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When I was young, the flavor is so strong | Chase&Joaquin

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When I was young, the flavor is so strong | Chase&Joaquin - Dim 29 Avr - 11:33


 


There's no place like my home since I was born, When I was young, The flavor is so strong, I've missed it so long now





Ce quartier, ses rues colorées et ses magasins qui sentent bon les épices. Beaucoup de souvenirs d’une enfance bien paisible, normale dans un quartier normal finalement. Tout simplement parce que quand on est petit, on ne se rend pas compte de comment les choses fonctionnes. Et que s’il y a bien une chose à laquelle on ne touchera jamais, ce sont les enfants. Ça ne veut pas dire qu’on ne les envoie jamais chier, mais ce ne sont pas eux que l’on raquette en premier.
Chase, alors, il se souvient avoir dévalé toutes ces rues en courant dans ses survêtements à pas cher. A avoir fait les quatre cents coups avec Dante, à le défendre aussi parce qu’il est italien et qu’il ne parle pas espagnol, et qu’on n’aime pas les italiens dans ce quartier, surtout s’ils ne parlent pas espagnol. Chase, lui, parlait espagnol, très bien même, parce que c’était la langue qu’on parlait à la maison.

Maman elle avait été serveuse en arrivant à Arcadia, et c’était comme ça qu’elle avait rencontré Papa, même si elle n’aimait pas en parler. Chase ne s’était jamais vraiment demandé pourquoi, mais de toute façon, après avoir rencontré Papa elle était devenue femme de ménage. C’était bien avant la naissance de Chase de toute façon, lui ne l’avait toujours connue que sous son tablier avec ses gants en latex, à récurer le sol d’inconnus dans les beaux quartiers. Parfois Chase était obligé de l’accompagner, et tout le monde était toujours gentil avec lui, et il aidait sa mère surtout.

Puis, avec maman, ils s’étaient beaucoup disputés depuis que Chase avait quitté la maison, parce qu’il ne vivait pas comme elle l’aurait souhaité. Ils s’étaient tous les trois (avec Papa) serrés la ceinture pour que Chase puisse réussir dans la vie, et ça avait marché, et Chase avait déménagé bien loin du quartier de ses origines désormais. Puis ils s’étaient séparés, avaient coupé les ponts avant que le fils ne puisse rendre à ses parents tout ce qu’ils lui avaient donné. C’était quelque chose qu’il regrettait vraiment, Chase, d’avoir perdu sa famille aussi rapidement.

Alors, heureusement, il restait son oncle, Joaquin, qui était réapparu quand Chase devait avoir quelque chose comme dix ans. Mais il travaillait pour la Calavera, alors il était hors de question qu’il s’approche de Chase. Et pourtant il n’était pas méchant, Joaquin. Il était gentil, bienveillant, pas au même niveau que celui des parents Ulibarri. Le neveu et l’oncle s’entendaient très bien, finalement, quand ils se voyaient lors des réunions de famille en comité très réduit, mais qui étaient finalement très chaleureuses. La mère de Chase avait beau avoir peur de ce que faisait Joaquin, elle était quand même heureuse de retrouver son frère après tant d’années à renvoyer de l’argent à la famille, là-bas, au Mexique que Chase n’avait jamais vu.

Et bien des années plus tard, donc, ils n’étaient plus que deux, Joaquin et Chase, à bouder un peu les parents du cadet. Et quand Chase avait besoin de quelque chose, c’était vers Joaquin qu’il se tournait.
Ce jour-là, alors, tandis que Chase longeait les rues colorées et animées de ce quartier de son enfance, un tamale poulet-piments-poivrons à moitié mangé dans la main, il repensait à tout ce qu’il avait fait, dans ce quartier et ailleurs, pour finir à nouveau ici alors que jamais il n’aurait pensé avoir à revenir.
Il s’y sentait un peu moins à l’aise qu’auparavant. Dans son beau pantalon noir et chemise bleu ciel, il dénotait pas mal et on l’avait regardé un peu bizarrement quand il s’était mis à faire la queue pour avoir ses tamales, entre tant d’homologues en survets. Mais il avait commandé d’un espagnol parfait, alors on l’avait servi et laissé tranquille. Non, il ne s’était pas perdu pour finir ici, il savait très bien où il était et ce qu’il faisait.

Et en descendant encore la rue, il se trouva devant le Wild Rose Center. Ce vieux centre commercial abandonné, que Chase avait connu plusieurs années avant sa fermeture. Qu’il était bien, ce centre commercial. Son abandon avait été terrible pour la communauté, beaucoup avaient terminé au chômage et le reste de la ville n’avait plus aucune raison de venir nous rendre visite depuis.
Maintenant, c’était un squat, où tout le monde pouvait se servir, s’en servir comme ils le sentaient. Et à Chase d’attendre son oncle devant, parce que lui n’y avait pas foutu les pieds depuis qu’il avait fermé. Alors en attendant, il terminera son tamale, savourant la chaleur du piment sur sa langue.
© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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When I was young, the flavor is so strong | Chase&Joaquin - Mar 8 Mai - 23:06



Family


Il regarde la ville en contrebas, sa clope entre les doigts, la fumée s’échappant de ses lèvres. Il souffle à pleins poumons en contemplant Arcadia. Les rues, de sa terrasse, s’entremêlent sans fin, cachent parfois leurs occupants, dissimulent quelques actions illégales. Il n’est pas pressé de descendre, de revenir sur terre, de se mélanger aux autres. Ici il est seul, il est bien. Personne pour lui soumettre un énième problème, lui proposer un autre contrat à risque, pour pointer les difficultés à palier. Ici, c’est juste lui et la vue, la sensation de calme et de puissance. Joaquin l’ignore, mais Buluc Chabtan se rappelle ainsi du silence de ses temples, tombés il y a des années de ça.
Il ne regrette rien de sa position, de sa place. Il ne regrette rien de ses sacrifices, des meurtres commis, des balles tirées, des gens assassinés pour qu’il soit là en cet instant. Il ne changerait rien si c’était à refaire. Mais des fois, il est fatigué. Un sentiment humain, surtout physique. Si son âme et son ambition aspirent toujours à aller plus loin, son corps renâcle et la divinité en lui peste.
La montre à son poignet lui indique que le temps file, que la clope ne se réduit pas assez vite. Il finit par l’écraser contre la rambarde avant de la jeter dans un cendrier. Il aurait voulu la finir, mais quelque chose de plus important l’attend. La famille n’attend pas, Ramón. Il se souvient de cette phrase, prononcée par son père, il y a des décennies. Joaquin a l’impression que des siècles se sont écoulés depuis la mort du paternel, qu’il a vécu une vie entière, nouvelle et différente depuis. Il se souvient que le chef de famille, qui devait nourrir ses huit enfants sans sourciller ou flancher, leur disait toujours que le sang est ce qu’il y a de plus précieux. Le sien et celui que l’on partage. Les Payan y ont cru pendant un temps. Mais ils ont grandi, la vie les a rattrapés et pour certains, mis à terre. Ils se sont aidés, comme ils ont pu. Mais au final, quoi qu’il arrive, c’est chacun pour soi, chacun sa peau. Joaquin en est un exemple parfait. Son frère est mort et son monde est tombé ce soir-là. Il a été remplacé par les ruines de la vengeance et une ambition, qui pour la première fois depuis des années, s’est permis de s’exprimer.
Aujourd’hui, il ignore où se trouve quatre de ses frères et sœurs. Ils pourraient être morts, être dans cette ville ou à l’autre bout de la terre, richissimes ou pauvres à crever, rayonnants ou inconnus dans la masse, il ne le saurait pas. Il n’a pas envie de savoir. Il s’est trouvé une autre famille, à la hauteur de ses ambitions. Une plus sanglante, qui aurait fait pleurer son père en voyant que son fils y a vendu son âme, mais dans laquelle l’intéressé se sent bien. Puissant, vivant.
Le lien avec son passé est de toutes manières toujours là, qu’il le veuille ou non. La femme de son frère est réapparue il y a longtemps et même si le temps aurait dû guérir la blessure, ça n’a jamais été le cas. Une de ses sœurs, celle qui a sacrifié beaucoup le déteste sûrement alors qu’il lui sourit sans joie lors des réunions de famille, qui pourtant, ne sont jamais froides, toujours pleine de chaleur et de vie. Elle lui en veut, il le sait. Elle a vendu son corps pour qu’il ne se couche pas le ventre vide certains soirs. Il ne lui a rien donné en retour, si ce n’est des soucis à se faire pour son fils. Il a mis du temps à s’y faire, au début. Être oncle. Se faire appeler comme tel. Sourire quand le gamin vient, le voir grandir, évoluer. Changer, comme il l’a fait récemment. Le savoir en danger aussi. Une notion étrange est apparue avec cette donnée. Devoir le protéger ou du moins, faire en sorte que l’homme puisse le faire lui-même.
Alors le voilà en train de se diriger vers le centre commercial, fermé depuis des lustres. Il salut certaines personnes sans vraiment les voir, plongé dans ses pensées, mais toujours étrangement alerte, conscient du monde qui l’entoure, comme un pilotage automatique méfiant. La fermeture du centre commercial a été largement décriée avant que la communauté ne s’y fasse, baisse les bras et ne s’avoue vaincue. La Calavera a pris une sorte de revanche, transformant l’ancien lieu d’échanges légaux en une plate forme de contrebande. Certaines parties sont aménagées pour d’autres utilités. De dehors, on ne voit qu’un centre désaffecté. A l’intérieur, quand on rentre, tout est prêt à être remballé à la moindre menace annoncée.
Il voit Chase de loin, bien habillé. Ca fait naître un mince sourire sur les lèvres de Joaquin. Le neveu détonne un peu, mais c’est bien. Se fondre dans la masse, ça a été pendant trop longtemps la malédiction de son oncle.
- Salut … Tu vas bien ? Ta mère aussi ?
Il serre brièvement l’épaule avant d’enchaîner, en espagnol.
- J’espère que t’es prêt. Finis ça, tu vas avoir bientôt avoir les mains occupées.
Il guide Chase jusqu’à une porte qu’il déverrouille, s’enfonçant dans le bâtiment, se dirigeant sans soucis. Il arrive enfin dans une grande salle, longue d’une quinzaine de mètres.
Un vaste espace de dix mètres est laissé vide, des fils relient une sorte de rambarde à des plaques métalliques. Il ne faut pas longtemps à Joaquin pour voir le paquet qu’il a demandé à un de ses hommes de déposer là plus tôt. A l’intérieur, des cibles cartonnées, une carabine et un pistolet à air comprimé. Pas la peine de commencer lourdement à balle réelle pour une première fois, le plomb fera l’affaire.
- Bon, aujourd’hui on va commencer doucement. C’est du plomb, si tu fais rien de con, tout se passera bien.
Il sort la carabine, ouvre la culasse et sourit doucement.
- T’es prêt ?

© TITANIA
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When I was young, the flavor is so strong | Chase&Joaquin - Mer 16 Mai - 10:55


 


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La bouche pleine, Chase hocha la tête à la première question de Joaquin. Petit mensonge, l’homme n’avait aucune idée de si sa mère allait bien ou non. Ils ne s’étaient pas adressés un mot depuis plusieurs mois. Entre eux, il y avait ce faussé qu’ils n’arrivaient à se résoudre à franchir pour rejoindre l’autre. Et jaillissant de ce faussé, un vent glacial qui leur faisait peur aussi. Quels reproches allaient-ils se faire mutuellement s’ils se rejoignaient ? Quel venin se lanceraient-ils au visage ?
Chase n’avait pas grand-chose à reprocher à ses parents, finalement. Tout simplement, qu’ils le laissent vivre la vie qu’il entend, et tout irait mieux. L’homme se rappellera toujours de leurs visages, leur expression pleine d’incompréhension, de surprise, puis de colère, lorsque leur fils leur annonça la nouvelle, la fameuse. Celle qui voulait dire qu’il ne leur offrirait jamais de petits enfants, et qu’il irait probablement directement en enfer. Ça faisait toujours plaisir.
Chase les avait pardonnés, à force, même s’il n’oublierait jamais la déception dans leurs discours, l’impression que tout était de sa faute, alors que s’il en avait eu le choix leur fils aurait adoré avoir une vie normale. Mais c’étaient eux qui n’arrivaient pas à passer à autre chose. Peut-être voulaient-ils le meilleur pour leur unique enfant, mais celui-ci n’avait besoin que d’une chose, qu’on le laisse tranquille et qu’on le traite comme un adulte.

Alors, quand Chase vit l’arme que son mafieux d’oncle sorti devant lui, il se senti un peu frustré, pris de haut. Peut-être vexé aussi. « Une carabine à plomb se dit-il, super. » Il avait déjà été à la fête foraine dans la vie, Chase, il avait déjà tiré à la carabine sur des cibles ou d’autres ballons dans des cages. Il avait même déjà gagné des prix ! Peluches et babioles en tout genre, même qu’une fois il avait ramené un poisson rouge à ses parents, qui n’avaient aucune idée de ce qu’ils pourraient bien en faire. Surtout que les poissons de fête foraine, c’est increvable (sinon ça ne survivrait jamais à la fête foraine en elle-même).

Bref, toujours était-il que Chase hocha la tête, le tout accompagné d’un « Hm-hm » d’affirmation. Oui il était prêt à se servir d’une carabine à plombs, à trente-deux ans.
Une fois que son oncle eut terminé de recharger l’arme, Chase la pris doucement en main. Elle était légère, facile à manipuler, ça c’était sûr. Même un peu petite pour une arme. Enfin Chase n’avait jamais touché autre chose qu’une carabine à plomb, mais il s’était toujours imaginé qu’une véritable arme à feu serait bien plus imposante, à tort ou à raison. « Une carabine à plombs ça devrait le faire quand même. Même pour un débutant, si j’arrive à rater avec ça… »

L’arme dans une main, des cibles dans l’autre, Chase alla en une fraction de secondes poser les cibles à leur place, de l’autre côté du grand espace aménagé juste pour ce qu’ils allaient faire. C’était l’un des pouvoirs que lui offrait sa vie de satyre, ces sabots démoniaques et la possibilité de courir aussi vite que les projectiles qu’il tirerai aujourd’hui. Et une deuxième fraction de seconde plus tard, Chase était de retour près de son oncle. Parce que l’un des pouvoirs que lui offrait ce dernier, c’était la possibilité de ne pas avoir à se cacher. Peu importe ce qu’il aimait, ce qu’il faisait, avec Joaquin tout irait bien.
En un rien de temps, tout était donc en place, et l’élève allait pouvoir commencer son cours particulier. Il cala le fusil sur son épaule, ferma un œil pour mieux se concentrer sur sa ligne de mire, qu’il alignait avec la cible derrière lui. Son doigt serra la gâchette et le coup parti dans le bruit sourd que faisaient les carabines à plombs, qui lui rappelait tant les fêtes foraines de son enfance. Il avait confiance en lui parce qu’une carabine à plomb ne représentait pas réellement quelque danger que ce soit à ses yeux.

Et le trou apparu sur la cible en face de lui, il n’était pas vraiment sur la cible. Il avait atteint le carton sans soucis, mais avait manqué même le plus grand des ronds rouges. En dessous, un peu sur la gauche. Manque de précision, certainement. Chance du débutant, clairement pas. Sinon il aurait mis dans le mille.

« Ouais, bon » fit le tireur, un peu déçu.

Chase rechargea donc la carabine d’un nouveau plomb, parce qu’il avait d’observé son oncle le faire (et que des restes de son enfance lui restaient encore), et il lui tendit l’arme. « Tiens, si tu veux me montrer, histoire que j'arrive au moins à atteindre la cible » fit-il, souriant et toujours en espagnol. Parce que même si Chase prenait un peu la carabine de haut, il était là pour apprendre.
© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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When I was young, the flavor is so strong | Chase&Joaquin - Lun 11 Juin - 11:57



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- Une carabine à plombs ça devrait le faire quand même. Même pour un débutant, si j’arrive à rater avec ça…
Il voit la déception sur les traits de son neveu, sent son poids dans ses paroles. Il s’en fout. Il n’est pas là pour flatter son ego, pas là pour lui faire plaisir, pas là pour lui dire qu’il est assez grand pour porter une arme à balle réelle. Chase aurait dû s’en douter. Il s’agit d’un centre commercial, pas d’un endroit aménagé pour la pratique du tir en condition réelle. De toutes manières, il peut être vexé, Joaquin a vu suffisamment d’arrogants dans la même situation pour savoir parfaitement qu’on peut avoir toutes les années qu’on veut, les fusils, pistolets et révolvers à balles, ça ne se manipulent pas comme ça.
Chase s’agite, va déposer les cibles à l’endroit prévu à cet effet. Ca tire un sourire à Joaquin. Il n’a pas compris l’utilité des fils, qui justement, permettent d’envoyer la cible au loin sans avoir à courir à chaque fois. Et Joaquin a beau ne pas être aussi rapide que son neveu, il sait que ce dernier ne peut se permettre de changer lui-même les cartons régulièrement s’il veut rester un minimum concentré.
- T’excite pas, les cibles elles s’envoient avec ça.
Il désigne du menton le dispositif mis en place, met un carton sur un des postes, fait tourner une manivelle juste à côté. Ce n’est pas aussi rapide que Chase, mais ça permet de ne pas laisser son arme en plan à chaque fois.
- Je te conseille pas d’aller les mettre toi-même. Déjà parce qu’on évite de se balader entre les cibles et le pas de tir. Ensuite parce que t’as pas que ça à faire.
Non. Joaquin ne va pas lui donner d’appui et la découverte de l’arme par un nouveau pratiquant n’a pas besoin d’être polluée par des déplacements permanents.
Le neveu se met en place et Joaquin le laisse faire. La position mérite d’être reprise, mais il laisse l’enthousiasme du premier plomb au jeune homme. Le point dur n’est pas trouvé, le plomb part.
Pas dans le mile. L’inverse aurait été surprenant. Ca arrive des fois, souvent pas hasard, parfois pas réel talent.
- Tiens, si tu veux me montrer, histoire que j'arrive au moins à atteindre la cible.
Ca tire un sourire à Joaquin. Il est là pour apprendre, il l’a compris. Ca lui rappelle de vieux souvenirs, quand il était sargento, quand les nouvelles recrues essayaient à tout prix d’impressionner les supérieurs, oubliant souvent qu’elles débutaient à peine. Il se rappelle des quelques fois où on lui a demandé d’approfondir certains points avec des débutants zélés et avides d’une gloire éphémère. Il se rappelle d’eux parce que ce sont ceux qui durent le moins longtemps sur le terrain. Ceux qui ne prennent pas en compte les risques et qui finissent avec une balle dans la tête. Ou menacés de mort si la Calavera ne paye pas une somme ridiculement élevée pour un soldado, ridiculement faible en comparaison de ses moyens. Ils sont morts évidemment. La Calavera ne paye pas pour les incompétents.
- T’étais pas bien placé pour commencer.
Il se positionne face à Chase, de profil par rapport aux cibles. Il écarte les jambes de la largeur de ses épaules, fait en sorte que ses pieds soient parallèles.
- Faut que tu sois comme ça. Sinon t’es pas équilibré, tu bouges plus et ton dos va souffrir dans quelques années.
Joaquin, il ne s’est jamais soucié de la dernière donnée. Il ne pensait même pas vivre aussi longtemps, dans le fond. Son corps ne ressentant plus la douleur, il n’aurait pas été étonnant qu’il crève avant, épuisé par une blessure mal soignée et dont Joaquin ignorait l’existence. Et le poste de commandante le place dans la ligne de mire de pas mal d’ennemis. Il espère que la récente trêve se prolongera, plaçant les mafias dans un climat peu propice aux attaques de gradés. Il espère aussi que Chase vivra assez longtemps pour se soucier de son dos.
- Ensuite, tu prends ton temps, on est pas pressé. Si tu trembles trop, tu reposes, tu souffles et tu recommences.
Il prend l’arme, la calle au creux de son épaule. Son œil rencontre le viseur puis se projette sur la cible. Il retrouve le vieux sentiment de légèreté. La concentration arrive, le monde disparaît, la tête se vide de ses problèmes. Le doigt s’arrête au point dur. Puis tout s’aligne et le coup part. Presque dans le mile.
Il ouvre la culasse et tend l’arme à son neveu.
- C’est du plomb, mais ça rentre dans la chair quand même, alors tu fais gaffe quand tu la manipules. Toujours vers le haut le canon quand tu vises pas la cible et que la carabine est pas posée. Culasse ouverte. C’est pas un concours. Je te fais pas faire ça pour rien, c’est plus simple d’apprendre la précision à dix mètres au plomb qu’à vingt avec des balles et des armes qui ont du recul.
Les consignes de sécurité, elles sont simples, basiques et même les mafias les respectent un minimum parce qu’un mauvais coût est très vite parti.

© TITANIA
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