Le bâton de rouge à lèvres glissé sur ses lèvres charnues, dans une lenteur qui n'est pas déconcentrée. Elle se pince les lèvres pour homogénéiser le tout, son regard droit dans le miroir. C'est étrange toujours de se retrouver sans enfants alors qu'elle passe le plus clair de son temps avec eux, à s'occuper d'eux. Bien sûr elle sait qu'ils sont entre de bonnes mains, des mains habituées et que eux connaissent pour ne pas les perturber. Les jumeaux sont proches de leurs un an, et elle se rend compte a quel point le temps passe vite. Sveinn commence a bien parler, il comprend les phrases entières et bien formées et commence lui aussi a former de jolies phrases. Leur famille entière se porte bien alors les parents ont fait le choix de se retrouver un peu comme ils aiment le faire, du moins le plus souvent possible pour avoir toujours leur vie de couple en accord avec leur vie de famille. Même si elle pense toujours à eux et garde un œil sur son téléphone en cas de pépin, elle profite d'être seule avec son mari. Elle se prépare, dans la salle de bain, pour leur rendez-vous galant au restaurant. Elle a toujours été coquette, mais d'habitude elle n'a pas autant de temps devant elle pour se préparer et se pomponner. Annalisa sort le grand jeu, pour séduire son époux, attrape son Escale à Portofino signé Dior pour s'en vaporiser dans le creux des poignets avant de les porter derrière ses oreilles. Eau parfumée légère et hespéridé, tranche avec son allure quelque peu femme fatale sur les bords. La ligne retrouvée, sa robe près du corps souligne ses courbures féminines, mettent en valeur ses jambes infinies. Ses longs cheveux roux attachés en une queue de cheval élégante tombent jusque dans le bas de son dos et plus bas encore. Elle enfile ses talons et sort de la salle de bain, se montre entière à son mari.
Elle sait que son regard en dit long et qu'ils se plaisent toujours autant à l'un et l'autre. La flamme brûle encore encore, toujours aussi vive et ardente. Annalisa s'approche de lui, un regard mystérieux et espiègle dans le fond des prunelles jusqu'à se tenir debout face à lui. Ses doigts glissent sur son col, rajuste celui de sa chemise et de sa veste . « Vous êtes terriblement séduisant Clarence. » C'est leur soirée, leur week end, empli de belles surprises et d'autres à venir. Comme pour ce soir, elle a quelques surprises pour lui et a hâte de les lui offrir, les lui annoncer. Personne n'est au courant, personne sauf elle. Annalisa dépose une bise sur le coin de ses lèvres avant de se détacher pour aller prendre leurs manteaux. Le moment est venu d'aller au restaurant là où leur table les attend. Elle ne connaît pas New York, elle ne sait pas là où il a envie d'aller pour cette soirée du 14 février mais sait qu'il a toujours les plus belles adresses. Annalisa enfile son manteau puis laisse sa main accrocher celle de son époux alors qu'ils sortent de leur suite, dans cet hôtel de luxe, où ils s'autorisent les pires folies. Elle a d'abord commencé par leur louer une Bugatti, l'un des derniers modèles pour leur week end. Elle les avait attendu dès leur arrivée et avait surpris Clarence avec les clefs de la voiture.
Une mèche s’effondre sur son visage, insolente qui ne veut pas être replacée. Il serait peut-être temps de passer un coup de ciseaux dans sa chevelure, mais Anna aime tellement emmêler ses doigts dans les bouclettes de Clarence… Il grommelle, coince finalement la rebelle à l’aide d’un bobby pin piqué dans les affaires de son épouse. Un soupire tombe timidement. Quarante-deux ans, deux mariages dans la poche, mais toujours des papillons plein l’estomac quand il pense aux petites manies de sa douce, à son regard espiègle, à ses lèvres toujours désirables, surtout lorsqu’elles sont un peu boudeuses… Ça le fait sourire comme un con, les joues rougies d’amour. Avec les enfants, ce n’est pas toujours facile de se retrouver. Ils tentent de s’accorder, par semaine, une ou deux soirées loin des responsabilités, mais tout ne va pas toujours comme vous le voulez, avec treize petites âmes à protéger. Mais ils sont épanouis, bien plus qu’il ne l’était durant ton premier mariage. Son cœur sursaute quand il entend la porte de la salle de bain s’ouvrir. Subtilement, il reluque la belle qui s’avance vers lui. Ses lèvres se pincent pour ne pas trahir son enthousiasme. Elle sait qu’elle lui plaît, mais ça amuse l’homme de la laisser mariner avant de lui donner ce qu’elle veut, qu’elle vienne le chercher elle-même avec toujours plus de vivacité. Puis, avant qu’elle ne soit à sa hauteur, il se retourne, laisse son regard parcourir les longues jambes, caresser les courbes. Sa dextre vient se blottir au creux des reins de la miss quand les siennes replacent le col de sa chemise, qu’il a laissé un peu déboutonnée. « Et vous donc, madame Birdwhistell… », qu’il soupire en se penchant pour l’embrasser sur la mâchoire, tout près du cou. C’est à contrecœur qu’il la laisse s’évader, hypnotisé par la queue de cheval rousse qui bondit à chaque pas.
En enfilant son manteau, il la suit hors de la chambre. Distraitement, il triture la clé de la Bugatti qui patiente au fond de la poche de son pantalon. Il était encore incrédule. Ce n’était pas une voiture qui lui était inaccessible, mais Anna avait dû faire des pieds et des mains pour réussir à en obtenir une en location. Et puis, ça l’angoissait un peu de poser son cul dans une voiture à $2millions qui ne lui appartenait pas, même si, dans sa tête il trépignait comme un gamin à l’idée de conduire une de ses voitures de rêve. Une raison de plus de croire qu’il ne mérite pas cette femme qui, pourtant, l’a pris pour mari… Il passe son bras autour des épaules d’Anna, la presse contre lui et picore son crâne de petits baisers pendant qu’ils attendent l’ascenseur. Quand ils y entrent, Clarence adresse un regard moqueur à son épouse et appuie sur quelques étages au hasard, avant de sélectionner finalement le second sous-sol. « Mais quelle maladresse… Ça ne vous dérange pas de rester coincée avec moi quelques instants de plus ? Ça serait dommage… », qu’il laisse tomber, l’air faussement désolé. Clarence s'adosse contre le mur, penche légèrement la tête sur le côté, contemple celle qu'il attrape finalement par la taille pour l'attirer tout contre lui. Ses mains viennent encadrer son visage que ses pouces caressent doucement. « Tu me vends du rêve…», qu’il murmure avant de l’embrasser amoureusement.
Main dans la main, ils avancent dans le long couloir, salué par les employés de l'hôtel. Jusqu'a se trouver devant l'ascenseur et leur affection toujours plus visible. Elle ferme les yeux sous les baisers déposés au sommet de sa tête, son bras passé lui aussi à sa taille pour rester contre lui. Elle l'aime à la folie, cet amour n'a jamais terni depuis qu'ils sont ensemble. Certains couples s'habituent, Annalisa fait tout pour le surprendre toujours. Pas de routine, elle entretient son couple avec la même passion qu'elle s'occupe de leurs enfants. Parce que tout doit être entretenu, pour que ça dure tout le temps. Même avec les problèmes, ils font face, restent unis. Ils entrent dans l'ascenseur, Annalisa use du miroir rapidement pour vérifier que tout soit en place au niveau de sa tenue. Un regard tombe sur son petit ventre qui aura vite fait de grossir encore. Mais ça le papa ne le sait pas encore. Annalisa observe alors Clarence appuyer sur tout un tas de numéros, elle éclate de rire puis se laisse attraper volontiers.
Lippes mordillées, le regard brillant d'espièglerie, elle passe ses mains à la taille de son époux pour se lover contre lui. « Votre espièglerie fait votre charme... » Elle a un large sourire, détaille ses beaux yeux pour qui sont cœur bat toujours plus fort. Elle lui vend du rêve mais il lui en vend aussi et elle n'a jamais été plus heureuse dans sa vie que mariée avec lui. Elle le laisse se pencher tandis qu'il l'embrasse, elle lui répond avec cette même intensité, cette douceur amoureuse, serre sa taille. Elle joue aussi, mordille sa lèvre, le provoque pour finalement le relâcher comme si de rien était quand l'ascenseur s'arrête sur le rez de chaussée. La main dans la sienne toujours, a ses côtés elle se sent invincible, elle marche avec assurance, là où avant elle avait tendance à vouloir s'effacer. La Bratva n'a pas eu bonne influence sur elle, sa fuite a été sa libération et tout ça c'est grâce à lui. Un voiturier avait avancé leur voiture devant l'hôtel luxueux, désormais elle est à eux deux. Annalisa s'installe à l'avant, attache sa ceinture et tourne la tête vers son époux. « J'ai hâte de découvrir l'endroit que vous nous avez réservé !» Mais en attendant, un peu de musique. Elle met en route l'autoradio, quand elle a demandé la voiture elle a veillé à ce que l'on mette les musiques préférées de Clarence. Et alors découvrir New York de cette manière c'est tout simplement magique. Elle y était déjà venue mais pas pour faire du tourisme, mais elle remarque les petits magasins dont ses enfants avaient parlé quand ils étaient logés dans cette ville. C'est étrange de se retrouver sans eux, ils lui manquent beaucoup mais elle a aussi besoin de se retrouver en tant que femme, dans son couple. Tout roule pour eux, leur complicité et leur amour au beau fixe. C'est le genre d'histoire parfaite qu'elle n'aurait jamais cru vivre, et pourtant il était là l'homme de sa vie, juste sous ses yeux.
Annalisa glisse sa main sur la cuisse de son mari alors qu'elle le regarde conduire. Si la voiture lui plaît, elle songe à lui en acheter une neuve mais ce sera pour la fin du séjour. Les lumières défilent, à la fois des lampadaires et des écrans, pour elle qui vient d'un endroit quasi désert le contraste est saisissant, fascinant. Autant de monde dans si peu de place quand l'on compare à Akureyri, sa ville natale. Parfois elle partait dans les terres et ne voyait pas la moindre habitation pendant de longs kilomètres. Elle ne pensait pas que c'était possible de vivre dans un endroit restreint mais comprend que le secret est dans l'architecture verticale. Même en se penchant contre la fenêtre elle ne parvient pas forcément à voir le haut des gratte-ciels. Elle sait que ce n'est pas partout comme ça, mais elle observe, elle admire, enregistre ce que l'humain est capable de bâtir de ses mains. Elle est comme une enfant qui découvre Dinseyland. Durant tout le trajet elle essaye de chantonner les paroles, se rappelle de certaines chansons pour l'avoir déjà entendu les mettre à la maison. Puisqu'elle connaît pas tout, elle teste Clarence sur la musique, baisse le son soudainement pour voir s'il connaît toujours la suite. Le jeu l'amuse, elle aime bien faire ça avec les enfants dans la voiture pour les occuper, mais ça marche aussi avec Clarence.
