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found love. (éamonn) - Dim 29 Avr - 22:21

liberté muselée.
deux termes antinomiques et qui pourtant se combinent avec une perfection onirique dans julianne kidd. l'indépendance chérie et durement acquise qu'elle ne parvient pas totalement à maîtriser quand s'affrontent l'envie d'aduler l'art – adoré en secret – avec l'éducation donnée. elle entend sans cesse la voix grave de son paternel – Archibald Kidd – lui gronder, tendre mais autoritaire :
- julianne, une femme de haut-rang comme toi se doit de mettre le travail sur le premier plan. nous ne sommes plus dans les années quarante où les femmes appartiennent corps et âme à leur époux – l'art est futile et inutile. hisse-toi haut plutôt que de rêvasser à des chimères issues des esprits fantasques.
et julianne, mordant l'intérieur de sa joue, taisait toutes ses revendications contraires ; certes, les femmes ont acquis un statut social ; certes, le travail est important et elle brûle de se hisser dans les hautes-sphères par ses propres moyens, de faire ériger une justice stable et différente en tout point de ce qui existe actuellement. mais l'art a ce côté imprévisible et incorruptible qui la fait vibrer. l'art permet une expression complète qui fait roucouler l'âme de jules ; elle qui n'a jamais pu véritablement dire le contenu de ses pensées, jolie poupée à la bouche taillée dans une cerise juste bonne à être docile et surtout pas à se rebeller.
Archibald Kidd est incroyablement fier de la cadette qu'il a su élever. une femme inflexible, une femme à qui rien ni personne ne résiste ; et pourtant, jules ne peut s'empêcher de regarder sa vie sous un autre angle. aucun regret, juste une façon d'envisager sa vie si les choses avaient été autrement. jules, elle aurait aimé être peintre impressionniste – marquer les esprits de ses peintures oniriques et étranges. ou peut-être surréaliste, une dali revisitée ? à moins qu'elle n'ait foulé les planches boisées de ses pointes usées pour entamer des ballets nostalgiques qui rendraient grâce à sa beauté, les cheveux noués en un chignon stricte qui dévoilerait les courbes graciles de son être ?
elle aurait pu aussi continuer dans le droit, être assistante du procureur, mais se perdre dans des toiles ou des photographies qui orneraient tous les murs de son penthouse. avoir une vie presque similaire, avec une petite touche d'exotisme. au lieu de ça, jules kidd culpabilise dès lors que ses opales s'attardent un peu trop sur tout ce qui a attrait à l'art.
et le palpitant s'emballe légèrement quand, pour la remercier de son travail acharné dans une affaire importante, un juge haut-placé lui glisse deux places d'opéra entre les mains.
- ce n'est pas nécess…
elle commence, les mains légèrement moites. mais l'homme la coupe – et on ne râle pas quand un juge prend la parole, combien même ils savent tous à quel point jules kidd n'est jamais celle que l'on interrompt. durant les procès ou avant, en tout cas. jules est douée dans ce qu'elle fait et si l'on souhaite qu'elle mette toute sa volonté dans une affaire, on évite de la froisser.
- ça me fait plaisir, julianne.
elle hoche la tête, colère légère qui vient tétaniser ses membres. on insiste alors qu'elle ne veut pas et, cerise sur le gâteau, le patronyme haït – trop féminin, trop fragile – qu'on prononce. elle pince les lèvres, parvient à marmonner un merci du bout des lèvres alors qu'elle tourne les talons. en arrivant sur le parvis du tribunal, julianne inspire un grand coup. le soleil tape ardemment sur son visage mais elle est incapable de bouger, adorant l'air frais qui balaie ses mèches brunes. au bout d'une dizaine de minutes, sa pochette de travail fermement ancrée dans la paume, jules se perd dans la foule d'arcadia pour marcher dans les rues jusqu'à son appartement.
et soudain, elle le voit.
et soudain, elle se fige.
fantôme du passé presque oublié qui revient la hanter.
elle se souvient avec un sourire de cette soirée – lointaine – où ils avaient discuté jusqu'à oublier l'heure. jusqu'à avoir les paupières lourdes du sommeil ; une amourette qui aurait pu débuter et qui pourtant est morte dans l'œuf d'un soir d'été.
elle s'approche en quelques enjambées d'éamonn et lui adresse un salut simple ; sans trop savoir quelle attitude adoptée. l'intimité passée semble aujourd'hui déplacée.
- hey.
elle ronronne légèrement ; ils n'avaient sans doute rien en commun, ont parlé de tellement de choses qu'ils ne savent rien de concret à propos de l'autre… peut-être même qu'ils ne se souviennent d'absolument rien. mais le visage d'éamonn est resté gravé dans la mémoire de julianne.
- toi ici ?
la curiosité qui dévore l'âme, l'envie de tout savoir… facile de ne pas s'être croisés depuis le temps qu'ils ont passé séparés ; arcadia est une grande ville. et pourtant, toujours la même sensation qu'il y a cinq ans : brûlure au fer rouge entre les côtes, serpente sur les poumons, s'arrête sur le palpitant. lien ténu qu'elle sent sans se l'expliquer. jules est un peu trop ravie de le voir pour son propre bien ; il ne devrait qu'être un grain de poussière s'étant perdu dans la vie mouvementée de la jeune femme, et pourtant, elle caresse l'idée d'entretenir une véritable relation – amicale – avec celui avec lequel elle avait passé tant d'heures à parler de tout et de rien.
comme si, avec éamonn, l'insouciance étudiante pouvait revenir. comme si, avec éamonn, la dernière pièce du puzzle venait trouver ses comparses et remplir la place laissée vide.
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found love. (éamonn) - Mar 1 Mai - 17:09


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jules & éamonn
Three years of ups and downs, nothing to show for it now. And I know it ain't pretty when the fire burns out. Calling me when I'm drunk, remind me of what I've done. And I know it ain't pretty when you're trying to move on. I hope someday, we'll sit down together and laugh with each other about these days, these days. All our troubles, we'll lay to rest and we'll wish we could come back to these days.


Le vide, il n’y avait que le vide. Non pas parce que j’étais sur la murette du toit de la distillerie des quais, mais que je n’avais pas l’impression de ressentir quoique ce soit ces derniers temps. Je buvais, mais ce n’était pas la solution. C’était une facilité, et c’était à la portée de mon cerveau de le comprendre. J’avais tenté plusieurs remèdes, aucun ne fut le curatif espéré, à défaut d’être désespéré. Il n’y a que le combat qui me vient à l’esprit, pourtant je suis las de brandir les poings. Je rêvais d’une seule chose, la quiétude. Et, encore une fois, je me retrouve à errer dans les rues d’Arcadia, plus ou moins perdu, sans pour être assez fou pour traîner dans des quartiers autres que neutres.

Sur un caprice, ou une pulsion, peu importe, j’entre dans une boutique, observe, admire les courbes des guitares au bois travaillé savamment. Je regarde sans oser toucher, comme un enfant qui aurait peur de tout briser. La main difforme sort de ma poche, se prépare à empoigner le manche de l’instrument divin, qui me glisse entre les doigts recroquevillés. Les joues écarlates, je déglutis, replace l’objet et me sauve en remontant le col de la veste. Je continue à marcher, jusqu’à finir dans les quartiers huppés, ou du moins pas très loin. Je ne traînais jamais ici. La faune et la flore ici étaient méprisables tant ils méprisaient, c’était ridicule. J’allume une cigarette, devant le tribunal, en appréciant l’ironie de la situation. Un jour, mon tour viendra aussi. Mais j’espère être jugé par autre chose que des voyous en perruque et robe noire. Les yeux au ciel, j’entreprend de me perdre à nouveau dans la foule d’Arcadia, paisiblement. Enfin, la paix. Le soupir de soulagement expiré, j’exalterais presque. Il y a des bousculades, des rires, puis du silence, parfois de la violence et des regards noirs.

C’est alors que pour la troisième fois, j’ose espérer trouver une attache à mon regard. J’ignore ce besoin, parce que j’en connais les origines. L’abus et le rejet. Deux sentiments, deux personnes distinctes. Alors, j’erre, inlassablement. Je finis par écraser la cigarette au sol, sentant le mégot brûler mes lèvres et ma fière moustache. J’entends des enjambées, légères et une voix qui ressurgit du passé. Si les bruits forcent mes sourcils à se froncer et les poings à se serrer, lorsque mes iris découvrent Jules, bien vite un large sourire sincère et heureux étire mes lèvres. Je m’approche d’elle, d’un pas timide, mitigé avec la joie de la voir.

Maladroitement, et sans doute un peu trop spontanément, je me penche pour déposer un baiser sur sa joue en effleurant sa taille. Je reste silencieux, reprenant une distance plus raisonnable et la regarde en affichant un sourire en coin. J’arque un sourcil face à sa question, les mains dans les poches et l’air nonchalant. « Comme quoi, tout est possible. » Je lui fais un clin d’œil, air mutin peint sur le visage. « Je me suis perdu. J’ai bien fait on dirait. » J’échappe un léger rire et lui tourne autour, remarquant son attaché-case. Je finis par lui faire face. « Ca fait longtemps, Jules. » Le palpitant s’affole, trahissant le marbre que je tâchais de maintenir en façade, alors que j’étais heureux, et qu’elle m’apparaissait comme un miracle divin. Jules, Julianne. Elle était l’étudiante, et j’étais le boxeur professionnel. Je ne lui avais pas réellement menti, je n’avais fait que lui cacher le reste de la vérité. A ses étés ici, les discussions ont muri et pansé des blessures que je ne lui avais jamais laisser entrevoir. Puis, Jules, comme un mirage, disparut et comme à mon habitude, je n’avais pas entrepris de chasser le mirage. Plusieurs nuits fraiches d’été se trouvèrent plus chaleureuses à l’avoir lovée.

Des souvenirs brûlants reviennent, puis s’égarent pour laisser place à sa magie, à elle. Jules m’avait soigné, et je lui en étais reconnaissant. Je ne savais pas vraiment comment le montrer. Je secoue la tête, lui revenant. « Mais toi, tu fais quoi ici ? » La question est abrupte, mais le regard se fait doux. J’essayais de l’imaginer, l’étudiante, et je pariais sur marchande d’art -légale, sinon j’en aurais entendu parler. Je joue avec ma moustache, alors que la curiosité prenait le pas sur le peu de bienséance que j’avais.
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found love. (éamonn) - Ven 4 Mai - 21:19

un sourire. le palpitant manque un battement… jules ne se perd que rarement dans l’espoir vain de compter aux yeux de quelqu’un. on ne s’ancre dans la vie d’une tierce personne qu’en faisant de grands actes – bons ou mauvais. pas en étant une passagère avide d’une vie passée, d’une nuit avortée, d’actes inespérés. pas en ayant papoté jusqu’à en avoir les yeux fatigués, à sentir le vent frais d’une nuit pourtant clémente s’amouracher des épaules nues.
et pourtant.
un sourire de la part de ned, c’est tout ce qu’elle avait espéré durant ce laps de temps qui avait suivit sa salutation. et c’est tout naturellement que les commissures de ses lèvres sont dévorées par le sourire communicatif qui s’étend à tout son être – bonheur attrayant mais éphémère.
le baiser rapide qui suit n’est pas sans étonner la gamine kidd, qui pourtant reste de marbre ; une habitude un peu trop dure à perdre. et c’est avec un certain regret – incompréhensible pourtant – qu’elle accueille à nouveau l’air froid contre la hanche où avait séjourné la main de l’amant délaissé, presque oublié – demeuré dans un coin de l’esprit avide d’autres découvertes, des expériences qui scient tant à la vie.
« Comme quoi, tout est possible. »
la lourde voix qui résonne et fait vrombir l’être glacial qu’elle pensait être devenue au fur et à mesure des années. et doucement, comme un souffle léger contre la joue, jules se plaît à redevenir l’étudiante qu’il avait rencontré il y a de cela tellement d’années. l’insouciance d’antan revient se faire une place – très petite – dans le palpitant, tout comme l’envie folle d’être l’objet de tous ses désirs, de toutes ses convoitises. le lien qu’elle avait déjà ressenti à l’époque – ténu, saugrenu – revient l’enlacer.
julianne, son côté romantique et un chouïa naïf, pourrait écouter ned parler pendant des heures entières. se laisser bercer par les vibratos sombres de ses cordes vocales abîmées par de trop nombreux verres d’alcool ; fixer cette moustache amusante qui trône au-dessus de ses lèvres charnues et ourlées… souvenirs d’une unique nuit passionnée qui passent et repassent devant les opales subjuguées. jules, elle n’a jamais vraiment accroché aux hommes à moustache. mais chez ned, ça ne détonne pas… chez ned, ça améliore. (si tant est qu’il y ait besoin d’ajouter plus de charme à un être qui en est déjà bourré).
elle ne se souvient pas vraiment, la gamine kidd, s’il la portait déjà quand ils se sont rencontrés. et elle se demande ce qu’elle ressentirait d’avoir le haut de ses lèvres chatouillées par cette épaisse moustache. elle tourne la tête de droite à gauche pour reprendre ses esprits – si aisément perturbés malgré des années à perfectionner son attention, sa concentration.
« Ca fait longtemps, Jules. »
elle hoche la tête de haut en bas rapidement – un peu trop pour qu’il ne remarque pas le trouble dans lequel elle s’est noyée. elle remarque le regard qui dérive sur l’attaché-case qu’elle tient fermement entre ses doigts et elle sourit avec l’innocence ingénue d’une enfant ayant obtenu tout ce qu’elle a toujours voulu.
- c’est vrai.
et distraitement, ses doigts viennent frôler le cuir souple dans un geste tendre, presque amoureux.
- combien de temps déjà ? cinq ans ? plus ? en tout cas, tu n’as pas changé.
elle ronronne avec l’envie impérieuse d’intégrer un contact physique quelconque. et pourtant, elle garde une certaine distance, ne pouvant s’empêcher d’être un tantinet méfiante. avec les années, les gens changent.
« Mais toi, tu fais quoi ici ? »
elle hausse les épaules en se tournant brièvement vers le tribunal qu’elle vient de quitter – ses talons haut commencent à la faire légèrement souffrir, par ailleurs. mais la force de l’habitude parvient à la faire demeurer debout, haute et fière comme un cygne.
- je sors du tribunal.
elle lâche. et puis la réflexion se fait rapidement qu’il pourrait interpréter ses mots d’une mauvaise façon. apparaître à ses yeux comme une délinquante ? sans façon.
oh ?
depuis quand julianne kidd se préoccupe de ce que l’on peut penser d’elle ? elle qui est haïe par tous les détenus de la prison d’arcadia, ayant participé d’une manière ou d’une autre à leur incarcération ?
- je suis adjointe du procureur. et le juge Philips souhaitait me dire deux mots.
de nouveau, ce même sourire d’une candeur désarmante vient prendre possession de ses lippes. et puis soudain, elle lève le doigt dans la direction de ned, la bouche ouverte sur un « o » majuscule.
- mais j’y pense ! le juge m’a donné deux places d’opéra…
petite pause. est-ce qu’il comprendra tout seul ce qu’elle a en tête ? pas que ned soit stupide, bien au contraire – elle se souvient avec cette même chaleur de leur discussion passée, les sujets s’additionnant les uns aux autres pour se confondre, se mélanger, les paroles demeurant impossible à tarir. elle ajoute néanmoins, dans un désir d’être la plus claire possible sur ses intentions :
- tu fais quoi ce soir ?
elle lui adresse un clin d’œil sans équivoque. avoir un rendez-vous galant avec ned pour combler les années à ne pas se côtoyer lui semble être une des meilleures idées qu’elle puisse avoir en cette journée ; et si jamais l’opéra n’est absolument pas intéressant, il sera toujours temps de s’éclipser pour s’épancher d’une manière ou d’une autre ?
impression persistante d’avoir une partie d’elle-même en face d’elle.
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found love. (éamonn) - Dim 6 Mai - 14:46


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jules & éamonn
Three years of ups and downs, nothing to show for it now. And I know it ain't pretty when the fire burns out. Calling me when I'm drunk, remind me of what I've done. And I know it ain't pretty when you're trying to move on. I hope someday, we'll sit down together and laugh with each other about these days, these days. All our troubles, we'll lay to rest and we'll wish we could come back to these days.


Nul doute possible, c’était bien Jules. Je ne m’étais même pas réellement posé la question, tant il m’apparaissait comme une évidence. Julianne, qui préféra bien vite entendre Jules, et j’avais joué selon cette règle, pour finir par corrompre le jeu, comme à mon habitude. Sourire accroché aux lèvres, je ne parviens pas, pour un léger moment, à détourner le regard, heureux et sauvé d’avoir pu raccrocher mes yeux à une silhouette amicale, dont je me savais préservé parce que je n’avais rien à y craindre. Comme la première fois. A croire que les schémas n’existaient que pour se répéter. Ma main sur sa hanche, Jules provoque un électrochoc dont j’ignore la portée. Ce n’est que lorsque je la retire que je sens une chose étrange, et que je comprends que je n’étais qu’un idiot, bon à me satisfaire de l’instant présent et à tout gâcher par la suite. Je comprends qu’elle m’avait manqué, la jeune brune. Il m’en avait fallu du temps.

Mes iris la scrutent, l’observent et la considèrent, cherchant à connaître son histoire. Ses joues se sont creusées, ses cheveux sont plus courts. Et sa silhouette, elle, est toujours aussi élancée. L’étudiante était devenue une femme. Salvatrice, Jules dans une facilité déconcertante, me ramenait au goût de sourire, de parler, l’air de rien. Je viens à nouveau rompre la distance, plus ou moins conventionnelle, je la cherche, sans jouer pour autant, bien que mon traits, devenus mutins, trahissaient un comportement enfantin. Ses yeux se posent sur ma moustache, j’échappe un léger rire. C’était quelque chose d’assez récent en soi, et je ne me souviens plus des circonstances de cette décision. Peut-être étais-je devenu duc, ou alors peut-être n’y avait-il aucune raison qui vaille la peine d’être expliquée, ou même simplement mentionnée. Jules secoue la tête, hoche, à chaque fois avec hâte. Je penche la tête, l’air inquiet. « Tout va bien ? » Mes lippes s’étirent plus timidement, les sourcils se froncent et puis je la vois effleurer du bout des dextres son attaché-case. Et si c’était le temps qui, au final la troublait le plus ? Au fond, son regard n’avait pas changé non plus, elle avait toujours eu ce même regard et ces joues généreuses. « Toi non plus. Enfin, t’as grandi. Non, mais tu vois. » Je baisse les yeux et remarque ses talons seulement à cet instant. « T’aurais pu te laisser pousser une moustache que j’aurais à peine remarqué. Peu importe les années, ça me semble une éternité. » Je secoue la tête, exaspéré par mon propre manque de discernement et d’observation. J’étais parfois observateur, mais pour le coup, Jules m’aveuglait avec la joie de la voir et de l’avoir face à moi. Je ne pensais pas au reste, ou du moins, je n’y pensais plus.

Jules était quelqu’un de fier, et elle avait toutes les raisons. Sauf peut-être lorsqu’elle avoue sortir du tribunal. Elle était trop jeune pour être juge, et sans doute pas assez testiculée -littéralement, non plus. J’arque un sourcil, joue avec ma moustache et manque de m’étouffer lorsque les éclaircissements arrivent. Adjointe du procureur. Cela ne fait qu’un seul tour. Je ne sais pas si je dois me sauver et paraître louche, ou rester et lui tendre les poignets pour qu’elle me passe les menottes. D’accointance avec les juges, qui plus est. Je me râcle la gorge, devenant sans doute un peu trop pâle, même pour un irlandais. Soudain, son doigt se lève et je crains le pire. Je lui souris, nerveusement, levant les mains, prêt à me rendre. Très vite, c’est en air badin que mon anxiété latente se transforme. « Tu vas faire un malheureux, Jules. Philips devait espérer y aller avec toi, mais tant pis pour lui. » Je marque une courte pause. « Ce soir, je suis à toi. » Je me penche vers elle, en réponse à son clin d’œil. Pour une fois que je comprenais les sous-entendus, je me demandais si le déluge ou même l’apocalypse n’allait pas arriver ce soir. A la fois inespérée et inavouée, voilà Jules, qui sourit et qui taquine. Je me sens plus léger, je me sens entier à nouveau. Et encore, je n’arrive toujours pas à détacher mon regard du sien. Et si c’était cela, au final, de compter pour quelqu’un et le sentir en retour ? « Je te prends. » Je rougis, temporise. « Enfin, j’veux dire.. Je t’attends devant l’opéra. » A nouveau, je dépose un baiser sur sa joue, frôlant sa main sans pour autant l’emprisonner.

****

Et lorsque la nuit recouvra la voûte céleste, et qu’Arcadia dans ses bas-fonds s’embrasait en peu plus, s’acoquinant avec les mœurs légères, l’alcool, la drogue et la chair, bien loin, je l’attendis, cigarette au coin de la bouche. Ce soir, je n’avais pas mes lames, je ne portais pas la veste du Royaume. Je les avais troquées pour un simple étui à cigarette en cuir, et bien sûr ma flasque remplie d’eau et rien d’autre. Le nœud-papillon avait tenu jusqu’à ce que je monte les escaliers extérieurs de la bâtisse. Nerveux, impatient, j’espérais qu’elle ne disparaisse pas entre temps, ou qu’elle s’évapore vers d’autres chemins plus glorieux que d’aller à l’opéra avec un vaurien, mafieux et bien d’autres choses. Je déboutonne les deux premiers boutons de ma chemise, tirant sur la barre de nicotine. Je n’avais pas eu le temps d’ajuster le costume. Dans la précipitation, j’en avais acheté un neuf et je craignais que les coutures ne cèdent à certains endroits. Personne ne fume, tous dévisagent. La bourgeoisie, la haute classe d’Arcadia, ils envahissent les lieux. Leurs accents me poussent à lever les yeux au ciel. J’observe les étoiles, les rares qui arrivent à briller suffisamment pour contrer les lumières de la ville. Lorsqu’il me semble distinguer Jules dans la pénombre, je me précipite, dévalant les escaliers en prenant soin d’écraser la cigarette, encore fumante. Pourtant, ce n’est pas elle. Moue légèrement triste peinte sur le visage, je baisse la tête.
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found love. (éamonn) - Dim 6 Mai - 22:48

rencontre inespérée.
souvenirs volés.
et la joie intense de balayer un visage amical du regard. les souvenirs sont tellement flous… tout se mélange dans la mémoire qui a eu le temps de faire le tri, le vide, d’effacer l’oubliable et de ne garder que l’important. en somme, les cours de droit, le maintien et toutes les affaires qui occupent arcadia et qui font grimacer la gamine kidd. les clans qui continuent de poser la main sur la ville et de se battre comme autant de titans pour se l’accaparer. le jeu du trône, en soit.
« Tout va bien ? »
nouveau hochement de tête, qu’elle tempère un tantinet cette fois. et dans le même temps, ses joues prennent une légère teinte rosie.
- je suis confuse.
elle avoue, les opales venant s’amouracher de ses chaussures pendant quelques secondes avant de revenir se planter dans les prunelles de liam, un mélange de brun et d’ocre qui ferait pâlir d’envie les plus beaux et les plus vieux whisky.
- je vais bien… simplement… tu me rends nerveuse.
elle confesse encore davantage, plaçant une main devant ses lèvres pleines alors qu’elle rit légèrement. tout dans les gestes de la belle hurlent ses origines mondaines, que ce soit dans sa manière de se tenir, de parler ou même de rire.
nerveuse… s’il y a bien une chose que jules n’est jamais, c’est bien nerveuse. et pourtant, devant liam, elle redevient cette étudiante d’antan un tantinet trop charmé par l’homme se trouvant en face d’elle. elle se souvient de manière brumeuse la sensation d’avoir promené ses doigts dans la barbe naissante de ses joues. d’avoir embrassé avec un peu trop d’appétit et un peu trop d’envie les lèvres qui s’ouvrent pour proférer d’autres paroles que jules en viendrait presque à ne pas écouter. perdue dans les passions d’antan.
« Toi non plus. Enfin, t’as grandi. Non, mais tu vois. T’aurais pu te laisser pousser une moustache que j’aurais à peine remarqué. Peu importe les années, ça me semble une éternité. »
elle croise les bras sur sa poitrine, feint d’être vexée – et ne l’est-elle pas un chouïa, au fond ?
- oh ! je pensais que tu ferais davantage attention à moi, liam… je suis déçue.
moue boudeuse maintes et maintes fois usitée (usée jusqu’à la corde) qui vient prendre possession de son minois gracile. et finalement, un sourire léger et taquin dévore ses lèvres – elle ne voudrait pas que son compagnon se froisse de ses comédies. c’est une habitude qui est devenue sienne, de jouer à être une autre, de jouer avec les émotions – les siennes et celles de ses comparses. sans être manipulatrice, julianne a appris à influencer suffisamment les gens pour qu’ils soient davantage malléables… pour qu’ils écoutent les conseils judicieux susurrés.
et au fond, fait-elle seulement semblant d’être vexée qu’il ne fasse pas attention à son apparence ? non seulement jules a été habituée depuis des années à être un objet de convoitise – souvent jugé à la hâte, jugé comme inférieure parce que femme – mais si elle est si chamboulée (à tord peut-être ?) d’être face à liam, pourquoi ne serait-ce pas réciproque ? elle ne peut définitivement pas être la seule à se remémorer avec chaleur des instants qu’ils ont partagé, dans une chambre ou en dehors.
« Tu vas faire un malheureux, Jules. Philips devait espérer y aller avec toi, mais tant pis pour lui. »
la grimace se forme sur le visage poupin avant même que jules n’ait eu le temps de la retenir. et elle entend déjà la voix de papa dans sa caboche, grave et guttural (et emprunte de reproches). « julianne. une dame ne grimace pas. une dame ne jure pas. une dame se comporte bien en société. » alors jules, elle envisage quelques instants de s’excuser… avant de tirer un trait sur cette idée. jules n’est plus sous le joug de son paternel – combien même elle l’aime encore d’un amour pur et féroce.
- Philips ?! s’il te plaît ! il pourrait être mon père… ou mon grand-père.
les quelques derniers mots sont chuchotés ; julianne s’avance même vers liam pour lui confesser à l’abris des regards indiscrets, à l’abris des oreilles qui furètent. un rire léger et cristallin s’évade de ses cordes vocales à l’idée saugrenue d’être accompagnée par le juge Philips. liam fait une bien meilleure compagnie.
« Ce soir, je suis à toi. Je te prends. »
elle se retient de peu d’afficher des yeux ronds comme des soucoupes volantes. les mots demeurent en suspens dans l’air et elle sourit d’un air tendre en le voyant prendre quelques couleurs.
« Enfin, j’veux dire.. Je t’attends devant l’opéra. »
elle hoche la tête et lui embrasse les deux joues avant de tourner les talons pour regagner son loft.

sur la route menant jusqu’à chez elle, jules se fait aérienne. le pas léger, la démarche fluette et le visage figé dans un sourire bête, jules se sent cygne transformée en princesse pour la soirée. elle ne devrait sans doute pas être si contente d’avoir rendez-vous avec liam… mais c’est un vrai rendez-vous cette fois. et elle se souvient toujours de façon si agréable de leurs conversations passées… comment cette rencontre pourrait être différente ?
et la vie sentimentale de jules kidd est digne d’une hécatombe. ville rasée par une bombe nucléaire. si jules apprécie la compagnie des hommes certaines nuits, ce n’est jamais de manière durable. l’idée de s’attacher a tendance à la répugner : elle a bien trop de grandes idées pour être freinée dans ses ambitions. et jouer les vierges effarouchées, développer les prémices d’une relation, ça prend du temps. ça occupe les pensées. jules n’a pas le temps pour ça.
elle ne devrait même pas être sur un nuage d’avoir un rendez-vous avec liam.
et pourtant.

[…]

la voiture – louée pour l’occasion – qui la dépose devant l’opéra est d’un noir brillant et rutilant. le conducteur fait le tour de la voiture pour ouvrir la porte à la cadette de l’une des familles les plus influentes d’arcadia. mise en valeur dans un fourreau qui moule parfaitement ses formes, les cheveux légèrement relevés – trop courts pour dessiner un véritable chignon, ils créent une forme harmonieuse mais légèrement ébouriffée sur son crâne, elle avance vers liam qu’elle remarque bien vite. le souffle légèrement coupé de le voir sur son trente-et-un, jules met quelques minutes avant de s’éclaircir la gorge et de demander :
- tu es prêt ?
elle sourit avant d’ajouter :
- je ne t’ai pas dit, tout à l’heure… c’est une version modernisée du lac des cygnes de tchaïkovski.
l’âme d’enfant qui subsiste en jules brûle d’impatience de poser son fessier sur les sièges rembourrés. elle ne va jamais à ce genre de représentations, parce que si elle sait qu’elle est maintenant indépendante et qu’elle peut faire ce qu’il lui plaît, la présence d’archibald kidd demeure pesante. et puis, seule, ce n’est jamais vraiment drôle ! le mieux, c’est de pouvoir bavasser durant la représentation si elle n’est pas très intéressante… ou de s’éclipser si c’est encore pire que ce que l’on pensait.
- il y a une petite fête après. quelques coupes de champagnes présentées par des serveurs qui ressemblent à des pingouins.
elle glousse en les imaginant avancer comme les animaux, la démarche peu assurée. la soirée se passera forcément bien – qu’est-ce qui pourrait mal aller, après tout ? liam n’est pas de ceux qui ont une vie compliquée, jules en est persuadé. ce n’est pas comme s’il allait commencer à voler des objets… ou comme si c’était un voyou avec un casier judiciaire bien rempli.
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found love. (éamonn) - Sam 12 Mai - 13:16


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jules & éamonn
Three years of ups and downs, nothing to show for it now. And I know it ain't pretty when the fire burns out. Calling me when I'm drunk, remind me of what I've done. And I know it ain't pretty when you're trying to move on. I hope someday, we'll sit down together and laugh with each other about these days, these days. All our troubles, we'll lay to rest and we'll wish we could come back to these days.


Bien vite, alors que je remercie silencieusement Jules pour le hasard qui a réuni nos chemins respectifs, je la sens troublée, comme si elle venait de voir un fantôme, probablement du passé, qui amenait à la fois nostalgie mais aussi regrets et remords. Je remarque ses joues se colorer et je ne peux m’empêcher de lui sourire, sans doute un peu trop niaisement. Elle se confesse confuse, puis nerveuse, par ma faute. Mes iris azuréennes ne la quittent pas pour autant, cherchant à renouer avec de vieux tics et signes qui persisteraient malgré les années écoulées.

Je ris avec elle, à gorge déployée, pour mettre les mains dans les poches et renifler légèrement. Vaurien des bas-fonds face à un tout autre monde que je n’avais jamais rêvé de fréquenter, bien heureux avec ce que j’avais dans ma propre place. Je finis par pencher la tête, air mutin peint sur mes traits. « T’as rien à craindre, je vais pas te mordre. » Clin d’œil comme un coup d’œil au passé et à ses souvenirs ardents. Puis, vient mon tour de me perdre et de m’embourber dans des paroles indélicates, maladroites. J’aurais pu lui confesser sa beauté, mais ce n’était un secret pour personne, et de même pour son intelligence. Ses bras croisés me déconcertent un court instant, jusqu’à ce que je perçoive son jeu et que j’y entre à mon tour. « Pour ton propre bien, vaut mieux éviter. C’est ma façon de te protéger, j’imagine. » J’hausse nonchalamment les épaules, avant de me mettre à nouveau à rire avec elle. « J’ai aucune excuse, je me rends. » Je lui tends mes poignets, jouant sans doute un peu trop avec ce que, tôt ou tard, j’aurais à faire lorsque mon acte prendra fin.

****

Déçu de ne pas avoir encore trouvé Jules, je me rends compte que c’est plus de la tristesse que je ressens. Elle m’avait manqué, et je me rendais compte de ces choses-là souvent, beaucoup trop tard. Soudain, sa voix s’élève et alors que je me tourne vers elle pour la découvrir, j’en finis bouche-bée. Ma respiration s’oublie et se fait inaudible. « Ou, oui. » Je me râcle la gorge et lui tends mon bras. « Tu es sublime, Jules. » Lorsqu’elle annonce le programme, je me rends compte que je ne l’ai même pas remerciée pour son invitation. Je penche la tête, faisant mine de réfléchir, alors qu’au final, je réfléchissais. « Modernisée ? Du moment qu’ils troquent pas les cygnes pour des écureuils qui cassent des noisettes. » Ou une autre fantaisie d’ailleurs. C’était probablement le ballet que j’aimais le plus, et je n’avais nullement l’intention de le dire à haute-voix. J’aimais la musique, et mon âme saignait un peu plus les fois où on me disait que c’était normal, parce que j’étais irlandais et que Bono aussi. Quelle malédiction.

Je secoue légèrement la tête et lui ouvre la porte de l’opéra, ignorant à chaque fois qu’il y avait des personnes payées pour le faire. Le geste choque certains, qui ne manquent pas de glousser. Je les fixe d’un regard noir, affichant un air mauvais, belliqueux même. Ils se détournent et je souris finalement à Jules. « Tu crois qu’ils y seront à ta soirée ceux-là ? » Je me sens nerveux, soudain. Je reconnais certains juges, politiques et autres pontes d’Arcadia. Je ne craignais pas grand-chose, pour le moment. Le seul casier que j’avais était pour coups et blessures, rien qui ne soit lié de près ou de loin, ainsi dit, à des activités de gang.

Je sens une goutte de sueur perler, je l’essuie aussitôt. « Je suis vieux maintenant, je me couche avant minuit. » Je la charrie tout en marchant vers nos places, dans les loges. Et je venais probablement de trahir que j’étais un habitué des lieux, mais jamais je n’y allais de façon aussi officielle. « Quoi ? Je suis pas trop champagne, ou pingouin. » Je ris légèrement et la laisse s’installer en premier avant de la rejoindre en déboutonnant ma veste de costard. Les visiteurs s’installent, il reste encore du temps. « Jules.. Tout à l’heure, tu disais que je te rendais nerveuse et enfin j’me demandais, pourquoi ? » Je prends une légère inspiration. « J’ai un truc à t’avouer, tu me rends un peu nerveux. Mais vraiment juste un peu. Pas beaucoup. » Je me surprends à m’attarder un peu trop sur son visage, sourire en coin. « Il me semble pas te l’avoir dit mais merci. » C’était plus qu’un remerciement pour la place ou l’invitation, c’était tout simplement de vouloir bien de ma présence le temps d’une soirée car je craignais que ma crasse finisse par salir la blanche colombe.
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found love. (éamonn) - Dim 20 Mai - 22:17

elle se sent comme une princesse, ce soir, julianne. et elle troquerait presque le patronyme masculin qui lui colle désormais à la peau pour son homologue féminin, pour les quelques lettres scarifiées dans sa carte d'identité. ce soir, elle a envie d'être une femme en entier – pas que jules, le surnom, le lui empêche… simplement, elle veut être autre chose ce soir. ce soir, elle a envie de briller dans les yeux de liam. de n'exister qu'à travers lui. et pourtant, l'esprit se doit de rester clair ; les idées ne peuvent être embrouillées par de tendres sentiments sans doute édulcorés par les souvenirs d'antan. elle était encore à peine adulte, la tête perdue dans les bouquins comme une autre belle issue de la belle et la bête. le droit qu'elle récitait sur le bout des doigts comme un comptine avec les rêves de pouvoir séjourner un jour dans le tribunal comme procureur. le rôle d'adjointe qu'elle est parvenue à atteindre, l'ambition qui ne cesse de la dévorer de gravir les dernières marches. mais le plus important n'était pas d'arriver ici – elle savait qu'elle le ferait. le plus important, c'était d'y arriver seule. de ne pas compter sur le soutien d'archibald mais sur des connaissances solides, nullement entachée par les pots de vins et les liens. quelque chose de vrai dans une ville viciée.
alors peut-être que jules n'est attachée à liam que par nostalgie pour l'étudiante sérieuse mais engluée dans ses rêves de l'époque. maintenant que les rêves ont presque tous été atteints, attrapés fermement dans la main, c'est le manque qu'elle ressent de cette époque où il lui était encore permis d'espérer l'inatteignable.
quand il n'y a plus de rêve, la vie n'a plus de sens.
et si son nouveau rêve était de trouver une existence aux côtés de liam ?
ridicule.
l'amour n'apporte que de la distraction. il embrume les pensées. et liam n'est peut-être absolument pas comme elle se l'imagine. après tout, quelques discussions bercées par le clair de lune ne suffisent pas à obtenir une vérité pure de tout ce qui a habillé la vie d'un individu. et s'il lui avait menti… ?
elle repousse ses idées dans un coin de sa tête alors que liam balbutie une affirmation qui la fait sourire. en sa présence, les pensées cohérentes s'envolent comme une nuée de volatiles. elle n'est plus qu'une femme au bras d'un homme, deux entités distinctes aux destins liés.
« Tu es sublime, Jules. »
elle retient de peu le « je sais » absolument prétentieux qui lui brûle les lèvres. il faut dire que jules a mis de longues minutes – si pas des heures – à se préparer en vue de ce rendez-vous. les robes se sont enchaînées sur le lit défait alors que l'hirondelle s'attardait devant l'armoire dans le plus simple appareil. pas assez bien pour liam : unique pensée à l'avoir traversée moulte et moulte fois durant ses essayages. jamais assez bien. et dieu, qu'est-ce qu'elle s'en veut d'être hantée par le besoin de lui plaire ! son indépendance a été difficile à acquérir, pourquoi la perdre pour n'exister à nouveau que grâce à un homme ? ne pas s'emballer. et pourtant la possession qu'elle sent déjà serpenter dans ses veines, l'envie de le faire sienne.
- je peux te dire un secret ?
elle murmure comme une excuse pour se rapprocher ; les effluves de son parfum hors de prix et capiteux flottent autour d'elle comme une aura de séduction.
- tu n'es pas mal non plus.
elle chuchote avant de se redresser et de le balayer rapidement du regard d'un œil approbateur. elle pose sa main sur le bras tendu de liam, princesse le temps d'une soirée plutôt que femme de droit impitoyable.
« Modernisée ? Du moment qu’ils troquent pas les cygnes pour des écureuils qui cassent des noisettes. »
elle rit un moment.
- ne confonds pas les pièces s'il te plaît.
elle supplie avec un petit sourire. jules, elle est persuadée que liam est un homme de goût qui sait apprécier les bonnes pièces – ils sont suffisamment semblables pour qu'elle en soit certaine.
- les cygnes sont tellement beaux…
elle marmonne pour elle-même, malgré un dégoût toujours plus grandissant pour les volatiles. si elle est incapable de les approcher sans avoir le cœur pris dans des palpitations tachycardes, les cygnes sont bien les seuls à avoir un tant soit peu de beauté à ses yeux. majestueux, albâtres mais acariâtres… purs mais viciés de par le caractère agressif qui leur a été accordé… un peu comme jules au fond.
et julianne se perd à penser à nouveau aux secrets que pourrait avoir liam. après tout, pourrait-elle vraiment lui reprocher d'en avoir ? non seulement ils ne sont que deux fantômes du passés qui se sont retrouvés – peut-être pour une unique soirée – mais elle ne lui dit pas tout non plus. comme ce passe-temps qu'elle a de se changer en animaux divers pour quelques minutes ou quelques heures pour gambader dans les rues, pour voir le monde d'une nouvelle façon ou obtenir quelques informations utiles dans le cadre d'une affaire.
« Tu crois qu’ils y seront à ta soirée ceux-là ? »
elle revient dans le monde réel, jette un coup d'œil rapide aux importuns.
- tu es trop bien pour eux liam.
elle rétorque, à voix haute – peut-être un peu trop, ouvertement provocatrice. si faire des vagues n'est pas dans les habitudes de jules, taire ses pensées ne fait pas non plus partie de ce qu'elle apprécie. et les gens qui osent regarder de haut son compagnon – de la soirée, gardons la tête froide ! – ne méritent pas mieux que la vérité.
« Je suis vieux maintenant, je me couche avant minuit. »
elle passe une main contre le flanc opposé de liam dans une caresse discrète.
- aurais-tu besoin que l'on te borde ?
elle demande avec un clin d'œil… pour finalement se fustiger mentalement – pourquoi agit-elle de façon si enjôleuse ? les flashs des quelques soirées qu'ils ont passé l'un avec l'autre perdus dans les draps défaits la hante.
« Jules.. Tout à l’heure, tu disais que je te rendais nerveuse et enfin j’me demandais, pourquoi ? »
jules manque de s'étouffer avec sa propre salive. après avoir toussoté pour ne pas mourir – mais de manière suffisamment gracieuse pour ne pas se décrédibiliser aux yeux de l'assemblée et particulièrement de liam, son éducation étant intrinsèque à son comportement – elle repense à ces flashs qui passent en boucle depuis qu'elle a posé les yeux sur lui. heureusement, il reprend la parole avant qu'elle n'ait à répondre.
« J’ai un truc à t’avouer, tu me rends un peu nerveux. Mais vraiment juste un peu. Pas beaucoup. »
elle croise les bras sur sa poitrine comme précédemment, répétant le même manège. faussement vexée, la moue boudeuse.
- il semblerait que je ne te fasse pas beaucoup d'effet, liam. je suis déçue et très contrariée après le temps que j'ai passé à me préparer.
elle tourne la tête de droite à gauche avec un petit bruit de bouche discret qui signifie sa désapprobation. et finalement, un sourire léger vient grignoter ses lèvres. elle se replace correctement dans son fauteuil en évitant scrupuleusement de répondre à la précédente interrogation.
« Il me semble pas te l’avoir dit mais merci. »
- merci à toi de t'être dévoué.
elle se penche légèrement dans sa direction pour poser un baiser éphémère et délicat sur la joue de liam. une manière comme une autre pour elle de le remercier – et en même temps, d'en profiter.
les lumières ne tardent pas à se tamiser et le chef d'orchestre à bouger les bras.
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found love. (éamonn) - Sam 26 Mai - 16:33


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Three years of ups and downs, nothing to show for it now. And I know it ain't pretty when the fire burns out. Calling me when I'm drunk, remind me of what I've done. And I know it ain't pretty when you're trying to move on. I hope someday, we'll sit down together and laugh with each other about these days, these days. All our troubles, we'll lay to rest and we'll wish we could come back to these days.


Ce soir, je devenais quelqu’un que je n’étais pas, ou plutôt que je n’étais plus. Et c’était probablement ce dont j’avais besoin. Je cherchais à revenir en arrière, avant que l’engrenage ne frappe de sa frénésie accablante. Je cherchais à échapper à ma réalité, et ce soir, c’était Jules qui m’avait permis de respirer à nouveau. Elle me donnait l’impression d’être dans une bulle, où les seuls protagonistes étaient nous deux, et seulement nous. Alors, elle accapare mon attention, et mes œillades se font plus longues. Je cherche à redécouvrir cette Jules, à essayer de connaître son histoire sans avoir à en poser les questions. Parce que je n’aimais pas cela. Je craignais toujours la réciprocité, dans ces moments-là. Je ne pouvais pas dire à l’assistante du procureur qu’elle avait toujours trainé avec une frappe et qu’en plus, aujourd’hui, cette frappe était gradée. J’étais une raclure, et même la Bête, elle, était un prince éduqué malgré sa pilosité imposante. Je n’avais ni sa pilosité, ni ses diplômes. Alors, j’allais me présenter en comptable, dans la banalité la plus absolue pour éviter le moindre de ses soupçons. Je me berce d’illusions, mais que pouvait-il y avoir de mal pour le temps d’une soirée ?

Les regards se font désormais plus complices, comme si Jules n’était jamais réellement partie et que je n’avais pas cessé de donner la moindre nouvelle. La vie avait suivi son cours mais nos destins étaient liés, encore. Julianne était une femme sublime, et j’en avais encore le souffle coupé. Je ne me rendais pas compte de ce que cette soirée pouvait représenter pour elle, mais en contrepartie, elle ne le savait pas non plus. Le compliment est sincère, mais les palabres sont timides. En revanche, je me surprends à la regarder, longuement, allant même jusqu’à la fixer. Et c’était probablement ce qui en disait plus que les mots. Ce soir, je lui appartenais. Je le lui avais dit.

Lorsque Jules évoque un secret à confesser, je penche mon oreille vers elle alors que cette dernière se rapproche à son tour. Je place ma main sur sa taille pour encourager le contact à mon tour. Elle retourne la pareille, et je ne dis rien, préférant lui tendre mon bras et lui sourire. Jules connaissait les bonnes manières et les convenances. Et même si elle le pensait réellement -je ne doutais pas de sa sincérité, je savais que c’était faux. L’apparat était correct, mais le fond était pourri. Je commençais à me sentir à nouveau sale, et comme un animal apeuré, je saisis la moindre remarque pour montrer toute l’agressivité que je renferme. Jules intervient et j’arque un sourcil, l’air étonné. Je ne peux m’empêcher de penser que ce n’était pas son rôle de me protéger, mais plutôt le mien. Je les fixe, prêt à en démordre, jusqu’à ce que je plonge mon regard dans le sien et que j’y trouve un sentiment d’apaisement. « Trop bien ? Je croyais que j’étais juste pas mal. » Sourire mutin aux lèvres et œillade complice, je me redresse enfin. J’aimais la charrier et la provoquer. Il y avait des constantes, et j’étais pressé de connaître les variables, ce qui avait changé. Son contact me fait frissonner. Frisson que je m’empresse de réprimer pour entrer dans son jeu. Son clin d’œil pousse mon visage à se tendre pour s’approcher jusqu’à son oreille. « Peut-être. Mais tu sais ce que j’en fais des draps. » Je finis par me reculer pour la guider jusqu’à nos places.

Alors que la jeune déesse manque de s’étouffer, je ne peux m’empêcher de me redresser et d’arquer un sourcil. Sans savoir réellement quoi faire, je me retrouve à claquer ma main entre ses omoplates dans un geste sec mais délicat pour ne pas lui décoller les poumons non plus. Jules était gracile, mais aussi frêle. Pour me faire pardonner, je décide de lâcher un aveu, en trouvant refuge à travers des tournures cyniques, narquoises. A nouveau, elle feint la susceptibilité, faisant semblant d’être vexée et je ne peux m’empêcher de rire, affichant un large sourire satisfait. « Tu dis ça comme si t’avais besoin d’embaucher une entreprise du bâtiment pour te préparer et faire un ravalement de façade. » Je me rapproche d’elle, imitant son petit bruit de bouche à mon tour. « Si ça peut te rassurer, je suis jamais nerveux. Alors me rendre un peu nerveux, c’est déjà une grande victoire. » Je lui fais un clin d’œil avant de me replacer dans mon fauteuil à mon tour et de la remercier. Son baiser me fait légèrement rougir, alors que je me surprends à m’attarder sur ses lèvres brièvement. Je n’avais pas eu à me dévouer, bien au contraire. J’avais sauté sur l’occasion d’être avec elle, parce que le temps s’était bien trop écoulé. Je hausse les épaules et lui murmure. « Si c’est que t’entends par dévotion, si je te paie une pinte tu vas croire que je te demande en mariage. » Bien vite, les lumières se réduisent, le spectacle va commencer.

A moins que ce ne soit déjà le cas. Je déboutonne ma veste. Les premières notes s’envolent et bien vite, c’est mon cœur qui s’emballe. Je me plonge dans l’univers, bien que ce soit une version modernisée. Les actes les plus sombres approchent et lorsque survient Odile avec le sorcier Rothbart, je ne peux m’empêcher de ressentir l’angoisse et de saisir fermement la main de Jules, sans ciller devant la scène offerte. Mes doigts s’entremêlent aux siens, mon cœur se serre, et ma respiration s’accélère. S’il y avait bien une chose que je ne supportais pas, c’était la supercherie.
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