AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Vous avez un message

 :: abandonnés
Invité
Anonymous
Vous avez un message Empty
Vous avez un message - Jeu 30 Jan - 10:46

Je me sens un peu seul dans cette chambre d'hôpital. On m'a retrouvé par terre et emmené, je ne connais personne ici. Quasiment que des victimes de la foudre, d'après ce que j'ai compris. Mais je crois que le déréglement climatique, en fait c'est du vent. Bref, du coup je m'ennuie un peu.

En même temps, tu as des amis qui pourraient venir te voir ? Des connaissances, peut-être ? Ou juste une personne qui ne te déteste pas et qui passait essayer de te vendre un calendrier ? Allez Alexandre, sois honnête. Tu ne vois personne parce que tu fais tout ce que tu peux pour ne voir personne.

Mouais. Peut-être. Admettons. Mais ça ne change pas le problème. Qu'est-ce qu'on peut bien faire ici pour se distraire ? Voyons le papier qu'ils m'ont filé... Gnagnagna.... "tâcherons de vous prendre en charge du mieux que nous pourrons", oui, j'espère bien ! C'est un hôpital quand même, si je voulais qu'on me déglingue, j'irais jouer à colin-maillard sur l'autoroute. Ah, voilà, alors... un salon télé, et une bibliothèque. Mouais. Salon télé, ça veut dire une bande de beaufs avachis en train de regarder du catch de nains en monster trucks en gueulant sur l'écran. Ca va aller, j'irai à la bibliothèque. Alors, c'est où.... OK.

La bibliothèque est, étonnemment, assez facile à trouver. Il suffit de chercher l'endroit d'où aucun son ne provient, aucune agitation, rien, juste le silence éternel de ces espaces infinis. L'atmosphère est glacée. Littéralement. Il n'y a tellement personne que le chauffage n'a pas été allumé. Et à en juger par la couche de poussière sur le radiateur, ça fait même un petit moment. Je regarde un peu autour de moi pour essayer de comprendre pourquoi personne ne viendrait. La bibliothèque est franchement belle, décorée sobrement mais avec goût, quelques touches de couleurs sur les étagères blanches viennent indiquer son chemin au voyageur littéraire perdu dans ses hésitations. Ici la science-fiction, ici l'histoire, ici les livres étrangers... Il y a de la place, une belle luminosité, les fauteuils ont l'air.... non, correction, SONT très confortables. En fait, à n'en pas douter, la plus belle pièce de l'hôpital, peut-être la plus belle pièce que j'ai vue de ma vie. Je ne suis pas croyant, mais en regardant la masse impressionnante de livres, et donc de savoir, d'intelligence, accumulés ici, je me sens pris d'un vertige religieux que d'autres doivent associer au fait d'entrer dans une majestueuse cathédrale.

Alors malheureusement je saisis très bien pourquoi personne ne vient là. Je le soupçonnais depuis mon entrée ici, voire même depuis ma naissance, d'une certaine façon, mais comme pour confirmer mes craintes, un hurlement retentit d'une pièce non loin. Apparemment, un des nains catcheurs vient de faire un mawashi-geri-coup-de-pied-circulaire à son monster truck, ou un truc comme ça. La bibliothèque est vide tout simplement parce que les gens sont des cons. L'intelligence et la culture sont démodés dans un monde qui vit au rythme de la télé-réalité. Et le type qui s'est dit qu'installer une bibliothèque à côté d'une pièce de télé était une idée géniale est un conna...

Bon, allez, ça suffit. On va se calmer un peu. Tu deviens aigri, et tu sais comment ça va finir quand tu te laisses aller comme ça. Et puis quoi, y a personne, et alors ? Tu as besoin des autres ? C'est l'occasion rêvée de se reposer ! Ou de travailler ton spectacle, tiens. Tu as toujours ton carnet ? Alors, tu avais noté quoi la dernière fois ? Y avait pas une blague avec un instituteur homosexuel ? Relis pour voir.



Citation :
13 Février 2012

Ca y est, j'ai remis ma lettre de démission à ce crétin ! Plus personne ne gâchera ma vie ! C'est parti, je vais réaliser mon rêve ! Première étape : noter toutes mes idées de blagues dans ce carnet et mettre tout ça en forme !


14 Février 2012

J'ai pensé à un truc drôle aujourd'hui : j'ai abandonné mon boulot pour me lancer dans l'humour, alors que je ne fais généralement rire personne. Excellent choix de carrière, n'est-ce pas ? Je fais aussi conseiller d'orientation et coach de vie, si vous voulez !

Oui, je crois que ça peut être la blague d'intro.


14 Mars 2012

J'avais oublié que j'avais acheté ce carnet. Autant qu'il serve. Il y a des choses qu'on ne peut mettre que par écrit. Et puis ça m'épargnera une séance chez le psy, je suppose. C'est dingue comme c'est cher.

J'ai fait une connerie. En fait je ne fais que des conneries. Je n'arrive pas à comprendre que je sois encore en vie aujourd'hui.... Pourquoi j'ai quitté mon boulot ? D'accord il était nul, mais je n'ai aucune chance dans l'humour ! Personne ne m'a jamais trouvé drôle, pour tout le monde je suis le lourdingue de service, à quoi j'ai pensé ? Je vais me retrouver au chômage, comme tous les humoristes ratés.

Ca me fait mal d'écrire ça ici. Je n'ai même pas un ami à qui me confier. Je repousse tout le monde. Je dis que c'est parce que je les trouve tous stupides, et c'est un peu vrai, mais en fait je sais que j'ai peur. Je sais très ben que j'ai peur de m'attacher à quelqu'un, et qu'il me laisse tout seul, en se foutant de moi. Quelque chose comme "t'as cru que j'étais ton ami ? Bouffon va". Je préfère rester seul que risquer d'être blessé. Mais là, aujourd'hui, ça commence à me peser lourd. Et je ne parle même pas des filles, pour éviter de me suicider sur-le-champs.

Je vais prendre un temps de repos, essayer de réfléchir, et je verrai bien ce que je fais.


20 Juin 2012

J'ai une date pour ma première apparition en scène ! Un petit bar parisien dans un quartier un peu artistique, ça va être génial ! Et je ne vais plus avoir besoin du carnet, je sais comment je vais faire : tout à l'impro ! C'est comme ça que font les meilleurs non ? Attention Paris, attachez vos ceintures, on est partis pour un voyage à bord de Air Rigolade !


21 Juin 2012

Connards


31 Juillet 2012

Ca fait plusieurs soirs que je vais dans les clubs d'humoristes pour écouter ce que font les autres, et je ne vois pas ce que je fais de mal. On dit la même chose ! Je suis juste moins politiquement correct, mais le public en a marre des gens qui ne parlent pas franchement. Moi je dis les choses comme elles sont !


05 Août 2012

J'ai refait une tentative dans un petit club. Cette fois-ci j'ai carrément été hué. Je n'en peux plus.


18 Septembre 2012

J'ai pris une grande décision, une qui va changer ma vie à jamais ! Puisque quelques-uns des meilleurs humoristes français plagient bêtement leurs spectacles des comiques américains (et je ne mets pas de nom pour éviter un procès au cas où quelqu'un tomberait sur ce carnet), c'est là-bas qu'il faut aller ! De toute façon le Etats-Unis ont toujours une longueur d'avance sur les modes de demain ! Alors un mec français, ça ne peut que leur plaire ! Je m'envole dans 3 mois ! En attendant, j'ai intérêt à apprendre l'anglais.


31 Décembre 2012

Ca y est, j'y suis ! Arrivée à New-York ! Je ne connais pas encore cette ville, mais je sens que je suis chez moi ici. Je sens que le succès m'appelle !


01 Janvier 2013

Hahaha ! Quand je serai célèbre, il faudra que je mette ce passage dans mes mémoires ! Le réveillon le plus triste de ma vie ! XD A peine arrivé en Amérique, on me fauche ma valise (heureusement que je gardais mes papiers importants sur moi), et l'hôtel où je suis descendu est catastrophique ! En plus j'ai faim. Allez, hauts les coeurs, demain on attaque le premier jour de notre vie de succès !


17 Mai 2013

Je n'en peux plus. Je n'ai trouvé que des petits boulots de merde. J'enfile des costumes à la con, on me demande de ne surtout pas parler à cause de mon "accent pourri", et je fais le guignol pour amuser des gamins obèses et abrutis. Impossible de trouver un endroit où me produire. Je vais essayer d'économiser ce que je peux pour retourner en France...


24 Septembre 2013

Aujourd'hui est un jour qui se fête... Ma toute première agression dans la rue. Roué de coups et laissé pour mort par terre. Et je ne sais même pas pourquoi. Pourquoi est-ce que vous n'avez pas au moins fini le boulot ?


03 Avril 2016

J'avais oublié que j'avais ça, tiens. Retrouvé dans un vieux carton en fouillant. J'ai vendu tout le reste pour payer mes dettes, mais je suppose que ce truc n'a aucune valeur. Autant continuer à s'en servir comme déversoir de pensées. Pour faire un petit point sur la situation depuis la dernière fois, ça ne va pas vraiment mieux. J'ai réussi à me produire sur deux ou trois scènes des bleds alentours, mais au mieux que des silences génés. Je n'ai plus un rond, mais je crois que je dois pouvoir encore trouver dans mes poches de quoi m'acheter une corde.


?? Octobre 2016 **La page est salie à cet endroit, de ce qui ressemble à du liquide**

Je ne sait plus bien quelle jour on est. pas dessoullé depuis plusieur jours. riena fout. jvais dormmir


?? Septembre 2017

Je ne peux plus. J'ai tout perdu, jusqu'au fil des jours. Je dois de l'argent à tous les bars du coin. Ce soir j'ai une représentation dans un bar merdique. Si ça ne marche pas, j'arrête là. J'arrête tout.

**La page est considérablement salie en-dessous, d'après l'odeur il y a de l'alcool et du vomi**

rideau. s'est fini. je trouve un pont, et on quitte la cène. adios les conars



Bon. Bah y avait pas une blague avec un instituteur alors.... C'est déprimant, c'est dingue. A la rigueur, je me demande si ça valait bien le coup que des gens se cassent le cul à me transporter ici et à me maintenir en vie. Ils doivent être débordés de travail, et ils sauvent un suicidaire. C'est quand même marrant, quand on y réfléchit.

Allez, on va jouer à un dernier jeu, avant que je ne lève mon cul du fauteuil et que je retourne dans ma chambre. Je consigne mes pensées du jour à la suite de ce journal, et je le laisse bien en vue dans la bibliothèque. Si tu lis ceci, si tu as eu le cran d'entrer dans une bibliothèque et d'ouvrir le carnet moisi qui trônait dedans, et si tu as lu mon histoire sans te jeter par la fenêtre, voici ce que je te propose : laisse-moi un mot. Je t'en supplie, ne me laisse pas seul, ne me laisse pas crever, j'ai besoin d'aide, j'ai besoin de parler. Juste un petit mot, une feuille volante, je m'en fiche. Je repasserai dans quelques jours voir si quelqu'un l'a fait. Si oui, j'aimerais converser avec toi, si tu me le permets. Sinon.... sinon je présente mes excuses à ceux à qui j'ai fait perdre tant de temps, à commencer par le personnel de cet hôpital.

Au revoir ou à bientôt. On verra bien.


@Kyan Skoro
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Vous avez un message Empty
Vous avez un message - Jeu 30 Jan - 11:31

 
Bonne lecture



Dès que les infirmiers me l'autorisent, je me lève de mon lit. Mon épaule me fait toujours autant souffrir mais je n'en laisse absolument rien paraître. Pour une épaule en miette, on peut toujours se servir de ses jambes, et les miennes n'avaient pas servi depuis très longtemps.

J'arpente les couloirs, toujours étonné quand les gens me saluent normalement, sans m'appeler par mon titre hiérarchique de mon église. Parfois, on me demande de quelle chambre je viens et où je vais. J'évite de leur répondre métaphoriquement, et, voyant un panneau sur le mur qui me tend les bras, je dis :

"Je vais à la bibliothèque. Je vous remercie."

Un peu de lecture ne me fera pas de mal. Mon esprit s'ennuie et je lui dois bien d'avoir cela d'avoir de quoi s'évader un peu.

L'endroit est manifestement déserté par toutes les âmes, et pourtant, il est magnifique et étonnamment bien fourni. Je passe respectueusement entre les rayons et lis presque distraitement les titres des livres. L'odeur particulière d'un rassemblement de recueil m'avait presque manqué.

Dans un coin, je remarque un auteur boudé par l'église, Dan Brown, je souris timidement. Comme un pêcheur qui s'apprête à se damner, je regarde si je suis effectivement seul avant de prendre l'ouvrage le plus connu de cet homme : Ange et Démon

Je reviens vers le coin de lecture et m’assois confortablement afin de laisser mon esprit s'envoler de manière optimale vers cette histoire hérétique qui fait peur à beaucoup de mes pairs. En ouvrant le livre, j'ai presque un sourire coupable.

C'est à ce moment là que je l'aperçoit. Sur la table, il y a un carnet. J'essaye de l'ignorer pour retourner dans mon livre mais sa présence me rappelle à la réalité. Après tout, la bibliothèque est désertée et le propriétaire devait peut-être à sa recherche. Dans un soupir, je dépose mon propre ouvrage pour attraper le carnet que je lis avec presque plus d'attention.

... Tout est marqué en français.

Je lis et relis certains passage. La langue latine ne m'étant pas inconnue, j'arrive à déchiffrer certains mots mais le sens global s'échappe totalement à ma conscience. J'insiste pourtant.

Les mots sont calligraphiés à la va-vite et je lis entre les lignes une certaine colère contenue. Certains passages moins que d'autres mais s'il y a peu de ratures, il y a surtout peu d'application. Et plus ça va, dans le temps, pire cela devient.

Bien plus intéressé par ce mystère de papier que par mon œuvre blasphématrice, j'essaye encore d'en comprendre le sens quand je tombe sur la dernière entrée, parfaitement compréhensible. Un appel au secours.

Le mot est en anglais, plus lisible que les derniers paragraphes, et me vont droit au cœur. Sur la table des enfants, il y a quelques crayons de couleur. Je me lève et prend une feuille ainsi que de quoi écrire pour répondre à ce message sans destinataire.

Je me penche sur ma lettre et ... bloque ... totalement. Je relis une fois ce dernier message, essaye de revenir en arrière sur ce que j'ai compris, prend une grande inspiration et commence à écrire.

Cher Monsieur François Lumière

Vous avez besoin de parler,  il se trouve que j'ai des yeux pour vous lire. Croyez le ou non, vous n'êtes pas seul ici bas. Pour ma part, mon rêve serait de sortir de cet hôpital au plus vite mais je crains d'être encore ici pour quelques jours. Le fait d'avoir trouvé votre carnet et d'en avoir fait la lecture (du moins, ce que j'ai pu en comprendre) va me permettre d'apprécier ma pénitence ici.
Pour ma part, si j'ai beaucoup de connaissances, j'ai peu d'amis et personne n'est venu me rendre visite. Je vous laisse donc ce mot et je verrais si je retrouve une réponse demain matin.

Un ami inconnu

PS : Quelle est la blague avec l'instituteur et l'homosexualité ? Pourriez-vous me la raconter ? Je vous remercie.


Je glisse la feuille dans le carnet que je remet bien à sa place. Finalement, je fais demi-tour, emportant mon livre sous le bras avant de revenir sur mes pas, tirer la feuille pour qu'elle soit à peine plus visible, et regagne ma chambre.

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Vous avez un message Empty
Vous avez un message - Jeu 30 Jan - 16:33

J'ai laissé plusieurs jours s'écouler, environ trois ou quatre. Je crois qu'il est temps de retourner faire un tour à la bibliothèque. Le moral ne va pas vraiment mieux. Je ne sais pas bien ce que je préfèrerais, ne rien trouver du tout et en finir une bonne fois pour toutes, ou avoir eu une réponse. J'ai l'impression d'avoir jeté une bouteille à la mer. Vu ces derniers mois, probablement pas une bouteille d'eau minérale.

Je me dirige en traînant les pieds vers la bibliothèque. Personne ne m'adresse la parole, autour de moi tout le monde court ou a le nez dans son téléphone. J'en suis ravi, à vrai dire. Je n'ai pas vraiment envie d'être arrêté par Mme Grinjoux qui va me raconter ses varices et la mort de son chat.

J'arrive à la bibliothèque, vide encore une fois. Et encore glaciale. Bon allez, cette fois-ci c'est bon, je mets le chauffage. Je crois que je fais exprès de retarder le moment où je vais devoir vérifier le carnet. Je suis un peu le chat de Shrödinger. Tant que je n'ai pas ouvert ce carnet, je suis à la fois mort et vivant. Il n'y a qu'une seule façon de trancher.

Finalement je me résigne et me dirige vers les fauteuils, là où je l'avais laissé. Le carnet est là, grand ouvert, les pages défilant toutes seules comme une invitation à la lecture. Je trouve ça un peu magique, jusqu'à ce que je constate que les radiateurs que j'ai allumés ont simplement soufflé sur le carnet et l'ont ouvert. Déception. En fait, la même déception que celle que je ressens tous les jours : le morne ennui et la froideur distante de la triste réalité des choses. Il n'y a pas de magie, il n'y a que des faits logiques, qui se fichent bien des émotions et des gens qui les subissent.

Je m'empare du carnet et vais directement à la dernière entrée. C'est mon écriture. C'est mon appel à l'aide. Ce n'est que mon reflet que je vois là-dedans. Pas un mot, pas une lettre, pas même un vulgaire et moqueur "cool story bro". Bon. Je crois que je sais ce qu'il me reste à faire. Ce n'est peut-être pas plus mal, en un sens.

Je repose le carnet où je l'ai trouvé. Je trouve ça amusant de me dire que personne ne comprendra mon geste, à moins que quelqu'un ait la curiosité de fouiller les lieux où j'aurais pu me rendre. Une sorte de récompense pour celui qui aura su chercher correctement. Je me retourne alors vers la porte, et me dirige vers ma chambre. Ou mon destin. Un peu les deux.

Mon pied glisse alors légèrement par terre. En regardant, je vois une feuille de papier. Mon cœur rate un battement. Je me penche, sans oser espérer, et m'en empare. Là aussi, je crois que je fais durer le moment avant d'oser la retourner. Et j'imagine le pire, peut-être pour m'épargner une mauvaise surprise : qu'est-ce qui va être écrit ? "Va te pendre" ? "OK lol" ? Ou plus simplement, un dessin de bite ?

A ma grande surprise, rien de tout ça. Juste un mot, en anglais évidemment. C'est sûr que laisser un carnet en français dans un hôpital aux Etats-Unis.... fallait pas s'attendre à beaucoup de réponses. Déjà j'en ai une, c'est bien. En la lisant, je me sens bien. Soulagé, même. Et ravi de me dire que du coup, pas de suicide. C'est là que je réalise que je ne voulais vraiment pas en arriver là, je veux vivre. Le style de mon interlocuteur est radicalement différent du mien. Il a l'air gentil, un peu naïf. Le genre de type dont je me moquerais allègrement, si je devais le croiser. Mais là, ça me fait du bien de rencontrer quelqu'un de bien. Et de fait, je dois bien admettre que je ne suis sûrement pas le seul à avoir des problèmes.

Bon. Si j'ai lancé une correspondance, ce n'est pas pour l'arrêter au premier message. J'ai un peu peur qu'il finisse par me trouver trop déprimant, et je sais qu'à un moment l'un de nous quittera cethôpital et que tout s'arrêtera, mais en attendant j'ai envie d'en profiter. Je reprends donc le carnet pour écrire ma réponse, en anglais évidemment.



Citation :
Cher inconnu(e),

Merci. Je ne pourrais pas mieux résumer ce que j'ai ressenti en trouvant votre mot, même si celui-ci a bien failli se perdre au gré du vent. Voir que je ne suis pas seul m'a fait un bien fou, et j'ai réalisé que j'avais très envie de vivre. Vous avez l'air très gentil, et j'aimerais connaître plus de personnes comme vous. Si vous êtes d'accord, j'aimerais que nous prenions le temps de discuter.

Cependant, je crains une rencontre, ou un rapprochement. Je me dis que rien de bon ne pourrait en sortir, avec une personnalité destructrice et autodestructrice comme la mienne. Je vous propose donc les deux règles suivantes :
1 - nous ne donnerons jamais d'indication personnelle sur nous, comme notre nom ou notre numéro de chambre
2 - nous ne communiquerons que par ce carnet, en veillant à ne pas nous rencontrer. Je ne viendrai ici que le matin et vous l'après-midi, si ça vous va

Si cela vous convient, j'aimerais faire durer notre conversation autant que possible. Vous dites avoir peu d'amis, c'est quelque chose qui m'étonne. Vous avez l'air très ouvert sur les autres pourtant. A quoi cela est-il dû ? Pour ma part, une certaine tendance à la dépression fait que j'ai tendance à saboter plus ou moins volontairement mes relations sociales, comme si cela me confortait dans l'idée que ma vie est terrible. Je crois que j'ai trop peur d'admettre que j'ai besoin des autres, de leur approbation, à cause d'une estime de moi-même assez pathétique. Qu'en est-il pour vous ? D'ailleurs, qu'est-ce qui vous a poussé dans cette bibliothèque, où manifestement personne ne vient ?

Au plaisir de vous lire bientôt.

P.S. : Je ne m'appelle pas François Lumière, mais vous pouvez continuer à utiliser ce nom si vous voulez. Par ailleurs, je ne crois pas que la blague de l'instituteur ait jamais existé, et ce n'est probablement pas plus mal. Comme toutes mes autres blagues, elle eût certainement été très vulgaire et sans intérêt.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Vous avez un message Empty
Vous avez un message - Jeu 30 Jan - 17:15

 
Bonne lecture



Tous les jours, je reviens à la bibliothèque pour voir le carnet, toujours au même endroit. J'ai peur que je ne sois arrivé trop tard, que la personne l'ai laissé là et que, n'y trouvant pas de réponse, nous ait déjà quitté. Au moment où je désespérai le plus de trouver de la nouveauté, je remarque que ce matin là, le carnet s'est déplacé légèrement.

Fébrilement, je l'ouvre et y trouve une nouvelle entrée d'une écriture beaucoup plus posée que les autres. Celle-ci est en anglais et m'est directement adressée. Dans un coin la pièce, près de la porte d'entrée, j'entends du bruit et, le cœur battant, je me lève pour rencontrer mon mystérieux correspondant. C'est en réalité un enfant qui regarde la bibliothèque, visiblement déçu et qui repart.

Je lis alors le mot rapidement et constate qu'il ne veut pas me rencontrer, visiblement. Soit alors, je me prend au jeu. Je sors un stylo digne de ce nom et une feuille que j'ai spécialement préparée pour l'occasion et commence à rédiger, à mon tour, une réponse :

Bien cher M Lumière.

Cela fait plaisir d'avoir enfin de vos nouvelles. J'ai eu vraiment peur d'avoir trouvé ce recueil plusieurs mois après qu'il ait été abandonné et donc, de ne jamais entendre parler de vous. Très bonne idée le chauffage d'ailleurs, je ne m'étais pas rendu compte à quel point il pouvait faire froid ici. Si mon mot vous a apporté un peu de plaisir, alors c'est déjà une énorme victoire pour moi.

J'accepte vos deux règles sans aucune contrepartie.

Effectivement, je n'ai que peu d'amis. Je ne sais pas comment je peux vous expliquer cela sans entrer dans des confidences personnelles que vous souhaitez justement éviter. Je vais donc simplement dire que j'ai toujours été à l'écoute des autres et que, comme vous, personne n'est spécialement à mon écoute à moi. Cela ne m'a jamais dérangé jusqu'à aujourd'hui : se réveiller seul dans un hôpital peut faire prendre conscience de vérités très dérangeantes.

Permettez-moi de vous dire que, pour ce que j'en comprends dans votre carnet et dans votre message, vous m'avez l'air d'une personne particulièrement éclairée et que je trouve dommage de vous diminuer ainsi. Vous avez l'air d'une personne avec beaucoup de qualités mais que personne n'a encore réussit à mettre en lumière.

Je suis venu dans la bibliothèque parce que j'aime beaucoup lire mais vous êtes actuellement l'unique auteur que j'ai pu lire.

PS : Racontez m'en une autre alors !


Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Vous avez un message Empty
Vous avez un message - Jeu 30 Jan - 23:16

Cette fois-ci, je n'ai laissé s'écouler que deux jours avant de retourner à la bibliothèque. Savoir que quelqu'un m'attend, d'une certaine façon, est une pensée qui me fait beaucoup de bien au réveil. Il y a longtemps que je n'avais pas commencé la journée avec la joie et l'excitation d'avoir quelque chose à faire. Je crois même que je souris. C'est d'autant plus drôle de me dire que mon mystérieux interlocuteur est peut-être dans la chambre voisine. Pourquoi est-il là d'ailleurs ? Est-ce un membre du personnel ? Est-il venu pour une bête opération ? Est-il atteint d'une maladie pénible qui le contraint à vivre plus ou moins en permanence à l'hôpital ? Je commence à regretter mes propres règles, j'aimerais pouvoir l'interroger sur lui, en apprendre plus, peut-être le réconforter. Il m'a écrit qu'il avait peu d'amis, comment cela se fait-il ?

Bon, on verra ça plus tard, me voilà à la bibliothèque. Pas le temps de fouiller, je rallume vite le chauffage, et je me précipite sur le carnet. Je garde quand même la crainte intérieure de voir qu'il n'y a rien, qu'il a disparu, ou même d'y trouver un mot disant "en fait vous ne m'intéressez pas". Mais non, il est bien là, et il y a à nouveau une feuille volante. Qui est sur le point de s'envoler, d'ailleurs. Il faut vraiment que j'installe ce carnet ailleurs que sur cette table.

Je m'installe confortablement et je lis ce que m'a écrit mon ami. Ouh là, le mot est peut-être un peu fort, non ? Alexandre, je crois que tu devrais faire gaffe, si tu es tellement en manque d'amitié que tu commences à croire qu'un type que tu ne connais quasiment pas du tout est ton ami. Le mot me trouble un peu. J'attrape mon stylo, et je me lance.



Citation :
Cher mystérieux lecteur,

Je vous prie de croire qu'il y aura toujours une nouvelle dans ce carnet. Votre mot m'a fait un bien fou, je me sens revivre. Si un jour vous ne le trouvez plus, cela signifiera tout simplement que ma convalescence ici est terminée, et que j'ai dû partir. Toutefois le jour venu, grâce à vous, je sais que je partirai avec plus de force et plus de sérénité. Je suis ravi que le chauffage vous ait plu, mais maintenant je vais ranger le carnet ailleurs. D'une part pour qu'on ne me le pique pas, d'autre part parce que le radiateur fait s'envoler vos feuilles. Vous trouverez maintenant notre correspondance dans la section "littérature européenne". Je pense qu'elle est peu visitée. Je mettrai le livre tout en bas. J'ai bien pensé à tout en haut parce que c'est plus discret, mais je ne sais pas quelle taille vous faites.

Je vous remercie d'accepter les règles. Je ne vous cache pas que je les regrette un peu, j'aimerais vous poser beaucoup de questions sur vous. Mais il est juste que les règles s'appliquent également pour tous.

Je crois comprendre que vous consacrez votre vie à aider les autres, en négligeant de vous aider vous-même. Je connais ça, je l'ai beaucoup fait depuis mon enfance. Un jour ça m'a pesé, j'ai eu l'impression de me sacrifier en permanence pour tout le monde, d'être parasité, et j'ai réagit excessivement. J'ai rejetté le monde entier pour qu'il ne puisse plus me blesser, au lieu d'admettre que j'avais surtout besoin de prendre un peu de temps pour prendre soin de moi-même. Je vous encourage à y réfléchir dès maintenant au lieu d'attendre qu'il soit trop tard pour vous aussi.

J'apprécie ce que vous me dites à propos de mes qualités. Je vous avoue que je suis enclin à croire que vous ne me connaissez tout simplement pas assez et que vous vous trompez, mais le fait que vous l'envisagiez et me le disiez me fait du bien.

Et j'espère enfin que je suis un auteur qui vous apporte autant de plaisir que vous m'en procurez.

Merci à vous, et à la prochaine.


P.S. : je vais essayer de réfléchir et d'inventer une blague pour vous.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Vous avez un message Empty
Vous avez un message - Ven 31 Jan - 18:34

 
Bonne lecture



Un matin sans nouvelle mais cela ne me dérange pas. Je relis mon propre mot et hésite à y ajouter des choses avant de me raviser, préférant m'armer de patience.

C'est le lendemain à midi qu'un nouveau mot est noté à mon attention. Il faudra que je me rappelle le nouvel emplacement de notre échange de messages. Je lis le message avec un sourire presque tendre. Je me demande un instant à quoi peut ressembler mon interlocuteur, un adolescent persuadé d'avoir connu toutes les affres de la vie ou un adulte âgé qui n'arrive pas à se sortir de sa solitude ? D'ailleurs, je suis parti du principe qu'il était un homme mais rien ne me le prouve fondamentalement. Je sais juste qu'il est français d'origine et profondément triste.

Je relis les passages en français mais rien ne me renseigne sur cette donnée non plus. Je sors donc ma plume, mon papier, relis une dernière fois le message qui m'est adressé avant d'écrire.

Cher orateur,

C'est une bonne idée de changer de place notre échange de messages interposés. Nous ne sommes effectivement pas à l'abri qu'une tierce personne soit soudainement animée par l'envie de lire, nous pouvons toujours rêver, n'est-ce pas ?

Pour ce qui est de vos questions, vous pouvez me les poser sans soucis. Laissez-moi simplement la possibilité de ne pas répondre à certaines si vous souhaitez que je conserve mon anonymat. Et vous pourrez en faire de même avec mes propres questions, qu'en pensez-vous ?

Les anonymes ont toujours le privilège des confessions.

Quand j'aide les autres, je ne me néglige pas. Seul quelqu'un de parfaitement satisfait de sa vie est en mesure de pouvoir aider les autres avec leur propre existence, c'est ma conviction la plus profonde. Pour ma part, je ne saurais trop vous conseiller de vous entourer de personnes bonnes pour vous redonner goût à la vie, elles sauront être une oreille pour vous, et sans aucun doute un jour, vous serez une oreille pour elles. Ce jour là, vous verrez à quel point il est bon d'être bon.

En attendant, soyez, je vous en prie, convaincu de vos propres qualités, et les autres y croiront à leur tour.

Votre plus fidèle lecteur

PS : J'ai hâte de lire votre blague.


Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Vous avez un message Empty
Vous avez un message - Sam 1 Fév - 22:33

C'est génial. Vraiment génial. La matinée commence bien, tiens, j'avais bien besoin de ça. Je relis encore une fois la lettre reçue chez moi et redirigée à l'hôpital par une voisine qui ferait mieux de se mêler de ses affaires.

"Cher monsieur Lemoyen,

C'est avec plaisir que nous confirmons votre passage sur notre scène pour ce samedi à 21h30.

Au plaisir de vous voir bientôt dans notre établissement,


Jack's Cafe"

Va falloir annuler, je vais vraiment avoir l'air pro comme ça tiens... Et puis de toute façon c'est pas plus mal. Si c'est encore pour avoir l'air ridicule, je n'ai pas besoin d'aide. Je peux tout aussi bien rester ici et jongler avec mes chaussettes. D'ailleurs est-ce que j'y arriverais ? Ah oui tiens, c'est pas mal...

Bon.... ben super. Maintenant ce sont les infirmières qui vont me prendre pour un taré. ON FRAPPE, BORDEL ! C'est pas très compliqué ! Et si j'avais été tout nu en train de me mettre la télécommande dans....

Du calme, du calme. Respire. Voilà. C'est bien. Inspire. Expire. Tu sens ? Tu sens que ça ne sert à rien ?! C'est vraiment n'importe quoi !!!

Qu'est-ce que je vais faire ? Mais qu'est-ce que je vais faire ? Samedi je ne serai pas sorti d'ici ! Cela dit je ne suis plus très loin de sortir. Je peux peut-être déplacer la date ? Bien sûr, et tu crois qu'ils t'attendent avec impatience ? Qu'on va te dire "bien entendu monsieur, votre loge est prête, avec champagne et foie gras !" ? On va te dire que tu as raté ta chance et pis c'est tout, oui ! Ouais, mais de toute façon si je n'essaie même pas, le résultat sera le même. Alors qu'en tentant, au pire j'ai un énième refus. Je m'y fais, à force. Ouais bon, admettons, tu y vas, et ? Tu as bossé depuis la dernière fois ? Tu es soudainement devenu très drôle ? Tu vas leur faire le numéro de jonglage de chaussettes, c'est ça ? Commence à acheter un smoking mon vieux, je suis sûr que tu recevras un Oscar pour ça !

Non. Non, je vais écrire. Ca suffit maintenant de pleurnicher. Je vais écrire un test, le soumettre à approbation, et voir ce que ça dit. Et s'il faut, on le retravaillera. Et je vais commencer par envoyer un courrier au bar pour les remercier, m'excuser de devoir reporter mon numéro, et je les recontacterai quand je serai VRAIMENT au point. Et je sais déjà à qui je vais demander son avis sur mon travail.



Citation :

Très cher ami,

Aujourd'hui j'ai pris une importante décision. Je vais reprendre l'écriture d'un spectacle d'humour. Je vais commencer par quelque chose de très court, pour une apparition prochaine dans un bar de la ville. Pourriez-vous me donner votre avis sur le texte je vous prie ? Je sens que je vais avoir besoin de beaucoup travailler.



"Bonjour tout le monde,

Je m'appelle [Je mettrai mon nom ici], et je suis français. Je suppose que vous l'aviez déjà compris. C'est l'accent qui m'a trahi, n'est-ce pas ? Non ? L'odeur ? OK, merci....

Vous savez, je suis aux Etats-Unis depuis quelques années maintenant, et j'ai toujours beaucoup de mal à me faire à certains aspects de votre culture. Votre folie des grandeurs, déjà. Pour un européen, tout est immense ici ! Vos voitures, vos bâtiments, vos portions au restaurant ! .... vos culs aussi, du coup. Désolé, mais pour moi, quand tu commandes un petit soda, et qu'on t'apporte CA (geste des bras pour indiquer une hauteur d'environ 60 cm)... tu te poses des questions. Du genre : il se passe quoi si je demande un grand ? Tu ramènes la lance à incendie, direct ? Avec une portion pour enfants ici, je nourris ma famille entière en France pendant tois semaines !

Un autre truc qui me fascine aussi, ce sont vos relations amoureuses, à quel point elles sont codifiées. Il paraît que pour un Américain, le concept de faire la bise en France est très étrange, trop difficile à appréhender. Mais pour un Français, sortir avec une Américaine ! C'est une autre dimension ! Nous on aime bien laisser les choses se faire, ne pas planifier, prendre le temps de se connaître, faire selon l'envie, selon le feeling. Mais chez vous, il y a un manuel, et il ne faut pas s'en écarter d'UNE VIRGULE ! Sortir avec une fille chez vous, c'est un entretien d'embauche ! Tu te rencontres avec une rigueur très professionnelle, tu déclines ton identité, ton parcours... et surtout, comme aux entretiens d'embauche.... tu mens. Tu fais péter la petite chemise bien repassée, négligemment, comme si c'était normal pour toi.... HA ! La veille tu étais en slip sale sur ton canapé en train de regarder la télé ! En réalité, là où nous, Français, cherchons un petit moment agréable avec une personne qui nous plaît, pour voir doucement si on peut envisager de faire encore un bout de chemin ensemble.... Vous, vous cherchez le FUTUR MARI ! Nos yeux se sont à peine croisés que vous vous demandez "sera-t-il un bon père pour mes enfants ?". Mais.... non !!! Non non non ! Et encore, là c'est quand ça se passe bien. Parce que admettons que tu tombes sur quelqu'un, vous vous plaisez, vous commencez à vous voir régulièrement... il faut encore que ses copines te valident ! Si tu n'es pas validé, tu rentres chez toi ! Mais même dans les conseils d'administration c'est moins strict que ça !

Et enfin, vos sports. Là c'est formidable. Vous avez des sports vraiment très originaux. A commencer par ce que vous appelez du football, où il y a effectivement une ball, mais où tu ne te sers quasiment pas du tout de tes foot. Et les types ont tellement peur de se faire mal qu'ils portent une armure de paint-ball sous leur maillot. On a à peu près le même sport en Europe, on appelle ça du rugby. La seule différence, c'est que c'est joué par des hommes. Votre catch est fascinant aussi. Des comédiens qui font semblant de se frapper, semblant de tomber, semblant d'avoir très mal.... Là aussi on a à peu près le même, nous c'est ça qu'on appelle le football. Soccer, pour vous.

Un dernier truc que j'aime beaucoup ici, c'est qu'un jeune Français inconnu peut monter sur scène et se moquer gentiment, vous allez toujours l'applaudir. Et pour ça.... merci !

C'était [Mon nom], bonne soirée !"



Voilà, c'est un premier jet, qu'en pensez-vous ?

De mon côté, j'approuve votre proposition. D'accord pour les questions personnelles, avec la réserve de ne pas répondre. Du coup je vais commencer par vous poser une question : vous qui avez déjà tant fait pour moi, que puis-je faire pour faciliter votre propre vie ?

Merci pour tout et à bientôt.



Je ressors de la bibliothèque, le coeur léger, et en même temps terrorisé d'anxiété. J'ai eu le courage de lui soumettre mon texte, c'est très bien, c'est une chose de moins qui me tracasse. Mais ça ne lui plaisait pas ? S'il me trouvait insultant envers sa culture ? Perdu dans mes pensées, je bouscule un type dans le couloir, qui a l'épaule plâtrée. Pas le temps de m'excuser, pas envie surtout, je me contente de continuer mon chemin sans même le regarder. Qu'est-ce qu'il faisait hors de sa chambre, déjà ? Et puis il n'avait qu'à m'éviter, ça se voit que je suis distrait non ? Je retourne vite fait m'allonger et j'essaie de faire le vide dans ma tête. Je vais avoir besoin de calme. Ca frappe ! C'est lui, c'est mon lecteur, qui a réussi à trouver ma chambre ?! Ah non, ce sont les infirmières qui.... qui voudraient savoir si je peux refaire le numéro de jonglage avec des chaussettes.....

La journée va être longue.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Vous avez un message Empty
Vous avez un message - Dim 2 Fév - 10:12

 
Bonne lecture



Pendant un moment, la douleur est suffisamment fulgurante pour que j'envisage de retourner dans ma chambre. Cependant, une âme a besoin de moi en ce moment en espérant qu'elle m'avait laissé un message depuis la dernière fois. Je continue alors à arpenter les couloirs jusqu'à la bibliothèque, n'ayant désormais plus que ça à faire, à espérer dans mes journées.

Je me sens au moins un peu utile à aider cette personne et j'ai bon espoir que cette fois-ci, le message soit plus positif que les anciens. J'entre dans la bibliothèque et ait un frisson en remarquant l'absence du carnet avant de me souvenir de notre nouvelle place pour les échanges de messages. Je vais donc dans la section Europe et voir le petit recueil caché tout en bas. Je le sors et vais m'installer confortablement. Le nouveau message est bien plus long que les anciens et je prend un temps pour remettre mon épaule en place avant de pouvoir pleinement bénéficier de la lecture.

Le premier paragraphe me fait déjà sourire, que du positif ! Et je suis touché par la confiance que mon auteur me transmet. Je lis consciencieusement l'ébauche de spectacle, plusieurs fois, avant de m'autoriser à dire ce que j'en pense.

Très cher orateur :

J'ai lu attentivement votre spectacle et je dois dire que si certains passages me gênent (comme le fait de parler de l'anatomie de nos concitoyens américains) beaucoup de passages m'ont fait rire. Cependant, je ne suis moi-même pas né en Amérique et je n'y habite que depuis mon adolescence donc je me retrouve beaucoup dans ce que vous dites, j'ai peur qu'un natif d'ici ait plus de mal à comprendre le décalage.

Aussi, je vous conseillerais peut-être plus de partir vers le contraire si vous en avez l'inspiration : parlez de la France et comparez-la à l'Amérique. Vous pourrez y mettre du positif comme du négatif (même si pour se faire adopter, rien ne vaut la bienveillance)

J'ai peur de ne pas avoir beaucoup d'idées mais je pense notamment à l'enthousiasme des américains comparé au caractère plus ... passif des français. Leur tabou face à l'argent aussi peut-être une excellente idée. Ici, il n'est pas gênant de parler de notre salaire ou de laisser un généreux pourboire, tandis qu'en France, la richesse est toujours problématique. Enfin, comme troisième idée, je pense notamment à l'ambition légendaire qui, comparée à la France, doit être amusante à démontrer, une ambition souvent ridicule mais, du point de vue d'un européen est particulièrement touchante.

J'ai un peu d'expérience dans le tourisme ce qui me permet de vous conseiller là dessus. Par contre, pour ce qui est des rendez-vous amoureux, je ne peux pas juger, et pour le sport, encore moins. Veuillez me pardonner.

Pour ma part, j'aimerai véritablement en savoir plus sur vous, votre enfance en France. J'aimerai aussi savoir quelle est l'évènement qui vous a retiré le goût de vous mettre au service des autres. Est-ce ponctuel ou sentiez-vous qu'on commençait sérieusement à abuser de vous ?

Sinon, à ce que vous pouvez faire pour moi, il n'y a qu'une chose qui me tienne véritablement à cœur : soyez heureux et ouvrez-vous aux autres. Vous risquez quoi ? D'être surpris ?

Bien à vous,

Votre plus fidèle lecteur.



Je replie la lettre et la replace dans le carnet avant de le ranger lui-même dans notre endroit secret de la bibliothèque. En me redressant, je grimace en rejoignant ma chambre avec l'espoir secret qu'un jour, je rencontrerai cet homme.

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Vous avez un message -

Revenir en haut Aller en bas

Vous avez un message

 :: abandonnés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» "IL A UN REIN EN TROP ET CA SE PASSE MAL, EXPLICATION !!" (Et n'oubliez pas le petit pouce bleu si vous avez aimé)
» Premier rendez-vous ?
» Rendez-vous galant [PV Rachele]
» Quand accepterez-vous de m'écouter?
» Rappellez-moi, vous êtes qui déjà ? [PV Lio]

Sauter vers: