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Road of perdition

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Road of perdition - Sam 4 Avr - 13:43

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh
Les rues du quartier étaient désertes en ce début de soirée. L’agitation populaire occupait les autres quartiers, plus attractifs et plus sûrs. Ici, seules quelques lumières vacillantes aux fenêtres indiquaient que la vie se poursuivait au milieu de l’abandon général de ces baptises délabrées aux volets fermés. Le silence qui  régnait n’était troublé que par un bruit de pas sur le bitume, lent et régulier. De temps en temps une voiture passait et ses phares venaient éclairer un court instant une ombre encapuchonnée, provoquant le sursaut du conducteur face à l’apparition soudaine de cette silhouette massive.

Les mains dans les poches, le géant continuait d’avancer, impassible, scrutant l’environnement qui l’entourait. Il guettait le moindre signe qui pourrait l’orienté vers des combats clandestins. Il avait besoin d’argent : à cette période, il n’avait pas de demande de photographe pour les mariages, et la saison n’était pas propice aux photos familiales en pleine nature. Il pouvait donc se faire amocher un peu la figure sans choquer les clients, et puis… il avait besoin de la voir. Tant pis s’il devait perdre un combat ou deux par KO, perdre les premiers combats rendront ses victoires plus lucratives.
La valse de ses pensées continuait, implacable, mais c’était à ça qu’il carburait depuis plusieurs mois, ayant parfois la sensation qu’elle était en vie. Ce n’était qu’une vague sensation illusoire, mais ça rendait cette erreur gravée en lui plus supportable… de ce dire que cette union sacrée n’était pas ruinée par ses horreurs avouées.

Comme en réponse à ses pensées, une musique retentit, notes de piano contrastant avec l’abandon environnant. Samaël se figea, parcourut par un frisson. Cette musique… familière et déroutante… souvenir du passé qu’il perçut à cet instant comme un signe. Il la jouait souvent avec elle. S’accrochait-il à un espoir vain ou était-ce un véritable signe ? Après tout, il était la preuve vivante que les divinités existaient, se réincarnant dans de simples mortels. Alors… pourquoi pas ?
L’air autour de lui se fit un instant plus lourd et des picotements familiers lui parcoururent les avant-bras.

– Merde…

Le géant releva ses manches, dévoilant sa peau qui semblait rougeoyer, comme si un liquide ardent parcourait ses veines. La lumière divine commençait à se diffuser en lui et il se doutait qu’à cet instant l’émeraude de ses yeux avait laissé place à l’azur divin. Jurant une fois de plus, il ferma les yeux et se concentra alors que la chaleur s’échappait de lui. La minute lui sembla durer une éternité, mais la crise passa et le feu ardent qui brulait en lui retourna à son sommeil.
Un souffle de soulagement s’échappa de ses lèvres dans une légère buée blanche. Il releva la tête et observa autour de lui, le quartier semblait aussi calme et abandonné que l’instant d’avant, ignorant le trouble qui avait parcouru un instant son étrange visiteur. La musique continuait toujours, étrange sirène appelant l’artiste troublé.

Samaël suivit cette piste auditive qui s’offrait à lui, curieux de savoir d’où venait cette mélodie familière. Ses oreilles le guidèrent jusqu’à l’église du quartier, lieu d’espoir qui semblait aussi miséreux que le reste de sa paroisse. Il stoppa ses pas, intrigué et hésitant alors que la curiosité s’emparait de lui : il n’était pas fréquent d’entendre des musiques « profanes » s’échappait d’un lieu de culte.
Cédant à cette petite voix en lui qui lui susurrait d’entrer, il finit par s’avancer vers la porte massive de l’édifice et y entra. Il n’avait jamais été vraiment croyant, mais il avait déjà accompagné sa bien-aimée à des célébrations. Il se signa alors en entrant, plus par respect pour elle et ses croyances que par véritable foi personnelle.
Sur le côté, près de l’entrée, des lumières scintillante attirèrent son regard : des cierges. Il s’y dirigea, fouillant dans ses poches à la recherche de quelques pièces qu’il glissa dans l’urne des offrandes, et en alluma un pour sa disparue.
La musique se poursuivait toujours, un homme de foi se tenait au piano, n’entendant pas son visiteur silencieux. Samaël se fit discret, malgré sa taille massive, et s’installa sur un des bancs au fond de l’église, profitant simplement de la symphonie qui signifiait tant pour lui.
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Road of perdition - Dim 5 Avr - 10:18

 
La musique comme exutoire



Le blackout, la disparition de Durga, les recherches sur ma fille qui ne donnent toujours rien... Ce soir, alors que l'église est entièrement vide, je ressens ce même état à l'intérieur de moi et la mélancolie n'est pas la bienvenue en ces temps troublés. Sheitan ne va décidément pas bien et je me suis occupé d'absolument tout le monde ces derniers temps, sauf de lui. Effectivement, maintenant que sa "compagne" n'est plus, il ne se manifeste plus guère ces derniers temps, sans doute arasé par la tristesse. Ses réflexions sexuelles outrageantes me manqueraient presque. En fait, à cet instant, je ne le sens même plus dans ma tête. Depuis qu'il a pris possession de moi, j'ai toujours espéré qu'il me laisse en paix et aujourd'hui que ça arrive enfin, je suis presque dans un état de manque affectif.

Comme quoi, je suis condamné à ne jamais être satisfait de ma condition. Cette idée m'arrache un sourire alors que je suis en train de débarrasser la vaisselle du dernier repas de charité. Avoir l'église pour moi seul est une chose qui n'est pas arrivé depuis très longtemps, la voir ainsi remplie de bougies donne une ambiance particulière à cet endroit.

Je me rappelle alors de ma propre tristesse, quand, à l'instar de Sheitan, je me suis retrouvé seul. Il avait fait quelque chose pour moi, quelque chose d'apaisant et de réconfortant. Quelque part, quelque chose nous avait entendu et répondu alors. Mes yeux se posent sur le piano que je n'ai pas touché depuis un certain temps et un sourire pousse sur mon visage. Je ne perds absolument rien à essayer, après tout.


Je me pose et entame les premières note d'un air que je connais bien. Je joue pour moi, pour lui, et pour qui voudra bien nous entendre. L'air commence à grandir et à remplir l'édifice et moi, me fait frissonner. A l'intérieur de mon corps, une certaine harmonie commence à naître, un sentiment bienvenue entre moi et lui se met en œuvre. Commence alors notre dialogue interne.

- Je l'sais. Ça a pas toujours été facile entre nous... -

Enfin, cette voix chaude dans mon esprit ! Même si elle est emprunte de tristesse, je suis ravi de l'entendre. Tout en laissant mes doigts sur le piano, je lui répond en pensée.

- C'est certain. Mais ça va maintenant, non ? -

- Je ne veux pas disparaître, Kyan. - me murmure-il sur un ton presque paniqué.

- Tu ne vas pas disparaître. Viens ... -

Alors que la musique devient moins compliquée, je laisse le contrôle de la main gauche à Sheitan pour qui s'essaye au piano. A mon grand étonnement, il arrive à enchaîner les notes avec une grande souplesse. Il s'apaise au fur et à mesure des notes.

- La dernière fois que tu as joué ça, il y avait une fille qui t'a écouté et qui voulait avoir un rapport charnel avec toi. Ce serait amusant que l'bon Dieu envoie quelqu'un pour moi cette fois. Un beau mec au regard farouche et à la crinière sauvage ! -

Je soupire en souriant. Chassez le naturel ...

Le morceau terminé, l'âme en paix, je ferme le piano et me retourne et le remarque immédiatement. Je reste un instant interdit devant cette apparition inconnue.

- Ah mais... ça marche vraiment ? -

Bien vite, je me reprend. Si cet homme est là ici ce soir, c'est pour une raison. Je me lève du siège, balayant le sol de ma soutane pour aller me présenter comme il convient que je le fasse. Je prend la voix la plus amicale que je peux après avoir été surpris ainsi par un étranger.

"Bonsoir monsieur. Je suis Kyan, comment puis-je vous aider ?"

Inutile de servir du "Père" pour ce soir. Cela faisait une éternité que j'avais bafoué mes vœux. Si l'homme en ressent le besoin, ce sera à lui de décider du titre que je dois porter.

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Road of perdition - Lun 6 Avr - 13:08

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Il fallait reconnaître que c’était apaisant de rester là, écoutant simplement la musique alors que ses propres doigts cherchaient machinalement des touches invisibles. Il connaissait cet air par cœur, mais ce n’était pas le morceau qu’il avait le plus joué. Celui-là, c’était l’air des Noces Funèbres, le film d’animation de Burton. Elle avait appris les base du piano juste pour pouvoir jouer cette partition avec lui.
Une fois de plus, ses pensées vagabondaient, en oubliant presque la raison pour laquelle il était venu dans ce vieux quartier abandonné : les combats clandestins.

Cette mission était double pour lui : autre que l’intérêt personnel de libérer ses pulsions de façon lucrative, il voulait repérer la mafia qui gérait l’activité du quartier. Il avait rejoint les Obscuris depuis peu, mais il se sentait investi. Il avait toujours eu cette noirceur en lui, longtemps bridée par son entourage, mais à présent il se sentait enfin libre. Certes, le prix à payer était lourd… peut-être trop… mais mis à part ce deuil qui lui lacérait le cœur, il se sentait plus vivant que jamais.

L’air continua, approchant de la fin, mais il décida de rester et d’écouter jusqu’au bout, une pointe de curiosité dans le regard alors que le religieux semblait pris dans ses propres songes. Respectant cette intimité, Samaël préféra s’arrêter un temps sur l’architecture de l’église. Tout suintait la misère, il était bien loin des grandes baptises de Chicago, et pourtant le lieu semblait accueillant, une aura bienveillante y régnant.
Il ignorait si c’était l’endroit ou la musique, peut-être un peu des deux, mais il se sentait apaisé, serein. Comme à chaque fois qu’il éprouvait ce sentiment, il sortit d’une poche intérieure un calepin déjà rempli de dessins et un porte-plume en bois. À la place de la plume de métal se trouvait un morceau de fusain taillé pour y tenir.

Il laissa la musique guider sa main, dessinant la silhouette en soutane au piano, faisant ressortir la lumière des chandelles comme si une aura divine émanait du religieux. Il aimait dessiner et photographier le quotidien, montrer le monde tel qu’il le percevait : parfois froid, tantôt plein d’espoir, et à d’autres moments, comme celui-ci, où la lumière et la chaleur se trouvait dans les endroits les plus démunis. Il avait cette « sensibilité artistique » qui contrastait toujours avec sa nature profonde. Il aimait penser que c’était une partie de son « charme ».

Puis les notes cessèrent, laissant cependant le géant dans sa rêverie et son art. Il ne leva les yeux de son travail qu’au moment où il sentit des pas s’approcher et une voix s’élever. Il redressa la tête et vit le visage bienveillant de l’homme d’église. C’était une question qu’il avait beaucoup entendu près de six mois auparavant, une question à laquelle il n’avait pas eu de réponse autrefois, mais à présent, il allait mieux.

– Merci mon père mais je ne faisais que passer quand j’ai entendu ce que vous jouiez.  Ce n’est pas courant d’entendre ce genre de musique dans une église.

Samaël avait remarqué que le religieux s’était présenté par son prénom sans « père » devant, signe qu’il laissait à cet instant précis la figure religieux de côté. Mais le « mon père » lui était venu naturellement. Difficile d’oublier des réflexes de plusieurs années à être traîné dans des églises par la famille.
Ce détail piqua davantage sa curiosité qui s’attisait alors qu’il percevait dans le regard de l’homme une agitation intérieure. La question sur la raison qui l’avait poussé à jouer ce morceau lui brûlait les lèvres, mais il craignait que cela devienne intrusif. D’ordinaire, c’était les paroissiens qui se confiaient au prêtre et non l’inverse. Toutefois, avec la bonne posture et les bons mots, peut-être que Kyan, tel était son nom, serait enclin à lancer la discussion.

– Je connais bien ce morceau, il est… apaisant, inspirant.

Il n’ajouta rien d’autre, attendant que l’homme d’église délie sa langue et réponde à la question muette. Au fond il voulait savoir pourquoi cet homme jouait cette musique qu’il connaissait si bien. Était-ce réellement du hasard ou un signe du destin ? Peut-être accordait-il trop d’importance à ce genre de choses mais depuis qu’il savait que les dieux existaient, il ne savait plus trop ce qu’il pouvait croire.
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Road of perdition - Lun 6 Avr - 17:07

 
La musique comme exutoire



C'est seulement alors que je suis proche de lui que je remarque qu'il porte un carnet de croquis. M'aurait-il dessiné en train de jouer ? La lumière ici est suffisamment particulière pour permettre effectivement une belle capture de l'image.

J'écoute la raison de sa présence ici et sourit quand il m'appelle, naturellement, par mon titre. Ce me semble une éternité que personne n'avait eu ce genre de révérence envers moi et cela me manque terriblement à présent que je m'en rend compte.

L'homme me fait naturellement remarquer que mon morceau jure avec notre environnement. C'est parfaitement vrai mais je me croyais seul et très franchement, je ne suis absolument plus à ça près.

"C'est simplement que j'ai appris le piano avec ma maman, bien avant la religion. J'apprécie toujours autant les morceaux plus originaux et plus variés qui ne font pas partie du domaine religieux.

Sans se présenter, l'homme reste un instant dans ses réflexions avant de revenir sur le morceau en question. J'étais d'accord avec lui mais il n'ajoute rien, comme une question silencieusement posée. J'attends un instant pour être certain de mon impression avant de reprendre à nouveau la parole.

"Je suis d'accord avec toi. Cette musique en particulier, je l'ai simplement jouée parce que ..."

Comment dire ça ?

"... Parce qu'elle me remonte le moral et qu'elle lie les âmes les unes aux autres." je dis en souriant avant d'ajouter presque sur le ton de la confidence "Et il a l'avantage de posséder toute une partie plus facile pour la main gauche. La mienne a tendance à perdre le fil, des fois."

Je porte la fameuse main devant mon visage et en fais bouger les doigts pour en faire partir ce qu'il resterait de Sheitan.

"Et toi, quel est ton rapport avec la musique ?" Je baisse les yeux vers le carnet "Ou avec l'art en général, d'ailleurs."

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Road of perdition - Mar 7 Avr - 0:01

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Un sourire plutôt bienveillant, avec une pointe de nostalgie, s’afficha sur ses lèvres en entendant Kyan évoquer sa mère, puis il eut une pointe de malice quand le prêtre passa du vouvoiement au tutoiement. Il avait fini mordre à l’hameçon de la discussion. Samaël se redressa, dépassant à présent Kyan d’une bonne tête, sa taille surprenait parfois ses interlocuteurs, mais il avait l’habitude, s’en amusait même.

– J’en oublierai presque les bonnes manières. Je m’appelle Samaël.

Il présenta une main amicale tout en se demandant si son prénom allait intriguer l’homme d’église. Le nom du diable quand il était encore un ange. Quelle idée avait bien pu parcourir l’esprit de sa mère ? Elle n’était pas très croyante mais ses grands-parents un peu plus.

– Je vois que je ne suis pas le seul à avoir appris les rudiments du piano avec ma mère.

Il réfléchit un instant cependant à la question de Kyan, alors que ses yeux se portait sur son calepin. Que représentait l’art et la musique pour lui ? Un court instant son regard se voila des fantômes de son passé alors qu’il entendait le son lointain d’un instrument à corde, écho de ce temps révolu.

– J’aime dire que l’art est mon métier. Je suis illustrateur et photographe professionnel. Je dois avouer, ça ne paie pas toujours bien, mais j’aime mon métier.

Il feuilleta son carnet, montrant un instant quelques croquis et il s’arrêta sur elle, caressant délicatement les contours des traits. Il y avait de la tendresse dans son regard à cet instant, une tendresse qui avait toujours contrasté avec l’ouragan qui l’habitait constamment.

– Quant à la musique… Elle me rappelle ceux qui ont compté un jour pour moi. Ma mère m’a donné le goût d’y jouer et Elle m’a donné l’inspiration de continuer.

La façon dont il avait dit elle n’avait pas besoin d’explications, tout était dans la vibration de sa voix. Et il se doutait que Kyan avait assez d’expérience et d’empathie pour comprendre. Après tout, c’était son métier, non ?
D’ailleurs, il devait être plutôt bon dans ce qu’il faisait : il avait réussi en quelques minutes à lui faire dire ce que son psychiatre avait mis des semaines à obtenir de lui, sans cris, sans coups dans les murs. Il devait reconnaître à cet instant que ça faisait du bien.
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Road of perdition - Mar 7 Avr - 20:36

 
La musique comme exutoire



- Holy cow ! Il est immense ! Tu crois que la taille d'une personne est proportionnelle à la taille de sa ... -

Samaël ? Quel prénom curieux. Étant donné les circonstances, je ne peux que l'apprécier. Je suis persuadé que c'est ainsi que j'aurai moi-même appelé Sheitan s'il avait été du bon côté.

"Un nom angélique pour une personne qui vient dans mon église ? Quel honneur !"

Je me demande de quel côté il est, angélique ou démoniaque ? La vie n'est pas si simple, les gens ne sont pas si manichéens. Finalement il me dit qu'il a suivit le même chemin que moi pour l'apprentissage du piano. C'est une coïncidence étonnante, surtout qu'on ne devait pas venir du même pays, de la même culture.

"C'est ma mère qui y a tenu, si la vie tournait mal avec moi, je pouvais toujours devenir professeur de piano, c'est ce qu'elle disait."

Ce fut le cas, d'ailleurs, mais j'ai choisi une toute autre voie. Je ravis de voir que l'homme face à moi a réussit de faire de sa passion un métier, pour ma part, j'aurais vraiment du mal à concilier les deux et j'aurais vraiment peur que la volonté de gagner de l'argent ne corrompe mon art.

"Aimer ce qu'on fait, c'est l'essentiel."

- Sérieusement ? Tu peux pas trouver plus bateau comme phrase ? -

Je commence a regretter le moment où Sheitan boudait, curieusement.

J'ai l'immense privilège de pouvoir admirer les dessins de Samaël que je regarde avec attention. Malheureusement, je n'ai aucune expérience dans le domaine et je suis plus à même d'apprécier le registre musical que pictural mais j'apprécie beaucoup ce que je vois. Il ne s'agit pas d'une simple représentation, il y a du mouvement, du cœur, du panache et dans certains dessins, j'y devine même de la violence. Ses dessins vivent et j'aime énormément cette interprétation.

C'est alors que l'image d'une femme s'impose à nous et que les gestes de l'homme se font plus lents, plus affectueux. Je n'ai pas besoin de demander pour savoir ce que cette femme représente pour lui, j'ai suffisamment d'expérience dans ce domaine pour ça.

Bien malheureusement, il parle d'elle au passé et avec trop de mélancolie pour que ce soit une simple erreur. Une séparation ? Un décès ? Quand je regarde ses yeux, je ne peux qu'imaginer qu'il s'agit de la pire solution. Après avoir hésiter, j'ose demander :

"Tu souhaites me parler d'elle ? Ou souhaites-tu que nous changions de sujet pour penser à autre chose ? Je pense que partager ta souffrance te ferait du bien et je suis là pour t'écouter. Mais le choix t'appartiens."

C'est un principe chez moi, s'il y a un sujet délicat a aborder, je ne forcerai personne à en parler. Et très certainement, je ne voulais pas que Samaël s'en aille si vite et encore moins le blesser.

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Road of perdition - Sam 11 Avr - 23:51

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Voulait-il parler d’elle ou taire son souvenir, faisant comme s’il n’avait pas ce trou béant dans la poitrine ? Il sentait une certaine aura singulière mais ignorait si cela venait du lieu de culte en lui-même ou de Kyan.
Il était venu trainer dans le quartier pour voir si des factions ou mafias organisaient des combats clandestins sur le territoire des obscuris, et le voilà dans une église avec cette envie de parler d’elle. Mais pour dire quoi ? Qu’il l’avait tuée, réduite en cendres malgré lui alors qu’il n’aspirait qu’à la protéger ? Qu’il avait fini par être le danger mortel incapable d’éviter des dommages collatéraux ?

– On devait se marier à la fin de l’été dernier… Je devais la protéger. Mais j’ai échoué.

Il regarda l’alliance qu’il portait à son annulaire gauche… il n’avait pu se résigner à les ramener. Même si sur le papier, ils n’avaient pas encore été marié, ça l’avait toujours été pour lui. Dès l’instant où ils avaient décidé de vivre ensemble et de fonder une famille, qui ne verrait finalement jamais le jour, ils s’étaient considérés comme appartenant déjà l’un à l’autre.

– L’union n’a jamais pu être prononcée, mais c’était ma femme malgré tout.

C’était étrange quand il y pensait. Il aimait ce qu’il devenait, prenant réellement plaisir à laisser libre court à sa violence. Savoir qu’il avait calciné leurs agresseurs cette fameuse nuit lui procurait une grande satisfaction et il savait qu’à l’avenir, il n’hésiterait pas. Il avait même hâte de mieux maîtriser ce pouvoir pour éliminer facilement ses ennemis.
Alors pourquoi pouvait-il ressentir autant d’amour et de tendresse pour ceux qui lui était chers ?

Elle était de ces belles âmes qui apportent la lumière partout où elles passent. Elle arrivait à percevoir chez les gens ce que personne d’autre n’arrivait à voir. Comme si sa simple présence suffisait pour faire ressortir le meilleur de nous-même.

Elle était tout son opposé, lui qui aimait tant les ténèbres, elle avait été sa lumière, son phare dans cette obscurité si plaisante. À présent il comprenait qu’il était l’obscurité même et qu’il l’avait tant aimé parce qu’elle était justement lumineuse. Dans leur cas, les opposés s’étaient attirés, ayant besoin l’un de l’autre pour exister. Cela faisait du bien de repenser ainsi à elle et de parler...

– Merci… C’est plus apaisant que ce que j’aurais pensé.

Finalement, il n’avait pas toujours besoin de frapper quelqu’un ou quelque chose pour évacuer sa peine. Mais l’agitation était toujours là et son envie de combat relevait à présent plus de son besoin d’évacuer ses pulsions destructrices qu’une manifestation de son deuil. La faim commençait aussi à venir, lui rappelant que la courte manifestation de son pouvoir plus tôt avait ouvert son appétit. Il s’arrêterait probablement au premier fastfood sur sa route pour se caler. Pour le moment, c’était encore gérable.

– J’imagine que vous devez en voir souvent… De pauvres âmes en perditions en mal d’amour. Séparées brutalement de la personne qui comptait le plus pour eux.

Samaël observa un instant Kyan. Avait-il lui aussi perdu un être cher ? Les religieux catholiques n’avaient pas le droit au genre d’attachement qu’il avait partagé avec Elle, mais ce n’était pas pour autant qu’il leur était interdit d'aimer.

– As-tu déjà ressenti ça ? Ce néant de la perte ?

Il avait posé sa question en le regardant dans les yeux. Son regard était des plus perçant à cet instant précis et Samaël avant délaissé le vouvoiement car il ne s’adressait plus au père, mais à l’homme.
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Road of perdition - Dim 12 Avr - 12:24

 
La musique comme exutoire



L'homme se livre alors comme on déverse un seau trop plein d'eau. Je ne sais pas s'il a beaucoup l'occasion de partager ce genre de peine avec quelqu'un, quelqu'un qui ne juge pas ou qui ne travaille pas dans le domaine médical en attendant que son heure soit complète.

Son histoire est dramatique, Samaël est en deuil de sa femme en devenir, une femme qui a laissé un souvenir angélique dans l'esprit de son désormais veuf. Je sais que les morts ont toujours tendance à nous offrir une vision fantasmée de leur vivants mais le ton de cet homme est d'une sincérité à fendre le cœur. Sans l'interrompre, je l'écoute attentivement et ne peux m'empêcher d'être ému par son histoire bien malgré moi.

Finalement, l'histoire se conclue bien trop vite à mon goût. Samaël me remercie franchement comme si ces mots avaient toujours eu envie de sortir.

"Je t'en prie, je suis là pour ça. On a du te le dire énormément de fois mais j'en rajoute volontairement un peu : garde courage, entoure toi des bonnes personnes et fais ce que tu aimes faire, ce qui te fait du bien dans la vie. Il n'y a pas de 'bonnes' réponse à ce genre de détresse, malheureusement."

Par contre, des 'mauvaises', il y en avait énormément et j'espère profondément que Samaël n'est pas de ce genre là. Après, tout le monde a droit à ses faiblesses et même le plus pur des hommes a souvent envie ou besoin de commettre la pire des bassesses. Samaël ose une hypothèse quant aux personnes que je rencontre. Il n'a pas spécialement tord à un détail près :

"Cela m'arrive mais la plupart du temps, ce sont des gens qui s'en sortent moins bien avec des problèmes bien plus superficiels."

En réalité, ce sont surtout des personnes qui apprécie la compassion des autres pour se faire plaindre. Se croire au fond du gouffre et que personne ne pourra jamais nous comprendre est un sentiment qui rassure beaucoup d'âmes. Pour ma part, je pense qu'on est toujours acteur de sa vie et en vouloir à la terre entière pour ses problèmes n'a jamais rien résolut.

Je reste interdit un instant : le passage au tutoiement et la question me figent instantanément. Une perte ? Oui, bien sur, il y avait mes parents pendant mon enfance mais ce néant a été très vite comblé par la religion. Par crainte pour mon alter-égo satyre, je n'ose pas penser à Durga qui a disparue de la vie de Sheitan. Non, tout cela n'est rien face à mon réel vide :

"Nisha..."

Je me reprend bien vite, voyant que mes épaules se sont légèrement affaissés sous le poids de l'accablante vérité. Je me rend compte que je n'ai pu parler de mon sentiment d'elle absolument à personne, jamais je n'ai pu soulager mon âme sur cette détresse que j'ai enterrée sous des principes et des phrases spirituelles toutes faites.

"C'est ma fille, elle a disparue il y a deux ans maintenant. Le néant que je ressens est surtout rongé par l'incertitude de ne pas savoir où elle est ni ce qui lui arrive en ce moment même. Et ma propre impuissance est lourde à supporter."

Ne pas savoir ce qu'il est advenu d'un être cher, est-ce pire ou plus supportable que de le savoir mort ? Pour un homme dans ma position, la réponse est assez facile à deviner. Je pense cependant qu'aucune peine n'est comparable à une autre. Si j'ai vraiment envie d'en parler, je me rend compte que la pointe de ce couteau fait bien trop mal à mon cœur pour le moment.

Enfin, les inconnus ont toujours le privilège des confessions.

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Road of perdition - Mar 14 Avr - 19:51

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Le géant n’était pas vraiment surpris d’apprendre que les personnages avec les plus grosses difficultés à faire face étaient celles avec des problèmes moindres. À croire que les pires des épreuves révélaient la force intérieure de chacun… Samaël pensait surtout que ceux qui n’étaient pas assez forts en finissaient rapidement pour avoir la paix. Les autres continuaient d’avancer, et si leurs méthodes ne convenaient pas, on les envoyait en hôpital psychiatrique en les jugeant inaptes à la société… Ne se demandant pas un instant si leur vision n’était pas plus sensée que la leur, ou refusant simplement de les laisser gérer la situation à leur manière.

Il finit par ranger son calepin alors que son Kyan évoquait l’importance de s’entourer des bonnes personnes. Était-il lui-même une bonne personne ? Elle aurait dit que lui, mais il pensait de plus en plus que l’amour l’avait rendue aveugle, la rendant incapable de voir le monstre qui avait partagé son lit. Mais être un monstre ne voulait pas dire être insensible aux autres. Beaucoup qualifieraient ses choix de mauvais et pourtant, il ne put qu’éprouver de l’empathie quand le père parla de sa fille disparue.

S’il y avait bien une chose qui l’écœurait par-dessus tout, c’était bien ça : s’en prendre à des enfants… Même l’être violent et aimant les ténèbres dans lesquelles il baignait trouvait cela des plus abjectes. La plus grandes de ses pourritures personnelles lui paraissait une vertu à côté des abominations qui prenaient plaisir à s’en prendre aux enfants.

– Nisha… Un bien joli prénom.

Samaël nota que le nom était d’origine indienne, mais il ne posa aucune question supplémentaire. Il avait remarqué la façon dont les épaules de l’homme s’étaient affaissées, signe apparent que sa peine n’était pas cicatrisée. Pourrait-elle seulement cicatriser un jour ? Ce genre de perte n’était pas dans l’ordre des choses. Un parent n’était pas fait pour survivre à son enfant.

– Je suis navré, Kyan… Sincèrement.

Le regard de Samaël s’était adouci de façon flagrante alors que son regard était plein de compassion à cet instant. Ne pas savoir… C’était probablement le pire car l’esprit ne supportait pas cette idée, laissant libre cours à tous les scénarios possibles et imaginables. On ignorait alors ce qui était préférable : se dire que la petite chose fragile était partie dans un monde meilleur trop tôt ou bien l’imaginer en vie… mais cela signifierait probablement qu’elle était seule, perdue… et prisonnière de bourreaux lui faisant subir mille sévices…

Il regarda Kyan, probablement perdu dans ses propres pensées. Le géant aurait pu se lever et repartir faire un tour de quartier à la recherche de combats potentiels, mais il sentait d’humeur plus charitable. Il était décidé à lui changer les idées. Il remettrait ses projets de combats clandestins plus tard.

– Si tu n’as rien de prévu, je t’offre un verre, histoire de se changer un peu les idées.

Il y avait quelque chose chez cet homme de foi qui attirait sa sympathie, bien qu’il fût incapable de préciser quoi. Allez boire un verre lui semblait être une bonne idée pour se changer les idées, et à cette heure-ci il ne risquait plus trop d’y avoir de paroissiens. Les confessions pourraient probablement attendre le lendemain. Le lieu de culte était chargé en énergie de toutes sortes, un endroit plus neutre et plus festif comme un pub permettrait de penser à autre chose que les êtres chers disparus.
Et puis… qui sait ? Peut-être en apprendrait-il un peu plus sur la vie du quartier.
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Road of perdition - Mar 14 Avr - 20:51

 
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"Je te remercie."

Le regard de Samaël a sensiblement changé. L'aurais-je atteint dans sa sensibilité ? Sans doute, mais ce n'est certainement pas une chose que je voulais faire, donner plus de peine à un homme qui en déborde déjà. Je me remémore qu'il l'avait demandé à la base et me rassure un peu en me disant que s'il entendait quelque chose de son côté, il ne tarderait pas à me prévenir. Mais tout de même, je m'en voulais de lui avoir accroché ce regard emprunt de tristesse.

Je me redresse et me reprend bien vite, affichant à nouveau un sourire bienveillant sur le visage. Alors qu'un silence s'installe entre nous, il nous propose un verre que je suis sur le point de refuser avant d'envisager l'idée...
Après tout, pourquoi pas ? J'ai ma soirée. Mon sourire de protocole devient sincère.

"J'accepte avec plaisir. Je dois juste passer par ma chambre pour retirer ma soutane et je te suis."

D'un geste, je l'invite à me suivre dans le dortoir qui jouxte l'édifice. Comme d'habitude, le bâtiment est calme et vide et nos pas raisonnent entre les murs de pierre. Contrairement à l'église, ici est une toute autre ambiance, les anciennes torchières à gaz ont retrouvé leur utilité dans ce blackout et on dirait presque qu'on a fait un bond dans le passé juste en passant la porte.

Arrivé à ma chambre, je l'ouvre sans avoir eu besoin de la déverrouiller.

"Voilà mon magnifique 8 mètres carrés."

Ah, le charme de la vie d'ascète n'a pas perdu de sa superbe. Je suppose qu'avec Samaël, je peux en plaisanter, ce n'est pas tous les jours qu'on m'invite à boire un verre.

- C'est agréable, pourtant. Surtout quand il s'agit d'un mystérieux et bel inconnu ! -

Je retire rapidement ma soutane, me retrouvant en chemise blanche et pantalon noir, et j'attrape ma veste avant d'être prêt à partir avant de douter.

- Ça va aller pour toi ? Tu préfèrerais peut-être qu'on reste seuls ? -

- Laisses-moi réfléchir ... rester seul avec un prêtre ennuyeux ou sortir avec Mr Crinière bien monté ? Quel choix cornélien ! -

"Je suis prêt. Tu souhaites aller dans un endroit particulier ?"

Je suis sur le point d'ajouter que, pour ma part, je ne connais pas spécialement les endroits où l'on boit avant que Sheitan ne me coupe dans mes pensées en me décrivant tous ses lieux de prédilection. Je doute que ça fasse très bon genre de connaître à ce point ce genre d'endroits, mais qu'importe après tout.

"Au besoin, j'ai une voiture si tu n'es pas spécialement attaché à ce quartier, ce que je peux tout à fait comprendre."

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Road of perdition - Sam 18 Avr - 23:12

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Samaël suivit Kyan après son invitation à le suivre, non sans une pointe de curiosité alors qu’il entrait dans la partie privée de l’édifice. Il fut surpris de voir l’état des quartiers privés qui semblaient appartenir à un autre âge. Il ne se souvenait pas avoir déjà vu des torchères à gaz encore fonctionnelles. Le quartier était vraiment aussi misérable qu’il en avait l’air… Il déambulait dans ce quartier puis un temps à présent, mais c’était toujours difficile d’imaginer ce qui se cachait derrière les murs.
Une fois arrivés à la chambre austère, le géant ne put s’empêcher d’observer brièvement la pièce avant de retenir ce maudit réflexe qu’il avait d’analyser chaque recoin. Aussi petite était la pièce, il s’agissait du lieu de vie de Kyan, il ne voulait pas que sa manie de « photographier » les lieux nouveaux soit perçue comme une intrusion dans la vie intime du religieux.

– Ça me rappelle mes années étudiantes.

Ignorant tout de l’échange intérieur entre Kyan et son alter ego, il se permit de répondre avec humour en attendant qu’il soit prêt.
C’était étrange de se dire qu’il allait boire un verre en ville avec un homme d’église à peine rencontré. En fait c’était bizarre tout court de sortir en ville avec un religieux. Mais il y avait quelque chose qui l’intriguait. Il ne savait pas quoi mais à sa présence il avait comme une sensation… un picotement à la base de la nuque… Peut-être que ce n’était rien mais il ne voulait pas prendre le risque de passer à côté de quelque chose qui pourrait se révéler utile.

Kyan lui demanda où il souhaitait aller. Il avait bien quelques propositions à faire, mais il voulait le « tester », voir si cette sensation dans l’échine lui disait bien qu’il y avait anguille sous roche.. Mettant ses mains dans les poches et optant pour une attitude plus décontractée, il affiche un sourire alors qu’il lançait l’invitation.

– Surprends-moi. Je me demande bien quels lieux tu peux bien connaître.

Il connaissait plusieurs lieux, allant du cosy, du branché au lieu de pure dépravation. Voilà plusieurs années qu’il était à Arcadia et es derniers mois lui avaient permis d’aller là où il n’aurait jamais mis les pieds avec Elle. Si Kyan ne savait pas trop où aller, il aurait plusieurs endroits sympathiques et décents où l’amener.

Tous deux finir par sortir de l’édifice pour retrouver l’air ambiant de la rue qui était toujours aussi lugubre et déserte que lorsqu’il était entré dans l’église. Voilà quelque mois que ce quartier lui était de plus en plus familier à présent qu’il avait rejoint les Obscuris. Mais il se doutait que sa place n’était pas encore légitime, il devait faire ses preuves au sein de la faction et prouver qu’il était digne de leur confiance, digne de Khaos et du pouvoir qu’elle avait libéré.
Si cette virée lui donnait des informations ce serait un bon point pour lui.
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Road of perdition - Dim 19 Avr - 1:04

 
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Je sens le regard de l'homme dans mon espace intime. En réalité, peu m'importe, je n'ai rien à cacher et possède très peu. Le seul détail qui pourrait paraître étrange sont les chemises plus colorées de Sheitan mais, en cet instant et contrairement à d'habitude, elles sont pliées et rangées.

Le fait que Samaël me laisse le choix n'est pas pour me mettre véritablement à l'aise, cependant, il présente les yeux comme une question implicite "qui es-tu vraiment ?". Pour ma part, j'aime me plier à ce genre de test pour connaître quelqu'un alors je m'y plie volontiers.

"Soit alors..."

Je réfléchis à toutes vitesses sur les propositions de Sheitan et fini par opter pour un petit bar en bas de la rue avec une terrasse dans une cour intérieure. Je le connais parce que je lui fourni pas mal de bougies pour illuminer et décorer son petit coin que je trouve assez réussit. En ces temps compliqués, je pense que l’œil de l'artiste ne restera pas insensible à cela.

Nous commençons à descendre la rue déserte tranquillement. L'air est un peu plus frais que dans la journée et cela me fait du bien. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de me demander ce que Samaël pouvait bien venir chercher en venant ici. Je suppose que je le saurai en temps voulu.

"Après toi, je t'en prie."

J'annonce en désignant la porte de l'enseigne nettement moins lumineuse depuis la coupure d’électricité. On nous amène dans la petite cour éclairée et la serveuse, chaleureuse, nous désigne une table.

"Qu'est-ce que tu prends ?" Je demande en m’asseyant face au géant.

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Road of perdition - Lun 20 Avr - 18:28

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Samaël le suivit sans un mot alors que Kyan l’emmenait devant un petit bar de quartier non loin de l’église. Il était déjà passé devant plusieurs fois sans jamais s’y arrêter. Ce serait l’occasion d’élargir la liste des établissements qu’il fréquentait pour épancher sa soif et sa peine.
L’entrée avait le charme des anciennes bâtisses, accentué par les lumières des bougies, seules sources de lumière à cette heure. Le géant dut baisser quelque peu la tête pour éviter de se cogner dans l’encadrement de la porte, puis il se redressa une fois à l’intérieur, scrutant l’établissement encore peu fréquenté.

– Je dois reconnaître que l’endroit à un certain charme.

Il fallait reconnaître que l’ambiance tamisée, bien qu’involontaire, rendait l’endroit accueillant et apaisant, titillant sa fibre artistique. Ils furent accueillis par une serveuse à l’air chaleureux qui semblait avoir sa place dans cet environnement. Cela pouvait paraître étrange de trouver un tel endroit dans un quartier aussi pauvre, mais c’était assez fréquent de décéler de la chaleur et de la solidarité dans les endroits les plus défavorisés.

Une fois installés, Samaël commanda une bière ambrée et se décida à faire la conversation en attendant que les commandes arrivent. Tandis que la serveuse allait s’affairer derrière le bar, un petit groupe d’hommes bruyants entrèrent et allèrent s’installer quelques tables plus loin. Instinctivement, le géant les observa du coin de l’œil, devinant qu’ils avaient commencé la soirée depuis un petit moment. L’un d’entre eux avait quelques ecchymoses au visage, signe d’une bagarre récente… et probablement gagnée vu comment il se pavanait devant ses comparses.

– Décidemment… Certains ne savent pas se tenir.

Le géant s’était déjà mis minable plus d’une fois ces dernier temps, mais il restait toujours discret, ce n’était pas ce genre d’énergumènes qui étaient les plus dangereux, ils faisaient du bruit, aboyaient, mais ne mordait pas franchement.
Il finit par détourner son attention des arrivants et il se tourna complètement vers Kyan.

– Je me demandais, ça fait longtemps que tu es à Arcadia ? Je suis arrivé il y a quelques années, ça me change de Chicago.

La conversation était lancée pour faire plus ample connaissance et les commandes arrivèrent assez rapidement. Samaël glissa un billet à la serveuse pour tout payer, il avait après tout proposé à Kyan de lui offrir un verre.

– Vous pouvez garder la monnaie.

Le pourboire n’était pas négligeable, et il se dit que ce ne devait pas être évident de travailler dans ce quartier pendant que la serveuse le remerciait de sa générosité et se dirigeait vers la table des arrivants qui l’appelaient avec insistance. Il la vit se crisper légèrement alors qu’elle allait prendre leur commande. Il dut reconnaître que l’attitude des hommes le dérangeait également. Il ne supportait pas cette attitude irrespectueuse et garda un œil vers le groupe, prêt à intervenir si besoin.
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Road of perdition - Mar 21 Avr - 10:39

 
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Je souris à la remarque de Samaël, ravi que l'endroit lui plaise et de l'avoir trouvé seul, sans l'aide de mon alter-ego démoniaque.

"Oui, j'y passe quelques fois. Je pense qu'ils vont garder les guirlandes de bougies même après le blackout..."

La serveuse me sourit mais n'entre pas dans les familiarités, elle ne me connaît que trop bien, moi et ma gêne du contact humain. Tandis que mon accompagnant se décide pour une bière, je réfléchis vite et, n'ayant personne à impressionner, opte pour un simple thé. Une fois installés, la conversation reprend, naturelle. Alors que Samaël s'apprête à me raconter ses débuts dans l'art graphique, nous sommes dérangés par l'arrivée d'un troupeau d'hommes bruyants. Leur tournant le dos de 3/4, je préfère les ignorer mais Samaël ne peut s'empêcher une remarque avec laquelle je suis d'accord.

Une fois les premières effusions passées, le groupe se décide à nous offrir un moment d'accalmie. Le géant me regarde et reprend notre conversation.

"Non, je ne suis arrivé ici il n'y a que quelques mois... Avant, je vivais à New-York. Pour moi aussi, ça change pas mal : les New-Yorkais respectent la religion sous toutes ses formes tout en ayant l'intelligence critique nécessaire pour ne pas tomber dans l’excès. A Arcadia, les choses sont ... différentes."

Non seulement les gens ici sont athées pour la plupart, mais en plus il ne se gênent généralement pas pour tourner en dérision toutes les croyances. Pour ma part, je m'y suis habitué et je me consacre surtout à aider les autres, peut m'importe leur convictions, finalement. Mon rôle n'est pas de juger.

Comme il me l'avait proposé, c'est Samaël qui paye... Ou pour être plus exact, il a été plus rapide que moi. Je vois dans ce simple geste une volonté de respecter sa parole et une certaine générosité qui me fait sourire. Ce n'est pas grand-chose, mais je commence à sincèrement apprécier mon interlocuteur. Il est tellement facile de juger sur les mauvaises actions quand de simples gestes en disent souvent bien plus long.

J'allais reprendre la parole quand le bruit se fait à nouveau entendre. Les nouveaux arrivants ne savent effectivement pas se tenir, quand une petite plainte de la serveuse s'échappe de ses lèvres. Je me retourne et mon sang ne fait qu'un tour quand l'image m'apparaît :

La serveuse a le bras tendu, fermement emprisonné par la poigne de l'un des hommes. Il y a quelques temps, jamais je n'aurais osé réagir à ça.

- Deux règles, Kyan ... Deux putains de règles ! Pas de prostitution et ... -

- ...Et pas d'abus. -

Je me lève sans même avoir spécialement réfléchi à la suite des choses. Finalement, l'homme me toise, la poigne se desserre et la serveuse me fait face, visiblement soulagée.

"Est-ce que je pourrai avoir du sucre, s'il vous plaît ?" Je demande, moi qui n'en consomme jamais.

"Bien sur mon Père..." Dit-elle avant de s’éclipser.

Grand éclat de rire quand, bien malgré elle, la serveuse mentionne ma profession. Pour ma part, je n'ai cure de ce qu'ils peuvent bien penser tant qu'ils laissent la femme tranquille. Mais pour Sheitan, c'est une toute autre histoire et je le sens devenir fou de rage quand des mots comme "tapette" ou "puceau" font leur apparition. C'est ça, concentrez-vous sur moi, j'en ai vu bien d'autre, ne vous en faites pas.

Malgré tout, mon poing se serre. Sheitan est au bord de la rupture et il n'en faudrait pas plus pour me prendre le contrôle. Boosté par sa colère et sa tristesse de ces derniers temps, il ne cracherait pas sur une bonne vieille altercation au poing.

- Seigneur, Sheitan... Qui apaise son âme en se battant ? -

- Beaucoup de monde ! -

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Road of perdition - Jeu 23 Avr - 22:48

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Ainsi, Samaël était à Arcadia depuis plus longtemps que Kyan. Mais ce dernier connaissait mieux le vieux quartier. C’est qu’il n’y était jamais vraiment arrêté avant. Tout en buvant une gorgée il reprit la discussion où ils l’avaient laissée : la ville n’était pas très croyante.

– J’avoue le premier ne pas être très croyant. Mais mes grands-parents m’ont élevé dans ce respect des vieilles croyances.

Les vieilles traditions… Inconsciemment, il les avait toujours respectées, trop imprégné par les petits rituels des croyances irlandaises que sa grand-mère avait emmenées avec elle.
Il était vrai qu’Arcadia était athée en apparence, mais beaucoup savait que les divinités se réincarnaient, marchant parmi eux. Lui-même n’était qu’au stade premier et il ne devait ce qu’il savait qu’à ses camarades qui lui avaient dit qui il était. Un Fomoire… Pour le moment il ne pouvait que les croire mais il savait que viendrait le jour où il en aurait la certitude. Tout ce qu’il pouvait faire en attendant, c’était se remémorer les vieilles histoires irlandaises que lui contait ses grands-parents.

Soudain, une plainte féminine retentit et Samaël tourne son regard vers sa provenance. L’air change, se chargeant en un instant de cette tension familière que le géant aime tant : celle qui annone une bagarre. Il sent son corps sous tension alors que cette rage qui ne le quitte jamais totalement se réveille et commence à se rependre en lui comme un poison.

Mais la bombe prête à exploser fut désamorcée quand Kyan se leva pour se diriger vers les hommes. Il observa alors la scène, attendant de voir si la tension baissait d’un cran. La serveuse se retrouva libre et s’empressa de s’éclipser, visiblement soulagée. En passant près de lui, elle croisa son regard et il hocha de la tête en soutien. Il reconnut, pendant un court instant, que le père savait gérer des situations de crises.

La respiration se relâche. Une expiration, pensant que le combat est évité. Puis des éclats de rire. Des injures. L’éclat divin dans sa prunelle. Son pouvoir s’éveille.
Sous ses manches, à l’abri des regards, sa peau commence à rougeoyer alors que la température autour de lui s’élève légèrement. Mais il ne devait pas lâcher son attention… Ne pas craquer. Il allait devoir cogner.

Il était toujours assis à la table, crispé, et la tension dans les poings de Kyan ne lui avait pas échappée. Lui aussi avait envie de rendre les coups. Sa posture avait légèrement changée et durant un instant, il eut l’impression que quelqu’un d’autre se tenait à la place du père. Mais il ne s’y attarda pas plus que cela. Il voulait cogner.

Un des hommes remarqua que Samaël comptait venir en renfort et se mit sur son chemin. Que c’était mignon. Il pensait réellement que ça allait suffire pour l’intimider. Avec un petit sourire satisfait, il se leve, forçant l’homme à lever légèrement la tête, surpris par sa taille. Il aurait presque pu l’entendre déglutir alors qu’il saisit un plateau sur la table voisine et s’avance vers lui.

L’homme commence à montrer les poings, prêt à en découdre. Sans se presser, le géant avance vers lui et l’entend balancer un « Tu m’fais pas pe… ». Il veut probablement dire « peur », mais ne termine pas sa phrase car Samaël vient de lui fracasser le plateau contre la mâchoire.
Un coup. Deux coups.
Une béquille. Il est à terre.
Un coup de pied. Une mâchoire qui craque.
La perte de connaissance. Un de moins.

Le combattant avait refait surface, balançant le plateau sur la table voisine, un sourire satisfait s’affichait sur les lèvres alors que son regard avide de violence provoquait les hommes restants.
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Road of perdition - Ven 24 Avr - 12:09

 
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Finalement, la rupture arrive sous la forme d'une énorme détonation dans mon dos. Je me retourne et voit Samaël, un plateau déformé entre ses mains géantes. A cet instant, je suis totalement effrayé par le tableau mais bien vite, le démon vient me prêter main forte et devant la violence de la situation, je lui laisse tout le loisir de nous contrôler.

***

A cet instant, je sens mon visage changer, passer de la stupeur à l'excitation. Ma posture devient moins droite, beaucoup plus préparé à un assaut. Quand je me retourne pour regarder la table, je vois que les hommes se sont levés et prêts à se battre.

Putain, une bagarre, ouais ! Avec le consentement du prêtre en plus. Rien ne peut me faire plus plaisir !

Bien évidement, comme tout homme qui se respecte, personne n'ose s'attaquer au grand costaud qui vient d'exploser la mâchoire d'un type d'un simple revers de plateau. Soyons clairs, je ne ferai pas le malin devant lui moi non plus, c'est certain !

Très rapidement, je sens mon pouvoir de supervitesse prend le dessus et voilà que tout se met à aller au ralenti pour moi. L'un des type qui me fait face arme son poing qui doit m'être destiné. Enfoiré, vouloir frapper un prêtre ... Dommage pour lui, c'est le Satyre qui l'accueil !

Après avoir esquivé sa misérable frappe, je profite de mon mouvement pour lui coller mon propre poing dans l'estomac ce qui le plie en deux. Ainsi penché, c'est mon pied qui va dire bonjour à ses dents. D'expérience, je sais qu'il ne se relèvera pas.

Il reste donc un homme, debout entre moi et Samaël. Le géant m'a-t-il vu ? Peu m'importe en réalité, de toutes façon, il a très certainement compris que quelque chose n'allait pas avec nous... Comme nous comprenons à ses yeux que nous n'avons certainement pas à faire à un simple mortel sans histoire.

En tout cas, le dernier homme reste entre nous, regardant tour à tour ses compagnons au sol, assommés ou gémissants. Son regard haineux se pose sur moi et sur Samaël, hésitant. Avec un regard entendu, je dis à Samaël :

"Je t'en prie, t'as l'air d'en avoir plus besoin que moi ..."

Je ne sais pas ce qu'il s'imagine mais je ne suis pas un combattant, juste un pauvre type qui a n'a plus envie de réfléchir à sa vie. Pour ma part, je commence à y voir plus clair et j'ai bien envie de tout savoir sur ce géant à la frappe facile.

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Road of perdition - Sam 25 Avr - 17:11

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Le monstre s’était réveillé et observa pendant un instant d’intérêt Kyan qui mettait lui aussi son adversaire K.O. avec une facilité déconcerte pour un religieux.
La posture, le regard, l’agilité…Le père semblait avoir disparu pour laisser place à quelqu’un d’autre… Quelqu’un de beaucoup moins patient et plus… dangereux. Sa rapidité n’échappa pas à l’œil du divin et en échangeant un regard, il comprit que lui aussi était percé à jour. Les masques étaient tombés.
Sans réelle surprise, sa soif de violence se lisait sur son visage puisque Kyan, ou qui que ce soit, lui proposa de s’occuper du dernier homme.

– Avec plaisir.

Un sourire malsain s’afficha alors, dévoilant ses dents. Le dernier homme les regarda avec haine. C’était parfait. Ce regard était tout ce dont il avait besoin pour se défouler. Il croyait quoi cet ivrogne ? Qu’il pouvait débarquer ici et disposer de la serveuse comme il le souhaitait avec ses copains ?  Et qu’on ne lui parle pas de « plaisanterie pour rire ». Ce n’était pas amusant pour la pauvre jeune femme. Samaël reconnaissait le premier être devenu un monstre violent et meurtrier, mais il ne s’était jamais rabaissé à bafouer une femme et son consentement.

Il n’attaqua cependant pas, narguant son adversaire et l’invitant à venir le cueillir. Il voyait clairement que l’homme ne s’était jamais réellement battu sur un ring, se contentant des combats de taverne. Manque de chance pour lui, en plus d’être un combattant clandestin, le géant avait déjà gagné des tournois de boxe.

L’homme le charge et commet l’erreur de laisser son flanc gauche à découvert. Rapide et précis, Samaël chasse d’un pas sur sa droite, se baisse pour esquiver le coup et vient percuter les côtes de l’homme. Le bruit de l’impact est sourd tandis que l’homme semble avoir la respiration coupée un instant. Profitant de cet instant de trouble, le géant saisit son adversaire par le bras gauche et le fait pivoter pour le tourner entièrement. Samaël le saisit alors au niveau de la nuque et écrase sa face contre le bois de la table. Quelques dents volent et l’homme est à terre, toujours conscient. La bagarre a tourné court très vite et sans une éraflure.  

Les gémissements se faisaient un peu plus présents alors que les deux hommes mis K.O. en premier commençaient à vouloir s’extirper de l’endroit. Samaël s’approcha de celui qu’il venait de frapper et se pencha, s’adressant à lui dans un murmure.

– Un petit conseil… Tu vas te relever, ramasser tes potes, tes dents, et vous allez me faire le plaisir de déguerpir. Et inutile de ramasser votre fierté. Ça vous apprendra les bonnes manières.

Il n’en fallut pas plus pour que l’homme se redresse et décarre comme un lapin, prenant tout juste le temps d’aider ses comparses à se redresser. Le calme était retombé sur la cour de la taverne et Samaël remit en place les tables et chaises dérangées avant de poser un regard vers Kyan. Après une telle bagarre, ils allaient probablement avoir des choses à se dire. La crise était passée et l’air était redevenu frais, le divin c’était rendormi.

– Je crois qu’on a plus en commun que ce qu’on imaginait...

Avant qu’un mot de plus ne puisse être prononcé, la serveuse finit par revenir. Le géant se dit alors qu’il ferait mieux de laisser Kyan prendre la parole pour expliquer la situation.
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Road of perdition - Sam 25 Avr - 17:57

 
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C'est avec un sourire que je reste passif, spectateur de la scène qui se déroule sous mes yeux. Les yeux de Samaël sont devenus brillants de cruauté pure, et pour ma part, ce n'est certainement pas moi qui vais défendre ces gars. Alors oui, c'est sur qu'on a pas spécialement fait un grand pas dans la justice ce soir, mais au moins, ça défoule.

Tiens, amusant, Samaël non plus ne porte pas le premier coup. Rapidement après, quand le mec est à terre, il se penche sur lui. Pendant un instant, j'ai peur que ça n'aille trop loin mais il s'agit juste d'une bonne petite mise au point des familles.

Une fois la cour à nouveau déserte de clients pénible, Samaël me toise comme s'il me voyait pour la première fois ce qui en un sens n'est pas spécialement faux. J'allais lui répondre par l'affirmative et me présenter pour de vrai quand la serveuse fait son entrée et reste interdite devant la scène de bagarre.

Comme le bon gros courageux que je suis, je laisse Kyan reprendre la main sur notre corps.

***

Les épaules se redressent et je sens mon visage devenir plus serein sur l'instant. En un sens, c'est assez pratique de ne pas avoir à se battre et juste gérer les conséquences.

"Je suis navré, mademoiselle. Ces messieurs nous ont manqué de respect après votre départ. Nous ne voulions pas en venir aux mains..."

- Parle pour toi ! -

"Soyez sans crainte, je vous rembourserai pour les dégâts et le manque à gagner."

D'un geste las, la serveuse me fait signe que ce n'est rien. Visiblement, elle a l'habitude de ces altercations. Son regard se pose sur une tâche de sang par terre et ses yeux s'agrandissent quand elle reconnait une touffe de cheveux et une paire de dents.

Un instant, elle me détaille en plissant les yeux comme quand on est à la recherche d'une vérité caché, je comprend confusément qu'elle veut simplement s'assurer que je ne suis pas blessé.

"Vous ... Vous allez bien ? Et votre ami ?"

"Nous allons bien, ne vous en faites pas."

Je regarde Samaël qui a l'air d'un tout autre homme à présent : calme, serein, droit... Oui, nous avons vraiment plus de points communs que nous ne le serions jamais avouer sans cette altercation. La serveuse nous invite à nous rasseoir et après avoir pris place et m'être assuré que personne ne pouvais nous entendre, je dis sans détour :

"Je suis inapte a repérer les entités. Qu'es-tu exactement ?"

La question est sortie franchement, sans jugement aucun, juste une profonde envie de savoir.

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Road of perdition - Sam 25 Avr - 22:35

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Le feu ardent avait été libéré un instant, la soif de violence épanchée ; la mascarade pouvait recommencer et Samaël remit le masque des faux-semblants. Il semblait soudainement calme et posé, contrastant avec l’image de sauvagerie qu’il avait donnée quelques instants plus tôt. Il aurait pu gérer le conflit d’une autre façon, comme lorsqu’Elle était là. Mais Elle n’était plus et l’occasion s’était révélée trop tentante pour ne pas céder à son appel.
Au final, cela était même opportun car Kyan n’était pas le seul à cacher une identité peu « naturelle ».

Face à la serveuse, il remarqua le changement d’attitude alors que le père sembla reprendre le dessus sur son autre facette. Le géant suivit le regard de la jeune femme qui s’arrêta sur le sang et les dents. Oups… Il y était peut-être allé un peu fort. Il afficha un petit air désolé à la serveuse et se gratta derrière la tête, acquiesçant aux dire de Kyan.

– Et j’aiderai également pour payer… et nettoyer les dégâts.

Pour le coup, il était sincère. Il s’était défoulé, il n’allait pas laisser la pauvre serveuse qui n’avait rien demander encaisser les conséquences. L’incident semblait à présent passé et Samaël retourna s’installer à la table. Il vit, non sans satisfaction, que sa bière était toujours en place. Une bagarre, trois hommes au tapis et pas une goutte d’alcool de perdu. Satisfaisant. Il s’amusait à imaginer que cette façon de penser venait de ses origines irlandaises.

Une fois de nouveau seuls, Kyan en profita pour poser la question qui lui brulait les lèvres. Qu’était-il ? Bonne question… Si lui-même savait exactement ce qu’il l’était. Il était tenté de répondre simplement « un monstre », mais ce n’était pas la question.
Dire tout ce qu’il savait lui était impossible, mais il pouvait jouer franc-jeu en lui révélant ce qu’il avait le droit de dire et ce dont il avait la certitude… Ce qui voulait dire… parler de cette nuit… soit…

Prenant une longue gorgée de sa bière, Samaël fixa Kyan du regard, qu’il comprenne qu’à cet instant il ne le menait pas en bateau et qu’il espérait que lui aussi lui dirait ce qu’il était.

– J’ignore exactement ce que je suis. Tout ce que je sais pour le moment ne sont que des rumeurs… mais… c’est arrivé il y a quelques mois…

Instinctivement, il pose son pousse gauche sur son alliance et le fait tourner, avant de le saisir avec son pousse droit et son index, songeur.

– Un pouvoir s’est réveillé en moi… Alors que j’étais avec… Elle

La voix qui une fois de plus vacille quand il lutte pour taire ce prénom qui lui fait tant mal à présent.

– On s’est fait agresser et ça a très mal tourné…

Sa voix se fit alors murmure pendant qu’il se perdait un instant dans ses songes, comme lorsqu’il était hospitalisé, face à l’horreur de ce qu’il avait fait.

[coor=#5f7e54]– Elle a tout simplement… disparue... en cendres… Elle n’avait aucune chance…[/color]

Puis il sembla revenir à lui, ayant à peine conscience de la courte absence qu’il semblait avoir eu.

– J’ignore ce qui m’est arrivé mais, si j’en crois certains, je suis devenu une sorte de…

Il n’arrivait pas à le dire… Ce mot, cette nature. Il avait l’impression de blasphémer, encore plus devant un homme de foi… Il se sentait comme prétentieux de ce revendiqué de la sorte tant qu’il n’était pas familiarisé avec le fait d’être la future réincarnation d’une divinité celte.

– Une sorte de divinité oubliée.

Finalement, ça avait été plus dur qu’il ne le pensait. Il se donnait des airs à l’aise juste avant et le voici désarmé par cette simple question : qu’était-il en réalité ?
Un fomoire, un ancien roi. Mais c’était plus simple pour lui de se dire qu’il n’était qu’un monstre. Ça, il savait gérer.

Le masque des faux-semblants s’était fissuré, révélant un instant l’homme qu’avait toujours vu sa fiancée : un être entier avec ses contradictions,  avec toute sa noirceur mais aussi tout l’amour dont il était capable… Avec sa violence et sa tendresse.
Il resta un instant interdit, caressant toujours son alliance, ses pensées se tournant un instant vers sa bien-aimée dans une prière sourde. Puis il se ressaisit et regarda Kyan, refermant aussitôt la brèche qui s’était entrouverte.

– Pourquoi j’ai l’impression à cet instant précis de parler à un homme différent de celui qui s’est battu à mes côtés ?

Son regarde se fit à nouveau plus aiguisé, oublant l’instant d’avant. C’était comme un système d’autodéfense. Il avait semblé vulnérable un instant mais son naturel revenait aussi brutalement qu’il s’était éclipsé.
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Road of perdition - Dim 26 Avr - 12:19

 
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Visiblement habituée à ce genre d'altercation, la serveuse nous invite à nous rasseoir avant de nous offrir discrètement des ailes de poulet marinées. Finalement, Samaël fini par se livrer et m'expliquer ce qu'il est, tout en restant vague comme la quasi-totalité des personnes qui renferment des entités surnaturelles.

L'homme parle d'elle à nouveau et je devine sans trop de difficultés qu'il parle de sa fiancé et du jour où elle a trouvé la mort. J'écoute attentivement, sans oser l'interrompre. Je devine avec une certaine douleur qu'il en est directement responsable, je ne peux qu'effleurer la difficulté de pouvoir vivre après ça. Voilà pourquoi les entités ne devraient pas rester dans l'ignorance, elles devraient être aidées avec leur facultés le plus vite possible afin de les maîtriser et éviter que ce genre de chose ne puisse arriver. Cependant, je ne m'attendais pas à ce que l'une d'entre elle ait un pouvoir aussi destructeur à peine sa condition découverte.

A nouveau, me voilà face à un dieu vivant. Quand il m'avoue cela, je hoche la tête.

"Et tu es loin d'être le seul... Je t'assure."

Comprenant qu'il en a fini avec son introspection, je m'apprête à continuer mes questions sur sa condition quand il me coupe dans mes pensées. Sa question à lui était tout à fait légitime comme tout à fait inattendue. Pour une fois qu'une personne ne suppose pas que je puisse être naturellement violent, je me dois de dire la vérité.

Je souris et cherche un instant mes mots.

"Parce qu'effectivement, ce n'était pas le même homme..."

Jusqu'où peuvent aller mes révélations ? Je suppose qu'il y a peu de choses qui puisse faire peur à une divinité. J'ai bien compris que les créatures se plaçaient bien en dessous question facultés.

"Je pensais que tu percevrai mon aura. Je suis devenu une créature, ce genre de chose que je n'ai absolument pas accepté. Si j'ai bien compris, nous étions supposé fusionner mais j'ai rejeté toute cette partie de ma personnalité."

Les étrangers ont toujours la faveur des confessions.

"Du coup, pour le moment, nous sommes deux personnes qui partagent un même corps... Avant, notre cohabitation était très compliquée, mais depuis quelques temps, nous arrivons à nous accorder."

Depuis notre mariage, en réalité. Tout ce qu'il faut pour plaire à un Satyre se trouve dans la chose la plus évidente possible : le fait de combler ses besoins primaires. Je n'ose cependant pas parler de ce pan de ma vie, non pas que j'en ai honte vu que j'ai fais ça dans les règles, mais je doute que ce monsieur ai envie d'entendre mon union quand lui vient de perdre sa moitié.

"As-tu trouver quelqu'un pour t'expliquer ce qui t'arrive ? Et plus important que tout : as-tu trouvé comment canaliser tout cela ? Tu te bat pour y arriver, n'est-ce pas ?"

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Road of perdition - Lun 27 Avr - 0:42

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

En une heure, il avait confié bien plus à Kyan que n’importe lequel des psys qu’il avait pu voir. Il sentait qu’il pouvait se confier sereinement, sans que ça ait à voir avec sa profession. Il dégageait une de ces auras qui apaisaient et donnaient envie de rester, de parler… sans crainte d’être jugé.
Non sans être rassuré, et un peu soulagé, Samaël écouta Kyan, comprenant qu’il n’était pas le premier dieu qu’il rencontrait. Le géant maîtrisait mal ses pouvoirs et percevoir les auras avec exactitude lui était pour le moment impossible. La seule chose qu’il arrivait à peu près à comprendre, c’était qu’à l’approche du surnaturel, une sensation glacée se réveillait à la base de sa nuque.

C’était à présent au tour du père de révéler son sombre secret, de dire pourquoi le géant avait l’impression d’avoir eu quelqu’un d’autre à ses côtés.
La réponse s’avéra moins complexe que ce à quoi il s’attendait, même si pour Kyan, ce ne devait pas être évident tous les jours. Est-ce que ça risquait de lui arriver aussi ? Arrivera-t-il un moment où il aurait l’impression de ne plus être tout à fait lui-même ?
Mais… n’était-ce pas déjà le cas ? Après tout pendant des années il avait joué un rôle, mettant sous fer ce qu’il aspirait réellement. Donnant une image du gendre parfait alors qu’il n’aspirait qu’au chaos le plus total, libérer ce feu intérieur, cette rage qui ne demandait qu’à s’exprimer.

Kyan et son autre facette s’accordaient. Finalement Samaël devait reconnaître qu’il avait plus en commun avec lui… ou plutôt eux.
« Samaël, vous deviez songer à tenter à aller de l’avant, à vous faire de nouveaux amis… »
Les paroles de son psychiatre lui revinrent à cette instant précis. C’était assez ironique de songer qu’il avait peut-être trouvé un « semblable », un « ami » dans une église. C’était vraiment étrange et en même temps si plaisant. Pour le moment, il n’avait pas vraiment d’amis chez les Obscuri, et il avait plus ou moins coupé un temps les ponts avec ses anciens amis… pour les protéger… et la plupart ne voulait probablement plus lui parler après qu’il ait cassé la gueule d’un d’entre eux lors de son enterrement…

Il devait l’admettre. Il se sentait seul… sans personne à qui se confier sans qu’il n’y ait derrière une idée de mission ou autre pour la faction. Après avoir parlé un instant de liu, Kyan revint sur le géant, visiblement soucieux. Cela lui arracha un sourire sincère, sentant que derrière cette question, il y avait une réelle envie d’aider et non une crainte face au danger dévastateur qu’il pouvait représenter.

– J’ai la chance d’avoir rencontré des personnes qui ont pu m’aider, m’expliquer tout ça. Même si ce merdier est encore complexe pour moi.

Le géant regarda un instant ses mains, c’était toujours là que ça commençait, juste au niveau des avant-bras avant de rejoindre très vite les mains. Et s’il ne faisait pas assez attention, ça se rependait partout dans son corps, le transformant en véritable bombe à retardement. Il n’en dit cependant pas plus sur ceux qui l’aidait, ce pouvait se révéler dangereux pour Kyan s’il en savait trop.

– À dire vrai… Je me suis toujours battu. Ça fait partie de moi, en quelque sorte… Mais ça m’aide à le contrôler. À ne pas déraper...

Curieux, il plongea son regard dans celui du père, cherchant l’autre.

– Est-ce que ça t’arrive de déraper de temps en temps ou c’est toujours… Lui ?

Samaël est soudainement intéressé par les deux facettes de Kyan et il a envie d’en savoir plus, mais il ne sait pas trop jusqu’où il peut poser des questions. Après tout, lui-même ne voulait pas se retrouver avec des questions gênantes pouvant exposer ses camarades Obcuri.
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Road of perdition - Lun 27 Avr - 10:34

 
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A mon instar, l'homme se livre, et cela est vraiment très agréable. L'ambiance devient même détendue avec Samaël face à nous. Je bois une gorgée de thé noir alors que l'homme me rassure sur son entourage, sans trop en dire cependant.

"Je confirme. Moi j'étais seul, je ne savais pas ce qui m'arrivait. Je croyais devenir fou."

J'espère sincèrement qu'il sait s'entourer des bonnes personnes et pas ceux qui voudraient abuser de son pouvoir comme j'ai pu en croiser par le passé. Ce qui nous tombe dessus est tellement particulier que je suppose que chacun à sa manière de le gérer.

La vérité ? J'aimerais beaucoup que Samaël rejoigne notre petit groupe. Nous manquons cruellement de combattants comme l'a si judicieusement dit notre chef. Il aurait de quoi se défouler et aurait sa conscience pour lui... et la mienne pour moi.

Quand il me regarde, je sais qu'il va me poser une question d'ordre plus personnel. Je souris pour l'encourager, je n'ai rien à cacher. C'est alors que sa question vient et je reste un instant interdit alors que Sheitan s'esclaffe dans ma tête.

"Sheitan..."

Je me ressaisis bien vite.

"Pardon... Il s'appelle Sheitan. Généralement, c'est quand il va boire, une pulsion ou n'importe quoi et il a tendance à échapper à tout contrôle."

La vérité est beaucoup plus simple mais bien plus terrible.

"Avant, je ne dérapais jamais. J'avais une ligne de conduite très stricte et je ne m'autorisais aucun écart."

- T'étais chiant, en somme... -

"Quand je suis devenu une créature, ça a un peu changé. J'ai eu l'impression d'ouvrir les yeux et quand j'ai regardé ma vie, je me suis rendue compte qu'elle ne devait pas se jouer selon des règles. J'ai pris plus de liberté avec moi-même, j'ai fait des choses que ma profession réprouve, et que les personnes en dehors jugent..."

Mais mon véritable dérapage se situe à quelques mois en arrière. Un geste que je n'ai jamais regretté cependant, un geste qui m'a couté une partie de ma foi, un geste que j'aurais hautement condamné auparavant. Je sais que je n'ai pas peur d'être jugé mais c'est quelque chose que j'ai vécu comme un rêve et qu'il m'est toujours assez délicat d'évoquer.

"Un jour, une femme m'a avoué ses sentiments pour moi. C'est quelque chose qui ne m'était pour ainsi dire, jamais arrivé. D'ordinaire, j'aurais été clair sur le fait que je n'étais pas un homme pour elle, que je ne pouvais pas répondre favorablement à ses sentiments et que je comptais rester un être pur jusqu'à la fin de ma vie..."

Mais cela ne s'est pas du tout passé ainsi. Sans doute était-ce à cause, ou grâce, à la présence du Satyre dans ma tête. Toujours est-il que la pire des choses est arrivée pour mon moi d'avant, et la meilleure pour mon moi d'aujourd'hui. Je sens le feu me monter un instant aux joues avant de conclure.

"Au lieu de ça... J'ai sacrément dérapé. Et Sheitan n'y était pour rien..."

Comme pour prouver à quel point cette histoire a été loin, je lui montre ma propre alliance. Un prêtre qui se marie est quelque chose qui se fait bien plus souvent qu'on ne le croit, mais certainement pas dans ce genre de condition.

"Cela fait combien de temps que tu sais pour cette divinité ? Et d'ailleurs, te considères-tu comme étant cette divinité ou ayant une divinité en toi ?"

Entre être et avoir, il y avait un monde énorme et il était toujours bien d'avoir l'avis de personnes sensées. Je suppose que Samaël doit tout autant détester qu'apprécier ce nouvel état.

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Road of perdition - Mar 28 Avr - 20:09

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Le géant écouta Kyan alors qu’il révèla le nom de cet inconnu aperçu plus tôt : Sheitan. Un léger éclat d’amusement passa dans son regard alors qu’il se demandait si la créature se nommait ainsi de base ou si le père qui avat fait ce choix. Son intuition pencherait plus pour la seconde option.
Samaël n’était pas religieux mais l’artiste qu’il était possédait une grande culture générale. Il savait donc l’origine de ce nom : le démon en arabe, voir le diable lui-même. C’était assez ironique quand il y songeait : lui portant le nom angélique du Démon alors que la partie sombre du père se nommait selon sa version arabe. Pourtant, il était prêt à parier que la noirceur qui semblait habiter Sheitan paraîtrait lumineuse à côté de ses propres ténèbres.

Puis à son tour, Kyan se confia avec la même sincérité que Samaël plus tôt, comme un échange équitable face à sa confession. Lui aussi était passé par là : se réveiller un jour alors qu’on aurait dû mourir et se découvrir autre, changé. Mais contrairement au père, le géant n’avait eu aucun mal à accepter, bien au contraire, c’était comme une évidence salvatrice. Samaël comprenait cependant l’embarras de Kyan : envoyer balader des règles que l’on pensait sacrées… devoir faire face aux jugements et aux regards des autres… Ce n’était pas évident quand nous n’y avions pas été habitués… Même avec l’habitude, ça persistait… ces regards… ces rumeurs… Elles pouvaient être autant de lacérations qui venaient fragiliser l’armure la plus solide… jusqu’au point de rupture.


Son regard se porta sur l’alliance de père alors que ce dernier la montrait en signe de son « dérapage ». Il comprenait le point de vue du religieux, mais ne le partageait pas. Pour lui, c’était loin d’être un dérapage. Il avait toujours trouvé cette doctrine catholique dérangeante. Pourquoi les religieux ne pouvaient-ils pas faire comme chez les protestants ?

– J’avoue n’avoir jamais compris en quoi aimer quelqu’un d’autre que Dieu pouvait être un péché.

Le regard du dieu celte se plongea alors dans celui de la créature, lourd de sens. L’amour était un sentiment pur, probablement le plus pur qui soit. Comment blâmer quelqu’un pour avoir aimé ? Non, Kyan n’avait pas à se sentir coupable, c’était probablement encore une des rares choses qui le rattachait encore au monde des humains.
Samaël n’avait pas cette chance… Ses proches pouvaient dire ce qu’il voulait, aimer à nouveau serait difficile pour lui. Comment oublier un amour tellement pur alors qu’il a commencé avant même qu’il ne comprenne ce qu’était réellement l’amour ?

– Au contraire, l’amour… c’est ce qui nous rend moins monstrueux…

À nouveau Kyan posa des questions sans tabou, il comprenait qu’avec lui, il pouvait parler sereinement. Mais là encore, il ne pouvait pas trop en dire pour leur sécurité à tous les deux. Il avait envie de jouer franc jeu avec Kyan, il sentait que la confiance ne serait pas trahie.

– J’ai su la première fois il y a environ cinq mois. Je…

Bien qu’ils étaient seuls, Samaël se redressa sur sa chaise, posa ses mains jointes sur a table et se rapprocha de Kyan.

– Après la mort de ma fiancée j’ai… dérapé… Un soi-disant ami… qui a tenté de briser notre mariage à venir… m’a poussé dans mes retranchements à l’enterrement et… disons qu’au lieu de lui démolir le visage, j’ai démoli un mur. L’internement s’est révélé être la meilleure des solutions. C’est pendant l’internement que quelqu’un est venu à ma rencontre pour m’expliquer tout ça…

Samaël se redressa légèrement sur sa chaise et se passait machinalement la main dans les cheveux avant de se frotter la nuque.

– Je pensais être fou… Mais la personne a su être convaincante. Il faut dire qu’officiellement je suis un miraculé qui a survécu à une explosion de gaz.

Le géant s’arrêta un instant, songeant à la dernière question de Kyan : comment se sentait-il, divinement parlant ? Il resta un instant songeur puis finalement…

– Je me sens… moi. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait quelqu’un d’autre ou je ne sais quoi. Après… Peut-être que ça changera plus tard. Mais pour le moment je me sens… entier et j’ai l’impression d’être enfin moi-même sans avoir à me justifier ou à cacher ce que j’ai dans la tête pour sauver les apparences. Pendant des années j’ai eu l’impression de bouillir de l’intérieur alors que je me muselais pour ne pas effrayer mon entourage. Je… je me tuais un peu tous les jours.

Il respira profondément alors qu’il se laissait tomber sur le dossier de sa chaise. Il avait fini par le dire… et ça faisait un bien fou.

– Merci Kyan… ça fait du bien de sortir tout… ça… La seule chose qui me pèse… ça reste le prix que j’ai dû payer… parce qu’avec Elle… Je n’ai jamais eu besoin de faire semblant…
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Road of perdition - Mar 28 Avr - 21:00

 
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Sa remarque sur la religion et l'Amour me fait doucement rire. Cependant, je concède à répondre avec précision parce que, pour une fois, il n'y a pas d'attaque dans cette question, qu'une sincère curiosité.

"Mais nous sommes encouragés à aimer tout le monde sans distinctions. Mais le soucis est que beaucoup de monde font l'amalgame entre l'amour sentimental et l'amour physique. Il a été interdit hors mariage avant tout pour éviter la propagation de maladies et les viols, restés trop souvent impunis à l'époque."

Je fini mon thé et soupire d'aise sous la caresse de la chaleur.

"Qu'une femme m'aime n'est pas le soucis, seulement, ce n'est pas le genre de femme qui peut se contenter d'un amour platonique, et je suis devenu le genre de créature qui est tout à fait d'accord avec le fait de consommer. Je ressens mon mariage avec elle comme une union avec mon Satyre."

Un jour où l'autre, il aurait bien fallut que je nome la véritable nature de ma créature. Voilà, c'était dit ! Je suis un prêtre qui suis devenu un Satyre en passant par la mort et qui a trouvé la rédemption dans l'amour, le mariage et la fidélité absolue.

Cinq mois ? Je suis surpris ... Pratiquement au même moment que moi pour le coup. Si véritablement, les dieux mettent beaucoup plus de temps à percevoir leur particularités, c'est donc probable qu'il ait été changé lors de ce fameux orage.

Samaël me raconte son histoire alors que j'écoute avec une grande attention. Démolir un mur ? L'internement ? Je me félicite d'être face à une personne qui semble se compléter avec sa divinité, la perte de la fiancée a du être un coup dur qui aurait pu être catastrophique si Samaël ne s'était pas entendu avec sa récurrence.

"Il faudra me faire rencontrer cette personne. J'aimerais beaucoup aider moi-même les autres avec leur dieux intérieurs. J'ai seulement du mal à trouver les bon mots sans qu'ils me prennent pour un fou fanatique."

Pour cela, les créatures étaient plus instinctives, plus facilement en phase à accepter leur nouvelles natures. Moi seul pouvait faire office d’exception dans le domaine de l'acceptation.

"Si tu te sens bien avec ta divinité, il n'y a aucune raison pour que ça change. Les personnes que j'ai rencontrées sont souvent démunies, divisées, avant d'être en phase. Une sorte de fusion s'opère, pour le moment, je n'ai jamais assisté à une fission par la suite..."

Se tuer un peu tout les jours ? Je m'approprie cette idée. Et si Sheitan avait été ça pour moi ? Une entité qui me révèle ce que je suis réellement. Après tout, avant lui, j'étais parfaitement heureux mais quand je regarde mon passé, j'ai tellement l'impression d'être passé à côté de beaucoup de choses, emmuré dans des règles de disciplines. Aujourd'hui, ma vie est compliquée, mais au moins je sens mon cœur battre.

"Je t'en prie. C'est réciproque d'ailleurs ! Ton histoire est très enrichissante. Par contre, n'hésites pas à me dire si je vais trop loin dans mes questions."

Alors comme ça, pour lui aussi l'amour semble être la solution ? Ne pas avoir besoin de faire semblant, c'est exactement ce que je ressens aussi.

"Est-ce que tu sais par qui tu es habité ? De par le fait, est-ce que tu comble ses attentes ? Comprends moi, beaucoup de personnes ont du mal à être à l'écoute avec leur nouvelle nature, j'essaye d'aider au mieux."

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Road of perdition - Jeu 30 Avr - 0:02

Road to Perdition@Kyan Skoro x Samaël Branfubh

Samaël continua de boire sa bière alors qu’il écoutait Kyan, étant pour le coup d’accord avec lui. Le désir charnel n’était pas forcément de l’amour…Voilà quelques mois qu’il assouvissait ce besoin avec différentes aventures sans lendemain. Pourtant il n’avait éprouvé de sentiment pour aucune d’entre elles. Cet amour profond et sincère n’avait été réservé qu’à une seule personne.

C’est alors qu’il entendit un mot qui fit passer un éclair d’amusement dans son regard malgré lui : « satyre ». Ainsi, le père était devenu une créature de la luxure. C’était d’une ironie assez savoureuse. Et visiblement, cela s’était révélé plutôt bénéfique : trouver l’amour était l’une des plus belles choses qui pouvaient arriver dans une vie. Aimer et se sentir aimer. Être les deux parties d’un tout au point qu’on ne savait plus comment on faisait avant sans l’autre.

– Un satyre ? Je pense que l’univers t’envoie un message.

Amusé, il rebut une gorgée de sa bière, toujours cet éclat de malice dans le regard, avant de reposer son verre.

– Plus sérieusement, c’est vraiment une chance que tu aies pu trouver quelqu’un qui te complète.

Une fois de plus, il recommença à jouer avec son alliance, ce sentiment étrange, à la fois apaisant et douloureux dans la poitrine alors qu’il repensait à celle qu’il avait perdue. Mais le songe ne dura pas longtemps car Kyan commença à aller sur un terrain glissant : rencontrer la personne qui l’aidait. Bien que l’idée parte d’un bon sentiment, il n’était pas certain que sa camarade Obscuris apprécie. Pour le moment, il ne connaissait pas assez le satyre pour savoir jusqu’où il pouvait aller dans les confidences. Il lui fallait donc ruser.

– La personne qui m’a aidé m’a fait promettre de ne pas révéler son identité. Pour certains, c’est assez délicat de se retrouver… disons exposés au grand jour. Cette personne m’a aidé parce qu’elle a senti qu’avec mes… capacités… il était important que je sache et que j’apprenne vite à me maîtriser.

Il espérait que ces informations, véridiques mais incomplètes, permettraient d’assouvir la curiosité du père en toute sécurité. Il commençait sincèrement à l’apprécier et comptait bien repasser à l’occasion à l’église, voire lui proposer des virées. Il se demandait s’il était aussi attiré que lui par les arts en tout genre. Quoiqu’il en fût, la discussion se poursuivit autour de sa nature. Kyan avait révélé Sheytan et ce qu’il était, c’était légitime qu’il cherche à en savoir plus sur la divinité qu’il avait face à lui.
Le géant hésita un instant, pouvait-il lui révéler la chose. Lui-même n’en avait pas la certitude… Après tout, on lui avait dit qui il était mais il imaginait qu’une marge d’erreur était possible. Même s’il sentait au plus profond de lui qu’il n’y avait pas d’erreur… Devait-il suivre son intuition qui l’invitait à parler ?

– J’ai quelques informations mais rien de certains. On m’a dit qu’avec le temps ça viendra et je saurai avec certitude qui je suis réellement.

Le « je » pour parler d’Elatha était venu comme une évidence, peut-être que Kyan avait raison : il était entré en parfaite résonnance avec la divinité. Cela voulait-il dire qu’ils formaient une seule et même entité contrairement au père et au satyre ? Il hésita un instant et leva la tête pour croiser le regard de la créature face à lui. Il le scruta, cherchant la moindre trace de piège… mais rien. Kyan était d’une profonde sincérité.

– Je n’ai pas la certitude que le nom qu’on m’a donné soit le bon… Mais… il s’agirait d’Elatha. Un roi fomoire lié à l’art et aux sciences…

Il avait envie de croire en lui, en sa bonne volonté. Il avait joué carte sur table avec lui et, sans savoir réellement pourquoi, Samaël voulait lui rendre la pareille et être sincère… comme… comme avec un ami.
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