolisée. Suave. Contracture cuisses à cuisses, peau à peau, bouche à bouche. Image attrapée à la volée d'une main brune plongée dans un océan de cheveux roux. Une pochade aquarellée de l'ancien temps, déjà envolée, diluée, perdue.

Mes paupières papillonnent avant de me rendre compte que nous nous regardons avec la même incrédulité.

Toi aussi, ça te paume pas vrai ?

- T’as senti ça ?

Je hoche la tête lentement, rajustant une mèche de cheveux derrière son oreille pour dégager les angles sinueux de son visage.

- On recommence ?

La voilà déjà repartie à l'assaut. Cette fois, je cède pleinement aux sirènes qui me vrillent le crâne. Il y a cette urgence, cette brûlure qui incendie ma raison. Nouvelles zébrures de foudre qui blanchit de chaux vive mes pauvres neurones agonisant. Mes doigts s'aventurent, fébriles, sur la courbure de ses reins. Jamais je n'ai été à ce point envahi d'un besoin impérieux de possession.


Je découvre que de toute ma vie,
je n'ai jamais su ce qu'était le désir
... jusqu’à aujourd'hui.

Des morceaux fugitifs d'autres vies se superposent à mes perceptions, des éclats  qui s'effritent déjà, de familiarité, de sensualité et de conflits. Des passions autres et miennes -nôtres-. Ancestrales. Primitives...

Je ne comprends pas.

Je reflux vivement, fuyant sa bouche et l'évidence. Je déglutis, à la fois inquiet, frustré, l'esprit en ébullition et le corps en doléance.

- Qui es-tu... ?

Qui abrites-tu qui mette à ce point Ekahau en effervescence ?
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Chico malo {Bronach&Tadeo} - Lun 27 Jan - 8:29

    Nos lèvres s’effleurent à peine que je me fais comme happer par un aimant magnétique invisible. Attirance des pôles inverses. Réaction nucléaire en effervescence. J’aurais encore voulu me détacher de lui, que je ne suis pas certaine que cela aurait été physiquement, voire chimiquement, possible. Le fait est que … je n’ai PAS envie de m’en détacher. J’ai envie de m’accrocher. De m’ancrer. De me faire avaler. Et au-delà de l’envie, j’en ressens carrément le BESOIN. Je me sens comme une poupée de chiffon au bord de la noyade par épuisement qui vient tout à coup de trouver une bouée à la dérive. Deus ex machina qui vient sinueusement s’inviter dans son périmètre de vision tandis que l’horizon était jusqu’à présent dénué de toute difformité visuelle. À peine le bout de mes doigts effleure sa structure, que je sens tous mes sens s’activer en mode instinct de survie. Je m’agrippe. Je sors mes griffes. Je plante mes serres. Et avec toute la volonté d’une condamnée à mort qui refuse son châtiment, j’aspire l’essence même de sa vitae éternelle.

    Et c’est là la définition même de ce qui se passe entre nous. Je sens comme un flux invisible et intangible que je viens arracher à ses racines pour me l’accaparer. Je me sens comme un vampire qui se délecte de sa première proie après un sommeil millénaire. Affamée au même titre qu’enivrée. J’ignore bien de quoi ce gringo est constitué, mais bordel de merde qu’est-ce que c’est tripant ! Et qu’est-ce que c’est flippant. Je crains fort pouvoir devenir accro à un shit de telle qualité.

    J’ignore combien de temps s’écoule exactement. Des secondes ? Des minutes ? Cela ne m’étonnerait même pas qu’une heure complète vient de s’écouler. Mon esprit et ma logique me dictent qu’il va falloir respirer. Qu’il faut que je lâche prise si par la suite je veux pouvoir encore en profiter. Si je tue ma corne d’abondance, je ne suis actuellement pas certaine de survivre au sevrage. Et ce après un seul prise … bordel, mais t’es constitué de quoi toi mec ?!

    Lorsque je décide de me retirer de l’équation, rien ne se passe. Ou plutôt, tout se passe de travers. Mon corps tout entier se braque contre cette idée des plus absurdes. Mes yeux s’ouvrent sous l’effet de la surprise, mais voilà bien le seul sens qu’il m’appartient encore d’impacter. Je perds le contrôle des manettes. Une force invisible prend le relais. M’oblige à plonger plus profond encore. À glisser ma langue et venir lécher son palais. Mes cuisses comme attirées par les siennes. Nos bassins viennent à se rencontrer. À s’entrechoquer. Nouvelle décharge électrique qui vient ébranler nos entités. Je sens la chaleur remonter. Je sens la moiteur dégouliner. Merde, mais qu’est-ce qui m’arrive ? Qu’est-ce que tu me fais espèce d’enfoiré ?!!

    J’ai beau hurler, griffer, frapper, gueuler … rien n’y fait. Tout se passe dans ma tête. Tout se déroule dans mon corps. Je suis reléguée au rang de prisonnière. Au rang de spectatrice involontaire. Toi Coco, tu ne perds rien pour attendre ! Dès que tu auras relâché ton emprise sur moi, je t’assure te promets que tu vas passer le pire moment de ta vie. Je vais te …

    Mes pensées s’évaporent tandis qu’à travers mes yeux je te vois décrocher. Je te vois repousser ce corps qui est le mien. Te pencher vers le côté pour aspirer l’air qui est venu à te manquer. Je reste pourtant sur mes gardes. Il est bien aisé de simuler. Ne pense pas pour autant que je vais te prendre en pitié.
    Je sens ma main droite bouger. Mes phalanges s’agripper à sa mâchoire et l’obliger à me regarder. Ma prise est intransigeante. La force dans mon bras comme quadruplé. Nos regards si proche l’un de l’autre. Dis … est-ce que tu me vois ?

    - « Ça ne te regarde pas. »

    Je manque de m’étouffer. Je manque de suffoquer. Qu’est-ce qu’Elle fout là ?!!

    - « Ekahau, sors de là. »

    Je sens mes lèvres se retrousser à l’image de babines canines. Est-ce que c’est un grognement que je viens de percevoir ? Mes sens sont tout chamboulés. Je vois, j’entends, je sens … pourtant c’est comme si tout cela ne m’appartenait pas. Plus. Est-ce que je suis morte ? Est-ce que c’est un sinistre pouvoir qu’il exerce sur moi ? Est-ce que je me suis fait berner comme une novice ?

    Je sens Son impatience enfler. Sa prise sur la mâchoire adverse se décupler. Je vois mes ongles dans sa chaire s’enfoncer. Le carmin n’hésite pas à couler. Je reste bouche-bée.

    - « Rejoins-Moi. »

    Tad, je ne sais pas si tu m’entends. Je ne sais pas si tu me vois. Je ne sais plus rien du tout, si ce n’est une chose : casse-toi d’ici. Repousse mon corps. Mords-le. Assomme-le. Déguerpis ! Cours ! File ! Fuis ! Laisse-moi.
    NON
    Ne me laisse pas.
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