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Petit frère. [Pv Kyan]

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Petit frère. [Pv Kyan] - Sam 11 Avr - 10:29

Il règne un silence dont Dmitri vendrait père et mère pour en profiter ne serait-ce qu’une demi-heure. Roann est une véritable pipelette, fidèle à lui-même de son vivant. A son arrivée à Arcadia, l’ancien militaire a bien cru perdre totalement le contrôle de sa personne. L’air qui se respire ici est chargé, comme emprunt d’une pollution mystique. Mystique ? Mais qu’est-ce qu’il raconte ?! Il ne va décidemment pas bien. Toujours est-il que ce matin, en débarquant dans cette drôle de ville, il a clairement senti que le mort voulait prendre le total contrôle. Alors que c’est impossible. Purement impossible. Le gamin de vingt-cinq ans, déchiqueté par une grenade a fini par se taire lorsqu’ils ont atteint le quartier industriel. Et Dmitri a de suite compris pourquoi. Il peine d’ailleurs à croire que Kyan puisse vraiment vivre par ici… Quoi que. Si on remonte à leur enfance… la guerre est une histoire de référence dans la famille. C’est l’impression que donne ce quartier : sortir d’une guerre. Des débris jonchent le sol, les bâtiments sont en ruine, tout est en train de pourrir. Ville fantôme. Un gigantesque frisson s’empare du corps imposant de l’homme à cette pensée. Paupières closes, il tâche de reprendre une respiration des plus calmes. Roann n’est qu’une paranoïa, une culpabilité refoulée. Les fantômes n’existent pas.
Et pourtant il se rend à l’Eglise.

Il image les gravelas qui craquent sous ses semelles, à défaut de les entendre. Il n’a pas réfléchi ce jour-là. Pas la moindre seconde. Possédé, il voulait juste le faire taire. Ce fut un échec cuisant. Être privé de l’ouïe complique bien plus la vie quotidienne qu’il ne le pensait. L’armée a bien voulu lui trouver un avion pour se rapprocher d’Arcadia. Il a ensuite continué en train. La vérification des billets, la moindre information à demander… Dmitri s’est soudainement senti infantilisé, privé de toute indépendance. Il a gardé dans son sac à dos militaire l’ardoise donnée par les médecins pour se faire comprendre. L’utiliser est une honte de plus. Il ne le fera pas. D’autant qu’il peut encore parler. On lui a expliqué que son langage risquait de s’altérer puisqu’il ne peut s’écouter. Mais n’étant pas un sourd né, la parole était encore une capacité dont il pouvait jouir. Tu parles d’une jouissance…
S’il lui est impossible de prêter attention à l’ambiance sonore du district, une toute nouvelle analyse lui vient instinctivement. Celle de sentir. Mais là… Il s’en serait bien passé. Les effluves de moisi et de souffre lui prennent le nez à lui en faire tourner la tête. Des odeurs désagréables, il en connait. Les missions militaires ne sentaient pas la rose. Mais alors il avait ses oreilles, des parades sensorielles pour ne pas y prêter attention. Ici, aujourd’hui… Il n’a plus rien.

Trouver l’Eglise n’est clairement pas le plus difficile. Entre le désert des rues et la petitesse des bâtiments encore en vie, la tour religieuse s’impose. Figé devant les marches noircies par la saleté environnante, l’ancien caporal tâche de se préparer. Roann est toujours absent. Tant mieux. S’il le dérange en pleines retrouvailles, il le tue une deuxième fois. Bordel… Mais est-ce qu’il s’écoute là, au moins ? Taré. Il devient complètement taré. Pitié. Pitié que Kyan ait une solution à tout cela…
Le contraste entre l’extérieur et l’intérieur est saisissant. De la tristesse morbide, Dmitri passe soudainement à la lumière. Le lieu est vide. Et plein à la fois. Vide de croyants, mais illuminé de toutes parts de bougies qui flambent dans une présence commune. En chaque flamme qui danse avec douceur, tel un slow pour ne surtout pas réveiller les morts, le militaire devine une personne. Un corps tombé au sol, un cœur qui s’est arrêté, un sommeil qui ne s’en finit plus. L’acouphène de ces échos mortels résonne en lui avec une force qui l’oblige à ployer genoux. Paumes ventousées aux oreilles, il grogne pour les empêcher d’entrer. Et pour la toute première fois, il voudrait que Roann soit là.

« ‘Suffit de d’mander Caporal. Allez poussez-vous d’là ! C’est ma place. »

La sueur s’invite aux étourdissements, trempant le visage ridé et veiné de l’homme à terre. La bile lui monte jusque dans la gorge et il doit se faire violence pour ne pas gerber sur le sol sacré. Comme obéissant au mort en chef, les sifflements et échos cessent. Accepter cette idée relève de la folie. Encore fébrile, il se relève dans l’ultime volonté de virer au loin tous ces… trucs pas logiques. C’est dans sa tête. Uniquement dans sa tête. Ça finira bien par sortir.

- Kyan ?

Sa mâchoire craque. Il ne peut pas même savoir s’il a hurlé, chuchoté ou même si un quelconque son est sorti de sa gorge. Cette dernière est actuellement bloquée par une boule d’angoisse. Toussant, il choisit de recommencer, tentant de mettre de la force en inspirant profondément juste avant.

- KYAN !

La démarche cassée par ses neurones en ébullition, il parcourt l’Eglise, à la recherche de son frère. C’est à lui de prendre le relais cette fois-ci. Fini le rôle de petit frère. Il va très vite devoir devenir grand pour le sortir de là. Si lui ne peut pas… Il ne lui reste plus qu’à crever.

« Je t’assure que c’est pas chouette de mon côté hein. Tu devrais rester en vie. »

Le cri qui en résulte ne peut qu’être entendu. Les bougies sont comme soufflées. Aucune ne perd sa lumière, mais Dmitri peut voit le désespoir qu’il a versé sur les morts. Petit frère… Pitié.
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Petit frère. [Pv Kyan] - Sam 11 Avr - 16:26

 
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C'est certain, je n'aurai pas assez d'une vie pour accomplir tout ce que j'espère faire. Après mon mariage, l'existence s'est accélérée d'une manière trop exponentielle. Si je dois être honnête, ce que je suis devenu ferait sans doute terriblement honte à mon moi d'avant l'accident, je ne suis plus aussi assidu à l'église qu'avant et même ma vie maritale, une vie que je n'aurai jamais envisagée auparavant, commence sur une douloureuse séparation à cause de la coupure d'électricité.

Seule chose qui me laisse la tête haute : notre petit groupe de personnes unies qui s’entraident et se battent pour comprendre la vérité sur les phénomènes récents. Cependant, même avec eux, je suis bien moins investi que je ne devrais l'être.

De ces trois principaux pans de ma vie, il y en a un qui va pâtir de mon manque de temps au profit des deux autres. L'église se vide petit à petit de ses quelques fidèles restants avant que le calme ne vienne envahir l'édifice. Une telle bâtisse et de moins en moins de croyants pour profiter de sa grandeur, aucune volonté pour la faire vivre, je comprend mes prédécesseurs qui ont jetés l'éponge avant moi.

Tout à mes réflexions, je commence à ranger ce qui peut l'être pour commencer à accueillir les laïques dans le besoin qui vont venir ce soir. N'y aurait-il pas moyen, finalement, de concilier tout cela ? Après tout, la chrétienté devenant une part de moins en moins importante dans ma vie et les gens ayant de plus en plus besoin d'aide, n'y aurait-il pas moyen de restaurer la religion comme ce qu'elle aurait du être à la base ? Une aide et un soutien pour le peuple et non le contraire. Avec notre petit groupe, j'y entrevois un moyen de porter ce projet à grande échelle même si je doute que tous acceptent de considérer cet endroit comme un refuge, à moins que je ne leur présente les choses différemment...

Des pas raisonnent entre les pierres. De suite, je sais qu'il ne s'agit pas de Preeti et de ses pas légers ornés de grelots de danseuse. Le pas est assez lourd et un peu arythmique. Rapidement, je pose les cierges que je suis parti cherché pour me diriger vers la nef.

J'entends un appel, je reconnais la voix mais pas l'intonation. En réalité, je n'ose pas le reconnaître à cause de ce timbre presque effrayé qui me fait peur. Si c'est lui, alors il a du lui arriver quelque chose d'horrible.

Lui, mon antipode, Dmitri, mon grand frère, je le vois à présent, il déambule entre les bancs.

"Dmitri ?"

Le pilier de ma vie, ce qui l'a détruit, ce qui l'a rendu dans cet état, quoi que ce soit, cela doit être d'une puissance effrayante. Il crie mon nom à présent et cela me force à me sortir de ma pétrification et je m'approche pour le saisir. C'est alors que je le vois véritablement, que je comprends...

Sans nul doute, il est entouré de cette aura caractéristique des créatures. Celle-ci, je ne l'ai jamais vue, il recouvre sa chair comme une seconde peau et me laisse voir une apparence squelettique, de mort.

J'attrape mon frère par les épaules et le force à me regarder. Devant son visage, sa terrible aura me laisse entrevoir les orbites vides d'un cadavre et j'ai presque le réflexe de le lâcher pour le repousser. Ce choc étant passé, nos yeux se trouvent enfin et peuvent se voir.

Finalement, sans demander d'explications, je serre mon frère dans mes bras, avec force. Ce n'est pas une chose que nous faisons de manière habituelle, pas ainsi du moins. Je veux juste qu'il revienne à la surface, je veux juste pouvoir lui parler et qu'il m'écoute.

- On est d'accord que si tu peux l'voir, il pourra voir tes cornes ? -

La ferme, Sheitan !

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Petit frère. [Pv Kyan] - Ven 17 Avr - 9:39

Deux poignes se saisissent des épaules de Dmitri, seul indice que son frère est là. Ce toucher aurait pu le ramener parmi les vivants, parmi la raison. Il le fait. Une demi-seconde. Un très court instant où l'ancien militaire ne fait appel qu'au seul sens tactile qui libère de la sérotonine pour le calmer. Apte à se servir de sa vue, il manque de tomber dans les pommes. Ce n'est pas possible... On l'a drogué ! C'est ça, pas vrai ? Il a été drogué, ou même empoisonné dans cette putain de mission ! Cela expliquerait les voix et maintenant... les visions ?! Non, parce qu'à sa connaissance... Kyan n'a pas de CORNES !

Son frère ne lui laisse pas le temps de réagir ou d’en voir plus. Il l’attire à lui pour l’enlacer avec force. Dans d’autres circonstances, cela aurait plus que surpris Dmitri. Ils n’ont jamais été très « câlins », encore moins venant de Kyan. Mais à cet instant précis, il accueille ses bras avec un soulagement non feint. Il lui rend donc l’étreinte avec force, contractant ses muscles. Ses mains ne cessent de chercher une accroche supplémentaire, bougeant frénétiquement. Il a besoin d’une ancre, d’un repère. De pieds sur terre. Comme c’est contradictoire.
Sa respiration halète, proche de la panique. Alors qu’il déverse toutes ses craintes dans ce rapprochement physique, son corps craque. Son esprit craque. Le cœur craquelle encore et encore jusqu’à n’être qu’un tas de cendres qu’il faudra sacrément arroser pour faire renaître. Les larmes jaillissent. Non pas une par une et silencieuses. Non, elles apparaissent en flots impressionnants et incontrôlables, tandis que des râles s’échappent des lèvres gercées de leur propriétaire. Il cherche à serrer, encore plus fort, doit même sûrement l’étouffer. Voudrait qu’on l’étouffe lui. Cesser d’entendre n’était pas la solution. Cesser de vivre ? Comment peut-il, lui le militaire, en arriver à penser cela ?

Les sons rauques deviennent cris, encore et encore. Qui s’entrechoquent en écho dans l’Eglise. Et alors qu’il se vide, se met à nu… Il perd le contrôle. Le son se coupe aussi brusquement que sur une radio. Ses bras tombent mollement, cessant toute embrassade. Cela doit surprendre Kyan qui se recule, pensant peut-être que son frère a fini d’évacuer.

Les iris de Dmitri ont perdu leur bleu si précieux. En place : du noir injecté d’encre, si dense et profond qu’on pourrait croire à un trou béant. Le corps se relève, sans le moindre tremblement. Le visage d’un autre détaille le prêtre, inclinant son crâne sur le côté dans un attitude enfantine.

- Mon père ?

Puis il fixe les cornes et vient les caresser avec curiosité.

- Vous n’êtes pas l’homme de Dieu, pas vrai ? Suis-je aux Enfers ? Est-ce parce que j’ai fait la guerre, mon Père ?

Il se détache de Kyan aussi vite qu’il s’y est intéressé, naviguant entre les bancs de prière. Il s’approche des bougies et passe une main au-dessus des flammes, les traversant comme s’il ne s’agissait que d’une projection, sans se brûler.

- Est-ce qu’il y en a une pour moi ? Maman en mettait à sa fenêtre, tout le temps. Elle disait que comme ça, je saurai toujours revenir.

A nouveau il consulte le Prêtre à cornes.

- Mon père ? Est-ce que je peux lui revenir, dites ? J’aime beaucoup le Caporal, hein… Mais il ne m’écoute pas trop. On dirait qu’il m’en veut. Mais c’est pas moi. Je vous le promets, mon Père. Ce n’est pas moi qui ai déclenché ce bruit. Vous pourrez lui dire, s’il vous plait ?

Continuant d’inspecter les lieux, il déambule, tâchant de comprendre.

- Je crois en Dieu. Le Caporal se moquait toujours de moi pour ça. C’était plus qu’un chef le Caporal Skoro. C’était comme un père. Mais là. Il y a un truc qu’il me cache. Un truc que je n’arrive pas à saisir dans sa tête. Je n’ai que son corps.  

En quelques pas il revient à Kyan, son encre oculaire rivée sur les attributs du satyre.

- Mon père ? Je ne suis pas vraiment aux Enfers, pas vrai ? Je ne le mérite pas. Je suis mort pour la patrie. Je devrais être sur une jolie plage. Je devrai dormir paisiblement. Et le Caporal aussi devrait pouvoir dormir en paix. Mon père ? Pourquoi j’suis là ? Pourquoi il ne m’écoute pas ?

Un flottement parcourt la non-discussion. Puis les paupières vrillent. Roann tousse la poussière avalée lors de l’explosion, s’étouffe. Main plaquée contre sa gorge, il ploie. Ses genoux s’explosent au sol tandis qu’il crache encore et encore des cendres. Sa nuque se cabre en arrière dans un dernier râle.

Dmitri ouvre les yeux. Bleu. Son front luit de transpiration. Sa paume toujours contre sa glotte, il déglutit, tousse encore un peu. Une migraine cosmique le transperce. Que s’est-il passé ? Roann… Roann était le plus éloigné des hommes lors de l’explosion. Il aurait pu s’en sortir. Son corps n’a pas été disloqué comme ceux des autres. Il aurait pu survivre. C’est une putain de poussière qui l’a tué. Il aurait dû vivre.

L’ancien militaire relève son visage blême et strié, encore choqué de la possession. Il tombe nez à nez avec les cornes de son frère qui s’approche, visiblement inquiet. Il recule, apeuré, tant bien que mal, rampant à terre. Ses rotules lui font un mal de chien. Non. Non c’est impossible. Roann n’a pas pu s’emparer de lui. Kyan ne peut avoir des cornes. C’est impossible. C’est impossible. C’est impossible. C’est un possible.

De nouvelles larmes jaillissent, au compte-goutte cette fois-ci. Il peut voir les lèvres de son frère remuer. Mais il ne l’entend pas. Grelottant d’un froid qui n’a rien à voir avec le lieu, il se saisit de son portable. Il se trompe cinq fois d’applications avant de parvenir à ses « notes ». Une est déjà toute prête. Il la tend à la créature qui a pris l’apparence de Kyan.

« Je suis sourd. »

Puis, il ramène le téléphone à lui pour taper un complément sur l’écran tactile.

« Je suis sourd. Et j’entends des voix. »

Le nouvel aspect si contradictoire de l’unique membre de sa famille le terrorise. Ses prunelles ne cessent de s’attacher aux cornes. Et pourtant, dans le regard de son frère, il a vu une certitude. C’est bien lui. Et il va l’aider.
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Petit frère. [Pv Kyan] - Ven 17 Avr - 11:22

 
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Le corps si fort de Dmitri flanche d'un coup, se liquéfiant presque, colosse aux larmes qui font couler l'argile. Que s'est-il passé ? Pourquoi cet état ? Pourquoi il ne me parle pas ? J'ai envie de tout savoir là, tout de suite, effacer ce visage effrayé et y remettre celui souriant de Dmitri. Mais pour le moment, je suis devenu ce qu'il était pour moi autrefois, et je doute d'avance d'en avoir les épaules.

Après les larmes viennent les cris, des cris de terreur, des cris d'horreur. Ils sont si perçants que je me demande jusqu'où on peut les entendre, mon frère lui-même doit s' exploser les tympans à force de s'époumoner ainsi.

Enfin, tout cela cesse. Pendant un instant, j'ai craint que Dmitri ait succombé à sa panique et ait défailli mais le voilà qui se relève et j'ai de la peine à croire  qu'il soit aussi facilement revenu à la normale. Son expression est différente, différente du Dmitri qui vient juste de sombrer, et différente du Dmitri d'avant. Ses yeux sont devenus d'un noir abyssal et l'homme qui me fait face à l'air parfaitement détendu, voire totalement ignorant et ingénu de la situation.

J'observe la scène, bouche bée, je sachant absolument pas comment réagir. Sous mes yeux, mon frère s'est transformé en quelqu'un d'autre, pas seulement de par l'attitude mais aussi physiquement de par ses yeux. Les créatures auraient-elles toute leur part de dualité ? Confusément, je comprend que sa situation est différente et quand l'homme me parle, je suis convaincu qu'il veut me blesser.

Moi ? Pas l'homme de Dieu ? De quel droit ?

Mais je suis trop abasourdi pour continuer à être heurté par ce qu'il peut me dire. Alors que son regard se détourne du mien, je l'interpelle.

"Excusez-moi, qui êtes vous, que faites-vous ici ? Je vous demande de laisser mon frère tranquille !"

L'homme continue son monologue sans même être aucunement ennuyé ou ému par ce que je viens de lui dire. Je comprend qu'il se croit en enfer et je suis sur le point de le détromper quand je regarde son aura. Il s'agit d'une créature que je ne connais pas mais très intimement liée à la mort. Un frisson d'horreur me parcourt l'échine comme la douloureuse compréhension vient me frapper. De sa terrible voix indifférente, l'homme continue de me parler tout à sa contemplation. Il me parle de sa mère, du caporal qui doit être Dmitri, de ses souhaits pour l'après.

C'est quand ses yeux se lève environ 17 cm au dessus de ma tête que je comprend pourquoi il suppose qu'il est en enfer. Je baisse les yeux, si seulement ça pouvait être aussi simple.

"Je suis désolé pour ce qui vous est arrivé. Je vais essayer de ..."

Mais l'homme commence à respirer laborieusement. Je crains une attaque ou quelque chose du genre. Quand il s'effondre, je suis trop loin pour avoir pu l'attraper. Avec quoi est-il en train de s'étouffer ?

Quand enfin j'arrive à sa portée, c'est pour retrouver les yeux de Dmitri qui n'ont rien de rassurant. Il est à nouveau effrayé et je comprend qu'il est en train de s'éloigner de moi. J'hésite sur la marche à suivre avant d'opter pour l'instinct, je m'approche.

"Je vais t'expliquer, Dmitri, calme-toi. S'il te plaît !"

Il sort son téléphone, convaincu qu'il va appeler la police ou autre chose, je consent à prendre un peu de recul mais c'est alors qu'au milieu de la panique, il le brandit devant mes yeux. Je relis cette phrase trois fois avant de comprendre. Quand la phrase se complète, je porte ma main à ma bouche.

M'asseyant directement sur le sol, il me faut quelques secondes pour absorber ces nouvelles informations. Dmitri ? Sourd ? Est-ce un contre-coup de la créature qu'il est devenu ? Je soupire, j'ai repris un peu contenance et me dresse face à lui.

Sans parler, je met ma main devant lui en signe d'apaisement et quand ses yeux se fixent sur ma paume, je passe ma main dans mes cheveux pour lui prouver que les attributs dont le démon m'a doté sont bien impalpables. Il ne s'agit que d'une aura et rien d'autre.

Je tend la main pour aider Dmitri à se relever, n'osant pas lâcher son bras, de peur qu'il ne tombe à nouveau. Passant par la petite porte qui mène au dortoir, je nous fais sortir de l'église. Au moins ici, nous pourrons parler... du moins ... être tranquilles.

Sur le bureau, je vois des feuilles et un stylo. La correspondance épistolaire a toujours été ma préféré et je m'installe afin de commencer à écrire. D'un geste, j'invite Dmitri à venir s'asseoir sur le lit.

Tu es devenu une créature, comme moi. A présent, nous sommes capables de voir la véritable nature l'un de l'autre. Tu n'es pas fou, j'ai traversé la même chose sans personne pour m'expliquer. Tu as eu un accident ? Raconte-moi, s'il te plaît."

Une fois fini, j'accroche ses yeux et lui tend la feuille et un stylo.

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Petit frère. [Pv Kyan] - Sam 18 Avr - 13:25

Son frère s’assied à terre avec prudence, comme s’il risquait de déclencher une nouvelle crise chez Dmitri. Ce dernier ne bouge pas d’un millimètre. Lui aussi il a peur, de se perdre à nouveau. Il n’était plus là. On aurait dit qu’il n’était plus… qu’un hôte ? C’est un véritable cauchemar. Kyan doit le penser aussi car sa main est posée sur sa bouche dans une attitude complètement nouvelle. Va falloir qu’il dise quelque chose là. Enfin, qu’il l’écrive plutôt. Parce que le militaire a peur. Terriblement peur. Il ne comprend pas. Il n’accepte pas. Que va-t-il se passer maintenant ?

Le prêtre finit par tendre sa main devant lui, avec toujours cette douceur pour ne pas le brusquer. Est-il devenu un monstre à ce point ? Tâchant de concentrer sa respiration sur la tranquillité de son frère, le quarantenaire fixe cette main tout à fait humaine. Il acquiesce très légèrement. Ok. Alors, la paume effectue un trajet jusqu’à sa chevelure et ses cornes. Cornes qu’elle traverse comme si ce n’était qu’un hologramme. Un souffle de soulagement s’échappe de Dmitri. Elles ne sont pas réelles. Mais alors pourquoi les voit-il ?

Incapable d’émettre le moindre son, prostré dans le choc de la possession, l’ancien caporal se laisse relever sans difficulté. Il n’a plus aucune force de se battre. Aussi suit-il Kyan, comme un automate qui mériterait d’un bon coup d’huile. Une fois dans le dortoir, il a toujours ses lèvres entrouvertes. C’est comme si on avait pris une photo de lui, mais bien trop près, et que le flash l’avait stupéfié. Il se sent figé, dans l’impossibilité de changer de face. Peut-être bien parce qu’il l’a perdu, la face. Toujours aussi docile, il s’assoit, laissant son corps tomber avec fatalité sur les draps. Il ne s’attend à rien. N’imagine rien. Que peut-on lui annoncer ? Rien ne peut expliquer ça !
Kyan se saisit d’un papier et d’un crayon et le grand frère réalise une nouvelle chose. Il n’entendra plus jamais la voix de son partenaire familial. Que deviendront leurs joutes verbales, leurs rires, leurs engueulades ? Il aimait la voix de son frangin, si apaisante a contrario de la sienne. Parvient-il seulement à se souvenir de ces derniers mots ? Risque-t-il d’oublier ce timbre si familier ?

"Tu es devenu une créature, comme moi. A présent, nous sommes capables de voir la véritable nature l'un de l'autre. Tu n'es pas fou, j'ai traversé la même chose sans personne pour m'expliquer. Tu as eu un accident ? Raconte-moi, s'il te plaît."

Il est devenu QUOI ?! Non. Non non non non non non. Nop. Nooooop. Il a dit : NOP ! Une créature. Mais bien sûr. Il s’est cru dans Dracula ou quoi ? Et que le truc en lui se taise, bordel. Il devient juste fou, c’est tout.
Dmitri rive ses pupilles de nouveau sur les cornes de son frère. Une colère grandit en lui, rongée par l’incompréhension. Il préfère encore être en plein délire psychotique que d’admettre que… ça, ça existe. Face au visage encourageant de Kyan, il choisit toutefois d’abdiquer. Il va lui falloir raconter son histoire dans tous les cas, alors… Soupirant, il se saisit à son tour de leur nouveau mode de communication.

« Une mission a mal tourné en Février. Une grenade a explosé. Mes hommes sont morts. Pas moi. C’était moi le plus proche de cette grenade. J’aurai dû crever. Mais je me suis réveillé sans aucune séquelle. Pas une brûlure, rien ! Par contre, je me suis mis à entendre des voix. Celle de Roann particulièrement, un de mes hommes morts. Ça m’a rendu fou. Ça m’obsédait. Il parlait. Il PARLE tout le temps ! J’ai pété un câble, Kyan. J’ai envoyé valdinguer une caisse de munition juste devant moi. Je me suis explosé les tympans. J’voulais plus l’entendre. Alors, je n’entends bien plus rien, hein. Sourd. Mais lui… Lui je l’entends toujours. Et j’ai été viré. Il se passe quoi frérot ? C’est quoi ces cornes ? Ces conneries de créatures ? C’est une blague, c’est ça ? T’as préparé une connerie avec Preeti ou quoi ? Parce que c’est pas drôle ! »

Il a griffonné les mots à la hâte, beaucoup trop impatient des réponses pour s’appliquer réellement. Il ne dit pas tout. Il ne peut pas. Regarder son frère, un homme prônant la paix, dans les yeux et lui dire que c’est de sa faute si des hommes sont morts ? Non. Pas encore. Serait-ce pour cela cette histoire de créature ? Une part du diable qui s’empare de lui pour le punir de ce qu’il s’est passé ? Il doit avouer qu’il me mérite bien.
Mais… non. Non c’est un possible. IMPOSSIBLE MERDE, il va se taire l’autre ?! Respirons. Les monstres n’existent pas. L’homme est un monstre. Nul besoin d’animaux ou truc fantastiques en tout genre pour faire trembler le monde. Il développe tout simplement une pathologie post-traumatique et… Si ce n’était que lui, comment Kyan serait-il au courant ? Comment savoir pour les cornes ?
Non. Non, on va vraiment lui demander d’admettre l’existence de Dieu, là ? Bon. Si ça peut le débarrasser de Roann. Ok. Il y croit. Vous avez gagné. Dmitri se saisit d’une autre feuille tandis que le prête est en pleine écriture. Il gribouille à la va-vite pour le couper. Il plaque avec force son message sur le bureau, juste sous le nez de son frère.

« Ok. Enlève-moi ça tout de suite. Fais ce que t’as à faire. Prières, exorcismes, vaudou, ce que tu veux, mais dégages-moi ce truc de ma tête ! »

Au regard du religieux, il comprend que ce ne sera pas possible. Son poing s’abat sur le bureau avec rage dans un grognement rauque. Il parle, mais se fiche de savoir si on l’entend. Il prendre soin de bien articuler sur ses lèvres, de façons à ce que son ou pas, Kyan le saches.

- Vire-moi ça de ma tête.
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Petit frère. [Pv Kyan] - Sam 18 Avr - 17:50

 
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Le pragmatisme de Dmitri le conduit à friser la folie quand je lui annonce ce que nous sommes. Son regard affolé a du mal à se fixer sur quelque chose et revient se positionner sur mon aura.

Oui, mon frère, je suis un Satyre et toi, une créature des morts.

Je m'arrête un instant sur cette pensée troublante : qu'y avait-il de plus incompatible avec le caractère de Dmitri que d'entendre et communiquer avec les morts ? Moi, et être habité par un démon. Que n'aurais-je pas donner pour qu'on puisse échanger nos natures respectives, à ceci prêt que je m'étais beaucoup attaché à l'entité qui vit désormais en moi.

Dmitri écrit, vite, beaucoup et j'ose regarder par dessus sa main les mots qui s’alignent sur le papier. Le début correspond en tout point à ma propre histoire, jusqu'aux voix, à ce détail près que cette voix en question, lui la connaissait, il s'agissait de l'un de ses hommes. Ensuite, nos histoires se rejoignent à nouveau jusqu'à l'accident semi-volontaire. Je ne peux pas lui en vouloir d'être totalement perdu mais il est venu à moi et j'en suis rassuré.

Avant même que j'ai pris une décision sur la suite des choses, Dmitri me fait sursauter avec un nouveau message. Les mots me feraient sans doute sourire si la situation n'était pas aussi dramatique...

Sa voix est bouleversante, plaintive, toute la détresse s'échappe de ses lèvres sans le filtre de l'ouïe pour compenser. Comment répondre à cela ? Sans aucun doute, la solution à son problème ne va pas du tout lui plaire. Je me penche sur le papier et ne plus être en contact oculaire m'aide à tracer ma réponse.

J'ai déjà absolument tout essayé pour essayer de virer ce démon de mon esprit. A moi aussi il me parlait sans cesse, me poussait à faire des choses innommables, à avoir certaines pensées impures pulsions.

- Tu l'as dit ! -

J'ai demandé conseils à d'innombrables personnes, des autres créatures et d'autres choses encore mais il semble que rien ne puisse en venir à bout : une fois que la créature est là, elle y reste. L'unique chose qui peut vraiment aider est

Je m'arrête d'écrire. Quand on m'a donné ce conseil pour la première fois, je n'ai pas voulu le croire ni l'appliquer. J'avais intériorisé ma réaction à l'époque, mais je doute que Dmitri ait cette même retenue. Je soupire et reprend.

de l'écouter.

Cela avait marché pour moi, pour Preeti, et pour pas mal d'autre. Je retourne dans les yeux de mon frère, priant intérieurement pour qu'il comprenne cette simple phrase.

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Petit frère. [Pv Kyan] - Mer 22 Avr - 16:34

Non. Non cette folie ne peut pas être définitive, c’est insensé. Sérieusement, quelqu’un les entend parler là ? Donc on accepterait, calmement, là comme ça, que Kyan soit un Satyre et que lui parle aux morts ? Qu’il soit sourd, qu’il existe d’autres créatures et que tout le monde vive dans un monde merveilleux avec des fées, des paillettes et des licornes ? On ne veut pas lui annoncer l’existence du Père Noël et de la Petite Souris tant qu’à faire, non ? Oui bon, le coup des morts, c’est tout de même un peu plus glauque. Mais c’est tout pareil ces merdes là. De la superstition et rien d’autre.

Un truc le ronge, toutefois. Il a face à lui la plus croyante des personnes. Preuve est, il est prêtre. Alors, si même son frère considère le cas comme foutu… C’est que c’est plutôt grave. Tellement grâce qu’il suspend son conseil, visiblement conscient que ça ne va pas plaire du tout à Dmitri.
L’écouter.
En effet, pour un peu, il exploserait de rire. Ecouter ? Lui qui est sourd à cause de cette putain de créature ? Haha. T’en as d’autres des comme ça ? L’homme de guerre reste stoïque, incapable de réagir à tout cela. C’est d’un ridicule. Il fixe sans conviction les deux derniers mots sur la feuille. Il ne l’a déjà que trop entendu Roann, non ? Mais au fait ? Pourquoi ? Est-ce Roann la créature ? Ou Roann n’est qu’un exemple parmi… La simple idée qu’il puisse entendre d’autres morts lui déclenche un immense frisson.

« Si vous vouliez bien réellement m’écouter, vous sauriez ce qui vit en vous à présent, Caporal. »

L’ancien militaire grogne pour toute réponse.

« Eh oh ! ça suffit maintenant le caractère de cochon ! Pardon Caporal… J’veux dire… ‘Pis zut, non pas pardon. Je suis mort. Moi non plus je n’ai rien demandé hein. Moi aussi je découvre toute cette bizarrerie. Si j’pouvais être ailleurs, j’le ferais avec plaisir. »

Recevoir une leçon de moral de la part d’un mort, c’est… difficilement discutable. Une honte grandissante s’empare de Dmitri, lui colorant le visage. Il est l’unique fautif de tout cela. Ce satané glas est en vérité le coupable. Sauf qu’on ne peut pas en vouloir à un objet. Surtout lorsqu’il n’existe plus. Il a causé la mort de Roann. Il n’a pas le droit de l’ignorer. Il déglutit, une bile amère au travers de la gorge. Puis il s’empare du crayon.

Tu l’entends toi aussi ?  Je ne veux pas comprendre seul.



« Il peut m’entendre. Si vous me laissez exister un peu. Rien qu’un peu. Vous avez tout le temps pour vivre, vous. Moi je ne peux plus. »

« J’ai dit comprendre. Pas me laisser posséder par un… »

« Un mort ? Vous avez peur de ce mot Caporal ? C’est un comble pour un homme tel que vous. »

Dire à un militaire tel que Dmitri qu’il a peur, c’est s’attaquer directement à son égo. C’est le mettre au défi. Roann le sait. Mais son supérieur tombe directement dans le panneau. Son poing s’abat avec force sur la table, faisant sursauter son frère qui n’a rien entendu de l’échange et s'exprime à voix haute, comme pour donner plus d'importance à sa conviction.

- Je n’ai peur de rien. C’est clair ? Et sûrement pas d’un mort.

Roann n’attend pas un consentement de plus pour s’emparer du Vêtala. Non pas qu’il ait besoin d’un quelconque accord, mais c’est toujours plus plaisant quand on le laisse entrer. La possession n’en est pas moins douloureuse pour l’homme. Plus conscient à présent de ce qui se trame en lui, il peut sentir le défunt envahir son espace charnel. Il lui semble que ses côtes craquellent, comme implosant de la place que demande le « fantôme ». Ses os grincent, son cœur se gèle de cette présence si morbide. Tant et si bien qu’il ne le sent même plus battre. Ses orbites oculaires vrillent, se révulsent, cherchant à qui ils appartiennent, puis se stabilisent, entièrement noires.

- Même pas peur, hein ?

« Tais-toi. Et rends-moi TOUT DE SUITE ma place. »

- Ah. Désolée Kyan, votre frère m’a demandé de me taire. Moi qui pensais vous aider… Tant pis.

Roann, au travers du corps de Dmitri, croise les bras dans une attitude typiquement enfantine et boude.

« Rends-moi mon corps. »

Le mort regarde au plafond, l’air de rien. Il prend la situation avec si peu de sérieux que Dmitri s’énerve plus encore. Contrairement à la première possession, il est présent. Incapable du moindre geste, du moindre contrôle. Mais présent. Relégué au rang de simple voix dans la tête… Relégué à la place de Roann ces dernières semaines. Ok. Leçon comprise.

« Roann… S’il te plait. Rends-moi mon corps. Je t’écouterai, c’est promis. »

Un grand sourire de victoire fend le visage du quadragénaire. Il tend une main vers le prêtre pour se présenter.

- Enchanté, Roann Jaymes pour vous servir. Navré pour… tout à l’heure. J’avais moi-même encore un peu de mal à piger le truc.

« Roann… »

- Bon alors. Faisons un deal. Caporal, vous m’avez promis de m’écouter. Donc vous allez m’écouter avec votre frère. Au moins vous n’êtes pas seul. Non, parce que ça va être un peu choquant. Et ensuite, je vous rends votre corps. Vendu ?

« Est-ce que j’ai le choix ? »

- Non, pis au moins on peut vraiment parler. Non, parce qu’avec votre surdité, c’est un peu relou le coup des papiers.

« Tu entends ?! »

- Rectification : le Vêtala entend.

« Le quoi ? »

- Donc un Satyre, c’est ça mon Père ? Dites-nous en plus ! Que je comprenne un peu les rouages d’une créature.

Roann est surexcité. Un vrai gamin curieux. Et Dmitri comprend qu’il fera parler Kyan aussi longtemps que possible pour retarder l’échéance et son retour au stade de fantôme.


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Petit frère. [Pv Kyan] - Mer 22 Avr - 18:37

 
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Je sonde le visage fermé de Dmitri. D'aucuns pourraient penser qu'il est en train de prendre tout en considération et que ces informations ne le touchent pas. Pour ma part, je déteste le voir ainsi : calme en apparence ce qui cache des idées bouillonnantes à l'intérieur.

Une réaction arrive enfin, un léger rouge lui monte aux joues, comme s'il avait été atteint dans sa fierté, ou honteux. Je comprend qu'il se livre à un dialogue interne avec qui que ce soit qui l'habite. Finalement, Dmitri s'empare de la plume pour me demander si je l'entend.

Je secoue la tête. Je l'ai bien entendu dans l'église mais pas actuellement alors qu'il semble toujours être terrassé par ces voix. Finalement, voilà mon frère qui parle... seul... Avant que ça voix ne change et ne prenne les intonations de celui d'un autre, la même voix que celui qui m'a appelé "mon père".

Le corps de mon frère se détend sous mes yeux et j’aperçois même un petit sourire sur son visage avant d'être, une fois de plus, témoin de ces horribles yeux noirs. Les paroles, incompréhensibles, continuent de fuser. Cela me rappelle mes premières fois avec Sheitan, quand je perdais tellement patience qu'il m'était impossible de penser mes réponses et que je devais les verbaliser.

Finalement, au bout de plusieurs pénibles secondes, le visage du Velata se transforme et le voilà qui se met à sourire franchement. Un premier compromis ? Je l'espère du fond du cœur.

Enfin, l'esprit fini par se présenter et je prend sa main.

"Enchanté, Roann."

Que dire de plus ? Lui dire que c'est parfaitement normal que de se sentir un peu dépassé quand on revient des morts ? Qu'il peut prendre place, faire comme chez lui, mais par contre, il faut qu'il y aille doucement avec Dmitri parce que c'est sa première fois ? Alors que j'y réfléchis, je suis à nouveau témoin du dialogue mi-verbal, mi-interne mais du côté du mort cette fois.

"Vous êtes apte à entendre ma voix ?"

Je suis surpris de cette nouvelle et hésite à m'en réjouir ou a en être terrifié. Bon, l'heure est venue aux révélations. Je prend un temps avant de répondre.

"Oui, je suis un Satyre. J'ai été victime d'un accident de voiture et on m'a déclaré mort sur le coup. Après, je suis revenu à la vie, un locataire corporel en plus. Apparemment, c'est ainsi que ça se passe... Cela s'accompagne de forces et de faiblesses qu'il va vous falloir découvrir. Je suis navré mais tu es le premier Vêlata que je rencontre."

Au moins, cette possession nous permet de parler tranquillement. Pour ma part, je suis rongé par les questions : est-il apte à entendre et à voir les esprits ? A-t-il des autres facultés ? Peut-il parler à n'importe quel mort ? Peut-il communiquer avec nos parents ? Je pâlis à mon tour et dégluti.

"J'aimerais dire à mon frère que je suis profondément navré de ce qui lui arrive. Je ne sais pas s'il m'entend... Être habité par une créature... devenir une créature était une expérience intense que jamais je ne pensais pouvoir surmonter."

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Petit frère. [Pv Kyan] - Lun 4 Mai - 11:09

Déclaré mort. Kyan a tout simplement été déclaré mort sans même que son frère ne soit au courant. Au fin fond de son corps, Dmitri est meurtri, dépassé. Le fantôme semble compatir et s’accorde donc un instant à lui, parlant toujours à voix haute pour ne pas exclure le prêtre. Il sait que sa seule condition à ce qu’il reste ainsi le plus longtemps, à l’air libre, c’est de garder le contact avec les deux, entre les deux.

-Caporal… ça ne change pas grand-chose. Honnêtement, croyez-vous qu’on vous aurai informé de suite si Kyan avait eu un accident plus… banal ? Vous connaissez mieux l’armée que moi. Souvenez-vous de Logan, quand sa petite amie est morte… Le temps que l’information remonte jusqu’à nous, elle était déjà enterrée et pleurée depuis plusieurs jours. Il était fou, le pauvre…

L’ancien militaire ne peut que lui donner raison. L’armée ne possédait pas un réel manque de communication en soit. Non. Mais son escouade était liée à des missions secrètes et dangereuses. Le mental des soldats ne devait pas faire le moindre raté. La petite amie de Logan était morte de son cancer en pleine opération vitale pour le pays. Le caporal-chef avait donc été tenue au silence sur la nouvelle jusqu’à la fin de leurs agissements, afin de ne pas perturber le jeune homme. C’était à vomir. Mais nécessaire.

-D’ailleurs, mon père, je doute que vous saviez que le Caporal Skoro était lui aussi déclaré mort en mission l’espace d’une journée ? Pas vrai ? Il était déjà ressuscité avant même que l’information ne parte du pays, le p’tit veinard !

Veinard, hein… Était-ce réellement une chance d’être à la merci de macchabés ? Dmitri voudrait bien pouvoir penser tranquillement qu’il préférait être mort, mais il ne pouvait se le permettre. Pas avec Roann en lui. Ce serait lui manquer de respect, le tuer une deuxième fois.

C’est la deuxième fois qu’il entend le mot « Vêtala ». Quitte à accepter un mort en lui, il aimerait comprendre.

« Roann, c’est quoi un vêtala, au juste ? »

-Ah. Kyan… Votre frère me questionne sur ce qu’est un Vêtala. J’ignore si vous en savez plus que moi. Tout ce que je peux vous dire Caporal, c’est que je le ressens comme une entité me permettant de communiquer et de loger en vous. Elle m’a permis de venir vous voir. Et je peux sentir qu’à l’instant : elle ne me contrôle pas. On dirait une passerelle entre le monde des morts et votre monde. Vivant.

Si Roann veut vivre, il n’est pas méchant. Il ne désire pas prendre la place de son caporal. Et il imagine facilement perdre la tête si c’était à lui qu’arrivait cette situation. Il cherche donc dans sa mémoire ce qui lui a permis de « revenir ».

-J’ai du mal à expliquer ma venue. Il y a eu ce bruit lors de la mission… C’était un son particulier, comme une annonce de mort et puis l’explosion. Ensuite… la fumée et…

Sa voix se brise, incapable de décrire l’horreur de l’étouffement. Il déglutit, ignorant la caresse mentale de son hôte qui souffre en chœur avec lui.

-J’me suis retrouvé à errer. J’étais là sans être là. J’étais là à votre réveil Caporal. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Peut-être parce que mon corps se trouvait tout à côté, sous un drap. J’étais perdu, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi on ne me voyait pas, on ne m’entendait pas. Alors je suis venu vers vous. Je voulais prendre de vos nouvelles. Vous n’aviez pas l’air bien. Et là, là vous m’entendiez Caporal ! Vous ne vouliez pas, mais vous m’entendiez. Et ce Vêtala… Il m’a dit que j’étais le bienvenu avec vous. Que je n’étais plus seul. Alors je suis resté à vos côtés, je vous ai suivi. Même quand vous avez voulu vous débarrasser de moi en vous explosant les tympans. Je ne vous en veux pas, hein. Je comprends. Je vous estime beaucoup, mais pas certain que j’aurai accepté de vivre avec vous non plus.

Roann tente un petit rire pour détendre l’atmosphère. Il lui semble que la situation se clarifie. Il est plus à l’aise dans la possession. Et plus conscient de son statut de défunt. Le fait que Dmitri cesse de le rejeter aide énormément à la situation.

-N’empêche, je me demande si vous pourriez me voir, en plus de m’entendre.

Le grognement qui suit convainc le jeune mort qu’il en est hors de question.

-Ah, trop tôt. Dites, mon père, il se passe quoi dans cette ville ? Je ressens une multitude d’entités. Pas uniquement des Vêtalas ou des Satyres tel que vous. Je sens un amas de présences que je jugerai de surnaturel. Et il y a ce noir permanent, cette ambiance apeurée. A quoi doit-on s’attendre avec votre frère ? C’est comme si on avait basculé dans un autre monde.

« Comme s’il existait un monde entre les morts et les vivants. » soupire Dmitri.

Tout cela lui parait encore complètement absurde. Ce serait-il perdu dans la folie ? L’aurait-on drogué, endormi ? Et ce moment n’aurait pas vraiment lieu. Il serait en réalité toujours alité à l’hôpital militaire, pris au piège de ses propres délires. Aussi terrifiante soit-elle, cette éventualité lui reste préférable à celle de devenir un réceptacle aux fantômes de ce monde.
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Petit frère. [Pv Kyan] - Lun 4 Mai - 19:34

 
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"Je suis désolé. Dmitri, je n'ai pas été décisionnaire de l'annonce ou non de mon accident. Mais quand j'ai repris vie, quelques minutes après, je suppose qu'ils ont eut peur à une erreur, de ses représailles, et ont un peu réduit l'affaire au silence."

Rester toute une journée mort ? Je reste un instant interdit. En l'espace de quelques secondes, je devais m'imaginer sans mon frère, l'enterrement, le deuil douloureux ... Et si certaines créatures venaient habiter les morts qu'après leur enterrement ? Cette idée me remplit d'effroi et il me faut un petit temps pour me remettre d'horribles images qui me viennent en tête.

Une journée mort ? Et je n'ai pas été prévenu... Pendant un instant, je perd un peu foi en l’humanité avant de me reprendre. Mon frère a besoin de moi, je me dois de rester droit. Le fait que Roann parle tout le temps m'aide à me recentrer. J'écoute ses explications sur la créature avec fascination.

"Un Velata, c'est une créature d'origine indienne... C'est très étrange qu'elle t'ai choisie. Malheureusement, à part le rapport aux monde des morts, je n'en sais pas beaucoup plus."

Roann me décrit sa mort. J'entre dans une sorte de fascination horrifique. Pour ma part, mon vécu s'est tranquillement effacé au profit de ma santé mentale pour ne m'en revenir que quand j'étais prêt à l'accepter.

"Monsieur Roann... Êtes vous le seul esprit à pouvoir communiquer avec lui ? Sentez-vous que vous aviez encore des choses à faire sur cette terre ?"

Malgré tout, l'esprit semble faire preuve d'une énorme compréhension à l’égard de Dmitri. Accepter une telle existence est juste impossible et il avoue volontiers ne pas pouvoir en être capable lui-même. Je le remercie de cette clairvoyance, sans doute que ce sera plus facile pour leur relation à la suite.

La question sur Arcadia vient enfin sur le tapis. Je soupire.

"On dirait que cette ville est le réceptacle de beaucoup de créatures, et d'entités diverses. En tant que créatures, vous êtes désormais apte à ressentir les autres créatures autour de vous, à percevoir leur auras."

Je regarde autour de moi quand je pense à l'ambiance de peur dont il me parle. Effectivement, l'église n'est sans doute pas le meilleur endroit pour parler de ce genre de choses, ni la meilleure ambiance pour être rassuré quand on vient tout juste de comprendre ce qui se passe.

"Est-ce que je peux récupérer Dmitri ? J'aimerai le ramener à la maison. Nous parlerons sans doute mieux là bas."

Avec un peu de chance, Preeti pourrait se servir de ses pouvoirs pour qu'il se sente mieux. Mon esprit est encore plein de questions que je n'ose même pas aborder. Dmitri peut-il voir nos parents ? Est-il possible qu'il puisse convoquer les esprits pour qu'ils répondent à ses questions ?

Non... Je dois arrêter de toutes urgences !

Je tend la main vers mon frère pour l'inviter à me rejoindre. Quand il va perdre l'usage de ses oreilles, je commencerai à lui apprendre le langage des signes tranquillement.

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Petit frère. [Pv Kyan] - Jeu 21 Mai - 15:26

Une créature indienne ? Au fin fond de son corps, Dmitri voudrait froncer ses sourcils, penseur. Pourquoi une créature correspondant aux origines de sa petite amie pendrait possession de lui ? Non pas qu’il souhaite à Indira d’être possédée, hein. Mais… N’est-ce pas curieux que ce soit une entité indienne et pas yougoslave ou même américaine ? L’unique lien qu’il entretien avec l’indouisme c’est Indira et le gri-gri acheté là-bas.
Le gri-gri ! Le glas ! Non…

Roann perçoit le malaise de son hôte, sans parvenir à le comprendre. Il tente de le questionner, en vain. L’ancien militaire s’est retranché dans une réflexion mutique, tandis que son frère parle toujours. Il accepte donc d’ignorer ce changement d’attitude pour l’instant.

- Je suis actuellement le seul, oui. Mais j’ignore si cela veut dire qu’il en sera ainsi tout le temps. J’étais peut-être le seul dans le coin à ce moment-là… Il ne restait pas grand-chose des autres… Peut-être que sans corps l’esprit ne peut pas vraiment survivre ? Ou qu’effectivement j’ai quelque chose à régler…

Le jeune défunt réfléchit à son tour. Qu’aurait-il à faire sur cette terre qui le retienne auprès de son caporal ?

- Des choses à faire ici, je pourrais en citer des tas. J’étais soldat. Je n’ai pas pris le temps d’aller danser, ni celui de manger une barbe à papa à la fête foraine. Je n’ai pas eu de copine. Je n’ai pas aimé. Je n’ai… je n’ai même pas fait l’amour, mon père. Jamais. J’attendais la bonne. Mais je ne crois pas que ce soit cela qui me retienne. Je voudrais juste comprendre. Savoir ce qui m’a tué, ce qui nous a trahi, nous qui n’échouions jamais. On était les meilleurs, Dmitri pourra vous le dire. Alors qu’est-ce qu’il s’est passé ? C’était quoi ce son ?

A peine en parle-t-il qu’il sent l’esprit vivant se retourner en tout sens dans son corps d’emprunt. Il n’y a plus de doutes. Le Caporal Skoro sait. Un truc ne s’est pas passé correctement. Mais quoi ?
Lui rendre Dmitri, c’est s’en aller de nouveau. Et il n’a pas très envie de lâcher le morceau. Surtout à présent qu’il a ciblé qu’on lui cachait la raison de sa mort. Afin de ne pas ternir son image de gentil face à Kyan, il s’adresse mentalement à son supérieur.

« On a passé un deal, Caporal. Je veux bien vous rendre votre place. Mais ne me mentez pas. Vous me devez bien ça. Pourquoi j’suis là ? Et pourquoi j’suis mort ? »

Dmitri ne répond pas, toute voix éteinte par la révélation qui le ronge de plus en plus.

« Caporal. Je vous ai fait confiance dans toutes nos missions. Je vous ai toujours suivi, sans poser de questions. Je savais côtoyer la mort chaque jour, je connaissais les risques. Mais vous. Vous vous êtes engagé auprès de Logan, Josh et moi à toujours être transparent. Les engagements ne prennent pas fin avec la mort. On en a la preuve maintenant. »

La culpabilité du prisonnier corporel explose, incapable de tenir plus sous une telle pression.

« Je vais tout vous dire. »

Il n’en faut pas plus à Roann, qui ferme les paupières de l’enveloppe charnelle de Dmitri pour s’extirper de tout contrôle. Le retour à la « vie » du retraité est douloureux. Il émerge dans un grognement, se prenant la tête entre les mains. Une migraine cosmique l’empêche de recouvrer la vue, tandis que des larsens incessants lui vrillent les tympans. Il lui faut plusieurs minutes avant de pouvoir se ressaisir et voir de nouveau son frère. Soulagé de se réveiller de ce cauchemar, il pose une main reconnaissante sur l’épaule du prêtre, lui signifiant que c’est bien lui, cette fois-ci. Ses iris récupèrent leurs couleurs naturelles dans un battement de cils ébloui.

Déjà la voix de Roann retentit pour l’engager à parler. Dmitri soupire.

- Pas tout de suite. Je vais tout dire. Mais… Peut-on rentrer à la maison avant ? S’il te plait ?

La question est tout autant pour Kyan que pour le défunt. Mais l’un et l’autre acceptent. L’ancien militaire a le cœur qui palpite. Il ignore combien de temps va durer le trajet jusqu’à la demeure de son frère. Juste de quoi assembler des mots. Pour expliquer.
« Sonnez cette cloche, monsieur. Et vous serez digne de vous délivrer des morts » avait dit le marchand indien. Le glas était responsable de l’échec de la mission. De la mort de Roann et des autres. Se pourrait-il qu’en plus, il soit responsable de l’arrivée du Vêtala ?!
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Petit frère. [Pv Kyan] - Sam 23 Mai - 11:25

 
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Pour l'ambiance

Sans oser l'interrompre, j'écoute la totalité de l'histoire de cet homme qui n'est pas mon frère mais qui parle à travers lui. Je caresse la surface de ce que j'ai pu faire subir aux autres pendant ces derniers mois. C'est tellement étrange et compliqué à accepter le fait que quelqu'un soit dans le corps de quelqu'un d'autre, s'en serve, et que les gens extérieur ne puissent rien faire. Je comprend pour le vivre actuellement la totalité de leur impuissance.

Plus j'écoute son histoire, plus elle m'attriste. Que nous soyons croyants ou non, l'avantage d'être mort est de ne plus souffrir, d'être libéré des doutes et surtout de la tristesse de la perte. Visiblement, c'était bien naïf de penser ainsi. Le soldat qui a perdu la vie sans avoir connu l'amour surtout, c'est quelque chose à laquelle je suis particulièrement sensible après l'avoir moi-même éprouvé alors que j'étais destiné à ne jamais connaître un sentiment aussi profond, aussi intime.

"Je suis navré. Je vais vous aider du mieux que je peux."

A présent, s'en suit un dialogue interne auquel je ne suis pas convié. Il leur en faudra, des discutions, avant de se mettre parfaitement d'accord sur tout. Je vois les traits de mon frère se figer, puis se tirer. Qu'est-ce qui se passe ? Que sont-ils en train de se dire ?

Finalement, quand Dmitri m'est rendu, il accepte de tout me révéler. Je sens que c'est envers moi, mais surtout envers ce Roann qui l'habite. Je ne peux que l'encourager en ce sens, la vérité est encore la seule chose que je peux respecter en ce monde, mes convictions ont été tellement mises à mal ces derniers temps.

"Viens. Je vais te ramener chez nous."

Nous quittons l'église sans que je ne quitte Dmitri des yeux. Un environnement moins austère, plus familial, plus apaisant, c'est tout ce qu'il nous faut à présent. Sur le trottoir, la petite voiture de Sheitan nous attend, et je me rend compte que c'est la toute première fois que je vais aller à l'intérieur alors que je porte encore ma soutane. En réalité, c'est la toute première fois que je vais rentrer chez moi sans m'être changé auparavant.

Allure de la voiture:

Je prend la clé laissée dans un faux pot d'échappement. Avant même que Dmitri ne dise quoi que ce soit sur l'apparence de la voiture que je m'apprête à conduire, je lui avoue en murmurant :

"Faire des concessions avec la créature qui nous habite, je t'assure que je sais très bien ce que c'est... Je t'expliquerai..."

Moi qui ait toujours été ascète et contre les possessions terrestres, je pense qu'il s'agit là d'une preuve de ma bonne foi envers mon côté satyre, nettement plus enclin à profiter de la vie. Malgré tout, alors que nous prenons place, je ne peux réprimer un sourire en coin devant l'absurdité de la situation alors que je met ma ceinture.

Je pose mes mains sur le volant et en fait appel à Sheitan pour qu'il me rattrape au cas où je fasse quelque chose de mal en conduisant.

- T'inquiète belette, j'assure tes arrières ! -

Finalement, obéissante, la voiture démarre sous mes doigts et nous voilà parti pour un quartier nettement plus calme. Malgré tout, je suis ravi de revoir mon frère même s'il s'agit de circonstances aussi dramatiques.

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