Welcom to my sanctuary

**Caleb A. Anderson**

welcome to my sanctuary@Nilin El Mahdy & Caleb A. AndersonDans un sanctuaire des E.T à Wild IslandLe conservateur n’est pour une fois pas entouré de nature morte ni de statue froide et sans vie. Il divague parmi les humains, bien que ces derniers ne soient pas pleinement humains. Difficile de se considérer comme faisant partie de l’Humanité avec un grand “H” quand on est capable de balayer une ville et des vies d’un revers de la main où sous le coup d’une émotion un peu trop violente. Le nain se plaît toutefois à venir ici, à se balader parmi les siens, dans ce vieil hangar qu’il a fait retaper pour devenir l’un de ces “Sanctuaires”.

Il faut voir ce lieu comme un refuge sacré, imperméable à la “magie” divine et accueillant les personnes dans le besoin. Un véritable sanctuaire, comme celui pour les espèces en voie d’extinction. Caleb est assez fière de sa création, surtout qu’il y a largement contribué, financièrement comme magiquement. Partout l’on peut voir son visage, du moins celui du Dieu Bès, et c’est grâce à cette effigie que ce lieu est si bien protégé. Caméra de surveillance divinement performante et inhibiteur divin, un combo protecteur de sa conception, presque infaillible. Le reste des installations est assez sommaire tout en étant efficace. Des lits de camps éparpillés un peu partout, en regroupement dans certains endroits, symbole d’un clan formé parmi les autres. Des tables et chaises éparpillés sur lesquels trônent des jeux de cartes, seul divertissement universel et peu coûteux. Dans une salle à côté l’on trouve une cuisine avec le strict minimum, mais les placards plein de denrées non périssables et de conserve en tout genre. Il y a également une “salle d’opération” déverrouillée uniquement quand ce lieu devient un QG d’urgence, on y trouve quelques documents importants et une petite armurerie d'appoint. De quoi faire face à des situations difficiles. C’est ainsi que Caleb a imaginé ce lieu, un sanctuaire de paix capable de fournir l’aide à ceux qui en ont besoin.

Tout berger se doit d’avoir un troupeau et aujourd’hui ce sanctuaire est ouvert pour accueillir les brebis égarées, ceux qui ont été rejetés. Des récurrences qui cherchent un peu de calme face à des pouvoirs qu’ils ne maîtrisent pas, à des familles qui ne les comprennent pas et face à une Humanité à laquelle ils n’ont plus l’impression d’appartenir. Caleb est là pour les aider, prêtant une oreille attentive, donnant un geste d’affection et contrôlant leurs pouvoirs par son don. Il est également là pour les guider, poussant certains à servir les Enfants Terribles pour qu’ils puissent aider à leur tour. Une sorte de cercle vertueux où le sanctuaire en serait le centre. Le nain n’est toutefois pas le seul à faire tourner la boutique. Il ne peut se permettre d’être toujours présent, il a su s’entourer de petites mains, de petits bergers qui prennent à cœur d’aider leurs semblables et à perpétuer le cercle.

Si Caleb est là aujourd’hui c’est à cause de l’une de ces petites mains qui a souhaité sa venue. Elle s’inquiétait de l'arrivée d’un petit groupe de récurrence africaine qui ne semblait pas vouloir s’intégrer aux autres. Le nain leur avait parlé avec douceur, s’inquiétant de leur santé aussi bien mentale que physique et ils avaient répondu aimablement. Quand il leur avait demandé s’ils maîtrisaient leur divinité, ceux-ci s'étaient mis à baisser la tête. Il apprit alors que dans le petit groupe de quatre il y avait un frère et une sœur. Quant aux deux autres, ils s’agissaient de deux inconnus ayant reconnus les leurs par leurs auras. Le grand frère et la petite sœur, tous deux adolescents, avaient quitté la maison après avoir été violentés par leurs parents qui les pensaient possédés par un esprit mauvais. Histoire bien trop connue pour Caleb qui l’avait vu se répéter un nombre incalculable de fois. Quant aux deux autres, l'histoire était similaire à bien des autres, un excès de colère pour l’un, une peur excessive pour l’autre qui avait causé du mal à leur proche, famille ou ami. Le fait est que ce petit groupe hétéroclite recherchait en vérité une nouvelle famille, des gens à qui s'accrocher pour recréer un semblant de vie ordinaire. Caleb se mit à les réconforter, leur promettant protection et aide dans son sanctuaire. Ils avaient du temps pour réfléchir et quand ils seraient prêts ils pourraient voler de leurs propres ailes avec une nouvelle identité.

Ce n’est que quand sa conversation fut terminée que sa subordonnée vint lui demander des nouvelles. Il la rassura, lui indiquant que personne de ce groupe ne causerait de problème, qu’ils étaient juste perdus comme tous ceux présents ici. La jeune femme lui dit alors quelque chose qui le surpris. Quelqu’un le cherchait pour s’entretenir avec lui. Il est bien rare que quelqu’un demande à le voir, mais il ne s’en offusque pas, bien au contraire, il veut aider au maximum. Elle lui indique alors la silhouette d’une femme un peu plus loin et il se précipite à sa rencontre.

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**Nilin El Mahdy**

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Tu ne sais pas trop si c’est une bonne idée d’être ici. Tu as retourné le problème dans ton esprit des dizaines, si ce n’était des centaines de fois. Cependant, tu en arrives toujours à la même conclusion : rester dans la situation actuelle ne fera que te causer plus de soucis. Tu n’aimes pas être contrôlée. Ou plutôt, Ma’at te fait bien comprendre qu’elle voudrait plus s’imposer, trouver une place qui sied mieux à la Justice, au Karma cosmique auquel dieux comme mortels se soumettaient. Sauf que tu n’es pas elle. Même avec toute la volonté du monde, tu ne serais jamais cette déesse qui a un jour contrôlé la rétribution des actions. Toi, tu as déjà du mal à vivre avec tes propres choix, comment pourrais-tu accepter de t’imposer auprès des autres ? Tu ne connais rien à la vie, même si finalement, la divinité t’aidera à apprendre des expériences des autres. Au risque de te briser.

Alors, c’est peut-être pour toutes ces raisons que tu as décidé d’aller voir cet homme. Tu as entendu pas mal de rumeurs au sein des enfants terribles et surtout, Ilyès lui-même l’a évoqué, indiqué comme une aide précieuse. Et de l’aide, c’est ce dont tu as besoin. Qu’on te guide. Qu’on te dise que c’était normal d’avoir du mal avec tes pouvoirs, avec ta divinité. Le souci, c’est que tu ne peux pas en parler avec tes psychologues ou psychiatres. Parce que soit on t’internerait, soit on rirait de toi, on te répèterait que les supers-pouvoirs, ça n’existe pas. Et bon dieu que tu aimerais que ce soit le cas, que tu retournes à ta vie, à tes pas de danse, avec ta mère. Arcadia avait détruit tes rêves et ta stabilité. La ville a exacerbé les sentiments, les sensations, l’impact de la déesse sur toi. Tu aurais dû apprendre à contrôler sa présence au fur et à mesure des années. Maintenant, tu dois gérer des arrivées de pouvoirs, de dons, de perceptions, de plus en plus rapides. Une vraie course contre la montre, que tu as en réalité perdue dès le début. Tu es en retard, et tu te demandes quelle sera la prochaine étape. A force de ne pas maîtriser tes pouvoirs, ne vas-tu mourir en les utilisant ?

Effroi, questions, doutes, ton cœur s’emballe en permanence, les piques d’angoisse se font plus virulents et surtout plus rapprochés. Ta mère t’avait dit que c’était le lot avec Ma’at. Certains ne peuvent pas sortir la journée à cause de leur divinité, d’autres se font enfermer dans des addictions plus dangereuses les unes que les autres… Toi, tu stresses, tu angoisses, dans des proportions parfois sans logique avec la situation de base.

Ca ne peut plus durer.

Tu as besoin de parler, tu as besoin d’évacuer. Tu veux que les dons ne se déclenchent plus. Tu as besoin d’avoir des discussions normales avec les autres, sans qu’ils ne soient obligés de raconter la vérité sans s’en rendre compte. Ou alors, cela les rendra malade… C’est vraiment un pouvoir de merde, de pouvoir tuer quelqu’un à cause de ses mensonges… Enfin, tu espères que ça ne va pas jusque-là. Mais ça ne t’étonnerait même pas, tout comme la douleur des tatouages que tu crées peut faire s’évanouir une personne. Le rire qui quitte tes lèvres au détour d’un baraquement n’a rien de positif. Il représente tes peurs, tes incertitudes, ces pouvoirs trop puissants, trop effrayants pour une enfant comme toi. Tu n’as jamais rien demandé, et pourtant, tu te dois de vivre avec…

Devant la porte, tu hésites. C’est une décision importante de demander de l’aide à quelqu’un, même si on ne t’a dit que du bien de lui. Puis tu prends ton courage à deux mains. Si tu ne le fais pas maintenant, tu ne le feras jamais. Et tu mourras certainement avant de pouvoir le regretter.

Dans la première pièce, une jeune femme t’accueille. Tu indiques rechercher Caleb Anderson et elle se déplace dans la maisonnée pour aller le chercher. Tu attends, sagement, ignorant les entrailles se serrant, le souffle s’accélérant en même temps que les battements de ton cœur. Puis tu vois une nouvelle silhouette arriver, se précipiter vers toi. Tu prononces les premiers mots de la conversation. « Bonjour… Monsieur Anderson ? » Tu as toujours été trop polie, préférant utiliser les noms de famille à défaut du vouvoiement. L’anglais ne possède pas cette distinction inhérente au respect à la française alors tu le retranscris comme tu peux dans cette langue. « On m’a dit beaucoup de bien de vous. » Pause. « Je pense que j’aurais besoin d’aide. » La voix se fait plus fluette. Tu ne pensais pas parler un jour de tes problèmes, ni de tes dons. Il fallait bien un début à tout. « Mes dons et ma nature me posent pas mal de soucis… » Après tout, ce sont à cause d’eux que tu te retrouves au milieu des enfants terribles, même si tu ne sais pas si les détails de tes mésaventures sont parvenus jusqu’aux oreilles de l’homme… Tout dépend de si Sahar ou Ilyès lui ont parlé du cachot, de la croyance tenace que tu faisais d’un camp ennemi pendant de très très longs jours…

**Caleb A. Anderson**

welcome to my sanctuary@Nilin El Mahdy & Caleb A. AndersonDans un sanctuaire des E.T à Wild IslandLa jeune femme salue Caleb. Une salutation un peu étrange, pas vraiment d’ici. Le nain l’observe avec attention et voit autour d’elle la couleur familière de son panthéon. Inconsciemment il sourit, comme heureux de retrouver quelqu’un de sa famille. La voix de son interlocutrice devient plus fluette, emprise d’émotion. Elle demande de l’aide et naturellement Caleb va y répondre. Bès va y répondre. Il en a toujours été ainsi, le dieu protecteur des foyers y a toujours veillé. Protéger les gens du mauvais sort que le destin peut leur infliger à toujours été sa fonction.

Naturellement le nain montre de la main deux chaises posés dans un coin et s’y dirige pour continuer leur conversation.

“Je me permet de te tutoyer et tu peux en faire de même bien entendu. Tu devrais déjà te sentir mieux entre ces murs. Le lieu est un peu particulier. Je t’en prie, laisse moi te montrer. Utilise ton don sur moi.”

La demande semble surprendre la jeune femme et Caleb reste de marbre, un léger sourire peint sur ses lèvres. Toutefois il analyse, ne laisse aucun geste de la jeune femme lui échapper et en tire les informations adéquats. Si son invitée semble perturbée par sa demande, il se peut que son don soit bien plus impressionnant et dangereux que son apparence le laisse deviner. Ce qui est souvent le cas avec les récurrences, Caleb le sait.

“Si tu as peur de me faire du mal, ne t’inquiètes pas je ne risque strictement rien. Tu sais ici nous sommes tous comme toi, moi aussi je suis une récurrence.”

Son sourire se fait plus chaleureux, plus amical et il s’exprime avec douceur.

“Fais moi confiance, essai juste une fois.”

La jeune femme pris un air concentrée qui devint très vite perplexe et incrédule. Elle ouvrit des yeux ronds avant de se tourner vers Caleb. Le nain faillit éclater de rire et proclamer un “surprise” comme s’il s’agissait là d’une caméra cachée. Il se retint affichant juste un air amusé avant de donner la solution à l’énigme qui semble ronger le coeur de la jeune femme.

“Nous sommes dans un sanctuaire et comme tous les sanctuaires il est sacré en quelque sortes. Je l’ai protégé de toute intervention divine. Bien entendu je suis tenu au secret et je ne peux pas te dire par quel miracle tout cela est possible mais sache qu’ici il est impossible à une quelconque divinité d’exercer son art. Par conséquent on ne peut également souffrir de son ou ses dons. C’est pour ça que tu trouveras ici beaucoup de récurrence qui ne sont pas encore capable de se gérer, comme les gens au fond à qui je parlais tout à l’heure.” Naturellement le regard du nain se porte sur le frère et la sœur et leurs trois acolytes. “Tu peux te reposer autant que tu le souhaites ici, tu ne risque ni de te blesser ni de blesser les autres. C’est plutôt un bon plan.”

Le sourire de Caleb se fait un peu moins joyeux car il se doit d'aborder un sujet important.

“Tu n’es pas obligé de me parler de toi, enfin je veux dire, de me raconter ton histoire, de me dire qui tu étais avant. Je sais que nous faisons partie du même panthéon et je me réjouis à chaque fois de voir un autre membre de notre “famille”, mais… Comment as- tu été mise au courant de cet endroit et comment tu me connais ? Tu ne me semblait pas perdu en venant ici et tu as demandé directement à me voir, ça m’étonne quelque peu. ”

Embarrassé sa main droite se porte à son crâne pour le frotter nerveusement. Certes il est Bokor et beaucoup de monde le connaît au sein des Enfants Terribles, mais rares sont les personnes à arriver par magie dans un sanctuaire en demandant à le rencontrer. On profite des bienfaits du lieu mais on demande rarement à voir son créateur. Il en sera toujours ainsi, l'humanité ne fait que penser à ce qu’on lui donne plutôt que de réfléchir à qui le lui donne. Pas étonnant que les humains aient oublié leurs anciens dieux.

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