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slow motion | eamonn & fiona

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slow motion | eamonn & fiona - Lun 29 Oct - 8:57




slow motion
Octobre 2018, Docks, Downtown
with @éamonn mcnamara

 


Il n'y a que le clapotis de l'eau, quelque part derrière ces murs, qui fait frémir la Reine. La respiration des gardes s'est évaporée à l'instant, alors qu'elle leur a ordonné de quitter les lieux. Il n'y a qu'elle, désormais. Elle et Eamonn. Fidèle ami, fidèle Sénéchal, et surtout fidèle homme qu'elle considère comme famille. S'ils se sont entrevus de nombreuses fois ces derniers temps, en particulier pour la guère qui fait rage, ce n'est certainement pas là rencontre comme les autres. Amère, Fiona, et inquiète de ce qu'il risque de se dérouler. Tels dialogues l'incommodent. Pire encore, ils la font souffrir. Elle qui ne s'inquiète que trop souvent des blessures qu'elle inflige, elle qui ressent chaque douleur occasionnée auprès des siens, elle aimerait pouvoir sauter le chapitre qui se déroule. Elle aimerait que tout se soit déroulé autrement. Elle a la mine sévère, cependant. Parce qu'elle sait fort bien que l'on ne peut prétendre sermonner avec un sourire. Comme une Mère gronderait son Enfant, bien que le coeur le considère, lui, comme un Frère, elle se redresse dans son siège, soutient le regard. Elle efface un moment la simple Fiona, se fait davantage Reine. « J'ai eu vent de plusieurs de tes comportements récents. Sache que je n'en suis pas satisfaite. » Elle ne le blâmera pas, non. Elle ne lui jettera pas la première pierre, non. Tous font des erreurs. Mais tous sont en guerre. Et dans une bataille, montrer signe de faiblesse signifie souvent laisser la faille ouverte, souvent permettre à l'ennemi de se faufiler, souvent proposer gratuitement sa mort. Et Fiona ne le permettra pas. « Les temps sont rudes, j'en conviens. Nous sommes tous affligés, inquiétés, déçus, colériques. Mais ceci ne confère en aucun cas un motif suffisant pour nous mettre en danger de la sorte. » Elle se lève, la Reine. Elle aimerait se montrer moins cruelle. Mais une mère ne l'est-elle pas parfois avec ses enfants ? « Eamonn, tu es le Sénéchal. Tu représentes notre patrie, tu représentes le Royaume autant que moi. Je ne peux permettre que tu nous fasses passer pour faibles en agissant par impulsivité. » L'image n'est-elle pas importante ? Ne sont-ils pas tous s'élever pour mieux inquiéter les rangs ennemis ? « Et je ne peux permettre que tu te mettes en danger. Car c'est ce que tu fais. Si j'ai pu entendre telles rumeurs, nos rivaux les ont certainement entendues également. Tu leur offres trop grande possibilité d'exploiter tes failles. » Et elle ne souhaite aucunement que cela arrive. Elle se fait cependant plus douce, la Reine, tandis qu'elle contourne son bureau, tandis qu'elle s'approche de lui. « Je sais que nous avons des différents. J'ai bien conscience que je t'ai déçue, à plusieurs reprises. Mais j'ai espoir de toujours pouvoir me considérer comme une amie à ton côté. Je t'en prie, parle-moi. Dis-moi si je puis t'aider, de quelque manière que ce soit. »



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slow motion | eamonn & fiona - Dim 4 Nov - 14:54


SLOW MOTION
fiona & éamonn
Lost but now I am found, I can see but once I was blind. I was so confused as a little child, tried to take what I could get. Scared that I couldn't find all the answers honey. Don't make me sad, don't make me cry, sometimes love is not enough and the road gets tough I don't know why. Keep making me laugh, let's go get high, the road is long, we carry on, try to have fun in the meantime.


Le son de l’eau qui s’écrase est apaisant. Et c’est probablement le seul bruit, répétitif à souhait, hypnotisant, qui me tient les mains ouvertes sur la table. Le poing n’est plus fermé, il n’y a plus ce bourdonnement de haine et de colère. Non, juste l’eau qui se tombe et dont la pureté est balayée par les égouts de la ville. Maladie, gangrène lente qui finit par rendre putride les instincts les plus neutres. Tout, tout est contaminé et se contamine. Une nécrose, voilà comment je voyais la ville dernièrement. Nulle prétention d’en être le chevalier en armure d’or blanc, je me laissais sombrer dans une mécanique qui m’était familière, lointaine mais familière malgré tout. Le vide destructeur. Mais à l’époque, je n’avais pas de conséquences. Je pouvais me permettre cette vie, et l’alcool, et la violence, et le sang qui coule à flot. Mais désormais, j’avais une famille à ne pas décevoir, et pire encore, qui attendait quelque chose de moi. Effrayé par la nouveauté, la noblesse et l’ampleur de la tâche, je voulais m’en montrer digne, mais ces derniers temps, je ne m’étais pas montré digne de grand-chose. Même le pavé encrassé m’avait rejeté, une fois de plus.

Naïf, pensant que cette tâche se retire comme la veste aux brodures rouges, elle était ancrée, au même titre que ces balafres accumulées, acculées au sang des ennemis de cette famille qui était la mienne. Je ne pouvais m’en débarrasser pour un soir. Pris dans ces chaînes au poids conséquent, j’en devenais presque fier de les porter. Et dans un excès d’orgueil, je n’avais pas vu les signes et les conséquences. Tous se retirent, alors que je relève le regard, jusque là perdu, égaré. La Reine, s’approche à mesure que l’amie s’éloigne. Le jugement tombe, et il est exact. Je n’en étais pas satisfait non plus. Je me perdais et j’avais besoin d’un but, qui me transcendait. Le Royaume pour vie, jusqu’au dernier souffle, nouvelle et éternelle amante, j’apprenais à réparer mes torts. Je ne dis rien, arque à peine le sourcil. La Reine déroule le prononcé de la peine, et ce sont mes propres démons qui m’affligent. C’était bien la dernière des choses, que je voulais. Les mettre en danger. Je préférais mourir cent fois plutôt que la moindre goutte de sang d’un des miens ne coule. Je me fichais d’être une cible, parce que je ne prenais pas encore conscience de ce que je pouvais représenter et je comprenais le poids sur les épaules de Fiona, dans une moindre mesure. Cette étiquette apposée au fer brûlant, que seule la mort pourra arracher et dont le fardeau se transmettra au prochain malheureux. Et je me souviens des mots de la Reine, et de sa mise en garde. Des jours où tu n’en voudras plus. Je relève alors le regard, croise le sien et lui fais face, debout.

Et savoir que je deviens une faille pour eux, finalement, c’est ce qui finit de faire battre le palpitant un instant, me faisant alors rendre compte de sa présence, après des jours de silence. « S’il te plait, appelle-moi Liam. Tu me connais depuis assez longtemps pour pouvoir le faire. » Je croise les bras, renifle bruyamment, lutte pour que les mots sortent. Encore silencieux, je grogne, trépigne presque, m’impatiente face à moi-même. « J’voulais pas vous, toi et le Royaume, en danger. J’voulais pas. » Je me racle la gorge, me recule un instant. Les hybris d’une rare violence n’avaient fait qu’accentuer l’inacceptable. « Je t’avais dit, que j’étais bon à décevoir. » Je relève la tête, lui offre un sourire mutin. « Tu es une amie, Fiona, et c’est un bien trop précieux pour prendre le luxe de s’en mettre à dos. » J’inspire, décroise les bras et remonte les manches de ma chemise, enfouissant l’hideuse dans la poche. « J’vais me reprendre, pas tant pour la Reine, mais plutôt pour l’amie. » J’échappe un léger rire, nerveux et allume une cigarette. « J’pensais pas, j’voulais pas. Et.. j’suis désolé. » Des mots qu’aucune oreille n’a pu entendre, qu’aucune bouche ne peut se vanter. « C’est juste.. J’fais du mieux, j’fais au mieux. » Et comme pour me rappeler cette douleur, le doigt joue dans la poche, effleure l’anneau de la fiancée perdue à jamais. Le clapottis cesse, les gouttes se rassemblent, et dans une mouvance gracile, elles s’animent, dansent et m’apaisent. La respiration s’apaise et les paupières s’ouvrent, laissant voir un regard plus apaisé et serein.    
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slow motion | eamonn & fiona - Lun 5 Nov - 9:49




slow motion
Octobre 2018, Docks, Downtown
with @éamonn mcnamara

 


Elle sait, Fiona. Elle n'a pas vu la majorité des choses qu'elle sait. Elle ne les a ni vécues, ni contemplées. Souvenirs d'autrui qu'on lui offre, qu'elle fait désormais siens, qu'elle assimile comme si elle en avait été témoin. Elle connait les vices de la majorité de ses pairs. Elle en voit les lueurs noires, et ne s'en affole que lorsque les cloches viennent à sonner l'heure du glas. Comme Reine qu'elle doit être, comme Roi qu'il a été, elle a le fardeau de la punition, de la droiture, de la révélation parjure. Et elle hait cela. Comme elle pourrait haïr le temps qui s'écoule, la mort qui s'impose. Pire facette de la couronne qu'on lui a posée sur la tête, pire que le lourd poids d'une famille sur l'atlas. Débats immoraux qu'elle ne comprend que partiellement, elle qui se fait mère et soeur pour chacun d'entre eux, ne souhaiterait qu'ignorer les facéties colériques qui viennent armer le coeur. Echos de blasphèmes qu'elle n'a plus le choix de constater, plus le choix de discuter. Indisposée par tels remous des âmes, quiconque épierait l'esprit y verrait la majesté déchue, la monarque avortée. Mais il n'est personne qui le pourrait, pas même le meilleur observateur, elle qui ne renvoie que l'image d'une grande Dame immobile, au visage certes aimant, mais à l'essence dure. Face à l'ami qu'elle se doit de sermonner, la Reine s'effrite. Il est son pareil, elle le sait, humain capable d'erreurs et de dépressions comportementales. Ils sont reflets mutuels des cicatrices, des dégénérations, des murmures. Milles secrets qu'ils gardent précieusement et qui auront tôt fait de les détruire. « Liam. » qu'elle répète, bonne élève, discours dont elle se souviendra. Discours qu'elle mémorise à peine a-t-il frôlé l'apophyse, elle pose une main sur l'épaule, remue la tête, tandis que le refus s'annonce au creux des côtes. « Tu ne m'as pas déçue. » Contacts qui demeurent rares malgré les années côte à côte, les doigts s'agrippent doucement, révèlent sincérité dans le carcan. « Nous faisons tous des erreurs, moi la première. » Et elle en fait beaucoup.

Amitié partagée qui fait germer un sourire au coin des lèvres. Mais sont-ils véritablement amis ? Est-ce là amitié véritable, alliance vénérable, si aucun ne semble enclin à partager les secrets bien enfouis ? Fiona se questionne, Fiona se consume. Des jours durant, elle s'est posée milles interrogations, s'est fustigée pour ses dissimulations. Cachotteries qu'elle n'a révélées à personne, si ce n'est à ses frères. Eux, toujours dans la confidence, famille par le sang, mais ne sont-ils pas tous de sa famille, ceux qu'elle dirige, ceux qui l'ont couronnée ? Eamonn n'est-il pas le plus à même de connaître ses pires hontes, ses pires actions ? N'est-il pas son plus loyal compagnon, son plus précieux conseiller ? N'est-il pas celui qui, de tout ceci, pourra trouver une solution ? Frasques de pensées dégénératives, qui ne laissent que le vide béant de la révélation divine. Lorsqu'elle s'écarte, voilà qu'elle inspire profondément. Saut dans le néant qu'elle estime judicieux et nécessaire. « Tu n'as nul besoin de t'excuser. » Regard ancré dans le sien, muscles étriqués sous le derme. « C'est à moi de le faire. » Pardon. « Je n'ai pas été honnête avec toi, durant les mois qui se sont écoulés récemment. » Pardon. « Je me suis détournée de toi. » Pardon. « Je t'ai laissé dans l'ignorance. » Pardon. « Je t'ai menti. » Pardon. « Et ce, par crainte. Et égoïsme. » Pardon ! Qu'il hurle, le petit palpitant, frissons de culpabilité qui gravissent l'échine, qui affaissent les os. Les boyaux s'agitent. Elle vomit la vérité comme bile acide et dégoulinante. « J'ai volontairement subi l'influence d'Oksana. » Guillotine. « J'ai cédé à la tentation de Savannah. » Guillotine. « Je me suis éprise de Yuliya. » Guillotine. « Et je t'ai caché mon enfant. » Guillotine ! Et elle crache, elle s'éviscère, elle se tue elle-même. Sans jamais le lâcher des yeux, sans jamais reculer. Sans jamais se défier de lui, comme elle a pu le faire jusqu'ici. Et elle sait le tsunami qui la menace. Elle sait le grondement qui va venir. « Si je veux prétendre être ton amie, je me dois d'être honnête. » Et les mâchoires se serrent, les chevaux blancs craquent. « Voilà la vérité. » Et le corps tremble. « Pardonne-moi, Liam. Je t'ai déshonoré. » Et le coeur meurt.



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slow motion | eamonn & fiona - Dim 18 Nov - 13:34


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fiona & éamonn
Lost but now I am found, I can see but once I was blind. I was so confused as a little child, tried to take what I could get. Scared that I couldn't find all the answers honey. Don't make me sad, don't make me cry, sometimes love is not enough and the road gets tough I don't know why. Keep making me laugh, let's go get high, the road is long, we carry on, try to have fun in the meantime.


Fatalement humains, hôtes d'êtres supérieurs, et la fusion qui s'approche. Prolongement de l'océan, voué à la solitude, pourtant énamourée, aimée même. Et le tempérament qui s'apaise, autant qu'il se déchaîne, tant l'équilibre est fragile. Perdu, entre l'envie et la réalité, entre le rêve et la vérité encrassée, je vacille, manque toujours de tomber, sans jamais y parvenir, parce que cette fois, elle ne sera plus là pour empêcher le liquide carmin de salir un peu plus le pavé. Interdit à la moindre chute, voué au Royaume corps et âme, voilà la maîtresse de l'Océan. Face à la Reine, dont l'ombre dissimule l'amie sans jamais la dévorer, je les observe, ses traits qui se tendent sous le poids de la sincérité et de la vérité qui éclate. Les yeux écarquillés, je balbutie. Frénétiquement, je cherche son regard. Hôtes humains, aux défauts exacerbés, certains souvenirs de l'hébergé surviennent. Des erreurs, encore et toujours, car essences mêmes des tragédies celtes. Les confessions arriment, les excuses, bien que balbutiées, sont prononcées. Parce que pour cette famille, je refusais de la perdre. Et je me rendais compte que l'étiquette tatouée à même le derme, ne pouvait qu'être ôtée au fer rouge.

La reine flamboyante s'écarte et désormais, sa langue se délie. A mesure que les mots s'envolent pour violemment percuter ma peau, c'est le myocarde qui se serre. Mais les rouages ne sont pas animés par la colère, ou la déception. Non, l'empathie qui meut le palpitant. Et ce, même lorsque les trahisons sont expiées. Oksana, Savannah, Yuliya. Mais je ne peux masquer ma surprise à l'évocation de son enfant ? Bouche bée, je l'observe. Surpris, sans pour autant la juger, je m'applique à mon rôle et tâche de lui fournir un soutien. Mes doigts s'enfonce dans ma barbe épaisse, pensif. Je demeure silencieux, que les informations s'impriment et se digèrent. Mais je lui tourne alors le dos pour attraper la flasque dans la poche intérieure de ma veste. Je la lui tends, d'un sourire faiblard mais sincère. « Tiens, ça donne soif la vérité. » J'échappe un léger rire, puis mes traits se ferment à nouveau et je me perds dans mes pensées. Si Savannah était à mes yeux une amie, j'étais bien plus méfiant des femmes de la Bratva. Mais Fiona était jeune, et c'était par nos erreurs que finalement, peut-être que nous pourrions en sortir meilleurs. « Qui est au courant, Fiona ? » Je bois une longue gorgée d'eau de vie divine et capture ses épaules frêles de ma main épaisse, rugueuse. Lorsque les noms tomberont, il faudra le bâillon vert pour les faire taire, ou les enterrer. « Personne doit savoir ça, tu risques plus que ta place. » L'ami, lui aussi, se terre dans l'ombre, alors que le Sénéchal finit par enfin s'avancer. « Fiona. » Je cherche son regard, le soutien et le plante, alors que mes dextres s'enfoncent un peu plus sur son derme. « Tu me déshonores jamais. J'veux juste que tu te déshonores pas, toi. Et que personne te déshonore. » Parce que je pouvais entendre ses vérités, et les protéger. Au-delà de l'étiquette, c'était l'ami qui lui promettait de demeurer soumis à son secret. « Je, j'ignorais que t'avais une fille, elle est dans l'coin ? » Je me racle la gorge, relève le regard. Et lorsque les mots me manquent, je me contente de lui sourire, aussi chaleureusement que possible, réinstaurant un semblant de chaleur sur mon visage. La famille, plus que tout, la plus sacrée des priorités, j'arque un sourcil et croise les bras, le regard perdu un instant. « Ca reste entre nous, pour toi et la Bratva. Mais faut qu'tu fasses attention, ça peut finir par s'dire qu'on est à leur botte, Fiona. Et beaucoup vont pas.. l'accepter. » Je redoute le pire, l'envisageant même, pour me raviser et laisser la panique couler dans les tréfonds de l'océan.

Tous deux, nous avions beaucoup à apprendre de ces rôles. « Faut que j'te dise. » J'inspire, confiant l'inédit. « Siobhàn, Aislinn.. ça sera plus un souci. Le royaume, c'est ma véritable famille. » Je baisse les yeux, renifle bruyamment et serre la bague dans ma poche, jusqu'à la tordre. Et je bois à nouveau une longue gorgée. Le choix redouté avait finalement eu lieu, redondant refrain maintenant que les souvenirs étaient dévoilés. « J'veux plus te mettre en danger, ni toi, ni notre famille, parce que j'suis imprudent ou impulsif. J'veux pas avoir à enterrer un autre corps, encore. » Le poids de la culpabilité. Torben. Si je n'avais pas pris sa carte, et s'il n'avait pas eu à bosser pour la crasse d'Arcadia, peut-être pourrait-il encore expirer des souffles de vie. Pour éviter l'affront à sa famille, de loin, j'avais observé le corps se mettre sous terre. « Mais.. c'est quelque chose, que j'contrôle pas et que j'arrive pas vraiment à comprendre. J'sais juste que ça m'a fait tuer un gars, quand j'étais encore dans l'arène, et que.. ça m'rend faible. » Sans détails supplémentaires sur cette nuit où l'hybris avait servi de justice à la mort de l'homme au crâne fracassé, où l'abus de l'inconscient s'était mêlé à la souillure de mes entrailles, je tais les doutes et avance la main hideuse, déformée, qui pourtant, ne fait plus mal. « J'serais toujours à tes côtés Fiona, toujours. Et si ta tête doit tomber, ça sera avec la mienne. » J'ouvre la main et finis par la lui tendre, comme promesse solennelle, serment sacré que personne ne saura briser.
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slow motion | eamonn & fiona - Jeu 22 Nov - 9:56




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Octobre 2018, Docks, Downtown
with @éamonn mcnamara

 


La sincérité broie l'échine, force à courber le dos pour se recroqueviller, et le cerveau dicte refus, bloque les vertèbres, fait crisser les os. Elle a le poids d'un monde sur l'épaule, lui-même qui fracasse le squelette. Hydrogène bienvenu dans sa gorge, lorsque le compagnon lui offre l'hospitalité de sa gourde. Ingurgite autant l'eau douce que l'eau iodée qui perce ses défenses. Epitaphes de son âme qu'elle chantonne bien trop tôt, maturité lui ayant octroyé la possibilité d'entrevoir la fin de sa vie avec sérénité. « Aodha et Sinead, pour Oksana. » elle est honnête, et ça lui troue le coeur. Mais les deux femmes ont sa confiance absolue, si bien qu'elle ne doute aucunement de leur loyauté. Raison, cependant, lorsqu'il s'agit des autres. Beaucoup lui tourneraient le dos. Beaucoup d'autres tenteraient pire. Elle ne risque pas que sa place, en effet, et elle le sait depuis l'instant où elle a accepté l'influence d'Oksana en son sein. Ou comment la Louve a planté ses crocs, vampire canin dont elle ne s'est pas défaite, mais qui, fort heureusement, s'est écartée du pouvoir absolu. Bien que l'absence de couronne ne lui confère plus désormais les rênes de la Bratva, Fiona a conscience qu'elle n'en reste pas moins un danger latent, omniprésent, toujours trop puissant. « Quant à Yuliya, seul Ikaar le sait. J'ignore si un quelconque membre de la Bratva en est averti. J'imagine que non. Dans le cas contraire, elle serait déjà enfermée dans un cachot. » Ou pire encore, car elle aussi risque sa vie à folâtrer avec la Reine. Douleur qui aura tôt fait de les tuer toutes deux, car nul secret ne peut subsister dans un monde tel que le leur. La vérité éclate toujours, et brûle les ailes des innocents. « J'en ai bien conscience. Aodha et Sinead m'ont également averties. Et je leur ai toutes deux répondu même chose : je lutte constamment contre Oksana. » Elle n'aura de cesse de lutter, jusqu'à enfin quitter son ombre. Car elle ne désire aucunement mettre en danger les siens. Milles ouragans du cervelet qui ont cependant préféré le sacrifice à la honte, elle a déjà pris décision quant à la fin de cette histoire, si sa précieuse famille en vient à se déchirer. Mourir est bien meilleure issue que la fuite, en son sein. Mais elle n'en partage pas l'idée, médiocre aux yeux de ceux qui prétendent l'aimer. Sentiment qui achève les idéaux avant l'heure, et dont elle refuse les sous-entendus. « Cependant... Et malgré toutes mes tentatives... Je ne parviens pas à ignorer Yuliya. » Regard qui s'éloigne sur l'horizon, retrace courbes de nuits déroulées auprès de la nouvelle muse, rappels d'un palpitant profondément épris d'une femme qu'elle ne devrait pas aimer. « Je crains de l'apprécier plus que je ne le devrais. » Conscience de l'impossible qui réside en cette relation, les ventricules, cette fois-ci, sont incontrôlables, tantôt affligés, tantôt bienheureux. Elle aimerait pouvoir prétendre à plus simple, mais bien des adages reflètent l'incompréhensible envie de caresser l'interdit. « Saches que je ne mettrai pas en péril notre famille pour quelques ressentis personnels. Il n'y aura pas de fin heureuse, ni de fin paisible, ou du moins pour moi. Il en sera ainsi, je l'ai toujours su, et je m'y suis préparée. » Car être Reine n'est pas tâche aisée, et l'égoïsme n'entre pas en jeu sous la couronne. Son prédécesseur l'a prévenue, des années auparavant. Et elle n'en a pas peur. Elle avance vers l'impasse que sera son Règne, tête haute, buste fier, sans jamais être frappée par l'ignorance. Car lorsque l'on dirige, l'on doit faire un choix, celui d'agir pour la famille en s'oubliant soi-même, ou celui d'écouter son âme en risquant de tout perdre. Elle a choisi depuis longtemps, Fiona. Avant même de monter sur le trône. Avant même de prétendre être Reine.

Visage enfantin qui vient caresser les synapses, celui d'une fille qu'elle n'a pas élevée, d'une progéniture qu'elle a abandonnée. Une fillette devenue grande, qui n'aura jamais arpenté son côté et qui ne l'aimera jamais comme enfant aime procréateur. N'a jamais cessé de penser à elle, mais ignore aujourd'hui comment agir. Lorsque le feu est venu la rejoindre, sans prévention aucune. « Elle s'appelle Elilhïa. » Elle arpente déjà le Royaume d'un pas décidé. Depuis quelques mois à peine, mais le rouge de sa crinière est particulièrement connu dans leurs rangs. Rousseur adulée chez les Irlandais, qui affirme davantage les origines que le reste. « Kaleb n'a jamais été son père. Je la lui ai confiée à sa naissance. Evènement que je regrette, bien que j'ai agi pour sa sécurité. » Peut-être cela l'a-t-elle protégée. Du moins, pendant les vingt premières années de sa vie. Désormais, elle ne peut plus prétendre à l'écarter. Majorité qui a terrassé l'ordre parental. Sourire adressé à Eamonn, sourire sincère et quelque peu teinté de mélancolie, celle d'avoir égaré un enfant qu'elle aura chéri malgré la distance, qu'elle aura imaginé près d'elle chaque jour, sans jamais avoir courage de se révéler.

Information qui lui percute le cerveau. Qui lui impacte l'endocarde. C'est le minois d'Aislinn qui lui apparaît, soudainement, lorsque son ami vient à faire révélation étrange. Et elle s'agite, coupable et meurtrie, perturbée par l'idée-même d'avoir engendré le pire. « Je suis navrée de l'apprendre. Sincèrement. » Une main s'égare sur le bras, près de l'épaule, tente une approche consolatrice, ridiculement maladroite. Tous deux si peu tactiles, tous deux si lointains, n'ont pas l'écho d'une once d'habitude lorsqu'il s'agit de gestes quelconques. « Et je te demande, une fois de plus, de me pardonner pour mon comportement. J'ai été égoïste, j'ai agi par peur de vous perdre tous les deux. J'ai refusé votre relation, pour son danger. Et aujourd'hui, alors que j'arpente une relation similaire, je remarque mon idiotie. » Ironie que d'échanger les rôles, devenir celle que l'on blâme, celle que l'on avertit. Elle qui s'est faite même effigie envers Eamonn, cet homme qui ne la juge pas, qui fait bien meilleur ami qu'elle quelques mois auparavant. « Si un jour tu ressens le besoin d'en parler, ma porte te sera toujours ouverte. » Elle ne posera pas de question, se sent particulièrement mal placée pour le faire, elle qui l'a sermonné, qui l'a renié. Alors elle s'écarte, de nouveau, s'affale contre son bureau, secoue doucement la tête. « Quelle que soit notre impulsivité, notre imprudence, nous enterrerons d'autres Hommes. » Vérité qui blesse et qui agresse, mais elle refuse les mirages chatoyants qui pourraient s'imposer. Négative, aux yeux de certains, mais seulement clairvoyante, en pleine acceptation de la souffrance qui va poindre. « Nous avons tous nos faiblesses. Je ne te blâmerai plus pour cela, sois-en sûr. Qui serais-je pour sermonner quiconque lorsque moi-même je fais bien pire ? » Elle se met à rire, nerveusement, passer main sur front, lasse de ses propres émulsions neuronales. « Qui suis-je pour prétendre dicter le comportement de tous, lorsque je suis incapable d'avorter le mien ? » Elle qui doute avec une ardeur sans nom, qui ne cesse de se flageller, de se mutiler l'âme. Elle qui se demande, chaque jour durant, si sa couronne est méritée, en particulier en ces temps troublés. Si aisé de diriger famille paisible, si différent et révélateur, de la mener à la guerre. « Il n'y a nul besoin de te sacrifier pour moi. Je ne demande à personne de le faire. Il y avait un Roi avant moi, et il y en aura un après moi. Une couronne ne sanctifie personne. Et je ne veux pas contempler quiconque rendre dernier souffle sous prétexte qu'on a attenté à ma vie. » Et elle sourit encore. « Ce n'est qu'une vie. Nullement plus importante que celles qui s'animent là, au dehors. Ni même supérieure à celles qui luttent désormais contre nous. »



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slow motion | eamonn & fiona - Lun 17 Déc - 10:25


SLOW MOTION
fiona & éamonn
Lost but now I am found, I can see but once I was blind. I was so confused as a little child, tried to take what I could get. Scared that I couldn't find all the answers honey. Don't make me sad, don't make me cry, sometimes love is not enough and the road gets tough I don't know why. Keep making me laugh, let's go get high, the road is long, we carry on, try to have fun in the meantime.


Ses épaules souffrent d’un poids lourd. Peu à peu la couronne semble se transformer en chaîne, le métal s’enfonce sur son derme de porcelaine, sans jamais pour autant la fissurer. Fiona me paraissait inusable et lorsque ses traits viendraient à se creuser, elle savait que je serais là pour relever sa garde et partager son fardeau, non pas en tant que sénéchal, mais en tant qu’ami. La rousse se confie, annonce celles qui partagent son secret. Aodha et Sinead. Des personnes de confiance, j’estimais, et surtout, qui savaient tenir leur langue et garder des confessions. Je hoche la tête, passe une main dans ma barbe. Les risques sont grands mais paraissent maitrisés, comme un dérapage en somme. « T’as pas à lutter seule, Fiona. J’suis là pour ça aussi, et.. même si j’ai pas les attributs de Sinead et d’Aodha, j’sais être utile. » J’échappe un léger rire, lorsque je me rends compte de la tourune de phrase. Au moins avais-je d’autres arguments. Mais la lueur change lorsque le prénom de Yuliya traverse ses lèvres carmines. Je connais cette lueur, pour l’avoir partagée. Et je comprends. Je ne peux lui en vouloir, pas même pour les mots échangés, les menaces proférées et le manque de confiance. Parce que je sais que la meilleure leçon que Fiona pouvait recevoir, c’était d’aimer.

Yuliya avait souffert au Trianon, et je me demandais si elles se connaissaient déjà, à ce moment-là. Peu à peu les choses prenaient leur sens. Le cœur sur le devoir, le cœur en étendard, et je ferais tout pour que le sien évite de finir en lambeaux. Le mien devenu guenille, je ne le regrettais pas. Au contraire, ces marques étaient des marques de vie, malgré l’envie de rester à jamais sous l’eau, aspiré dans un tourbillon infernal. Je déglutis, l’écoute poser des mots sur ce qui m’apparait comme étant de l’amour. Je l’observe, son regard qui s’égare. « Faut bien qu’une alliance porte ses fruits, aussi. » Trait d’humour maladroit, je renifle bruyamment, croise les bras un instant, fixant mes pieds. Moue incertaine des mots qui feront vibrer mes cordes vocales, je m’apprête à oser lorsqu’elle évoque sa prison, et prononce sa sanction à perpétuité. « Quelques ressentis personnels ? » J’esquisse un léger sourire compatissant. « J’vois bien dans quel état ça t’met, Fiona, c’est pas quelques ressentis, non. » Et ce serait une erreur que de sous-estimer ce genre de choses, particulièrement puissantes, que nul ne pouvait commander. « Y’aurait p’t-être une solution sur le long terme et va falloir être solides, toutes les deux. » Dans quelques jours, je reviendrais avec un plan, farfelu et secret mais qui pouvait peut-être marcher.

Les émotions défilent, rythment, et dictent à ses pupilles leur rondeur. Sa fille. Un frisson me parcourt l’échine, je déglutis. Sans doute l’avais-je déjà croisé, sans m’en rendre compte. La tête dans le guidon à la place des draps de l’Enchantresse, l’un pour oublier l’autre, pour taire le vide. Mais un cœur qui saigne suspendu, ne fait que ralentir l’inévitable : l’ichor qui souille le sol, malgré la vigueur et l’envie de cesser toute hémorragie, je n’étais pas chirurgien. Alors, je prétendais, ce que je faisais de mieux. Les mots de Fiona me ramènent à elle et je fronce les sourcils. « Tu sais protéger les tiens, Fiona. T’aurais appris à la protéger, j’pense mais c’est pas trop tard pour t’rapprocher d’elle. » Parce que je sais que dans la situation inverse, j’aurais aimé connaître la mienne, de mère. Avec ses défauts, ses qualités, mais la connaître malgré tout. Le regard s’embue légèrement, et je renifle. Jamais évoquée, à nouveau tue, elle aussi, un mal en suspens, je tais aussi l’identité du père foudroyant. « J’garderais un œil sur elle, si tu veux. » Le sourire qui étire mes lèvres est chaleureux, sincère même, lui offrant du temps, le temps qu’elle estimera nécessaire pour se dévoiler.

Sa main se balade sur mon bras, muscle bandé sous la tension perpétuelle, je la laisse approcher. Je ne la renie pas, ni ne la rejette. Je l’accepte, même, apposant ma main épaisse sur la sienne. Mais je vois qu’un autre mal la consume. Elle s’agite, et la culpabilité semble l’accabler. Je ne la comprends pas, et je ne la relie pas à Siobhàn. A ses excuses, je hausse les épaules, parce qu’au final, elle n’y était pour rien. Peut-être avait-elle voulu empêcher l’inévitable. « J’sais que tu l’aimes, c’est ta cousine. Et.. j’l’aime aussi, je sais que ça sera comme ça jusqu’à la fin mais j’crois que je l’aime assez pour la laisser hors de tout ça, j’pouvais pas lui imposer le royaume, ça la mettait en danger. J’espère juste avoir fait le bon choix, mais ça, y’a qu’le futur qui l’dira. » Là aussi, je tais une autre vérité, celle de la Mer qui capture et à qui j’appartiens, et les liens dépassent toute allégeance ou promesse, faite de mots ou enchaînée d’alliances. Et ce sont les seuls mots qu’elle entendra de ma bouche. La façade m’épuise, mes traits se tirent et se creusent un peu plus. Je secoue nerveusement la tête. « Y’a rien à pardonner, Fiona. » Parce que tout avait fini par être pardonné, malgré l’impulsivité et l’ichor qui s’emballe encore lorsque son prénom est prononcé.

Son rire provoque le mien. Nous n’étions encore bons qu’à apprendre nos responsabilités, et à nous y perdre, confondant ignorance et zêle à la fois. Je hoche la tête à sa vérité qui blesse, mais qui est avant tout une réalité. « A croire qu’on donne l’exemple, même dans le pire à ne pas suivre, hein ? » Taquin, mes lèvres s’étirent, mutines. Imperfections parfaites, je ne pouvais m’empêcher d’apprécier l’ironie de la situation. Je hausse à nouveau les épaules, m’appuie sur le mur en face de la Reine et lui souris à mon tour. « Tout comme y’aura un autre sénéchal après moi. » Et je me gardais de lui signifier qu’elle incarnait une certaine stabilité et que j’étais là, aussi, pour lui garantir une certaine pérennité. Et que, je devais tant au Royaume, que je me sacrifierais volontiers pour notre cause.
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