AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

You can save me ~ Pearl

 :: abandonnés
Invité
Anonymous
You can save me ~ Pearl Empty
You can save me ~ Pearl - Jeu 10 Mai - 22:58



You can save me


Il a mis un certain temps à la trouver. Il a dû faire jouer ses contacts. Ce n’est pas souvent. Pas souvent non plus qu’il ne prend pas de plaisir à la traque, s’il peut appeler ça ainsi. Celle-ci est différente. Il ne la cherche pas pour la tuer, la torturer, la faire souffrir ou parler. Il ne la cherche pas, comme il l’aurait fait il y a des années, pour obéir à un ordre, en fermant les yeux sur les aboutissements de ses actes, se préoccupant seulement de bien faire les choses. Aujourd’hui, c’est lui qui donne les ordres et il descend rarement dans la rue pour mener une chasse à l’homme. Il faut que le jeu en vaille la chandelle. C’est le cas aujourd’hui. L’enjeu est important, crucial presque.
Son corps ne connaît plus la douleur depuis des années. Les blessures ne provoquent aucun frisson, aucune démangeaison. Jamais on ne le verra supplier s’il se retrouve torturé. Il ne sait pas quand s’arrêter, quand son corps n’en peut plus, quand il est sur le point de se briser. Il pourrait être frappé par une maladie grave et douloureuse qu’il ne le saurait pas. Il peut mourir d’une infection de l’appendicite. Cette pensée lui tire toujours un sourire amer. Il a tout fait pour crever d’une belle manière, pour rester dans les mémoires. Il est Joaquin Costilla, à la tête de la Calavera. Il dirige ses hommes fermement, fait ses affaires aussi durement. Il ne recule pas et s’approprie ce qu’il veut. Il ne veut pas mourir ainsi, presque bêtement, à cause d’un dieu qui l’a coupé d’une part de son humanité. Parce qu’on aura beau dire que ne pas ressentir la douleur est un avantage, il y a une raison pour laquelle son cas est considéré comme une pathologie. Il peut en mourir. Et l'hôpital est un lieu dangereux, où les noms sont marqués sur chaque registre, où il n'est pas difficile de l'atteindre. Camille Archambault ne pourra pas le soigner toute sa vie. Il ne pourra pas se pointer chez elle à l'improviste jusqu'à la fin, la menaçant à moitié, blessé sans jamais connaître véritablement l'étendue des dégâts.
Alors cette femme, il en a besoin. Joaquin et Buluc Chabtan en ont besoin pour leurs rêves de grandeur. Pearl Rowe. Ce n'est qu'un nom et un visage pour le moment. Les oracles de la Calavera et ses contacts ont travaillé activement pour en connaître le plus possible sur elle. Finalement, ce seront ses ex qui se seront montrés les plus bavards. Inconscients des oreilles dans lesquelles tombaient leurs informations. Il a appris quelques petites choses, ici et là. Mais s'il y a une leçon que Joaquin a tirée de ses années sur le terrain, c'est de ne jamais se fier uniquement à un rapport. Des fois, ça fonctionne, comme c'est le cas avec Temple. Des fois, tout est faux ou mal interprété. Ces cas-là peuvent conduire à la mort. Son instinct ne lui souffle pas de voir Pearl comme une dangereuse ennemie. Mais elle peut-être une précieuse alliée. Mieux, une soigneuse hors paire. Si les rumeurs sont vraies, s'il arrive à la convaincre, s'il se lie à elle avec succès, alors peut-être que sa « maladie » ne le hantera plus ainsi.
Il est fatigué de traquer les contusions, les petites plaies à désinfecter. Il est excédé de devoir restreindre ses efforts de peur de voir une blessure mal guérie se rouvrir sans même qu'il le sache, qu'il le sente. Il est lassé des années passées à ne pas faire confiance à son propre corps.

Ça lui a pris du temps. De longues années avant de se résoudre à se lier à un mortel. Pire, quelqu'un ne faisant pas partie de la Calavera. Il sait que ça ne plaira pas à tout le monde. Il s’en fout, avec elle, il peut être plus fort. Plus redouté, plus respecté, imposer le silence aux dissidents, qui malgré les années passées, ne se sont pas tus. Il ne les a pas tués. Certains parce qu’il ne le peut pas, faisant partie de familles respectées. D’autres parce qu’ils ont beau parler trop fort, s’avèrent toujours raisonnés et travailleurs, motivés par un riche salaire, un pistolet trop près d’une tempe, un regard trop lourd.

Il attend devant chez elle, tire sa clope de manière machinale, observe la rue et les visages. Si ses indicateurs ne se trompent pas, elle devrait bientôt rentrer. Il s’invitera sans remords, lâchera sa clope sur le sol et fera tout pour faire en sorte que tous deux ressortent de cet entretien satisfait.


© TITANIA
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
You can save me ~ Pearl Empty
You can save me ~ Pearl - Ven 11 Mai - 13:13

you can save me
La vérité est toujours beaucoup plus dure à encaisser que ce que l'on peut imaginer. Parfois, on se dit qu'on préfère savoir, mais dans ce cas-là, Pearl aurait préféré rester aveugle toute sa vie. D'abord Delsin, qui s'avère être comme elle, puis Célestine, qui avait débarqué chez elle sous une forme d'abeille avant redevenir un être humain juste sous ses yeux. Elle avait mis bien des jours à se remettre de ses émotions, à essayer de comprendre comment c'était possible. Pourtant, la solution ne s'était jamais imposée, et elle n'avait pas non plus cherché à approfondir cette information. Qu'elle soit une métamorphe ou pas, Célestine restait une amie, et elle se devait de l'accepter comme il se le devait. Je ne suis pas folle, se répétait-elle sans cesse sans vraiment y croire. Le pire, c'est qu'elle avait l'impression qu'elle ne pouvait parler de sa condition à personne, pas même à son père qui n'hésiterait pas à se déplacer jusqu'à Arcadia pour étudier la situation lui-même, courant des dangers inimaginables. Lui, le fils de Dieu, avait toujours eu raison au final. Les miracles existaient bien, et c'était dans cette ville perdue des États-Unis que les événements étaient les plus choquants.
Au travail, une crise d'angoisse l'avait soudainement prise aujourd'hui, alors qu'elle établissait des plans pour un appartement en noir et blanc. Aussi simples soient ces couleurs, elles avaient rappelé à la jeune femme à quel point le monde était peut-être divisé en deux catégories d'êtres qui s'ignoraient les uns et les autres. Dans le noir, elle voyait toutes les angoisses qui revenaient souvent chaque nuit à cause de la traque qui se poursuivait, et dans le blanc, il y avait toute son enfance envolée. Elle aurait même juré apercevoir une tête de mort dans le rideau accroché au mur, alors que ce n'était qu'un pâle rayon de lumière créé synthétiquement. La nausée l'avait alors prise et elle s'était enfermée dans les toilettes quelques minutes, causant l'inquiétude de ses collègues. Elle avait pris deux cachets pour se calmer et était retournée travailler comme si de rien était, bien que son cœur ne fasse que battre de plus en plus vite à l'approche de la fin de journée. Derrière les fenêtres de l'immeuble, le soleil se faisait déclinant, et laisserait bientôt place à obscurité qu'elle redoutait par dessus tout. La dernière fois, elle avait finit dans un quartier complètement différent du sien, dans un restaurant miteux où elle avait rencontré un miraculé, comme elle.
Quand l'heure de partir arriva, Pearl se sentit tout de suite anxieuse et quitta les bureaux d'un pas lourd, le visage tendu. Elle suggéra alors à une de ses collègues de l'accompagner sur le chemin du retour, puisqu'elles habitaient le même quartier. Celle-ci raccompagna alors la jeune architecte en voiture, bien que le trajet fut plus long que d'habitude à cause des embouteillages de fin de soirée. « Est-ce que ça va en ce moment ? J'ai vu que tu avais quitté ton bureau précipitamment cet après-midi. On est plusieurs à s'inquiéter. » Pearl haussa les épaules et accorda un sourire tendue à la blonde, pour essayer de la rassurer sur la situation. « J'ai un peu le mal du pays. Et puis, j'ai dû choper un virus y'a pas longtemps. J'ai ce qu'il faut chez moi pour me soigner. » La conductrice hocha la tête, visiblement rassurée d'entendre ça, ignorant que sa collègue venait de lui balancer le plus gros mensonge possible. En vérité, elle lui aurait bien dit, mais Pearl savait que si elle laissait ses émotions affluer ainsi, et qu'elle paraissait en détresse pour ses collègues, ils l'enverraient sûrement dans un asile où elle pourrait ainsi être soignée. Déjà pendant tout le trajet, elle jetait des coups d'oeil presque affolés à chaque rétroviseur afin de vérifier que personne ne la suivait. Bizarrement, ce soir, tout semblait plutôt calme dehors, et aucune ombre ne cherchait à se rapprocher d'elle. Elle ne se sentait pas vraiment angoissée, elle effectuait juste ces gestes parce qu'ils étaient devenus des réflexes pour elle, depuis plusieurs mois. Et puis, la voiture s'immobilisa finalement devant l'immeuble où elle habitait, dans le quartier de Downtown. Pearl remercia gracieusement sa collègue et quitta le véhicule avant de la regarder repartir, puis se retourna vers l'entrée de l'immeuble, faiblement éclairée. Comme toujours, une des lumières avait grillé et le concierge n'avait pas eu le temps d'envoyer quelqu'un le réparer. Elle se dirigea alors vers la porte, mais ralentit le pas en voyant un homme qui attendait là. Elle ne le connaissait pas, ne l'avait jamais croisé ici alors elle supposait qu'il devait être nouveau, ou bien ne l'avait-elle jamais remarqué alors que c'était un simple voisin. « Bonsoir. » lança-t-elle par politesse alors qu'elle s'avançait encore, rapprochant son sac de sa poitrine pour se protéger s'il s'agissait d'une âme malveillante. Elle observa le boîtier digicode qui sécurisait l'entrée mais hésita à entrer le code devant cet homme. « Excusez-moi, vous gênez l'entrée... » prétexta-t-elle aussitôt pour qu'il veuille bien s'écarter, pinçant les lèvres d'inquiétude. Elle jeta même un regard en arrière pour vérifier qu'elle n'était pas seule ici, mais malheureusement, c'était le cas. Comme si tout à coup, plus personne ne voulait passer devant le vieil immeuble.

Codage par Libella sur Graphiorum


@Joaquin Costilla
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
You can save me ~ Pearl Empty
You can save me ~ Pearl - Dim 20 Mai - 18:52



You can save me


Elle arrive finalement, sort d'une voiture qui repart bien vite, ne laissant dans la rue qu'elle et lui, quelques corbeaux en plus. Personne pour les voir à moins qu'on les ai suivis. Joaquin sait qu'une voiture avec deux sicarios attend dans la rue adjacente, prête à intervenir au moindre appel de leur chef. Ce n'est pas tant Pearl qu'il craint, mais les éventuels dangers que peuvent représenter les mafias adversaires. Son prédécesseur et la balle qu'il a reçue en pleine tête lui auront appris à être plus que prudent. Presque paranoïaque. Il n'y a que ça qui garde en vie les personnes dans son genre. La chance, c'est la prudence qui la provoque, elle ne vient pas de nulle part.
Pearl se rapproche, remonte son sac à main contre elle en un geste prudent. Pas assez pour être inatteignable loin de là. Comme d'habitude, il lui suffit de baisser les yeux sur elle pour savoir où frapper, où faire mal. Cette étrange capacité, apparue avec les années l'a certainement tiré de plus d'un mauvais pas. Mais le nombre de points atteignables sur la jeune femme lui confirment que ce n'est pas son corps le plus grand danger. Ce sera son esprit. Il ne sait même pas si elle est au courant de son monde, des dieux, des créatures, des forces supérieurs, des prophéties et du destin. Il ne sait pas s'il est sur le point de la précipiter dans un gouffre monstrueux, où on ne sort pas indemne, qui change une vie. Peut-être qu'elle sait. Ses oracles n'ont pas su le dire. C'est pourtant quelque chose que Joaquin aurait aimé savoir avant de s'aventurer sur le pas de cette porte. C'est une donnée importante, qui changera tout son discours, sa manière de présenter les choses et de l'approcher elle.
- Bonsoir.
Il se souvient au bout de deux longues secondes qu’il est censé y répondre. Que la politesse veut que le mot soit retourné, si possible avec un ton léger et un sourire aux lèvres. Alors il répète la salutation, mais la voix reste calme, froide, presque mécanique. Il n’est même pas certain qu’il soit nécessaire de le faire, pas dans ces circonstances. D’habitude il ne répond pas à ses hommes. Il se contente d’hocher la tête, d’agiter la main. Parce que dire bonjour à longueur de journée, ce n’est pas son truc.
- Excusez-moi, vous gênez l'entrée ...
Il ne se pousse pas vraiment. Il fait un pas de côté, a toujours une vue plongeante sur le code. Il tire une taffe, jette le mégot à terre et l’écrase du bout du pied. Le moment est délicat. Il s’agit de s’inviter sans passer pour un psychopathe, sans la brusquer complètement. C’est impossible, pas quand on voit la manière dont elle regarde la rue à la recherche d’une âme amie, pas quand elle tient ainsi son sac. Alors tant pis, ce ne sera pas doux. Ce n’est pas son genre non plus, de toutes manières. Et à bien des égards, beaucoup considèrent déjà que Joaquin Costilla est un malade. Ils n’ont sans doute pas tort, à la lumière de leur vision étriquée. Joaquin voit plus grand, plus loin. Il regarde la Calavera et peu importe ce que diront les autres, ceux qui ont le luxe de garder leurs mains propres, il fera tout pour la rendre glorieuse. Et ça passe par sa propre survie. A la regarder, la jeune femme, on ne dirait pas qu’elle renferme un pouvoir aussi précieux. A vrai dire, si le dieu qui l’habite de lui ne permettait pas de voir les auras des surnaturels, alors il ne soupçonnerait personne. Parce que le corps reste tristement humain, quelle que soit la puissance renfermée. Et Buluc Chabtan ne souvient de ça tous les jours alors que l’enveloppe qui l’accueille semble sur le point de rompre au moindre danger un peu trop vif, incapable de se savoir à bout ou sur le point de mourir. La seule chose qui peut inquiéter Joaquin, c’est son sang en trop grande quantité à terre. Jamais la douleur ne la hantera de nouveau, il en est privé à jamais. C’est comme une part de son humanité qu’on lui a ainsi ôtée. Ca aide, parfois, à prendre la vie sans remords, sans soucis. Ca aide à ne pas se mettre à la place des autres, à être impitoyable. La douleur, c’est un souvenir de son enfance, rien de plus. Ca lui rappelle qu’il a dieu dans les tripes et que ce dernier, en plus de le priver de ça, peut anéantir sa conscience humaine. Il n’en a parlé à personne, ne le fera jamais, mais la peur de se voir annihiler, ses souvenirs arrachés, ses actions réduites à néant se fait de plus en plus présente. Les histoires de réincarnés qui mettent à mal la conscience humaine de leur hôte ne sont pas rares. Souvent terribles, assez pour inquiéter Joaquin. Le dieu de la guerre et du sacrifice, de la mort soudaine et violente donnera un dur combat à l’humain pour gagner le contrôle de ce corps. Il le sait, c’est le prix à payer pour accueillir un tel dieu.

Il finit par détourner le regard pour qu’elle tape son code, prêt à lui concéder ça si cela peut ouvrir la porte. Il se glisse derrière elle en silence et la suit jusqu’à l’ascenseur, se glisse à sa suite.
- Quel étage ?
Il presse le bouton indiqué, pas un autre. Le message est clair. C’est elle qu’il veut, elle qu’il suit, chez elle qu’il entrera et à elle qu’il parlera. Son accent espagnol est clairement audible dans le petit espace.
La cabine s’arrête et avant que les portes ne s’ouvrent, il ajoute d’un ton tranquille :
- Le silence des voisins s’achète beaucoup moins cher que vous ne le pensez.
Au cas où elle aurait l’idée d’aller frapper à leur porte.
Les portes s’ouvrent, il attend qu’elle sorte. S’avancer en premier dans le petit hall, c’est lui laisser la possibilité de refermer l’ascenseur rapidement. Bien qu’il doute sérieusement que ce dernier puisse se fermer aussi vite que lui dégainer.
- Je viens juste pour parler. De votre … Don. Rien de plus.

© TITANIA
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
You can save me ~ Pearl Empty
You can save me ~ Pearl - Lun 21 Mai - 10:10

you can save me
Son ton, sa façon de lui retourner son bonjour rendent soudainement anxieuse la pauvre Pearl, qui déglutit, puis qui s'excuse pour pouvoir passer. Là, elle n'a plus aucune once de confiance en soi, elle craint le pire. Cet homme, il lui inspire toute la paranoïa ressentit depuis des mois, la véritable raison pour laquelle elle avait failli finir folle, enfermée dans un asile d'Angleterre où son père pourrait veiller sur elle. Elle avait compris grâce à Célestine que le monde était peuplé d'être étranges, aux dons particuliers, mais elle n'en avait pas croisé d'autres pour le moment, comme si chacun se cachait des autres. Elle n'était au courant que d'une poignée de détails sur le monde, et rien que ça, c'était angoissant. S'il avait souri un minimum, s'il n'avait pas eu tant l'air d'un psychopathe sorti tout droit d'un film de Stanley Kubrick, peut-être que Pearl aurait pu garder la tête haute, et encore, tout ça n'était basé que sur de vulgaires suppositions. Elle avance d'un pas vers le code, lui jette un regard en biais, sa main se mettant soudainement à trembler. Pour oublier l'anxiété qui semblait la ronger, elle tapa le code rapidement, dû s'y reprendre à deux fois car son doigt s'était trompé de numéro. Elle avance ensuite, l'impression d'avoir une arme posée contre sa tempe quand elle le voir entrer à son tour. Peut-être que ce n'était qu'un simple voisin, finalement, et qu'elle n'avait pas à s'inquiéter autant. Pourtant, quelque chose dans son allure lui faisait comprendre que ce n'était pas le cas. S'engouffrant dans l'ascenseur, elle se colla presque à la paroi pour que son corps ne rentre jamais en contact avec cet homme. « Troisième. » répond-t-elle brutalement, baissant les yeux sur ses pieds, sachant d'ores-et-déjà qu'elle ne pourrait pas dormir tranquillement cette nuit. Parfois, elle songeait sincèrement à se marier avec le premier bodybuildeur du coin pour avoir quelqu'un sur qui compter si jamais elle se sentait en danger. Elle redresse finalement ses pupilles affolées sur le brun, qui devait bien faire trois têtes de plus qu'elle. Parfois, elle s'en voulait de ne même pas dépasser le mètre soixante, elle se sentit si fébrile, si petite. Ses yeux s'écarquillent alors légèrement quand la voix grave résonne à nouveau dans ses oreilles. Elle sent les larmes de peur lui monter aux yeux mais les retient. Elle n'est pas folle, elle comprend très bien où il veut en venir, elle est face à un malade mental qui n'hésiterait pas à la bloquer dans cet ascenseur pour avoir ce qu'il voulait. Et puis, de toute façon, elle doutait que les voisins sortent à sa rescousse. Elle était tellement discrète ici qu'ils ne se rendaient parfois pas compte qu'elle était là. Au fond, elle était seule face à la dangerosité du monde. Elle avait beau avoir une bombe lacrymogène chez elle, des couteaux assez tranchants, elle ne saurait jamais s'en servir correctement ni assez vite pour se défendre de cet agresseur. Alors, elle passa la porte de l'ascenseur, regrettant de ne pas avoir le pouvoir de mourir sur le champ. Puis, un frisson d'horreur parcourut sa nuque, tout son dos, jusqu'à ce qu'il parvienne à ses jambes et l'empêche de bouger. Se figeant, Pearl sentit sa respiration s'accélérer, ses pensées tentant de remettre en ordre le puzzle qui y avait pris place depuis des mois sans pourtant l'avoir résolu. Cette sensation d'être traquée, cette peur irrépressible des hommes parce qu'ils s'étaient toujours servi d'elle, cette envie d'être envoyée à l'asile en camisole pour être en sécurité et ne pas faire la seule connerie qui lui passerait par la tête... Ce ne pouvait être que lui, le fruit de son angoisse. « Qu'est-ce que vous avez dit ? » demanda-t-elle faiblement alors qu'elle avait très bien entendu. C'était sûrement une illusion que lui causait son cerveau à cause de la peur, ça arrivait souvent. Mais dans ce cas, pourquoi tremblait-elle autant, jetant des coups d'oeil terrifiés aux portes des voisins. En parler dans le couloir, c'était du suicide. Aller en parler chez elle, ce serait sûrement pire, parce qu'elle se retrouverait enfermée avec un fou dans l'enceinte même de son appartement sans savoir ce qu'il voulait réellement. Et puis, mentir ne semblait pas être la meilleure des solutions non plus. En fait, dans tous les cas, elle était dans des sables mouvants, chaque pas la rapprochant de la mort. « Qu'est-ce que vous allez me faire, me tuer ? » demanda-t-elle à nouveau, incapable de faire face à cet homme. Finalement, elle s'avança de quelques pas lents, le cœur battant, les poings serrés en direction de la porte de chez elle. Quand elle y parvint enfin, elle mit un temps monstrueux à sortir les clés, mais ne les inséra pas dans la serrure. C'était trop dangereux. Il bluffait peut-être pour connaître la vérité. Trop peu de personnes étaient au courant. Il y avait ses parents, bien que sa mère n'y croit pas vraiment, les deux crétins qu'elle avait lâchement abandonnés, puis Delsin, mais il était comme elle, alors à moins qu'il n'en ai parlé à quelqu'un, personne ne pouvait savoir. Enfin, Pearl enfonça la clé dans la serrure et tourna lentement pour l'ouvrir, sans pour autant s'engouffrer dans l'appartement.  « Si vous voulez mon argent, prenez tout. Mais je vous en supplie, ne me faites pas de mal... » Comme si un énième supplice pouvait encore la sauver de ce cauchemar.

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
You can save me ~ Pearl Empty
You can save me ~ Pearl - Lun 21 Mai - 10:10

you can save me
Son ton, sa façon de lui retourner son bonjour rendent soudainement anxieuse la pauvre Pearl, qui déglutit, puis qui s'excuse pour pouvoir passer. Là, elle n'a plus aucune once de confiance en soi, elle craint le pire. Cet homme, il lui inspire toute la paranoïa ressentit depuis des mois, la véritable raison pour laquelle elle avait failli finir folle, enfermée dans un asile d'Angleterre où son père pourrait veiller sur elle. Elle avait compris grâce à Célestine que le monde était peuplé d'être étranges, aux dons particuliers, mais elle n'en avait pas croisé d'autres pour le moment, comme si chacun se cachait des autres. Elle n'était au courant que d'une poignée de détails sur le monde, et rien que ça, c'était angoissant. S'il avait souri un minimum, s'il n'avait pas eu tant l'air d'un psychopathe sorti tout droit d'un film de Stanley Kubrick, peut-être que Pearl aurait pu garder la tête haute, et encore, tout ça n'était basé que sur de vulgaires suppositions. Elle avance d'un pas vers le code, lui jette un regard en biais, sa main se mettant soudainement à trembler. Pour oublier l'anxiété qui semblait la ronger, elle tapa le code rapidement, dû s'y reprendre à deux fois car son doigt s'était trompé de numéro. Elle avance ensuite, l'impression d'avoir une arme posée contre sa tempe quand elle le voir entrer à son tour. Peut-être que ce n'était qu'un simple voisin, finalement, et qu'elle n'avait pas à s'inquiéter autant. Pourtant, quelque chose dans son allure lui faisait comprendre que ce n'était pas le cas. S'engouffrant dans l'ascenseur, elle se colla presque à la paroi pour que son corps ne rentre jamais en contact avec cet homme. « Troisième. » répond-t-elle brutalement, baissant les yeux sur ses pieds, sachant d'ores-et-déjà qu'elle ne pourrait pas dormir tranquillement cette nuit. Parfois, elle songeait sincèrement à se marier avec le premier bodybuildeur du coin pour avoir quelqu'un sur qui compter si jamais elle se sentait en danger. Elle redresse finalement ses pupilles affolées sur le brun, qui devait bien faire trois têtes de plus qu'elle. Parfois, elle s'en voulait de ne même pas dépasser le mètre soixante, elle se sentit si fébrile, si petite. Ses yeux s'écarquillent alors légèrement quand la voix grave résonne à nouveau dans ses oreilles. Elle sent les larmes de peur lui monter aux yeux mais les retient. Elle n'est pas folle, elle comprend très bien où il veut en venir, elle est face à un malade mental qui n'hésiterait pas à la bloquer dans cet ascenseur pour avoir ce qu'il voulait. Et puis, de toute façon, elle doutait que les voisins sortent à sa rescousse. Elle était tellement discrète ici qu'ils ne se rendaient parfois pas compte qu'elle était là. Au fond, elle était seule face à la dangerosité du monde. Elle avait beau avoir une bombe lacrymogène chez elle, des couteaux assez tranchants, elle ne saurait jamais s'en servir correctement ni assez vite pour se défendre de cet agresseur. Alors, elle passa la porte de l'ascenseur, regrettant de ne pas avoir le pouvoir de mourir sur le champ. Puis, un frisson d'horreur parcourut sa nuque, tout son dos, jusqu'à ce qu'il parvienne à ses jambes et l'empêche de bouger. Se figeant, Pearl sentit sa respiration s'accélérer, ses pensées tentant de remettre en ordre le puzzle qui y avait pris place depuis des mois sans pourtant l'avoir résolu. Cette sensation d'être traquée, cette peur irrépressible des hommes parce qu'ils s'étaient toujours servi d'elle, cette envie d'être envoyée à l'asile en camisole pour être en sécurité et ne pas faire la seule connerie qui lui passerait par la tête... Ce ne pouvait être que lui, le fruit de son angoisse. « Qu'est-ce que vous avez dit ? » demanda-t-elle faiblement alors qu'elle avait très bien entendu. C'était sûrement une illusion que lui causait son cerveau à cause de la peur, ça arrivait souvent. Mais dans ce cas, pourquoi tremblait-elle autant, jetant des coups d'oeil terrifiés aux portes des voisins. En parler dans le couloir, c'était du suicide. Aller en parler chez elle, ce serait sûrement pire, parce qu'elle se retrouverait enfermée avec un fou dans l'enceinte même de son appartement sans savoir ce qu'il voulait réellement. Et puis, mentir ne semblait pas être la meilleure des solutions non plus. En fait, dans tous les cas, elle était dans des sables mouvants, chaque pas la rapprochant de la mort. « Qu'est-ce que vous allez me faire, me tuer ? » demanda-t-elle à nouveau, incapable de faire face à cet homme. Finalement, elle s'avança de quelques pas lents, le cœur battant, les poings serrés en direction de la porte de chez elle. Quand elle y parvint enfin, elle mit un temps monstrueux à sortir les clés, mais ne les inséra pas dans la serrure. C'était trop dangereux. Il bluffait peut-être pour connaître la vérité. Trop peu de personnes étaient au courant. Il y avait ses parents, bien que sa mère n'y croit pas vraiment, les deux crétins qu'elle avait lâchement abandonnés, puis Delsin, mais il était comme elle, alors à moins qu'il n'en ai parlé à quelqu'un, personne ne pouvait savoir. Enfin, Pearl enfonça la clé dans la serrure et tourna lentement pour l'ouvrir, sans pour autant s'engouffrer dans l'appartement.  « Si vous voulez mon argent, prenez tout. Mais je vous en supplie, ne me faites pas de mal... » Comme si un énième supplice pouvait encore la sauver de ce cauchemar.

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
You can save me ~ Pearl Empty
You can save me ~ Pearl - Lun 11 Juin - 12:34



You can save me


- Qu'est-ce que vous avez dit ?
Il est certain qu’elle a bien entendu. Alors il ne répète pas, garde la bouche close et l’observe. Il remarque son tremblement, ne dit rien. Un commentaire serait inutile et déplacé.
Il incline légèrement la tête alors que ses yeux ne la quittent pas, attendant qu’elle le fasse entrer. Elle le fera forcément. Rester planté sur le palier n’est pas quelque chose que Joaquin a envisagé et qu’il laissera se passer. Il a eu de nombreuses années pour apprendre à ouvrir une porte sans clef. Et il en a une à portée de main, en la personne de Pearl.
- Qu'est-ce que vous allez me faire, me tuer ?
Il fronce les sourcils, secoue légèrement la tête. Non, évidemment que non. Mais elle ne le sait pas. Elle ne voit sans doute qu’un homme qui l’attendait au pied de son immeuble depuis dieu ne sait combien de temps, qui veut parler d’un secret dont elle ne s’est pas vantée et qui veut rentrer dans son appartement. Certains auraient flanché pour moins que ça. Il se demande comment ne pas avoir l’air d’un psychopathe fini et abandonne l’idée. C’est déjà mal parti. Il le sait, pourtant, qu’il aurait été préférable d’envoyer quelqu’un de plus souriant, de plus apaisant, de plus humain. Mais ce n’est pas le genre de chose qu’il va laisser aux autres. C’est de « sa » potentielle prophète dont il s’agit, de la personne avec qui il envisage de se lier, de partager son sang, ses forces et ses faiblesses. Il n’est pas question de laisser la charge entre les mains de quelqu’un d’autre. Pas question de laisser ses hommes voir ses faiblesses, son corps qui se meurt. Pas question de leur laisser l’opportunité de lui griller la priorité. Même s’il doute sérieusement qu’un de ses soldats fasse une chose aussi stupide.
Il ne peut s’empêcher de se dire que ramener Damariss aurait pu être une bonne idée. Qu’elle aurait su davantage trouver les bons mots, faire ses blagues étranges qui font redresser les commissures des lèvres de Joaquin sans que ce dernier ne soit capable de faire de même pour autant. Il craint quand il s’agit de communication humaine.
Elle s’avance finalement et déverrouille la serrure. Elle n’ouvre pas la porte.
- Si vous voulez mon argent, prenez tout. Mais je vous en supplie, ne me faites pas de mal...
Il hausse un sourcil, presque ironique. Pour voler de l’argent, il ne prendrait pas cette peine. Il enverrait des hommes. Et le cambriolage en présence du propriétaire n’est pas dans les habitudes de la Calavera. Cette dernière préfère l’argent sanglant du trafic d’organe, basé sur des mensonges et l’espérance d’une vie meilleure, l’abus de confiance et une douleur jamais réparée. Les trafics d’armes et de drogues constituent aussi des sources importantes de profits, de même que les combats clandestins, qui permettent de gonfler les caisses sur les blessures ou les morts des adversaires alors que le public regarde le tout en exultant.
Il fait un geste du menton en direction de la porte. Ils y rentrent en silence alors que Joaquin englobe d’un coup d’œil la pièce principale. Son instinct lui souffle de rechercher un potentiel danger. Il n’en trouve pas. Ce n’est pas étonnant, elle ne baigne pas dans le même monde que lui. Elle ne rêve pas des mêmes choses, ne cauchemarde sans doute pas à propos des dieux. Elle a d’autres démons, différends, il n’en doute pas. Tous les prophètes en ont. Ils sont incompris, mais utiles.
Il la regarde une nouvelle fois, hésite. Il va tout réduire à néant, tout ce qui lui reste de tranquillité, de normalité. Il va tout détruire pour sa propre santé, sa propre gloire, son propre clan.
La pensée le quitte. Depuis quand a-t-il des remords quand il s’agit de faire couler le destin des autres ? Jamais. Il ne peut pas vraiment se le permettre. Ça n’a jamais été un problème. On n’arrive pas à la tête d’une mafia baignant –entre autres- jusqu’au cou dans le trafic d’organes si on n’arrive pas à se détacher de ces considérations.
- Je ne viens pas pour l’argent et je ne te ferai pas de mal.
Si tu acceptes ce que je vais te proposer. Si ce n’est pas le cas. Et bien, il préfère ne pas y penser. Il ne peut pas laisser en vie quelqu’un à qui il a dévoilé sa faiblesse la plus grande.
- Tu as quelque chose qui m’intéresse. Tu sais déjà ce que c’est n’est-ce pas ?
Le ton est calme et presque doux. Pas apaisant, mais mesuré. Pas agressif, mais sûr de lui. Il lui laisse quelques secondes de répit, s’avance doucement dans ce qui fait office de salle centrale, son regard glissant sur la décoration sans vraiment la voir.
- Tu sais qu’il y a les prophètes, comme toi … et d’ autres choses ?
Comme moi.

© TITANIA


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
You can save me ~ Pearl -

Revenir en haut Aller en bas

You can save me ~ Pearl

 :: abandonnés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Oh ! Une ruche sûre ! [PV Pearl Rowe]
» First impressions never have a second chance | ft. Pearl
» SAVE THE QUEENS
» Save me now (Brodéo)
» Save the murderer (Gisella)

Sauter vers: