1.  D U A L I T E
| LES FLEURS DU MAL

À travers des mensonges et des masques arborés, ses yeux innocents ne percevaient pas encore l’impact de leurs perversités, mais la vie l’en a appris autrement et avec cruauté. À travers une vie militarisée. À travers un attentat aux agresseurs carnassiers et d’en être à jamais marqué. Il fut affublé d’une grande dualité à tantôt pêcher, tantôt soigner.

Pour avoir failli mourir à de nombreuses reprises avant de finalement en faire un train de vie sans surprise. Puis, d’apprendre, d’apprécier et de contrôler les sévices infligés à autrui, comme une main autour d’un cou pour tuer le grand méchant loup. Ou opter pour une noyade des plus froide pour ses anciens camarades. De choisir d’étouffer un traître en se faisant passer pour le plus saint des prêtres. D’accomplir des missions qui résonnaient étrangement avec le mot punition. De ce chemin parsemé de sang, Calix avait choisi son camp. Malgré tout, il lui arrivé d’avoir des écarts. De soigner les grands blessés, les déformés, les traumatisés. D’être indulgents envers ceux qui partagés un même chapitre de son roman. Puis de disparaitre à des kilomètres.

Et c’est aux alentours d’une rivière, d’un port, d’un endroit abandonné, qu’il croisait sa route. Un regard où un fin sourire enjôleur fleurissait sur ce visage enchanteur, Calix rencontrait un membre du clan Ninomea. Un aîné, un adopté. Un nouveau frère qui l’emportait loin de ce tombeau qui l’intoxiquait. Sans regret et culpabilité. C’était un nouveau chemin qui s’ouvrait. C’était un nouveau chapitre qui se tournait. Un nouveau destin qui s’écrivait. Une vie remplie de liberté.

2. F E L U R E
| UN SOUPÇON DE PÉCHÉ

Partir pour ne plus jamais revenir. Changer de nom, changer de région et trouver une nouvelle chanson. Découvrir sa nouvelle mélodie qui rythmerait sa vie. Être soi, détenir ses propres choix et imposer ses lois. Calix avait choisi la voie de la solitude malgré de grandes inquiétudes. D’un monde de plus en plus chaotique, le prophète aux pouvoirs spécifiques, mais inconnu du grand public, décide de fouler cette terre en tant que simple mortel. Muni d’un passif dont lui seul en a le secret, il achemine son chemin en tant que détective privé.

Sans lien profond avec autrui, sauf quelques exceptions, l’ancien militaire écoute les sons du pays. De leurs mystères murmurés, de leurs étrangetés dévoilées, les ténèbres s’épaississaient, mais en aucun cas l’effrayait. Au détour d’une ruelle, Calix a vu. Au détour d’un échange, il a tout entendu. À travers de nombreuses recherches pour ses clients, patiemment, il imprimait les visages des assaillants.

Pourtant, jamais il ne participait. Même s’il le pouvait. De ses mains ayant affligé mille tourments aux plus précieux calmants, Calix refusait de participer à un autre combat flamboyant. Ce n’était pas sa guerre, ce n’était plus sa vie et de toute façon, il n’en avait pas envie. Même s’il était en étroit lien avec la police, au final, il n’était rien d’autre qu’un égoïste. L’argent afflué, personne ne l’emmerdait et au quel cas, il y remédiait.

La mort n’est qu’une vieille amie qu’il salue chaque nuit. Du sang qui coule sur le bitume, personne ne lui tient rancune. Il est un orphelin devenu un adopté et presque personne ne le sait. Il est cachottier et n’hésite pas à user du mensonge pour garder intacte son intimité. Certains ont essayé, mais la plupart ont échoués.

Entrer dans sa vie est difficile et vouloir y rester n’est pas un long fleuve tranquille. Calix peut aimer, mais pour ça, il faut accepter de se brûler. Sa liberté, il veut garder. Il est prêt à avoir des alliés, seulement si le prix est assez alléchant pour lui d’accepter.