Fais chier.

Rien besoin de plus pour exprimer mon humeur à cet instant, mon humour aussi sans doute. J'aurais pu avoir le sens de l'ironie si cette salope n'avait pas décidé que j'allais devoir creuser ma mémoire pour avoir l'espoir de retrouver ma veste et surtout, mes putains de clefs dedans. Devoir me rentrer chez mon père l'autre matin était pas le plus grand de mes plaisirs, alors on va dire que je vais éviter d'y rester une nuit de plus. Le visage totalement tuméfié des coups de l'autre soir, je me balade avec l'air patibulaire qui va très bien dans l'humeur. Et putain, il a fallu que je me creuse la cervelle pour me souvenir de ce qu'on avait pu se dire, pour me remémorer que t'étais le patron de cette foutue boite à la con. Parce que, tu sais, la foutue ironie là, c'est que finalement non, mes collègues n'ont pas pensé à prendre ma veste. Et quand je suis repassé à ta boîte tout à l'heure, les personnes présentes m'ont dit qu'elles n'avaient rien comme veste que j'ai pu décrire. Alors, tu vois, connard de ruskoff, t'es un peu mon dernier espoir. Crois-moi que j'adore Star Wars mais que j'aime pas tellement devoir ressortir des répliques dans ce genre de situation.  J'ai l'attitude du sale clébard qui va mordre le premier qui va le faire chier, la rage dans le creux de la tête, de l'estomac.

Il a fallu aussi que je me creuse la cervelle pour me souvenir des rues que j'avais empruntées pour aller jusqu'à chez mon daron. Fort heureusement que j'ai au moins ça, un sens de l'orientation à peu près potable. Parce que sans ça, j'étais bon pour directement appeler un serrurier et devoir expliquer ma putain de situation. Et crois-moi que ça me ferait sacrément chier. Alors, putain, sois utile et pour une raison que je ne veux même pas connaître, dis-moi que t'as ma veste chez toi. Je monte les escaliers avec cette difficulté particulière dû au corps qui en chie encore de se remettre des événements de l'avant-veille. Mais je l'emmerde et puis, tu sais, je suis dans un tel état qu'il a bien intérêt à pas trop faire chier parce que ça pourrait en chier pour lui aussi autrement. Je peux encore faire pire, je le sais parfaitement. Alors on fait fi des complaintes corporels et on avance droit et vite jusqu'à la porte qui portera ton nom. Parce que l'étage, ça par contre, j'ai pas retenu. Alors il a fallu surveiller les étiquettes de partout, avant de me rentrer dans le bon immeuble et devant la bonne porte. La pogne, fermée dans un poing, qui s'écrase contre ta porte. Je toque pas, moi, non. Bam, bam, bam. Et crois-moi, que tu dormes ou tu baises, j'en ai rien à foutre. Je. Veux. Ma. Veste.

Y'a le bruit qui finit par se laisser entendre, de celui d'une porte qu'on déverrouille. Et je regarde devant moi, pour pas me risquer à l'indécence. Note comme je suis prévenant pour une fois. Alors je trouve ton regard directement et je crois que j'en suis pas plus ravi que le reste, finalement. Salut le russe. Aucune idée de si tu me remettras. J'aime croire que oui, paraît que je fais un effet fou aux gens. Une mauvaise impression permanente qui me dérange pas du tout. Je cherche après ma veste, tu l'aurais pas chez toi par hasard ? Allez, dis-moi que oui, qu'on en finisse. Ou non aussi, ça me va, dans le sens où je pourrais me casser directement et que ça m'ira très bien. Parce que j'aime bien ruminer seul, quand même. Je croiserais bien les doigts mais je suis plus très doué pour ça depuis quelques années. Que veux-tu, ça va pour certaines actions mais quand on a plus de sensations, ça reste quand même difficile de faire dans le détail exact.

Le soleil qui est levé, un son qui me fait grogner, mes yeux qui se posent sur le plafond, aucune douceur dans le geste. Je prends mon temps avant de comprendre qu'on vient vraiment taper à ma porte. J'enfile un jogging et un t'shirt histoire de faire genre que j'ai prévu de sortir à un moment. Que je ne compte pas glander toute la journée, enfin en jogging, ce n'est pas comme ça qu'on fait croire aux gens qu'on a une vie. Je finis par m'approcher et déverrouiller la porte, mon regard qui se pose sur ta tête de pas content, qu'est-ce que j'ai fait encore. Ah oui, j'ai ta veste. Je t'ouvre la porte et je te laisse rentrer, allant me chercher mon plaid pour me rouler dedans, pas besoin de faire semblant d'avoir une vie ce n'est que l'hispanique grincheux et sexy de l'autre soir. « Bonjour, bon matin, l'hispanique. J'en sais rien. » Je t'affiche un petit sourire amusé avant de te tourner le dos de nouveau. Je ne sais plus du tout où je l'ai foutu quand ils me l'ont ramené, ils ont vraiment cru que tu étais une connaissance pour que je vienne taper sur des gens pour toi. De ton point de vue, aucun doutes que je ne suis pas un ami. Je t'ai suivis jusque là où t'es parti te coucher, chez toi sûrement, enfin si c'est ça, tu le partages ton appartement. Je n'ai pas maté bien longtemps ne voulant pas risquer que le jour me tombe dessus. C'est embarrassant dans ce genre de moment ou le soleil me mange toutes mes forces et que je suis camouflé, ça ne dure pas plus de quelques minutes. Je pose mon regard sur le canapé avant d'aller chercher dans ma chambre, je l'ai sûrement bien rangé pour ne pas l'abîmer, surtout pour que Camille ne tombe pas dessus, pas envie d'avoir de questions, c'est l'homme avec des bleus partout qui ne veut pas de question, oui je sais, je n'y échapperais pas.

« Elle est là, je crois. Hésite pas à allumer la lumière, je comprendrais que tu vois rien . » En effet, volet fermé, pas une seule lumière d'allumer et moi je suis à chercher après ta veste comme si de rien était, on peut dire que je ne tiens pas à cacher ce que je suis. Enfin, j'ai bien compris que de toute façon, même en disant des choses bizarres, tu me prendras juste pour un taré. Je fouille dans mes affaires, rien. « Hésite pas à prendre un truc à boire. » Je ressors de la chambre avant d'aller dans la salle de bain et finalement je l'avais juste posé sous la mienne de veste, que j'avais balancé là quand on me l'a rapporté. Aucunement caché et aucunement bien rangé. Je reviens pour la poser sur le dos du canapé et je me sors un clope pour l'allumer t'en donnant une au passage. « Tes amis ne pensent pas vraiment à toi on dirait. » Je m'avachis dans le canapé en soupirant un peu. « Tu vas bien sinon ? »

Au moins tu me remets. C'est bien, on va pas se rentrer dans le lard directement pour te rappeler le tout. La mauvaise nouvelle en revanche, c'est que tu n'en sais rien. Et là je pleure un peu intérieurement, grognant fort et venant me frotter le visage. Fais chier... Et je me dis que si elle est pas chez toi, c'est qu'elle a dû se faire tirer et que je vais défoncer chaque personne que je croiserais avec une veste similaire à la mienne. Et j'attends quand tu te détournes, parce qu'il fait sacrément noir dans ton appartement et que hors de question que je foutes les pieds là-dedans. Je croise les bras, attendant contre l'angle de la porte, à tenter de distinguer le tout, avec ce que la lumière du couloir peut bien offrir. Ta voix qui me revient et je me penche en avant, pour aviser le premier interrupteur à portée. J'appuie dessus et la caverne s'illumine. Alors j'imagine que c'est aussi une invitation à rentrer. Hum... La méfiance qui règne encore, mais je me détend quelque peu avec plus de lumière. Je ferme ta porte d'entrée derrière moi, observant si je vois pas après un bout de cuir que je reconnaîtrais. T'as de la bière ? Que je tente à la volée, t'écoutant me répondre. Si oui, alors, il se peut que j'aille en prendre une. Sinon, boarf, ça m'intéresse pas plus que ça à cette heure-là.

Tu reviens et... Miracle. Je souffle de soulagement quand même, de la voir, l'irritabilité quelque peu arrangée en me disant que j'aurais pas à tout refaire. Et je t'avise me tendre une clope, l'acceptant en plissant les yeux, avant de la coincer entre mes lèvres, allant choper mon briquet pour l'allumer. Ils t'emmerdent. Que je souffle, pour te dire de garder ton avis là où il devrait rester. Je t'avise, les lèvres creusées le temps de tirer sur la clope, avant de hausser une épaule. Ouais. Tu remarqueras bien assez vite que l'amabilité n'est pas mon fort. Même si t'avais déjà dû le capter, quand même. J'espère pour toi, en tout cas. Je t'avise un instant, avant de souffler la fumée. T'as bouffé tes petits-pois, alors ? Et je suis un peu sarcastique, aussi. Y'a un bout de babine qui s'élève face à la moquerie, alors que je reste debout mais que je m'appuie contre un bout de mur, face à toi ou presque. J'en bougerais quand il y aura besoin, pour la cendre. Je vais quand même éviter d'en foutre partout, je suis pas si impoli que ça quand même. T'as une sale gueule. Que je rajoute, provocateur, face à ce que je peux voir des souvenirs de la soirée. Je suis pas mieux, même pire, mais je m'en fous assez que tu puisses me renvoyer l'ascenseur. Alors c'est encore pire avec les bleus. Et je ricane un peu, face à la tournure de phrase. Pour une fois que je me la joue subtil.

Je t'indique qu'il y a de la bière au frais, bien entendu, je suis le seul à en boire pour le coup, alors tu as de la chance qu'il m'en reste. Camille ne partage pas mon amour pour l'alcool, pauvre petit bout qui doit pourtant supporter quand je l'embrasse sans prévenir. Relation étrange, mais qui me plaît. Quand je te rends ta veste tu sembles te calmer un peu, bien que mes mots t'énerve légèrement tu sembles quand même soulagé d'avoir récupéré ton précieux. Je ne peux pas m'empêcher de rire devant ce côté grincheux et nonchalant qui, je dois l'avouer te rend à croquer. Je vais éviter de le faire bien entendu, sinon je finirais sûrement à l'hôpital. Rappel pour les petits pois que bien entendu je n'ai pas pu manger et qui vont sûrement finir jeté. Je secoue la tête rapidement. « Je n'ai même pas mangé depuis hier. Donc si tu as faim, tu as de quoi manger. » Je t'avoue que ça m'arrangerait que tu dises oui, mais en même temps si je dois manger avec toi, ça va poser un problème. Ce n'est pas que je n'en ai pas envie, mais je n'ai aucune idée de ce que ça peut me faire. Je n'ai qu'une envie, c'est de te grignoter, toi.

Je pose mon bras contre l'accoudoir avant de laisser ma tête tomber contre ma main. Tu oses juger de ma sale gueule alors que la tienne n'est pas forcement mieux, enfin, tu restes pas mal sexy même avec ça. « C'est vrai que tu as l'air bien plus frais que moi. » J'écrase bien trop rapidement ma cigarette me cachant dans mon plaid en grognant. « Tu as de la chance que la gueule cassée t'ajoute un charme. Oh. Désolé de t'avoir fait fuir hier. C'était pas le but, j'ai juste quelques soucis avec le sang. Il ne Faut pas prendre ça pour des avances, parce que tu n'as pas fini sinon. » Je me lève pour me prendre une bière, mon corps n'étant pas vraiment réveillé et de toute façon, sans un bon repas, rien ne pourra me mettre en forme. Je l'ouvre et je bois peut-être un peu trop vite même à mon goût. Je ne sais pas comment être avec toi, tu sembles prendre tout mal, comme si rien que mon existence était mal. Ce n'est pas faux , mais ça tu ne le sais pas, tu ne sembles même pas prendre conscience de ce que je suis. Je pose mes fesses sur le plan de travail et je tourne la tête vers toi. Tu es un chat, nouvel environnement, tu fuis ou alors tu restes dans un coin à te cacher. Si on t'emmerde tu sors les crocs et si on va dans ton sens il ne faut pas trop pousser parce que là aussi tu vas devenir pas content. Est-ce qu'un jour tu seras câlin ? J'aime l'idée d'attendre pour le découvrir. Même si ça n'arrive pas, je ne perdrais que quelques années sur une éternité, donc aucun soucis. L'envie de te stalker qui me reprend et qui me fait te fuir du regard l'espace d'un instant, résiste, ce type n'est pas intéressé, même pas par une amitié, je le sens.  

Non merci. Pas faim, véritablement. Puis pas envie de bouffer un truc que j'ai foutu sur ma gueule ensanglantée la veille. Sait-on jamais qu'il y avait pas assez de fer comme ça dans tes légumes. Donc garde-les. Bouffe avant de me faire une crise encore. T'étais franchement chelou hier alors je me méfie maintenant. Mais ceci dit, allez, on va se dire que j'ai un soupçon de sympathie en plus qu'hier soir pour toi. Parce qu'il y a de lumière, que je peux me barrer à n'importe quel moment et que j'ai mes clefs. Et ça, ça mon gars, ça n'a pas de prix parfois. Je fume encore, tout en te vannant, la gueule clairement pleine de fierté face à la pique et je me marre face à ta réponse. Aussi frais qu'ton congélo. Nouvelle gorgée de bière. Mauvais choix, je m'étouffe à moitié quand tu me parles de charme, me tournant vivement pour recracher dans l'évier de ta cuisine. Je tousse un peu avant de cracher un reste de salive à l'houblon, te lorgnant dessus ensuite. Hin hin... Permets-moi de douter à cet instant. Je sais pas, j'irais pas dire à un mec que ça lui rajoute du charme. J'irais jamais dire ça à un mec, en fait. Je m'essuie les lèvres du revers de la main, reprend la clope en bouche pour tuer ce qui pouvait rester de toux. Bref... Zappons le sujet, hein. Des soucis, donc ? T'es hématophobe ?

J'attends pas pour reprendre une gorgée avant que tu puisses me faire m'étouffer encore. Bu en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, j'éloigne le goulot avec prudence, sait-on jamais que tu me balancerais une nouvelle connerie. Et puis j'avise l'appartement finalement et puis toi finalement. C'est le bordel chez toi. Que je balance sans gêne, mon côté militaire sans doute titiller sur l'instant. Vrai qu'il y a rien qui traîne chez moi en général. Qu'est-ce que tu foutais à dormir encore, d'ailleurs ? Je te lorgne encore dessus, circonspect soudainement. T'es trop vieux pour supporter une moitié de cuite et une petite bagarre ? Je sais très bien la tête que j'arbore à cet instant. Et je sais parfaitement qu'elle pue la provocation au travers d'un sourire qui se délogera pas si facilement. Et je reprends une gorgée finalement, bien plus lentement, avec un lever de sourcils, l'air de te dire que j'en ai pas fini avec ton cas. M'disais bien... Que je rajoute en quittant le goulot, histoire d'enfoncer le clou, faisant tomber la cendre dans l'évier encore.

Je soupire un peu me disant que je vais encore devoir jeter de la nourriture, les écolos doivent me détester, mais je n'y peux rien, j'ai un humain à nourrir, mais il est comme un chat, bien trop dissident pour que je sache quand il voudra manger et aimer ce que je lui offre. Surtout qu'il va se nourrir ailleurs, je le sais bien, mais je ne peux pas m'empêcher de le gâter. Je me mets à rire en hochant la tête. « J'attends un ami pour manger. » Je profite donc pour te taquiner à ma manière puisque tu sembles toujours bon à lancer des piques. Il semble que ça marchait plutôt bien, je ne peux pas m'empêcher d'afficher un grand sourire bien trop amusé quand je te vois recracher ta bière. Un point pour moi ! Un million pour toi, monsieur porte de prison. Je me frotte les yeux doucement parce qu'au fond je suis toujours aussi fatigué. « C'est plus compliqué que ça. Rien de bien intéressant. » Ou plutôt, je tiens à ma vie, je ne suis pas le genre de type qui a envie de finir poignardé parce qu'il est un monstre. Les fourches, tout ça, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Le thé non plus d'ailleurs. L'anglais en moi est outré, mais pas de tea time pour monsieur l'oupyr, de toute façon, il ne fait pas nuit quand on boit le thé. Je me mords la lèvre un peu essayant de trouver quelques choses à répondre.

« Je range pourtant, c'est sûr que ce n'est pas carré, mais je viens ici seulement pour dormir alors c'est le minimum. » Je viens aussi ici pour des choses plus charnelles, mais c'est seulement pour Camille, le seul qui de base pouvait rentrer dans mon espace de vie, maintenant, il y a toi. J'ai un petit chiot dissident et un chat sauvage. Je te regarde dans les yeux un instant et je n'arrive pas à trouver de bonne réponse, parce que travailler de nuit, ça ne marche pas vu que nous sommes rentrés en même temps. « Je peux toujours te botter les fesses s'il faut, l'hispanique. » Je prends un petit sourire amusé, parce que c'est vrai que je pourrais le faire, ou alors je me ferais coucher en moins de temps qu'il le faut pour que je comprenne la situation, mais au moins j'aurais foutu un pied dans ton jeu. C'est actuellement tout ce qui m'importe, ne plus être pris pour un ennemi, bien que tu sembles déjà plus ouvert qu'hier. « Tu parles beaucoup, mais je t'ai laissé même pas cinq minutes et tu étais déjà au tapis. Je n'ai pas vu grand-chose, tu parles beaucoup, mais tu ne mords pas de façon intéressante. » Je hausse les épaules pour te montrer que ce que tu dis ne m'atteint pas plus que ça, mais comme je souris, on ressent que tu m'amuses plus qu'autre chose.  

Si j'en avais eu quelque chose à faire, j'aurais sans doute poser plus de questions que ça sur ton truc à la con qui fait que le sang et toi, c'est pas trop ça. Pour un type qui réclame après la bagarre, c'est foutrement ironique quand même, t'es en mode princesse qui veut pas qu'on lui pète le nez du coup ? Genre une lutte à l'anglaise, sans trop de bleus à la fin ? T'as dû être déçu la veille du coup. Alors je provoque, vois jusqu'où tu pourras bien aller. Et un nouveau sourire éclate sur mes lèvres, comme une grenade dégoupillée et qui a roulé jusqu'à tes pieds sans que tu te rendes comptes. Boum. Nouvelle gorgée de bière alors que je viens à peine de la quitter, la fumée qui refait sens inverse ensuite, que je souffle. T'aurais pas tenu les cinq minutes. Je repose ma bière, écrase la clope dans le fond de l'évier et m'éloigne un peu pour retirer à moitié ce que je porte en haut, restant dans un débardeur noir qui me colle à la peau. Tu peux voir que je porte un collier et sans doute deviner qu'il s'agit de plaques mais je m'en fous totalement à cet instant. Je recule, te fait signe d'une main de venir, après avoir poussé un truc du pied pour dégager l'espace. Frappe aussi fort que tu puisses, je retiendrais pas mes coups. Les poings levés après avoir fait craquer les épaules. Je suis déjà échauffé, j'étais à la salle avant. J'ai précisé à aucun moment que j'étais actif dans les sports de combat depuis quelques temps, tu découvriras la surprise en plein dans le feu de l'action. Et même si au pire tu m'éclates la tronche et termine ce qu'ils ont commencer hier, c'est pas grave. Mourir en combattant, c'était ce qui était prévu depuis le début.

Je te regarde prendre place en plein milieu de la pièce, j'avoue que j'admire quand tu retires ta veste, me laissant voir un peu plus de ton joli booty. Je te regarde de haut en bas venant me mettre moi aussi plus à l'aise. J'essaie de me réveiller comme je peux, mais j'avoue que je ne dirais pas non pour manger avant. Pourtant, je n'ai pas trop le choix, j'ai ouvert ma gueule alors je vais offrir au mignon petit grognon ce qu'il veut, ce qu'on s'est promis. Je repousse aussi un peu les meubles parce que j'y tiens un peu, je ne suis pas sûr qu'on ait encore pu tous les baptiser avec Camille. Je me place devant toi avant de soupirer un peu, tu es quand même plus grand que moi, mais je vais devoir faire avec. Alors j'attaque, me doutant bien que tu vas bloquer et riposter. Tu sais ce qui est chiant avec moi ? C'est que je n'abandonne pas. Alors je te laisse me rendre les coups comme il se doit, j'en prends plus que j'en donne, je profite du moment ou tu attaques pour te rendre le coup en plein dans la face. Je finis sur le cul plusieurs fois, mais je me relève, pas question que je flanche. Je garde un petit sourire amusé par cette situation qui se dessine et j'avoue que j'arrive à trouver ça presque excitant. La faim qui n'aide pas vraiment à rendre les coups comme je pourrais le faire habituellement, là je m'en prends juste plein la face, je dois te rendre un coup sur cinq, on n'est clairement pas sur un type en forme. Je n'abandonne pas, combien même j'ai la gueule cassé après ça, même si je m'évanouis, je dois juste, garder la créature calme. Ne pas craquer face à tout ce sang qui se déverse dans l'appartement. Même si par moment mon regard se fait plus dur, comme si la faim finissait un peu par prendre le dessus. « J'attends que tu me couches. » Je lance ça avec un petit regard provocateur, juste parce que tu m'amuses beaucoup.  

T'approches et ça commence. Je retiens pas particulièrement mes coups, concentré sans plus le moindre sourire pour animer cette gueule morne en permanence autrement. J'enchaîne sans jamais trop te laisser le temps de répliquer. La force de l'habitude, la manière de sortir des gringos de leur stupeur et qu'ils osent s'y mettre. Tes coups réveillent les plaies de la veille et bien assez vite, les poings finissent avec le sang que d'autres ont déjà fait ressortir. Alors quand parfois tu me jettes des regards noirs, je me dis qu'on touche enfin à tout ce qui est viscéral. Mais t'as toujours cette foutue retenue. Et ça me gonfle, t'imagines même pas. Alors ta provocation m'en touche l'une sans taper dans l'autre pour autant. J'attends que tu te réveilles. Et finalement, mes pognes qui viennent à t'agripper pour te foutre un coup de boule violent. J'ai visé le nez pour qu'il pisse un peu le sang à son tour. De quoi faire claquer quelques canaux mais t'en fais pas, il est pas cassé. Et j'ai le mien aussi qui fait le même processus alors que je recule, éberlué par la puissance du coup, à trop me souvenir que j'ai eu une godasse dans la gueule qui m'a calmé hier. Une main qui s'agrippe à un meuble alors que ça perle par terre, des éclats de rubis liquide qui s'éclatent avec force sur le parquet. Regard relevé vers toi alors qu'une main se relève pour venir me frotter le nez. Et je t'offre un sourire carnassier. Réveillé... ? Je me redresse encore, même si ça tourne assez, forcément. Je suis fatigué, j'ai pas tant dormi que ça, même en ayant bouffé je viens de m'enfiler une bière. L'impression que mon propre corps me traite de tout les noms. Je ravale la goulée de sang qui tente de s'extirper par le pif, la bouche pleine de ce goût métallique. Et puis finalement, parce que je suis qu'un énorme con, je me retrouve à rassembler le tout pour te le cracher sur le torse, cet agglomérat de sang et de salive. Et y'a un bout de sourire qui vient à naître, sans plus rien de bienveillant dedans depuis longtemps. J'ai l'endurance et la force de l'habitude, ouais. Et la rage aussi qui me plombe l'estomac tous les jours depuis tellement d'années. Alors je t'attends, viens. Et si tu t'exprimes enfin correctement, alors peut-être que tout ça trouvera enfin sa putain de conclusion : avec l'un qui se relève pas tout de suite.

Les coups qui partent, le sang qui gicle, j'avais déjà du mal à me retenir,, rien qu'à l'odeur, mais voilà que tu m'éclates le nez et le tien par la même occasion. Je pisse le sang, malheureusement pour nous deux, toi aussi. Je regarde un peu autour essayant de ne pas faire attention à la douleur qui m'emporte un peu, mais finalement tu viens me cracher directement ton sang dessus et ça me rend complètement fou, je crois que tu sais pas avec quoi tu joues l'hispanique. Alors le corps ne fait plus attention à la fatigue, il n'y a plus que la créature pour parler, comme si plus rien d'humain ne ressortait. Mes doigts qui passent dans le sang avant de le regarder et de venir l'étaler un peu entre mes doigts, comme pour en sentir la texture. J'ai la respiration qui s'accélère un peu et je te regarde avec le moins d'humanité possible. C'est même à coup de chaise que je t'attaque, le chasseur tente la surprise, avant d'agripper de venir faire un croche pied à la proie pendant que celle ci doit bien se demander ce que je fous à utiliser les objets. Je me place sur toi et te rend ton foutu coup de tête, laissant la tienne taper contre le sol, t'as de la chance que j'ai un putin de tapis. J'attrape tes bras pour te les bloquer avec force, revenant te taper la tête quand tu te débats trop, mais y'a la porte qui s'ouvre et ça stoppe tout. Je me relève avec un air un peu perdu et je pose mon regard sur toi, toi qui arrête le jeu avant l'impardonnable, bien que j'ai déjà commencé le pire. Fatigue qui revient d'un coup pour me laisser tomber, je me sens monstrueux actuellement, autant parce que j'ai pas su m'arreter que parce que tu as pu me surprendre dans mon moment de faiblesse. Je regarde l'hispanique puis Camille et je finis par juste fermer les yeux, posant ma tête contre le canapé. «  J'ai si faim. » Ma voix supplie, autant toi tu le prendras comme si je demandais à ce qu'on s'arrête là, mais je sais que pour Camille ça sonnera comme un appel à l'aide, qu'il n'aura sûrement jamais entendu.

Je rentre en journée à ton appartement, m'attendant à te trouver endormi. L'idée de venir te réveiller en te titillant les sens me plaisait bien. Mais à croire que tous les plans que j'avais pu me faire tombent à l'eau quand j'ouvre la porte pas fermée à clef par ailleurs. Hum ? J'ouvre et j'assiste à un massacre, je crois. Tu es par-dessus un mec qui, visiblement, vient de subir une rage qu'il ne devait pas soupçonner. Il bouge à peine, un râle de douleur qui s'échappe encore. Au moins il est vivant, hein. Tout ce qui m'importe face à cette scène, c'est toi. Alors je ferme la porte et laisse tomber mes affaires sur le côté sans me soucier outre mesure de ce que je fais réellement. Y'a juste moi qui accours pour servir d'appui à Javier. Merde, Javier, ça va ?? T'as la gueule en sang et je soupçonne qu'il n'y a pas que le tien, vu ce qui traîne sur le tapis, sur ce type aussi. Regard vers lui et je t'emporte sans plus réfléchir que ça pour l'autre. Vers la chambre, alors que je te sens en pleine lutte intérieure. Sans doute entre les instincts et juste toi-même. Je te fais t'asseoir sur le lit, me mettant à genoux devant toi et dégage rapidement mon cou de l'écharpe que je pouvais bien porter. À l'opposé de mon tatouage, je te fais poser la tête et je murmure. Mords... Une main dans ton dos, l'autre qui vient dans tes cheveux, constate qu'au moins eux ne sont pas poisseux. Alors t'es pas blessé à la tête, c'est déjà ça. Et si tu refuses parce que je n'ai jamais accordé mon cou auparavant, la pression se fait sentir. Ça ira, ça ira... C'est autant dit pour toi que pour moi. Parce que j'ai sacrément la trouille à cet instant, pour toi, pour lui aussi. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pas le temps pour les questions, juste la sensation des dents dans la chair, le tressautement spécifique du corps face à cette intrusion. Et moi qui te serre entre mes bras encore, à murmurer que ça ira. Parce qu'on sait que quand ma voix faiblira trop, c'est qu'il faudra arrêter. Même si je m'en fiche, à cet instant, en toute franchise. J'ai juste... Juste peur. Reste avec moi, Javier, ça ira...

Tu me retiens quand je tombe, tu m'aides à rejoindre la chambre et bordel qu'est-ce que tu peux être adorable. Alors j'ai le nez douloureux contre ta peau, contre ce cou que j'ai tant de fois rêvé de prendre entre mes crocs, mais c'était seulement un rêve, je n'ai jamais vraiment voulu te marquer ici, parce que tu n'as jamais voulu, je ne veux pas faire ce que tu ne veux pas. Je secoue doucement la tête, même quand tu insistes,je te regardes avec un air vraiment triste et fatigué. « Donne moi ta cuisse...me laisse jamais marquer plus ton corps.. pitié. » Mais je n'ai finalement pas vraiment le choix, que ce soit toi ou cette partie de moi plus sauvage, alors je viens te mordre, essayant de trouver un endroit plus discret et je me nourris, là niché dans tes bras, je te serre fort dans les miens et ça me fait mal. J'ai mal au cœur, Camille, je ne voulais pas craquer. Quand j'ai repris un peu plus de force je te prends dans mes bras un instant, avant d'attraper de quoi te soigner dans la table de nuit. Je te fais un petit pansement, avant de l'embrasser délicatement puis chercher tes lèvres pour un léger baiser. « … Faut que j'aille voir comment il va... Allonge toi. Je suis tout à toi après. » Je passe ma main sur ta joue doucement et te glisse sous la couette pour que tu te reposes, je te sors des gâteaux que je cache toujours dans la table de nuit pour toi, parce que je sais que tu es du genre à manger n'importe comment par moment. Nouveau baiser sur le front avec un regard plein de regret, mais je dois te laisser pour rejoindre l'hispanique. « Camille... Merci... » Sincère et tendre à la fois, je ne pourrais jamais assez te dire merci d'être toujours là. Je rejoins le salon pour essayer de voir si tu vas bien ou si j'ai besoin d'appeler une ambulance. Je m'approche doucement. « Tu... vas bien? »

Les règles du jeu ont changé. Pas que j'en suis friand de celles-ci, je m'attendais juste pas à ça de ta part. Mais ça me dérange pas dans le fond, même lorsque je crache mon propre sang à terre, une fois que tu m'as relâché. Ça tourne terriblement, là. J'ai du mal à rassembler mes pensées, remarque pas ce qu'il se passe autour, comprends rien à ce qu'il peut se dire. Y'a juste ma tête qui comprend qu'elle se fracassera plus contre le sol, tapis ou non, ça reste foutrement dangereux. Et ça me plaît, dans le fond. Me faut de longues minutes avant de réussir à émerger, alors que le corps s'est mis sur le côté par réflexe. Je sens de nouveau des choses, la douleur qui me transperce et le regard qui se porte plus bas, pour voir les plaques trempées dans mon propre sang je crois bien. Et j'en rigolerais si j'en avais la force. Une pogne qui vient à s'écraser par terre, pour tenter de redresser la barre. La rage d'un sale cabot. Je flanche, me retrouve de nouveau le flanc contre le sol. Regard hagard sur la chaise que t'as éclaté contre ma trogne. Ça me plait, ouais. Excédant de violence qui me rassure, dans le fond. Qui me rappelle le vieux, qui me calme les artères. Seconde tentative pour me redresser rien qu'un peu. Avant-bras qui reste à terre alors que j'ai le buste qui s'est relevé un peu.

Je perçois ta voix, tiens. Alors je relève les yeux vers toi, pleins de cette fièvre spécifique. Et je te souris comme je peux. La rage dans les creux. J'ai la bouche trop pleine, trop pâteuse aussi, pour réussir à parler. Je sens que t'approches encore, avant d'avoir tes mains autour de moi pour m'aider à compléter le cycle que j'avais bien pu commencer. Alors une main s'accroche à toi et ton foutu haut pour pas flancher, pour tenir droit sur mes deux jambes. Mais la tête, franchement, elle est pas encore d'accord. Alors j'imagine que le canapé a été la bonne solution pour que tu me déposes dedans. Une longue inspiration, des doigts qui viennent à chasser la possible fracture entre mes mèches. Mais ça va, au pire c'est à l'intérieur du crâne. Alors je souris encore, en laissant retomber ma pogne contre une cuisse. J'ai la violence qui me colle à la peau, littéralement. Alors je me retrouve encore comme un con, avec ces foutus dents ensanglantés qui se dévoilent encore et encore. Le regard sur toi, plein de ce feu que t'es pas en mesure d'éteindre. Nemesio. C'est balancé après avoir ravalé toute la haine et tous les crachats possibles. Respect gagné.

Je t'aide à te relever, mes doigts qui agrippent sa taille, l'autre main qui passe ton bras par-dessus mon épaule et je finis par de déposer sur le canapé me posant à côté de toi. Je ne comprends pas trop ta bouille qui semble presque adorable alors que je viens de te défoncer la gueule. Je viens passer ma main dans tes cheveux, essayant de voir si je ne t'ai pas ouvert le crane, je n'appuie pas, je fais simplement quelques recherches regardant ma main de temps en temps. « Va falloir que tu passes à l'hôpital quand même. Juste histoire de vérifier que dedans ça va. » Pas que je suis inquiet, mais si en vrai je suis totalement inquiet pour un type qui était un inconnu hier. Je sais bien que tu vas vouloir repousser ma main quand j'essaie de juste vérifier si ça va, parce que tu as l'air farouche quand c'est moi qui te touche, ou peut-être est-ce juste avec les hommes, aucun doutes qu'avec les femmes il n'ya aucun soucis. Souvenir de ta main dans la culotte de la demoiselle. Je semble vraiment plus calme, apaisé, mais je finis par sourire parce que tu es totalement taré Nemesio. « C'est presque sexy comme prénom. Dommage que tu le dises avec la gueule en sang.» Je ne peux pas m'empêcher de rire en disant ça. Je me lève pour te sortir un verre d'eau, moi je fais comme si tout va bien. Aucune douleur, je fais le bonhomme parce qu'il y a Camille à la maison maintenant et je ne veux pas l'inquiéter plus. Je vais aussi te chercher un linge humide a te coller sur la face, histoire de calmer la douleur un peu, ou de simplement ne plus m'afficher ton sang. Je regarde mon t 'shirt et je le retire en le balançant au sol dans la flaque de sang que tu as pu me faire. Tout ce sang que je ne pourrais pas boire. Je repose mon regard sur toi avec cette réflexion et mon regard qui descend sur ton cou, qui est passé à quelques millimètres de se faire trouer. « Je ne te propose pas de te nettoyer le sang. Tu vas encore vouloir partir, mais cette fois j'attraperais une autre chaise pour pas que ce soit le cas. Tu ne bouges pas de là avant un moment. » Parce que tu ne tiens pas debout, que tu es sous ma responsabilité comme c'est moi qui t'ai autant blessé. Je vais devoir faire avec, parce que j'ai peut-être calmé ma faim, mais pas ma frustration.

Pas d'hôpital pour moi. C'est mort. Au pire, au pire, je crèverais la bouche ouverte dans un coin et ça ira tout aussi bien. Je te balance juste mon prénom quand je retrouve la force des mots et que la bouche accepte de le laisser s'échapper. Des inspirations et un verre d'eau que j'avale d'un trait, toussant quelque peu face à cette foutue manie qui manque de m'étouffer parfois. Mais c'est pas grave, ça tue personne, hein. Je me rince la gueule avec le truc que tu m'as filé, t'écoutant avant de souffler un rire douloureux. Tant d'délicatesse... Ton moqueur, mais je bouge pas d'un millimètre en même temps. Et quand j'en termine à peu près avec ma tronche, sans prêter attention aux mèches de cheveux collées entre elle par mes conneries et ce sang vicié, je viens à me passer le tissu sur le début de mon poitrail, pour décoller les plaques et les nettoyer, soigneusement, sans plus rien dire. Regard vers ma veste. J'vais appeler un taxi. M'faut ton adresse, par contre. Regard qui se relève vers toi. L'habitude, t'inquiète. De me faire fracasser au point de bouffer la poussière. Et de faire comme si de rien était ensuite, de rentrer jusqu'à mes draps pour m'effondrer dedans et plus savoir en bouger. Y'a toujours cette adrénaline dans les veines qui circulent assez longtemps pour ça. Heureusement que je taffe pas demain, ça aurait été foutrement compliqué là. Ton pote t'attend pour la bouffe. Sourire en coin, face à ce détail qui me revient enfin. Je rebaisse les yeux sur mes plaques, vérifie qu'elles sont tout aussi à peu près nickel que moi et je les remets contre ma peau, retirant mon débardeur après m'être un peu décollé du canapé. Regard sur l'ensemble, je l'abandonne vers là où t'as balancé le tien. Cadeau. Je bouge lentement, pour plus me faire de choc, afin de remettre mes affaires que j'avais retiré afin d'éviter qu'elles finissent aussi crade que le reste. Tout me fait mal mais en toute franchise, je m'en fous. Et j'irais pas à l'hosto... Trop d'emmerdes. J'sais où aller. Pas la peine d'avoir des flics qui viendront me voir pour tenter de me coller une affaire en cours à la con sur le dos en venant m'interroger, vu que je suis encore sous sursis. Je comate un peu, avant de me donner une impulsion pour me redresser, récupérer ma veste et la foutre sur mon dos aussi. Y'a tout qui tangue, faut avouer que ça a été une dérouillée sévère pour ce coup-ci. Tant mieux. M'bouge... À plus, l'russe. Sourire en coin, le sang qui me bat de nouveau dans le corps, le frisson de faire des conneries encore qui me permet de dégager le lieu en ayant rien à foutre de ton sens de l'honneur. Franchement mec, après le coup de la chaise, on va plus se mentir : y'en a pas.

Je soupire un peu, parce que tu ne veux vraiment pas rester là et je ne peux pas vraiment te forcer, parce que je ne vais pas encore ruiner une chaise, quoi que, si c'est pour te revoir me sourire comme tu l'as fait, je vais peut-être faire une exception. Je tapote un peu ta cuisse pendant que tu phases et je me lève pour aller voir si Camille se repose, un regard sur lui puis sur toi. Je ne vais pas échapper aux questions après un truc pareil, surtout que je sais que sans Camille, j'aurais été trop loin, j'aurais pu tuer un type que j'ai envie de recroiser. Je pose ma main sur ton dos quand je te vois un peu galérer et finalement je viens te soulever tel un sac à patate pour te reposer sur le canapé. Je te balance le plaid sur la face avant d'aller dans al cuisine. « Je vais te donner de quoi au moins récupérer un peu. Lui mangera plus tard, il dort là. Je ne te laisse pas repartir comme ça mon bichon. » Je te lance un petit sourire avant de te sortir au moins des gâteaux que je te lance dessus. « T'en a pour dix minutes pas plus. Une bière avec ça ? Ou quelques choses de plus fort pour faire passer le goût du sang ? » Petit regard taquin, pour te montrer que je suis fier de moi, sans vraiment l'être au fond. Parce que tu ne peux pas comprendre, tu ne sais pas ce que je suis, même si m'avoir dans le creux de ton cou et ce que j'ai pu dire devrait t'aider, tu n'as pas l'air de vouloir capter et ça me plaît. Ton innocence me plaît beaucoup. Alors je te laisse manger et boire un peu appelant un Taxi pour toi, de toute façon le temps qu'il arrive tu as le temps de manger et boire tout ce que tu veux. Est-ce que j'aurais le temps de te rendre saoule juste pour un croc ? Suffirait juste de te faire oublier que tu es venu me voir, de faire comme si tu n'avais pas encore récupéré ta veste, pour te voir revenir une nouvelle fois. Je me mords la lèvre à cette pensée et finalement je te laisse tranquille dans tes choix. « J'adore botter tes jolies fesses on remet ça quand tu veux. » Je te laisse fuir et moi j'aurais que ton t'shirt et ton sang pour me rendre encore plus taré.  

Fais pas chier... Marmonné alors que je me retrouve encore dans le canapé et franchement, j'ai manqué de te dégueuler vu comment tu m'as porté. Quelle idée de soulever un type qui a la tête en vrac comme ça, hein. Je renvoie ton plaid sur le côté et je soupire quand t'insiste. Alors finalement non, pas d'alcool et je bouffe rapidement un truc pour te faire plaisir, avant de me redresser encore, sentant que le temps de latence avant que j'aille vomir pour de vrai va bientôt se terminer. Alors je me dépêche, non sans un regard noir vers toi quand tu me parles de mon cul. Doigt qui s'élève, avant de foutre mon bonnet pour cacher en partie le carnage. T'm'étais presque sympathique. Mais entre le bichon et ça, tu me casses de nouveau les couilles. Alors je m'en vais, mes clefs bien en place et le taxi qui attend comme un fier connard en bas de chez toi. Je grimpe dedans et lui file l'adresse du médecin du club qui va me défoncer la gueule franchement, d'arriver comme ça. De plein jour en plus, hey, c'est plutôt rare. Dans le taxi, j'ai envie de dégueuler peut-être six fois, mais on fait avec, suffit de serrer les dents et ravaler la bile qui a eu tôt fait de balayer le moindre goût de sang. À une prochaine, Javier.