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Sea of despair (Alban & Mia)

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Sea of despair (Alban & Mia) - Jeu 23 Avr - 15:40

Sea of despair

Alban & Mia


Il ne ressemblait plus qu’à une ombre.

Les traits tirés, les mains tremblantes, Alban n’arrivait plus à rien. Ni à dessiner, ni à penser, ni à dormir. Il se contentait d’errer en attendant que ça passe, en attendant que la dépression se fane et qu’une ombre de bonheur revienne un peu colorer sa vie. Mais même s’il revenait, resterait-il ? Alban pouvait poser un nom sur son affliction maintenant. Hybris. Ce savoir rongeait son esprit comme une termite sur du bois. Il ne comprenait pas. Cette certitude avait frappé d’un coup, le réveillant en sursaut, accompagnée d’une idée déroutante, mais affreusement réelle. Il était un dieu. Incapable de se rendormir, il avait passé le reste de la nuit à cogiter, à tellement cogiter que même plusieurs nuits plus tard, le sommeil le fuyait. Comme tout le reste. Même dessiner, il n’y arrivait plus. Il fixait ses feuilles blanches sans comprendre, sans savoir quoi faire, et finalement, il les rangeait sans les avoir touchées.

Il aurait aimé en parler. De ce qu’il voyait, de ce qu’il ne comprenait pas. De l’aura colorée des gens qu’il voyait nettement, se découpant dans le noir comme des lumières divines. De toutes ces nouvelles certitudes qui l’ébranlaient tellement qu’il ne savait plus quoi faire. Mais à qui devait-il parler ? Il était seul, et isolé. Anatoli n’avait pas d’aura, et il n’avait pas voulu lui parler de choses tellement incroyables qu’elles lui vaudraient un enfermement direct en asile. Ses voisins non plus ne semblaient pas être pourvus d’auras, et il ne se voyait pas arrêter un inconnu en pleine rue pour lui demander pourquoi il luisait en bleu comme une putain de luciole mutante. Et lui, est-ce qu’il luisait ? Il ne voyait rien dans le miroir. Silas, lui, n’avait pas d’aura non plus. Et à six ans, il était trop jeune pour ce genre de discussions.

Mia. Il aurait pu en parler à Mia. Mais depuis qu’ils s’étaient pris la tête, quelque chose s’était brisé, et Alban, trop fier, trop rancunier, trop blessé, ne voulait plus la revoir. Un jour, peut-être. Jamais, sans doute. Ça faisait presque un mois, et elle lui manquait. Mais ce qu’elle avait osé dire, penser, l’accuser sans lui laisser le temps de se défendre ou même de s’excuser, était une plaie vive qui ne se refermerait sans doute pas avant un très long moment. Il n’était plus passé la voir, mais il y déposait Silas, de temps en temps, pour ne pas priver le petit de la compagnie de quelqu’un qui pouvait réellement s’occuper de lui, même si ça empiétait sur sa putain de fierté, même si elle brassait de l’argent sale alors qu’elle lui avait reproché la même chose, cette sale hypocrite. Il ne rentrait plus dans la boutique, lui. Il posait Silas, le regardait entrer, et partait. Il n’était pas encore prêt à la voir. Quand Silas n’était pas là, il en profitait pour rentrer, et tenter de dormir un peu. Il n’y arrivait jamais. Et il finissait quasi toujours dans le lit d’Anatoli, qui lui permettait de se changer les idées l’espace de quelques heures.

Son regard délavé fixe son reflet dans le miroir. Un fantôme. Une ombre. Il faisait peine à voir. Voilà des lustres qu’il n’avait pas eu son regard saphir envoûtant. Ce blanc-gris l’avait remplacé depuis longtemps, depuis que le Royaume avait diminué ses appels - l’œuvre de Mia, sans doute - mais que la Calavera avait multiplié les siens. Et la Calavera payait bien. Basilio Vasquez n’avait pas menti : le job était dur, mais le job payait bien. Il arrivait épuisé, il repartait au bout du rouleau. Au moins, il pouvait boire à l’œil pour noyer le contrecoup, et personne ne l’emmerdait parce qu’il était irlandais ou qu’il trempait les blessures avant de les refermer. Truc de thaumaturge, pensait-il. Truc de dieu de la médecine, plutôt. Parce qu’il n’était pas comme sa mère, finalement. Elle simple mortelle, qui avait donné naissance à un dieu guérisseur dont elle ne pouvait voir l’aura. Cache tes pouvoirs, avait-elle dit. A quoi ça servait ? Tous les autres dieux savaient qui il était. Il voyait la Calavera briller d’un orange soutenu, eux-mêmes devaient le voir luire comme un putain de sapin de Noël.

Ses doigts se referment autour d’un petit flacon en verre rempli de pilules. Une par jour, avait dit le médecin, les antidépresseurs vous aideront à aller mieux. Il y avait cru, en plus. Il avait pris ses cachets, un par jour depuis ses seize ans, sans jamais oublier, gamin consciencieux qui ne veut pas que son entourage pâtisse de ses soucis. Mais à quoi bon ? « Tu crois que c’est pas assez difficile pour Silas de te voir en souffrance tout le temps ? » Les mots tournent et retournent dans sa tête, acides et corrosifs, tandis que ses doigts fins se serrent un peu plus. Mia avait raison. Les gens étaient blessés par ses états de santé, par cette dépression qui ne partirait jamais. Hybris. Il pouvait prendre tous les médicaments du monde, il n’irait jamais bien. Il n’irait jamais mieux. Il resterait comme ça, misérable et méprisable, jusqu’à ce que la mort le fauche - à moins qu’il ne découvre, ô bonheur, qu’il était immortel par-dessus le marché. Alors à quoi servaient ces foutues pilules, sinon anéantir ses espoir d’aller mieux un jour ?

Le pot en verre décrivit une grande parabole avant de s’écraser contre un mur, se brisant du même coup et répandant son contenu au sol en une pluie battante. Alban, lui, se laisse glisser le long du mur, complètement vidé de son énergie. A bout de nerfs, il n’en peut plus. Tout lâche d’un coup quand le barrage cède. Recroquevillé comme un gosse, il commence à pleurer en silence, tête dans les mains, évacuant le trop-plein de stress et d’angoisse qu’il n’arrive plus à affronter seul. Il n’entend pas que ça tambourine à la porte de la salle de bains fermée à clé - Silas qui a entendu le fracas, et qui est mortellement inquiet pour son frère aîné. « Tu crois que c’est pas assez difficile pour Silas de te voir en souffrance tout le temps ? » Ça tourne et ça tourne, et ça heurte sa tête pour le blesser. Et ça marche. Il est incapable de s’occuper de son frère. Mia avait raison. Tout ce qu’il arrivait à faire c’était l’inquiéter, encore et toujours, et brasser de l’argent sale pour qu’il puisse manger à sa faim.

Mais Silas n’était pas stupide. Il voyait tout. Il voyait son protecteur s’éteindre doucement, manquer de sommeil, errer comme une ombre, et son regard, son regard qui devenait pâle, et son sourire qui s’étirait avec lassitude. « J’espère que tu y penseras la prochaine fois que Silas te verras t’affamer pour lui. » Son frère méritait mieux que lui. Son petit louveteau méritait mieux qu’un dépressif asocial incapable de joindre les deux bouts, obligé de faire le sale taf des mafias pour survivre, obligé d’emprunter de l’argent pour ne pas finir à la rue, obligé de trimer comme un âne pour rembourser l’argent en question, ne lui en laissant qu’à peine suffisamment pour s’occuper d’eux deux. Il y avait assez pour un. Alors c’était pout le petit, qui voyait le plus grand dépérir en silence sans savoir quoi dire, sans savoir quoi faire. Silas méritait mieux que lui. Silas méritait quelqu’un capable de lui sourire et de s’occuper de lui, de le protéger et de lui dire que tout irait bien, de lui offrir de la nourriture et un toit. Pas quelqu’un comme lui. Silas méritait Mia. Il aurait aimé que Mia soit là, pour gérer son petit frère pendant que lui-même tentait de gérer son moral défaillant et la crise liée au contrecoup de la sur utilisation de ses pouvoirs.

Et puis, à quoi bon mentir ?

Mia lui manquait horriblement, et il aurait donné n’importe quoi pour qu’elle soit là.

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Mia Hardy
BLAZE : bandersnatch
CREDITS : moi-même (av & profil)
FACE : jenna louise coleman
DOLLARS : 1617
SACRIFICES : 93
PORTRAIT : Sea of despair (Alban & Mia) Bzo6
ANNEES : (trente deux ans), le sourire jusqu'aux oreilles, la joie de vivre en permanence.
CŒUR : (veuve), l'ancien amour mort et enterré, pas l'ombre d'une alliance à son doigt. (amoureuse), le coeur qui renaît de ses cendres quand elle pense à un certain artiste irlandais.
RÉINCARNATION : (dana), déesse primordiale celtique, assimilée à la souveraineté, l'eau, la fertilité et l'abondance.
TALENT(S) : manipulation empathique (actif), hydrokinésie (inactif), charisme exacerbé (inactif), insémination divine (actif).
FACTION : (an riocht), le royaume, pour toujours une évidence.
OCCUPATION : (pâtissière), jette son coeur et son âme dans ses délicieuses créations.
GENÈSE : (primus), stade 3.
JUKEBOX : waves / dean lewis
RUNNING GUN BLUES :
Sea of despair (Alban & Mia) Ejqa

--- mia hardy.

she really just wants to be warm yellow light that pours over everyone she loves. thats was her magic : she could still see the sunset, even on those darkest days.

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it’s really simple, i’m feeling good, i feel myself and i’m feeling understood. pet me, feed me, let me rest, take me on a walk and tuck me into bed, I'm just a meanie feline, stroke my head and I'm fine.


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Sea of despair (Alban & Mia) - Jeu 23 Avr - 20:45

Sea of despair

I don't want to be afraid the deeper that I go, it takes my breath away, soft hearts electric souls, heart to heart and eyes to eyes, is this taboo?


La dispute avec Alban était de loin la chose la plus terrible qu’elle avait vécu depuis le décès d’Archie. Certes, il y avait une certaine différence entre le décès de son mari et une dispute frivole mais il y avait bien longtemps que Mia ne s’était pas sentie aussi brisée, aussi blessée dans ses entrailles. Elle était vidée, comme si elle avait à affronter un autre deuil, sauf que cette fois, la personne était bien vivante et pire encore, la pâtissière pouvait le voir. Elle le voyait, même. A chaque fois que la petite cloche à l’entrée tintait, Mia se précipitait dans l’espoir de voir à peine sa silhouette, le reflet aux éclats de miel dans ses cheveux, elle était trop loin pour distinguer le bleu de ses yeux ou la constellation de ses tâches de rousseur mais elle le connaissait pas coeur, si bien que lorsqu’elle voyait ses épaules se dessiner sous sa veste alors qu’il déposait un Silas surexcité sans lui accorder un mot, elle sentait son coeur comme soumis à une pression inconnue, comme s’il allait éclater dans sa poitrine.

Plus d’une fois elle avait voulu le retenir pour s’excuser, pour lui dire à quel point elle regrettait les événements qui s’étaient déroulés aux docks mais elle n’en avait jamais trouvé le courage, pas de taille à affronter les éclairs dans la mer de ses yeux. Au lieu de cela, elle se contentait d’apporter un peu de bonheur à l’enfant qui lui était confié, prunelle de ses yeux autant que ceux d’Alban. S’il continuait à lui confier, c’est qu’il lui faisait malgré tout confiance et c’était suffisant pour le moment. Elle devait le laisser se soigner de ses mots qui avaient été durs et injustifiée, cette dispute relevant de la bêtise pure et simple, dictée par des sentiments temporaires et bien vite balayé par d’autres choses bien plus profondes, comme… l’affection qu’elle lui portait. Car c’était la seule explication logique pour comprendre ce qui lui avait fait perdre les pédales.

C’était il y a près d’un mois et pourtant, ça continuait de la hanter. Nuit après nuit elle sentait cette tristesse peser sur sa poitrine, le black-out rendant toute communication impossible. Elle aurait pu lui faire l’énième affront de venir toquer chez lui mais s’il ne voulait pas de sa présence, elle ne souhaitait pas la lui imposer. Elle attendrait, parce que c’est ce que font les personnes qui aiment. Elles attendent. Elle prenait soin de Silas, essayait de le faire rire et sourire, c’était peu mais c’était tout ce qu’elle pouvait faire. Pourtant, l’enfant lui même semblait de plus en plus préoccupé sans que la pâtissière ne puisse mettre le doigt sur ce qu’il se passait à la maison. Certes, la jeune femme était consciente des difficultés dans lesquelles les frères vivaient mais… Avait-elle le droit de s’en mêler, après tout ce qu’elle avait dit et fait ? Le tintement des pièces sur le sol du dock lui revenait parfois pour accompagner son coeur qui se fissurait petit à petit, à mesure que les jours passaient. « Je te faisais confiance, tu sais. Comme j’ai jamais fait confiance à personne. » Oh et sa voix qui venait résonner dans son crâne. Elle sentait encore les larmes lui brûler les yeux, son dos disparaitre dans la nuit.

Si ni l’un ni l’autre n’avait fait le premier pas pour le moment et ça ne semblait pas se débloquer, malgré tout Mia décide de prendre son mal en patience. Ces derniers temps, elle passait beaucoup de ses soirées chez Jan, simple précaution et alors qu’elle s’y rendait, comme tous les soirs où elle sortait trop tard de la pâtisserie et son portable se mit à sonner. C’était devenu rare depuis le début du black-out mais elle savait que certains générateurs fonctionnaient, elle même débranchait parfois ses machines pour recharger son téléphone, dans l’espoir de voir un jour le nom d’A… Attendez, c’est Alban qui appelle ? Ni une ni deux, la jeune femme lâche son sac pour décrocher, panique un moment avant de trouver le bouton pour accepter l’appel : «  Allô ? » Mais ce n’est pas Alban qui répond : au lieu de ça, c’est la petite voix fluette de Silas qui s’élève dans le haut parleur.

***

En quelques minutes, Mia a tout abandonné derrière elle : elle n’est même pas sûre d’avoir verrouillé la boutique derrière elle mais peu importe. Plus rien ne compte à cet instant, parce que le palpitant s’affole tant qu’on dirait qu’il va éclater, le souffle s’échappe à peine. Silas est coincé en dehors de la salle de bains et Alban ne répond plus. L’enfant n’est pas stupide, il sait que son frère a des problèmes mais peut-être qu’il ne s’imagine pas la même chose que Mia qui a déjà en tête un scénario catastrophe. Pitié, je veux pas que les derniers mots que tu aies entendu de moi, c’est que je suis déçue de toi. Pitié, n’ai rien fais de stupide. Quand elle arrive devant la porte, c’est l’enfant qui lui ouvre et Mia tente de lui faire un sourire rassurant mais est-elle vraiment convaincante quand à l’intérieur, c’est une tempête qui souffle ? «  Ça va aller, petit prince. Montre moi où c’est. » C’est avec surprise qu’elle réalise qu’elle n’a jamais franchi les portes de cet appartement et elle découvre l’environnement dans lequel les deux frères évoluent. Elle n’est pas vraiment surprise de l’aménagement des lieux, même si elle l’avait imaginé plus… Moins… Oh et puis, est-ce que c’était important ? Le petit l’accompagne jusqu’à devant la porte, elle s’y précipite : «  Silas, tiens, prends ça. » Elle lui donne son portable, dessus le numéro des urgences déjà composé : «  Si je te demande d’appuyer sur le bouton vert, tu appelles et tu mets en haut parleur ici, mais tu ne rentres pas, d’accord ? Ne rentre pas dans la salle de bains. » On ne sait jamais ce qu’on peut y trouver à quel point la situation peut être critique. Mia dépose un baiser sur la petite main de l’enfant avant de toquer à la porte : «  Alban ? Alban, c’est Mia. S’il te plaît si tu m’entends, dis le moi… » Elle préfère le prévenir, en espérer ne pas attiser sa haine alors qu’elle vient avec les plus bonnes intentions. En collant son oreille contre la porte, espérant avoir une réponse, elle entend ce qu’elle croit être un sanglot. Fort heureusement, cela signifie au moins qu’il est encore en vie, c’est déjà pas mal. «  Alban, je sais que je suis sans doute la dernière personne que tu as envie de voir à cet instant précis mais s’il te plaît, ouvre la porte… On a besoin de toi, j’ai besoin de toi. J’ai besoin d’être sûre que tu vas bien. Quoi qu’il ne soit en train de t’arriver, on peut tout arranger.» Elle avait besoin de lui, peut-être autant qu’il avait besoin d’elle, du moins elle essayait de se bercer dans cette illusion à défaut de pouvoir en être certaine. Posant sa main à plat sur la porte, comme si elle avait l’espoir de pouvoir l’atteindre au travers, elle reprend d’une voix douce : «  Je partirais si c’est ce que tu veux après, mais je t’en prie, ouvre… » Juste s’assurer, une seconde, qu’il n’est pas en train de se laisser consumer par ses démons.  


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Sea of despair (Alban & Mia) - Ven 24 Avr - 19:18

Sea of despair

Alban & Mia


Il n’entend rien, Alban, rien d’autre que l’hybris qui tourne et qui hurle en silence, mettant en pièces son esprit déjà abîmé, détruisant le peu de santé qu’il lui restait. A quoi bon lutter de toute manière ? Il pouvait tenter de garder le cap autant qu’il le voudrait, la tempête finirait toujours par l’emporter. Il n’avait pas la force de lutter. Et quand il gagnait, les répits étaient brefs puisque l’hybris revenait toujours. Il reviendrait toujours, et rien n’empêcherait ça. Ni les calmants, ni les antidépresseurs, ni les plantes qu’il achetait à Siobhan, ni les mille et une méthodes testées pour atténuer sa dépression, au moins un peu, pour ne pas avoir envie de se tirer une balle pour que ça s’arrête.

Il ne sait pas combien de temps il reste appuyé contre le mur, tête dans les mains, à attendre que l’orage passe, pour voir s’il sera noyé avec. Il ne manquerait pas à grand monde, cela dit. Le Royaume serait emmerdé parce qu’il leur devait encore pas mal de sous, peut-être. Son père n’en aurait rien à foutre. Mia aussi, sans doute. Tout ce qu’il était pour elle, c’était une gêne. Rien d’autre qu’une source d’inquiétude. Lui parti, elle pourrait récupérer Silas et lui offrir la belle vie que le petit méritait. Silas. Merde. Depuis quand était-il comme ça ? Son petit frère devait être mort d’inquiétude - et, à nouveau, la culpabilité frappe. Tout ce qu’il savait faire, c’était inquiéter le plus petit, l’exposer à des problèmes d’adulte qu’il ne comprenait pas mais auxquels il devait réagir quand l’aîné s’effondrait d’un seul coup.

Faut qu’il se ressaisisse. Vite. Alors il se relève comme il peut, dépliant sa carcasse misérable pour la traîner vers les éclats de verre, vestiges du flacon contenant les pilules aussi inutiles que lui. Comme un automate, il commence à ramasser les plus gros morceaux, sans réfléchir ni à ce qu’il fait, ni à ce qu’il a bien pu se passer pendant ce long moment pitoyable. Silas avait dû frapper à la porte, peut-être. Sans réponse de sa part, il avait dû s’inquiéter. Puis, faire ce qu’Alban lui avait dit de faire dans ce genre de cas. Prend le téléphone, appuie sur la petite étoile, appelle le premier numéro. Le premier numéro. C’était celui de qui déjà. Anatoli ? Non, Anatoli n’était pas dans ses contacts d’urgence. Cian non plus. Les rouages de son esprit embrumé se remirent doucement à tourner tandis qu’il réfléchissait à qui était le premier - et seul - numéro d’urgence de sa liste.

Il s’en rappela au moment exact où sa voix s’éleva de derrière la porte.
Merde !

Il sursaute, et ses doigts se crispent par réflexe sur l’objet qu’il tient - pas de chance, puisqu’il s’agissait d’un éclat de verre, qui vient entailler les chairs et faire couler le sang. Nouveau sursaut, et il ouvre les doigts. Le verre ensanglanté tombe au sol, preuve de sa maladresse. Peut-être nouvelle preuve, pour Mia, qu’il était un putain de danger public pour le gosse dont il avait la charge. Déjà qu’elle avait pensé qu’il combattait, que penserait-elle, maintenant ? Qu’il essayait d’en finir ? Bien sûr qu’elle penserait ça. Bien sûr qu’elle le pensait déjà. Elle ne le voyait que comme ça. Un dépressif à surveiller pour qu’il ne se foute pas en l’air et qu’il ne brise pas la vie du louveteau dont il s’occupait tant bien que mal. « On a besoin de toi, j’ai besoin de toi. » Un rire désabusé aurait pu lui échapper s’il avait été en état. Mais à la place du rire, ce n’est qu’un soupir. Peut-être qu’elle l’entend, derrière la porte. Peut-être pas. Il s’en fout. Il voudrait qu’elle s’en aille. Ou qu’elle reste. Mais qu’elle ne le voit pas comme ça. Elle avait déjà assez jugé comme ça, et là, au plus bas de sa forme, il n’était pas prêt à se battre avec elle.

C’est avec lassitude qu’il se traîne jusqu’à la porte. Il n’échapperait pas à ça. Mia devait déjà avoir le numéro des urgences composées, le doigt prêt à appuyer sur le bouton vert pour les faire accourir s’il ne donnait pas signe de vie. Alors il tourne le verrou et ouvre la porte - et ça fait bizarre de la voir après un mois de silence radio. Elle a l’air inquiète, mais Alban ne se fait aucune illusion. Ce n’est pas pour lui qu’elle est inquiète, mais pour son précieux petit prince que les crises de son grand frère isolent et blessent. C’est sans grande surprise qu’il remarque que, comme ceux de la Calavera, Mia brille, mais pas en orange. Son aura à elle est verte, d’un vert forêt apaisant.

« Evidemment, qu’il murmure à voix haute. J'aurais dû m'en douter. »

Avec un temps de retard, il se rend compte du piteux spectacle qu’il offre. Son regard décoloré, à des lieues de l’habituelle couleur océan, le sang sur le bris de verre, ses doigts blessés qui gouttent et la traînée cramoisie qu’il a laissée derrière lui. Les petites pilules répandues au sol qui pourraient faire croire qu’il a essayé de toutes les prendre en même temps. Il pourrait s’expliquer. C’est son hybris. C’était un accident. Mais y croirait-elle ? Probablement pas. Il s’en fout maintenant. Il n’a même pas envie de gaspiller son énergie à lui expliquer ce qu’il s’est réellement passé. Comme pour le soir aux docks, les faits semblent parler d’eux-mêmes. Il s’est battu, il a perdu. Il a essayé d’en finir, il s’est raté. A des kilomètres de la vérité.

« Pense ce que tu veux. Je perdrai pas mon temps à t’expliquer. Il lâche un léger rire fatigué, faible tentative pour préserver son ego malmené. Tu me croiras pas de toute manière, alors je vais même pas essayer. »

Il se détourne d’elle pour se diriger vers l’évier, laissant quand même la porte ouverte pour la laisser rentrer. Il essaie de se persuader qu’il s’en fiche qu’elle soit là, même si la vérité est autre. Ça le soulage, parce que Silas n’est plus seul, parce qu’elle pourra peut-être lui expliquer ce qu’il lui arrive. Ça l’emmerde, parce qu’il déteste être vu dans cet état pitoyable. Avec un grognement, il met la main dans l’évier tandis que l’autre tape le robinet. L’eau froide ruisselle immédiatement sur ses doigts blessés, et la magie fait son œuvre, faisant sortir les minuscules éclats de verre infiltrés dans les coupures avant de refermer soigneusement ces dernières. Ce qui ne devrait lui prendre que quelques secondes dure une très longue minute tellement il a trop tiré sur la corde dernièrement, mais finalement, ses doigts blessés sont comme neufs - et son regard un peu moins coloré.

Il sait pourquoi elle est là. Cette fois-ci, il était allé trop loin. Il avait franchi la limite invisible qu’il s’était promis de ne jamais franchir. Silas l’avait appelée parce qu’il était seul et qu’il avait peur. Peur pour lui, peur de ne plus jamais le voir, peur que finalement, les démons qui hantent son grand frère l’emportent définitivement sans un dernier regard pour le louveteau qu’il laissait derrière. Tandis qu’il se sèche la main, c’est au tour de son regard de s’humidifier doucement.

« Je sais ce que tu vas dire, souffle-t-il sans grande volonté, et tu as raison. Il mérite pas tout ça. Il mérite pas de me voir en souffrance, de me voir m’affamer pour lui. Je suis incapable de m’occuper de lui. Je peux faire tout ce que je veux, je serai jamais à la hauteur. »

Il lui tourne toujours le dos, comme pour cacher sa détresse. Elle ne peut pas le voir, qu’il est en train de pleurer, n’est-ce pas ? Sa voix qui vibre ne l’a pas trahi, quand même ? Sans oublier le miroir, qui offre à la pâtissière une merveilleuse vue sur ce qu’il essaie désespérément de ne pas montrer ? Il est au bout du rouleau, Alban, et il peut faire tout ce qu’il veut, c’est on ne peut plus visible, même sans le regarder. Il est tassé, il est blême, il marche trop lentement, et son regard sans couleur et sans éclat prouve qu’il a beaucoup trop abusé de son pouvoir pour une mafia qui l’utilise comme un objet jetable et pour de l’argent qu’il ne peut même pas garder puisqu’il a une dette à payer. Sans Silas dans les parages, il se serait foutu en l’air depuis longtemps.

Il n’aurait manqué à personne, de toute façon.

« Sa chambre, c’est la deuxième porte sur ta gauche. T’as qu’à prendre tout ce que tu veux. Tu repasseras pour le reste, ou je te l’apporterai, si tu préfères. Je signerai tous les papiers qu’il faut pour que t’aies sa garde. Il sera mieux avec toi qu’avec moi. »

Sa voix se casse et il se tait brusquement. Tant pis pour son orgueil. Il était incapable de s’occuper du petit, et si Mia était là, c’était pour le récupérer, tout simplement. Pourquoi serait-elle là pour autre chose que la santé de son précieux petit prince ? Alban se savait mauvais frère, mauvais protecteur. Silas méritait mieux que l’épave incolore et dépressive qu’il était en train de devenir. Et même si Alban vivait dans la terreur constante qu’on lui enlève son petit frère, il préférait le voir vivre heureux sous la garde d’un autre plutôt que malheureux avec lui.

Il venait de perdre son louveteau, et il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même.

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Sea of despair (Alban & Mia) - Sam 25 Avr - 11:43

Sea of despair

I don't want to be afraid the deeper that I go, it takes my breath away, soft hearts electric souls, heart to heart and eyes to eyes, is this taboo?


Il y avait une détresse incommensurable dans la voix de Mia, un peu comme une petite prière lancée à un dieu qui n’existait pas dans l’espoir d’avoir de l’aide venue d’ailleurs, une aide qu’elle n’était pas en mesure d’apporter elle-même. Quelque part, ils s’étaient abandonnés mutuellement, elle avait failli à sa promesse de prendre soin des frères Ohmsford. Sa tendresse n’était pas qu’envers Silas, bien qu’il soit dans un âge bien plus sensible qu’Alban qui était déjà adulte et responsable, aussi responsable qu’on puisse être à vingt six ans avec un enfant à charge et un passé loin d’être glorieux. Les doigts contre la porte, la pâtissière sentit enfin du mouvement derrière, c’était presque rien, des bruits de verre crissant sur le sol, de frottement du tissu contre la peau, l’air agité par une silhouette qui se mouvait enfin. Un petit soupir de soulagement s’échappe d’entre ses lèvres, oh merci, merci. Et après un moment qui lui semblait être une éternité, Mia sentit la poignée bouger et la porte s’éloigner ; presque immédiatement, elle reprend une posture droite, bien qu’Alban la dépasse de plus d’une tête, il semblait si abattu que la jeune femme sentit son cœur se serrer.

A première vue, on aurait pu imaginer se retrouver face à un fantôme, son corps était ici mais toute vitalité semblait s’être échappé de ses muscles, de ses yeux, son teint est grisâtre et ses épaules sont affaissées. Mais il est là et c’est le plus important pour le moment : même son aura émeraude vacille, même si elle a l’air tout de même bien plus saturée que d’ordinaire. Ses premiers mots ne sont en rien une manifestation de soulagement, ou un premier pas vers la réconciliation. C’est même une pointe de sarcasme qu’elle semble desceller. Quelques secondes et Mia s’autorise enfin à voir l’intérieur de la pièce, les mille morceaux de verre éparpillés sur le sol, les comprimés dont certains dansaient encore, agités par le déplacement. Oui, ça ressemble à ce qu’elle croyait, à ce qu’elle craignait, mais elle avait aussi retenu la leçon avec ce qu’il s’était passé aux hangars alors... Pour une fois, il fallait lui laisser le bénéfice du doute. Juste une fois. «  Tu n’as rien à m’expliquer si tu n’en as pas envie... Je ne ferais pas la même erreur. » Parce que je ne suis rien pour toi, faillit-elle ajouter. Elle n’a pas oublié, ça fait toujours mal. Il se détourne sans un regard de plus, comme si croiser ses yeux étaient trop pénibles. Je n’aurais pas du venir. Ça fait trop mal.

Arrête, Mia. Tu as bien fais de venir, tu es là parce que Silas t’as appelée, parce qu’Alban a donné ton numéro en cas d’urgence. Parce qu’il te fait confiance et que les mots ne sont pas aussi importants que les actes. L’eau coule sur les doigts ensanglantés du garçon, mais l’eau rougie redevient rapidement claire et Mia sait qu’il usé de son pouvoir pour se soigner. Aurait-il pu vraiment se laisser mourir si on organisme était fait pour guérir ? De toute façon, quelque chose ne colle pas, dans toute cette histoire. Il n’a pas l’air d’avoir eu envie d’en finir, malgré les dernières traces des torrents de larmes sur ses joues, le rouge de ses yeux. «  Je... » Mais elle n’a pas le temps de s’exprimer parce qu’il parle à son tour. Tu as raison. Elle sent comme une forme d’abandon, un baisser les armes. Et surtout, il est en train de lui confier définitivement la raison même pour laquelle il est encore là. Quel objectif aurait-il si Silas n’était plus là ? Se laisserait-il dépérir dans ce petit appartement, l’odeur de la peinture qui disparaît des murs, la vie qui s’éteint, comme le souffle sur une bougie.

Elle ne veut pas de ça. Elle n’a jamais voulu cela. Et son reflet dans le miroir réussit à la convaincre que tout ça, ce n’est pas normal, que rien n’aurait du se passer comme ça. Qu’à force de retenir les mots, ils avaient fini par être corrompus et par être blessants, au point qu’il abandonne. Et ça, Mia ne pouvait le laisser faire. La gorge se serre, les larmes montent, il y a trop de tristesse, trop de lassitude. Mia n’est plus contrôlée par sa raison mais par ses sentiments, les mêmes sentiments qu’elle a pourtant le pouvoir de manipuler, mais y avait-il encore chez lui des émotions autres qu’un vide à combler ? Elle approche, se fichant pas mal des bouts de verre. Il pourrait la repousser sans mal si cela lui plaisait, une fois qu’elle aurait terminé ; mais elle ne dit pas un mot et approche, passe ses bras autour de lui et pose sa tête entre ses omoplates, lui laissant la dignité de cacher ses larmes si toutefois il préférait les dissimuler. Pendant un instant, elle se tait juste pour profiter de ce moment où elle pouvait enfin le toucher de nouveau, sentir sa présence et son odeur, de mêler leurs auras. Elle était là pour lui, elle le savait, elle en avait la certitude et il devait le savoir aussi.

Mia ne monte pas le ton quand elle décide de parler : sa voix est douce mais tremble légèrement de retenir les sanglots qui épuisent et éprouvent des poumons : «  Je suis désolée... » Désolée pour tout, désolée pour les mots en trop, pour l’affront, pour n’avoir pas eu la force de lui faire comprendre que le problème ne venait pas de lui mais de leur silence. «  Il a besoin de nous deux. Il n’y aura pas de moi sans toi, il n’y aura pas de Mia sans Alban. » Elle ne le lui enlèverai pas. Surtout pour Silas. Ils sont des variables impossibles à enlever de l’équation. Et il y a cette sensation terrible qui l’a poursuivie depuis la dispute, cet immense vide. «  Je ne partirai pas, sauf si tu me le demande. » Ici, c’est chez lui et c’est lui qui commande. Qu’avait-elle donc à dire ? S’il la chassait, elle partirait mais d’abord, elle saisit sa chance. «  Parle moi. S’il te plaît, dis moi. » Elle comprend mieux que personne. «  Laisse moi t’aider. Je ne t’abandonnerai pas. Je ne t’abandonnerai plus jamais, je suis désolée... »  


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Sea of despair (Alban & Mia) - Sam 25 Avr - 23:18

Sea of despair

Alban & Mia


Il n’avait rien à expliquer, dit-elle. C’était parfait. Un mois plus tôt, elle ne lui en avait même pas laissé le droit. Un mois plus tard, il n’avait plus envie de perdre le peu d’énergie qu’il lui restait pour ça, comme pour rappeler sans douceur à la pâtissière qu’à juger trop vite, elle avait perdu le droit d’avoir la vérité. Au lieu de ça il se détourne, pour soigner ses doigts entaillés sous l’eau, tandis qu’elle regarde tout autour d’elle, comprenant sans doute de travers les derniers moments écoulés. Avait-il tenté de faire couler le sang ? D’ingurgiter tous les médicaments d’un coup ? Même s’il l’avait fait, il ne risquait rien, sinon un bon gros sommeil sans rêves qui n’aurait rien de réparateur. Il ne s’agissait que d’antidépresseurs, après tout.

L’eau qui coule emporte un peu de sang, et de minuscules éclats de verre avec. Ça ne le soulage même pas. Il sait pourquoi elle est là, alors autant arrêter de tourner autour du pot. Pour aussi sarcastique qu’il soit, il n’a jamais été lâche. Il a fait de la merde. Il a franchi une ligne qu’il s’était promis de ne jamais frôler. Il avait laissé son petit frère seul, forçant Mia à prendre les choses en main. Maintenant elle allait repartir avec lui. Cette idée le terrifie, le gèle sur place, mais il sait que c’est la meilleure chose à faire. Il est incapable de s’occuper de Silas. Il ne sait même pas combien de temps s’est écoulé entre le moment où il s’est effondré et le moment où il a laissé Mia entrer dans la salle de bains. Plusieurs heures sans doute. Plusieurs heures où le petit louveteau était resté seul, téléphone en main, à s’inquiéter dans le noir, à attendre que quelqu’un vienne prendre les choses en main.

Alors Alban abandonne. Tout simplement. Les dernières barrières s’effondrent quand il admet qu’il ne pourra jamais prendre soin de Silas au vu de son état de santé. Alors oui, même si ça lui brise le cœur, même si c’est lui enlever l’une des rares choses qui lui permet de ne pas se laisser mourir, il abandonne en laissant Mia repartir avec son précieux protégé. Il serait plus en sécurité avec elle qu’avec lui. Mia avait les moyens de l’élever, elle pourrait lui offrir tout ce que lui ne pouvait pas faire. Mais après ça, il valait mieux l’oublier. Sans son frère, Alban se laisserait dépérir dans un coin puisqu’il n’avait plus aucune raison d’avancer, coincé dans une spirale infernale dont il n’arrivait pas à se dépêtrer. Son front brûlant se colle contre le carrelage froid du mur et ses yeux se ferment, comme pour fuir la réalité. Il allait se retrouver tout seul. Mia avait sa bénédiction. Alors elle allait se détourner, emmener Silas dans sa chambre, rassembler un maximum d’habits, et partir avec lui. Il allait se retrouver tout seul et c’était tout ce qu’il méritait.

Au lieu de ça, il sent les bras de l’amie se refermer autour de lui, et sa tête se caler au creux de ses omoplates. S’il se crispe, il ne la chasse pas, et, doucement, se détend. Il attend toujours les mots fatidiques, le pas de son frère qui s’éloigne pour toujours. Mais elle s’excuse, Mia, d’une voix légère et tremblante. Il sent un énorme poids quitter son cœur quand elle lui fait comprendre qu’elle ne partira pas avec Silas. Il avait besoin d’eux deux, le petit. Alban n’en était pas vraiment sûr, mais il était trop fatigué pour se battre. « Il n’y aura pas de moi sans toi, il n’y aura pas de Mia sans Alban. ». Lui qui se pensait si vide ressent pourtant un maelström d’émotions contradictoires, entre incrédulité, soulagement, incompréhension, et quelque chose de plus fort qu’il n’explique pas - qu’il n’a pas envie d’expliquer. Il se l’était promis. Ne plus tomber amoureux parce qu’il se sent seul. S’il ne l’avait pas dit à Anatoli, il avait été presque effondré de comprendre qu’il ne ressentait rien pour lui. S’il découvrait qu’en plus, tout ce qu’il ressentait pour Mia n’était dû qu’à son extrême gentillesse… Il ne s’en remettrait pas.

Ses mains finissent par se poser sur les poignets de Mia, pour les écarter doucement. Il aimerait lui dire de s’en aller, avec ou sans Silas, et de ne pas revenir. Mais à quoi ça servait de rester fâché ? Il n’avait même plus assez de forces pour faire semblant de ne pas être content de la voir. Alors il se retourne pour, finalement, lui rendre la politesse, et ses bras se referment autour d’elle pour l’attirer contre lui. Elle est si petite, Mia. Si petite qu’il peut se poser sur sa tête sans difficulté. Si petite, mais pourtant si forte. Il s’appuyait peut-être trop sur elle. Il s’était senti perdu quand tout ça avait commencé et qu’il s’était rappelé qu’ils étaient en froid glacial au moment de l’appeler en panique.

« J’ai pas envie que tu t’en ailles, murmure-t-il finalement tout bas. C’est égoïste. Ce serait plus facile pour moi si t’étais pas là. Beaucoup plus facile. Mais tu es là. Et c’est mieux. »

Ça n’a aucun sens, mais en même temps, ça en a beaucoup. Il pourrait lui dire qu’il est heureux qu’elle soit là, et que sans elle, il se serait foutu en l’air depuis longtemps. Mais c’est inutile. Depuis toutes ces années, elle s ait, Mia. Elle sait comment il fonctionne, elle sait quels leviers actionner pour qu’il aille mieux, et qu’il sorte de son épaisse bulle de tristesse. Sa présence suffisait. Anatoli aurait appelé ça l’amour, avec une grimace pour bien montrer ce qu’il en pensait. Peut-être qu’il avait raison. Mais Alban ne voulait pas y penser maintenant. Etre là, avec Mia, après un mois de silence glacial et de regards polaires, lui suffisait amplement pour le moment - même si elle attendait toujours qu’il parle.

« Je sais pas ce qu’il se passe. J’ai passé onze ans à me bourrer d’antidépresseurs sur ordonnance des médecins. Ça ira mieux, qu’ils disaient. Un par jour. Mais à quoi ça sert ? Il lâche un profond soupir - juste avant de lâcher le morceau. A quoi ça sert, quand la dépression, c’est mon hybris ? Nouveau soupir, presque de détresse. Je sais même pas ce que ça veut dire. Juste que ça partira jamais et qu’aucun traitement ne l’atténuera. Je suis en souffrance permanente… Et c’est d’essence divine. Quel karma de merde, sérieux… »

Cependant, quelque chose se rappelle à son bon souvenir. Mia… Elle brillait en vert. Ça ne l’avait pas étonné, forcément. Mais ça voulait dire qu’elle était une déesse. Son regard se fronce tandis qu’il comprend ce que ça veut dire. Est-ce qu’elle le savait, qu’il était un dieu ? Il lui avait peut-être spoilé la suite du programme et la découverte de cette chose merveilleuse qu’était l’hybris, mais… Non. Elle ne semblait pas si surprise que ça, en fait. Elle savait déjà ce que c’était. Elle savait déjà qu’il était un dieu. C’était un peu une nouvelle trahison, mais en même temps, il savait qu’elle n’en avait probablement pas parlé pour le ménager un peu, sans se douter que quand la vérité éclaterait, quand il aurait besoin d’aide, ce serait l’un de ces moments où elle ne serait pas là.

Alors il se décolle d’elle, mains sur ses épaules, pour la regarder. Regarder son aura d’un vert forêt qui lui rappelait étrangement quelque chose de très familier. Mia était plus vieille que lui, ce qu’il avait tendance à oublier, parfois. Très souvent. Et son regard, sa posture, prouvaient qu’elle savait très bien ce qu’était un hybris. Un dieu. Peut-être qu’elle en connaissait d’autres. Mais le vert de son aura le prouvait. Déesse. Qui ne lui en avait jamais parlé.

« Tu le savais. Il ne peut pas empêcher la pointe accusatrice qui perce dans sa voix. Tu savais que j’étais un dieu. Tu vois mon aura comme je vois la tienne maintenant. Et moi, pendant tout ce temps, je pensais être un thaumaturge qui devait cacher ses habilités - et tout le monde le savait. Et toi aussi. Le léger silence entre eux semble très lourd. Pourquoi tu m’en as jamais parlé ? »

Au temps pour les réconciliations. Alban a besoin d’explications, pas d’excuses. Il veut savoir ce qu’il lui arrive. Etre rassuré en comprenant qu’il n’est pas le seul dans ce cas de figure. Mais un mot de travers pouvait raviver sa colère, cette colère sourde et grondante de comprendre que depuis tout ce temps, elle savait sans rien lui avoir dit, quand lui cherchait mille et un stratagèmes pour cacher une chose que son aura trahissait, pour atténuer un handicap qui ne disparaîtrait jamais.

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ANNEES : (trente deux ans), le sourire jusqu'aux oreilles, la joie de vivre en permanence.
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Sea of despair (Alban & Mia) - Dim 26 Avr - 10:46

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S’ils avaient chacun leur tord, ce n’était probablement pas le moment d’en parler. Et puis, voulaient-ils vraiment en parler ? Voulaient-ils vraiment revenir sur les événements de la soirée, sur la colère, sur l’incompréhension qui avait marqué ce jour ? Ce n’était pas le cas de Mia, qui était prête à reconnaître qu’elle avait fait une erreur mais qui ne souhaitait pas remuer le couteau dans la plaie. Pour le moment, l’urgence était différente  ; elle profite simplement de l’étreinte qu’elle s’est permise, ce petit moment d’éternité où le mois l’un sans l’autre semble se dissoudre dans les méandres des souvenirs. Pendant un moment, Mia craint qu’il ne la repousse, qu’il lui demande de partir, elle sent son cœur cogner dans sa poitrine, prêt à éclater en mille morceaux si cela devait arriver. Tant pis, se disait-elle. Au moins, elle aurait pour dernier souvenir ce moment, aucun regret qui la pèserai.

Il était hors de question qu’elle emporte Silas, peu importe la situation. Et le petit prince attend dehors, conformément à ses directives, le doigt sans doute prêt à appeler à la demande de la jeune femme. Peut être même qu’il avait entendu les mots de son frère, ceux qui indiquaient où ses affaires se trouvaient. Quelqu’un d’autre aurait sans doute obéit, les services de l’enfance auraient pu débarquer dans la minute rien qu’en voyant la scène mais ils n’étaient pas seuls, parce que Mia aurait toujours leurs arrières, la dispute ne changeait rien à l’affection qu’elle leur portait à tous les deux. Même si elle se voilait la face concernant les sentiments qu’elle nourrissait à l’égard d’Alban, elle se laissait diriger par ces derniers sans même essayer de résister, de toute façon c’était bien plus fort qu’elle, comme un torrent impossible à contenir.

Aimer, c’est étrange. Aimer, c’est aussi détester un peu, c’est prendre des décisions irréfléchies et parfois juger trop rapidement. Aimer, c’est débarquer à un simple mot, à n’importe quelle heure, parce que l’inquiétude est trop forte et qu’on ne peut penser à rien d’autre (avait-elle même pensé à fermer la boutique derrière elle ? Elle ne savait plus). Et finalement, les mains d’Alban se posent sur ses poignets, elle se prépare à reculer, a devoir partir, à affronter le fait d’être rejetée mais c’est tout l’inverse qui se produit : si elle a fait le premier pas, il en fait un second en sa direction et bientôt l’étreinte est mutuelle, un véritable soulagement. Les mots qui s’échappent d’entre les lèvres du garçon sont étranges, un peu difficile à comprendre mais elle réussit à en traduire le fond et ça lui convient, Mia se sent finalement à sa place ici et toute inquiétude concernant leur relation est balayée, du moins temporairement. «  D’accord, je reste. Je ne pars pas, promis. » Ce n’est pas une promesse à la légère, Mia y tient. Et finalement, la langue se délie pour parler de ce qui ne va pas, de ce traitement sans doute inutile qui n’apaise rien, de ces efforts constants sans être capable de savoir ce qui est bien de ce qui ne l’est pas. Et finalement il pose les mots "hybris" et "divin".

Alors ça y est, on y est. C’est le moment d’avoir cette conversation. Mia sent qu’elle va devoir marcher sur des œufs, oui, elle savait depuis longtemps la nature d’Alban, mais elle n’avait rien dit, peut être par pur égoïsme, peut être par un peu de crainte. Elle essaye de murmurer à peine, histoire que Silas n’en sache rien, il était trop jeune pour avoir une aura de toute façon. Mia voyait clairement celle d’Alban et elle en déduit simplement qu’il s’agit d’un primus, comme elle, donc que l’hérédité a joué. Elle se doute bien qu’il n’a jamais eu cette conversation avec ses parents et que cela a influé sur sa manière de vivre le changement ; elle aurait pu être ce guide, qui savait déjà les étapes à passer, du moins un peu plus que lui, elle avait baigné dedans pendant si longtemps que ça lui semblait aussi naturel que de respirer. Il est un peu accusateur dans ses mots mais elle peut le comprendre, sans doute aurait elle réagi de la même manière à sa place. «  Oui, je le savais. » Tout le Royaume s’en doutait. C’est important de le reconnaître, juste pour la forme, juste parce que c’est nécessaire pour qu’ils ne repassent pas par la case départ. «  Je ne pouvais pas te le dire, le secret devait être maintenu. Tu ignorais visiblement tout ce ce qu’il se passait, je n’avais aucune idée de qui pouvait essayer de profiter de toi avec cette information. Peu de gens sont au courant, en dehors des mafias. Comment aurais-je pu t’amener une chose pareille ? Je suis incapable de savoir quel Dieu t’habites, j’ignorais même que tu avais déjà développé tes pouvoirs. » Et elle aurait pu le savoir si elle l’avait laissé s’expliquer aux docks, tout devient plus clair petit à petit, en définitive c’est bien leur silence mutuel qui avait causé cette situation d’urgence. «  J’ai essayé de te protéger un maximum, je voulais être présente pour toi le jour où tu saurais la vérité. Ce n’était peut être pas la meilleure façon de le faire, j’en suis consciente, mais tu avais déjà tellement sur les épaules... Je n’aurais jamais cru... » Que nous ne nous parlerions plus ? C’est toujours comme ça que ça se passe, la vie. «  Je suis la récurrence de Dana, une déesse du Panthéon celtique, comme beaucoup d’autres au Royaume. Comme tu gravitais déjà autour de nous, nous gardions un œil sur toi... » L’admettre ainsi à voix haute avait un petit quelque chose de solennel. «  Je peux t’aider si tu le souhaites. Je ne contrôle pas les hybris mais je peux te soulager un peu, je manipule les émotions. » Une pause, juste un instant, avant de mettre un point très important au clair : «  Je n’ai jamais utilisé mon pouvoir sur toi auparavant, ni sur toi ni sur Silas. » C’était quelque chose qu’il devait impérativement savoir, quelque chose d’essentiel pour rétablir la confiance qui s’était un peu érodée avec tous ces événements.  


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Sea of despair (Alban & Mia) - Lun 11 Mai - 22:40

Sea of despair

Alban & Mia


Au moins n’essaie-t-elle pas de lui mentir. La vérité ne lui plaît pas beaucoup, mais c’est mieux que les mensonges qu’on lui sert à toutes les sauces. La dépression, ça va passer. Un cachet par jour, ça ira mieux. Deux si jamais ça empire. Pas plus de trois par jour. Et finalement, oui, je le savais. Elle le savait et elle n’avait rien dit. Pourquoi n’avait-elle rien dit ? La réponse était simple, mais elle la lui offre quand même. C’est quelque chose d’inexplicable. Comment poser sur la table un sujet pareil ? Il aurait cru qu’elle se moquait de lui et se serait vexé. En-dehors des mafias, peu savaient, et avec l’information, certains pouvaient tenter de profiter de ce savoir. Pourtant, lui dire lui aurait évité de faire une grosse erreur. Parce que s’il voyait l’aura verte de la pâtissière, ça voulait dire qu’elle voyait la sienne aussi. Tout comme les autres pouvaient la voir.

Tout comme Basilio Vasquez l’avait vue.

Et elle avait voulu le protéger. Etait-ce un hasard alors, si le grand patron de la Calavera l’avait approché au moment où il s’était éloigné d’elle, et par extension du Royaume ? Probable. A force d’utiliser son pouvoir, il avait dû se faire remarquer. Sauver un homme ne passe pas inaperçu. La Calavera et le Royaume étant tous deux versés dans les combats, pas étonnant qu’il se soit fait repérer. Et il était un neutre, non ? Qu’est-ce qui empêchait une autre mafia de tourner autour du dieu guérisseur qui s’ignorait ? Mais il s’était fait plumer. A trop vouloir lui cacher des choses pour le protéger, on l’avait juste mis encore plus en danger - et Silas par extension. Sans trop penser, il lâche ses épaules, et une distance infime, mais réelle, s’installe entre eux. Ils ont beau être face à face, il y a comme un gouffre qui les sépare, que l’irritation de l’irlandais n’aide pas à combler.

« En-dehors des mafias, hein ? Un rire désabusé lui échappe sans qu’il ne le retienne. J’ai passé dix ans à cacher des trucs que tout le monde pouvait voir. Je pensais être thaumaturge et ma mère m’avait fait promettre de garder le secret pour ne pas être utilisé par le Royaume comme elle l’avait été. Tout ça pour quoi, au final ? »

Ses bras ses lèvent, et retombent doucement en signe d’impuissance. Tout ça pour que la Calavera l’approche après qu’il ait sauvé l’un de ses soldados. Basilio Vasquez lui avait offert du travail, et Alban avait accepté, dans la méconnaissance la plus totale de la suite qui lui apparaissait maintenant. Recrutement. Ils n’avaient peut-être pas beaucoup de thaumaturges, et là, ils venaient de mettre le grappin sur un dieu guérisseur qui s’ignorait. Peut-être que la Calavera voulait le recruter avant qu’il n’atteigne le stade de connaissance de sa nature divine - trop tard, du coup. Et il ne pouvait même pas demander l’aide du Royaume puisqu’il n’en faisait pas partie. Il était toléré là-bas, parce qu’il venait quand on l’appelait et qu’il soignait sans broncher, parce qu’il connaissait des gens et qu’il leur restait loyal, contraint et forcé par la dette qu’il avait contractée.

Finalement, Mia lui offre son identité - Dana. Pour ce que ça l’avançait, hein… Sa connaissance en panthéon celte était minime. A l’école, on l’avait surtout bassiné avec le gréco-romain et l’égyptien, et toutes ces conneries monothéistes à base d’Adam, d’Eve, de Jésus et de Moïse. Tout ce qu’il savait des celtes tenait sur une main - Belenos, Lug, Toutatis et Belisama, bref, le peu qu’Astérix avait pu lui offrir, quoi. Mais finalement, qu’elle lui admette, Mia, que le Royaume gardait un œil sur lui le fit frémir. Il avait vraiment tenté de ne pas trop se dévoiler et s’était persuadé que le Royaume le pensait thaumaturge. Savaient-ils ce qu’il pouvait faire, alors ? Soigner, mais tuer aussi ? Et cette drôle d’aura dangereuse qui l’entourait parfois, aura dont il se servait sans y penser et qui avait déjà agressé Mia ce soir-là, quand elle était allée trop loin ? Mais il ne veut pas relancer la guerre. Il n’a pas le mental qu’il faut pour. Pas ce soir.

« J’ai pas grande connaissance du panthéon celtique - l’ironie de la situation lui arrache un léger sourire hésitant. C’est laquelle, déjà, Dana ? »

Il veut enterrer la hache de guerre, vraiment. Mais elle reprend, parce qu’elle veut l’aider. Au diable sa fierté, il veut bien de son aide - puis il recule d’un pas, littéralement, méfiant, quand elle lui révèle son petit pouvoir. Manipuler les émotions. Un doute affreux l’attrape et ne disparaît pas. Est-ce qu’elle l’avait fait ? Sur lui ? Il a beau se sentir coupable de penser ça, il ne peut pas s’en empêcher. Ça expliquerait tellement de choses. Pourquoi elle lui avait manqué si fort. Pourquoi il n’avait pas arrêté de penser à elle. Pourquoi il avait voulu écraser sa fierté en allant lui parler, quand il déposait Silas devant chez elle, avant que le peu d’amour-propre qu’il lui reste s’élève en rempart et qu’il reparte sans l’avoir vue. Pourquoi, depuis ce jour, les rares fois où il noircissait ses carnets, c’était pour la dessiner, elle, encore et encore. Mais elle promet, et jure, avec fermeté, qu’elle n’a jamais utilisé ça sur lui ou sur Silas. Et elle ne ment pas, il peut le sentir dans le ton inflexible de sa voix, alors il décide de la croire, parce que la confiance, c’est beaucoup plus simple.

Et qu’elle lui avait trop manqué pour qu’il remette ses paroles en doute.

« Je te crois. Puis de toute façon, tente-t-il avec un sourire hésitant,il n’y aurait pas grand-chose à manipuler chez moi. Niveau bordel d’émotions contradictoire, je me débrouille assez bien tout seul. »

L’ombre d’un rire lui échappe tandis qu’il tente tant bien que mal de se remettre les idées en place, d’un mouvement de main dans ses cheveux désordonnés. Mia avait été honnête sur son pouvoir, il était temps qu’il parle du sien du coup, même si elle devait bien avoir deviné, après leur violente dispute, et après l’avoir vu gérer sa main sous l’eau du robinet. Il se lance quand même, cependant, pour rester sur la même veine d’honnêteté et pour qu’elle ne pense pas qu’il était trop fâché pour lui dire ce qu’il savait faire.

« Je suis Belenos, murmure-t-il avec la même sincérité qu'elle, quand elle lui a offert son identité. Je soigne les gens. Je pensais être thaumaturge comme ma mère, mais… Mais j’ai certains pouvoirs que ma mère n’avait pas. Elle pouvait soigner les gens, pas les tuer, alors que moi… Il se tait - et se rattrape très vite aux branches avant de chuter. J’ai jamais tué personne, hein. Promis. Mais j’ai failli. Léger silence. Mon père. Nouveau silence lourd de sens. Et j’en suis même pas désolé. C’était Silas ou lui. »

Le temps qu’il prononce la phrase, qu’il se rappelle de ce qu’il s’était passé, quelque chose fait un déclic dans son esprit qui marche au ralenti. Silas. Son regard s’ouvre d’un coup, reflet de la frayeur qui frappe à retardement - oh mon dieu, Silas devait se faire un sang d’encre pour lui - et le voilà qui quitte la salle de bains en trombe, écrasant quelques éclats de verre sous ses semelles. Son frère. Où était son frère ?! Mais il était là, le petit. Personne n’avait profité de sa faiblesse pour le lui voler, et son cœur explose quand le plus jeune se jette à son cou et qu’il le serre tout contre lui. La culpabilité se dispute au soulagement - il l’inquiète trop, Silas mérite tellement mieux que lui, mais heureusement, il ne lui était rien arrivé pendant ce trop long moment d’absence.

« Ça va bonhomme, je vais bien, t’inquiètes pas, tu as bien agi, mais ça ne se reproduira pas, promis, juré, ça ne se reproduira pas… »

Il le serre contre lui, son protégé qu’il ne pourrait jamais protéger de tous les dangers.
Mais heureusement, il n’était pas tout seul.

La présence silencieuse de Mia en était une preuve évidente.

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PORTRAIT : Sea of despair (Alban & Mia) Bzo6
ANNEES : (trente deux ans), le sourire jusqu'aux oreilles, la joie de vivre en permanence.
CŒUR : (veuve), l'ancien amour mort et enterré, pas l'ombre d'une alliance à son doigt. (amoureuse), le coeur qui renaît de ses cendres quand elle pense à un certain artiste irlandais.
RÉINCARNATION : (dana), déesse primordiale celtique, assimilée à la souveraineté, l'eau, la fertilité et l'abondance.
TALENT(S) : manipulation empathique (actif), hydrokinésie (inactif), charisme exacerbé (inactif), insémination divine (actif).
FACTION : (an riocht), le royaume, pour toujours une évidence.
OCCUPATION : (pâtissière), jette son coeur et son âme dans ses délicieuses créations.
GENÈSE : (primus), stade 3.
JUKEBOX : waves / dean lewis
RUNNING GUN BLUES :
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she really just wants to be warm yellow light that pours over everyone she loves. thats was her magic : she could still see the sunset, even on those darkest days.

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Sea of despair (Alban & Mia) - Mer 20 Mai - 16:00

Sea of despair

I don't want to be afraid the deeper that I go, it takes my breath away, soft hearts electric souls, heart to heart and eyes to eyes, is this taboo?



Tout avait été une question de choix. Le silence ? Un choix. La colère ? Un choix. Justifiés ou non, il fallait maintenant assumer les conséquences de ses actes et Mia n’avait aucune envie de rebrousser chemin. Pour elle, toute situation même les plus terribles était une leçon de laquelle tirer du positif. On ne lui enlèverai pas qu’elle était sans doute trop naïve, trop optimiste mais elle se plaisait à toi du beau là où il n’y en avait pas, comme lorsqu’elle avait du affronter plusieurs fausses couches et le décès d’Archie. Aujourd’hui, les seules choses sur lesquelles elle pouvait compter n’était plus sur une famille à construire mais sur celle qu’elle avait réussi à former avec ceux qui l’entouraient. Moira en faisait partie, autant que Jan. Mais ce qu’elle n’aurait jamais pu imaginer, c’est qu’Alban y entrerait aussi facilement pour ne jamais en partir. Les années qui les séparaient n’avaient pas réussir à entraver ce lien, depuis même que sa mère était morte.

Mia donnerait tout pour Alban. Tout pour Silas. Certains pourraient se plaire à croire qu’il n’y avait que Silas qui comptait, que son besoin d’être mère passait avant l’affection qu’elle portait à Alban mais c’était faux. Elle aurait pu lui décrocher la lune si cela avait pu lui apporter un sourire, un rayon de lumière dans les ténèbres qui le dévorait en permanence. Car à présent, elle savait que cela concernait sa nature divine et que nul ne pourrait l’aider, aucun cachet, aucun psychiatre ne saurait l’extirper de sa détresse. Une chose était sûre cependant : elle le savait sauf, quoi qu’il arrive. Le Royaume pouvait continuer à avoir un oeil sur lui sans pour autant le recruter, ce qui arrangeait fortement les affaires de la pâtissière puisqu’elle ne souhaitait pas l’inclure dans des affaires mafieuses. C’était égoïste mais pour une fois, elle voulait l’être… Avec lui, elle voulait.

Et au delà de ça, elle comprenait la réaction du jeune homme : comment aurait-elle réagi si elle avait apprit quelque chose que tout le monde savait déjà et qui la concernait ? Mia ne lui en voudrait pas. Au lieu de cela, elle se contente de répondre sur un ton doux : « Si ta mère voulait te faire garder le secret, ce n’est peut-être pas plus mal que personne ne t’aies rien dit dans ce cas… Nous avons respecté sa volonté sans même le savoir. » Elle préférait voir les choses ainsi ; elle n’avait que vaguement connu la mère d’Alban mais elle ressentait une certaine tristesse à l’évoquer, comme si toute cette conversation allait à l’encontre même de ce qu’elle avait voulu pour son fils.

Sa propre identité révélée, Mia jaugeait les réactions de son vis-à-vis. Elle n’avait aucun mal à accepter l’idée, sans doute car elle avait été élevée par une famille de primus. « Je n’ai jamais voulu te blesser… J’espère que tu le sais. » Un soupir lui échappe, plus de désarroi qu’autre chose. « Dana… Elle est une déesse primordiale du panthéon celtique. On l’associe à la souveraineté, à l’eau à l’abondance et… » Sa voix se meurt alors que l’ironie la frappe encore en plein visage. « … La fertilité. » Fertilité qu’elle n’avait jamais eue, malédiction éternelle, celle de ne pas pouvoir fonder de famille. Elle portait ses échecs sur son dos, le souvenir des chambres d’enfant en train d’être décorées pour finalement devoir les laisser vides pendant des mois. Ironie du sort, la déesse qui manipule la vie qui n’est entourée que de la mort, la faucheuse lui tapotant l’épaule d’un air rassurant comme pour lui dire qu’un jour son tour viendra si la déesse ne fusionne pas avec elle. Et tous ceux autour d’elle tomberont tandis qu’elle serait éternelle.

En ce qui concerne ses pouvoirs, Mia hésite à les utiliser et la plupart du temps, ce n’est que pour des situations le nécessitant. Et si Alban avait accepté qu’elle balaye sa tristesse d’un coup de main, elle aurait jeté au diable tous ses principes pour se plier à sa volonté mais ce n’est pas le cas et elle décide de ne pas inciter : il saurait utiliser cette information au besoin, en temps voulu et quand tout ça ne sera pas aussi frais dans leur tête. Lui aussi se révèle et elle répète presque en murmurant : « Belenos… » Elle le connaissait, ayant étudié le panthéon pour les besoin de sa famille et du Royaume. La guérison, un pouvoir extraordinaire mais lui ne semble pas pouvoir que soigner les maux, il pouvait aussi enlever la vie. La crainte s’élève en elle naturellement, la faucheuse ricane à son oreille, elle dont l’hybris la force à plier l’échine face à la Mort toute puissante, celle qui la poussait à vivre, toujours plus vite. Mais Alban n’a jamais tué, même s’il avait pu, même s’il avait eu l’occasion avec son père. « Je sais, » souffle-t-elle en prenant une de ses mains dans la sienne, mêlant timidement leurs doigts pour lui montrer qu’elle ne le jugerait pas, « je sais que tu l’aurais fait pour lui… » Peut-être qu’elle aurait pu aussi. Peut-être qu’un jour, elle le fera.

La tension retombée et l’évocation de Silas les ramène à la réalité, Alban s’élance pour rejoindre son frère cadet et Mia reste un instant dans la salle de bains pour se remettre de ses émotions, de tout ce qui venait de se produire. D’essayer de calmer son coeur qui s’était emballé, de chasser les images qui lui étaient montées à l’esprit, essayant de contenir des larmes intempestives. Elle avait cru, pendant un instant, qu’Alban s’était ôté la vie. Et une partie d’elle en serait morte aussi, si jamais cela s’était réellement produit ; Mia aimait trop, tout le monde, mais pas comme elle aimait Alban.

Ca lui aurait brisé le coeur.

Et il était temps d’accepter ce qui étaient en train de se passer au fond d’elle. Alors avec une grande inspiration, elle chasse l’eau de ses yeux et rejoint les deux frères tombés dans les bras l’un de l’autre, la vision faisant fondre la pâtissière devant tant d’amour. Elle ne souhaitait pas briser le moment entre eux mais elle en vient à se sentir de trop, reculant d’un pas, un sourire en coin : « … Est-ce que je vous laisse ? » Mia pouvait partir maintenant mais elle ne le souhaitait pas : « …Ou je peux rester un peu. Toute ces émotions, ça creuse… » Mia, proposer de manger ? Oui, absolument. Manger, c’est la vie. Manger en famille, c’est encore plus important. Ils reprendraient leur conversation sur les Dieux plus tard, quand Silas ne serait plus la priorité. Ce qu’il fallait à présent, c’était de le rassurer et de lui montrer à quel point tous ces derniers instants n’étaient qu’un cauchemar qui n’arrivait pas à la cheville des moments qu’ils pouvaient passer ensemble.


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Sea of despair (Alban & Mia) - Mer 20 Mai - 22:14

Sea of despair

Alban & Mia


Il vivait dans un monde étrange. Un monde très étrange où les dieux marchaient parmi les mortels et où il se rendait compte qu’il en faisait partie. Que ses proches, peut-être, en étaient. Mia. Le Royaume. La Calavera. Les autres mafias, aussi ? C’était incompréhensible, mais en même temps ça faisait horriblement sens. Mia se révélait être Dana, une déesse de vie, de fertilité, ce qu’elle trouvait apparemment très ironique vu qu’elle avait toujours été incapable d’avoir des enfants. Combien de fois s’était-elle réjouie, combien de fois avait-elle décoré une chambre, avant que tout ne s’arrête ? Puis son mari était mort et elle s’était retrouvée seule. Il la savait trop responsable pour adopter, pas alors qu’elle trempait dans la mafia et qu’elle pouvait mettre en danger une petite vie.

En soufflant, Alban finit lui aussi par livrer son secret. Belenos. Dieu de vie, de guérison, de connaissance, patron protecteur des arts - Apollon à la celte. Dieu de vie, mais dieu de mort. Son pouvoir soigne, mais il pouvait tout aussi bien décider de tuer. Une coupure, une main plaquée dessus, et le sang s’échapperait à gros bouillons, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, jusqu’à ce que sa victime s’effondre. Il ne l’avait jamais fait. Il avait pourtant bien failli. Il s’était réveillé en sursaut après ça, pendant plusieurs nuits, en réalisant qu’il avait failli tuer son père mais, pire encore, qu’il ne le regrettait absolument pas. C’était Silas ou son père, et il avait choisi sans hésitation, en repoussant le gosse derrière lui et en collant la terreur de sa vie à celui qui ne les avait jamais aimés. Et Mia, elle, le croit. Leurs doigts s’entremêlent et il se sent rougir, avant qu’il ne se rappelle, enfin, du petit être qui devait attendre avec frayeur que quelqu’un sorte de la salle de bains.

Il est le premier à le faire, et ses bras se referment autour du petit garçon soulagé de voir que son aîné n’a rien. Il ne se rend pas compte que Mia met un peu plus de temps à sortir après lui, trop occupé à rassurer son frère et à lui promettre que ça ne se reproduira jamais plus Mia, elle, ne sait pas si elle doit partir ou rester. Les émotions, ça creuse, dit-elle, et Alban réalise enfin que Mia est chez lui, que Mia est venue pour lui. S’il se met à rougir de gêne, il a honte, aussi. Honte qu’elle l’ait vue comme ça, qu’elle l’ait vue délaisser son petit frère, et qu’elle voit dans quel environnement ils vivaient. L’appartement n’était pas insalubre, ils y étaient même plutôt heureux, les deux frères, mais ce n’était pas la même chose que son lieu de vie à elle. Quant à cuisiner ? Avec la coupure de courant, il chauffait sa nourriture sur un réchaud de camping plus vieux que lui, et bon sang, il commençait à en avoir sa claque de manger des pâtes à chaque repas.

« Il doit bien nous rester des trucs à manger… Sauf si un petit monstre a tout dévoré ? »

Petit monstre en rit de protestation - touche de bonheur incongrue dans toute cette morosité, qui rappelle à Alban à quel point son frère lui est précieux. Il suffirait d’un coup d’œil pour que les services sociaux lui retirent son petit frère. Il n’était mentalement pas assez stable pour l’éduquer, et il recourait à l’illégalité pour avoir assez d’argent pour s’occuper de lui. N’importe qui l’aurait immédiatement catalogué de dangereux, d’instable, et en aurait conclu que Silas serait mieux loin de lui. Il fallait qu’il fasse plus attention. Mia ne le trahirait pas, et Anatoli, s’il avait conscience de ce qu’il se passait, n’avait jamais posé de questions pour ne pas s’impliquer. C’était mieux comme ça. Il n’aimait pas trop laisser rentrer des gens chez lui. Ana s’y était assez facilement faufilé, voisin de palier qui vivait la même merde que lui, mais c’était tout.

Gâteaux et boissons récupérées, il pose tout sur la table pour le petit Silas, lui laissant son téléphone pour l’occuper. Immédiatement, Silas comprend. Conversation d’adultes auxquelles il était trop jeune pour participer. Sans rechigner, il se saisit de l’appareil et laisse son frère entraîner Mia vers la terrasse. Il n’essaie même pas de ranger sur son chemin, le jeune artiste. La cabane de draps, tendue entre deux chaises, preuve que les deux frères dormaient ensemble dans la pièce la plus chaude de la maison. Les feuilles et crayons qui parsemaient la table basse, un carnet grand ouvert qu’il prend la peine de refermer d’un geste absent - il n’avait même pas vu ce qu’il y avait dessus, mais c’était soit un dessin de Mia, soit un dessin dépeignant son état déplorable, deux choses qui devaient donc rester privées. De là où il est, Silas les voit sur la terrasse, et après la frayeur de tout à l’heure, c’est tout ce que le petit garçon demande, avoir son frère en visuel.

« J’ai quelque chose à te dire. Il referme la porte-fenêtre avant de poser sur la table en fer ce qu’il a apporté, à savoir des gâteaux, de whisky et deux verres. J’ai fait de la merde, Mia, et je crois que je m’en sortirai pas tout seul. »

A peine assis sur la chaise, il pousse vers elle le whisky, sans trop comprendre pourquoi il a apporté deux verres puisqu’il n’en boira pas. Pas dans cet état. Pas pour se retrouver plus profond encore dans la médiocrité, à pleurer et à attendre que ça passe. Pas devant elle, et pas avec Silas qui les observe, bien au chaud dans le salon. Alors pour s’occuper les mains, il triture de manière absente le bord de son tee-shirt, son regard se perdant dans la contemplation de la ville qui s’étendait en contrebas. Il savait qu’Anatoli adorait cette vue - lui la détestait. Il détestait voir la crasse, la misère et la pauvreté à chaque fois qu’il fumait sur son balcon. Il détestait avoir une vue plongeante sur la vieille église et sur le centre qui accueillait les plus nécessiteux, centre où il était allé beaucoup trop de fois pour son orgueil, la main de son petit frère dans la sienne parce qu’il savait que là-bas, Silas mangerait à sa faim. C’était une partie de sa vie qu’il ne racontait pas, que Mia ne connaissait pas, et qu’il n’était pas prêt à aborder, même s’il savait bien qu’elle ne le jugerait pas.

« Ce soir-là, j’ai sauvé la vie de quelqu’un. Inutile de préciser quel soir ; elle savait. Il allait mourir, mais j’étais là. Toute mon énergie y est passée, mais lui, non. Il se tait et regarde au-dessus des toits, pour ne pas voir cette vue qu’il déteste tant. Malheureusement, ce n’était pas un simple combattant attiré par l’argent facile. C’était un campeone. »

Il se tait, pour laisser le temps à Mia d’assimiler et de comprendre. Un campeone sauvé, c’est un membre de la Calavera sauvé. C’est leur commandante qui est mis au courant, qui se renseigne, qui veut retrouver le thaumaturge béni des dieux, assez puissant pour empêcher l’un des siens de mourir et qui, comble du miracle, n’en meurt pas à sa place. Qui se rend compte, finalement, que le thaumaturge n’en est pas un, mais que ce dernier, trop jeune, l’ignore. Inutile de dire à Mia que Basilio l’avait convoqué, elle devait bien s’en douter, maintenant. Peut-être que le Royaume en parlait déjà, s’ils le savaient.

« Tu as compris ce que j’allais dire, hein… Basilio Vasquez m’a invité au Mezcal pour parler affaires. J’avais désespérément besoin de sous, pour mon loyer, pour mon échéance mensuelle de dette qui approchait, et aucune garantie de pouvoir tout payer dans les temps sans finir à la rue - ou mort. Alors j’ai accepté, parce que j’avais pas le choix. »

Silas. Il faisait tout dans l’intérêt de Silas. Cet argent bienvenu avait permis de le rhabiller, ce petit être qui poussait trop vite, d’acheter à manger, et même des trucs non nécessaires pour lui faire plaisir une fois sa dette du mois payée. Bordel, il aurait bien besoin d’un verre. Mais au lieu du whisky, c’est vers l’eau que sa main se tend, comme si ça pouvait noyer ses problèmes. Comme si ça pouvait le noyer, lui. Ça l’arrangerait, cela étant. Le verre tourne négligemment entre ses doigts tandis qu’il poursuit son récit, sans oser regarder Mia. La jeune mafieuse avait toujours voulu le tenir loin des affaires, comme sa mère avant elle. Et lui, il se jetait tête la première dans la gueule ouverte de la Calavera, tout ça pour de l’argent sale dont il avait désespérément besoin.

« Tu as dit que les mafias savaient. Moi, pas. Il a bien dû se marrer, en me voyant batailler pour cacher un truc que toutes les mafias savent. Il soupire doucement, avant de finalement avouer la vérité. Je bosse pour la Calavera. En indépendant. Ils savent ce que je suis, ils doivent sans doute attendre de voir à quel point je suis puissant. Tant qu’ils pensent que j’ignore ma nature, je suis en sécurité, et j’ai pas été assez con pour poser des questions sur leurs couleurs oranges. Mais je me fais aucune illusion, Mia. »

Nouveau soupir. A un moment où à un autre, la Calavera tenterait de le recruter, sans doute. Pour ne pas laisser passer un potentiel dieu guérisseur, et pour l’exclusivité de ses loyaux services. Le jour où ça viendrait, il serait dans l’incapacité de refuser. Sa tête ne bouge pas, mais son regard, si, du côté de la porte-fenêtre et du petit garçon plongé dans le téléphone. Refuser mettrait Silas en danger. Seul, sans mafia, il était coincé.

Il était dans la merde et il ne s’en sortirait pas tout seul.

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Sea of despair (Alban & Mia) - Sam 30 Mai - 22:46

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Ils avaient retrouvé leur cocon, leur sérénité familiale et pendant un instant, Mia se sentit de trop : son travail était désormais fait, elle était rassurée sur les intentions et l’état d’Alban mais elle se rappelle finalement qu’il est encore instable et toute réflexion faite, peut être devrait-elle rester encore quelques heures, juste histoire d’en avoir le cœur net et de partir sans se retrouver hantée parce qu’elle avait fait ou non. Mia se sent bien ici, elle se sent à sa place même si ce n’est pas son appartement, même si ce n’est pas sa vraie famille, c’est celle qu’elle a choisie. Même si les conditions n’étaient pas parfaites pour leur permettre un repas chaleureux, la coupure de courant ayant un peu enrayé les idées cuisines de la pâtissière, elle sourit lorsqu’Alban mentionne des denrées laissées à l’appréciation de leur petit prince, petit prince qui illumine la pièce de son petit rire teinté d’innocence. Comme la situation était différente, en l’espace de quelques minutes : toute l’obscurité qui avait pesé sur eux s’était évaporée pour laisser place à leur alchimie naturelle, à la dynamique qui s’était installée entre eux aussi facilement qu’ils respiraient. C’était ça, leur magie : ils vivaient en harmonie et tout sembler couler de source, rien n’était forcé. « Voyons, je suis sûre qu’il en reste un petit peu, non ? » Clin d’oeil complice lancé à l’enfant, voilà que le trio rassemble leur trésor en guise de repas de réconciliation, mais Mia sent bien vite qu’ils n’allaient pas simplement manger et passer une soirée calme après toute ces émotions : Alban en avait encore dans le tiroir et il était prêt à tout déballer. Laissant son téléphone portable à Silas, Mia se lève pour rejoindre l’irlandais sur la terrasse.

C’est ainsi que la pâtissière découvrir l’étendue de la vue qu’offrait l’appartement, une vue sur l’ensemble d’Industrial District : d’ici, on voyait clairement le sommet de l’église et les centres qui accueillaient les plus nécessiteux. Le coeur de la brune se serre en imaginant les plus pauvres devoir se rendre ici et soudainement, l’idée la frappe qu’un jour peut-être, Alban avait du s’y rendre avec Silas. L’état de l’appartement ne mentait pas sur les finances des frères et sur leur mode de vie et Mia aurait voulu pouvoir les aider mais la fierté d’Alban était bien trop grande pour cela et Mia l’acceptait. Les yeux perdus sur les rues, voyant les allées et venues des habitants du quartier, bien loin de Cornucopia District où était sa maison, où le clivage entre sa façon de vivre et celle des frères Ohmsford était évident. La tension remonte quand elle sent qu’Alban cherche ses mots pour lui avouer ses derniers secrets.

Ils en reviennent à cette fameuse soirée, elle aurait préféré ne pas revenir là dessus mais elle ne pourra pas y échapper, d’autant plus que tout semble malheureusement lié. Tant pis, Mia est là pour écouter : c’est ce qu’elle sait faire de mieux, écouter, comprendre, analyser. Prendre les sentiments des autres à coeur. Est-ce de l’angoisse qu’elle ressent chez lui ? Elle n’en est pas sûre, le mélange est si complexe qu’elle est incapable de démêler l’anxiété de la tristesse. Le mot campeone sort finalement d’entre ses lèvres et la pâtissière reste interdite. Campeone. Calavera. Une rapide analyse de la situation : étaient ils ennemis ou alliés ? Tant avait changé ces derniers mois. « … La Calavera ? » Juste pour être sûre. Juste pour comprendre. Mais il n’a pas besoin de répondre car la mention de Basilio vient confirmer ses craintes. Basilio… Sa réputation le précède. Un homme d’arts, certes, mais aussi un homme connu pour sa violence extrême lorsqu’on le pousse à bout. Mais jamais elle n’avait entendu parler de lui en des termes peu élogieux, à vrai dire, elle l’avait déjà vu de nombreuses fois partager une soirée avec Ikaar sans que cela ne paraisse trop sérieux. « Alban… » Elle voulait lui faire comprendre, lui dire qu’elle ne le jugerait pas pour ce qu’il avait fait pour assurer leur survie, pas cette fois. Ce qu’il s’était passé aux Docks était exceptionnel, ne la représentait pas : son comportement était le fruit d’un maelstrom d’émotions négatives qu’elle avait laissé prendre le dessus. Un soupir s’échappe d’entre les lèvres de la déesse alors qu’elle réalise l’ampleur d’un engagement prit auprès de la Calavera. Ce n’était pas un recrutement officiel mais c’était déjà quelque chose : Mia savait qu’il ne se dépêtrait pas ainsi de l’influence des mexicains, eux qui avaient grimpé en flèche dans le jeu des influences ces dernières années.

La déesse lui fit signe de se calmer, d’un signe de la main, car elle le sentait agité par toute ces révélations. Elle ne souhaitait pas qu’à travers la vitre, Silas soit en capacité de voir leurs visages se décomposer : « Est ce que… le Commandante t’as déjà proposé de les rejoindre ? » Si elle avait pu voir l’aura d’Alban aussi longtemps, nul doute que Basilio aussi. Mais avait-il joué de ça en conséquences ? Sans doute. « Normalement, s’il savait qu’il avait affaire à un Dieu, il aurait déjà tenté de te recruter. A moins que faire semblant de l’ignorer lui apporte un avantage quelconque… » Lequel en revanche, elle n’en savait rien. Elle plonge son regard dans le sien, san jugement ni dureté, rien que de la compréhension et sa douceur infinie : « Que comptes-tu faire ? Sache que la Calavera n’est pas l’ennemie du Royaume et que ta décision n’entraînera aucune conséquence ni sur toi, ni sur Silas. » C’était le plus important. Quelle que soit la mafia qu’il choisisse de servir, si toutefois il choisissait d’un servir une, cela n’aurait pas d’impact ni de dommages collatéraux. L’amitié entre Basilio et Ikaar était une preuve solide pour garantir cela.

Elle lui tend la main, la pâtissière. Elle lui tend la main dans l’espoir de mêler leurs doigts pour le calmer, lui montrer qu’elle était son alliée car c’est ce qu’elle serait toujours quoi qu’il arrive : « Tu sauves des vies et c’est le plus important, peu importe que tu te fasses payer pour ça, tant que tu es payé à ta juste valeur. Je veux simplement que tu travailles en adéquation avec tes convictions…  » Un coup d’oeil est jeté à travers la vitre, pour distinguer le petit garçon : « … Et pour le protéger, lui. » La Calavera était dirigée par un homme qui un jour fut un garçon traumatisé mais personne ne pouvait ignorer le climat de violences et d’excès que représentait la mafia mexicaine… Et surtout, les trafics associés qui étaient loin d’être aussi doux que ce que Basilio pouvait essayer de faire croire. « Je te protégerai toi aussi s’il le faut. » Elle n’était qu’une courtisane du Royaume mais elle ne reculerait devant rien pour lui et elle voulait qu’il le comprenne.  


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Sea of despair (Alban & Mia) - Mar 30 Juin - 23:14

Sea of despair

Alban & Mia


Tout au long de son monologue, que l’écossaise n’avait pas interrompu, il avait gardé le regard bien droit, rivé sur cette vue qu’il détestait plus que tout. La misère, la pauvreté et la crasse du quartier industriel faisaient écho à sa propre vie, comme une nasse de laquelle il ne sortirait jamais. S’il continuait d’y nager, ce n’était que pour le petit être qui les observait, à l’abri dans le salon, se demandant sans doute de quoi parlaient les adultes, espérant probablement qu’Alban demande enfin de l’aide à Mia. Parce qu’il avait bien besoin d’aide, maintenant. Isolé, proie facile avec un gosse à charge, il aurait accepté n’importe quelle proposition, même les plus dangereuses, pour ramener un peu d’argent et payer sa dette au Royaume avant que la Montgomery ne lui lâche les chiens et que Cian doive venir taper à sa porte. Le fait qu’il soit son neveu ne lui octroierait aucun passe-droit, pas besoin d’être un génie pour comprendre.

Alors il parle, d’une voix un peu éteinte, comme si ça ne l’atteignait pas. Comme si, plutôt, ça ne l’atteignait plus. Il raconte son rendez-vous au Mezcal, sa compréhension du divin, et l’assurance de l’inévitable. Tôt ou tard, le commandante tenterait de le recruter, lui, le dieu guérisseur capable de ramener quelqu’un des portes de la mort. Lui qui voulait rester très loin des mafias, c’était râpé. Il frayait avec le Royaume, et maintenant c’était la Calavera qui le regardait en coin, n’attendant sans doute qu’un signe de faiblesse pour le recruter. Ou qu’il demande, sans doute. Le Vasquez connaissait l’étendue de sa dette pour la mafia amie vu qu’il s’était enquis auprès d’elle du montant de la paie de son nouvel intervenant indépendant. Le montant… Mia reprend la parole au moment où l’irlandais comprend. Faire semblant d’ignorer sa divinité lui apportait un avantage quelconque. Lequel, se demandait-elle ? Lui savait.

« L’argent. Recruter un thaumaturge coûte moins cher que de recruter un dieu, je parie. Mon ignorance lui a permis de me payer moins, même avec les négociations qu’on a mené. Et il me paie sensiblement plus que le Royaume… Ce qui veut dire que même le Royaume s’est foutu de ma gueule. »

Un léger éclat de rire lui échappe - dieux, il était vraiment un pigeon. A cacher des choses que tout le monde savait, à se faire exploiter et sous-payer pour de l’argent qu’il reversait presque intégralement à ceux qui lui avaient initialement donné… Pas étonnant que sa dette continue de courir si on le payait moitié moins qu’un dieu guérisseur. La dure loi des mafias. La dure réalité de le garder enchaîné pour qu’il continue à payer, et qu’au final, il entre de lui-même dans la grande famille pour être débarrassé de sa dette. La Calavera ne devait sans doute attendre que ça, eux aussi. Qu’il rejoigne, pour toujours plus d’argent et un minimum de protection, au moins pour son petit frère. Il pourrait. Après tout, comme le disait Mia, la Calavera et le Royaume étaient en très bons termes, ça n’impacterait en rien leurs relations futures. Il n’y aurait aucune retombée sur Silas ou lui.

« Pas à moi, Mia. Tu sais comment ça marche. Les amis d’aujourd’hui peuvent devenir les ennemis de demain. Et en cas de guerre mafieuse, il ne fait aucun doute que le Royaume n’aura aucun scrupule à éliminer un dieu guérisseur qui travaille pour leurs ennemis, même s’il est le fils de l’une de leurs druidesses les plus fidèles, tellement fidèle qu’elle est morte pour eux. »

Il puait le cynisme, et il en avait bien conscience. S’il l’avait pu, il aurait envoyé toutes les mafias se faire foutre. Mais il était un dieu, irlandais, à Arcadia. Impossible de partir. Pas avec deux mafias qui le surveillaient de près. Pas avec les militaires qui leur rôdaient autour pour des raisons qui, autrefois, lui échappaient - il n’avait jamais cru, l’artiste, que les militaires étaient là pour les protéger des mafias. Ils n’osaient jamais entrer sur leurs territoires et on ne les voyait jamais. Maintenant, il comprenait. Tous ces dieux en un seul endroit, ça ne passait pas inaperçu. Ils étaient là pour ça. Pour eux. Partir aurait été l’aveu qu’il leur fallait, un rat qui quittait le navire, un dieu qui tentait de se faufiler entre les mailles. Mais il n’avait pas répondu à la question. Qu’allait-il faire ? Rejoindre la Calavera ? Tenter de protéger ce qu’il restait de sa neutralité ? Il ne se faisait aucune illusion, l’irlandais. Par sa naissance, il n’avait jamais été neutre.

Mia lui tend la main, et dans un réflexe, il lui abandonne la sienne. Leurs doigts se serrent mais il ne ressent rien, rien d’autre qu’un grand vide créé par la destruction de ses certitudes profondes et l’arrière-goût amer du mensonge. Depuis le début, elle savait. Ne lui en avait rien dit. Attendait qu’il vienne vers elle en quête de réponses, comme un pauvre gamin apeuré. Etait-ce comme ça qu’elle le voyait ? Un gosse qui a grandi trop vite mais qui est incapable de gérer ? Il a l’impression que sa main est glaciale dans celle de la pâtissière, et qu’elle tente de le rassurer n’arrangeait pas ses humeurs. Il voulait offrir un climat de paix à son protégé et se retrouvait ballotté dans la violence, obligé, lui-même, de faire couler le sang quand sa vie était directement menacée. Le jeune homme détestait ça. Mais ce qu’il détestait plus que tout, c’était d’être materné. Et quand elle lâche la phrase de trop, il sent ses doigts qui se crispent, avant de lâcher ceux de la jeune femme.

« Je n’ai pas besoin d’être protégé, murmure-t-il simplement en insistant sur le dernier mot. Je ne suis pas un enfant. J’ai cessé d’en être un quand ma mère est morte, quand j’ai planté mes études pour contracter une dette et récupérer la garde de mon petit frère. Je sais que ça partait d’une bonne intention, tempère-t-il pour ne pas la brusquer, mais pour une fois, j’aimerais vraiment que tu me regardes comme un égal. »

Finalement, après avoir si longtemps évité son regard, Alban tourne enfin la tête vers elle, et ses yeux d’un bleu délavé rencontrent les siens. Il n’y a pas de jugement dans sa voix, mais pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il fait allusion à leur dernière rencontre dévastatrice et à tous ces mots durs qu’elle lui a dit. Lui-même n’avait pas été tendre avec elle, hurlant des phrases qu’il avait regretté, mais il en avait assez, l’artiste, d’être traité comme un gamin incapable de faire ses propres choix. Son travail de guérisseur, il le faisait de son propre chef et connaissait les risques encourus. Il savait ce qu’il risquait à frayer avec les mafias. Mais, adulte responsable, il faisait passer son frère avant lui, et même si, comme elle l’avait si gentiment pointé quelques mois plus tôt, Silas grandissait trop vite à la lumière de sa dépression, personne ne pouvait nier que tout ce qu’il faisait, c’était pour s’occuper de son frère. Que Mia lui nie ce droit en le traitant comme un môme l’avait blessé bien plus qu’il ne l’aurait cru, finalement.

« Je pense que je vais rejoindre le Royaume, conclut-il enfin, tournant à nouveau la tête vers la ville. Ce n’est pas comme si j’avais le choix, de toute façon. J’y suis endetté, et il s’avère que ma mère n’était pas la seule personne de ma famille à en faire partie. Si une guerre mafieuse éclate, j’ai aucune envie de devoir me battre contre mon oncle… Ou contre toi. »

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CŒUR : (veuve), l'ancien amour mort et enterré, pas l'ombre d'une alliance à son doigt. (amoureuse), le coeur qui renaît de ses cendres quand elle pense à un certain artiste irlandais.
RÉINCARNATION : (dana), déesse primordiale celtique, assimilée à la souveraineté, l'eau, la fertilité et l'abondance.
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she really just wants to be warm yellow light that pours over everyone she loves. thats was her magic : she could still see the sunset, even on those darkest days.

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it’s really simple, i’m feeling good, i feel myself and i’m feeling understood. pet me, feed me, let me rest, take me on a walk and tuck me into bed, I'm just a meanie feline, stroke my head and I'm fine.


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Sea of despair (Alban & Mia) - Dim 19 Juil - 8:54

Sea of despair

I don't want to be afraid the deeper that I go, it takes my breath away, soft hearts electric souls, heart to heart and eyes to eyes, is this taboo?



Sous eux, le monde continuait de grouiller sans savoir qu’au dessus de leurs têtes, des langues se délient et des vérités éclatent. Mia savait pertinemment qu’Alban gardait beaucoup de choses pour lui, que ses secrets étaient un moyen d’assurer qu’il était indépendant et capable de s’occuper seul de son petit louveteau. Cette façade de force surhumaine à accumuler les responsabilités et les risques était un des facteurs qui avaient tant attendri la pâtissière. Elle aurait pu lui apporter toute l’aide dont il avait besoin mais ce n’est pas ce qu’il souhaitait et Mia ne souhaitait pas lui imposer tout ce qu’elle avait en sa possession. Jouer aux jeux des mafias d’Arcadia ne finissait que rarement bien, même si ce dernier n’avait rien prit à la jeune femme, ce n’était pas le cas de tout le monde. Au fond, Mia était incroyablement chanceuse : elle n’avait jamais perdu personne de proche dans un règlement de comptes, n’avait jamais eu affaires avec à la police, ni même avoir eu à rendre des comptes. Son job était simple, si simple que son impact avait fini par en être amoindri et que l’illégalité dans laquelle elle trempait ne semblait plus si grave qu’elle ne l’était en réalité. C’était s’habituer à son confort, s’habituer à l’impossible… Est-ce qu’Alban pouvait continuer à vivre ainsi ? Mia était tombée dans la routine, dans la facilité. Lui, il se battait jour après jour pour s’en sortir, se démenait et se battait contre plusieurs démons à la fois. Par ce biais, Mia était-elle même devenue un de ces démons, en se présentant plus comme une ennemie qu’une alliée et elle s’en voulait atrocement, elle ne souhaitait rien de plus qu’il lui pardonne cet affront, ce soir-là. La personne qu’elle avait été sur les docks n’était pas comme elle était, elle était le fruit de frustration, d’inquiétude et de colère, des sentiments qu’elle n’avait pourtant pas l’habitude de laisser prendre le dessus.

De toute les mafias d’Arcadia, le Royaume était la plus simple et la plus honnête dans sa manière de fonctionner. Si Mia était plutôt assurée du fait que la Bratva était leur parfait opposé, elle ne doutait pas que la Calavera avait sa propre manière de montrer les crocs. Si les relations d’Ikaar et de Basilio étaient au beau fixe et que cela apaisait la plupart des craintes de la pâtissière, mais en ce qui concerne Alban, il n’est sous l’égide d’aucun d’entre eux et ni l’un ni l’autre des chefs n’avait de scrupule à prendre avantage de sa naïveté. Mia n’avait jamais eu à craindre ce genre d’entourloupe puisqu’elle était protégée, son sang faisait d’elle une courtisane à part entière avant même qu’elle n’ait rejoint officiellement le Royaume. Pour Alban, c’était plus compliqué… La brune plisse les yeux, tente de trouver les mots pour excuser Ikaar et Basilio mais rien ne lui vient. « Je suis désolée. C’est souvent comme cela que ça se passe… » Pour Ikaar, elle n’était pas sûre qu’il ai réfléchi de la sorte mais pour Basilio dont elle avait entendu plus de choses sur son avarice que sur le reste, ça ne faisait aucune doute.

La bataille se jouait désormais entre celui qui réussirait à attirer le Dieu guérisseur auprès de lui, et même s’il s’agissait d’une bataille cordiale où ce choix n’aurait aucune conséquence grave, cela n’en restait pas moins un dilemme pour le principal intéressé. Alban n’était pas un enfant, juste un homme perdu, piégé entre des forces qu’il ne pouvait pas encore comprendre et Mia aurait pu être son guide si toutefois il avait eu le force de considérer ses conseils comme ce qu’ils étaient plutôt que comme des leçons de morale. Mia ne jouait pas aux jeux des mafias, elle s’y laissait vivre, s’y plongeait, s’y abandonnait… Leurs mains ne suffisent pas à apaiser la tension née de ces derniers mots, néanmoins la pâtissière se refuse de finir ainsi sur une note aussi amère, d’autant plus après ce qu’il vient de se passer dans la salle de bains. « Je n’ai jamais eu l’intention de te faire sentir comme un enfant. » Les mots lui manquent pour expliquer ce qu’elle ressent, ce petit nid qui s’est construit en son sein et la tendresse qu’elle avait à son égard ; au lieu de cela, elle prend une grande inspiration pour déclarer à mi-voix : « C’est une erreur de ma part, mais j’ai voulu te préserver, en pensant qu’il s’agissait de la meilleure chose à faire. Parce que c’est ce que j’aurais aimé qu’on me fasse… J’ai eu tord de penser que cela était une solution pour toi et je te demande pardon. J’aurais du tout te dire quand j’en avais l’occasion, je pensais juste… » Les souvenirs refont surface à mesure que les mots s’échappent d’entre ses lèvres, le mot “primus“ qui sonne comme un avertissement familial, le besoin immédiat de rejoindre le Royaume pour assurer une sécurité suffisante à ces enfants illégitimes que la loi n’auraient pas protégés car ils avaient pour défaut de ne pas avoir le même nom que leur père mais le même sang qui coule dans leurs veines.

Ils se fixent, tous les deux, les bruits de la ville en arrière plan. Mia aurait souhaité voir autre chose qu’un vide fatigué dans ceux d’Alban mais au moins il accepte de croiser son regard et c’est quelque chose qu’elle ne pensait plus possible depuis leur altercation. Elle s’en contenterait pour ce soir… D’un ton calme, comme si elle craignait de réveiller un bébé qui dormirait près d’elle, Mia souffle : « Quel que soit le camp que tu aurais choisi, j’aurais toujours été ton alliée, même si tu t’étais considéré comme mon ennemi… » Car leur loyauté allait au delà de ces histoires mafieuses et que même les querelles n’étaient pas en mesure d’effacer son soutien sans failles. « Je suis contente que tu prennes cette décision, si tu estimes qu’elle est la meilleure pour toi. » Elle lui suivrait, où qu’il aille, même s’il avait intégré la Calavera, rien ne l’aurait empêchée de veiller sur le loup solitaire et son louveteau. « Viens, rentrons… » Il est temps de mettre un point final à cette dispute qui avait déjà assez duré. « Je te promets que ça ne sera plus comme avant. » Sous entendu : je cesserai de te materner, de toute façon c’est loin d’être la personne qu’elle souhaitait être pour lui. Mia jette un oeil à l’enfant à l’intérieur, captivé par l’écran du téléphone de son frère ; un fin sourire naît sur ses lèvres alors qu’elle tourne la poignée de la fenêtre : « Il faut qu’on soit forts pour lui. » Et pour cette nuit, ce serait désormais tout ce qui compterait : les mafias attendraient l’aube pour s’opposer de nouveau.   


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