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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny

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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny - Mer 4 Avr - 22:52

il faut battre les morts quand ils sont froids.
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https://www.youtube.com/watch?v=dBzO2KH7Els
L'idée répandue par Freud selon laquelle les rêves signifient toujours quelque chose de précis et de prédéterminé est faux. Rêver que vous vous noyez ne signifie pas que vous vous noyez dans les absurdités de votre misérable existence, rêver que vous couchez avec votre mère ne signifie pas que vous avec un sordide complexe d’œdipe refoulé ou que votre père vous a battu toute votre enfance. A l'arrivée de son Baku, Virgil l'a instantanément compris.
Les rêves sont des portes étranges, mystérieuses, qu'il faut ouvrir avec douceur. Ils peuvent signifier des choses, car le cerveau ne fonctionne pas à partir du néant.
Les rêves sont un moyen pour le cerveau de fonctionner en continu. C'est un échappatoire, une manière d'avancer en plein sommeil. Une manière de fonctionner, pour ne surtout pas s'éteindre (on ne s'éteint jamais vraiment). Les rêves signifient quelque chose, mais ce n'est jamais claire. D'aucuns mettent des années à comprendre la raison d'un seul songe.
Petit à petit, Virgil est passé expert en la matière. S'il ne comprend pas toujours les rêves dans lesquels il s'introduit, il a un vague aperçu de la mentalité, de la personnalité. Il comprend certaines choses, d'autres questions se soulèvent. Il a l'habitude maintenant, et il aime ça, se balader dans les rêves d'autres.

Les rêves de Kenny sont souvent doux, clairs, et dignes d'intérêts. Il rêve de tout et n'importe quoi. Il imagine, sans s'en apercevoir, des bateau immenses sur des mers de sables, des mers de sables sur lesquelles viennent bronzer milles et uns animaux merveilleux.
Cette nuit là, Virgil regarde le rêve se dérouler sous ses yeux. Il est assis en tailleur sur le bord du lit, il est en transe, comme d'ordinaire.
Il cherche, comme un détective illégal, une piste. Une trace, quelque chose. Virgil aime beaucoup Kenny, il veut des réponses à quelques questions, il les cherche sans relâche dans ses rêves.
Il cherche, et c'est sordide, comment il est mort.
De quelle manière il s'est retrouvé en cavale avec un leprechaun. Kenny sait ce qu'il en est de Virgil, le fait que la réciproque ne soit pas vrai le rend malade. Il cherche, encore et encore, à la recherche d'un détail, d'un indice.

Deux jours auparavant, Kenny a rêvé d'un ceinture, posée sur un tabouret. Il n'y aurait pas prêté attention, si seulement le rêve n'était pas resté focalisé de longues
minutes sur ces deux éléments, qui mis ensemble, ne sont pas si anodins. Le suicide du pauvre. Il en est instantanément certain, quelqu'un dans son entourage s'est suicidé de cette manière. Dans son rêve, Kenny reste fixé, les yeux ronds, la bouche un peu entrouverte, devant la ceinture, devant le tabouret en plastique. Il est amorphe. Comme paralysée, ou en cataplexie. Il se rapproche, Virgil, il le regarde dans les yeux (Kenny ne peut pas le voir). Il sent une détresse étrange. D'un geste de la main, il efface le tabouret, la ceinture, et le rêve reprend.

Ce soir, dans son rêve, il n'y a ni tabouret, ni ceinture. Mais Kenny, qui, subitement, s'étrangle. Son souffle se coupe, sa gorge se serre, Virgil peut le comprendre. Il fronce les sourcils, voit la respiration se crisper, le visage de Kenny se tordre de douleur. Il voit aussi la violence, tout autour, tout devient noir, les sensations qui s'éteignent où se paralysent autour d'une douleur, d'une suffocation ultime. D'un geste de la main, précipité, Virgil alourdit le sommeil de Kenny, le fait sombrer dans une mer sombre, douce, sans cauchemar ou étranglement.

Il sort lentement de sa transe, regarde Kenny, paisiblement endormi. Il est sûr de lui.

Au petit déjeuner, il prend des céréales, du lait, et des toasts. Ce matin là, Kenny est déjà réveillé, il ne dit rien, il mange en silence. Virgil observe attentivement le labyrinthe au dos de la boite de céréales. Il se donne un défi. S'il sort du labyrinthe du premier coup, il parlera. Dans sa tête, il fait le chemin une unique fois, et il sort. Un défi est un défi, alors il ne réfléchit pas.
"Je sais comment t'es mort."
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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny - Mer 4 Avr - 23:39

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ça se resserre, ça se compresse comme un rouleau qui vient éclater le ciment - il inspire, il expire, et à son réveil kenny il a la gueule foutue dans le mur, la gueule éclatée contre les briques, ça lui file une migraine à plus en savoir quoi faire. il en place pas une - parce que fermer son clapet une fois dans la journée, quand bien même ç'aurait la dégaine d'un miracle, ça vaut aussi son pesant en silence, en pensées qui pourtant pour une fois se taisent. il est songeur sans vraiment l'être - la main passe un peu hagarde dans sa tignasse, ça caille au possible et ni une ni deux il se fringue déjà, sans savoir où il ira d'ici une heure ou deux. il est le cul posé dans la petite cuisine, la tasse qui recrache les odeurs du café qui viennent taper dans son nez, le regard ne s'attarde pas, ne s'attarde plus sur les alentours - sur qui passe, qui dit bonjour des semis-endormis. il le gratte son cou, une fois, deux fois, récupère l'air manquant durant la nuit, se souvenant à peine du contexte, de l'idée qui émanait du mauvais rêve maudit. juste la sensation, encore flottante, encore bien prenante du cuir qui se referme sur sa trachée, du souffle qui vient à manquer, du cerveau même qui venait à crier de lui en filer. une petite fin - une mort signée sous de simples outils, que même un adolescent bien trop aventureux pourrait essayer pour découvrir les infamies d'une asphyxie. il racle le fond de sa gorge, ses yeux se perdent - il est déjà parti kenny, revenu cinq ans en arrière, à l'instant avec un i qui se souligne à la craie blanche sur le tableau charbon. il entend à peine l'autre chaise - il entend à peine virgil qui dans toute sa splendeur en rajoute pas une. fait qu'il n'a jamais eu à lui reprocher, celui de trop se taire, de parfois pas assez parler, de le laisser dans un monologue criant de bêtise et d'idéaux bafoués. et puis, et puis, faut qu'il gâche tout, faut qu'il casse tout, faut qu'il balaie sa machine à peine paisible - il y lance de l'eau salée, pour qu'elle rouille, pour qu'elle puisse enfin s'arrêter.

- ah ouais. ni question, ni curiosité, préférant de loin s'éloigner de ces sujets qui font flipper - qui tournent en lui comme d'infectes griffes faisant de ses entrailles une soupe de sorcières. il frémit, pose ses lèvres sur la tasse pour boire un peu. ses épaules se haussent et même le sourire ne vient pas - il est éteint, comme grillé, comme reste de bougie qui vient enfin d'être étouffé par sa propre finalité. c'est comme tabou - comme ces horreurs d'à travers le monde qui se prononcent tout juste, sous peine de provoquer débats et déchirements. kenny qui dans son départ a toujours préféré passer outre les circonstances - se contenter d'un maintenant, d'un présent en action, en constante friction. t'veux une médaille vi' ? les sourcils se froncent, créature désagréable qui préfère laisser la poussière sous le tapis plutôt que d'aller la jeter à travers la fenêtre. le ton est sec, acide, il ose à peine croiser les deux billes bleues qu'ont scindé son âme durant trop de nuits avec ou sans lune.

- c'parce que t'as trifouillé c'est ça ? et sans doute que ça l'emmerde kenny d'admettre que ça retombe à un moment ou à un autre - qu'à trop se taire, il aura bien fallut que quelqu'un lui ouvre la gueule avec des pinces froides, qu'à trop se taire, il aura bien fallut que quelqu'un déterre ces carcasses rongées par les vers. le soupir s'échappe, avec ce presque regret d'avoir ouvert les yeux, d'être resté bêtement dans le huis-clos sans songer une seule seconde à la misérable chute sous le regard des chimères - kenny qu'a toujours manqué d'air.
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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny - Ven 6 Avr - 16:49

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Avant d'avoir la chance, le pouvoir, l'ivresse du sommeil et la vengeance dorée, les créatures qu'ils sont doivent passer par le pire. L'éternel, le tout et (évidemment), le rien. La mort.
Ils sont passés de l'autre côté, ils sont revenus, par la force des choses.
Ou non, par la force du hasard peut-être.
Toujours pas, il n'y a pas de hasard à la guerre. Juste des morts, du sang, et de la chance.

Virgil Paterson est mort en pleine lumière, le jour, alors qu'il faisait beau, de beaux rayons de soleil pour un long mois de Décembre. Il est mort dans la rue, en pleine neige. Comme un beau papillon éphémère, qui était destiné à ne pas vivre longtemps.
Il n'a pas vécu longtemps, il a eu une deuxième chance.
En revanche, les circonstances de la
mort de Kenny sont aussi sombres que celles de Virgil sont claires et limpides. Il ne parle jamais de l'avant, il n'évoque jamais cet éden perdu à tout jamais, ce temps où ils n'avaient personne en eux, où ils n'avaient pas d'hybris. Virgil aimait bien sa vie, il n'aimait pas son cœur, il lui donnait envie de mourir, étrangement. Mais il aimait sa famille, il aimait ses études. Maintenant c'est à peine s'il parle à ses parents, il ne sait pas où en est sa sœur, et il arnaquent de pauvres personnes qui n'ont rien demandé. Il en parle parfois, de ses études perdues.
En revanche Kenny ne dit jamais rien, il vit dans le moment présent, il ne laisse rien paraître d'avant. Il n'évoque jamais sa mort, bien que Virgil lui ai posé la questions plusieurs fois.
C'est sa curiosité maladive qui veut ça, il ne devrait pas insister ainsi … Mais c'est plus fort que lui, il veut savoir, il veut comprendre, un peu mieux, ce qu'il se passe dans sa tête. Pour une raison toute simple : il tient à lui. Alors il fouille dans ses rêves, à la recherche de preuves, et il les a.
Il est certain de son coup, alors il plante son regard dans celui de Kenny, qui n'est visiblement pas particulièrement heureux d'apprendre cela. Il répondu juste un vague
ah ouai, suivi d'une remarque typique. Vi hausse les sourcils, un léger sourire au coin des lèvres. " Je mérite au moins une médaille." Pour être parfaitement honnête, il est assez fier d'avoir trouvé cela… Tout seul. Même s'il n'y a pas de quoi. A sa question suivante, il le regarde de nouveau. Il a l'air gêné, il peut sentir son cœur qui bat à la chamade jusqu'à lui. Il prend une nouvelle cuillérée de céréales. "Oui." Il marque un temps. Il anticipe déjà ce qu'il va dire, il anticipe ses paroles et ses monologues. "Je regrette pas vraiment, tu m'en aurais jamais parlé sinon. Non ?"




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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny - Ven 6 Avr - 17:23

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il se réfugie dans le fond du café kenny, à préférer la mer de pétrole plutôt que celle qu'aurait de quoi le juger - séparée en deux ronds bien distincts. et kenny, kenny il a comme un poing qui se referme dans son estomac, comme une envie de tout dégobiller, ou au moins de se tirer pour faire semblant d'avoir croisé la route d'un lutin enchanté - douce amertume qui caresse ses lèvres qu'il humecte, le reste qui coule à sec le long de sa gorge. la tasse est vide. la tasse est vide et c'est dramatique - virgil mâche, virgil est pas dérangé dans son timbre habituel mimant la mise sous somnifères d'un loire surexcité. il s'en bouffe la lèvre inférieure, hoche la tête en retenant un rire mauvais cette fois, à peine plus court que le bruit d'un canon qui éclate. il se demande un instant comment faire, comment trouver un bon piège à créature des songes, comment la coincer pour que jamais elle ne puisse se remettre à déterrer des cadavres pourtant si profondément enterrés - pas tant que ça, parce qu'il y songe, parce qu'il sent encore le cuir sur sa peau venir briser sa pitoyable chaleur. ses épaules se haussent, son pied tape au sol pour au moins rendre l'instant plus vivable, plus modifiable - comme s'il pouvait le contrôler.

- putain tu fais chier. les doigts se crispent, encore un peu qu'ils pourraient pisser le sang subitement sous les morceaux de faïence profondément enfoncés. ce serait de quoi passer à autre chose - de quoi changer de sujet, se retrouver avec les blessures d'une guerre maladroite placée sous le signe du roi déni. c'est ça qui t'empêche de dormir la nuit ou quoi ? avoir un peu d'ombre sous le soleil en plein désert - avoir une place précise où la lumière ne saurait passer, ne saurait montrer les créatures bien dissimulées, qui crachent encore contre l'invisible pour s'en protéger. il a le rictus maladroit, l'envie de lui coller un morceau de scotch sur la bouche comme d'élever fièrement un doigt - qu'il cause virgil, qu'il croit virgil, peu importe ce qu'il pense virgil, peu importe ce qu'il dit virgil. et faux, faux faux que de croire que ça a pas son importance, ni son incidence, ça l'est même tellement que ça pourrait le rendre malade.

- nan j'avoue tout.
les traits se détendent.
un temps.
- j'me suis bouffé un piano en pleine rue. paf. comme ça. vaut mieux le mettre sur le hasard - du genre qui était pas voulu, qui a pas été décidé, comme l'autre qui subitement s'est retrouvé sous le joug d'un coeur trop capricieux. il le sent parfois - ce morceau froid. les épaules se haussent, il regarde piteusement la tasse vide, se redresse et file à peine plus loin pour s'en refaire - et devant le plan de travail, il souffle.

- j'crois que juste une seconde avant, et au moment où il m'est tombé d'ssus, j'ai entendu le clair de lune de debussy. j'te jure, c'tait assez dingue.
et pourtant seule dame silence, vêtue de son linceul fut son accompagnatrice - laissant passer parfois, le craquement du bois comme dernière mélodie.
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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny - Sam 7 Avr - 11:27

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Non, ce n'est pas ça qui l'empêche de dormir la nuit, et il le sait très bien. Ce qui l'empêche de dormir, c'est cette force étrange, à l'intérieur de lui, qui lui bouffe et lui donne. Cette force qui l'empêche de rêver désormais, d'être un type normal, qui ne fait pas de vague... Il regarde Kenny, bien droit dans les yeux, mais l'autre évite son regard. Comme s'il avait honte. Il y a de quoi, crierait bien le peuple. Mais pas Virgil, pas Vi'... Qui ne peut qu'imaginer la douleur de Kenny, avant sa mort.
Et puis elle est là, son explication drôle, un peu vaseuse aussi, sur comment il est mort. Il s'est pris un piano sur la tête. Ca n'arrive que dans les dessins animés, pourtant il l'imagine, et Virgil, faible comme il est, rit à sa blague. Il rit tout le temps, c'est un bon public endormi.
Kenny tente, encore et encore, de détendre l'atmosphère, comme si Kenny, il n'était bon qu'à ça. Détendre l'atmosphère, faire des blagues, blaguer sur tout et sur rien, ne rien dire d'important, importance de l'atmosphère détendue...
C'est une boucle sans fin, évidemment... On ne peut pas vivre heureux comme ça.
Ou peut-être qu'on peut ... Il en sait rien, après tout. Il n'est pas médecin. Tout le monde ne réagit pas comme lui. Le clair de lune ... Il se marre encore un peu, en mangeant ses céréales ramollit. Peut-être qu'il aurait du se taire. Il répond doucement :
"Clair de Lune, hm ... " Il lui sourit, pour de vrai, et il dit : "Donc tu m'en aurais jamais parlé." Il veut pas l'engueuler parce qu'il est jamais sérieux, il veut pas s'énerver contre la nature de Kenny ni son malaise. Il voudrait juste comprendre...
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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny - Sam 7 Avr - 21:19

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au clair de lune hurlent les lycanthropes et pleurent les fantômes. au clair de lune caché par les nuages sombres gesticule une carcasse désarticulée sous sa propre chute - et la prise, bien autour de son cou qui lui coupe l'accès aux poumons, et la prise, bien autour du cou qui vient à bleuir, rougir cette chair pourtant si jeune. les doigts pianotent sur le bois alors qu'il appuie d'une main libre sur le bouton pour faire couler le café - encore une fois, virgil s'étale pas, virgil se perd pas en paroles, il s'occupe du stricte nécessaire et ça évite de se perdre dans trop d'élucubrations. l'échine se courbe, le soupir s'échappe, le rire le rassure dans l'éventuelle possibilité de lui faire gober sa mort de cartoon - il y croit pas, il y croit pas et il fait comme si, parce que faire comme si ça adoucit la gifle qui s'abat sur la joue, ça pose un coussin entre les deux, ça laisse qu'une sensation singulière d'envol d'insecte. il se marre, magorian, il se marre et se délecte de l'odeur qui s'échappe à nouveau de la tasse - il va tellement carburer qu'il aura du mal à se laisser aller une fois la nuit tombée.
- de ? piano ? haussement d'épaules. jamais clair, jamais net, jamais bien concis dans ce qu'il propose - tant qu'il a pas à se retrouver face à la scène du crime, tant qu'il a pas à défendre son cul, il joue au plus con pour finir victorieux en fin de course. pourtant, d'une part comme d'une autre, il est pas sûr de vouloir voir son acolyte perdre lamentablement. alors il se dit que lui tendre la main, l'embarquer à son rythme pour qu'une égalité se fasse ça pourrait être salvateur - ça pourrait être une bonne idée. donnant-donnant. mort tragique contre mort prévue. mort non-désiré contre mort paradoxalement courageuse. le bas de son dos se colle au plan de travail, la fumée sous le nez qui vient chatouiller tout doucement ses sens, il laisse planer quelques secondes le silence.
- bah y'a rien à dire. la corde a craqué, les déménageurs ont paniqué mais forcément ils ont pas eu l'temps d'me tirer du d'ssous. ça a fait un bruit mon gars... un bruiiiit. toujours en rajouter une couche pour rendre l'histoire plus crédible ou plus burlesque encore. c'est qu'il s'y voit en plus kenny, marchant, l'allure traînante, branlante et la gueule tirée vers le bas - tellement qu'il en voit que les lacets de ses docs. c'est que ça paraît tellement réel qu'il pourrait croire à sa propre mésaventure digne de ces contes soufflés aux mômes une fois la lumière éteinte. le pauvre bonhomme qui s'est bouffé un piano. m'ouais, j'ai pas eu d'bol ce jour-là.
une gorgée, brûlante.
elle dissout ses cordes vocales. il en râle tout juste, secoue la tête à en empirer sa tignasse à peine coiffée.
- depuis c'jour, debussy est dev'nu ma... madeleine de proust. ses cils papillonnent, kenny avec un air d'ingénue qui lui tartine sa gueule de bêtise à en faire une crise d'hystérie. kenny passé maître dans le détour, dans les longues rues sinueuses, un peu douteuses, plutôt que de prendre la principale qui mène au point désiré. on doit aller squatter heu - j'sais plus où j'l'ai noté quelqu'part - c'soir, vers genre dix-huit heures pour voir un combat, l'client m'a filé sa suuuper mallette bien pleine hier. j'vais encore avoir l'air d'un huissier d'justice avec. à se déguiser, à s'oublier, à laisser tout le reste de côté - et encore un peu de café, décidé à mettre le point en plein milieu de la phrase.
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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny - Dim 8 Avr - 1:30

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Si seulement il n'était pas doué...
Non, pas de piano, évidemment, qu'il s'en contrefout de ce piano imaginaire ...
Si seulement Kenny n'était pas si doué pour détourner la conversation, pour parler à demi mot, sans jamais être clair, sans jamais affronter les choses de manière frontale. Virgil vit avec lui depuis maintenant deux ans, il sait qu'il fonctionne de cette manière, parce qu'il n'est jamais aussi à l'aise que lorsqu'il plaisante.
Même en parlant de sa mort.
Si seulement il pouvait parler de sa mort.
Virgil, ce fouineur, ce détective privé, il sait faire attention aux mots, à leur portée, à leur sens. Ainsi, quand il parle de corde qui a craqué, le parano qu'il est y voit un énième indice. Une corde, et il visualise encore clairement, la ceinture posée enroulée sur la chaise. Il revoit aussi, dans le rêve, le regard fixé, avec un peu de détresse sans doute, de Kenny, face à cette vision étrange...
Il n'a plus aucun doute, il sait, bien évidemment depuis le début, qu'il se fout de sa gueule avec cette histoire de piano... Il est certain de son hypothèse. Il le laisse parler encore, développer, il ne sait faire que ça, développer, encore et encore, faire en trois phrases ce que Virgil ferait en trois mots. Virgil est précis, chacun de ses mots est calibré avec une précision douce, là où Kenny s'étale, de peur de laisser durer le silence ou l'incompréhension. Il l'écoute parler de ce qu'ils feront aujourd'hui. Il est là, appuyé contre le comptoir, à siffler sa deuxième tasse de café. Une était largement suffisante, mais Kenny a besoin de s'occuper les mains quand il ne contrôle rien. Virgil étudie tout avec précision, parce qu'il le connait.
Il laisse, en ce qui le concerne, le silence s'étaler avec douceur, alors qu'il le fixe droit dans les yeux. Le silence ne le gêne pas, le regarder, c'est ce qui l'intéresse, comme s'il allait avoir une réponse dans ses yeux, non dans ses paroles, ses gestes, ses yeux. Il dit :
"Tu vas encore t'défiler. " Ce n'est pas une question. Il ne touche plus à son bol, il est trop concentré à le regarder. " Je sais que je force. Mais j'crois pas que j'suis aussi insistant sur d'autres sujets. Tu vois où je veux en venir ? " Il marque un temps, il se redresse un peu, s'appuie mollement sur le dossier de la chaise. " Ça a de l'importance pour moi. De savoir ce qui t'a amené là. "
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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny - Dim 8 Avr - 17:26

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et le jongleur aux mots rieurs descend de son piédestal, pensait faire diversion avec une nouvelle proposition - quelle chute, quel échec dont il en gardera les séquelles d'ici quelques heures. kenny préfère de loin affronter les quelques rayons extérieurs plutôt que ceux d'un regard qui veut savoir, qui veut taper dans l'hématome pour le jaunir, le faire grandir, et un jour qui sait il se verra sur sa gueule. et un jour qui sait, il pourra pas fuir, pas faire comme s'il existait pas. le frisson vient se perdre dans sa nuque - et à nouveau le visage change de forme, de traits, pourrait prendre l'allure d'un masque de démon japonais tant tout devient informe. ses paupières tombent - il reprend une gorgée, encore deux ou trois longues suffiront pour qu'il termine avec la même rapidité qu'il a en se taillant d'un ring. virgil demande le rendu, virgil demande la virgule, virgil demande la suite avec un direct qui lui appartient - c'est pas comme s'il avait jamais su tourner autour du pot, c'est qu'à quoi bon s'emmerder avec d'autres mots quand il est possible de les éviter. à quoi bon enjoliver. jouer du pipeau pour entourlouper - c'est pas un mauvais le garçon, c'est pas un méchant le garçon, c'est juste un errant qui s'est retrouvé coincé ici, là-dedans. incapable d'en sortir - de toute façon il l'a juré, autour d'un verre bien entamé.
- pourquoi ? t'comptes écrire ma bio et la vendre des millions ? attends j'ai même un titre pas trop dég' s'tu veux. le trèfle maudit, ou l'histoire du leprechaun improvisé. si la ceinture avait pétée, il l'aurait pas eu. si la ceinture avait pétée, il aurait retenté - il aurait sans doute réussi. si la ceinture avait pétée, il aurait trouvé une autre alternative. une autre ceinture peut-être, plus rouge, plus verte, plus jaune, plus épaisse aussi. si la ceinture avait pétée, il aurait la vision trouble et des musiques sourdes dans les tympans. mais il avoue rien kenny, il préfère avancer d'un pas, se caler juste à côté de virgil, poser la tasse sur la table et caler ses coudes sur ses genoux.
- mais soit, si ça t'éclate, j'en suis l'plus heureux des hommes.
qui va jamais dans le vif, qui va jamais dans le vrai, qui préfère de loin faire craquer des phalanges plutôt que de se faire tirer la langue avec une pince - souvent il l'a fait, souvent ça l'a brûlé. ça l'empêche pas pour autant d'insulter, de créer un imaginaire vulgaire au détour de trop de pintes.
- moi j'dis rien.
il dit jamais rien.
- c'est quoi ta théorie virgil paterson ?
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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny - Lun 16 Avr - 12:46

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Ouai, si seulement Kenny n'était pas un vrai con qui, au fond ne pense qu'à lui, et n'imagine pas tout ce que Virgil pense.
Kenny n'est pas empathique. Il n'est pas non plus égoïste. Il est simplement pas assez attentif, un peu tête en l'air, pas vraiment capable de se mettre à la place des autres, de Virgil en l'occurrence, qui le regarde dans le blanc des yeux en espérant une réponse, et pas n'importe laquelle. Pas de mensonge, pas de fables qu'il raconterait bien à un enfant avant de s'endormir. Parce que Virgil n'est pas un gosse...
Il aimerait savoir pourquoi son esprit est fixé à ce point sur cette donnée. Comment Kenny est mort, comment est-il passé dans l'au delà avant devenir. Peut-être parce que sa vie à lui lui manque. Il blague, encore, ça l'amuse au fond Kenny, de toujours détendre l'atmosphère. De toujours trouver la petite remarque qui fera rire. Mais Virgil ne rit plus, il sourit à peine en le regardant. Il le trouve triste lorsqu'il cherche des excuses comme ça. Il semble pourtant abandonner. Il a les bras croisés contre son torse, appuyé sur le plan de travail. Soit, il va donner sa théorie.
Virgil le regarde un moment, sans rien dire. Il fixe ses bras croisés, le body language vous apprend que toute personne qui a les bras croisés tente de bâtir un mur entre soit et son prochain. Alors le prochain se lève, avec la tête endormie qu'il se coltine tout le temps. Il se rapproche. Doucement, en regardant ses bras, il les décroise, pour venir les laisser le long de son corps. Il le fixe. Dans son regard, y'a écrit
détend toi. Il dit, sans tergiverser. " Moi je pense que tu t'es suicidé, avec une ceinture et un tabouret."
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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny - Lun 16 Avr - 13:08

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virgil dit rien, virgil s'endort peut-être - et pour le coup kenny a envie de remercier le ciel de lui éclater à la face un poids d'au moins deux tonnes. mais rien. rien. parce qu'il se lève, parce que y'a pas le soupçon d'un sourire sur sa gueule et qu'il a plus envie de rigoler - et kenny en démord pas, il reste sur la défensive, les bras qui forment sa seule protection face au monde, le vrai monde avec des vrais gens et de vraies émotions. il en a toujours eu peur - c'est comme s'il pouvait pas en faire partie ou ne serait-ce que le comprendre. sourcils froncés, peu à peu ça s'efface de lui, peu à peu ça revient, ça se serre autour de sa trachée pour l'empêcher de respirer - ah, il s'en souvient. la ceinture sentait le cuir bon marché, elle était d'un brun banal à littéralement en crever, elle avait rien de plus, elle pouvait juste bien se bloquer. elle était juste pratique, utile. autour d'un pantalon, même d'une robe pourquoi pas. et elle avait trouvé son dernier service en lui donnant le goût de l'arrêt - du stop, de l'image en pleine suspension sur une vue d'horreur. le regard fuit, le regard se tire aussi vite qu'une balle - le gloussement est amer, obligé.
- y'avait pas d'tabouret, tu t'es chié sherlock. il est juste tombé. tombé comme on tombe d'une marche, d'une chaise ou d'un immeuble. tombé. tombé comme se bouffer une fenêtre, comme s'emmêler les jambes et se retrouve face au ciel, comme une course où il aurait foiré son départ. il en dévore sa langue, ses épaules se haussent mollement - il sait pas quoi rajouter de plus, ni même comment souligner cette infamie impardonnable aux yeux d'un seigneur vengeur. il l'a pas vu, lui, et ses angelots qui tirent des flèches dans le néant. une autre version d'l'histoire dirait que malheureusement j'ai glissé dans l'trou que formait la ceinture, et qu'j'ai pas réussi à m'en rel'ver.
poings serrés qui se détendent subitement, la main préfère se refermer sur l'épaule de virgil, remonter jusqu'à sa mâchoire, sa joue, puis son front sur lequel il décoche une pichenette. remarque si j'l'avais pas fait, j'en s'rais pas là. le soupir s'échappe. si j'l'avais pas fait, tu m'aurais p'tête croisé, quelqu'part à m'troncher toute la sainte journée, et toute la foutue nuit. j'aurais fini par clamser, mais longtemps après - parce que les mauvaises herbes, putain ça prend du temps à crever ces merdes. et les questions il les redoute comme la peste, comme si on allait le réveiller d'un rêve à peu près potable. pourquoi t'as fait ça. pourquoi pas. pourquoi qui. pourquoi quand. et ses doigts passent dans les cheveux de virgil, les remette un peu en place - s'occupent pour mieux se concentrer sur autre chose. du plus beau - d'une existence fausse et chiquée, aux mensonges aussi véritables que le vrai monde avec les vrais gens.
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Il faut battre les morts quand ils sont froids. ft Kenny -

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