AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

A welshman walks into a bar.... #Sinead

 :: terminés
Invité
Anonymous
A welshman walks into a bar.... #Sinead Empty
A welshman walks into a bar.... #Sinead - Mer 4 Juil - 0:16

An irish pub

There's a county map to go on the wall a hurling stick & a shinty ball the bric, the brac, the craic & all lets call it an Irish pub caffreys, Harp, Kilkenny on tap the Guinness pie & that cabbage crap the ideal wannabee Paddy trap we'll call it an Irish pub


Jésus, Marie, et toute la smala. Mais pourquoi est-ce que j'ai encore dit amen à une situation pareille ? A quel moment ai-je accepté que tout ceci était une bonne idée ? Est-ce que j'ai dit oui dans un moment de faiblesse sans réfléchir aux implications ? Est-ce que j'étais trop défoncé pour vraiment réaliser dans quoi j'allais m'embarquer ? Ma mère marmonnait toujours de se méfier de la gamine Reed. Que même depuis l'autre côté de l'Atlantique toute l'Irlande avait vu sa culotte. Elle avait peut-être pas tort au final, maintenant avec le recul j'en suis certain. Et je ne trouverai pas à m'en formaliser si elle n'avait pas essayé de me la montrer à moi aussi. Non pas que l'idée me dérangeait tant que ça sur le moment, mais ce n'était pas ce qui m'intéressait le plus à son sujet. Quoique à y réfléchir, on dirait que c'est plutôt Sinead qui s'est trouvée une sainte mission. Une croisade comme on en fait plus, une rencontre en terre sainte pour reprendre le contrôle de mon pantalon des affres de la solitude. Qui d'autre qu'elle pour inventer un tel plan. Et qui d'autre que moi pour bêtement accepter. Alors comme Arthur affublé de son Lancelot, la quête du sein Graal avait commencé. Et comme dans la légende, on sait tous quel chevalier de la table ronde finit avec le plus de damoiselles dans son lit et lequel finit seul, la main sur son épée. J'aurais espéré qu'elle abandonne, après m'avoir vu essuyer les échecs et rentrer non-accompagné. J'étais certain que mon air morose d'éternel sobre finirait par l'agacer, qu'elle comprendrait que je n'étais simplement pas le meilleur des partit à caser, même pour un soir. Mais il semblerait que plus que sa libido, Sinead se définit par cette ténacité remarquable à ne pas accepter la défaite.

Et le champ de bataille de ce soir c'est ce pub sur les docks. Celui qui est tellement irlandais qu'il en est devenu à la mode. Tellement celtique qu'à peine les pieds posés dans l'endroit je peux déjà sentir ma grand mère se retourner dans sa tombe tellement je lui fais honte. Moi et mon air tellement à l'aise que j'ai l'impression d'être un mineur en fraude. Mes vêtements bien propres sur moi, bien repassé et bien coiffé comme si j'avais une chance d'avoir l'air encore présentable au bout d'une heure passée dans ces vapeurs alcoolisées. Au moins j'ai fais un effort, elle pourra pas me reprocher d'être en retard. Je ne voulais pas venir, mais ça elle s'en doute. Mais je finis toujours par me montrer par politesse, ça elle le sait aussi. Je réalise que je me tiens dans l'encadrement de la porte depuis plusieurs minutes déjà quand un type me déboule dans l'épaule pour sortir. Je ne relève pas l'insulte en gaélique, de toute manière j'en pige pas un mot. Nous les gallois et notre langue aux racines si différentes, toujours des outsiders même au sein de notre propre famille culturelle. Je soupire et me décide enfin à chercher Sinead. Il y a plus de monde que je l'aurais souhaité, l'endroit est tellement bondé que la lumière des lampes murales est trop faible pour éclairer les visages efficacement. Dans un coin un juke-box crache quelques chansons à peine reconnaissable sous les éclats de rire et les conversations animées. Je réussis à atteindre le bar tant bien que mal, jouant des coudes pour réussir à m'y attabler. Les deux employés sont déjà trop occupés pour prendre ma commande, me laissant tout le loisir de contempler les piliers de bar à mes côtés. Un paquet de cacahuète et une pinte de bière mousseuse à ma droite, un verre de gin & tonic à ma gauche. Je n'ai jamais vraiment apprécié l'alcool, ne suis jamais vraiment monté à bord du train pour Drunkentown. La légende veut que c'est ce qui a tué ma grand mère, le jour où je suis revenu sobre de l'anniversaire de mes vint-et-un ans. Je pense pour ma part que c'est plutôt le petit fond de whisky qu'elle ingurgitait chaque soir en douce, cette flasque que je l'ai vu trop souvent planquer dans sa robe de chambre. Pour pas que les fey viennent me visiter la nuit, qu'elle disait. Je ne sais pas pour les fey, mais en tous cas un matin elle ne s'est plus réveillée. La vérité c'est que chacun son vice, que le mien est plus solide que liquide et tient dans un sachet. Je suis trop atteint pour dire que j'utilise encore la drogue comme une alternative médicinale à mes problèmes, le récréatif n'est pas de refus. Alors si je peux imaginer l'intérêt de s'enfiler une pinte de Guinness là tout de suite pour me préparer à ce que mon sidekick autoproclamée va me faire subir, je n'aime pas l'idée de mélanger les poisons. Aussi lorsque l'un des barmans s'adresse enfin à moi je me contente de quelques mots faibles.« Un squash please. » L'homme a très bien entendu, pourtant il plisse des yeux comme si quelqu'un venait de jouer de la cornemuse à côté de son oreille. Je soupire, c'est toujours la même chose. « Un squash s'il vous plaît. » Cette fois les sourcils de l'homme se dénouent en un rire gras. Il se détourne pour préparer ma grenadine non sans un coup de coude à son collègue qui se met aussi à sourire, moqueur. C'est ça, vous pouvez rire tant que vous voulez. En attendant c'est moi qui vais le plus planer ce soir une fois que vous serez tous à ramper par terre avec vos gueules de bois. J'attrape le verre qu'il me sert, il a trouvé comique de rajouter une petite ombrelle de cocktail pour décorer le tout et enfoncer le clou. J'embarque ma boisson, non sans la tenir avec mon index et mon majeur bien visibles à leur égard, un signe en V plein d'insinuations. Fuck off.

Lorsque je parviens enfin à la trouver, deux types ont déjà renversé une partie de leur bière sur moi et j'ai dû esquiver un début de bagarre entre deux jeune femmes. Je me laisse tomber sur la banquette en face d'elle, plantant l'ombrelle à cocktail dans le vernis de la table avec un geste théâtral. « Rappelle-moi pourquoi j'accepte toujours ce genre de plans à la con ? » Je me laisse tomber contre le dossier de la banquette en soupirant. Ma nuque part en arrière et je me passe une main sur le visage. « Non c'est bon ne réponds pas. Je sais déjà ce que tu vas dire. » Autant lui couper l'herbe sous le pied tout de suite. « Parce que quitte à avoir l'air stupide, autant que ça soit en faisant quelque chose de stupide. » Je rouvre les yeux et les plonge dans les siens. « T'as perdu ton paris d'ailleurs, j'ai pas couché avec cette nana de la dernière fois. Faut croire qu'elle était pas si into me et qu'elle a pas apprécié quand j'ai répondu « ici c'est bien » à la question du on va chez toi ou on va chez moi. On était encore dans le métro Sin. Le métro. » Je roule des yeux et bois une gorgée de mon squash distraitement. J'ai beau avoir l'air revêche, je ne peux m'empêcher d'apprécier sa présence. Ça ne fait pas de mal parfois d'avoir une épaule sur laquelle pouvoir s'appuyer. Un compagnon d'aventure pour vous supporter et vous aider à repartir à la charge. Un peu de bromance dans ce monde de brutes.




CODAGE PAR AMATIS
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
A welshman walks into a bar.... #Sinead Empty
A welshman walks into a bar.... #Sinead - Mer 8 Aoû - 18:02

An irish pub

There's a county map to go on the wall a hurling stick & a shinty ball the bric, the brac, the craic & all lets call it an Irish pub caffreys, Harp, Kilkenny on tap the Guinness pie & that cabbage crap the ideal wannabee Paddy trap we'll call it an Irish pub


Elle s’est donné une de ces missions dont elle doute de la remplir un jour. Bien sûr, elle ne le reconnaîtra jamais en présence de l’intéressé. Manquerait plus que Mal puisse croire la faire douter, elle, qui s’amuse personnellement à instiller doute, crainte et panique chez quiconque prend les armes contre elle. Elle sirote un whisky sec, assise sur une banquette. Des silhouettes masculines sont venues et ont été renvoyées vers leurs pénates. Non, elle n’est pas intéressée ; non, elle ne veut pas de compagnie ; oui, cette banquette face à elle est prise.
Il va arriver : elle n’en doute pas. À vrai dire, vu le monde, il est peut-être déjà là, à jouer des coudes pour pouvoir attirer l’attention d’un des barmans. Il n’a pas l’avantage du décolleté plongeant, dont Sin use sans vergogne quand elle veut concentrer les ardeurs masculines à la satisfaire. Il s’agit simplement d’user des armes dont elle dispose, pour prendre les bellâtres au jeu qu’ils pensent mener.

Lorsqu’il se pose, elle feint l’exaspération par un soupir excédé de petite vieille, puis lui adresse un charmant sourire qui indique qu’elle n’en pense rien. Elle voudrait répondre à la question rhétorique de Mal mais il ne lui en laisse pas le temps. Et la voilà qui secoue la tête de droite à gauche : voyons Monsieur Jones, ça serait bien mal la connaître que de l’accuser de telles intentions ! Elle, ne faire que des trucs que d’autres jugeraient stupides ? Si peu, si peu. Lorsque leurs yeux se croisent, évidemment qu’elle ne peut retenir un rictus amusé sur ses lippes. C’est qu’il est familier de ses excuses bidons, depuis le temps qu’elle essaie de lui faire rencontrer la femme de sa vie. Ou juste un coup d’un soir. Un coup d’un soir, c’est bien aussi, si on demande à la rouquine. Mais le voilà qui la met au courant des dernières nouvelles, annonce son échec avec un défaitisme digne d’une tragédie de Shakespeare, et dépeint un récit qui devient classique dans cette histoire. Elle lui tapote la main avec compassion, le rictus n’étant plus qu’un coin de lèvres un peu dépité. C’est pas comme ça qu’elle va le sauver, le chien perdu en amour qu’est Maldwyn. Et pourtant, c’est pas faute d’essayer ! En miroir avec son interlocuteur, elle prend une gorgée de son whisky et brise le silence pour le réconforter.

« J’suis désolée, je pensais qu’elle avait un peu d’humour ! Tu m’étonnes que vous n’ayez rien fait… Quoique le métro, ça peut être sympa. » Elle se perd un instant en conjectures qui n’ont rien à voir avec Mal, puis se reprend. Une main distraite récupère l’ombrelle plantée dans la table et elle la met à son oreille, comme d’autres auraient mis une fleur cueillie exprès pour l’occasion. « En vrai, je suis pas un coach sympa, hein. J’te lance sur le champ de bataille sans un oui ou un merde, et je te laisse te débrouiller en regardant de loin. Tu noteras que cette fois, j’vous ai pas surveillés trop longtemps. Elle avait un bon sens de l’observation, j’aurais tout fait capoter. » Parce qu’il y a eu d’autres fois où elle ne s’était pas vraiment gênée, juste de loin, pour regarder un peu comment son camarade s’en sortait. C’était pas toujours brillant, mais des fois, la fille lançait des signes qui ne trompaient pas… sauf Mal, peut-être. « Je te paierai un coup, pour me faire pardonner de te torturer comme je le fais. » Et si, entre temps, elle peut choper le numéro de la nana qui regarde dans leur direction depuis cinq minutes -je t’ai vue ma jolie, t’es pas discrète- pour Mal, ça serait pas mal. Mais pour l’heure, ni lui, ni elle n’ont fini leur verre, alors autant en profiter pour débriefer un peu plus. « Juste pour que je sache si mon radar fonctionnait bien : elle te plaisait, au moins ? Physiquement évidemment, mais pour le peu que vous avez parlé, elle t’avait l’air comment ? Sympa ? Attentive ? Si elle a bien voulu rentrer avec toi, c’est qu’il y avait quelque chose, non ? » Elle l’inonde de questions, voulant bien faire et considérant que, quand ce n’est pas elle qui est concernée, le Grand Amour doit bien valoir la peine qu’on le cherche. Notez bien qu’elle préfère se concentrer sur la vie sentimentale et sexuelle de Mal que de se poser pour réfléchir à ses propres expériences récentes et plus anciennes… Le côté « faites ce que je dis, pas ce que je fais », probablement.




CODAGE PAR AMATIS



Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
A welshman walks into a bar.... #Sinead Empty
A welshman walks into a bar.... #Sinead - Ven 10 Aoû - 0:57

An irish pub

There's a county map to go on the wall a hurling stick & a shinty ball the bric, the brac, the craic & all lets call it an Irish pub caffreys, Harp, Kilkenny on tap the Guinness pie & that cabbage crap the ideal wannabee Paddy trap we'll call it an Irish pub


Accepter l'aide de Sinead c'est accepter de faire un pacte avec le diable. D'aucuns diraient que le démon des croisement se trouve justement à l’intersection de ses jambes, mais je n'aime pas vraiment penser à mon amie ainsi. Je n'ai jamais pensé à elle autrement d'ailleurs, je crois que dans le fond j'ai toujours compris qu'elle serait cette main sur mon épaule plutôt que dans mon pantalon. Je n'ai jamais pu la voir autrement que cette femme tellement sûre d'elle qu'elle en pousse des attributs plus gros que tous les individus mâles réunis dans ce pub. Peut-être qu'elle m'intimide tellement que je ne peux m'empêcher d'imaginer qu'elle pisse debout. Et pour l'avoir vu rembarrer des mecs lourds et faire des moulinets du poing quand elle dépassait encore à peine du comptoir, j'ai du mal à la voir fleur fragile. Elle est bien loin du modèle féminin qu'on nous martèle dans le crâne, celui qui veut rassurer nos crises machistes et ces vieilles normes patriarcales. La féminité d'une princesse dans sa tour, celle qu'il faut toujours sauver et marier sur le champ, parce que c'est comme ça que les choses sont. Mais cette donzelle là n'a pas besoin d'aide pour décider de son destin. Cette donzelle là a distribué plus d'insultes et d'opinions francs qu'un pilier de comptoir à son heure de gloire. Elle dit sa façon de penser et tout le monde sait la respecter pour son entièreté. Je crois que je l'envie un peu dans le fond, elle n'a pas besoin de chercher sa place dans tout ceci. Elle sait créer son propre espace et y planter son drapeau de conquérante. Merde, je crois que quitte à faire un pacte avec une sorcière, si elle pouvait me filer un peu de son mojo aussi, je veux bien être son apprenti.

Mais je suis bien loin d'être le plus doué des élèves. Elle a tout essayé. Me jeter en pâture au milieu des soirées bachelorettes, des enterrements de vies de jeunes filles qui dégénèrent et des réunions sordides des cougars du dimanche soir. Mais rien à faire, tel le chien de chasse le plus consanguin de la portée, je reviens tout juste avec quelques traces de rouge à lèvres sur le col et les cheveux un peu ébouriffés. Et surtout je reviens seul. Pas un numéro de téléphone écrit sur la main, pas un prénom dont je suis capable de me souvenir plus de deux heures après ou la chemise ouverte plus de deux boutons. Et pourtant elle ne désespère pas. Sur une échelle de un à conviction, je pense que Sinead tient de Napoléon envahissant la Russie. Plus que l'optique de trouver quelqu'un, c'est cette dynamique de Rocky et Gabrielle qui me donne le plus d'anticipation irrésistible de nos soirées. Sinead, c'est mon dernier combat. Alors malgré tout lorsque je la vois plantée en face de moi avec cette air de malice à peine dissimulé, je ne peux m'empêcher de sourire.

Elle me tapote la main, passe par les excuses et la compassion. C'est toujours le même cercle vicieux, elle me prépare gentiment comme un coq de combat avant de me jeter au milieu de la basse-court en espérant que j'arrive à attraper une poulette au passage avant de me faire bouffer. Alors je ne peux m'empêcher d'échapper le début d'un rire cynique lorsqu'elle prétend être désolée de me faire souffrir. Je sais qu'elle aime ça, la bougresse. Plus que son amicale dévotion à ma cause, j'ai pu le voir plus d'une fois dans ses yeux quand je lui lançais des regards d'appel à l'aide, une touche de machiavélisme qui lui donnait une aura démoniaque. Vilaine entremetteuse témoin silencieuse du fiasco mais qui n'envoie pas le commando me sauver. Soldat Ryan, je suis tout seul au milieu de ce champ de bataille et les bombes se comptent en tailles de bonnets, les mines sont les faux pas de la drague prêt à m’exploser au visage. « Je crois que même si elle t'avait capté, j'avais déjà la cote en berne depuis le début quand je lui ai dit que ma passion c'était les vieilles religions. Elle a du me prendre pour un de ces enfants de Jésus de la nouvelle piété, surtout avec ma chemise boutonnée jusqu'au col. Il me manquait plus que le petit badge « Frère supérieur Maldwyn » pour compléter la panoplie. » Je sais m'auto-critiquer, il vaut mieux dans mon cas. Être capable d'apprendre de ses erreur semble être la meilleure manière de procéder pour devenir une meilleure version de moi-même. Pourtant je crois que dans le fond je n'ai pas envie d'être autre que la personne que je suis déjà. Être naturel, même si cela semble être la raison pour laquelle je n'arrive pas à conclure avec qui que ce soit. Sans doute suis-je un idéaliste, après tout la séduction est un jeu de mensonge, pas l'échange cru de deux personnalités. Mais il n'y a rien à faire, je ne suis pas doué pour les mensonges.

Lorsqu'elle parle de me payer un verre, mon nez disparaît dans mon verre de grenadine pour en boire quelques gorgées. Je sais que ce n'est pas la peine de hausser le ton pour refuser parce qu'elle ne m'écoute jamais. Je ne bois pas. Rectification. Je ne bois pas quand elle n'est pas dans les parages. J'évite la drogue aussi, les soirs où elle m'invite aux heures nocturnes. Je n'aime pas mélanger les poisons. Et si ma main a un peu trop tremblé du manque plus d'une fois sur ma pinte à l'en renverser presque, j'ai bien tenu jusque là. Je fais semblant la plupart du temps, elle boit bien assez pour deux pour vraiment le remarquer. Mon regard se pose sur l'ombrelle dans ses cheveux. Elle est jolie Sinead, mais je sais qu'elle cache les serpents de Médusa dans ces mèches auburn. Elle enchaîne en me posant des questions sur mon non-coup d'un soir et je ne peux que me racler la gorge et pincer les lèvres. « Elle... me plaisait ouais. » Je crois. En fait je pense surtout que ma réponse est du même genre que celle que l'on donne lorsqu'on nous pose le dilemme de parfum Vanille ou Chocolat. En vrai j'étais surtout désespéré de ne pas la décevoir une énième fois, d'essayer de réussir et mine de rien j'étais pas contre partager mon lit pour ce soir-là. « Je crois... » Mauvaise réponse. « Elle arrêtait pas de fixer ma gorge quand je parlais, c'était perturbant. Je savais pas si elle m'écoutait vraiment ou si elle avait juste envie de physiquement avaler mes mots. » Je me masse la nuque, reprenant une autre gorgée de Squash. « Donc attentive ouais, je suppose. Sympa... je sais pas. Elle est rentrée avec moi parce qu'on prenait le même métro apparemment. » Je hausse les épaules. Le compte-rendu était toujours le même. Mais cette fois je pouvais sentir la question sous-jacente. Elle changeait légèrement d'approche. Je n'étais pas certain d'être en sécurité face à une Sinead psychologue. « Je ne sais pas si j'ai un genre. » Je n'ai jamais réfléchit à cela et mes relations passées commencent à remonter suffisamment pour oublier les visages autrefois si familiers. Je me pose un instant pour réfléchir, reculant le dors contre la banquette. Mon regard se perd sur la foule, attiré par plusieurs micro scènes dans le pub. « J'aime pas les filles bruyantes, celles qui font tout pour se faire remarquer. » Dis-je alors que mon regard se pose sur une bande de Tart pas très finaudes et maquillées comme des voitures volées qui viennent de se presser au bar. Je continue de scanner la gente féminine présente, il est plus facile de parler de ce que je n'aime pas que de ce que j'aime. « Alors une fille discrète je pense... Sans prétention... » Mes yeux observent deux autres femmes, l'une d'elle croisant mon regard je détourne précipitamment le visage. « J'sais pas, juste une nana intelligente je suppose, qui voudra pas me toucher le biceps toutes les deux minutes l'air de rien dans la conversation. » Je réalise que je n'ai pas donné un seul critère physique dans toutes ces affirmations, et je sais que c'est ce qu'elle attend principalement. Je lève les yeux vers elle, soupirant. « J'sais pas, pas trop grande, pas trop maigre, pas trop pulpeuse... » Elle va pas aller loin avec ça. Mon regard se pose de nouveaux sur les reflets de ses cheveux. « Blonde...ou alors Rousse... Ouais. » Je cligne des yeux et rougit légèrement malgré-moi. Le visage de Lise n'arrête pas d’apparaître dans mon esprit, élément perturbateur incontrôlable. Peut-être que je devrais avouer à Sinead que je ne suis pas si bredouille que ça. Qu'il y a quelques jours à peine j'ai embrassé une fille dans les allées sombres de la bibliothèque municipale. Bizarrement, je préfère garder ça pour moi pour l'instant. Comme un petit secret que l'apprenti garde contre son maître, une rébellion silencieuse.



CODAGE PAR AMATIS
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
A welshman walks into a bar.... #Sinead Empty
A welshman walks into a bar.... #Sinead - Jeu 23 Aoû - 13:25

An irish pub

There's a county map to go on the wall a hurling stick & a shinty ball the bric, the brac, the craic & all lets call it an Irish pub caffreys, Harp, Kilkenny on tap the Guinness pie & that cabbage crap the ideal wannabee Paddy trap we'll call it an Irish pub



Elle veut savoir, elle veut comprendre, elle veut aider. Qu’elle soit foudroyée sur le champ si ses intentions à l’égard de Maldwin ne sont pas bonnes ! Bon, certes, elle s’amuse aussi un peu de la situation, de la lueur d’effroi de son ami quand elle l’abandonne au milieu de groupes de filles qui ne correspondent pas forcément à ses habitudes. Mais en vrai, le combat vaut la chandelle, suppose-t-elle, si elle s’attache au seul bonheur du grand Jones. Elle ricane quand il parle d’un badge « Frère supérieur » et se souvient qu’elle avait eu pendant un temps l’idée de lui offrir un col de prêtre en cadeau d’anniversaire, pour le charrier un peu. Et finalement, elle avait trouvé un bouquin à l’aspect ancien sur les concordances entre les différents panthéons polythéistes et elle s’était dit que c’était plutôt adéquat. Comme quoi, on trouvait des choses pas trop pourries dans la librairie de Dick Myers & Finn O’Meara.
Sinead n’est pas dupe, bien sûr. Elle sait que Mal ne boit pas vraiment, à part quand elle lui force la main. Elle est pourtant certaine que ça l’aiderait à se détendre, à être moins crispé dans on parle de drague, et peut-être à trouver la solution à ses problèmes plus vite. Ou peut-être pas. Peut-être pas, elle n’en sait rien, après tout. Le nombre faramineux de conneries qu’elle a faites sous l’emprise du neptra devrait suffire à déterminer que l’alcool ou ses équivalents divins ne sont pas toujours des simplificateurs de l’existence. Alors là, quand elle lui proposait un verre, ç’aurait été sans alcool, et elle aurait fait un doigt au barman lui demandant si elle était enceinte. Mais qu’importe, de toute façon, elle n’a pas encore fini son whisky alors autant remettre cette idée à plus tard. Surtout que Maldwin s’ouvre un peu ce soir, et accepte de céder plus vite que prévu à l’interrogatoire de sa comparse rousse.

Une moue dépitée se peint sur ses traits lorsqu’il mentionne l’attention toute particulière que la donzelle avait accordé à sa gorge. Une égorgeuse, peut-être ? Ou simplement une fétichiste des pommes d’Adam, allez savoir. Sin n’interrompt pas, elle se penche vers lui, un coude sur la table, la main qui soutient le menton. L’image suggérée par Mal lui attire un sourire : avaler les mots, avaler autre chose, oui, songe-t-elle sans qu’il ait pensé forcément au sous-entendu qu’elle trouve au choix des termes. À force de débriefer ces rencontres infructueuses, Jones connaît les questions qu’elle va poser, alors elle hoche la tête simplement quand il continue. À lui de jouer, hein, faudrait pas qu’elle fasse tout le sale boulot. Les billes suivent la trajectoire du regard du professeur, un « Ouais je vois. », ponctue la remarque sur les filles bruyantes. Elle réfléchit à qui elle peut bien connaître de discret, de moins rentre-dedans qu’elle. Aodha ? Ouais non, c’est certainement pas un cadeau sentimentalement, et puis si elle se souvient bien, Ao n’a absolument rien à cirer des pénis. Pas Ao. Les noms sont passés en revue tandis qu’elle laisse ses iris bleu-vert scruter la foule, suivre une silhouette, revenir à Mal. Elle rit encore quand il parle de tâter les biceps. C’est pas une occupation courante, mais fort bien.
Manque de pot pour Maldwyn, elle le fixe lorsqu’il donne une couleur de cheveux. Et un sourire ravi étire ses lèvres quand il se met à rougir un peu, ce que la semi-pénombre ne dissimule pas suffisamment. Sourire qui devient limite carnassier alors qu’elle reprend la main. « Dis donc toi… Tu serais pas en train de me cacher quelque chose, hein ? » Mal, Mal, Mal, quelle idée saugrenue de vouloir garder des informations loin de la fouineuse de service, celle qui laisse ses oreilles trainer partout et s’amuse à essayer toujours de pousser ses interlocuteurs dans leurs retranchements. « Tu me dis pas tout, à moi, ton amie ?! » Elle est faussement outrée, le regarde comme un chaton tout petit tout mignon qui veut se faire pardonner une bêtise. Si ce n’était son sourire toujours aussi vorace, elle pourrait être crédible dans son incarnation de l’innocence faite femme. « Tu me fais pas confiance, c’est ça ? » Oh! On dirait presque que les larmes lui viennent aux yeux ! Comme si elle ne voyait pas pourquoi. Comme s’il ne lui arrivait pas de le jeter dans la fosse aux lions et d’attendre patiemment qu’il s’échappe ou ne dompte les fauves. Bon, les yeux ne brillent toujours pas, malgré tous ses efforts, elle procède donc à un changement de stratégie, par sécurité : « Ok, ok, j’ai compris. C’est pas donnant-donnant, d’accord. Pose-moi les questions que tu veux, et une fois que t’es satisfait des réponses, tu me dis ce que tu me caches… Ok ? » Et la voilà qui tend sa main aussi blanche que la patte d’un agneau, et attend de voir s’il va bien vouloir rentrer dans son manège.





CODAGE PAR AMATIS
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
A welshman walks into a bar.... #Sinead Empty
A welshman walks into a bar.... #Sinead - Mer 5 Sep - 22:40

An irish pub

There's a county map to go on the wall a hurling stick & a shinty ball the bric, the brac, the craic & all lets call it an Irish pub caffreys, Harp, Kilkenny on tap the Guinness pie & that cabbage crap the ideal wannabee Paddy trap we'll call it an Irish pub


Je mentirai si je disais que la situation a toujours été aussi catastrophique. Il y a une éternité, j'étais capable de jeter mes filets et hisser la prise sans me soucier de si j'avais attrapé une sirène ou un phoque. Sans me poser la question de si j'aimais vraiment le poisson, sans me soucier de me réveiller nu et collant, enroulé dans les couvertures comme un maki douteux. J'étais capable d'aventures, d'explorer ce qui fait de nous des êtres humains, cet irrésistible contact social et physique qui nous entrelace autant qu'il nous casse. Je mentirai si je disais que je n'ai pas eu suffisamment d'expériences pour savoir comment ceci fonctionne. La séduction, le sexe, l'amour, je suis conscient de les avoir déjà vécus. Pourtant tout semblait tellement facile avant : à la fac il suffisait d'être un peu bourré pour embrasser une fille et finir avec. A l'école primaire il suffisait de se déclarer l'amoureux de pour se voir le titre attribué. Alors qu'est-ce qui a foiré ? Je crois que Sinead se demande autant que moi. Il n'y a pas si longtemps j'étais capable d'être à sa place, roulant des mécaniques, la tête remplie de visages dont j'ai oublié les noms. J'étais capable d'aller vers les autres sans réfléchir, sans me laisser dévorer vivant par mes démons. Peut-être que c'est la peur du contact, celle que j'ai développée à force d'isolation. Peut-être que c'est la peur d'être blessé, mais surtout de faire souffrir les autres. Peut-être la drogue, le surmenage. Je crois qu'importe la raison sous-jacente, je me prend trop la tête et cela me dessert pour aller de l'avant. Figé dans le temps, enfermé, ermite volontaire dans mon purgatoire. Adolescent des sentiments, prépubère des échanges humains, j'ai l'innocence handicapante de celui qui n'arrive pas à remonter sur un vélo après une chute. Et quelle chute. Mais ce n'est pas moi qui a le plus souffert. Pourtant c'est moi qui reste à terre pendant que tous continuent d'avancer.

C'est parce qu'elle sait que je ne suis pas un cas complètement désespéré que Sinead insiste. Qu'elle essaie de me provoquer à coup de chantage et me culpabiliser juste assez pour me faire craquer. Elle n'a que trop bien prouvé l'efficacité de mon indolence, de mon petit cœur mou incapable de résister aux yeux de biche de qui que ce soit. On dit que vos meilleurs amis connaissent mieux que vous vos faiblesses mais que ce qui les différencie de vos ennemis c'est qu'ils ne les utilisent pas contre vous. Elle pourrait claquer des doigts pour me faire tourner sur moi-même si elle le voudrait. Pourtant elle se contente d'un plaidoyer faussement larmoyant en me laissant juste assez d'échappatoire pour ne pas totalement devoir lui manger dans la main. Quoi qu'on en dise, elle sait être subtile. Ou alors je suis juste trop bon trop con. « Non pas du tout ! T'es la personne en qui j'ai le plus confiance... Merde Sin, j'irai pas jusqu'à dire que t'es ma meilleure amie... » Que je clame précipitamment en me massant la nuque. Mais t'es ma meilleure amie. Non pas que j'ai beaucoup de prétendants au titre. Je n'aime pas quand elle me prend par l'affectif, parce que ça fonctionne toujours. « C'est juste que... » C'est juste que quoi ? Que j'ai peur qu'elle me pousse dans les bras de Lise si je laisse échapper le moindre potin ? Non, elle n'est pas comme ça. « Je ne suis pas encore sûr moi-même. » Je suis certain d'avoir posé mes lèvres sur celles de Lise et d'avoir aimé ça. Je crois que je pourrais même retrouver la couleur de son rouge pour avoir frotté frénétiquement du pouce ma bouche colorée par la sienne pour éviter de passer pour un pervers dans la rue. Je bois une longue gorgée de mon verre pour noyer le poisson, et d'elle-même elle me laisse l'opportunité de m'en sortir. Je lève les sourcils et l'observe par dessus ma boisson. Je crois que les cobras se retirent aussi de la même manière avant de porter le coup fatal. Prudence est mère de sûreté. « Te...poser des questions ? » Je joue au plus benêt, peut-être que ça l'attendrira. Pourtant je rougis vraiment malgré-moi en ignorant sa main tendue. Les chats aussi tendent la patte avant de jouer avec leur proie. Est-ce qu'elle est en train de m'inviter à poser des questions sur sa vie sexuelle ? J'aimerai dire que de toute manière on en entends crié sur tous les toits, que Sinead a une vie parfaitement fonctionnelle. Trop fonctionnelle. Mais je n'aime pas écouter les ragots. Je me racle la gorge. Si elle espérait me déstabiliser, c'est gagné. Mon corps se redresse inconsciemment dans son assise, comme si le sujet de l'intimité de Sinead Reed était la question sérieuse à mille dollars. Pourtant je n'ai que la même rhétorique à lui apporter. Comment fait-elle pour choisir ? Pour s'abandonner au lâcher prise, se planter devant quelqu'un et lui dire sans ciller « tu me plais ». Mais ce n'est pas la question qui me préoccupe le plus. Sans un mot je prend sa main dans la mienne. « Comment est-ce que tu fais ? Comment t'arrive à passer le cap, laisser la porte ouverte. L'intimité, c'est arriver à laisser les gens entrer sans la leur claquer au nez. » Je lâche sa main pour poser mon index sur son front. La toucher est plus facile que de me laisser toucher. « Qu'est-ce qui se passe dans la tête de Sinead Reed quand elle décide de se laisser aller à ramener un Don Juan de plus chez elle. Et me dit pas que c'est juste parce que t'es nymphomane, si j'voulais entendre la version commère de quartier j'aurais pas demandé. » Ma main retombe contre la table et je me rassois contre le dossier, évitant son regard. « C'est pas qu'une question d'envie primaire. Si c'était le cas, même avec ma libido de toxico, y'a longtemps que j'aurais été le bon élève que t'espérais. Je suis très loin d'être chaste, mais j'ai du mal à être pratiquant disons. » Teach me master. J'échappe un rire léger. Je réalise que plus je pose de questions et plus je me prend la tête. Et plus je me prend la tête et plus je m'éloigne des réponses. D'autant que je ne peux m'empêcher de réfléchir sur moi-même en lui posant toutes ces interrogations. Mon dieu, et si c'était son plan depuis le début ? En portant mon verre à mes lèvres pour faire diversion, je réalise qu'il est vide. Je me racle la gorge encore une fois, haussant les épaules. « T'as jamais eu quelqu'un qui t'as donné envie de tout arrêter ? Quelqu'un qui t'as fait ressentir différemment ? Qui a changé ce que Sinead Reed pensait savoir ? » Je ne cherche pas à tenir un discours de film Disney sur l'amour véritable, cela serait un comble avec elle. Mais malgré moi je ne peux m'empêcher de me demander. Parce que je ne peux empêcher les souvenirs qui remontent à la surface. Et l'empêcher elle, son visage, ma chute de vélo implacable. Delilah Sulwyn. « Ou est-ce que c'est pour ça que j'arrive à rien ? J'réfléchis trop sur le passé, les sentiments que j'ai pu avoir et les nanas que j'ai aimé. Alors que je devrais juste me foutre à poil et y aller, peut-être que ça m'aiderait à pas me prendre la tête et me détendre. » Je ferme les yeux et échappe un long soupire. Si elle veut l'opportunité pour frapper, je crois bien que je viens de lui offrir sur un plateau.





CODAGE PAR AMATIS
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
A welshman walks into a bar.... #Sinead Empty
A welshman walks into a bar.... #Sinead - Mer 3 Oct - 9:24

An irish pub

There's a county map to go on the wall a hurling stick & a shinty ball the bric, the brac, the craic & all lets call it an Irish pub caffreys, Harp, Kilkenny on tap the Guinness pie & that cabbage crap the ideal wannabee Paddy trap we'll call it an Irish pub



Si elle semble aussi prête à parler un peu d’elle dans une soirée qui ne devait être consacrée qu’à Maldwyn, c’est qu’elle a l’impression de ne pas avoir la solution toute faite, et qu’elle se dit qu’il y a peut-être un déclic qu’il ne peut avoir que tout seul, à force de discussion. Alors elle tente. Elle sait d’avance qu’il y a 90% de chances qu’il pose des questions auxquelles elle ne veut pas chercher de réponse, mais elle tentera de faire à mauvaise fortune bon cœur, ne serait-ce que parce que c’est son ami et qu’il a besoin d’elle. Alors même si elle minaude et feint d’être blessée, même si elle sourit qu’il rentre dans le panneau de la tristesse comédienne, elle hoche la tête à ce qu’il dit et est touchée par l’affirmation sur leur proximité. Elle-même tient énormément au professeur, même s’il est parfois rabat-joie et un peu trop sérieux sur les bords, mais il est une bulle d’air dans un monde rempli de criminels, hostiles ou amicaux certes, mais de fumiers de la pire espèce. Mal, c’est un type qui ne sait pas, qui ne voit pas, qui se doute peut-être qu’elle trempe dans des choses louches, mais qui ne cherche pas à creuser ce pan-là de la vie de Sinead, qui elle-même n’a pas du tout envie de le faire rentrer dans ses combines, si elles sont autres que des combines sentimentalo-sexuelles.

Elle hoche la tête de nouveau quand il répète sa proposition, presque héberlué. Hé oui, monsieur Jones : Sinead Reed vous offre sa tête sur un plateau, ou en tout cas la possibilité d’ouvrir des portes qui renferment on-ne-sait-vraiment quels squelettes ! Le trouble est visible et Sinead redoute un instant bref qu’il prenne ses jambes à son cou devant la responsabilité qu’elle met dans ses mains. Elle ne se laisse pas souvent interroger, eût égard à sa propre vie clandestine. Et pourtant, il faut bien à un moment qu’elle s’ouvre à ses amis, sinon à qui pourrait-elle ouvrir son cœur ? Elle s’assied un peu plus confortablement sur son tabouret, et prend les questions une à une, se les notant dans un pense-bête mental, consciente qu’il ne faut ni le brusquer, ni l’interrompre, puisque les questions qu’il pose donnent un indice sur ce qu’il pense lui-même.

Sinead n’est pas dupe, bien sûr. Elle sait que Mal ne boit pas vraiment, à part quand elle lui force la main. Elle est pourtant certaine que ça l’aiderait à se détendre, à être moins crispé dans on parle de drague, et peut-être à trouver la solution à ses problèmes plus vite. Ou peut-être pas. Peut-être pas, elle n’en sait rien, après tout. Le nombre faramineux de conneries qu’elle a faites sous l’emprise du neptra devrait suffire à déterminer que l’alcool ou ses équivalents divins ne sont pas toujours des simplificateurs de l’existence. Alors là, quand elle lui proposait un verre, ç’aurait été sans alcool, et elle aurait fait un doigt au barman lui demandant si elle était enceinte. Mais qu’importe, de toute façon, elle n’a pas encore fini son whisky alors autant remettre cette idée à plus tard. Surtout que Maldwin s’ouvre un peu ce soir, et accepte de céder plus vite que prévu à l’interrogatoire de sa comparse rousse. Elle ricane, lorsqu’il réfute le potentiel argument de la nymphomanie, mais secoue la tête : elle ne l’aurait pas utilisé, pas devant lui en tout cas.

Elle tend la main vers celles de Mal, échouées sur un verre vide, et elle les tapote. Et puis elle se racle la gorge, et se penche vers lui, comme pour faire des confidences. Vu la musique du bar, faut quand même qu’elle parle un peu fort, cela dit, pour qu’il l’entende vraiment. « Dans le désordre : primo, oui, tu pourrais te foutre à poil et laisser faire les choses. Sauf que le but c’est que t’y prennes du plaisir, alors faut arrêter les conneries : te force jamais à coucher, parce que le plaisir viendra pas tout seul. » Et une érection n’est qu’une réaction physique, alors hein. « Moi, j’aime bien coucher. Donc de base, ça joue aussi beaucoup sur mon « ouverture » on va dire, à ce genre de propositions. Mais après, tu me connais, si la gueule me revient pas, mes cuisses restent serrées. » Elle ricane, et omet de préciser qu’elle maintient les cuisses fermées mais n’hésite pas à ôter le cran de sûreté sur son flingue pour bien faire comprendre qu’elle ne cèdera pas aux avances d’un gros lourd. « Peut-être que je réfléchis moins que toi, aussi : je réfléchis pas du tout aux questions d’intimité en fait. J’ai envie de m’envoyer en l’air, je trouve quelqu’un avec qui le courant passe bien, soit le premier type qui passe, soit un mec sûr dont je connais déjà les performances au pieu. » Faut-il qu’elle les compte sur les doigts d’une main, devant lui ? Elle n’est même pas sûre qu’il replace Stan, Gus, Romàn ou Alf sur l’échiquier politique de la ville ; mais il vaudrait mieux qu’elle évite de mentionner Dick d’une façon ou d’une autre vu qu’elle a bien compris qu’ils étaient cousins. Et ce n’est que pour les coucheries occasionnelles, ça. Non, elle ne précisera pas, mais le rictus s’étire tandis qu’elle se perd un instant dans des rêveries assez chaudes.

Elle se reprend : « Pardon, mes pensées m’avaient happée. Donc, j’ai tendance à ne pas me poser de question, probablement parce que j’aime bien plaire, et que j’aime bien voir que je fais de l’effet… Que ce soit clair, je ne cherche pas le futur Monsieur Reed, hein. » L’affirmation est juste, d’autant plus qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour ne pas tomber dans les frasques des sentiments, qui causeraient potentiellement sa perte de par l’impossibilité d’avoir l’esprit froid dans une situation complexe. « Et puis tu parles de Dom Juan… Y a vraiment que les habituels qui ont vu mon appart ; les autres, c’est souvent plus roots. » Comprendre que la belle s’offre volontiers dans une ruelle ou dans une chambre d’hôtel, si l’humeur du moment s’y prête.

Elle a presque réussi à répondre à toutes les questions, mais il en reste une dont elle est pleinement consciente mais qu’elle voudrait oublier, faire comme si elle ne l’avait jamais entendue. Sauf que Maldwyn veille au grain, probablement… Et qu’elle lui doit l’honnêteté promise. « Tu m’as demandé s’il y avait quelqu’un qui avait changé ma vision des choses. Disons que c’est plus compliqué que ça… » Elle a Flynn, en tête, qui a quitté Arcadia depuis. Flynn et Nuada. Mais comment expliquer ce lien divin qui l’a probablement poussée dans les bras de l’homme marié (et divorcé à la suite de leurs conneries) ? « Mmh… comment dire… » Elle s’embourbe à la recherche de mots compréhensibles. Elle s’enlise aussi à ne pas vraiment vouloir reconnaître que l’influence de Nemhain grandit avec les mois et les années, au moins au niveau de ces questions sentimentales. « J’ai jamais eu de coup de foudre, en vrai. Y a personne qui m’a fait m’arrêter et me dire « c’est avec lui que je veux passer ma vie ». » Elle dit ça, et elle se rend compte en proférant pareilles paroles qu’elle essaie de se baratiner elle-même. Un soupir s’échappe de ses lèvres. Elle se ment à elle-même, et ce faisant, elle n’est pas sincère avec Mal alors que c’était le but de la manœuvre. Elle savait bien que c’était risqué de le laisser poser ses questions à la mords-moi-l’nœud. Elle est gênée, elle se passe la main dans les cheveux, et finit par souffler et avouer : « J’arrive même pas à m’en convaincre, en vrai. » Elle ancre ses prunelles dans les yeux de son ami et, une moue un peu piteuse sur les lèvres, elle admet : « Si, y a eu quelqu’un. Il est plus là maintenant, j’ai plus de nouvelles, je sais pas où il est. Avec lui…  » Un temps. « Avec lui, c’est comme si c’était naturel, tu sais, dans l’ordre des choses. Comme si… Ça va sembler tellement niais, mais comme si on était faits pour finir ensemble. Bon, le problème, c’est qu’il était marié, avec des enfants, et que même si on se connaissait depuis l’enfance, ben on a fait de la merde bourrés et… Bref. » L’histoire avec Flynn O’Sullivan continue de la secouer, vraisemblablement. Elle essuie du dos de sa main une goutte au bout de son nez, renifle et reprend en déglutissant. « Il est parti, ça s’est pas fait, tant pis. Cette histoire m’a pas aidé à m’ouvrir plus, hein. Désolée, j’crois que c’est encore trop récent pour que j’arrive vraiment à en parler. Mais bon bref, tout ça pour dire, à part lui, et même maintenant, j’ai pas vraiment envie de m’arrêter dans la façon dont je conçois mes relations. » Le sexe, plutôt que le cœur qui parle. Le cœur qui s’enferme dans une armure pour ne plus être broyé. Sin et Nemhain au même diapason pour cette histoire, en tout cas. Elle regarde ses propres mains un temps, puis revient vers Mal : « Tu veux boire quelque chose de plus fort, ou tu restes à ton squash ? C’est moi qui offre. » Détourner la conversation, ou plutôt la remettre sur des rails plus simples à manœuvrer ? Probablement que c’est l’idée, ici. Elle, elle a besoin d’un whisky, pour faire passer la pilule.


CODAGE PAR AMATIS



Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
A welshman walks into a bar.... #Sinead Empty
A welshman walks into a bar.... #Sinead - Sam 10 Nov - 16:44

An irish pub

There's a county map to go on the wall a hurling stick & a shinty ball the bric, the brac, the craic & all lets call it an Irish pub caffreys, Harp, Kilkenny on tap the Guinness pie & that cabbage crap the ideal wannabee Paddy trap we'll call it an Irish pub


Il y a plus de contradictions dans la personnalité de Sinead Reed que dans un débat politique. Avec le temps j'ai appris à écouter ses non-dits et ne pas me fier à ses paroles fanfaronnes, ses boutades malicieuse et ce franc parlé qui révèle tout sauf l'essentiel. Notre amitié s'appréhende par ces instants de compréhension intuitive, le respect que je maintiens à ne pas chercher à creuser là où elle sort déjà la dynamite à mon égard. J'aime à penser que si j'aimerai en savoir plus sur ses pensées, elle maintient tout le monde à une distance suffisante au point que personne ne puisse se targuer de connaître plus de secrets que les autres. Il n'est pourtant pas compliqué de la faire parler, surtout lorsque le flot de ses mots se déverse pour autant de pintes de bières avalées. Mais j'ai parfois du mal à déceler la profondeur de ses paroles, ces moments infimes où elle baisse sa garde et laisse apercevoir des bribes d'imprévus. Elle a beau souvent me montrer pattes blanches, je ne peux jamais être certain de son serment de bonne foi. Elle ne ment pas par plaisir, ne manipule pas par mauvaise intention. Elle me mène en bateau parce que c'est ainsi que notre amitié se définit : elle au contrôle de la barre et moi le moussaillon qui essaie de ne pas finir par dessus bord. Jamais un homme à la mer avec Sinead Reed, même si je dois boire la tasse de ses taquineries.

Alors quand son ton change légèrement et que sa main vient tapoter les miennes non sans m'arracher un tremblement, je perd instantanément le peu de méfiance qu'il me restait. Le plus énervant dans tout cela c'est qu'elle a sûrement raison en ce qui me concerne. Mais je reste bien incapable d'appréhender le contact des autres aussi aisément. Je pense que si je lui expliquais vraiment ma manière de fonctionner elle pourrait comprendre mon besoin de tout contrôler et ma peur de me rapprocher intimement d'autrui. Elle dirait sûrement que la malchance et les échecs du passé ne définissent pas une vie, mais il est dur de se sortir de ce cercle défaitiste quand on s'appelle Jones. Je l'écoute avec attention, cherchant une solution dans ses mots alors que je sais qu'il n'y a pas de réponse ultime. Encore une fois je me pose trop de questions alors que je devrais lâcher prise. Je ne suis pas dupe à croire que l'abus de drogue n'entame pas un peu ma libido, mais je me garderai bien de lui en parler. Quel piètre ami je fais à lui reprocher silencieusement de ne pas tout me dire alors que je suis bien gardé derrière ma grande muraille bétonnée à l'omission. Malgré moi je ne peux pas m'empêcher de détourner légèrement le regard à l'étalage sincère de sa vie intime. J'ai un peu l'impression d'être un gamin à qui sa mère donne The talk, ses réponses sans détours à mes questions de plutôt. Non pas que je rougirai à la mention du loup, mais c'est tout autre chose de l'entendre hurler à la lune entre les lèvres de Sinead. Et de l'imaginer malgré moi, She Wolf à la lueur des néons, le prédateur avide que je sais ramper sous sa peau. Le désir fait tourner le monde et lui fait offrir lascivement le flanc, l'envie de tout et surtout des autres pour seule loi d'attraction universelle. Elle se trompe si elle pense que c'est l'absence de plaisir le problème, je suis juste habitué à contrôler mes pulsions et mes pensées; les confiner à ce frisson le long de mon échine et cette anticipation grisante. Pour certaines personnes l'acte est le plus important, pour d'autres il n'est qu'une finalité. Peut être que je me situe à ce niveau là, plus attiré par l'avant que l'après. Parce que c'est toujours cet éternel future de conséquences qui m'effraie, un enfant immature qui joue le jeu mais n'accepte pas les risques. Mettre la main dans le feu en essayant de ne pas se brûler, se jeter à l'eau sans vouloir trop se mouiller. Parce que je ne peux nier la folie de mon cœur lorsque mes lèvres se sont accidentées sur celles de Lise et l'envie de ne plus les lâcher, le désir insatiable de vouloir la posséder. Tout l'amour que j'avais pour Delilah avant de lâchement l'abandonner. C'est ironique quand j'y pense, le regard braqué sur les erreurs du passé, alors qu'au final c'est le futur que je crains le plus. Alors non, le problème n'est sûrement pas localisé dans mon pantalon mais bien dans ce melon trop mûr perché sur mes épaules. Je réalise que je me suis perdu dans les tristes méandres de mon esprit lorsque Sinead sort elle aussi de ses rêveries probablement beaucoup plus hautes en couleurs. Je m'étais promis de ne pas me prendre la tête. J'aurais tenu cette promesse pour un record de deux minutes.

Elle ne se pose pas de questions, Sinead Reed. Pourtant elle n'a pas toutes les réponses non plus. C'est dans nos différences que je trouve le plus de réconfort. Si elle ne cherche pas l'homme de sa vie moi j'ai déjà trouvé la femme et je l'ai rejetée. Je me demande si elle a jamais su, si elle a jamais soupçonné. Nous nous sommes un peu perdus de vue à l'université, juste assez pour que j'ai de ses nouvelles indirectement sous forme de rumeur que la vérité face à l'intéressée. Peut être qu'elle a appris mon parcours de la même manière. Mes espoirs, mes échecs, ces choses que je réalise que je n'ai jamais partagées avec celle que je présente comme ma meilleure amie. Je ne la mérite sans doute pas. Surtout pas maintenant qu'un petit sourire se cache à la commissure de mes lèvres à l'observer chercher ses mots pour s'exprimer. Je l'amène sur un terrain semé d'embûches, celui des émotions chastes, bien loin de ses tentatives salaces d'orienter la conversation en dessous de la ceinture. Pourtant je perds bien vite mon rictus lorsque je réalise à quel point elle est sérieuse. Sinead Reed est en train de me faire un exposé studieux de ses sentiments, sans aucune honte ni détour. Je reste bouche bée devant ces révélations. C'est une chose de croire son amie nymphomane incapable d'être un minimum fleur bleue, c'en est une autre que de constater à quel point on est dans l'erreur. Mon regard auparavant si fuyant se fixe sur son visage, trop abasourdi par la vision d'une Reed un brin chamboulée et nostalgique. L’observer avouer sans honte son manque d'ouverture, les démons qui semblent maintenir la porte fermée. Et pourtant sa victoire laisse le battant grand ouvert. Elle vient de me laisser entrer. Et si je reste moitié surpris de l'imaginer avec un homme marié, je réalise non sans un certain choc que celle que je croyais immunisée aux doutes en est en fait tout aussi l'instrument. Je me sens un peu coupable d'avoir ainsi mis à terre la grande Sinead avec mes questions invasives, mais je ne peux que rassembler et chérir toutes ces bribes sincères dans un coin de ma tête. Mon sourire est revenu, à présent pleinement visible sur mes lèvres. Je suis soulagé d'être à armes égales avec elle, d'avoir partagé ce moment d'amitié sans équivoques.

Et bien sûr elle détourne la conversation aussi vite qu'elle a déballé son sac. On ne change pas une équipe qui gagne. Mais je me suis déjà levé lorsqu'elle interroge mon verre de grenadine bien sage. Ma main s'est posée sur son épaule, ma pince serre à peine sa clavicule dans un geste affectueux et entendu. J'ai envie de la prendre dans mes bras, mais je me refuse à faire cela. Pas parce que j'ai trop peur qu'elle me moleste l'arrière train au passage pour se venger, mais surtout parce que je ne veux pas m'étendre sur son moment de faiblesse. Je ne veux pas l'enfoncer un peu plus de trop de sentiments, pas quand elle a enfin ouvert un peu sa coquille d'huître et laissé entrapercevoir la perle de son coeur. Même si elle tient plus de la moule tétue sur son rocher. Je lui souris et la regarde de haut. « Laisse faire l'homme galant, princesse Sinead. » Je me moque sans vergogne non sans échapper un petit rire idiot à mes propres mots. Nos verres vides dans une main alors que je me dirige vers le bar, bien décidé à lui prouver que Maldwyn Jones sait être un adversaire redoutable à ce cache cache subtil de non-dits.

Le comptoir croule sous les assoiffés et je crois deviner le regard de Sinead me suivre, fixé entre mes omoplates. C'est mon premier test, et je ne dois pas échouer. Au jeu du cap ou pas cap elle me domine sûrement, mais je ne me coucherai pas si facilement. Je prend une inspiration, et m'approche du bar bondé, remarquant la femme qui m'avait observé avec insistance un peu plus tôt. Je fais mine de ne pas la voir dans un premier temps, mon corps et mes bras épousant pourtant son dos alors que je dépose les verres vides face au barman avec un signe de tête. « Un whisky… » Distance invasive, juste assez tentatrice sans pour autant passer pour un gros lourd. Mon regard croise à peine celui de la jeune femme avant de se détourner dans un sourire distrait. «… et des shots de Tequila. » L'argent change vite de main et je frôle une dernière fois ma « proie » avant de soulever mon petit plateau plein de mauvaises décisions. Je trotte vite pour retourner à notre table, déposant le verre de whisky face à mon amie. Je l'accompagne en soulevant maladroitement un minuscule verre de Tequila. Mauvaise idée, très mauvaise idée. « A nous. » Que je commence. « Et nos histoires pas niaise. » Je la taquine tant que je peu, tant que la trêve est instaurée et que l'animale est distraite. Mais je suis bien conscient que les six petits shots face à moi sont autant de balles dans le revolver vengeur de Sinead Reed. J'en descends un non sans une grimace, l'alcool me brûlant la gorge. Une sensation étrangement familière pour quelqu'un qui ne bois jamais. Troquer un poison pour un autre, les veines en feu et le cœur prêt à se rendre. Un hold up facile pour une habituée comme elle.




CODAGE PAR AMATIS


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
A welshman walks into a bar.... #Sinead Empty
A welshman walks into a bar.... #Sinead - Ven 30 Nov - 21:55

An irish pub

There's a county map to go on the wall a hurling stick & a shinty ball the bric, the brac, the craic & all lets call it an Irish pub caffreys, Harp, Kilkenny on tap the Guinness pie & that cabbage crap the ideal wannabee Paddy trap we'll call it an Irish pub


C’est bizarre, de parler. Ce qu’elle dit à Maldwyn, on peut être à peu près certain qu’elle ne l’aurait jamais dit à personne d’autre. Pas même à sa mère hallucinée. Et c’est marrant, mais quand les mots sont lancés, elle a l’impression de se libérer, tout en contemplant avec un effroi muet le gouffre qui s’est creusé entre l’image qu’elle tente de renvoyer d’elle-même, cette muraille de glace insensible, qui baise tout ce qui lui plaît et ne s’attache guère. C’est le lien dans le temps long, la confiance profonde qu’elle a envers l’homme face à elle, la sécurité de sa non-appartenance à ce monde du crime organisé, l’amitié sincère enfin, qui font qu’elle ose se confier, qu’elle ose même faire face à ces non-dits qu’elle avait enfouis sous une couche épaisse de déni savamment étalé à la face du monde. Et, alors qu’elle s’était lentement ouverte, la carapace se referme aussi sec, tandis qu’elle propose de boire pour détourner la discussion qui devient peut-être trop intime pour une soirée où elle avait prévu de le cuisiner sur ses (fantômes de) conquêtes à lui.

Les yeux roulent au « princesse Sinead » mais il est déjà trop loin et déjà tourné vers le bar pour voir le ravissant majeur dressé qu’elle lui adresse en ricanant. Elle aura tout entendu. Elle aurait pas dû lui montrer qu’elle avait un cœur, ça aurait évité qu’il pense avoir le droit de lui parler comme à une pauvre petite chose fragile qui a besoin qu’on porte ses sacs. Elle pianote sur la table, regarde autour d’elle en attendant : que des visages inconnus, ou presque. Des anonymes parmi lesquels certains sont des habitués du bar, puisque ce n’est pas la première fois qu’elle distingue leurs traits. Et quand Mal revient, Sinead ouvre des yeux ronds en le voyant avec ses shots qu’elle ne cherche même pas à compter. Ils trinquent, elle prend une gorgée, ricane en le voyant grimacer et puis se penche, la main posée sur celle de Maldwyn qui vient de reposer son verre à shot : « Ok, ok, qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de mon ami ? » Elle plaisante, lâche la main du professeur et poursuit, moins rieuse : « C’est de découvrir que je suis capable d’avoir des émotions qui t’a autant choqué ? Va falloir plus que— » Elle s’interrompt. Une femme qui a l’air de les fixer un peu trop longtemps pour que ce soit anodin. Sinead fait mine de ne rien avoir vu et relance son ami : « Bon. Je me suis ouverte. À toi maintenant. C’est qui qui te fait flipper ? Pour que tu me poses toutes ces questions, c’est que tu te les poses toi-même, non ? Vis-à-vis de qui ? » Un sourire sincère, un peu concerné, étire doucement les lèvres de la rousse, qui maintient sa tête sur sa main (ayant posé le coude sur la table), le verre de whisky dans son autre main, l’air prête à recueillir toute confession volontaire…


CODAGE PAR AMATIS
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
A welshman walks into a bar.... #Sinead Empty
A welshman walks into a bar.... #Sinead - Lun 17 Déc - 1:45

An irish pub

There's a county map to go on the wall a hurling stick & a shinty ball the bric, the brac, the craic & all lets call it an Irish pub caffreys, Harp, Kilkenny on tap the Guinness pie & that cabbage crap the ideal wannabee Paddy trap we'll call it an Irish pub


Peut-être que c'est l'alcool qui commence à parler à ma place. Ou peut-être que ce soir est l'un de ces moments d'opportunité où une amitié peut évoluer en confidence. L'instant inespéré pour partager quelque chose que je gardais farouchement pour moi. Quelque chose qu'il me démange pourtant de dénoncer, révéler mes petits secrets à ses sévices moqueurs. J'ai besoin qu'elle m'aide à les décortiquer, même si me mettre à nu devant quelqu'un comme Sinead est sûrement un mauvais coup de poker. Un de ces coups à en finir dépouillé jusqu'à mon caleçon. Mais après ce qu'elle vient de me révéler je me sens plus à l'aise à en parler. Si c'était un piège, alors j'y tombe la tête la première volontiers. « Hey je sais m'amuser aussi, prof ennuyant le jour et pourfendeur du cœur de ces dames la nuit, tu t'souviens ? » Je ris tout seul à ma réplique à dix milles lieux de la réalité, finissant mon hilarité au fond d'un deuxième shot dans un gargouillis entre la vie et la mort. D'un geste peiné je me tapote le torse pour faire passer la brûlure, suivant du regard son attention se porter sur la femme de tout à l'heure. Celle-ci à l'air bien décidée à nous espionner et j'ai du mal à comprendre quel intérêt si intense elle peut nous trouver. Mon regard se porte de nouveau sur Sinead dont le ton soudainement sérieux contraste avec la vague malicieuse qui semble décidée à prendre commande de mon cerveau pour faire diversion des révélations qui me pendent aux lèvres. J'essaie de chasser la trivialité de mes pensées en haussant légèrement les épaules. « Disons que je sais que tu es capable d'émotions, j'suis juste impressionné de les voir. C'est un bug dans la matrice ? La drogue que j'ai mis dans ton verre tout à l'heure ? Ou est-ce que j'ai réussis à suffisamment attendrir Princesse Sinead pour avoir le droit de lire son journal intime ? » Un petit sourire moqueur se dessine avant de se tordre en une légère grimace lorsque ses mots fatidiques me renvoient l’ascenseur. On ne reste pas longtemps en contrôle avec elle, surtout lorsqu'elle avait certainement prévu tout ceci depuis le début. Quel imbécile je fais maintenant qu'il n'y a plus d'issue et qu'ignorer ses questions serait simplement être un malotru. Mon regard s'échappe vers le bar une nouvelle fois, la femme curieuse en profitant pour le croiser avec un air appuyé et un geste entendu. J'échappe un soupire de capitulation avant de me détourner non sans sentir une légère chaleur sur mes joues. « C'est compliqué Sin’. » Une manière plutôt pathétique d'entamer le sujet, mais pour moi il n'y a pas d'autre façon de poser des mots sur mes doutes. « Dernièrement j'ai repris contact avec quelqu'un que j'ai connu à la fac, une amie… on… » Je prend une inspiration. « On sortait ensemble, en quelque sorte…c'était un peu comme tu expliquais tout à l'heure. Ça s'est juste fait, parce que c'était destiné à se faire. » Mes doigts s'enroulent doucement autour d'un autre verre minuscule, cherchant obstinément à éviter de la regarder. Je ne sais pas si elle se souvient de Delilah. Je n'ai pas beaucoup côtoyé Sinead lorsque je suis parti à l'université, la facilité avec laquelle on peut perdre quelqu'un de vue même dans la même ville est vraiment étonnant. « Je l'aimais, c'était il y a si longtemps. Et ça s'est…mal fini. » Je me tais quelques instants avant d'échapper un soupire. « Et puis il y a cette fille. Ça fait quelques années qu'on se côtoie. Tu trouverais ça bizarre parce qu'on se parlait presque jamais, enfin pas verbalement...on s'écrivait juste de manière indirecte…dans les livres de la bibliothèque. » Faire état de ma relation avec Lise à voix haute me fait me rendre compte à quel point notre rencontre n'a rien de commun. Par peur qu'elle n'ajoute quoi que ce soit je reprend bien vite la parole. « Je l'ai embrassée, je sais pas pourquoi. Entre deux rayons, ça s'est passé sans prévenir. Je l'ai embrassée et j'ai aimé ça. Et j'ai envie de recommencer. » Je me sens pervers de l'avouer, même si aux oreilles de vétéran de Sinead tout ceci doit être aussi pur que le chant d'une chorale d’église. Je passe une main sur mon visage, me renfonçant dans la banquette avant d'avaler un énième shot en espérant que cela aide à faire couler. Mon regard se plonge dans le sien. Peut être que j'espère y trouver un peu de clémence mais surtout, j'ai besoin de ce soutien féminin dont je la sais capable. Un bras droit infaillible. « Le problème c'est que je ne sais pas si je l'aime encore. Ou si je mérite même lui parler après tout ce qu'il s'est passé. » Je change de sujet, discours décousu et désorganisé. « Et Lise je sais pas si je l'ai embrassée parce qu'elle me plaît ou parce que je suis qu'un connard solitaire rattrapé par ses propres envies. » Ma voix s'accélère, mes révélations erratiques. « Ah et puis je suis mort le mois dernier aussi, ça mets les choses en perspective ça. Tu savais que j'avais un frère ? Moi non plus. Demi certes, mais le choc crois moi valait un entier. Au début j'ai cru j'avais halluciné mais j'étais pas défoncé à ce point je le savais. Enfin non je le savais pas, ça m'apprendra à prendre des pilules non identifiées sur la langue de jolies inconnues. D'habitude j'vends pas mon corps contre de la drogue mais là j'ai déconné. Ah oui tiens du coup ça fait deux nanas que j'ai embrassé en deux semaines. Ça va Sinead, c'est assez sale pour que j'ai droit à mon étoile dorée ou il faut que je fasse mieux encore ? » Je crois que quelque chose s'est cassé en moi. Une méprise involontaire, une digue qui n'a pas tenu face aux flots de secrets trop longtemps réprimés. Je la regarde horrifié lorsque je réalise tout ce qu'il vient de s'échapper de ma bouche. Je crois que le terme compliqué est un peu faible pour qualifier toute cette histoire et que la nuit va être longue. Elle l'est toujours avec Sinead Reed, surtout quand l'alcool et les secrets coulent à flot. Mais je sais qu'avec mon amie à mes côtés, je ne risque pas d'oublier les prochaines heures. Une nouvelle tournée d'alcool qui me fait grimacer, et quelque part je demande au moi de demain de déjà me pardonner.


- Fin du rp -


CODAGE PAR AMATIS
Revenir en haut Aller en bas
A welshman walks into a bar.... #Sinead -

Revenir en haut Aller en bas

A welshman walks into a bar.... #Sinead

 :: terminés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» a niffler walks into a bar ( anja )
» the descent | sinead & fiona (-18)
» #SENDNUDES ( sinead )
» a divinis (sinead)
» Thinking I can see through this And see what's behind (Alan & Sinead)

Sauter vers: