Samedi pluvieux, malheureux, surtout quand on a pas école et qu'on s'ennuie à mourir. Le front collé à sa fenêtre, elle observe les clients ouvrir leurs parapluies au sortir du Ciao Roma et les ouvrir quand ils sortent. Ils sont souvent noirs, même quand ce n'est pas les voituriers qui les ouvrent pour les clients. Du cinquième étage elle ne distingue pas tout, la pluie sur le bitume forme une brume qui s'épaissit semblerait il. Ils marchent dans les flaques, les chaussures doivent sans doute crisser sur le marbre du hall d'entrée. Gisella déteste ça, elle est sans doute la seule à passer cinq bonne minute à essuyer ses chaussures ou préférer les ôter pour ne pas avoir ce bruit désagréable dans les oreilles. Gisella se redresse, essuie son front refroidi par la vitre à force de l'avoir laissé dessus et reconnaître deux silhouettes qui entrent dans l'hôtel. Ce Samedi ne sera peut être pas si ennuyeux que cela surtout si son ami Alcide passe la journée ici. Elle sourit, se précipite vers la sortie de sa chambre, bouscule une femme de ménage au passage et se précipite dans le couloir. Ascenseur attrapé au dernier instant elle se faxe dans son coin préféré après avoir un peu poussé un des clients avec sa grosse valise.
Ding!
Les portes s'ouvrent au rez de chaussée quelques instants plus tard, elle se précipite vers l'accueil et voit son père en compagnie de cet ami et son fils, Alcide. Elle lui sourit, un petit coucou de la main et salue son père également, parce que son père est toujours à cheval sur la politesse et que si elle ne le fait pas elle aura le droit à ne leçon de morale en place publique. « Je peux emmener Alcide? » Son père fait oui de la tête, il doit parler avec monsieur Bellandi de choses qui ne les regarde sans doute pas alors ça tombe bien. Elle fait signe à Alcide de la suivre et commence à courir en direction de l'ascenseur en poussant son ami à la suivre. « T'as ramené tes billes ? » Elle demande à son ami en appuyant sur le bouton qui mène au dernier étage de l'ascenseur. « J'ai découvert un coin super où on pourra jouer!!J'ai pas le droit d'y aller mais on s'en fou! » Une nouvelle fois les portes se referment. Gisella aime bien Alcide même si il est pas dans sa classe, ils vont à la même école, mais la plupart du temps c'est ici qu'ils se croisent, depuis longtemps d'ailleurs parce que leurs parents sont de grands amis et qu'ils traficotent des choses étranges avec d'autres personnes. Elle aimerait aller les espionner une fois, peut être que cela motiverait Alcide après avoir perdu toutes ses billes ?
Elle sort de sa poche une clef qu'elle a volé à la réception, et quand les portes de l’ascenseur s'ouvrent, elle regarde à droite et à gauche pour vérifier que personne ne les voit. Pas d'employés à l'horizon, la voie est libre, elle se précipite vers cette porte au fond du couloir la déverrouille et fait signe à Alcide de la suivre. Derrière la porte il y a un dernier escalier qui mène dans les toits de l'hotel, des combles où l'on entend les vent souffler. « J'ai tout nettoyé y'a plus de poussière! » Un coin sympa est aménagé, un grand tapis, des oreillers en guise de siège pour éviter de se prendre les échardes du parquet dans les collants. Elle sort une boite de bonbons, et puis sa sacoche à billes. « Y'a tellement de trous dans le parquet regarde on peut jouer sans être dehors! »
Il pleut. Il pleut ! Et que dit Papa ? Il dit qu'il faut prendre son manteau, qu'il faut quitter la maison. Je dois passer au Ciao Roma, tu m'accompagnes. Maman n'est pas là aujourd'hui. Que fabrique-t-elle ? Alcide se dit qu'il ne comprendra jamais les grandes personnes, surtout celles qui portent des robes. Enfin, peut-être qu'il existe des hommes en robe ? Papa ne porte pas de robe mais on a bien fait comprendre à Alcide que c'est pas parce qu'on ne voit pas ça chez soi que ça n'existe pas. Oh et puis pas le temps, Papa dit que allez hop, Alcide, qu'est-ce que tu fous, quoi, t'as oublié quelque chose ? On va pas au bout du monde fils, t'as besoin de quoi ? On va au Ciao Roma j'te signale.J'ai besoin de mes billes Papa. Mais il ne le dit pas. Il sait que Scipio Bellandi préfère les balles aux billes, que son index préfère la gâchette à un beau carreau. Ce concept n'a jamais choqué Alcide : faut bien que des gens meurent, dans la vie. Logiquement, des gens doivent se charger de leur ôter. Non ? J'sais pas.
T'as pas besoin de rester avec moi, c'est juste pour pas que ta mère s'inquiète. C'est ce que dit Papa lorsqu'il presse l'accélérateur de la voiture. Il n'a pas attaché sa ceinture, Alcide la voit détendue près de la portière, depuis la banquette. La vitesse lui a toujours plue, et puis c'est Papa aux commandes, rien ne peut nous arriver, Papa est immortel, pas vrai ? Car Papa est un dieu. Ou son dieu. Il n'a jamais cherché à faire la différence.
Tonnerre de Brest, il pleut toujours ! Une fois la voiture garée, le parapluie dégainé, la pluie n'est plus trop une ennemie. D'ailleurs c'est son amie qu'il va sûrement retrouver. Gisella vit dans ce bâtiment beaucoup trop grand pour une fille aussi petite qu'elle - ouais, parce qu'elle a quand même QUATRE ANS de moins que lui. Lui qui a DIX ANS, un nombre à DEUX chiffres, alors c'est logique qu'il est encore plus grand que son SIX à elle.
Les secondes s'enchaînent et du beau hall, Alcide se laisser entraîner par Gisella. Elle connaît l'endroit (normal c'est sa maison) et pouf, ils se retrouvent dans l'ascenseur. A sa question, Alcide répond : « Ouais. D'une voix assurée. S'il faisait beau il aurait apporté ses lunettes de soleil. On s'en fout à fond. » Il confirme. Et s'ils se font choper ce sera la faute de Gisella point tiret à la ligne comme dit Maman.
Alcide n'a jamais visité les combles d'un hôtel. Il fait plus froid que dans l'ascenseur, on entend le soufflement du vent et Gisella a beau dire qu'elle a nettoyé, elle ne l'a pas très bien fait ! Il voit de la poussière à gauche, près d'une poutre et de quelques valises entassées. Mais bon c'est pas grave. Il la rejoint au niveau du tapis et lui montre son sac à lui. Pas ultra gonflé car il ne veut pas tout jouer aujourd'hui. Il a quand même pris sa préférée (verte blanche rouge, va savoir pourquoi) parce qu'elle est censée lui porter chance.
A plat ventre sur le tapis, les jambes qui se balancent, Alcide lui montre la bille en question en lui agitant sous le nez. « Regarde-la bien celle-là parce que tu l'auras pas. Il la prévient. Avec un sourire, il fait disparaître l'objet dans sa paume, la garde pour le milieu de la partie. C'est important de sortir sa botte presque secrète en cours de route, ça peut changer tout le cours d'un jeu. Appuyé sur ses coudes, le petit Bellandi décrète : Bon on dit que c'est toi qui commences parce que c'est chez toi et comme ça je vois ta technique ok ? Mince, il en a trop dit ! »
Ils se trouvent leur coin de jeu, les irrégularités sous le parquet leur permet d'avoir un trou où mettre les billes plutôt que prendre le risque qu'elles se retrouvent coincées entre deux planches. Elle a même perdu un bigaro une fois, c'est dire combien ces dangereux parfois. Alcide a prit ses billes bien entendu et lui montre sa favorite « Ho elle est trop belle! » il l'agite sous son nez, décrète qu'elle ne l'aura pas, il doit sans doute la croire nulle parce qu'elle est plus petite que lui. Oui mais d'abord elle est la première de la classe, et elle n'a pas cinq ans, elle n'est pas un bébé, elle a bientôt sept ans et après huit, après neuf et après elle aura dix ans comme lui, donc comme dix moins six ça fait quatre et que six moins zéro ça fait six, elle est donc plus grande que petite. Elle hausse les sourcils, prend cela comme un défi, elle a bien envie d'avoir sa bille mais elle veut pas non plus qu'il boude parce qu'après il voudra plus lui causer et elle n'aura personne avec qui jouer dans l'hôtel. « Et ben moi aussi ma préférée regarde! C'est une agate et j'ai même eu une pépite bleue! » Elle lui montre ses deux derniers trophées gagnées à la récréation, referme sa main. Elle voulait les jouer en premier mais elle ne veut pas les perdre tout de suite.
Alcide la laisse jouer en premier, elle se met à genoux et prépare sa bille, et puis il dévoile alors qu'il la laisse commencer pour voir sa technique. Gisella s'arrête alors subitement, c'est pas du jeu ! « Mais ! Alcide! » elle le tape, pas très fort quand même et sur l'épaule, parce qu'il est méchant mais c'est aussi son ami alors elle le fait moins fort que quand elle tape quelqu'un qui l'embête vraiment à l'école. D'ailleurs un rire s'échappe d'entre ses lèvres et elle se concentre pour bien placer sa bille rouge et jaune et viser le trou. Il veut voir sa technique ? D'accord, il va voir qu'elle a une nouvelle technique trop forte mais il ne pourra pas la deviner parce qu'elle se cache un peu. Tout est d'abord dans la ligne de visée, elle ferme un œil et calcule à peu près quelle force elle va devoir mettre dans son tir. Et puis elle se redresse pour avoir une vue d'ensemble et se rendre compte de la distance, s'assoit sur les genoux et se penche. En vrai elle ne sait pas trop si ça marche, elle a aussi tendance à inventer pour avoir l'air intelligente et que Alcide dire ensuite qu'elle est trop forte, qu'il lui demande son secret. Gisella pince son index avec son pouce derrière la bille, respire doucement, un œil fermé toujours pour avoir une bonne visée, c'est son papa qui lui a dit de faire comme ça. Papa il vise souvent avec des pistolets, il lui a appris à le faire aussi mais elle ne comprend pas pourquoi il aime autant tirer avec un pistolet. Elle ne eut pas rater son coup, elle ne veut pas qu'Alcide se moque d'elle, mais elle est trop forte alors il ne va pas se moquer d'elle. Dernière vérification et la seconde d'après, elle lâche la pression sur son index, le bout de celui-ci tape la bille et elle roule, roule, roule sur le tapis. Va t-elle réussie ? Gisella se redresse et croise les doigts parce que parfois ça porte bonheur.
Résultat de dé: La bille roule, trop vite, passe dans le trou et en ressort tout aussi vite, pantoise, déçue, Gisella soupire. «Mais le tapis il est nul ! Il a fait des bosses !» c'est la honte quand même, mais peut être qu'Alcide ne va pas réussir non plus et elle pourra rejouer «A toi !»
Tape sur l'épaule et il contracte ses p'tits muscles pour ne pas chavirer sur le tapis. Elle a de la force, mine de rien, et l'attaque latérale est plus difficile à prédire qu'un un contre un. Quoique non, c'est pas vrai. L'autre jour contre JC, Alcide s'est pris un joli pain. JC et lui sont amis mais voilà, JC a clairement un petit souci de force alors forcément, lorsqu'ils jouent à la guerre...
Et ça le fait foutrement marrer de voir Gisella se concentrer. Lorsqu'elle ferme un oeil, il est un peu tenté de lui fourrer le doigt dans l'autre, histoire de la déconcentrer, mais ça fait sacrément mal alors il se contient. Peut-être lorsqu'elle jouera sa bille d'agate ? En attendant, son amie joue au microscope et puis... paf ! La bille aux couleurs de l'Espagne s'élance, se loge dans le trou et en ressort comme si elle avait changé d'avis. Il s'esclaffe. « T'as vu ça ? T'as vu ça ? Elle a pas voulu rester ! C'est pas le tapis qui est nul, c'est la bille qui voulait pas rester ! » Et contre la volonté d'un objet, on ne peut rien.
« Regarde je vais te montrer ! » Il tire une bille au hasard. Elle est grise et noire comme le chat du voisin, mort écrasé la semaine dernière (le chat pas le voisin). Le petit blond imite la position de Gisella mais il ne se prend pas pour un scientifique, plutôt pour un sniper professionnel. Comme dans les films qui font dire à Maman "Ah non ils sont trop violents !" mais c'est pour ça qu'on les regarde, Maman...
Alcide se concentre et ne rigole plus. S'il se loupe, Gisella le racontera à tout le monde lundi prochain ! Un long soupir plus tard et il détend tout la pression de son index droit. Résultat du dé : La vitesse calculée à la louche ne permet pas à la bille de se garer dans le trou, elle s'arrête à trois ou quatre centimètres de l'objectif, même si elle semble hésiter, elle remue comme un oeuf sur le point d'éclore et puis... plus rien. Elle s'est arrêtée. « Ben voilà ! Regarde ! Moi elle a voulu faire EXACTEMENT ce que je voulais ! Elle est pas allée dedans parce que je voulais pas. Moi ma tactique c'est de gagner en plusieurs tours. » Qu'il est fier de sa bille qui n'est pas dans son trou. Un vrai sniper, cet oeil.
Dé 1 : réussite "partielle", la trajectoire est honorable et la bille termine à quelques centimètres du trou visé. Alcide se vante et explique que sa technique à lui, c'est d'y aller par étapes. Dé 2 : échec ridicule, la bille est trop rapide et ricoche contre une poutre puis se perd dans un coin de la pièce. Alcide a envie de pleurer (en silence).
Elle boude, un peu mauvaise perdante sur les bords, parce que ce n'est jamais de sa faute. Elle ne fait pas sa crâneuse, mais elle a vu le tapis bouger alors c'est forcément de sa faute. Alors Alcide dit le contraire, que c'est juste la bille qui n' a pas voulu y aller. Parce qu'elle est trop nulle ?« Mais Pfffff n'importe quoi Alcide la bille elle est pas vivante! » On l'aura pas deux fois, déjà on lui a sous-entendu étant petite que les jouets bougeaient la nuit alors si en plus les billes devaient être vivantes, elle aurait trop de choses à jeter. En revanche elle est intriguée par sa tactique, a gagner en plusieurs coups, parce que d'habitude ils ne jouent qu'en un coup mais ça pourrait aussi être sa chance à elle. Après Alcide est un grand, elle a souvent eu l'occasion de le copier parce qu'il comprend plus vite les choses qu'elle. « c'est une nouvelle technique? » Ses copains à l'école n'ont jamais fait ça, mais elle doit vite savoir parce que si elle est la dernière à connaître ce sera la honte. Gisella aime être la première dans tout, à l'école, à la mode, et dans les rangs aussi, elle n'aime pas être derrière les autres parce qu'elle ne veut pas être à côté des nuls de la classe qui font les pitres. Gisella veut tenter cette technique, qui a l'air plus sécurisée que de tirer en un seul coup à condition de savoir viser et de savoir doser aussi, Alcide visiblement e une longueur d'avance sur elle, ce qui la frustre u peu parce qu'elle aime bien être meilleure que lui. Elle sait déjà sauter plus loin que lui et elle sait calculer plus vite dans la tête. Mais les billes, c'est le sport de compétition où elle a toujours envie de gagner. Et parce que sa jolie bille elle a envie de l'avoir dans sa collection.
« A mon tour! » La jeune fille se repositionne, elle veut essayer de faire comme Alcide pour jouer en plusieurs fois et être sure de gagner aussi contre sa nouvelle tactique. « Tu sais que là où sont nos papas il y a des jus de fruits et des gâteaux. Papa il veut jamais me laisser rentrer mais j'ai déjà vu dedans et j'ai demandé à nany. » Elle avait eu envie de le lui dire dès qu'elle l'a su, alors elle a voulu téléphoner mais Alcide n'était pas là au moment où elle a cherché à le joindre « J'aimerais bien essayer d'y aller, je suis sure qu'il y a d'autres secrets. » Gisella ne sait pas trop ce que fait son père, elle l'imagine un peu comme un agent secret, qu'ils font des plans pour sauver le monde, en plus son papa a des supers pouvoirs comme dans les héros des BD. « Peut être qu'il y a des billes? » Elle se redresse, ou alors peut être qu'ils y cachent les cadeaux de noël, maintenant qu'elle sait que le père noël n'existe pas. Et puis finalement elle se remet en position d'attaque, tire et prie.
résultat: La bille tape celle d'Alcide et toutes les deux se retrouvent dans le trop « Oh !! c'est moi j'ai gagné là non ? Ma bille est rentrée avant la tienne!! » Elle ne connait pas ces nouvelles règles en fait.
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DE 1 = elle se rapproche du trou, pousse la bille d'Alcide sur le passage. DE 2 = sa bille pousse celle d'Alcide et elles rentrent toutes les deux dans le trou
Il n'a pas envie de s'étendre sur le sujet mais comme elle lui demande son avis et qu'il ADORE être consulté et pris au pied de la lettre, il se décide à tout révéler. Ou presque. Avec un air très important, comme s'il portait un bazooka ou qu'il était le Prime Minister, il déclare. « Oui, c'est vraiment tout nouveau. En fait ça date d'après les vacances de Noël, tu vois. Maintenant, il faut jouer comme ça si on veut gagner. Les autres tactiques ne sont pas interdites mais elles sont beaucoup moins classes que la nouvelle parce qu'elles sont plus vieilles. Tu vois. Les gamins sont comme des chiots, ils ont l'attention éphémère et la mode change tous les jours. Le jeu de billes ne fait pas exception. Mais ça demande beaucoup d'intelligence alors, c'est pour ça que pas beaucoup de monde y arrive comme moi. » Bellandi fils ne se prend pas pour de la merde, et pour illustrer son exclusivité, il penche la tête sur le côté, le menton un peu relevé.
Puis Gisella se met à parler au lieu de jouer. Quelle pipelette ! Mais ce qu'elle raconte est intéressant, surtout si ça la déconcentre dans son prochain tir. Il sourit à l'idée qu'elle ne se rend pas service en l'informant des secrets du Ciao Roma. « Quoi comme jus de fruits ? Moi j'aime bien à l'ananas... Et au raisin, ça fait comme du vin ! T'as déjà bu du vin ? La possibilité de goûter cette boisson le motive à vite vite vite gagner cette partie sous les toits. Je sais pas si les adultes joues aux billes. Tu crois ? Mon papa il dit que ça sert à rien. » Et puis la bille de Gisella vient taper dans la sienne, la grise et noire comme le chat mort du voisin. Elles se rendent ensemble dans le trou et Alcide écarquille les yeux. C'était pas prévu du tout ! Qu'est-ce qu'il se passe quand un joueur range deux billes ? « Oh !! c'est moi j'ai gagné là non ? Ma bille est rentrée avant la tienne!! »
L'enthousiasme de Gisella éteint le sien. Il ne VEUT pas qu'elle récupère sa bille. Mais il ne connaît pas la règle dans cette situation... Un petit mensonge, rien qu'un, ça ne fera de mal à personne, pas vrai ? Allez... « Non, quand tu fais rentrer les deux billes ensemble, il faut pas que ta bille entre en premier. Ça s'appelle la politesse, il faut entrer en deuxième pour gagner le tour. La politesse c'est très important, qu'il baratine. Alors le petit tyran se penche et chope les deux p'tites billes, puis les fait disparaître dans sa poche de pantalon. Et si tu râles tu dois donner une autre bille car il faut être fair-play. » C'est la base.
Il se remet en place et sort cette fois sa bille porte bonheur. Aux couleurs italiennes. Avec toute la minutie du monde, il la dépose devant lui, louche presque pour évaluer la distance et la force nécessaire pour atteindre l'objectif. Résultat des dés : La pression des doigts est à son comble et y aurait presque goutte de sueur qui coule le long de sa tempe lisse. Alcide souffle un coup et détend son index mais... MAIS OH MON DIEU OÙ EST PARTIE MA BILLE ? Il tourne la tête à droite à gauche, plisse les yeux et ne la trouve pas. ELLE EST OÙ MA BILLE ? Et quand il entend la réaction de Gisella, il comprend, lache un petit cri d'effroi. MA BILLE EST TOUJOURS LÀ ELLE N'A PAS BOUGE D'UN POUCE. MA BILLE N'A PAS VOULU BOUGER MA BILLE NE M'AIME PAS MA BILLE MA - « En fait c'est vrai il est vraiment nul ce tapis. Tu sais où ton papa cache les jus de fruits ??? »
Dé 1 : Alcide donne une pichenette qui manque de force et la bille se contente d'un arc de cercle un peu moisi, et termine sa petite course en rencontrant le collant de Gisella.
Dé 2 : Alcide loupe la bille en voulant taper dedans, elle reste sur place et il étouffe un cri d'horreur car olalala c'est grave la honte. Ce jeu pue, et si on allait boire du jus de raisin ?
La cachette secrète intrigue Alcide et elle sait qu'ils finiront par aller voir ce qu'il y a dedans. Il semblerait qu'Alcide ait le même type de curiosité maladive qu'elle, encore plus s'il y a des jus de fruits ou des trésors à découvrir. Elle secoue positivement la tête quand il lui demande si elle a déjà bu du vin, parce qu'elle ne veut pas qu'il la traite de bébé – alors que c'est même pas vrai. Y'a plein de choses bizarres avec Alcide souvent, comme ces nouvelles règles, le fait que les billes ne marchent pas sur le tapis ou que même avec le tir qu'elle a fait elle n'a pas gagné...Hein ? Nouvelles règles, il en rajoute sur la politesse et lui chipe sa bille en décrétant qu'il a gagné.
Elle ne dit rien, si c'est les règles et qu'il le dit c'est que c'est sans doute vrai non ? Elle réfléchi encore, silencieuse, tente de penser à la logique des choses. Ce n'est pas du tout du jeu, c'est même injuste. Persuadée qu'il a triché, Gisella ouvre la bouche pour protester et se lève dans l'envie de se jeter sur lui pour lui arracher sa poche et récupérer ses billes. L'agitation soudaine d'Alcide l'empêche toute action et elle le voit soudainement paniquer alors que sa bille est restée sur place. Ah la honte ! Gisella étouffe un rire moqueur bien fait pour lui ! Mais il a quand même sa bille en otage ! La jeune fille a bien envie d'un jus de raisin aussi, il faut aller dans la cachette secrète des papas pour en avoir. Et le vin, parce qu'elle n'en a jamais goûté et Alcide en a sûrement bu. Ce serait la honte qu'elle ne connaisse pas quand même, elle décide d'ailleurs dès à présent de faire comme si elle connaissait déjà, ça ne doit pas être si mauvais si les adultes en boivent tout le temps et ont l'air si contents après. « Il va falloir être très discrets parce qu'on a pas le droit d'aller là-bas. » Soudainement sérieuse mais motivée par la mission secrète qu'ils entreprennent, elle attrape le bras d'Alcide et l'emmène avec elle hors des combles. Regard à droite, puis à gauche, personne dans les couloirs ; direction l'ascenseur au cinquième étage, elle l'emmène dans sa chambre. D'abord ils doivent être bien camouflés si ils ne veulent pas être repérés. « Bonjour Alcide! » une voix féminine résonne quand les deux enfants entrent dans les appartements privés, sa mère est encore dans son peignoir, elle fait sa crâneuse parce qu'elle a une nouvelle coupe de cheveux.
Gisella l'ignore, tire Alcide, espère qu'il va pas faire comme tous les grands garçons et la regarder en étant amoureux. Tous les garçons qui travaillent dans l’hôtel regardent sa mère et tombent amoureux, mais après ils ne l'invitent pas au restaurant. Pourtant Gisella aimerait bien s'en débarrasser, elle arrêterait de faire sa commandante. Derrière eux la porte de sa chambre est fermée, et elle ouvre grand son placard pour trouver des habits noirs. « Il faut qu'on soit tout en noir pour que personne nous remarque! » elle fouille entre ses t-shirt pour trouver quelque chose qu'Alcide pourrait enfiler et qu'elle n'a pas peur d'abîmer. Sort un t-shirt noir que sa bimbo de mère lui a ramené de Paris. Un t-shirt noir avec un nounours et un bonnet noir. Pour le bas elle ne s'imagine pas lui prêter ses collants. Gisella attrape pour elle des vêtements noirs, pull pantalon chaussettes, et un bonnet aussi. Puis revient dans la chambre. « Tu crois qu'on a besoin de matériel ? Une lampe torche ? Je sais pas comment c'est en bas mais si c'est une cachette secrète il doit faire noir non? »
Ok, il n'a qu'une envie : boire du jus d'ananas jusqu'à être comme Papa quand il rentre très très très tard. Jusqu'à s'écrouler et faire une sieste qui dure une journée, pour oublier cet épisode ridicule de bille scotchée au tapis. Le seul point positif de cette journée c'est qu'il a volé une bille à Gisella.
« Oui bien sûr, on sera des ninjas et ils nous verront même pas. » Promesse. Alcide a vraiment envie de quitter cet endroit qui pue la défaite. Une fois encore, Gisella lui prend la main et le fait voyager dans cet hôtel gigantesque. « Bonjour Madame ! » répond-il à la mère de Gisella, tout en agitant sa main, doigts écartés. Elle est vachement stylée la maman de Gisella, même en peignoir.
Des lampes torches ? « Ça existe pas l'électricité chez toi ? Il s'étonne. Et tu sais, à partir du moment où on est habillés en sombre, on est invisibles et personne peut nous entendre. » C'est logique non ? Il enfile le T-shirt à l'ours au bonnet. Par chance, son pantalon est marron. Y a juste ses cheveux qui sont encore blonds. Mais il ne les teindra pas pour un jus d'ananas. Non mais franchement, quelle drôle d'idée. « J'ai vu un film une fois... le trésor était pas caché. Il était au milieu du salon du château parce que personne imaginait qu'il ne serait pas caché. Je suis sûr que ton papa a fait pareil. L'acteur lui ressemblait en plus. Ton papa il serait pas acteur ? » Comme Gisella est toute apprêtée pour cambrioler une bijouterie, il ouvre la porte de la chambre d'enfant. Une fois sortis, il appose un index contre ses lèvres presque closes. Très sérieux le petit. « Sssshhhh. On va dire que j'y vais en premier, je te montre mon pouce si y a personne et si y a personne tu viens. Si y a quelqu'un, je te montre le petit doigt. Ça veut dire que tu viens pas et tu attends que je fasse le pouce. OK ? » Ceci dit, il s'avance, dévale une dizaine de marches de l'escalier le plus proche.
Dé 1 : Y a personne. Il lève le pouce, et en cet instant, se croit empereur romain.
Dé 2 : Y a quelqu'un qui fait un bruit vraiment bizarre. Comme des bruits de vomi. C'est bizarre. Il ne fait aucun signe à Gisella mais lui mime quelqu'un en train de régurgiter, peut-être qu'elle sait de qui il s'agit ? A moins que ce ne soit que le chat.
La question d'Alcide fait réfléchir Gisella, elle n'a jamais vu les sous-sols mais une mission comme celle-là ça doit sans doute nécessiter une lampe de poche. Non ? Bon, si jamais ils se retrouvent dans l'obscurité elle lui tirera les oreilles. La jeune fille laisse tomber l'idée d'une lampe torche et se concentre sur sa panoplie de super espion, enfonce un bonnet noir sur la tête d'Alcide « T'as une grosse tête! » Elle essaye de tirer sur les côtés afin de dissimuler ses cheveux blonds qui risquent d'être trop visibles dans le noir ? Est ce logique ? Pour elle ça l'est. Gisella écoute les idées d'Alcide, concernant le trésor qui n'était pas dissimulé, son père aurait fait la même chose effectivement, Gisella est un peu jalouse de ne pas avoir été plus intelligente que lui pour le coup. Mais elle prétend déjà le savoir en hochant la tête. « Il est pas acteur mon papa, il est directeur, mais pas d'une école, il est directeur de l'hôtel! » Toute fière, parce que c'est forcément mieux.
Enfin bien habillés pour une mission commando, Gisella entrai Alcide en dehors et il faut dès à présent que personne ne les voit. Alcide a un plan d'abord, elle l'écoute, parce que c'est vrai qu'il a toujours de bonnes idées. Parce qu'il est plus grand, mais elle se promet de trouver la prochaine idée. Gisella le laisse aller au devant comme le plan le dit, concentrée, elle essaye de ne pas faire trop de bruit en respirant et attend le signe d'Alcide.
Mais ...
Elle ne comprend pas son geste, il est vraiment bizarre Alcide des fois. Elle fronce les sourcils, elle pensait qu'il ne pouvait y avoir que deux gestes pour dire si la voit est libre ou pas. Gisella secoue la tête, prête à le rejoindre – au cas où – et finalement se rétracte quand elle entend à son tour les bruits étranges. Elle pouffe de rire, dans son coin, ça c'est sans doute l'amie de sa mère qui a mangé dans un autre restaurant que le leur la veille, son père avait dit qu'elle finirait malade, par orgueil sans doute, il sera bien contente de savoir qu'il avait eu raison. Elle se redresse et le rejoint en longeant les murs jusqu'à arriver à côté d'Alcide après avoir dévalé à son tour l'escalier. « C'est la copine à ma mère, elle a mangé dans le quartier Russe!! » Elle chuchote, pour lui expliquer un peu la situation. Comme quoi le hareng mariné parfois ça peut rendre malade et qu'il ne faut jamais vexer son père. Gisella montre le chemin, petits pas précipités tout en restant baissés et ils arrivent dans le grand hall de la réception. « Il va falloir être très discrets là !! On peut emprunter un chariot et se cacher dedans regarde ! Après il faudra prendre les clefs dans le tiroir de la réception et on passera dans le couloir là-bas! » Elle montre du doigt chaque étape, en espérant qu'il comprenne et qu'il soit d'accord avec son super plan de la mort qui tue. C'est comme dans les films d'espions, mais en vrai. « On fait chifoumi pour savoir qui va chercher les clefs. »
Main dans le dos, elle prépare son chifoumi. C'est tout e une science de savoir ce qu'elle va sortir, la pierre casse le ciseau, le ciseau coupe la feuille, la feuille enveloppe le papier. Mais y'a aussi le puits, peut être qu'il ne connait pas la technique ?
CHI FOU MI
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Dé 1: Pierre Dé 2: Feuille Dé 3: Papier Dé 4: puits
« Je te montrerai le film un jour, qu'il propose à Gisella. Mais il y a du sang alors tu risques d'avoir peur. » Alcide avait mis ses mains devant ses yeux pendant les scènes les plus trash. Puis il pense que c'est pas parce qu'on est directeur d'un hôtel qu'on peut pas être acteur. La preuve avec son papa à lui : directeur d'une mafia et aussi très bon golfeur.
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Gisella le rejoint et n'a pas peur du tout. Son explication le fait doucement marrer : faut être fou pour manger chez les Russes...! Normal qu'un estomac habitué aux saveurs italiennes tombe malade ! Et puis du hareng, quelle idée! « Ta maman a des amies très bizarres marmonne-t-il, quand même rassuré, en réajustant son bonnet noir. » Il suit Gisella dans ce nouveau couloir et finalement, ils arrivent dans le grand hall. C'est vraiment un bel endroit, le Ciao Roma, on dirait un palace ! Ça donne envie d'y vivre. Et pendant quelques secondes, il envie Gisella. Ça doit être génial de pouvoir choisir une chambre chaque jour au lieu d'avoir la même depuis toujours. Lorsqu'elle lui dicte le plan, il ne trouve rien à ajouter et acquiesce. Les deux gamins se faufilent et vont se planquer dans le chariot. Quant au chifoumi... Il sourit et chuchote : « OK, tu vas voir comme je suis fort à ce jeu-là aussi ! »
Le petit enfoiré a encore la main dans son dos quand Gisella montre son poing. D'un coup, il sort sa main plate comme une feuille. Son sourire s'agrandit et sans attendre, pour pas lui donner le temps de râler, il lui désigne la réception de l'index. « Fais pas de bruit! »
Dé 1 : a) feuille b) ciseaux c) caillou 4) il triche, attend de voir le résultat de Gisella et fait la feuille
Chifoumi, pierre contre feuille, la feuille enveloppe la pierre, Gisella a perdu. Elle fronce les sourcils avec la lourde impression d'avoir été salement dupée. Mais n'a pas le temps d'ouvrir la bouche que déjà il l'envoie au front. Gisella clique des yeux, les pose sur la réception qui n'attend qu'elle. Elle va vraiment se faire disputer si on l'attrape alors que si c'est Alcide on dira rien parce qu'il ne sait pas ce qu'il a pas le droit de faire. Gisella soupire et ajuste son bonnet noir. « Okay bon, on y va » A deux et tout en observant les mouvements au tour d'eux, depuis l'intérieur du chariot, ils poussent pour avancer discrètement jusqu'à l'entrée du comptoir. Quelques minutes à peine, l'adrénaline monte et Gisella inspire doucement. Elle a peur de se faire gronder mais elle a vraiment pas envie de perdre la face avec Alcide, il faut qu'elle lui montre qu'elle est super forte et même meilleure que lui parce qu'elle a perdu au chifoumi.
Gisella s'extirpe de leur chariot cachette quand la réceptionniste regarde ailleurs. Occupée à remplir des formulaire et à répondre au téléphone, Gisella accroupie tend le bras vers le tiroir où doit se trouver les clefs qui leur permettront d'accéder au sous sol. Elle se cache sous le comptoir, jette un œil au chariot et se demande si Alcide la voit. Panique de se faire prendre la main dans le sac, Gisella prend son curage à deux mains et ouvre doucement le tiroir. Elle se redresse et trouve le trousseau, l'emprisonne dans ses mains la seconde d'après et se cache de nouveau sous le comptoir. Gros soupir, relâcher la pression, c'est fait ; Elle entend la réceptionniste refermer machinalement le tiroir. Maintenant il faut retourner dans le chariot pour continuer leur chemin jusqu'au couloir qui mène à l'escalier. Elle y va à quatre pattes, prie pour ne pas se faire repérer ou ce serait trop la honte.
Rapidement, Gisella retrouve le chariot, se glisse à l'intérieur et étire un large sourire de victoire. Ses joues sont rosies à cause de la peur ressentie de se faire attraper, mais elle est fière d'elle, elle pourrait presque jouer dans un film d'action « Et bien c'était facile ! Allez on y va! » Et ni d'une ni de deux, il poussent le chariot jusqu'au couloir, s'en extirpent et Gisella donne le trousseau de clé à Alcide « Je monte la garde, essaye toutes les clefs pour ouvrir! »
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dé 1: elle regagne le chariot sans se faire voir dé 2: elle se fait repérer, leur laisse moins de temps pour arriver au sous sol
Une fois Gisella sortie du chariot, Alcide ne voit rien. Le bureau de la réceptionniste n'est pas transparent comme dans les BD de science fiction... Mais il imagine sans mal son amie chaparder les clefs comme une professionnelle du crime. Et la voilà déjà de retour, les joues roses et l'oeil fier. Il lui sourit, enjoué. Il la trouve jolie comme ça : illégale, efficace, courageuse. Mais chut, il ne lui dira pas. Elle risque d'interpréter ça comme une moquerie...
Gisella ordonne la suite des opérations et grâce à elle, ils peuvent orienter le chariot dans la bonne direction. Elle lui indique le trou de la serrure et lui glisse le trousseau dérobé entre les mains. « D'accord, mais oublie pas la lampe torche, il faudra faire vite ! » Il ne sait pas si ça le rassure vraiment qu'elle monte la garde, car si un adulte débarque, ce sera lui qui aura les clefs en main, ce sera lui qui se fera engueuler, comme on dit. D'une démarche peu assurée, le blondinet gagne la porte verrouillée qui annonce quelque chose comme SOUS-SOL, ACCÈS RÉSERVÉ AU PERSONNEL.
1 - Alcide essaie quatre clefs sur le trousseau, la quatrième ouvre la porte. Il fait signe à Gisella de quitter son poste pour le rejoindre. Ensemble, ils pénètrent dans l'obscurité. L'escalier est faiblement éclairé par les lumières des sorties de secours. A part cela, on n'y voit rien, les marches sont d'ailleurs très hautes... « Vite la lampe de poche ! qu'il glapit presque. Et un peu à contrecoeur : Ferme la porte ! » Tout d'un coup, il se sent beaucoup moins James Bond.
2 - Alcide fait tomber les clefs en forçant sur la serrure, ça le fait flipper davantage. Il finit par récupérer les clefs et poursuit ses tests. Lorsque la porte est déverrouillée, elle dévoile un escalier plongé dans le noir... Le petit Bellandi entre, avale trois marches puis s'arrête, de peur. Il se retourne vivement et fait signe à sa camarade de le rejoindre, car le noir total, vraiment, ça lui fout une de ces trouilles... Il n'attend pas que Gisella ferme la porte pour se retourner, face à l'obscurité. L'idée de se faire attraper par derrière le tétanise. « Allu-allume ! »(dédicace à @Lyra al Khayzuran )
Il y arrive, Alcide, parce qu'il a quand même du courage, il risquait de se faire gronder si on le prenait la main dans le sac. Affairée à monter la garde, elle n'entend pas la porte se déverouiller, mais interpellée par sa voix, elle fini par le rejoindre. Elle entend presque sn coeur battre de panique, à Alcide, pas à elle, parce que elle est super forte. Gisella allume la lampe torche et tous les deux descendent doucement les escaliers après avoir refermé la porte derrière eux. Ils descendent un étage, deux puis tombent sur un long couloir à la lumière tamisée avec des tableaux de renaissance italienne de part et d'autre « C'est comme dans Alice au pays des merveilles! » Elle ne sait pas si Alcide a lu le livre, s'il connait la référence, au cas où elle pourra toujours lui raconter, il aura moins la trouille. La jeune fille éteind sa lampe torche et fait signe à Alcide de la suivre. Il y a plusieurs portes mais d'ici l'on entend les murmures des voix graves des deux pères. « Quand ce sera moi la directrice ce sera encore plus top secret, avec des codes, des passages et tout! » Elle ne comprend pas pourquoi cet endroit est secret, mais elle aime bien l'idée d'avoir une cachette comme un espion. Qui sait ce qu'ils vont découvrir. Gisella observe et puis passe le bout de son nez dans l'embrasure de la porte, de l'autre côté de la pièce il y a le st graal: le bar avec le frigo qui contient les jus de fruits et le vin. Elle fait un signe à Alcide pour qu'il puisse les repérer, les deux hommes discutent tranquillement sur un divan, un verre à la main. L'oreille traine sur la conversation sans vraiment le vouloir, ils parlent de plans, de stratégie mais dont le but lui échappe « ce sont des agents top secrets ! » Elle s'imagine tomber sur des bolides tout terrain, des costumes de super héros et des gadgets en tout genre qui ouvrent n'importent quelle porte et qui permettent de voler sans avion. « Bon allez viens, on y va! Moi j'ai soif!!»
Au culot Gisella va à quatre pattes jusqu'au bar, l'objectif dans le regard, elle panique en voyant la silhouette de son père se lever et roule jusque derrière le divan, les bras en croix, comme une momie. Elle ne bouge plus et ne respire plus. Gisella lance un regard à Alcide, lui montre qu'elle croise les doigts. Son père va chercher un dossier et revient s'asseoir sur le divan, alors Gisella en profite, fait signe à son ami de la rejoindre.
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dé Ailsinn 1: elle arrive jusqu'au bar à quatre pattes sans faire de bruit dé Aislinn 2: elle arrive jusque derrière le divan à quatre pattes, forcée de s'arrêtée parce que l'un des pères s'est levé.
Rassemblant tout son courage et son honneur, Alcide affronte l'obscurité. Gisella le rejoint enfin et c'est un véritable poids en moins sur le coeur et dans la tête, qui cognait d'appréhension. La lampe torche les guide tandis qu'ils s'enfoncent dans es entrailles du Ciao Roma. C'est ça que ressent James Bond en mission.
Heureusement, la lumière revient doucement. Clic fait la lampe éteinte. Trop occupé à regarder la déco, il entend à peine son amie. « Alcide au pays quoi ? demande-t-il, l'oeil accroché à un tableau qui ressemble drôlement à son grand-père. » Puis elle l'entraîne, toujours plus loin, toujours vers l'inconnu. C'est vrai que l'hôtel sera à elle, plus tard. Quand ses parents prendront leur retraite. Mais c'est dans très longtemps... Très très longtemps! Lui ne sait pas trop quoi faire plus tard. Sûrement comme papa. Mais que fait papa, exactement ? Il devra lui demander une fois à la maison.
« Chut ! réplique-t-il à l'exclamation. S'ils se font choper par les deux hommes, ils seront probablement privés de dessert et de sorties pour une demi semaine. On n'a pas beaucoup de temps, mon papa a dit qu'on resterait pas longtemps, murmure-t-il avec empressement. Gisella s'impatiente et se lance à l'assaut discret du frigo. Mouvement paternel. Roulade. Danger écarté. Elle lui fait signe. Il la rejoint à quatre pattes, furtif mais le bonnet qui lui tombe sur l'oeil gauche.
Le frigo n'est pas très loin. Leurs pères tournent le dos à ce côté de la pièce : c'est parfait. Alors Alcide rampe en se servant de ses coudes comme dans les films de guerre. Il vient trouver la porte froide de l'appareil, l'agrippe et l'ouvre avec un petit bruit de ventouse. N'osant pas regarder le contenu du frigo, il montre du doigt -au pif- les différentes bouteilles à Gisella. Y a du vin rouge, du rosé, du champagne, du jus de pêche et du lait de coco. Il piquera celle qu'elle lui désignera.
Il la rejoint, en mission commando, plus ça va plus c'est difficile mais leur but ultime est si près qu'il est hors de question d'abandonner maintenant. Gisella observe son ami ramper comme les soldats dans les films de guerre, sur les coudes jusqu'au bar. Alcide sera peut être un militaire plus tard, il teindra des armes et il protégera le pays. Il sera un héros national, sauf s'il continue de voler ses billes, elle se fera un malin paisir à détruire sa carrière. Gisella se redresse légèrement, fait passer son petit nez à l'extrémité du canapé pour voir où se trouvent les deux papas. Il semblerait qu'ils soient occupés à regarder des documents, ce qui est donc le signal pour Gisella, le moment est venu de se montrer courageuse. Elle inspire longuement, essaye de taire les battements frénétiques de son coeur et imite Alcie en rempant tout en se hissant avec les coudes. Elle pourrait devenir une super héroïne un jour, devenir la femme la plus forte et la plus puissante d'Arcadia. Gisella veut continuer d'être la rivale d'Alcide, parce qu'elle déteste perdre et qu'il lui a volé une bille, alors elle doit toujours faire ce qu'il arrive à faire, sinon elle ne pourra jamais être plus forte que lui. la jeune fille parvient à se cacher derrière le comproit, à côté d'Alcide, elle jette un regard hors du meuble pour véfirier qu'ils n'ont pas été repérés et Alcide lui propose quelques boissons. N'ayant pas réellement vu ce qu'il lui proposait elle lui désigne une bouteille. dé 2
"Rosé" c'est quoi ça ? Ca a l'air d'être du jus de framboise par sa couleur rose. Peut être que c'est de l'alcool ? Gisella joue les grandes, fait comme si cela ne la choque pas, la bouteille est déjà ouverte, il y a juste à retirer le bouchon. Elle attrape des verres et les rempli tous les deux. Cette course lui a donné super soif! Elle porte le verre à ses lèvres et s'en descend quelques gorgées. Grimace, c'est un peu acide, mais ça a un gout de fruit comme les bonbons qui piquent. Leurs pères ont de drôles de gouts. Gisella fait silence, les voix paternelles recouvrent le silence, elle se demande de quoi ils sont en train de parler. «Comment va Alcide ? Est ce qu'il a commencé à montrer quelques signes divins ?»
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dé Ailsinn 1: Champagne dé Aislinn 2: Rosé dé Aislinn 3: Jus de pêche Dé Aislinn 4: Lait de coco
Gisella à ses côtés, Alcide retrouve tout son courage. Il a moins peur de se faire choper et comme elle, commence à trouver son palais bien sec. Le liquide choisi est craché par le goulot et vient remplir les verres qu'elle a chapardé. Et sans trop attendre, elle en avale quelques gorgées. Il l'observe et voit qu'elle ne grimace pas. Bon bon. Rosé. Il regarde son propre verre, vide d'un cinquième. Gisella a la main lourde... Sans se départir de son sérieux, il décide de l'imiter.
Le verre est porté à ses lèvres, s'enfonce sur son nez et il ouvre la bouche un peu trop grand. L'alcool, en plus d'attaquer ses papilles, décide de plonger dans le mauvais conduit. Il s'étrangle. Tente de rester discret. « Eeooorkek ! » Ça pique la gorge, ça passe pas. Ça PASSE PAS. Ça doit ressortir. Il est vraiment gêné mais il ne peut pas aller plus loin, déglutir est impossible. La première gorgée, la gorgée de trop, se retrouve sur les collants de Gisella.
Il rougit de gêne, en oublie leurs pères. Il regarde le liquide rosé un peu baveux sur les jambes de son amie. Et plus tard, il apprendra qu'il ne tiendra jamais bien l'alcool. Qu'il sera le coup d'accélérateur de sa fureur. « Oh non... » Mais il ne sait pas ce qui le dérange le plus, pour le moment. Que Gisella le batte au jeu de la boisson ou de lui avoir un peu vomi dessus. Pour cacher son malaise, il porte une nouvelle fois le verre à ses lèvres.
1 - il s'étrangle dès la première gorgée et crache sur gisella 2 - il s'étouffe tout seul en buvant et attire l'attention des papas 3 - il boit cul sec mais ça lui donne les larmes aux yeux 4 - il boit cul sec comme un boss mais ça lui donne le hoquet
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