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jours étranges (yuliya)

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jours étranges (yuliya) - Mar 20 Mar - 16:43

Yuliya
&
Grisha
Puisqu'ici les dieux nous condamnent.
Au nom de qui ?
Au nom de quoi ?
L’ébène avait laissé place aux rayons du jour, le silence prenant le pas sur les gémissements étouffés d’un sommeil se refusant à son amitié. Les crocs serrés, les draps défaits, l’homme reposait en son lit bien même si celui-ci semblait être le début de l’incendie en sa psychée. De l’autre côté du mur le séparant de son voisin de palier, les basses emplissaient l’atmosphère, la carcasse de ce bâtiment en porcelaine ébréché menaçant de s’écrouler à tout instant. Les yeux posés sur le plafond, contemplant les crevasses par lesquelles il pouvait entendre la dame le surplombant, Grisha se demandait à quel point son encéphale ressemblait à ce morceau de mortier fissuré de tous les côtés. Une boite de médicament trônait hors de sa portée, rappel vulgaire de tout ce qui n’allait pas en son encéphale alors qu’il sentait grouiller en sa carne les fantômes venus ronger sa moelle. Le brun était prostré dans son studio depuis plus de vingt-quatre heures, la plaie à son avant-bras triste preuve de la folie venue l’achever. Tout cela n’était qu’une triste fin bâclée pour le stupéfiant apostat des nuits sans sommeil, refusant de plier l’échine face à la violence et la morsure de ces individus désirant de l’enterrer. Le Kvasov était devenu son pire ennemi et la triste conscience de ce fait suffisait à le tuer.
Son portable trônait paresseusement entre les draps, vibrant à ne plus pouvoir dans l’espoir que son propriétaire puisse l’enlacer, l’écouter et finalement répondre à ses appels. Refusant d’observer l’objet, Grisha fulminait de ne pas avoir réussi à joindre Daniil à l’instant où il se trouvait au sommet de la nécessité. Ne restait entre lui et l’aile psychiatrique qu’un grain de clarté et ce désir qu’il avait de ne pas perdre sa liberté. Grondant face à sa calomnieuse possession, le gamin roula sur son ventre, attrapant le paquet de cigarettes froissé trônant sur sa table de nuit maudissant les poches sous ses yeux et ses foutues insomnies. Une fois sa clope allumée, refusant de songer à ce mal embrumant chaque recoin de son âme, il se perdit dans la contemplation des arabesques produites par sa fumée pendant que les cris venant de l’appartement d’à côté offraient un décor pittoresque à sa crucifixion. L’enfant prodige n’était plus qu’un homme alité par ses propres démons. Ne restaient déjà de ses belles années plus que des souvenirs qu’il ne savait comment porter.
S’évaporant comme la fumée entre ses lèvres, le Kvasov avait des responsabilités qu’il abandonnait à la faveur de sa fièvre. Ce mépris qu’il possédait pour l’humanité et ces êtres avec lesquels il était forcé de travailler le suffoquait. La faim lui labourant la chair, la peur lui dévorant le crâne, il n’avait d’arme pour lutter contre cette langueur en laquelle il était prostré. Au rythme des tambours de guerre s’élevant chez son voisin, le brun pouvait percevoir les coups frénétiques appliqués contre le bois usé de sa porte d’entrée. Il les imaginait sans mal, les vautours. Ces charognards de malheurs prêts à se repaître de sa carne avant même que l’hôpital ne puisse signer sa décharge, condamnant sa jeunesse à l’asile avant qu’il ne puisse se cramer les ailes.  Portant ses mains à ses oreilles, le brun grogna alors qu’il espérait que le bruit l’abandonne, que le silence revienne quand bien même il avait prié pour qu’on le cogne. Qu’on l’assomme. Qu’on le somme d’entonner des refrains condamnés. Animal blessé forcé de lécher ses plaies, c’est prostré dans son lit qu’on le trouva. L’ébène de son costume tranchant douloureusement avec ses traits, toute vie ayant quitté son derme blafard. Levant les yeux vers la tumultueuse, celle qui ne pouvait admettre le silence pour unique réponse, c’était de l’amertume plein le regard qu’il contemplait celle qui venait de forcer sa porte d’entrée. « Qu’est-ce que tu fais là ?! » Le fiel dégoulinait de ses lèvres avec un mépris que ses traits enfantins ne pouvaient pleinement traduire. Malgré ses appels à l’aide, le désordre régnant en son foyer comme en son cerveau, quelque chose en lui le poussait à gronder. Il sentait sa haine pour l’autre ramper sous sa peau alors que son derme tremblait sous les assauts répétés de ce dégoût lui emplissant la trachée. « J’ai pas besoin de ta pitié. » Pas besoin de son aide, quand bien même il l’avait quémandé, sa voix un filet désuni tenu seulement par les plaintes qu’il ne pouvait verbaliser. Portant sa cigarette à ses lèvres, il passa une main dans sa crinière défaite, se recroquevillant involontairement sur lui-même.
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jours étranges (yuliya) - Jeu 22 Mar - 17:51

Fortune, fortune, smiling fate I haven't seen you much of late
Dancing on cold feet, Marching on cobble streets Oh sinners come down


La nuit n'était jamais reposante pour Yuliya, recrachée par le sommeil, oubliée de Morphée et de tous les autres dieux narcoleptiques. Heureusement que l'obscurité des petites heures lui plaisait ; la nuit était son terrain de chasse favori, prédatrice nocturne, vilaine petite fille que même les loups-garou craignaient. Ce soir était une exception à la règle, et elle n'était pas en plein braconnage, plutôt en mission de sauvetage ; chose anormale. Yuliya n'appréciait pas grand monde sur cette planète, mais les rouges, la Bratva, étaient ce qu'elle avait de plus précieux. Manipulatrice au possible, elle aurait vendu sa propre mère pour un sourire d'Oksana -ce qu'elle avait pratiquement fait. Alors manipuler un gamin et son frère ? Elle n'en était clairement pas à son coup d'essai, et comptait bien se servir du gosse pour sa gloire personnelle. Quelque part, elle l'aimait bien, à sa façon, comme une mère au coeur de glace. Elle s'était vu en lui, une version plus jeune et pleine de rage, au bord de l'explosion. Son appel à l'aide venait peut-être de ça, peut-être que le pauvre gosse venait tout simplement d'imploser. Ce serait vraiment triste, Yuliya n'avait pas encore eu le temps de l'user jusqu'à la moelle.

Ses hauts talons résonnaient dans les couloirs vides de l'immeuble et la blonde frappa impatiemment à la porte. La patience n'était pas sa plus grande qualité, et la russe refusa d'attendre bien longtemps. Soudoyer le concierge pour avoir un pass n'avait pas été chose très compliqué, et elle s'infiltra dans l'appartement en désordre. La déesse fit rapidement le tour des pièces, en passant par la pitoyable cuisine pour remplir un verre d'eau, jusqu'à la chambre du gosse, pour le retrouver dans son lit, cigarette à la main. La chaleur de ce petit bâton maudit la fit délicatement grimacer, mais avant qu'elle puisse réagir, la forme prostrée se tourna pour la regarder, ses yeux brillants d'un feu rageur. Yuliya le laissa s'énerver, absolument pas impressionnée par ce petit bout d'homme, recroquevillé, blafard, faible.
Elle prit le temps d'enlever ses talons et sa veste de tailleur rouge sang, sans un mot. Quand elle retourna vers lui, ce fut pour lui balancer son verre d'eau glacé au visage, éteignant la cigarette dans un bruit sifflant. « Deux choses, парень. » commença-t-elle, son accent russe se faisant plus rude. « Quand je frappe, tu viens m'ouvrir. Et ne me parle plus jamais comme ça. »

Yuliya déposa le verre vide à côté du lit avant de s'installer sur une chaise qui traînait dans la chambre. Elle ne savait pas s'il rageait encore, ou bien si la douche froide l'avait calmé, mais la blonde n'en avait rien à foutre. « Je n'ai aucune pitié, alors parle moi. Qu'est-ce qui a bien pu te mettre dans un état pareil, idiot ? »

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jours étranges (yuliya) - Sam 24 Mar - 11:52

Yuliya
&
Grisha
Puisqu'ici les dieux nous condamnent.
Au nom de qui ?
Au nom de quoi ?
L’échoué voguait au gré des vagues éphémères de sa rage sous un ciel portant les flots. Les nuages s’étaient installés en sa tête, sa caboche un bout de paysage où le temps n’était pas à la fête alors que les alizés soufflaient constamment. Grisha portait les embruns à même son regard, la brume couvrant ses rétines alors que son univers se faisait de plus en plus étroit, le gamin prisonnier de la geôle en laquelle il s’était enfermé en un signe de foi. Se consumant comme le cylindre de nicotine au bout de ses lippes, l’enfant était feu, la cendre en ses cheveux rappelant au monde tant d’immolés que le destin n’avait pu sauver de leur propre malédiction. Icare se cramant les ailes au désespoir de sa folie, le Kvasov sentait la cire couler le long de ses doigts alors qu’il contemplait l’interdit. L’embellie, l’insensé espoir qui finiraient par le tuer à force de croire que l’obscurité n’était qu’éphémère quand elle était pourtant éternité.
Yuliya était une déité partant en guerre, le carmin de sa tenue s’écoulant le long des murs, tachant le brun de sa frénésie sanguinaire lui qui ne pouvait se rapiécer d’une autre chair que la sienne. Pauvre désespéré contemplant le charnier de ses plus tristes conquêtes, c’était à même son derme qu’il portait l’épitaphe des roses ayant fanées entre ses doigts. De sa jeunesse à ses promesses, Grisha s’était déjà éteint trop de fois. Hurlant à la mort comme un clébard priant la lune, l’homme montrait les crocs de peur de montrer les trous lui barrant l’étoffe. De peur d’exhiber son échine et les plaies lui barrant la carne de ces blessures encore orphelines. Le ruskov crachait son fiel comme une perche tendue à l’éternelle. Conscient de ne pouvoir l’atteindre, il exhibait ce mal le consumant à défaut de pouvoir l’exprimer. La Vassilieva le contemplait de sa hauteur, ce piédestal qu’il ne pouvait atteindre. Elle le contemplait de sa fausse mansuétude lui rongeant le bout des doigts alors que d’un sourire elle l’invitait à l’absurde d’une gloire ne lui séant pas. Désespéré buvant la cigüe jusqu’à la lie, il affrontait sa supérieure hiérarchique avec l’intrépide brûlant d’un cœur prêt à s’immoler.
Les traits durs, la hargne pour toute compagne, il était beau l’insensé. Figé dans sa rage, il était dément et pourtant portait la grâce des condamnés. Le regard froid, les prunelles glacées par le poids de tout ce qu’il ne disait pas, il ne put éviter la douche froide que lui procura Yuliya avec l’indifférence séant aux gens ayant connu leur patrie. Les mots claqués en la bouche de son ainé, ses lèvres ourlées d’une indifférence que le Kvasov peinait à assumer. À l’étroit en sa propre carne, le tissu lui couvrant l’échine maigre protection contre l’orage qu’était la Vassilieva, c’était les traits crispés par la honte qu’il se redressa, abandonnant sa cigarette trempée à sa table de nuit. Malgré la froideur de la voix de Yuliya, les inflexions d’une langue sacrée s’écoulant de ses lèvres étaient toujours une bénédiction pour l’allochtone exempt de tout foyer. Il y avait un peu de Russie dans le cœur de la blonde, tout comme il y avait un peu de Russie dans son cœur à lui. Malgré l’immonde de ses songes émaciés, Grisha trouvait un certain réconfort dans cette vérité que rien ne pourrait atteindre, pas même la folie délitant son encéphale.
Boule de poil recroquevillé sur lui-même, le gamin peinait à calmer les bêtes agitées qu’étaient devenues ses mains. Ses genoux repliés contre son poitrail, il s’affairait sur sa crinière, frôlant son faciès de ses paluches remuantes. La nervosité lui rongeant le derme, il sentait l’inquiétude grouiller sous sa peau, chercher à l’ouvrir de l’intérieur pour montrer au monde les engrenages de sa folie quand il tentait tant bien que mal de presser l’insondable au plus profond de son âme. S’humectant les lèvres, le faciès contorsionniste peinant à choisir son atour, c’était de la peur plein les prunelles et le trouble éclaboussant ses traits qu’il gardait ses yeux fermement posés sur les draps défaits de son lit. « Извините, пожалуйста » Ses piètres excuses roulaient hors de ses lippes avec une submissivité acquise. Gamin révérant l’ordre en place, si la bête en ses entrailles mordait toute main tendue, l’enfant la précédant ne pouvait nier sa totale dévotion à la Bratva.
Exhalant lourdement, les traits crispés plus que de raison par la crainte, c’était la folie qui empêchait le brun de parler alors qu’il roulait la manche de sa chemise. Le derme violenté s’exhibait avec une absence de pudeur troublant le Kvasov. Ne restait plus du bandage qu’un chiffon lacéré par un ichor que le brun ne reconnaissait pas. Les yeux posés sur le tissu s’étant consommé au silence de sa nuit, c’était avec appréhension qu’il contemplait le ciel pastel entourant la plaie refermée maladroitement de quelques fils qui ne tiendraient pas. Les yeux envoutés par la vision de son propre membre devenu étranger, Grisha se racla la gorge avant d’arracher à ses lippes des vérités qu’il peinait à assumer. « Je suis en train de perdre les pédales. Je me suis coupé hier et. » Le silence pour tout courage, le gamin pris une inspiration sèche avant de poser un regard désolé dans celui de la jeune femme l’ayant soutenu trop de fois déjà. « Je saignais, mais c’était pas mon sang. Enfin, le sang qui s’échappait était mordoré et ça brûlait ma chair. » Condamné attendant une sentence qu’il ne pouvait assumer, le Kvasov détourna les yeux avec hontes alors que sa voix devenait amertume. Lui n’était déjà plus qu’un pauvre esseulé s’étant écrasé à même le bitume. « Je sais ce que tu vas dire, c’est dingue. Je vois un psychiatre, il pense que je suis schizo. Mais même avec les médocs, je suis toujours aussi cinglé. J’ai même foutu le feu à mes vêtements sans le savoir. » Son index accusateur pointa les indices plaidant en sa défaveur, les haillons calcinés témoignant de l’instabilité d’un être incapable de contrôler ses pulsions.  

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jours étranges (yuliya) - Ven 30 Mar - 15:49

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La blessure n'était pas belle, même si Yuliya avait déjà vu pire. Mal bandée, mal recousue, mal soignée, un véritable travail d'amateur, et la blonde n'était pas réellement surprise. Gosse ou pas, Grisha devait apprendre à se supporter et mieux prendre soin de lui ; cela commençait pas ne plus l'appeler, elle ou même son idiot de frère. Sauf qu'en l'écoutant, la déesse compris qu'il ne s'agissait pas de simples blessures, mais de quelque chose de plus grave encore, de plus puissant. Elle savait que le pauvre petit n'était pas encore totalement au courant de sa nature magique, et peut-être que c'était le bon moment de lui avouer ? Yuliya doutait que venant d'elle ce soit une bonne idée, mais après tout, il devait bien l'apprendre de la bouche de quelqu'un. La blonde ne le quitta pas des yeux, pour bien faire peser le silence quelques longues minutes ; qu'il puisse aussi reprendre un peu son souffle, se calmer. « Le psychiatre ne pourra clairement pas t'aider Grisha, pas pour ça. »

Yuliya se redressa pour aller voir les vêtements brulés dans un coin, ce qu'il en restait en tout cas. Il avait fait du très bon boulot, pour un aussi jeune dieu ignorant de sa condition. Peut-être que la déesse de l'hiver n'était pas le meilleur choix pour prendre un danger pareil sous son aile, mais elle aimait les challenges. Et s'il arrivait à la tuer, c'est que Grisha avait bien appris d'elle. Elle soupira et retourna vers la forme recroquevillée du jeune homme : « Grisha ? Tu n'es pas cinglé. Si tu l'étais, tu crois sérieusement que je t'aurais approché ? Pire, que tu aurais pu frôler la Bratva avec tes doigts de fou ? Ah ! N'y crois pas trop. Les cinglés sont des traitres trop faciles, on n'a pas besoin de ça. » Tout en parlant, elle se mit à fouiller dans son sac à main, d'un noir profond. La blonde avait toujours sur elle de l'alcool, pour désinfecter les vilaines blessures. Elle ne pourrait rien faire par contre pour les étranges fils pas très solides qui semblaient tenir tant bien que mal les bords de la plaie ensembles. Tant pis, pensa-t-elle amèrement, il vivra très bien avec.

Sans rien dire, elle arracha le pauvre morceau de tissus qui recouvrait la blessure, cet amas informe, pour l'imbiber d'alcool, avant de le recoller sur la blessure. C'était piquant, affreusement, presque brûlant. Mais d'après ce qu'il lui avait raconté, Grisha avait vécu pire. Mais comment lui dire ? Comment lui avouer ce qu'il était sans qu'il se mette à rire ou pire, fuir ? Yuliya n'avait pas vraiment envie que son idiot de petit protégé se mette à le crier sur tous les toits, que ce soit en rigolant ou en se foutant de sa gueule, c'était dangereux. Pour elle, pour la Bratva, mais aussi pour lui.

« Grisha, tu as du entendre des rumeurs dans la Bratva. Ou même dehors, des "on dit". » elle frottait doucement le tissus sur la blessure, la désinfectant comme elle pouvait. « Parfois, ce qui se racontent est vrais. Parfois, les choses que tu pensais impossibles sont réelles, réelles et dangereuses. » elle lâcha un juron dans sa langue natale, sans savoir comment lui annoncer. Peut-être qu'être franche était la meilleure solution. « Tu es un dieu gamin, ou en tout cas, sa réincarnation.
Je ne sais pas quel dieu, mais nous sommes de nombreuses réincarnations dans la Bratva. Des dieux et des déesses bien loin de leur lieu de culte. Puissants mais mortels. Ton sang, avoir brûlé tes vêtements, c'est un don Grishka, pas ta folie.
»


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jours étranges (yuliya) - Sam 7 Avr - 23:55

Yuliya
&
Grisha
Puisqu'ici les dieux nous condamnent.
Au nom de qui ?
Au nom de quoi ?
La réalité s’étiolait au fil de ses déraisons, le gamin perdant le courant de ses pensées au plus se diluait son poison. Malade imaginaire, il condamnait sa propre chair à vouloir euthanasier les parties de son être qui le dévoraient. La plaie à vif, le sang grondant de l’autre côté d’un derme bien trop diaphane, le Kvasov redoutait l’instant où les élans de son battant finiraient par lui faire perdre pied pour de bon. Il y avait la vie en dehors, le monde qui hurlait et, pendant ce temps, l’animal grondait au silence de l’abandonner, l’horreur de sa propre nature l’enjoignant de phagocyter ce qu’il était pour ne plus souffrir ce qu’il devenait. Les crocs serrés, gardant pour lui ses plus profondes pensées, le clébard dévoilait ses babines pour ne pas montrer à quel point il s’effritait quand on regardait autre chose que l’éclat de ses canines.
Les yeux plantés sur celle l’ayant menée aux portes des enfers, mère nourricière à la tendresse absente quand bien même elle l’aimait avec indifférence, Yuliya était toujours transcendée par un flegme séant parfaitement à sa tenue. Le souffle laborieux, luttant contre la bile remontant du plus profond de son œsophage, il porta une main à sa crinière, pressant ses doigts contre son crâne comme s’il pouvait espérer ainsi mettre un terme au carnage prenant place de l’autre côté des os. Les mots de la Vassilieva ne souffraient pas une précision maladroite. Leur violence une souffrance que Grisha avalait avec regret quand elle le condamnait à une pathologie l’ayant déjà achevé. Et pourtant. Pourtant il aurait souhaité hurler, s’ébrouer, montrer les crocs et serrer les dents. Cogner l’univers, lui rentrer dedans jusqu’à ce qu’il sente le carmin le quitter et qu’il puisse s’absoudre de ces péchés le tuant en dedans. Au lieu de quoi, le silence pour toute couronne d’épines, le brun était figé dans sa transhumance, la terre incapable de s’empêcher de tourner alors qu’il s’effondrait en cet espace de non-vie. Le diaphragme vibrant au rythme de ces soubresauts lui faisant trembler l’échine, c’était en silence que l’enfant se brisait. En un silence lourd de sens alors que Yuliya se détournait de lui, plus intéresser par les séquelles de son mal-être que par le poids de ces réalités qui finiraient par le tuer. Elle observait les haillons calcinés et lui n’était plus que statue marmoréenne figée en une souffrance trop réelle que pour être ignorée. Ses prunelles appelaient à l’aide, hurlait au secours et pourtant la blonde s’était fait sourde à ces supplications qu’il n’avait pas besoin de vocaliser.
Cependant, elle lui revenait toujours, triste maîtresse refusant de voir l’étalon galoper vers d’autres mains quand c’était elle qui l’avait choisi. Les mots de Yuliya parvenaient au ruskov sans pour autant l’atteindre. Le garçon hermétique à ses palabres glaciales qu’elle assénait comme un acte chirurgical destiné à exciser une tumeur lui rongeant l’âme. « Je ne comprends pas. » Le souffle effacé, les mots refusant même de s’échapper de ses lippes serrées, Grisha releva les yeux vers celle qui s’était faite lumière, guide au cœur des ténèbres et infirmière de ces plaies qu’il ne pouvait dévoiler. Sans préambule, imbibant le tissu d’alcool avant de l’appliquer à nouveau à la plaie, son ainée put sentir le gamin se tendre sous ses doigts alors qu’il ravalait un juron destiné à des entités ayant cessé de les écouter il y avait bien longtemps déjà. Plantant ses crocs dans la chair tendre de sa lippe inférieure, forcé d’assumer l’inconfort, ce dernier toujours moins important que celui s’était installé en son thorax.
Les yeux posés sur la plaie, découvrant de nouveau les vallées azurées de ces maux qu’il ne comprenait pas, il se mot à observer Yuliya l’incompréhension délavant ses prunelles sombres. La sobriété de la Russe, cette habitude qu’elle avait de ne pas s’affubler d’atour inutile, imposait le silence à son cadet. Celui-ci conscient de ne pouvoir révoquer la voix de ses ainés quand il n’était pas encore en âge d’élever la sienne. Toutefois, bien que les mots s’égrenaient entre les lèvres de la blonde, ces derniers ne faisaient pas sens pour le gamin. Pas quand il imaginait ces contes pour enfants qu’il avait entendus. Ces histoires à faire trembler les plus fragiles quand au creux des nuits les plus noires ses frères et sœurs d’armes cherchaient à tromper l’ennui. Les lèvres délitées par un sourire ne lui séant pas, c’était l’incrédulité qui lui délavait les traits alors qu’il se redressait, rétractant son bras le long de son corps en un mouvement de recul le secouant en dedans. La voix pleine d’incompréhension et pourtant de certitudes inébranlables, c’était avec une ironie sauvage qu’il haussait le timbre sans pouvoir maîtriser les inflexions déréglées de ses palabres : « J’ai pas besoin de ta fausse sollicitude et tes mensonges bon marché Yuliya. On sait tous les deux que tu peux faire mieux que ça. » L’acide lui rongeant les lippes se répandait sous sa carne, enflammant les bouts de ficelle le tenant en un seul morceau alors que son ire croissait en ses entrailles. « Des dieux ? Vraiment ? Ces vieux bruits de couloirs qu’on se raconte pour passer le temps ? Ce sont que des légendes que certaines évoquent pour ce rendre intéressant. » Malgré la dureté de ses mots, le bruit sec pareil au chant d’un coucou brisé lui échappant des lèvres, Grisha sentait en ses entrailles l’innommable s’éveiller alors que le monstre se remettait à le dévorer de l’intérieur. Plus que de la tristesse dans les prunelles, ses lippes étirées ne reflétant que le désespoir d’un ange déchu, il ajouta sa voix perdant de son éclat : « C’est que des conneries tout ça, même moi je le sais. » Les prunelles trop pleines et pourtant incapables de se délester de leurs embruns, le Kvasov se détourna de celle qu’il considérait aussi bien comme une mentore que comme une vieille amie. Portant son poids sur ses pieds, il fit le tour du lit en se dirigeant vers la porte menant à la pièce à vivre. « Je pensais que t’essayerais de m’aider, pas que tu t’amuserais du spectacle. » Et ça, c’était ce qui faisait le plus mal.


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jours étranges (yuliya) - Sam 28 Avr - 17:26

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La russe ne savait pas exactement à quoi s'attendre, quel genre de réaction allait avoir le brun. C'était bien la première fois qu'elle se trouvait devant quelqu'un qui n'y connaissait rien, quelqu'un qui n'avait pas été noyé dans ses histoires depuis sa naissance, qui n'avait pas appris à y croire le plus sérieusement du monde. En y pensant bien, cela pouvait paraître complètement fou, digne des pires films. Mais Yuliya était mortellement sérieuse, comme tout le temps. Elle n'était pas du genre à se foutre sa gueule, et Grisha devait le savoir.
Devant son mouvement de recul la blonde compris que ce ne fut pas le cas. Ses yeux et gestes d'animal apeuré trahirent ses sentiments, ce qu'il n'avoua que plus tard. Il lui dévoila même son dos en faisant demi-tour, semblant oublier à qui il avait à faire. Yuliya retroussa le nez. C'était dur, vraiment dur pour elle de ne pas lui courir après pour lui mettre la plus belle gifle de sa vie ; mais l'Hiver devait comprendre et se calmer, ne pas le faire fuir pour le perdre à jamais.

Yuliya le laissa rejoindre la pièce à vivre et respira profondément par le nez pendant quelques minutes. Ne pas le frapper, ne pas lui faire trop peur. Elle hocha la tête, comme pour répondre à ses propres pensées, avant de rejoindre le gamin aux ailes brisées. « Tu crois que c'est mon genre ? Me foutre de toi ? Grishka, tu mériterais des gifles. » ne pas le frapper, elle inspira encore une fois. « Je ne te parle pas de Дед Мороз, » et heureusement, parce qu'elle était surement ce qui s'en rapprochait le plus. « mais de dieux et de déesses. Tu es divin, tout comme moi. »

La blonde le fixa sans rien dire pendant une minute avant d'agripper son poignet blessé vivement. Peut-être qu'en lui montrant, tout irait mieux. « Mon père était un dieu, je me souviens qu'il me montrait son pouvoir souvent quand j'étais une petite fille. Il contrôlait l'eau, ou la météo, je ne sais plus exactement. » rares étaient les membres de la Bratva qui connaissaient son histoire, mais elle espérait que Grisha entende raison si elle se montrait totalement honnête avec lui. Sa main glaciale agrippa plus fortement sa peau blessée. Yuliya se concentra un instant, et aspira la chaleur du jeune brun. Des légers cristaux de glace se formèrent autour de sa blessure, comme pour soulager sa douleur, soulager son âme en feu. « La neige, c'est un peu plus mon truc. » un sourire satisfait étira ses lèvres. « Ca ressemble toujours à des bruits de couloir Grisha ? Si tu es fou, on est deux. Si tu es fou, toute la Bratva l'est avec toi. »

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