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In Nomine Patris... [Kyan]

 :: abandonnés
outre à vodka
Anatoli P. Potemkine
BLAZE : SpleenC
CREDITS : Bibi
FACE : Timur Simakov
DOLLARS : 1895
SACRIFICES : 177
PORTRAIT : In Nomine Patris... [Kyan] Ff70c0c668223386478f28380240bb05
ANNEES : 25 ans
CŒUR : Liberté est son maître mot.
TALENT(S) : Des mains qui ne vous veulent que du bien - Thaumaturge.
FACTION : En attente de recrutement - Neutre.
OCCUPATION : Expert en Bien-Etre chez Ikaros, petite magouille en tout genre sur le côté.
JUKEBOX : Isaac Delusion - The Sinner
RUNNING GUN BLUES : Have you heard about our Lord and Savior, Karl Marx ?

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DNA doesn't make a family. Murders and illegal shits do.

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Des mains qui ne vous veulent que du bien

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In Nomine Patris... [Kyan] - Lun 16 Mar - 22:05


In Nomine Patris
@Kyan Skoro & Anatoli


Lorsque les premières torpeurs d’une obscurité qui ne provenaient pas d’un défaut de paiement s’effacèrent, Anatoli trouvait l’ambiance presque apocalyptique des plus sympathiques. Pour la première fois depuis des années, les étoiles pouvaient briller de toute leur splendeur dans les cieux, sans être atténuées par la lumière vives et aveugles des lampadaires.  Bon nombre de ceux qu’il pouvait croiser dans ses ballades nocturnes avaient le nez dans le firmament. L’attention également.

Il se serait presque attendu à un climat de panique. Et pourtant. Tout lui semblait calme. Comme si les gens s’étaient trop facilement résolus à l’inévitable, se tenant à carreau grâce à la menace qui planait au dessus d’eux comme une épée de Damoclès. Peut-être était-ce parce que ce quartier semblait en avoir déjà trop vu. Peut-être était-ce la routine, ici. Peut-être que pour une fois, c’était agréable que cela concerne la ville entière et non juste les infortunés habituels.

Malheureusement, cette soirée-là n’était pas de celles que l’on pouvait passer le nez en l’air. Les nuages avaient rapidement pris la place qui leur revenaient de droit en ce mois terne de février, pour lutter contre toute incursion illégitime de l’orbe rayonnante. L’averse avait commencé à tambouriner quand il avait quitté les locaux de l’entreprise. Le nez collé dans le col du blouson, maugréant contre l’eau glacé qui tentait de s’infiltrer peu importe le prix, les yeux baissés sur ses pieds, le jeune homme avait toutefois décidé de ne pas rentrer directement chez lui. Le nid en haut de la tour attendrait.

Il s’était réfugié dans des bars miteux éclairés à la bougie vacillante, dont les courants d’air engendrés par les battements de portes des entrées et sorties fréquentes. La bière était tiède et presque désagréable mais elle avait l’avantage de toujours amener avec elle cette doucereuse pointe de légèreté, presque de début d’ivresse. Il appréciait cette désinhibition dont il n’avait pas forcément besoin.

La fraîcheur de la nuit l’accueillit à nouveau. Les trottoirs défilaient sous ses pieds, l’emmenant dans des coins proches et pourtant si loin de ses habitudes. Même son fidèle quartier lui réservait des surprises, des recoins inexplorés. Ou du moins, dans de tels conditions. Telle que cette église qui se profilait, luisante de lumières filtrant à travers ses vitraux comme si le soleil s’y était réfugié. Du bruit s’en échappait à mesure qu’il approchait. Elle avait l’air d’accueillir en son sein un groupe de fidèles venus vaincre la morosité ensemble.

Sur le parvis, il hésita. Longuement. Il n’avait pas mis les pieds dans un tel édifice depuis qu’il s’était fait attrapé, dans ce qu’il croyait être le coup du siècle. Sa présence s’était déjà largement réduite lors du divorce de ses parents, trouvant le moindre prétexte pour échapper aux messes trop longues des popes orthodoxes. Il s’était cru divin, avec ses mains miraculeuses. Pour ensuite perdre foi, devant le futur échafaud qui se matérialisait dans sa tête puisque Dieu l’avait abandonné. Ou n’avait jamais existé.

Mais l’alcool grivoise s’infiltrait dans son cerveau, lui murmurant quelques idées brillantes de débrouillardise, et le poussa à franchir sa porte. Comme prévu, une petite foule s’y tenait comme dans une réunion de quartiers, réunissant plats préparés avec soin sur une longue table et amicales accolades. Anatoli s’en éloigna rapidement, ne souhaitant être embrigadé dans le service ou il ne savait quel autre idée passerait dans leurs têtes.

Il s’était rapproché des murs, comme pour observer les quelques œuvres religieuses ornant les murs avec soin. A proximité de celles-ci, de larges bougeoirs tenant les dizaines de cierges allumés par la collectivité. Il s’approcha doucement, souffla sur certains d’entre eux  et tendit sa main pour s’en saisir.

Mais au moment où la cire frôlait le bout de ses doigts, des bruits de pas résonnèrent dans son dos. Et merde, la main dans le sac. Il se rétracta aussi vite qu’il le pouvait et se retourna vivement. L’homme dans sa soutane s’approchait de lui. Il avait du le voir entrer ou errer sans but dans son église. Avec son sourire le plus innocent possible, il le salua. « Bonsoir mon Père. Quel charmant endroit, je regretterais presque de découvrir son existence aussi tardivement. J’ai été attiré par la lumière, comme une brebis égarée et je me suis permis de déambuler. J’espère que cela ne vous gène pas ? » Il était temps de se rappeler des formules de politesse pour sauver le tir.

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In Nomine Patris... [Kyan] - Mar 17 Mar - 9:31

 
La brebis et le bouc



Tout est à peu près paisible ici. Le climat d'entraide fonctionne bien en ces temps de crises. Ici, tout le monde y va gaiement en échange de denrées et services. Les messes ont cessées pour laisser place à la chaleur humaine, simplement. Je regarde les fidèles côtoyer les non-chrétiens sans aucune forme de jugement. La privation électricité, ce soir, a quelque chose de presque apaisant.

J'en serai presque à dire que tout est en paix ...
Presque ...

- Deux jours, enfin ... Putain DEUX JOURS, Kyan ! -

Dans mon esprit, Sheitan le Satyre se rebelle du peu de liberté que je lui octroie ces derniers temps. D'un côté, il n'a pas tort, mais de l'autre, je n'ai vraiment pas le choix.

- Je suis désolé Sheitan, mais ces gens ont besoin de moi surtout le soir... -

- Tu ne respecte pas ta part. On change d'heure, je prend le jour et tu prends la nuit. -

- Midi jusqu'à minuit je prend. Tu prend le reste. Pour la gestion des repas et du sommeil, ça reste inchangé. -

- Plus quarante-huit heures pleine que tu me dois. Dans la semaine ! -

- D'accord. -

- Et une nuit avec Durga et Preeti en même temps. -

- Simplement hors de question ! -

Le démon ricane devant mon refus catégorique mais il semble consentant à notre nouvel arrangement. Vivre la nuit m'a visiblement bien plus manqué que je me suis avoué. Mon regard se reporte à nouveau sur les personnes dans le besoin que je détaille avec satisfaction.

- Hey ! Il est super mignon, celui là ! Allons lui parler ! -

Mes yeux se braquent presque malgré moi sur un jeune homme qui m'est totalement étranger. L'air un peu perdu et renfermé de celui qui sent qu'il n'a pas grand chose à faire ici, je ne peux empêcher les pensées du Satyre corrompre les miennes.

- Sheitan, on ne va pas parler aux gens sous prétexte qu'ils sont mignons ... -

- Bah si ! C'est la base de la reproduction humaine ! -

- Mais vous êtes deux hommes... -

- Bordel ! Kyan, serais-tu homophobe ? -

- Mais ... -

Et voilà à nouveau Sheitan qui ricane. Mes yeux, cependant, suivent toujours le jeune homme. Il semble presque être venu pour visiter l'édifice mais son comportement reste étrange. La réponse me vient presque sans que j'aie à la poser.

- Il vient piquer des trucs ... -

Malheureusement pour moi, il semble que pour une fois, le démon ait parfaitement raison. Je suppose que cet homme a ses raisons mais je ne peux malheureusement pas le laisser faire, pas ainsi du moins.

Je m'approche et il se fige ce qui ne fait que renforcer mes suspicions, malheureusement pour moi qui ait horreur du jugement hâtif. Quand il me fait face, je dois donner raison à Sheitan, il a même ce charme slave qui me rappelle mon enfance et qui m'est tellement exotique actuellement.

"Bonjour. Inutile de m’appeler "mon père" vous ne faites visiblement pas partie de cette église. Je suis Kyan, pour vous servir, et non, cela ne me dérange pas que vous visitiez, bien au contraire, cependant ..."

Mes yeux se posent sur le cierge, encore fumant, qui a faillit déserté son endroit.

"Je vous suggère plutôt de prendre les bougies qui sont entreposées là bas, elles sont neuves. Servez-vous."

Le libre-service n'est visiblement pas quelque chose dont il a l'habitude mais nous avons cette denrée à foison, autant en faire profiter cette "brebis égarée". Revenant à ses yeux verts, je lui souris sincèrement.

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In Nomine Patris... [Kyan] - Mer 18 Mar - 19:59


In Nomine Patris
@Kyan Skoro & Anatoli


Anatoli était presque surpris en voyant le prêtre s’approcher : il lui semblait bien trop jeune pour exercer cette fonction. Plus vieux que lui, assurément, mais il n’avait certainement pas l’âge d’être son père – et n’était même pas son Père, pauvre prêcheur de la mauvaise église. Sauf s’il y était mis tôt… Une conversion tardive vers la foi ? Une jeunesse de débauches et de tourmentes qui l’ont mené vers la lumière divine ? Le jeune homme s’imaginait déjà dans la fonction : arnaqueur de grand-mères et voleurs de cierges dans sa jeunesse, autorité religieuse dans sa vieillesse. C’était risible, cela ne lui sciait guère.

Il se retrouvait accueilli bien plus sympathiquement qu’il ne l’aurait cru pour quelqu’un qui venait de se faire attraper en plein vol. Parce qu’il ne devait pas espérer être discret et pouvoir faire semblant qu’il se baladait sans but, les yeux avaient filé directement vers les volutes de fumée qui ne s’étaient pas encore dissipées dans l’air, les traîtresses. Souffler plus fort la prochaine fois, s’il s’en souvenait. Ou éviter de voler des bougies dans des lieux de culte, aussi.

Et puis, il s’attendait à un serment réprobateur, plein de métaphores ronchonnantes destinés à lui rappeler les Dix Commandements qu’il avait mis cinq minutes à oublier – Tuer, voler et quoi d’autre encore ? Niaiser ? Un coup d’oeil vers les bougies vierges de tout usure, en quantité et libres d’usage. Trop simple. Trop facile. Aucun intérêt. « J’y penserais lorsque je quitterais vos murs, alors. » prononça-t-il du bout des lèvres, comme un aveu. Ce n’était pas le besoin qui l’animait, hormis celui de se sentir vivre dans les brasiers des draps froissés, dans la lourdeur d’une conscience mise à mal par les mains baladeuses et malfaitrices.

Les yeux opposés sont trop calmes. Le sourire trop sincère. Pas de vol, pas de colère. La soirée serait calme, les frissons d'adrénaline remis à plus tard. Anatoli répondit au sourire en offrant le sien, dont il avait difficile à se départir, mais l'air faussement innocent tombé. « J’en oublie mes bonnes manières. Anatoli » corrigea-t-il le tir en tendant sa main, « Tutoyez-moi, je vous en prie. Je ne crois pas que les voleurs méritent trop d'égards. Mais si je pouvais conserver ma main...» Le naturel n'était jamais loin, toujours prêt à surgir au moindre détour. Un sourire joeur, un brin espiègle, comme un gamin dans un corps maigrelet d'adulte.

Le regard se porta sur le reste du sanctuaire. « Il y a beaucoup de monde, ce soir... » Il avait toujours pensé que la religion se dépérissait en même temps que ces fidèles dont l'âge devenait honorable. Que les gens avaient compris la supercherie, que personne d'autre qu'eux-même ne leur viendrait en aide. En tout cas pas une entité transcendante puisque si elle était telle, que pouvait donc lui apporter les tracas des communs mortels qu'ils étaient ? Mais il ne pouvait leur en vouloir, lui-même ne l'avait réalisé que sur le tard.

« La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple.» s'entendit-il penser fort, citant Marx comme un écolier ayant bien appris sa leçon. Comme un enfant qui ne connaissait que trop, pourtant, la rigidité des chaises disposés entre ces pierres glacées. Quel mal y avait-il à croire pouvait-il entre ses proches murmurés dans le creux de son oreiller. Tout le mal du monde pour des gars comme lui. « Excuse-moi pour ces paroles impieuses, Kyan. Quand je te dis que je n'ai aucune manière, je ne suis pas loin de la vérité. Ma mère m'a terriblement mal élevé.»

Comme mué par une volonté extérieure à sa personne, il avait déambulé, le sympathique prêtre à ses côtés, de long en large et en travers. Il avait l'impression d'être de bien mauvais compagnie. Il n'en avait pas l'habitude, lui qui se montrait tantôt plaisant, tantôt fuyant la moindre âme vivante. A proximité de la table de victuailles, il n'hésita pas longtemps : cela lui éviterait de cuisiner ce soir ou de devoir aller squatter chez l'un ou l'autre. Sourires échangés, paroles de bonté, Anatoli n'allait pas se mettre la masse à dos. Seul contre tous, ça ne l'intéressait guère. Pas quand les autres détenaient la nourriture.

Assiette remplie, il s'éloigna légèrement, jetant un coup d'oeil incertain à sa précédente compagnie. Il n'était pas contraire alors, de lui-même, s'en rapprocha, curieux. « J'espère ne pas abuser de ta patience mais je suis quand même surpris. Je m'attendais à un sermon moralisateur. Y a une nouvelle génération de prêtres New Age ? Les messes sont enfin amusantes ? Je devrais peut-être recommencer à fréquenter » Si les prêtres devenaient jeunes et les mentalités changeaient, le monde lui échappait à bien des égards.
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In Nomine Patris... [Kyan] - Mer 18 Mar - 21:52

 
La brebis et le bouc



C'est avec une certaine déception que je me rend compte que l'homme qui me fait face n'est pas dans le besoin. Cela se voit à son regard dénué d'intérêt sur les bougies empilées. Sans aucun doute, avec le démon qui m'anime, jamais je ne prendrai plus personne de haut. Mais quand même, des bougies ? D'autres en avaient besoin, surtout les cierges allumés pour accompagner les prières. Je me penche donc pour les rallumer, ravalant ce goût amer qui me prend.

"Fort bien, Anatoli." Dis-je en serrant la main amicale qui m'est tendue.

Son sourire est enfantin et même un peu charmeur. Il y a quelques temps, cela m'aurait sans doute gêné de le constater. Aujourd'hui, je ne ressens plus aucune honte à l'admettre, mon vécu de ces derniers mois m'a blindé à ne plus me focaliser sur ce genre d'embarras pour me concentrer sur les vrais problèmes.

Finalement, il me demande de le tutoyer, conserve son vouvoiement avant de me tutoyer à son tour. Ce constat me fait presque rire mais j'accepte bien volontiers cette tentative de rapprochement.

"Tout le monde mérite des égards à mes yeux, Anatoli. Même le plus vil des hommes peut devenir le meilleur des saints s'il se reprends et agit en homme vertueux."

Et très franchement, un vol de bougies dans une église est sans doute un délit bien maigre face à ce que j'ai plutôt l'habitude de voir, voire de commettre moi-même. Si c'était là un grave délit pour lui, je ne pouvais que m'en réjouir.

Nos regards se portent sur les autres personnes qui côtoient l'édifice. Un peu distraitement, je répond à sa remarque.

"J'ai préféré en faire un lieu d'échanges plutôt que de conserver son caractère sacré. Ici, les croyants se font assez rares, j'ai préféré me concentrer sur l'essentiel : le partage et la chaleur humaine. Peu de personnes ici fréquentent assidument l'église pendant ses heures de cultes." Très honnêtement, j'espère qu'après le blackout, certaines d'entre elles reviendraient avec l'envie de continuer à faire le bien autour d'elles. Je sais que je me berce sans doute d'illusions mais si personne ne rêve pour les Hommes, alors l'humanité n'avancera pas.

Quand vient sa tirade sur la religion, je m’étrangle presque devant tant d'audace avant d'éclater de rire. Un rire à mi-chemin entre la gêne et l'amusement. Est-il réellement sérieux de me dire ça ainsi, ici ? Ce genre de choses ne m'arrivent jamais habituellement, même les anti-religieux les plus primaires n'osent généralement pas me brandir leur conviction sous le nez ou s'ils le font, ils n'ont pas conscience de qui est face à eux.

"Il y a tellement peu de choses avec lesquels je pourrais moins être en accord. La religion nous pousse à rechercher le meilleur de nous-même, à nous remettre en cause constamment, à aider notre prochain quoi qu'il advienne." Voilà pour le "sans-cœur" "Et pour ma part, je préfère avoir ma propre opinion sur le sujet que je sais être construite par mon éducation, mes expériences, mes doutes et mes échecs que par citer mots pour mots un économiste." Et voilà pour le "l'esprit est exclu" !

Et voilà qu'Anatoli s'excuse. C'est dommage, j'aurai aimé poursuivre cette joute verbale. Bon, peut-être pas ici ni dans cette tenue mais je me sens animé par une flamme de ferveur divine que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. L'outrecuidance et l'affront me donnent un aplomb bienvenue dans ces temps de doutes.

"Il n'y a pas de mal. De gustibus et coloribus non disputandum, des goûts et des couleurs ... Si c'est vraiment ce que tu penses, alors je suis toujours ravi d'entendre les opinions des autres, surtout si elles diffèrent des miennes."

Malheureusement, l'homme va se restaurer à la table. C'est avec un sourire amusé que je remarque à quel point il est à l'aise avec sa morale. Pour ma part, sans réellement le quitter des yeux, je salue quelques autres personnes venues trouver refuge ici et sur le point de partir. L'endroit se vide peu à peu. Finalement, Anatoli revient me voir, toujours souriant, toujours charmant. Ce qu'il me dit me fait quitter un instant son regard des yeux. Un sourire en coin plus tard, je reviens à lui pour lui répondre.

"Je peux te sermonner, si cela peut te faire te sentir mieux, mais je ne pense sincèrement pas que ça serve à grand-chose finalement, hormis le fait que nous n'aurions pas eu cette conversation si agréable." ou devrais-je dire inhabituelle, intéressante, rafraichissante... "Une nouvelle génération de prêtre, je n'en sais rien, ce serait bien. Je fais partie de l'ancienne école, bien plus ancienne que l'obscurantisme religieux dont tout le monde se méfie aujourd'hui, à l’époque où Dieu était un guide et non une entité vindicative. Comme d'aucun croient en la guerre, je préfère simplement croire en l'Amour, qu'il soit teinté de croyance divine ou non... Mais malheureusement oui, les messes sont toujours aussi laborieuses."

J'accepte à mon tour un assiette, me remémorant que je n'avais pas mangé depuis le matin-même. Finalement, le vide se fait de plus en plus et nous voilà les deux à parler presque en toute intimité.

"Je suis curieux de savoir ce qui t'embête dans la religion pour avoir la témérité de le dire face-à-face avec un prêtre dans sa propre église." Je dis avec une pointe de provocation dans la voix et dans les yeux. "Tu as le temps ce soir pour parler avec un prêtre ennuyeux ?"

Nous allons au fond de l'église, près du cœur où nous sommes définitivement seuls. Le repas n'est pas le meilleur que j'ai mangé mais il a la qualité d'être neutre et de pouvoir plaire au plus grand nombre, ou au moins, de pouvoir les nourrir.

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In Nomine Patris... [Kyan] - Sam 21 Mar - 19:53


In Nomine Patris
@Kyan Skoro & Anatoli


Il sourit. Le slave avait connu son lot de sermons. Celui du prêtre orthodoxe de l’église du quartier lorsqu’ils vivaient ailleurs, lorsqu’ils étaient encore une famille. Quand il n’était haut que comme trois pommes et que les allées vides de la chapelle étaient ses parcours de courses, sa mère incapable de le tenir en place. Celui quand cette même mère, toujours aussi incapable, se désolait des dernières bêtises du fils chéri, pas aussi prodigue qu’elle l’avait demandé à Dieu, auprès de la sainte autorité religieuse.

Ceux-ci n’avaient effectivement servis à rien. Ceux-ci n’avaient effectivement pas conduit à des discussions qui s’avéraient agréables, philosophiques et éclairées.

Ce n’était pas dans les habitudes de pilier de comptoir, non plus, mais mieux ne valait-il pas lui dire que ces collègues lui rappelait de vieux ivrognes ressassant le même discours.

Puis le prêtre lui parle d’Amour – avec un A majuscule, celui du sens général, celui destiné à tout être humain – comme il lui avait parlé de chaleur humaine, de bienveillance et d’autres concepts qui teintaient les discours de tous les humanistes, de tout ces gens ayant encore un espoir pour les Hommes – avec un H majuscule, cette fois-ci. Des idéalistes qui pensaient qu’il y avait du bon, en chacun.

Mais il se restaurait et n’ouvrit que peu la bouche. Il écoutait, curieux. Curieux de voir une foi animée, encore vivace, dans un système qui lui semblait s’écrouler. Lentement. Depuis des années. Presque des siècles.

Et puis l’endroit se vida et eux-mêmes finirent leur maigre repas. Anatoli suivit son compagnon du soir le long de la nef pour arriver au coeur et son autel. La voix de Kyan s’éleva, comme elle avait dû le faire à bien des célébrations. Un simple murmure lui semblait se réverbérer en un cri, parce qu’on ne gardait aucun secret dans la maison de Dieu. Il se retourna, juste à temps pour voir la provocation dans les yeux – si jamais il avait réussi à manquer le soupçon dans la voix – et s’en amusa. Kyan était d’humeur joueuse et lui, l’éternel joueur, ne refusait jamais une partie. Que ce soit une joute verbale ou autre, la vie était trop courte pour refuser la moindre occasion.

Quelques secondes, Anatoli se demanda comment porterait sa voix, à lui, entre ces murs. Provoquerait-elle quelconque frisson, quelconque ferveur à la moindre entité vivante – biologiquement, du moins – qui l’entendrait ? Avant d’ouvrir sa propre bouche pour rassurer sur les plans de sa soirée. « J’ai toujours du temps à accorder aux personnes qui savent se montrer intéressantes. Je ne vois pas de prêtres ennuyeux ici, où donc est-il caché ? »

Et puis, il réfléchit. La première réponse qui franchit ses lèvres ne fut pas sage. « C’est n’est peut-être que la témérité de la jeunesse. Il paraît qu’on s’assagit, un jour. Peut-être que j’ai voulu en profiter avant de ne plus en être capable. » Le sourire provocateur, en réponse à celui qu’il avait obtenu, s’attarda quelque peu avant de céder à la place à un froncement de sourcils et une moue de réflexion.

Il savait bien, que ce n’était pas la réelle raison. Qu’il ne détestait pas une religion à coup de paroles prémâchées par simple esprit de contradiction adolescent, par rage enfantine. Non, c’était une vie qui l’avait façonné. Une remise en question des préceptes inculqués. Une réflexion peut être erronée, qu’il avait étiolé – ou camouflé – avec des propos externes, qui semblaient lui convenir. Il ne s’expliquait pas pourquoi il avait voulu inconsciemment les confronter à un prêtre. Sans doute parce que ce dernier lui semblait sympathique, avec ses yeux sincères et sa main tendu vers le pauvre pêcheur.

« Ce qui m’embête ? Trop de choses m’embêtent. Tous ces mots vides qui sont secoués sous les nez de paroissiens hypocrites qui ne sont là que parce que, peut-être, hypothétiquement, leur confort de vie après la mort dépend de leur obéissance, de leur soumission. » Il sentait les mots roulés, se libérer. Prendre vie. Son point de vue, il l’avait rarement confronté avec celui de quelqu’un. Il l’avait écrasé dans les cris avec ses parents. Il l’avait échangé au dessus de la fumée de cigarettes se consumant dans des cendriers trop pleins avec des personnes trop défoncées et trop dans le même état d’esprit que pour s’élever mutuellement.

« Je crois que le pire, ouais, vraiment, c’est l’hypocrisie. Aimez-vous les uns les autres mais pas trop quand même. Sous certaines conditions. Parce que sinon, vous finirez en enfer. Pourquoi a-t-on le droit d’aimer mais pas qui on veut ? Pas comment on veut ? Pas quand on veut ? Et si moi, je ne voulais pas d’amour sage, d’amour tendre ? Si je voulais m’épandre en violence, à tous ? »

Une marée. Cela lui faisait l’effet d’une marée qui brisait un barrage. Cela n’avait aucune retenue. Pratiquement aucun sens. Il ne cherchait pas à savoir s’il faisait sens, en réalité. Il voulait juste discuter. Provoquer un débat.

Il se stoppa net et se retourna vivement vers Kyan. « La religion m’en demande trop. Elle en demande trop, à tout le monde. Voeux de célibat. Voeux de pauvreté. Pourquoi avoir choisi ça ? Pourquoi avoir choisi de servir un Dieu qui exige tant et qui donne peu ? Pas à tous ses enfants, dans les mêmes conditions ? » Les yeux étaient pleins de fougues, les joues teintées d’entrain. Il était curieux. Il était avide de savoir. Pour une fois, il voulait s’écharper sur un point de vue contraire et qui savait, peut-être en retenir trois mots de plus que d’habitude.
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In Nomine Patris... [Kyan] - Dim 22 Mar - 18:13

 
La brebis et le bouc



Je souris et accepte le compliment d'un signe de tête, ravi d'être qualifié de quelqu'un d'intéressant. Anatoli n'est pas en reste, son regard semble s'animer un peu et je me prépare pour une discussion intéressante. Il qualifie ses paroles comme provenant de témérité de la jeunesse, je ne peux que douter de ce genre de chose, mais soit, s'il venait à devenir plus sage avec le temps, ce sera sans doute une grande perte pour l'audace.

"Je doute que tu n'en sois plus capable un jour. Je n'espère pas, en réalité."

Par la suite, il m'explique sans vraiment prendre de détour ni de gants les raisons qui lui font abhorrer la religion... Enfin, les religions, vu que ses arguments peuvent s'appliquer à peut près à toutes. De telles paroles ont toujours été dangereuses ici et le sont d'autant plus maintenant que nous sommes entourés de dieux humains, d'ailleurs, Anatoli en a-t-il conscience ? Toujours est-il que j'en prend pour mon grade, me voilà traité d'hypocrite et de dominateur. Pas mal pour une première conversation avec un inconnu. Je n'ai plus qu'à me consoler avec l'idée qu'au moins, je ne suis pas quelqu'un d'ennuyeux.

"La religion nous pousse à bien agir pour accéder à la vie après la mort. Aujourd'hui, il y a les lois, la justice, les amandes, les peines de prisons... Ne vaut-il mieux pas agir dans l'objectif d'une probable récompense qu'une pénitence certaine ? Et l'idée d'un monde après la mort n'est-elle pas plus rassurante que le néant infini ? Ça aide beaucoup de personnes à faire face pour elles-même comme pour leur disparus. Avoir du courage quand le moment est venu, je t'assure que ça aide tout le monde à faire face à la mort."

Ensuite, l'éternel sermon anti-religieux sur l'amour vient à son tour. Je baisse un instant les yeux pour cacher un sourire naissant. Combien de fois l'avais-je entendu celui-là ?

"Mais la religion nous pousse à nous aimer les uns, les autres, sans aucune distinctions, bien au contraire ! Qu'ils fassent partie de la même religion ou d'une autre, de n'importe quel genre, de n'importe quel âge..." Une légère pause. Le terme d'Amour a subit une belle corruption depuis quelques temps.

"Malheureusement, les gens ont tendance à confondre, le fait d'aimer avec son réducteur penchant physique." Je sens le rouge me monter aux joues. "Et oui, la religion condamne sa pratique quand elle n'est pas pleinement consentie."

Après, il faut remettre les choses dans l'époque dans laquelle ont vit... C'est sur qu'aujourd'hui, exiger le mariage avant l'amour charnel est quelque chose de particulièrement délicat. Avec une voix qui tient plus du ton de la conversation, je précise :

"Il faut savoir que ce genre de précepte religieux était avant tout mise en place pour éviter les viols trop nombreux et restés impunis jusqu'alors. Par la suite, la loi s'est encore durcie pour cause de maladies transmissibles, un peu comme l'interdiction de manger du porc ou du bœuf dans d'autres religions probablement à cause de la présence de parasites à l'époque où les recommandations sanitaires n'étaient respectées qu'à condition que la religion ne l'exige."

Un amour pas sage ? Violent ? De quoi parle-t-il ?

- Oh ! Sérieusement, Kyan ... Devine ! -

Je secoue la tête, sincèrement curieux. Comment peut-on aimer avec violence ? N'est-ce pas un non-sens total ?

"Pourquoi veux-tu t'épandre en violence ?"

Cette question me fait un peu peur. Avec ce que j'avais vécu ces derniers temps, j'admets que j'espérais une réponse autre que celle que je redoute à cet instant. S'il ne s'agit que de la volonté de pratiquer des petits jeux sexuels un peu fougueux, alors soit, mais je craint qu'il ne s'agisse d'une volonté bien plus chaotique qui l'anime.

Un nouveau chapelet de questions arrive, la voix d'Anatoli se met à raisonner dans tout l'édifice de pierre. Quelle fougue, dommage qu'il ne serve pas notre cause, ç'aurait été un véritable plaisir de le voir s'insurger contre les ennemis de l'humanité comme il le fait actuellement contre la religion. J'attends patiemment la fin de ses interrogations quand la dernière m'arrache un rire.

"Elle nous en demande trop ? Ma femme serait bien d'accord avec toi..." Je montre mon alliance "Je n'ai jamais fait vœux de célibat pour ma part."

C'est assez méconnu mais les prêtres ont le droit de se marier et ce, depuis le début. Mon mariage à moi est tout récent mais je sais que la nouvelle va se répandre comme, je l'espère, étant une banalité.

"Mon Dieu, tel que je le conçois, m'a donné la vie, m'a donné la capacité d'aimer, m'a donné le bonheur ... Je trouve que ce sont de beaux cadeaux. Et à toi, elle t'aura au moins donné un repas chaud et de la compagnie pour ce soir."

Mais la question s'était tourné vers moi, personnellement. Que dire ? Mon histoire n'a jamais été réellement un secret pour qui que ce soit et je me refuse d'être de ce genre de personnes qui font des mystères. Je reprend donc notre marche tranquille.

"Je te préviens, mon histoire n'est pas des plus joyeuses... C'était pendant la guerre en Yougoslavie où je suis né. Des soldats sont entrés chez nous et ont tué mes parents. Un prêtre venu faire de l'humanitaire s'est interposé, sans arme, entre eux et nous, juste avec sa foi, il les a fait partir..." Même teinté d'un peu d'émotion, ma voix reste calme. C'est une partie de mon histoire que je ne partage pas spécialement d'habitude, mais peu de personnes s'y intéressent de toutes façon.
"Les orphelinats du pays étant bondés, il nous a adopté, mon frère et moi, et nous a ramené à New-York. Pour ma part, la religion m'a fait du bien, m'a aidé à accepter ce qui m'arrivait. Finalement, adolescent, je suis entré dans les ordres. Aujourd'hui, je ne sais pas ce que je pourrai faire d'autre que de venir en aide aux autres."

Mon histoire récente, cependant, est bien plus compliquée à partager et a mis ma foi à très rude épreuve. J'hésite un instant à en parler avant de me raviser, les dernières expériences où j'ai partagé ce genre de choses se sont très mal terminées. Je réserve cette conversation pour plus tard, si elle arrive sur le tapis.

"Et toi alors, quelle est ton histoire ? Et si je peux me permettre, que fais tu de si peu exigeant dans la vie qui te convient visiblement bien mieux que ma propre profession ?"

Arrivés devant la table, je nous débarrasse de nos assiettes. D'ordinaire, je me serais attaqué directement à nettoyer tout cela mais la conversation était bien trop prenante pour que j'en lâche une seule miette.

"C'est quand même assez particulier d'être venu prendre sans donner, de ne pas avoir reçu de sermon pour vol mais de m'en donner un sur la religion... Tu ne trouves pas ?" Oui, c'est dit sur le ton d'une légère provocation mais le terme 'hypocrite' est toujours là, en travers de ma gorge.

- Go get him ! -

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Anatoli P. Potemkine
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ANNEES : 25 ans
CŒUR : Liberté est son maître mot.
TALENT(S) : Des mains qui ne vous veulent que du bien - Thaumaturge.
FACTION : En attente de recrutement - Neutre.
OCCUPATION : Expert en Bien-Etre chez Ikaros, petite magouille en tout genre sur le côté.
JUKEBOX : Isaac Delusion - The Sinner
RUNNING GUN BLUES : Have you heard about our Lord and Savior, Karl Marx ?

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In Nomine Patris... [Kyan] - Dim 5 Avr - 19:12


In Nomine Patris
@Kyan Skoro & Anatoli


Voir un prêtre rougir valait de l'or, ou au moins le temps qu'il avait daigné lui consacrer.   Parce que, pour le reste, il n'aimait guère la pente sur laquelle il s'était entraîné. Parler de vies, parler de mort. D'un Paradis qui lui serait interdit, très certainement, sauf s'il confessait tout ce qui rentrait sous l’appellation discutable de "pêchés". Parler d'amour inconditionnel et se demander si tous y avait vraiment droit. Effleurer du bout des doigts un amour que des normes millénaires décrivaient comme pur. Sincère. Doucereux. Existait-il encore ? Ne s'était-il pas éteint avec tous ces gens que l'on décrivait comme "purs", eux aussi ? Mort, noyé dans les flots qui ont fait apparaître une société gangrenée, pudibonde quand ça l'arrangeait, affligeante où évoluait cancres et ordures ?

Il y avait encore des hommes pour voir en Arcadia autre chose qu'un nid de cafards.

Il n'aimait guère l'image qu'il dépeignait. Celle qu'il devait renvoyer et qui lui revenait un semblant déformée. « Je n'ai jamais parlé d'amours non consentis » marmonna-t-il plus pour lui-même qu'autre chose. Il n'était pas un monstre. Pas totalement. Ce n'était pas parce que seule la liberté dans une forme excessive le faisait frémir qu'il n'avait pas de limites. Il en avait. Elles étaient certainement moins nombreuses que celles de bien des Hommes mais la moralité ne lui échappait guère. Différente de la norme, du troupeau, peut-être. Mais présente. Et ça le vexait horriblement, qu'on y voit le Mal. « Je ne parlais pas que de l'amour charnel, même si vous doutez de la présence d'un coeur dans cette enveloppe. Que les règles soient en place pour des raisons précises, soit. Mais ne m'affirmez pas qu'on peut aimer sans distinction, par d'un amour autre que celui que l'on devrait ressentir pour chaque être vivant. »

La question ne l'étonna guère. Il devait s'y attendre. C'était sans doute le moment où son âme était pesée, afin de vérifier son droit à la rédemption. N'était-il que Chaos ou la Lumière avait encore un peu d'espoir dans cet enfant perdu ? Coup d'oeil morne avant de reparcourir l'édifice, comme s'il espérait y déceler un détail qu'il aurait manqué. Dans d'autres dispositions, il aurait certainement joué avec le prêtre. Jouer le rôle de cette progéniture de démons que l'on aimerait lui coller, parfois, sans doute. Mais pas ce soir. Il n'était pas au théâtre. « Parce que, Kyan, si l'amour n'a plus le sens que tu lui prêtes aujourd'hui, violence non plus. Je ne m'apprête pas à tout brûler sur mon passage pour le plaisir de voir les flammes s'étendre. Ce n'est que la manière de libérer une fougue qui n'aurait rien de bon, à être réprimée. Ce n'est que mon goût du mélodrame pour appeler des envies de vents et d'horizons sans fin.»

L'anneau agité sous son nez attira son regard et lui arracha un sourire. Il avait sans doute raison, sur cette vague de prêtre new-age, même si ceux-ci s'ignoraient. « Tu m'en vois ravi pour vous. Madame doit être bien spéciale pour ravir le coeur d'un homme de foi» Comment vivait-on de partager l'être aimé avec un être transcendant, qui nous dépassait de loin ? Bien, sans doute, à condition de partager une chose assez semblable.

Il ne s'était pas attendu à ce que Kyan réponde à sa question sans détour. Une vie était intime. Avec une histoire pareille, Anatoli ne savait pas s'il aurait répondu aussi élégamment. Aussi sincèrement. Et surtout, si à sa place, il aurait pu embrasser la foi avec tant de ferveur. Il demanderait presque si son frère aussi, avait trouvé un réconfort dans la religion. Ou si ce dernier avait pris une pente qu'Anatoli comprendrait mieux, celle de l'abandon divin.

Et puis vint son tour, avec un sourire fané. Pas de grandes guerres, pas de grands malheurs. Un gamin anonyme parmi tant d'autres, sans histoire. Sans racines. Pas de patries étrangères - du moins, dans ses souvenirs. Juste un père, une mère. Et peu d'amour. « La même histoire que des tas de gamins issus d'une immigration malmenée par ses rêves, je crains. Et rien de bien mieux que prêtre. Je m'occupe de soigner des gens physiquement, à défaut de soigner leur âme. Peut-être qu'on pourrait faire la paire, chacun dans son domaine de guérison.»

Les assiettes claquèrent sur la table, avec une provocation qui ne manqua guère de l'atteindre, peut-être pas comme espéré. Le vert de ses yeux se figea, se glaça. Il n'était donc qu'un gamin récalcitrant, qu'un gamin téméraire qui ne valait pas grand chose. Qu'un de ces gamins qu'on promettait d'écouter avant de balayer d'un revers de la main les mots prononcés. « Vous me demandez ce qui m'embête avec la religion après avoir parler plus vite que je n'ai réfléchi. Je vous réponds, Mon Père, avec sincérité. Et maintenant, vous me reprochez cela, en y voyant un sermon. Qu'étais-je censé faire ? Mentir ? Vous répondre que ce n'est qu'une crise de foi passagère, Mon Père ? Mais n'est-ce pas contraire à vos principes ? N'est-ce pas pas un pêché ? Mais peut-être que certains sont admissibles plus facilement que d'autres. »

Il bouillonnait, le gamin. S'il fermait les yeux, il était sûr de sentir dans ses cheveux la main de son père et ses "C'est bien m'gamin" désintéressé, quand il n'avait pas envie de l'écouter. Soit la plupart du temps. Il pouvait entendre sa mère soupirer et lui dire que c'était bien, très bien, alors qu'elle n'avait pas écouter un traître mot. Et l'homme devant lui, qu'il se prenait tour à tour à apprécier comme à haïr, lui semblait proche et différent à la fois de ces fantômes passés. Sans doute devait-il distinguer l'homme du prêtre, le curieux de celui qui défendait sa foi, à juste titre. D'un ton calme, contenu, d'une respiration destiné à s'apaiser, il insuffla quelques derniers mots. « Mais peut-être est-il préférable que je quitte ces murs, avant d'offenser de damner mon âme à tout jamais. »

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In Nomine Patris... [Kyan] - Lun 6 Avr - 8:12

 
La brebis et le bouc



C'est avec un profond regret que je remarque que l'homme face à moi commence a perdre en assurance. De ses remarques tranchantes voire blessantes du début n'en restent que des propos assez fades, voire confus. Sans aucun doute, je l'ai vexé quand bien même l'homme face à moi ne donne pas l'air d'être atteignable si facilement. Aucun doute, il faut que je me calme sur mes ardeurs et essayer de ne pas me sentir heurté moi-même à ses propos.

"Je n'en doute pas, rassure-toi ! Je sais très bien que vous êtes capable d'amour dans tous les sens du terme. Pour ma part, je ne connais que l'amour inconditionnel entre tous les êtres et je suis désolé d'avoir mal compris."

Je suis vraiment sincère dans mes propos, j'aurais aimé vraiment comprendre de quoi il retourne. Pour le coup, même Sheitan semble assez désemparé.

"Je ne pense pas qu'il y ait de forme d'amour que l'on doive ressentir ou pas. En fait, je ne pense même pas qu'il y ait de règles particulière."

Il oppose amour à violence. Pour le coup, je suis très bien placé pour savoir que les deux sont loin d'être incompatibles mais je garde le silence, écoutant Anatoli très attentivement. Au moins, il n'a pas la pulsion meurtrière que je craignais mais cela ne m'en apprend pas beaucoup plus. Encore une fois, il a des propos certes très poétiques mais qui à moi m'échappent totalement et cela me frustre un peu.

Cependant, un sourire nait sur son visage quand il apprend que je suis marié et se permet même une flatterie. Pour des hommes aussi seuls que nous, avoir nos cœurs n'est pas spécialement compliqué au final. Par contre ...

"A mon sens, ma Dame est spéciale surtout parce qu'elle m'a choisie." Je dis dans un rire.

Anatoli m'écoute sur mon histoire, sans m'interrompre, avec attention. Je chérie la vérité autant que l'amour en ce bas monde. Et puis quand on veut que les gens se confient, généralement, c'est bien plus simple si on donne l'exemple. Il ne s'épanche pas sur sa propre histoire, préférant garder les détails sous silence. Soit.

Je tique sur le jugement de valeur du métier de prêtre. Les professions ne s'inscrivent pas sur une échelle de valeur, pas à mes yeux du moins. D'autant que son activité à lui s'avère des plus utiles. Soigner les corps ? Le faisait-il en tant que médecin qualifié ais-je encore affaire à une personne doté de dons particuliers en la matière ? Si j'admire le premier, le second m'intéresse déjà beaucoup plus.

"Je pense qu'effectivement, nous pourrions nous associer pour pas mal de choses... C'est une proposition sérieuse ?"

Je songe à mes visites à l'hôpital avec toutes ces âmes en détresse, je pense aux personnes qui viennent ici en quête de soins en se soustrayant aux moyens légaux, je pense aussi à Sheitan qui a la sale habitude de revenir blessé et qui me met dans l’embarras pour pouvoir officier le lendemain... Oui, quelqu'un qui soigne les corps m'intéresse tout particulièrement !

Par la suite, l'ambiance se glace à nouveau. Pas de doute, je l'ai atteins et j'y suis sans doute aller un peu fort. Aujourd'hui, on porte aux nues le pouvoir des armes et on a trop tendance à négliger le pouvoir des mots. Sous les flots de questions, je lève les mains en signe d'apaisement.

"Je te demande pardon de t'avoir vexé. J'ai été stupide, j'ai pris ton jugement comme de la provocation et j'y ai répondu comme un enfant contrarié. Je préfère la vérité au mensonge, même si elle blesse. Et ne t'inquiète pas, pour moi il n'y a personne de plus "admissible" qu'une autre. J'ai fais ma part de fautes, crois moi. Ma valeur est d'ailleurs certainement inférieure à la tienne, toi qui soigne les corps et qui dit la vérité."

L'homme est blessé, et en colère, sans aucun doute. Jamais je n'aurais du à me laisser aller ainsi. A présent, il dit vouloir s'en aller et je regrette profondément de m'être emporté.

"C'est toi qui voit. Mais ce n'est certainement pas ici que tu damnera ton âme, je t'assure, pas avec moi. Anatoli, je ne sais pas quelle impression je t'ai donnée mais je ne suis pas là pour te juger, j'ai bien assez affaire avec ma propre conscience."

Non, en réalité, je ne veux pas qu'il parte, pas tout de suite. Je voulais qu'on se quitte en bon terme s'il faut se quitter.

"Moi je préfère ta compagnie à la solitude. Encore une fois, j'ai été piqué par ton franc parlé, et si réellement je n'avais moi-même aucun doute sur ma propre religion, je ne me serais sans doute pas laissé aller ainsi."

Montrer ses faiblesses n'est sans doute pas quelque chose de bien intelligent à faire.

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In Nomine Patris... [Kyan] - Dim 26 Juil - 22:43


In Nomine Patris
@Kyan Skoro & Anatoli


Un mince sourire s’étirait sur ses lèvres. La proposition était-elle sérieuse ? Anatoli ne saurait le dire. Il avait bien du mal à s’imaginer déambulant dans des couloirs trop blancs, trop propres, trop aseptisés, en compagnie d’un prête pour soulager tourments et torpeurs. Lui prêterait-on une blouse blanche, pour l’occasion ? Devrait-il sourire comme dans une publicité pour un dentifrice mentholé, dodeliner de la tête en écoutant les gens s’épandre sur leurs maux ? Cette image de bon samaritain ne lui sciait guère, collant presque avec dégoût à sa peau. Pourquoi faire ? Qu’est ce que cela lui apporterait ?

« Je sais pas, ça paie bien ? Parce qu’en soi, on profite déjà de mes talents ailleurs. » répondit-il d’un air faussement désintéressé. L’argent était le nerf de la guerre. Et bien qu’il crachait assez souvent sur ces foutus systèmes capitalistes qui l’embourbait, le desservait plutôt qu’ils ne l’encourageaient, le jeune slave ne refusait jamais de l’argent, peu importe sa provenance, peu importe la manière de l’acquérir. Manger, ou être manger, aurait dit son père. « Parce que bon, je suis comme tout le monde, j’ai un loyer à payer. Et on le croirait pas mais on demande blindé dans le quartier, quand même. »

L’ambiance se glaça, tétanisant les minces volutes de poussière présentes dans l’air. Pourtant, le prêtre tenta d’apaiser les choses. Le jeune homme ne parviendrait jamais à comprendre cela, tout ce concept de tendre l’autre jour. Il ne lâcherait pas aussi simplement la pression, les doigts toujours crispés dans un poing. Le sang réchauffait sa maigre carcasse, l’enjoignant à se montrer digne, à se montrer fier, à se montrer grand, métaphoriquement. Les excuses ne l’apaiseraient guère, dégoûté qu’il était des mots prononcés en permanence sans valeurs, sans significations.

Il ne put s’empêcher de ricaner en les entendant. Il ne savait qu’en faire, des ses discours destinés à lui rappeler qu’ils étaient tout deux humains, tout deux fautifs, tout deux fautés. « Si personne n’est moins valuable qu’un autre, pourquoi te dévaluer de la sorte ? Ca t’apporte quoi ? Ou plutot, tu penses que ça m’apporte quoi ? » Un sentiment de supériorité, sans doute ? Ou juste un grincement de dents, ne supportant guère l’ironie sous-jacente qu’il pensait percevoir. Il mentait comme un arracheur de dents, tout le monde pouvait aisément le deviner en moins de temps qu’il ne fallait pour prononcer un Ave Maria. Kyan lui même avait pu en faire les frais pendant leur entretien.

Lui, au moins, ne pensait pas sa parole divine et pure.

Le reste coula sur lui comme de l’eau bénite. Que répondre à un homme qui adoucira les angles, quoiqu’il arrive ? Il aurait beau lui dire qu’à ses yeux, lorsqu’on promettait le Paradis, on était forcément juges, Anatoli savait pertinemment qu’on lui opposerait vite un argument qu’il serait forcé d’apprécier, car non dénué de logique. Et là, présentement, il n’avait aucune envie d’apprécier quoique ce soit, mis à part le son des feux de sa colère, battant avec avidité dans sa poitrine, comme un tambour rythmé.

Il s’apprêtait à faire demi-tour, retraverser la nef, le choeur, et tout ce vocabulaire qu’il s’était efforcé d’oublier quand une petite phrase, une minime phrase attira son attention. Des doutes. Etait-ce fait exprès ? Etait-ce de la manipulation ? Certainement. Qui exposerait de la sorte une arme à double tranchant ? Un homme de foi sympathique, certainement. Mais le sourire slave se fit carnassier, les mains saisirent l’une des chaises pour la retourner, et s’adosser, ventre contre dossier. Le menton dans les mains, la lueur d’intérêt se ralluma dans les yeux mornes du môme. « Des doutes, vraiment ? Ne t’a-t-elle pas sauvé, pourtant ? Qu’est ce qui peut faire douter quelqu’un qui pensait avoir trouver le salut dans sa Lumière ? » Le ton se voulait à nouveau posé, amusé, chaleureux. Le jeune homme espiègle, curieux, gaffeur était à nouveau présent. « Tu sais, Kyan, j’apprécie aussi ta compagnie ce soir. Tu es plein de… surprises. Et je me demande lesquelles tu me réserves encore. »
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