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What a mess [pv - Siobhán Kearney]

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vox populi
Andrea Nucci
BLAZE : Epic
CREDITS : Epic
FACE : Riccardo Scamarcio
DOLLARS : 1912
SACRIFICES : 69
PORTRAIT : What a mess [pv - Siobhán Kearney] Efb996bb5fa95676007f76c2c5d12beb
ANNEES : 40 ans
CŒUR : La bague du veuf éploré qu'il n'a jamais été
RÉINCARNATION : Thanatos, Vaincu, dieu des morts du panthéon grec
TALENT(S) : Nécromancie, le réveil des morts qui n'en font qu'à leur tête
FACTION : Espion chez les Vox Populi pour le compte des Obscuri
OCCUPATION : Médecin légiste qui taille les mort (et les vivants, aussi)
GENÈSE : Stade 1 qui connait son nom, mais n'en sait guère plus
TALON(S) D'ACHILLE : Les bruits et les odeurs, c'est un homme délicat. Le soleil, aussi, qui lui tape sur le système et lui donne une bonne excuse pour se cacher derrière ses lunettes noires.
JUKEBOX : Fire - Barns Courtney ; Casualties of War - Gossip ; Manhattan - Luke
vox populi
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What a mess [pv - Siobhán Kearney] - Mar 3 Nov - 15:27


What a mess
La fumée plein le corps, il recrache lentement ce poison auquel il est accro, incapable de s’en passer plus de quelques heures. La nicotine le calme, fait taire ses envies de sang, de cracher sur les vivants. Parfois littéralement. La fumée glisse sur ses joues, remonte jusqu’à ses yeux fermés sur la réalité. Il entend des choses, dans ses ténèbres, des grattements contre les murs, des bruissements de chaussures qui n’ont pas appris à lever le pied. Pourtant, les iris clairs tombent sur le vide.

Il n’y a que lui.

Au fond de la poche, le téléphone vibre. Andrea laisse sonner. Il n’a pas envie de décrocher, d’entendre d’autres voix se poser au creux de son oreille, lui dire ce qu’il doit faire. Lui parler, tout simplement, alors que le légiste profite d’une pause pour se détendre, oublier qu’il doit supporter les vivants et leurs jérémiades incessantes.

Au retour du calme, il tire une dernière fois sur sa cigarette et la jette à terre. Fxck l’écologie. Andrea n’en a rien à faire. La mort est son domaine. Ils peuvent tous crever demain qu’il n’en aura pas mieux à faire. La seule donnée gênante, entêtante, qui ne veut pas quitter son esprit et l’empêche de penser à la paix, après la vie, est cette ombre mouvante, en fond de photographie. Une ombre qu’il est le seul à voir, à connaître, à laquelle il répond, parfois, dans ses errances. Le dieu qui gratte sa conscience pour se faire inviter aux commandes.

Après la mort, deviendra-t-il lui ?

Andrea retrousse les babines, chien enragé qui a très envie de mordre, mais sait à peine aboyer. Il sent, au fond de sa poche, le téléphone qui s’allume à nouveau et qu’il ne peut plus ignorer. Les vibrations lui tapent sur le système, le forcent à plonger la main dans son pantalon et en sortir l’objet du diable. Sur l’écran, une notification. Une horloge qui lui crie de se dépêcher, qu’il a rendez-vous.

L’Italien tique, blessé dans sa fierté. Il n’aime pas être convoqué. Ça le titille d’une drôle de manière, réveille la haine qui serre son cœur. Il a très envie de ne pas y aller. Juste… par principe, sans aucune excuse à donner. Néanmoins, le message, à l’écran, est alléchant. Le rappel a le goût de l’envie, de la curiosité, de l’ego qui a besoin de se faire gonfler.

HÉRITAGE

En lettres capitales. Sans rien ajouter. Le message se suffit à lui-même et Andrea éteint le rappel. Il n’a pas besoin de plus pour se mettre en marche, une nouvelle clope au bec, le briquet retourné entre ses doigts pour l’allumer. Ses pas sont rythmés, son costume parfait. Le légiste a les airs de la mafia, de la famiglia venue aux states mépriser les règles, s’emparer des quartiers et assouvir son règne. Il joue sur les apparences pour en imposer et que le chemin s’ouvre devant lui, comme Moïse fasse à la Mer Rouge. Sauf que, lui, il n’a besoin que de ses yeux bleus baissés sur une intruse pour la faire dégager.

Enfin, l’Italien atteint le bureau du notaire. La lecture du testament est une perte de temps qui lui tape sur le système. Le vieux est crevé et Andrea est le dernier héritier. À quoi bon se faire chier ? Mais il se plie à la règle, entre dans le cabinet et se pose, sans un mot, sur un fauteuil après y avoir été invité (même s’il l’aurait fait sans autorisation, évidemment, il faut pas imaginer le contraire). Les mains à plat sur les accoudoirs, les jambes croisées à la sauce gangster (ou presque), Andrea fixe le notaire qui attend. Mais qui attend quoi ? L’héritier est là, faîtes pleuvoir le pognon !
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poison ivy
Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2263
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : What a mess [pv - Siobhán Kearney] Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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What a mess [pv - Siobhán Kearney] R9QyQbM What a mess [pv - Siobhán Kearney] PG00EUa
'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

What a mess [pv - Siobhán Kearney] JcCnDZF
« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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What a mess [pv - Siobhán Kearney] Meabh
« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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What a mess [pv - Siobhán Kearney] Lf98YmB What a mess [pv - Siobhán Kearney] 6Fc9J6t
S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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uc

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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What a mess [pv - Siobhán Kearney] YiHo0sD What a mess [pv - Siobhán Kearney] 3yLtfgP What a mess [pv - Siobhán Kearney] R1PkUfV
« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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What a mess [pv - Siobhán Kearney] DFIEDNB
[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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What a mess [pv - Siobhán Kearney] - Dim 8 Nov - 16:05

what a mess.

@ANDREA NUCCI@SIOBHÁN KEARNEY

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Elle ne prenait plus sa voiture depuis déjà plusieurs semaines. A la place, un chauffeur personnel transportait la divine dans les rues d’Arcadia, quand ses proches n’étaient pas disponibles pour l’accompagner. Ses déplacements étaient restreints, déjà, réduits au strict nécessaire, pour limiter ses efforts et la fatigue éventuelle qui pourrait bien en découler. La Belladone avait beau s’être découvert une source d’énergie inépuisable - grâce à son tout dernier pouvoir et sa fusion avec Airmed - elle restait, au demeurant, raisonnable.

La naissance n’était pas prévue avant la fin du mois. Elle commençait à avoir hâte, parfois, de faire enfin la connaissance de son fils et de se débarrasser des douleurs, de ce poids lourd à trimballer. Du handicap, aussi, que sa situation engendrait et qui la rendait tributaire d’un entourage - pourtant - toujours aux petits soins. Elle ne se plaignait pas de son état puisqu’il restait inespéré ; aussi, elle comptait bien profiter de cette symbiose avec sa chair jusqu’à en accoucher… Mais la fatigue et l’impatience se lisaient parfois sur ses traits, tirés, fanés, comme en cette fin de matinée aux prémices de l’automne.

Impossible pourtant de reporter le rendez-vous. La lettre - reçue quelques semaines plus tôt - avait attisé la curiosité de l’herboriste. Assez pour qu’elle décroche son téléphone à la recherche d’informations plus précises, qu’on lui avait toujours refusées. Alors elle s’était dit que ce serait sa dernière sortie en solitaire, avant de rester cloîtrée pour de bon entre les murs de sa nouvelle demeure…


On lui ouvrit la portière et lui tendit la main. « Vous êtes juste devant », précisa le chauffeur en désignant le bâtiment au milieu des immeubles. « Y a un parking juste à côté. Appelez-moi quand vous sortez ». Sous-entendu, il reviendrait la chercher. La botaniste remercia l’homme chaleureusement - elle commençait à l’apprécier, et s’engouffra dans les couloirs du cabinet.

L’endroit lui ressemblait : impersonnel, froid, lumineux et moderne. Les murs blancs de chaque pièce étaient ponctués d’oeuvres d’art, et des plantes vertes jonchaient le sol - ou les rebords de fenêtre - tous les trois mètres environ. Pourtant dans son élément, l’Empoisonneuse dû fermer son esprit aux murmures incessants de la végétation et de ces flash d’informations qu’elle faisait naître par moment comme un écran de cinéma. Elle ne maîtrisait pas non plus cet aspect là de son nouveau pouvoir, et même dans son appartement, elle avait dû se séparer de certains spécimens pour chasser les images et ses migraines.

« Madame… Kearney, c’est ça ? » L’herboriste acquiesça en se rapprochant d’un comptoir. La secrétaire s’était déjà levée en la voyant s’avancer dans la salle, prête à bondir pour l’accueillir et satisfaire tous ses besoins. « Je suis désolée, j’ai un peu de retard ». La femme agita son carré auburn et ses créoles en or ornées de perles se mirent à scintiller. « Aucun problème, le notaire va vous recevoir. Je peux vous offrir quelque chose à boire ? ». On lui pardonnait tout parce qu’elle était enceinte. Les attentions à son encontre n’étaient pas désagréables, mais plus le temps passait et plus Siobhan se voyait à travers les yeux des autres, comme un ballon fin prêt à exploser. Une patate chaude que tous se refilaient de peur de… quoi ? La voir accoucher à leurs pieds ?

« Non merci, c’est gentil... » « Vous êtes sûre ? Suivez-moi. Oh, et surtout n’hésitez pas si vous changez d’avis ! » Tout au bout d’un couloir, la secrétaire frappa trois fois contre une lourde porte en bois.

Un homme élégant s’empressa d’ouvrir, de saluer la botaniste et de l'inviter à entrer. Il se présenta rapidement, lui désigna un canapé - en précisant qu’il pouvait lui trouver quelques coussins supplémentaires, si elle voulait - et interpela aussitôt la secrétaire : « Rebecca, vous voulez bien servir quelque chose à Madame ? »

Le manège infernal recommençait.

« Un thé, alors... », obtempéra Siobhan, dont le regard scrutait un autre homme dans la pièce. « Monsieur prendra-t-il quelque chose également ? » Le notaire se tourna vers lui, statue grecque immobile, et regagna prestement son bureau.

« Bien… Je vous en prie, asseyez-vous ». Il amorça d’abord les présentations, énonça les raisons de leur convocation, et se lança enfin dans la lecture du testament.

La rousse se doutait plus ou moins du pourquoi du comment. Une partie de ses origines prenait ses sources en Italie, et curieusement, elle était devenue plus encline à découvrir ce pan de sa famille au fil des derniers mois. Quelque chose la poussait à croire que cela représentait peut-être une chance à saisir pour son fils, héritier de deux camps trop longtemps ennemis.

Mais sur l’instant, elle frissonna, incapable de se concentrer sur la voix du notaire. Les yeux rivés sur l’homme assis à côté d’elle, elle caressa doucement l’or blanc à son poignet, bracelet protecteur, comme s’assurant qu’il était toujours là, le bouclier prêt à s’étendre.

Son coeur martelait sa poitrine, si fort qu’elle confondit finalement ses battements avec les coups qu’on donnait à la porte. La secrétaire apportait les boissons.

La botaniste balbutia quelques remerciements, à demi étrangère à la scène tant il lui était difficile de ne pas rester focalisée sur l’aura pourpre et le nom qui hantait son esprit comme une rengaine.

Celui de la mort grecque...

Thanatos,

dont l'hôte était assis à côté d'elle.

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GENÈSE : Stade 1 qui connait son nom, mais n'en sait guère plus
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What a mess [pv - Siobhán Kearney] - Dim 22 Nov - 10:45


What a mess
Il n’aime pas attendre. Pire que tout, il déteste que les autres attendent et le fassent attendre. Bien enfoncé dans son fauteuil, Andrea fixe le notaire de ses yeux clairs, sans détour, pour le déstabiliser, lui indiquer que ça l’énerve, qu’il a très envie de refermer ses doigts sur sa gorge et d’appuyer jusqu’à tout faire péter. Ou quelque chose dans ce genre-là.

Mais l’autre continue d’attendre.

Le légiste n’a pas envie de demander. Il ne veut pas exiger ce qui lui est dû et attend l’explication. Qui ne vient pas. Qui ne vient jamais, de toute façon. Il est une chose insignifiante, une fourmi que le monde pousse du bout du doigt et qui se prend, pourtant, pour un éléphant. Il n’inspire le respect qu’à lui-même, au final. Ce qui est déjà bien. Ou déjà trop. Beaucoup trop pour un homme comme lui. Un cxnnard assumé jusqu’au bout des ongles qui barbote dans la mare en pensant faire des vagues. Tsunami destructeur pour les moucherons qui n’est qu’une ondulation parmi d’autres pour les poissons.

Ses doigts plongent dans la veste de son costume sombre, cherchent le paquet de cigarettes, la libération de l’attente par l’occupation, le recul des ombres derrière la fumée blanche. Une main se lève derrière le bureau. Des mots lui interdisent de fumer ici. L’envie de l’envoyer chier retrousse sa lèvre sur ses dents. Andrea s’empare de son Zippo et se contente de le faire tourner, entre ses doigts, à défaut de pouvoir fumer.

Le clapet claque une bonne dizaine de fois. Ouvert, fermé, sans cesse. Puis les coups frappés à la porte, trois fois. Le légiste ne se retourne pas, ses yeux clairs fixés sur le notaire, puis le siège vide. Borné, gamin capricieux qui n’a pas eu ce qu’il veut, Andrea continue de faire claquer le clapet, entre ses doigts, jusqu’à ce que le monde ose, à nouveau, s’intéresser à lui.

Il capitule, néanmoins, devant les ronds de jambes qui se jouent derrière lui. Ses iris si clairs, seule tache colorée dans son costume de croque-mort, glissent du siège vide à la nouvelle venue. Une rouquine qu’il est certain de n’avoir jamais vue. Qui ne fait pas partie de sa famille. Le vieux croûton a-t-il eu la fougue du riche qui oublie de vieillir ? Une pétasse pour amante qui osera hériter d’une partie de la fortune qui lui revient de droit. À lui et seulement à lui.

Puis le ballon entre dans son champ de vision et le Zippo se stoppe, tête en bas, entre ses doigts.

Un verre de son sang, quand elle aura craché la marmaille sur le plancher et éradiqué la concurrence.

† Non.

Un non qu’il veut cassant, claquant dans l’air comme le fouet du dompteur face au dompté, mais qui retombe à terre avec le sifflement d’un soufflet raté. Les yeux bleus ne lâchent plus le phénomène, la rouquine qui se pointe dans sa vie sans y être invitée, l’inconnue qu’il ne veut pas connaître. Andrea reprend le ballet incessant de son Zippo, au mépris total des mots du notaire qu’il n’écoute que d’une oreille.

Une impression de déjà-vu au fond du regard. Une couleur incompatible avec le feu de ses cheveux. Il a envie de cracher à ses pieds, de lui signifier tout son mépris pour ce qu’elle est, ce qu’elle croit pouvoir exiger de lui. Il ne sait pas qui elle est, mais il n’aime pas ce qu’il croit, il n’aime pas ce qu’on essaie de lui chuchoter, à l’oreille. Andrea ne se laissera pas faire par celle qui a une aura qui frappe et qui ne lui plaît pas. Primus, ce que tu n’es pas. La voix gratte le fond de l’oreille, se plante dans l’esprit.

† Pardon ?


Le timbre se coince dans la gorge du notaire. Ses yeux quittent la grosse pour retourner à lui. Andrea sent la chaleur monter en lui, la haine brûler ses veines. Le pouce vient allumer son Zippo. La flamme danse et le calme, un peu. À peine. Il a très envie de l’ouvrir de la gorge aux hanches, de tracer un Y parfait sur son corps et de contempler les organes moisis, à l’intérieur. De fouiller, fouiller, fouiller encore pour ne rien trouver. Mort de bêtise. Si seulement.

$ Monsieur votre grand-père lègue à madame Kearney, ici présente, un pendentif celte qui lui appartenait, répète-t-il, du bout des lèvres, inconscient du danger.

† Hors de question.

La réponse de l’Italien est sans appel. Le clapet de son Zippo claque bruyamment, étouffe la flamme. Ses yeux bleus se glissent sur la rouquine avec tout le mépris de celui qui se prend pour un dieu. Qui est un dieu.

† C’est qui, celle-là ? (Si un homme est capable de détester une femme enceinte, c’est bien lui, et sa voix vibre de colère.) Connais pas, jamais vu, elle n’aura rien.

$ Ce n’est p-…

Andrea se lève brusquement, dans un mouvement sec qui referme son costume sur son ventre. Le Zippo a disparu des doigts qu’il pose, lentement, sur le bureau. Les yeux clairs se plantent dans ceux du notaire.

† Rien.

$ Le testament ne mentionne rien d’autre, tente-t-il. Allons, monsieur Nucci, ce n’est qu’un pendentif.

Et les dents grincent sur fort, sur sa haine du monde entier, qu’il s’en fait mal. Rien. Est-ce si compliqué à comprendre ? Rien. Andrea se redresse et se tourne lentement vers l’autre. Le vieux a bien choisi son moment pour crever. Le ventre rond appelle toutes les gentillesses du monde. Toutes sauf la sienne. Andrea ne lui donnera pas le collier qu’il porte, bien caché sous sa chemise noire. C’est hors de question. C’est mort. La mort, c’est toi. Pensée de l’autre, bienvenue dans son esprit, et qui ramène un sourire mauvais sur ses lèvres. Qui écrase l’impression de déjà-vu et les autres murmures qu’il ne veut plus entendre.
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