Tenant le bout des doigts de Lubmilla au creux des siens, Valentin ria artificiellement à une anecdote qu'il n'avait pas entendu à travers les basses de la musique.  Mais au vue de son sourire se faisant un peu plus attendrit, c'est ce qu'il fallait faire. Il n'avait pas réellement prévu de venir à cette soirée quand on l'avait plus ou moins invité il y avait une semaine, dans une autre soirée où Ludmilla c'était senti pousser des ailes à cause d'un peu trop de vodka, et avait invité tout un groupe d'amis, groupe d'amis dans lequel Valentin c'était incrusté depuis quelques semaines. Mais entre temps, ses dernières chasses c'était mal passées, ses réserves s'étaient épuisées. Et il avait finit par échouer ici, pensant d'abord s'approcher d'une amie de la reine de la soirée, avec qu'il ne remarque les sourires un peu plus grands de cette dernière à son égard.
La slave jeta un coup d’œil par dessus son épaule à l'entente d'une exclamation, et Valentin haussa légèrement un sourcil, avant qu'elle ne se tourne à nouveau vers lui.

« J'ai quelqu'un à te présenter, je reviens ! »

Elle parti rapidement vers un petit groupe, laissant le oupyr retenir une moue contrariée, et la surveiller du coin de l’œil, ses sourcils se fronçant quand il reconnu une tête. Le genre de tête qu'il avait envie de traîner contre le béton mur sur plusieurs kilomètres, plutôt que de cajoler. Konstantin Ezekielovitch était le plus grand connard de ce siècle – ou du moins celui qui venait le plus facilement chatouiller et faire bouillonner sa colère – l'antiquaire avec eu l'occasion de le voir et de l'éprouver de lui-même, dans un incident qui les avait tous les deux laissés entre la honte et la rage. Depuis ils se toisaient de loin quand ils en venaient à se croiser, le slave lui laissant une impression de laine de verre dans la tête : il avait juste envie de lui planter ses crocs dans la carotide, et de tirer dans une traîné amarante.  
Croisant les bras dans un air résolu, il regarda Ludmilla revenir avec Kostantin au bras, et prit une gorgée dans son gobelet en plastique pour cacher son sourire narquois, n'en restant pas moins lisible dans ses yeux. Il vit exactement quand Konstantin le reconnu, voyant la lueur dans ses yeux changer, et les muscles de son visage et ses épaules se raidir. Le sourire du oupyr s'agrandit un peu plus derrière le plastique de son gobelet, et il prit sur lui pour en faire une moue agréable avant de l'éloigner de ses lèvres, redoublant de chaleur là où le slave se montrait froid, hésitant un instant à pousser la provocation jusqu'à une poignée de main, avant que les souvenirs de leur première rencontre leur revienne, et que les réminiscence du corps de Konstantin ne lui tirent un léger frémissement de dégoût et de peur mélangé.
Un sourire figé sur le visage, trop grand et chaleur pour en paraître naturel, il retint le haussement de sourcils qui lui vint quand Ludmilla leur faussa compagnie. Il garda les yeux rivés sur sa silhouette s'éloignant, l'idée de ne pas regarder Konstantin pour le faire craquer, bien ancrée dans sa tête. Le slave du genre impulsif, qui à défaut de sortir les poings sortirait au moins une remarque acerbe, pour protéger son égo amoché.

Au bout de presque une minute de silence, Konstantin craqua, rallumant une lueur de combativité dans les yeux du oupyr.  Sans encore poser les yeux sur le slave, Valentin reprit une fausse gorgée de son gobelet en plastique, avant d'enfin regarder Konstantin, droit dans les yeux, tout le blâme du monde dans les yeux.

« Vu tes antécédents, j'aurais plutôt tendance à croire que c'est toi qui est encore là, à traîner dans mes pattes pour avoir ce que tu n'as pas réussit à t'offrir. »

Un petit sourire moqueur ponctua sa remarque, alors qu'il tournait la tête vers Konstantin pour le regarder dans les yeux, et apprécier les effets de ses mots sur lui, espérant un pli de colère au coin de sa bouche ou entre ses sourcils. Il jouait les prédateurs, faisait mine de se jouer du slave, se permettant quelques instants de distraction avec lui avant de quitter la soirée, les épaules plus basses qu'à l'habitude, n'y ayant plus rien à faire. La présence de Konstantin et sa proximité avec Ludmilla rendait impossible toute chasse ici, et il était plus sûr pour lui de repartir. Mais ses réserves de sang étaient épuisées, autant que lui. Avec un soupire retenu, il posa son gobelet sur une table à proximité, la poigne un peu trop raide pour en être à l'aise, et regarda Konstantin, les bras croise, un sourire moqueur sur la commissure des lèvres.

« Si tu ne veux pas voir ma tête il vaudrait mieux que tu partes parce que je n'ai pas l'intention de bouger d'ici pour ne pas « gâcher la soirée ». »

HRP: