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Actor Studio [pv - Valentin Faivre]

 :: - ARCADIA - :: ashmill
calavera
Aina Summers
BLAZE : Epic
CREDITS : Epic
FACE : Imogen Poots
DOLLARS : 2553
SACRIFICES : 265
PORTRAIT : Actor Studio [pv - Valentin Faivre] Bovp
ANNEES : 305 - 31 ans
CŒUR : Elle aime les coeurs encore chauds et bien juteux
RÉINCARNATION : Oupyr
TALENT(S) : Hypnose et caméléon
FACTION : Calavera
TALON(S) D'ACHILLE : Le soleil, l'ennui et la solitude
JUKEBOX : Girls Just Want To Have Fun - Cyndi Lauper
RUNNING GUN BLUES : Actor Studio [pv - Valentin Faivre] Kz3b
- On mord pas les gens !
- Ah bon ? Hmm, je suis sûre que si.
calavera
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Actor Studio [pv - Valentin Faivre] - Dim 27 Sep - 8:57


       



D
ans la rue, les bruits de la vie qui remue, remue et remue encore, se bousculant sur les trottoirs au mépris total de tout ce qu’il pouvait se passer dans les maisons, autour, penchées vers le bitume sans arriver à l’atteindre. Elle aurait pu sortir, baignée du sang de ses victimes, qu’elle était prête à parier que personne ne la verrait. Ils étaient tous si concentrés sur leur but, leur petite vie, leurs propres problèmes, qu’ils n’en voyaient pas le reste, jamais. Elle le savait. Aina testait leurs limites si souvent, s’incrustant dans les champs de vision, piétinant les chemins empruntés par les autres pour se faire une place dans toutes ces vies. Qu’on lui dise, enfin, tu es vivante, oui, c’est bien.

Elle ne demandait guère plus qu’un peu d’attention, l’oupyr aux cheveux blonds, tapie dans les rideaux lourds de la fenêtre pour admirer la vie dehors. Juste quelques regards qui s’attardent sur elle, quelques mots pour lui dire qu’elle est de trop, certes, mais qu’elle est bien là, qu’elle existe, qu’on ne l’ignore pas. Aina n’avait passé que trop de temps enfermée, à l’abri du monde, loin des vivants. Elle ne supportait plus ce silence pesant, dans la maison aux airs de manoir hanté qui était la sienne. Elle passait, parfois, plusieurs heures les yeux braqués sur la porte d’entrée à attendre que son ami franchisse le seuil, lui dise qu’il était temps de partir, de s’en aller ailleurs.

Mais il ne revenait plus.

Aina se détourna des carreaux et rabattit soigneusement les rideaux pour que personne ne voit l’intérieur de la chambre. Elle se retourna lentement, ses yeux bleus détaillant, dans l’obscurité qui n’avait aucun secret pour elle, les nombreuses affaires qui trônaient sur les meubles, comme des trophées qu’elle s’empresserait d’emporter. Cleptomane inavouée, la blonde ne comptait, de toute façon, pas les revendre, mais les donner à un certain ami – de son avis à elle, mais il serait bon de lui demander le sien – qui apprécierait, sans le moindre doute, de voir tout ceci remplir sa collection.

En attendant, sa victime gémissait sur le tapis.

Concentrée sur ce qu’elle pourrait faire après, là où elle aurait dû se concentrer sur maintenant, Aina manqua de prudence. Elle sautilla jusqu’à l’homme, à terre, qui rampait lentement le long du lit, comme si ça pouvait lui sauver la vie. Elle ne fit pas attention à ce qu’il trouva, entre les pieds du meuble, pas plus qu’elle ne s’inquiéta de le voir, soudain, se retourner, les lèvres pleines de rage qui moussait, rouge, à ses commissures. La lame du couteau ne capta aucune lumière dans l’obscurité de la chambre et atteignit l’oupyr en plein ventre, s’enfonçant dans son abdomen de quelques millimètres. Son t-shirt trop large, coupé de la hanche à l’estomac par une longue estafilade, s’imbiba bientôt de sang.

À cet instant précis, l’oupyr ne fut plus qu’instinct de survie. Elle gronda comme un prédateur acculé qui n’a plus le choix que de se défendre et se débarrassa, proprement, de sa cible. La blessure, à ses yeux, n’était qu’une erreur, une égratignure que l’on regarde à peine, de laquelle on gratte la croûte sans y penser vraiment. Aina n’y prêta pas plus d’attention et se contenta de vérifier que la mise en scène était bonne, parfaite, pour que jamais l’on ne remonte à elle, ni à sa mafia. Puis elle se chargea les bras d’affaires qui avaient l’air plus ou moins précieuses et s’échappa par l’arrière du bâtiment, aussi discrètement qu’elle était venue.

Ashmill, quartier qui lui rappelait quelques années passées en Russie, bloquée dans sa maison. Incapable de lire le cyrillique, Aina s’était toujours contentée de trottiner dans un sens puis un autre, sans réel but. Ce soir, elle galopait gaiement jusqu’à une boutique qu’elle avait découverte, récemment, et qu’elle aimait squatter à outrance. De son avis, l’employé était son ami, mais elle ne lui avait jamais demandé le sien et elle ne ferait pas. L’ignorance est parfois plus simple.

Arrivée devant la boutique, les pas d’Aina étaient un peu moins vifs, rendus lourds par le sang qu’elle continuait de perdre, un peu bêtement, sans y penser, sans s’en inquiéter. Elle savait qu’avec un peu de repos, les choses iraient mieux. Avec un peu de sang d’un autre, aussi, sûrement. Néanmoins, elle ne voulait pas louper l’occasion de venir embêter Valentin. Elle poussa donc la porte comme elle put, les bras chargés d’objets plus ou moins tachés du sang qu’elle perdait et trottina lourdement, elle qui n’était toujours que légèreté, vers le comptoir où elle abandonna tout, d’un coup, un grand sourire aux lèvres.

Coucouuu ! salua-t-elle, sans même regarder s’il était là, devant elle, mais parlant assez fort au cas où il ne le soit pas. Je t’ai apporté pleins de trucs trop cool, regarde ! Ça, c’est moche, mais ça, c’est trop mignon !

Elle pointa, d’abord, un petit vase ancien qu’elle trouvait très laid, puis une figurine, à l’effigie d’un mouton, qui ressemblait plus à un jouet qu’à une relique. Chacun ses goûts. En le prenant dans ses mains tachées de son propre sang et de celui de sa victime du soir, Aina grimaça un peu, alors que le t-shirt venait glisser sur sa plaie et réveillait la douleur de la coupure. Mais ce n’était qu’un rictus en coin de lèvres, alors que ses yeux brillaient d’intérêt pour le petit mouton. À bien y réfléchir, elle n’avait pas très envie de le lui donner, celui-là.
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bratva
Valentin Faivre
BLAZE : Bigsis
CREDITS : Voluspa-lair
FACE : Maxence Danet Fauvel
DOLLARS : 1554
SACRIFICES : 56
PORTRAIT : Actor Studio [pv - Valentin Faivre] Tenor
ANNEES : 66 ans
CŒUR : Il faudra bien du courage et des renoncements à celui qui voudra venir l'arraché à sa cage d'os. Personne ne c'est encore réellement atelé à cette tâche, et c'est bien compréhensible.
RÉINCARNATION : Sanguinaire, il est de ces créatures qui vont chercher la vie à sa source, entre l'épaule et l'angle de la mâchoire, pour qui un N°5 a la fringuance d'herbe aromantique.
TALENT(S) : Provocateur, il serait tenté de vour dire qu'il hypnosait bien avant de devenir un oupyr. Il n'a juste maintenant plus besoin d'y mettre autant de sa personne, un simple regard se suffisant. Se fondre dans le décor, il en a en revanche moins l'habitude, et il use moins de cette possibilité.
FACTION : Bravat
OCCUPATION : Antiquaire
RUNNING GUN BLUES : Actor Studio [pv - Valentin Faivre] BaAcGbd
bratva
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Actor Studio [pv - Valentin Faivre] - Mer 21 Oct - 22:56

Un bibelot au milieu d'autres bibelots, c'était ainsi qu'il se sentait dans sa boutique. Valentin avait conscience qu'il ne s'était pas adapté au monde autour de lui, du moins pas autant qu'il aurait pu et dû. Et parmi les vieilles choses ou les vieilles personnes, il se sentait plus à l'aise. Il n'y avait qu'un élément faisant tâche d'une étrange façon dans le paysage répétitif qu'il s'était construit, adepte des routines et des habitudes qu'il était devenu. Un électron libre dont il n'arrive pas à déterminer s'il s'agissait d'une relique ou d'un marmot, s'il l'appréciait ou en subissait la présence. Ce qu'il savait, c'est que l'électron en question était efficace dans le travail qu'il lui confiait. Perturbant et agité, comme on pouvait s'y attendre, avec ses petites tendances kleptomanes plus ridicules que réellement embêtantes, mais ils n'avaient jusqu'ici rencontré aucun problème dans leur marché.
Il entendit dans son dos le tintement de la clochette archaïque attaché à la porte de sa galerie, et détacha les yeux de l'écran de son ordinateur ou s'affichait la dernière expertise qu'il avait un reçut d'un vase acquis il y avait un peu plus d'une semaine – quand bien même il n'appréciait pas la technologie, il avait du la laisser rentrer dans son petit monde pour faciliter sa communication avec les autres plus que pour améliorer son confort. L'antiquaire se leva et quitta son bureau, longeant le couloir pour arriver directement derrière le comptoir dans la pièce principale de la galerie, regardant le barda qu'était en train d'y déverser Aina dans un court vacarme.

Valentin aimait son caractère enfantin. Il aimait qu'elle soit aussi loin du comportement et de la mentalité des adultes, franche et sans filtre, incapable de manipuler ou trahir : du moins, si elle essayait, il savait qu'il la percerait à jour immédiatement.
En s'approchant du comptoir, l'antiquaire enfila un masque souriant, des fossettes au coin de sa bouche. Devant les critiques d'Aina sur le butin qu'elle ramenait, un pli entre l'amusement et l'attendrissement se dessina au coin de son regard, près de la tempe, comme une réminiscence du visage flétrie qu'il devrait avoir. Du bout des doigts, il prit le vase « moche » et le détailla, avant d'observer du coin de l’œil la figurine de mouton dont l'autre oupyr semblait s'être entiché. L'antiquaire courrait après le rare plus que le beau ou le mignon. Et il acceptait sans mal de concéder la figurine à Aina, qui allait de toutes façons très certainement en faire la prochaine victime de ses instincts kleptomanes, vu comme ses mains s'avançaient avidement. Il allait simplement détourner les yeux pour se concentrer sur le reste du butin, mais juste avant, son regard capta une grimace sur le visage d'Aina.

Par instinct, il inspira plus profondément une bouffée d'air, une odeur de sang colonisant brusquement son nez et son cerveau. Immédiatement, il sentit son palais se tapissait de salive, et sa gorge s'assécher. Prendre une douche avant de lui apporter son butin ne faisait pas partie des bonnes manières d'Aina, alors il avait appris à connaître l'odeur de son sang. Et il était certain qu'aujourd'hui, l'odeur était plus intense qu'habituellement. Avec attention, il observa quelques secondes de plus les gestes étonnement balourds de sa fournisseuse. Lui qui était habitué à voir ses doigts tendus et proches de l'hyper-activité, il arqua un sourcil presque dédaigneux et déçu. Quelque chose n'était pas habituel. Valentin détestait qu'on vienne bouleverser ses habitudes.

En reposant le vase, il fit le tour du comptoir, pour s'arrêter à côté d'Aina. Doucement, il releva le tissu de son T-shirt, collant à la peau de son ventre sous l'humidité du sang. Là où le blanc du vêtement c'était transformé en auréole rouge ou avait cédé, la chair était fendue sur plusieurs millimètres. Autour du tissu, les poings de Valentin se crispèrent, alors qu'il déglutissait, ravalant la seconde salve de salive suintant dans sa bouche. Il caressa du bout des doigts l'une des plaies, l'effleurant à peine, et laissant doucement ses doigts appuyés dessus, regardant le saignement s'intensifier puis s'arrêter quand la pression fut suffisante.

« Tu t'es fait ça en travaillant ? »

Demanda-t-il d'une voix basse, rendue apathique par le semblant de concentration qu'il portait sur les plaies de l'autre oupyr. Sans vraiment attendre de réponse à sa question qui n'était que rhétorique, il retira ses doigts de son ventre, et remit son haut en place avec l'indifférence froide d'un médecin.

« Viens. Avant que j'ai à devoir me lancer dans le trafique de corps. »

Il pinça la manche de sa veste entre ses doigts, et l'intima ainsi à le suivre, l’emmenant dans l'arrière-boutique, ou un espace « cuisine » se résumant à un évier, un micro-onde et quelques placards avait été installé après le recrutement de Rokia, par les soins de cette dernière qui ne supportait pas le manque d'humanité du lieu.

« Tu as mangé récemment ? »
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Actor Studio [pv - Valentin Faivre] - Sam 7 Nov - 9:57


       



B
ien peu de choses empêchaient l’oupyr de sourire à outrance, de trouver de la joie dans la moindre seconde et de sautiller partout comme l’enfant hyperactive qu’elle n’était pas, n’avait pas été et ne serait jamais. Parmi elles, l’on pouvait compter les intentions mauvaises, le danger, la menace d’une arme braquée sur elle. Aina était une bête sauvage, au fond. Une prédatrice qui n’aimait pas devenir la proie, qui avait besoin de se défendre des autres, de se battre pour sa survie. Ce qu’elle avait fait toute sa vie, ce qu’elle continuait de faire dans sa mort. La loi de la jungle vibrait en elle : tuer ou être tuée. Le choix était vite fait.

Puis, il y avait le sang, son sang qui coulait un peu trop sur son ventre, se perdait dans ce pantalon trop large qu’elle retenait, sur ses hanches, par un bout de corde trouvé… quelque part. Une poubelle, sûrement. Elle sentait son contact chaud, sur sa peau, mais ne s’en inquiétait pas, persuadée d’être plus tachée du sang de l’autre que du sien, qu’une petite coupure ne viendrait pas à bout de sa personne, qu’elle s’en remettrait facilement. Et elle aurait dû s’en remettre facilement, reprendre ses sautillements intempestifs, ses questions insupportables. Sauf qu’elle n’avait pas pris le temps de souffler, de se poser le temps que tout se calme et, peut-être, aussi, d’avaler un peu du sang d’un autre pour accélérer sa guérison.

Alors, l’oupyr faisait face à sa propre fatigue. Un poids qui pesait sur ses épaules, supportable, sans la faire flancher, encore, mais suffisait à rendre ses gestes un peu plus lourds, plus lents. Dans son état normal, alors que ses yeux bleus ne quittaient plus le mouton, il était fort à parier que la bête aurait, déjà, disparu du comptoir pour se trouver une place de choix au fond d’une poche. Le temps qu’elle rentre chez elle et dépose son trésor avec les autres, dans une petite boite qu’elle glissait sous une latte, comme une adolescente qui cache son journal intime, ou une enfant qui collectionne les cailloux et autres feuilles mortes, preuves de ses aventures dans la nature.

Évidemment, la blessure n’était pas si terrible. Aina s’en remettrait vite et elle pourrait, bientôt, retourner bondir autour des vivants jusqu’à ce qu’ils n’en peuvent plus. Sans le moindre doute, l’oupyr se nourrissait autant de l’énergie des humains que de leur sang, voire même un peu plus, infatigable, toujours prête à repartir à l’aventure. Pour l’heure, elle restait bien à sa place, ses yeux rivés sur le mouton qu’elle eut très envie de voler. Ce qu’elle aurait fait à l’instant où Valentin aurait regardé ailleurs.

Sauf qu’il y eut une sorte de… feinte.

Les doigts tendus vers la figurine, ses sourcils sombres froncés sur ses yeux clairs, l’oupyr fixa l’autre qui osait ouvrir les narines, comme pour lui dire qu’elle puait. Oui, bon ! Elle ne se lavait peut-être pas tous les jours, mais tout de même ! Elle ne sentait pas mauvais ! Et, surtout, elle était déçue de ne pas avoir pu s’emparer du mouton.

Puis, soudain, des doigts fusèrent dans sa direction et Aina releva les lèvres, sur ses dents, comme un chien montrerait les crocs. Dans son état normal, elle n’aurait pas laissé cette impertinente fuser vers elle, risquer de la mettre en danger, de représenter une menace. Aina n’aimait pas être touchée contre son gré. Alors même qu’elle touchait tout le monde à outrance, sans jamais demander l’avis de personne. Mais ce n’était pas pareil. Ce n’était jamais pareil quand ça venait d’elle.

Le t-shirt fut soulevé, dévoilant son ventre blanc, et l’oupyr se pencha un peu, sur elle-même, pour contempler ce que l’autre regardait, peu inquiétée par la peau offerte à la vue d’un autre. La caresse de ses doigts lui tira un petit sourire amusé, alors que ça la chatouillait un peu, un tout petit peu, trop peu à son goût, elle qui aurait aimé se tortiller de rire. Quand il appuya sur la plaie qui barrait son ventre de part et d’autre, plus saignante que vraiment inquiétante, Aina pouffa, consciente qu’elle aussi, elle aimait bien appuyer pour voir le sang couler. Elle aimait aussi appuyer pour entendre ses jouets couiner, mais c’était une autre histoire.

Oui, oui, en travaillant, avoua-t-elle, sans détour. Un coup de couteau, comme ça, pfiou !


Elle mima, d’un mouvement de la main, le coup porté à son ventre par un autre, sans s’inquiéter d’avouer à Valentin qu’elle avait été attaquée par un humain et qu’elle s’était défendue. Elle se défendait toujours. Parfois violemment, prise d’une frénésie sauvage, victime d’un instinct de survie plus fort que son innocence enfantine. Aina était, au fond, bien au fond, plus sombre que celle qu’elle montrait au monde, persuadée que c’était le seul moyen, pour elle, de se faire une place sur Terre, parmi les vivants et de découvrir une époque qui dépassait, de loin, tout ce qu’elle connaissait.

Les doigts quittèrent le ventre de l’oupyr qui était loin de se douter qu’il posait une question sans attendre de réponse. Elle, elle répondait toujours aux questions. Quand il s’empara, finalement, de sa manche pour lui dire de le suivre, Aina glissa les yeux sur le comptoir et attendit le premier pas pour, plus vive qu’un éclair (ou presque), s’emparer du petit mouton sans être vue. Même blessée, elle ne perdait pas le nord, la blonde, et ne pouvait pas risquer de laisser son butin sans surveillance, alors que Valentin la tirait dans une autre pièce. Le reste des affaires, elle s’en fichait. Si un humain venait dans la boutique et les volait, elle n’en aurait rien à faire.

Mais pas son mouton !

Trafiquer un corps, je sais ! Mais je vois pas le rapport. Tu veux trafiquer mon corps ? Non, non, j’ai pas très envie.


Elle sentait, l’oupyr, qu’elle mettait les doigts sur quelque chose, sans arriver à déterminer exactement ce que ça pouvait être. Et elle ne parlait ni du petit mouton glissé dans la poche de son pantalon, ni de la main de Valentin qu’elle avait très envie d’arracher à sa veste, pour s’en emparer. Elle n’avait rien contre le fait d’être traînée derrière lui, mais elle préférait encore lui tenir la main pour ne plus la lâcher, haha ! Oui, il ne valait mieux pas lui donner l’occasion de tenir les doigts de qui que ce soit.

La réponse à ses questions silencieuses lui fut glissée à l’oreille par une petite voix qui lui assurait que non, Valentin ne voulait pas « trafiquer son corps » comme Aina le faisait de ses victimes pour faire croire à des accidents. Il s’agissait de quelque chose d’autre, de plus étrange, de peu habituel pour l’oupyr qui se para d’un petit sourire et y vit, assurément, une bonne occasion d’attirer l’attention. Là où, normalement, il se serait contenté de prendre les objets qu’elle lui donnait, la blonde avait réussi à intéresser l’antiquaire, et Aina ne comptait pas le lâcher, comme un chien accroché à son bout d’os. Sauf qu’elle se devait, elle, de garder l’attention du brun braquée sur elle.

Je… je ne sais plus quand, répondit-elle, dans un souffle.


Ses pas ralentirent, derrière les longues enjambées de l’antiquaire, et Aina se para d’une autre grimace, totalement inventée. Même ses mots n’étaient qu’un vulgaire mensonge destiné à inquiéter un peu Valentin et ramener, sur elle, ces yeux tant intéressés par sa blessure. Elle ne comprenait pas tellement pourquoi il s’inquiétait, mais la blonde n’était pas vraiment le genre de femmes à se poser trop de questions. Elle prenait ce qu’on lui donnait et tendit la main pour attraper, doucement, le haut du brun, qu’elle tira à peine.

J’ai mal… feinta-t-elle, avec un regard de chien battu qui mériterait un Oscar. Tu crois que c’est grave ? Très grave ?


Heureusement, Aina ne savait pas comment se forcer à pleurer, sinon le monde entier serait fichu.
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