Les paupières collaient encore de fatigue alors qu’Ilyes tentait péniblement de se réveiller. Il était rentré aux petites heures du matin, profitant d’une soirée organisée par le lieu où il était en stage pour ses études. Il s’était laissé emporter, discutant de choses et d’autres – musique, théâtre, cinéma – avec des gens tout aussi passionnés que lui. Cela avait été bien plus plaisant qu’il n’oserait jamais se l’avouer. Mais la fatigue les entraînant, petit à petit, tous étaient rentrés dans leurs petits nids douillets et il avait bien été obligé de suivre le mouvement. Sur le chemin, le temps lui avait semblé long. Trop long. Soudainement, l’île lui semblait coupée du monde, isolée du centre névralgique de la vie, la vraie. Il s’était demandé s’il ne se chercherait pas une colocation parmi les autres étudiants, un temps partiel pour la financer. C’était bougon, qu’il s’était endormi.
Et c’était tout aussi ronchon, qu’il s’était difficilement réveillé. Il était resté étendu quelques minutes avant de décider que le café ne se coulerait pas tout seul. Et puis, pendant que le liquide foncé passait dans la cafetière avec une lenteur exacerbée qui commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs, son regard se balada dans la cuisine déserte. La matinée devait déjà être bien avancée. Il chercha la moindre babiole donnant l’heure lorsqu’il accrocha un papier, écrit de la main de sa mère, placardé sur le frigo. Vendredi, 8h. Amir Al-Hariri. Journée découverte. Les mots s’étalaient dans un rouge qui lui semblait soudainement sanguin, à l’image de l’ardeur, de la ferveur maternelle dans la lutte pour un avenir meilleur.
Ilyes avait complètement oublié ce fameux rendez-vous qu’on s’était empressé de prendre sans le consulter, une fois l’accord péniblement murmuré du bout des lèvres. Tout ça parce qu’elle pensait qu’il ne réussirait jamais son année, sa licence, son master, ses études, son avenir, sa vie. Peut-être qu’il pourrait simplement nier, déchirer le rappel, accuser un de ses frères, voire un chat. Simplement supporter la colère divine de la folle aux chats, qui devaient certainement l’avoir déjà averti que l’horrible personnage venait seulement de se réveiller.
Et qu’il était foutrement en retard.
Dans un empressement sans motivation, il acheva de se préparer, le café laissant un goût amer sur son palais. Fort heureusement, le jeune homme n’avait pas à traverser la ville une énième fois. L’architecte – ou le nouveau chouchou de la génitrice – avait choisi de récemment établir ses quartiers sur leur – son – île. Une fois devant, il put constater que ceux-ci étaient sobres, modestes, loin du clinquant qu’il s’était imaginé. Parce qu’imaginer des défauts, c’était un peu son passe-temps préféré. Ça les rendait plus humain. Le tout correspondait si bien à l’ensemble de l’île que cela semblait presque détestable au gamin. Le Nouveau, puisque c’était la vérité, trouvait trop rapidement ses marques ici. Foutue perfection.
Une secrétaire l’accueillit rapidement, avec politesse, sans lui faire remarquer qu’il était quand même pas à l’avance. Elle s’enquérit des raisons de sa présence avant de le conduire auprès du fameux patron, du bien-aimé et vénéré Al-Hariri. Peut-être qu’Ilyes devrait sortir prendre l’air quelques instants. Peut-être qu’il devrait fuir. Peut-être qu’il devrait arrêter d’avoir des a priori sur les gens, aussi.
Mais il ne fuirait pas. Parce que fuir, c’était être lâche et que dans leur lutte infernal, il était déjà désavantagé.
Il s’avança vers l’homme et se présenta. « Bonjour. Benhadi. » Un nom comme arme, un nom comme armure. Un nom pour rappeler à l’inconnu sa parenté, le lien de sang qui prévalait aux préférences que la Déesse pouvait avoir. « Il paraît que vous avez besoin de volontaires. » C’était un peu pour ça, qu’elle l’avait poussé ici. Qu’il serve, pour une fois. Qu’il soit utile à sa communauté, comme elle l’entendait. Et puis, en s'approchant des tables, il observa les feuilles qui s'y étalaient. « Ce sont les projets de rénovation du coin ? » Ilyes murmura la suite dans ses dents. « C'est joli... »
Merde. Le gars était doué en plus. La bataille serait dur mais il ne lui laisserait pas la place.
Voilà quelques jours qu'Amir avait terminer de boucler la délocalisation de son atelier. Vendant ceux dans le centre ville à ses concurrent, empochant ainsi un beau bas de laine lui servant ensuite à investir dans les matériaux dont il aurait besoin pour ses projets à venir. Et du travail, des chantiers, il n'en manquerait assurément pas pour un bout de temps, sur l'île délaissée par les puissances la dédaignant malgré des demandes d'aides.... Pourtant ils étaient des habitants d'Arcadia comme tout un chacun. De l'avis de l'Architecte, en tout cas.
C'est ainsi sans un regard en arrière, sans pincement au coeur qu'il laissa derrière lui la vie plutôt luxueuse de ces dernières années pour revenir aux sources en quelques sortes. Cela n'était pas sans lui rappeler les chantiers de fouilles où parfois il accompagnait son paternel, en quête de textes à déchiffrer, de babioles.. De compréhension sur tel ou tel lien encore obscure entre individus revenant à la lumière de la conscience. Des noms oubliés de la mémoire des hommes dont on retraçait l'histoire, les faisant revivre à nouveau, en quelques sorte... Cela, Amir l'acceptait, et y participait avec joie. Il était simplement certains aspects de ce domaine qui lui hérissait les poils. L'ouverture des tombeaux, jusque là scellés... Même pour redécouvrir l'histoire, les morts ne devaient pas être ainsi dérangés par la curiosité étrange des vivants... Mais bon... Sans doute était-ce là l'une des raisons pour lesquelles il n'avait pas suivi les traces de son père...
Mais pour le moment, l'Egyptien est à son atelier, préparé avec l'appui de Sahar, pour avoir tout le nécessaire à portée de main. Il y mêle plans à la main, tracés à la règle et aux crayons à des maquettes en 3 Dimensions, construite via une imprimante spéciale. Des plans et des structures modélisées lui permettant ainsi d'avoir une vue de l'ensemble, des travaux à ériger, et ce que cela pourrait devenir en concertations avec les instances dirigeant toute cette communauté.
Un hall d'entrée pour accueillir ceux qui souhaitaient se renseigner, demander tel ou tel aménagement précis, habitants de l'île ou visiteurs de passage... Et les bureaux à proprement parlé, avec bureaux souvent jongés de papiers divers, les maquettes réduites sur les côtés, des plans accrochés au mur.. C'était une véritable ruche qui s'activait dans une atmosphère pourtant assez silencieuse. Et si Amir avait été prévenu et avait accepté de recevoir un stagiaire pour une journée découverte.. Il ne l'attendit pas au delà des 5 mn dépassant l'horaire fixé pour se mettre à la tâche du jour. Certes il se pliait aux volontés de Sahar sans peine, il n'avait pas à attendre 107 ans ledit stagiaire sous le prétexte qu'il était "fils de". La moindre des choses était de respecter l'heure dite. Il n'avais pas que ça à faire que de perdre de précieuses heures de travail à se tourner les pouces...
Alors quand le jeune homme daigna enfin se pointer.. Il trouva naturellement Amir le nez dans ses planifications de chantiers. Equerre en main, règle non loin, crayon graphite en train de tracer des traits précis et fins sur le papier blanc. Tout cela prenait forme petit à petit. Ce n'est que le tracé terminé qu'il releva le regard sur le jeune Ilyes qui au moins faisait acte de présence au final, à défaut d'y mettre du sien. Pour un peu, Amir pressentait que cette journée avait été faite en forçant quelque peu son interlocuteur à venir passer ces quelques heures en sa compagnie... Soit.
"-Bonjour Mr. Benhadi, ravi de vous rencontrer."
S'il se présentait ainsi, Amir ne le froisserait pas d'avantages. Certes il était en retard.. Mais l'activité de l'atelier devait parlé parler de lui-même sur le temps perdu... Pas la peine d'enfoncer le clou en accentuant l'évidence... Et s'il est réfractaire, le voilà pourtant à poser des questions, faisant le tour des plans, des maquettes comme pour mieux appréhender le travail de l'Architecte...
"-J'ai proposé d'aider à améliorer le confort des habitants de l'île, oui. Agrandir des demeures devenues trop petites pour des familles nombreuses, consolider des structures menaçant parfois de s'effondrer... Les volontaires à donner un coup de main ne sont certainement pas de refus, si l'on veut que tout le monde soit en sécurité cet hiver."
Ilyes ne semblait pas particulièrement enthousiaste à se retrouver par ici.. Sans doute avait-il d'autres projets, plus important à son sens.. Amir sentait qu'il n'était pas forcément amical, et n'insisterait pas. S'il s'était présenté sous son nom de famille, c'était assûrément pour marquer son rang, son lien de sang avec Sahar. Un jeune mâle marquant son territoire, en quelque sorte... Se sentait-il en danger de son installation par ici? Peut-être. Pourtant... Il n'aurait rien à craindre de la présence de l'Architecte.. Amir souhaitait simplement donner un coup de main, mettre ses compétences et son expérience au service de ceux l'ayant veiller durant sa convalescence et aidé à s'en remettre. Et remercier ainsi celle qui lui avait ouvert les yeux sur ce qu'il était depuis une nuit d'orage mémorable dont il gardait une vive crainte du tonnerre grondant...
Ilyes examinait des dessins colorés, représentant les projets finalisés, et non de simples plans de murs et d'aménagements de salles. Ceux en couleurs étaient plutôt tournés vers les vues extérieurs des maisons, des bâtiments. Le tout étant de tenter d'harmoniser l'ensemble, tout en répondant au cahier des charges des occupants, travailleurs etc. Pour certains cela ressemblait fort à un casse tête.. Mais pour Amir, ce n'était qu'un exercice semblable à un puzzle, un jeu de logique.. Il adorait les défis de cette ampleur..
Y a t-il quelque chose que vous souhaiteriez faire, apprendre? Je conçois que vous êtes sans doute contraint de venir ici... Mais rien n'empêche que vous trouviez votre place malgré tout. Que souhaiteriez-vous faire? Plans, maquettes, visite des extérieurs? Si je peux éviter que cette journée bien entamée soit trop pénible à endurer... Qu'en diriez-vous?
Si lui donner ainsi l'avantage pouvait adoucir cette période qu'il n'appréciait visiblement pas, Amir veillerait à le faire. Sahar avait demandé qu'Ilyes lui donne un coup de main. Mais un apprenti ou volontaire qui y allait à reculons pourrait faire plus de mal que de bien en bâclant ou par négligence.. Ca non. Puis... Si un compte rendu devait être fait... Le jeune homme était bien venu se présenté à sa journée découverte, non? A voir ce qui en découlerait et comment se passerait cette rencontre pour la suite de la journée.
Lui qui s’était attendu à des remontrances, à de bonnes raisons pour partir en claquant la porte et maudissant l’homme – décidément trop bon, trop parfait – sur les 18 prochaines générations, avec des promesses de plaies du Nil et d’invasions de criquets géants mangeurs de chaire humaine, le voilà bien… Pris au dépourvu.
Non, aucun commentaire sur le retard d’Ilyes. Aucune pointe d’ironie dans la salutation, s’adressant à lui comme il l’avait souhaité, comme à un égal. Presque. Il était même ravi de le rencontrer. Pendant quelques instants, le jeune homme se demanda la part de vérité derrière ces mots. L’architecte n’avait-il point écouter la doucereuse génitrice, qui lui avait certainement dépeint un portrait des plus… flatteurs ? Ou alors, sa mère l’avait réellement vendu comme un jeune homme – non pas convenable, fallait pas exagérer non plus – mais un peu perdu, se cherchant dans la vie mais, ô combien volontaire, une fois qu’il aurait trouvé sa voie ?
Une petite blague entre eux, sans aucun doute.
Le bon samaritain continuait, lui expliquant le pourquoi du comment de sa présence. Tiens donc, il n’y avait pas que des plans de construction de hammam dans la tête maternelle ? Les dessins s’étalaient, nuancier aux teintes variées et accordées. Le projet respirait les promesses d’un avenir radieux, d’une vie tranquille et d’une richesse florissante, comme un vent de renouveau sur une île malmenée par les reflux d’une ville croupissante, pourrissante, destructive. S’il fermait les paupières, il pouvait presque voir la magie opérée et les ruelles de son enfance – si étroites, si abandonnées – se transformer en de nouveaux terrains de jeu pour les générations futures.
« Tant que l’essence reste. » réussit-il à articuler, une boule de peur se formant dans la gorge qui se resserrait, sous le poids de l’émotion. Des nouveaux arriveraient, toujours. C’était une question de survie. Mais qu’adviendrait-il des miséreux qui y étaient depuis si longtemps, sans espoir de changement ? Y auraient-ils encore leur place ?
Et puis, l’adulte continua, sur sa lancée. Incrédule, Ilyes leva son regard des plans pour planter son regard dans celui de l’autre. « Pourquoi ? » s’entendit-il demander. Pourquoi l’homme faisait-il donc cela ? C’était quoi son but ? Se mettre le fils dans la poche pour obtenir l’approbation de la mère ? Il n’avait pas besoin de cela : Amir avait déjà le précieux sésame.
Et puis, aussi rapidement, les yeux refilèrent ailleurs, parcourant la pièce. « J’ai quand même accepté, puisque je suis ici. Seulement, les plans ont été… fait sans tenir compte de mon emploi du temps. » Des excuses tardives pour une arrivée tardive, comme s’il ne pouvait rester camper sur ses positions face à l’ouverture qu’on lui offrait. Il aimerait s’empourprer, rugir de colère, prendre les paroles comme des piques et tout envoyer en l’air. Plutôt que de donner satisfaction à sa mère.
A Amir aussi.
Mais l’homme avait parlé de place et Ilyes avait terriblement besoin d’une place. Chez les Enfants Terribles. Et s’il pouvait l’obtenir en ayant les bonnes personnes pour le soutenir… Ilyes pouvait bien supporter une journée de travail non souhaitée, dans un domaine qui ne l’avait jamais intéressé, avec le nouveau chouchou de la Mambo. Une après-midi, une soirée tout au plus. Quelques rapports cordiaux par la suite.
Un soupir franchit ses lèvres et la main se retendit. « Alors, autant la rendre moins pénible pour nous deux, puisque vous n’avez rien demandé non plus. Ilyes, enchanté. » Un demi-sourire, tout ce qu’il pouvait offrir. Il ne fallait pas espérer plus d’un adolescent qui avait bien du mal avec les émotions. De quoi donner déjà un faible goût de victoire, si cela lui importait, à l’homme qui lui faisait face.
La main s’abbatit dans les cheveux, triturant des mèches rebelles, libres. « Je ne sais pas… Ça a jamais vraiment été une option que j’ai envisagé, l’architecture. Je suppose que c’est le genre de métier où il faut une vocation, non ? Genre, un rêve d’enfance ? » Ilyes se voyait bien mal à la place de nouvel îlien. Une vie qui lui semblait trop calme, trop paisible. Une vie de bureau, quelques visites de chantiers. Il n’en avait pas une vision très clair et manquait certainement de nombreux aspects. « Peut-être une visite des extérieurs ? On devrait bien y trouver quelque chose à la hauteur de mes capacités. »
Les plans et esquisses étalées sur les bureaux tracent sous les yeux d'Ilyes des possibles et de nouveaux atours pour l'île qui semble chère à ses yeux, quand Amir l'entend commenter avec une certaine difficulté... L'essence.. L'Egyptien le comprend sans peine. Cela lui est tout aussi important, mine de rien.
"-Ce ne sont que des dessins plus ou moins élaborés ou aboutis, pour l'instant. J'interroge chacun sur ses attentes, ce qu'il imaginerait. Mais évidemment, il est hors de question de dénaturer l'âme de ces lieux. Je souhaite simplement sécuriser les vieux bâtiments menaçant de s'effondrer à tout instant, et si possible, améliorer le confort des habitants. Tout en gardant l'essence de l'île. J'ai horreur des archéologues qui viennent s'extasier d'avoir découvert une tombe jusque là inviolée et qui l'ouvre sans vergogne, dans mon pays natal. Ce n'est pas pour faire n'importe quoi ici. Je vous le promet."
Ces mots, Amir les pense sincèrement, et espère ainsi apaiser les craintes de son stagiaire de ce jour. Non il n'allait pas tout détruire. Améliorer le confort et la sécurité, oui. Mais les fondations, les visuels même.. Cela resterait en lieu et place autant que possible. Sans doute proposerait-il d'implanter des zones vertes, des jardins dans les espaces vides, pour que les volontaires et intéressés soient autonomes à ce niveau, mais il lui semblait en avoir vu qui étaient assez productifs, depuis son arrivée. Il ne voulait pas imposer une quelconque vision des choses nouvelles ou innovante. Mais bien consulté chacun et voir selon les désirs de tous. Il avait été accepté en ces lieux, tentait de s'y faire une place en proposant ses services et compétence. Il était lui au service de la communauté dont il avait partagé le quotidien pendant plusieurs semaines, plusieurs mois. Et ne changerait plus de place même pour le contrat du siècle. Ca non.
Il comprenait ses réticences, ne s'en contraria pas. S'il pouvait l'apaiser, alors il en serait heureux. Et quand Amir en vient à demander à son vis à vis ce qui lui plairait de faire durant le reste de la journée, le jeune homme semble tout surpris de la question... Amir n'était pas du genre à diriger à la baquette, ou à forcer qui que ce soit. Soit ça se faisait naturellement.. Soit il tentait diverses approches.. Il était Maître d'apprentissage, après tout. Et les stagiaires étaient tous différents dans leurs manières d'apprendre... Amir avait lui apprit à se plier à leurs point de vue, pour rendre les partages de connaissances aisés et accessibles..
"-Parce que je comprend que vous soyez ici sans en avoir particulièrement envie. Sans doute d'autres plans pour la journée vous attendez t-il ailleurs. Si je peux vous rendre la corvée imposée moins désagréable, je le ferais, Ilyes. Tout simplement. N'y voyez là nulle arrière pensée de ma part."
Un sourire de l'Egyptien répond aux questions d'Ilyes. Rêve d'enfant.. Sans doute.
"-J'accompagnais mon Père depuis tout petit. Il m'expliquait la manière des Anciens pour bâtir des monuments durables et gigantesque. Une vocation... Sans aucun doute, oui. C'est plus la passion de comprendre leur manière de faire qui m'a attiré, que la volonté de profaner des tombes avec pour excuse la science et la redécouverte d'anciens temps. Et beaucoup de leurs Mystères me sont encore indéchiffrables"
Le jeune homme semble mal à l'aise, mais accepte finalement la proposition, suggérant une visite des extérieurs. Prendre un peu l'air ne leur ferait pas de mal, et permettrait de jauger un peu le terrain, recueillir au passage les ressentis, questionnements de l'adolescent... Toute remarque serait bonne à prendre dans les projets de constructions à venir. Surtout par quelqu'un qui connaissait bien lesdits lieux...
"-Allons-y pour une sortie au dehors... Vous connaissez bien l'île, non? C'était comment, avant que les bâtiments ne se dégradent? Il y a des photos, des esquisses, qu'on peut retrouver pour avoir une ligne directive?"
L'Architecte prend sa sacoche qui le suit partout, prête à être utilisée, pour un croquis pris sur le vif, une idée émergeant qu'il esquisse pour la retravailler plus tard... Il était curieux de voir l'ensemble par les yeux de l'adolescent qui semblait très attaché à l'île qu'ils foulaient... Toute information lui serait utile, en la matière.
"-Quelles seraient vos idées, pour reconstruire ou modifier? Rien n'est figé dans le marbre, je tente de faire au mieux, que ce soit durable, solide. Esthétique, aussi... Comment envisageriez vous des travaux de rénovations? Même sans connaître le métier.. Votre imagination, que vous inspire t-elle?
