Before I tear you apart (Astrid & Kieran)

**Aura Sciarra**

Before I tear you apart.

A quel moment s’était-elle dit qu’accepter ce voyage était une bonne idée ? A quel moment les souvenirs d’Hécate étaient-ils devenus si oppressants qu’elle s’était laissé emporter à la découverte de l’Atlantide ?

L’esprit cartésien d’Aura avait refusé de croire qu’un tel lieu pouvait exister, qu’un tel lieu était remonté à la surface. Pourtant, les divinités existaient, des créatures peuplaient la Terre, en si grande quantité que l’italienne était presque étonnée que les mortels soient toujours en majorité. En fait, après les Enfers, tout devait être possible. Alors, Atlantide ou pas, il lui fallait vérifier, et y croire avec un peu plus de force.

Pour cela, elle avait laissé un message à Astrid, pour lui dire où elle se rendait. Clemens était au courant, occupé avec les… Multiples bestioles qui avaient désormais élu domicile dans la maison. Les chats prenaient de la place, puisque tout animal considéré comme errant était récupéré par le thaumaturge. Et finalement, Aura aussi s’y était attachée aux boules de poils, à leur caractère parfois très affirmé. Aussi solitaires qu’elle, mais bien plus câlins. Etonnamment, celui qu’elle avait choisi, pris par elle-même était le plus princier de tous. Et vu son nom, il avait tout pour devenir un vrai petit diable. Qui choisirait Satan pour un chaton blanc, à part Aura ? Il faut dire que l’avocate avait toujours été à part, et même les noms de ses animaux s’en ressentaient.

Cependant, elle n’eut plus réellement le temps d’y penser. Une fois la porte de l’agence poussée, on lui proposa un verre d’eau dans lequel baignait un pétale de fleurs. Aura n’étant pas botaniste, elle ne reconnut pas celle-ci, ne lui trouva aucun danger. Pourquoi une agence de voyage tenterait-elle de la tuer ? Certes, la jeune femme avait de multiples ennemis, si ce n’était une bonne partie de la ville, mais jusque dans une agence ? Elle n’y croyait pas. Grand mal lui en prit.

**

Le mal de crâne au réveil. Comme si elle avait bu. Sauf que plus aucun alcool n’avait d’effet sur son organisme. Elle grimaça un instant en se redressant, jeta un coup d’œil sur les alentours. Une chambre cinq étoiles s’offrait à son regard, les rideaux blancs flottant au gré des courants d’air venant de la fenêtre. Elle quitta les draps chauds, pour observer les environs. Deux anneaux lointains, et elle était dans un bâtiment au centre. Bien. Une carte était posée sur le rebord, et elle l’attrapa, laissa son regard se promener sur les différents lieux à visiter. Evidemment, elle aperçut le puits, le Kraken qu’on pouvait combattre (s’il existait). Et sans attendre, la voilà quittant sa pièce, heurtant dans le couloir une silhouette bien connue. « Astrid ! » Tiens, elle était ici aussi. Un sourire glacial se dessina sur le visage de l’italienne. « Viens avec moi, il est indiqué qu’un Kraken se trouve non loin, rien ne vaut d’aller vérifier ça. » Le français avait à nouveau glissé sur sa langue, au cas où on les écouterait. Un regard par-dessus son épaule lui fit cependant voir le contraire.

Les foulées étaient grandes, rapides pour le gabarit de l’italienne. De quoi arriver rapidement devant le puits. Les iris se perdirent dans le gouffre, avant de se reposer sur Astrid. « On saute ? » Bon, elles ne sauteraient pas réellement. Mais dans l’idée….

Invité

Before I tear you apart

Kieran & Astrid & Aura

« J’ai mal à la tête. » Le grognement animal roule dans son esprit - Œil de Nuit n’est pas le seul à souffrir. Pourtant, il n’avait rien vu de mal dans ce verre d’eau fleuri, mis à part que c’était vraiment un truc de hippie et qu’Isaak avait adoré - et maintenant, Kieran craignait de retrouver des pétales de fleurs dans ses shots de vodka. En se frottant la tête, il continue sa route, essayant de retrouver son chemin dans ces ruelles étranges où il ne croisait personne. Sans déconner. Destination touristique, qu’ils disaient. Alors ils étaient où, les touristes ? Etaient-ils vraiment parmi les premiers ? Quelle plaie. Il était perdu dans cet endroit gigantesque, et sa carte ne lui servait à rien. La tenait-il seulement à l’endroit ? Il avait l’impression que les caractères dansaient devant ses yeux et que son crâne allait exploser. « T’es juste déphasé. Laisse-moi faire, je gère. »

Son regard s’effile et s’assombrit tandis qu’autour de lui, tout devient plus clair. Les lumières sont plus vives, le monde est plus réel, et les odeurs plus tenaces - ce qui le fait plisser du nez. « Eurk, je déteste le poisson. Y a vraiment que le chat pour bouffer ça. » Après des siècles sous la mer, Atlantide, évidemment, puait la poiscaille de tous les côtés. Impossible de passer outre, alors le loup fronce le nez, dégoûté, et utilise ses sens pour retrouver son chemin, tenter, au moins, de retourner jusqu’à l’hôtel où Isaak dort encore. Parce qu’il n’est pas venu seul, bien entendu. Une petite virée en amoureux en Atlantide, c’est cool non ? Mais privé de son odorat, l’animal se perd, et se retrouve bien loin de l’endroit où il voulait aller. Ce qu’il voit reste quand même intéressant, mais il commence à avoir assez faim, alors rentrer ne serait pas un luxe.

« Kieran ? C’est quoi un kraken ? » Le regard du loup a accroché une affiche publicitaire qui disait qu’il était possible de combattre le légendaire Kraken qui vivait dans le puits. Kraken dans le puits… C’était un peu comme anguille sous roche, mais en plus ridicule. Le loup, évidemment, n’avait aucune idée de ce que c’était, aussi l’hôte humain se fait-il un devoir de le renseigner en lui envoyant l’image mentale d’une pieuvre géante. Il n’aurait pas dû. Ça focalise l’attention de son frère animal qui, maintenant, sait ce qu’il veut. Se le faire. Assez violemment. Il n’aimait pas le poisson, mais bouffer un bout de monstre marin mythologique avait l’air de pas mal le botter.

« Isaak nous attend, tu te souviens ? Oh allez, juste un petit peu ! Tu veux juste tromper ta faim. Alors on va chercher Isaak et on se trouve un bon restau. Ok ? »

Réflexion intense de la part de l’animal qui, finalement, rend les armes. « Ok, mais pas de poisson. » Pas peu fier de sa victoire, le slave tourne les talons pour retourner vers l’hôtel, qui ne doit pas être bien loin, espérant que son homme ne s’était pas réveillé entre-temps. Il n’avait pas envie que son petit pacifiste s’inquiète de ne pas le trouver au réveil. Il devait bien se douter que le loup le poussait à l’aventure et à l’exploration - et au danger, beaucoup, malheureusement - mais il valait mieux qu’il ne parte pas le chercher de lui-même. Sinon, ils n’avaient pas fini de tourner en rond pour se retrouver.

Il s’approchait enfin de son hôtel quand des bruits de pas percèrent le silence feutré, et deux femmes sortirent du bâtiment pour s’approcher d’un très gros puits difficile à rater. Gros puits. Kraken dans le puits. Son allure change et ses pas se tournent vers l’édifice incongru sensé abriter un monstre mythologique en ses entrailles, tandis qu’il se rapproche, sans le vouloir, des deux demoiselles qui ont l’air douces - donc extrêmement dangereuses. Nul besoin du regard affûté du loup pour comprendre qu’il valait mieux ne pas les faire chier, ces deux-là. Le premier mec qui viendrait les draguer lourdement se retrouverait sans ses parties - enfin, seulement si elles se sentaient d’humeur généreuse, sinon il allait juste mourir, lentement, très lentement. Mais lui n’est pas là pour ça. Ses mains s’appuient sur la margelle et il se penche prudemment, le regard affûté de son frère animal sondant les abysses insondables du puits. Alors ? Un truc qui bouge ? « Que dalle. »

L’une des femmes a proposé à l’autre de sauter. De là où il est, leurs auras est perceptible. L’une semble être grecque, et l’autre… Aucune idée. Nordique peut-être ? Son aura était quand même assez sombre, pour une nordique. « J’aime pas trop ce qu’elles dégagent. » Elles semblaient puissantes, l’une comme l’autre. Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’elles étaient élevées, sur l’échelle des stades. Lui était passé stade trois quelques mois à peine, mais on lui avait dit qu’au bout d’un moment ça pouvait s’accélérer d’un coup, jusqu’à l’immortalité. Et elles, où en étaient-elles ? Cinq, six ? Immortelles ? Mieux valait ne pas savoir, et s’en aller prudemment. Prudemment, et vivant, aussi. Tant pis pour le Kraken. Isaak était plus important qu’un petit combat d’ego - parce qu’il était sûr de perdre face aux deux en même temps.

« Désolé, j’étais juste curieux. Il sourit, pacifiste - du moins essaie-t-il. C’est Isaak, le dieu de la paix. Son rayon à lui c’étaient les intrigues, la colère et la vengeance. S’il existe vraiment, je plains le Kraken ; il a aucune chance face à vous deux. »

« Ça sonne dragueur. » Woh. Merde. Plus qu’à espérer qu’elles comprendraient qu’il n’essayait pas de les draguer - son homme lui suffisait amplement, et il était trop gay pour regarder les femmes autrement qu’avec un désintérêt poli.

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**Astrid Arsenault**

Before I tear you apart.

@Aura Sciarra & @Kieran Volkov

Atlantide ne voulait rien dire pour Hel. La déesse aimait les environnements glacés et les merveilles englouties, ce n’était pas son truc même si de centaines de morts avaient du se produire et c’était peut-être la seule partie qui la réjouissait. Mais là où va Aura, Astrid accourt, même si cette fois il s’agissait plutôt d’une plante qui l’avait emportée dans un des lieux les plus étranges qu’elle put visiter au cours de sa vie.

A peine réveillée, elle s’était retrouvée dans un édifice assez luxueux mais elle ne perdit pas de temps à s’extasier devant ça, ni devant les différents éléments qui s’offraient à elle : Astrid était du genre pragmatique et le plus important maintenant était de retrouver son amie. Parcourant les couloirs avec son air bourrin habituel, elle s’illumine légèrement lorsqu’elle reconnaît la minuscule (mais terrifiante) silhouette d’Aura. « J’ai cru que tu étais partie sans moi. » Un sourire en coin se dessine sur son visage alors que son amie et associée lui indique leur prochaine destination : si elles se trouvaient dans un lieu de mythe, sans être réellement sûre qu’il s’agisse de la vérité ou d’un songe, la brune se contente d’acquiescer : « Je n’aurais voulu y aller avec personne d’autre. Je n’ai jamais trop aimé le calamar, de toute façon. » Leurs habitudes reviennent aisément, les deux jeunes femmes communiquant en français.

Elles ne perdirent pas de temps : une fois dehors, elle se mettent à courir pour rejoindre l’endroit désigné sur la carte. Astrid veille à ne pas prendre de grandes foulées pour ne pas perdre Aura sur le chemin et finalement les voilà devant le puit où est censé se trouver la créature à pourfendre. Constatant la profondeur du puit, Astrid ramasse une pierre et la jette dans le vide, dans l’espoir d’entendre le moment où elle rencontrerait le sol et donner une idée de la profondeur qui les attendait… Il n’en fut rien. Alors quand Aura propose de sauter, Astrid hausse un sourcil : « Tu veux que j’y aille avant toi ? » Evidemment. Astrid ferait tout pour protéger Aura, même si cela signifiait sauter dans le vide… Rêve ou pas. Du coin de l’oeil, la déesse remarque une forme, la première depuis qu’elles étaient arrivées, presque immédiatement, elle fait reculer Aura derrière elle en un geste protecteur ; l’italienne n’avait absolument pas besoin de ça, Astrid le savait mais c’était plus fort qu’elle et surtout elle se sait terrifiante, corrompue et gangrénée. « Qui es-tu ? » Demande-t-elle après une tentative de flatterie de la part de l’homme. Elle demande son identité humaine car elle sait déjà pour la divine. Son aura lui apparaît clairement, Vidar. Et la couleur ? Slave. Peut-être neutre, peut-être Bratva, aucun moyen d’en être sûre. Haussant un sourcil, la française poursuit : « Le Kraken t’intéresses ? » Il n’y avait rien de mal à prendre un appât avec soi… Même si elle ne le ferait bien sûr pas passer pour un appât. Elle lui désigne le puit du menton : « C’est par là. Tu ne serais sans doute pas de trop, si tu veux ta part du gâteau. » Un moyen facile de jauger la puissance de celui en face d’elle.

**Aura Sciarra**

Before I tear you apart.

@Astrid Arsenault & @Kieran Volkov

Retrouver Astrid dans un lieu qui se voulait mythologique, voilà qui aurait pu étonner Aura. Néanmoins, elle en était arrivée à un point où tout lui apparaissait comme normal, même finir au milieu de l’Atlantide. « Je ne partirai jamais sans toi. » Surtout pas pour une telle épreuve, un tel amusement. Si elle voulait prendre part à une expérience, elle le ferait évidemment aux côtés de celle qui était sa sœur, malgré les années passant, et les divergences d’opinions. En tout cas, aller affronter un kraken avec Astrid, avec Hel, lui convenait parfaitement. C’était un bon moyen de voir leur force respective, tout comme de comprendre comment fonctionner un nouvel ennemi. Autant être honnête, les humains commençaient à devenir ennuyants pour elle. Toujours les mêmes stratagèmes, toujours les mêmes excuses… Se battre contre eux et avec eux ne lui fournissait plus aucune adrénaline, divinité ou non…

Une pierre fut lancée dans le puits, long moment d’agonie avant le bruit final. Enfin, ce qu’Aura imagina comme la fin puisque rien ne lui parvint réellement. Ce fut plus l’instinct d’Hécate, murmuré dans le creux de son oreille. Pouvait-elle faire confiance aux sensations de l’autre ? « Ca ne sert à rien de sauter, les parois ont l’air d’être emplies de creux, on devrait pouvoir les utiliser sans souci. » Après, Aura n’était pas une experte en escalade, ou descente en rappel. Elle se savait simplement capable de mieux que bien d’autres, sans être plus douée. Elle avait juste le courage, les tripes ou la folie de faire les choses. Il ne fallait pas grand-chose pour différencier une personne capable et une incapable. Juste ne pas se laisser gangréner par la peur.

Une présence, ressentie par Astrid avant Aura. Ou peut-être l’italienne s’en moquait-elle. Toujours aussi sûre d’elle, à se croire invincible. Le regard coula vers le nouvel arrivant, divinité à n’en pas douter. Vidar. Faisait-il partie de la Bratva ? Oui, elle était experte en raccourcis. Mais avec un dieu slave, les risques étaient grands, et l’avocate n’en prenait jamais dans les histoires de mafias. Les pupilles glaciales le détaillèrent, les doigts posés nonchalamment sur le bord du puits. Elle ne se sentait pas menacée et n’avait pas ailleurs aucun souci à le montrer. Tout était fait exprès pour mettre en doute l’inconnu, tout en laissant Astrid gérer le reste. L’autre femme était déjà suffisamment effrayante pour ne pas en rajouter une couche. « On cherchait quelqu’un pour y sauter, ça te dirait de tester ? » Comme si elle allait lui laisser le choix. Les ombres commencèrent à bouger sous son commandement, cherchant à envelopper l’homme et le rapprocher d’elles. C’était aussi le bon moment pour connaître sa puissance, savoir s’il chercherait à éviter et le pouvait. Aura avait fait en sorte de ne pas user de toute sa force, pour éviter de voir son énergie entièrement drainée. Néanmoins, c’était suffisant pour l’emmerder…

Le sol trembla légèrement, sans pour autant briser la danse des ténèbres qui se jouait désormais. Signe annonciateur de la catastrophe, Aura se détacha du bord du puits. Et si le pauvre caillou lancé avait réveillé la bête ? Si elle dormait réellement au fond de ce lieu, certainement qu’elle n’aurait pas apprécié l’acte – complètement fou – des deux amies…

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