AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

amin — but it's okay, i swear it's okay.

 :: terminés
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Mar 17 Avr - 2:51

requin & amna

It seems like pain and regret are your best friends, Cause everything you do leads to them, why? Run, run, But baby, I could be your best friend, And baby, I could fuck you right, baby, you could have it all, Baby, you can have the cars, the clothes, the jewels, the sex, the house.
Il y a un poids sur sa poitrine quand il ouvre les yeux, mais Requin ne panique pas. Il se force à rester très immobile en tournant le visage pour regarder Amna qui dort près de lui — à moitié sur lui, à vrai dire, avec un bras protecteur passé autour de lui, dont le coude repose sur son torse. Elle fait souvent ça, dans son sommeil. Requin préfère dormir dans son coin, légèrement, sur le flanc et tournant le dos à l'autre mais Amna trouve toujours un moyen de finir à moitié sur lui en dormant, sans le réveiller non plus, ce qui est plutôt rare. Ça ne le dérange pas. Il aime bien la manière qu'a le coeur d'Amna d'être tout contre le sien, il sent la courbe de son sein contre son coude et son souffle sur son épaule, ainsi que la masse improbable de ses longs cheveux noirs partout sur son dos et un peu sur lui aussi, son bras. Elle sent bon, même si Requin serait bien incapable de mettre un mot sur l'odeur qui émane de sa crinière.

Il se détache lentement, méticuleusement, accompagnant ses mouvements pour pas qu'elle ne se réveille avant d'attraper ses lunettes sur la table de nuit et les glisser sur son nez en se relevant. Il attrape un caleçon et un t-shirt qu'il enfile rapidement avant d'aller en direction de la porte; mais un bruit attire son attention, derrière lui, et il voit qu'Amna est réveillée. Le nez enfoncé dans l'oreille, elle lui jette un regard noir. Si noir! Il aime beaucoup ça, ceci dit, l'opacité de ses yeux, l'impossibilité de ses longs cheveux. Bien entendu, il n'aime pas quand ses yeux envoient des éclairs comme hier.
Hier. Il imagine qu'il a pu mériter ses mots, ces mots. You have an habit of collecting strays, uh? Well I won't be your next charity case, Requin. Ça lui a fait mal, d'entendre ça. Parce qu'il a compris quelque chose, Requin: il aime bien Amna, il aime trop Amna. Et rien ne pourra jamais arriver entre eux. Et cette réalise, nouvelle et inattendue, lui laisse un goût amer dans la bouche. Amna n'a besoin de personne, et encore moins de lui, mais... il aimerait bien. Et il n'aime pas cette pensée.

Alors qu'il faisait déjà chemin vers la cuisine pour préparer à manger rapidement — une habitude entre eux. Il aime le fait qu'ils aient des habitudes, même si se disputer n'en est pas vraiment un, se lancer des vérités terribles au visage non plus. Il s'assied au bord du lit, aux pieds d'Amna, et il pose sa main sur le drap près de là où sa cheville doit se trouver. Il n'ose pas vraiment la toucher. Ils ont un peu tourné court à leur conversation-dispute la nuit précédente quand elle a posé ses lèvres sur les siennes et qu'il a tout oublié.
Mais la colère et la frustration reviennent rapidement. Il n'arrive pas à croire qu'elle ait pu lui dire ça. Il est... déçu. Et surtout blessé, parce qu'il s'est lui-même mis dans cette situation. “ Did I wake you? I'm sorry. ” fait-il d'un ton très calme et contrôlé, très Requin en essence: jamais du genre à perdre son tempérament, sauf la nuit dernière où il a soudainement pâli en l'entendant et aurait soit fui, soit se serait mis à hurler si elle lui en avait laissé le temps. Il remonte ses lunettes sur son nez avec un sourire avant de se décider à regrimper sur le lit, presque sur elle, une risette joueuse sur les lèvres. Elle le rend plus joueur et spontané, Amna. C'est pour ça qu'il l'aime bien. Elle ne le repousse pas, les draps les séparent. “ Breakfast? ” propose-t-il, son souffle sur son visage.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Mar 17 Avr - 3:12

requin & amna

It seems like pain and regret are your best friends, Cause everything you do leads to them, why? Run, run, But baby, I could be your best friend, And baby, I could fuck you right, baby, you could have it all, Baby, you can have the cars, the clothes, the jewels, the sex, the house.
Quand Amna se réveille, c’est un peu étrange parce que le lit est vide, mais les draps très chauds sous elle, et elle voit tout de suite qu’elle n’est pas dans sa chambre. L’indice le plus probant étant qu’elle reconnaît l’endroit sans le moindre de mal, alors que son lit à elle est précisément toujours méconnaissable au réveil, parce qu’elle ne dort jamais au même endroit, squatte des chambres de bonnes et des petits studios qu’elle ne garde jamais suffisamment longtemps pour s’y habituer. Mais ça, c’est l’appartement et la chambre de Requin, elle le reconnaît tout de suite — ce qui en soi aussi, a tendance à déclencher quelques signaux d’alarmes dans sa tête. Elle se redresse mollement sur lit, enfonçant son nez dans l’oreiller le plus proche trouvant, en relevant les yeux, la silhouette de son amant qui visiblement vient tout juste de quitter le lit, vêtu d’un t-shirt et d’un simple caleçon qu’elle sait pourtant bien qu’il ne portait pas quand ils se sont endormis en sueur l’un comme l’autre. Elle aime bien Requin, dans un lit. Parfois elle l’aime bien en dehors aussi. La veille, quand il s’est permis de commenter sur son gagne-pain, son gang, sa famille en un sens, elle l’aimait drôlement moins. You have a habit of collecting strays, uh? Well I won't be your next charity case, Requin. a-t-elle sifflé. Elle n’aime pas tellement qu’il se mette en tête de la sauver de sa destinée d’enfant des rues, comme s’il connaissait quoi que ce soit à sa vie ou celle des gens comme elle. ll est sympa Requin, mais ça reste un putain d’avocat d’affaires qui vit dans un putain d’appartement avec de grandes fenêtres et qui sait pas ce que c’est que de juste vouloir survivre. Elle ne tolère pas qu’il se permette de lui donner des leçons;

Peu importe ce qu’il s’apprêtait à faire, Requin semble abandonner l’idée, s’asseyant plutôt au bord du lit près des pieds qu’Amna garde résolument sous la couette, posant une main près de sa cheville. Un geste qu’elle trouve un peu étrange même si elle ne commente pas. Il est rarement timide avec elle, quand il s’agit de la toucher en tous cas, et elle fronce un peu les sourcils en se demandant ce qui lui prend soudain. Elle était en colère la veille et elle aurait beaucoup de mal à reconnaître qu’il puisse l’avoir été aussi, ou pire, l’être encore quand ils ont, à ses yeux résolus leur différend dans ses draps. “ Did I wake you? I'm sorry. ” fait-il d'un ton très Requin : tout en contrôle, très calme et posé, comme elle a l’habitude de l’entendre. C’est hier qu’il l’a surprise, qu’elle a vu quelque chose de nouveau dans ses yeux comme de la fureur et que ça l’a fasciné et effrayé et excité à la fois. Mais si elle l’a embrassé en coupant court à la dispute avant qu’elle n’explose trop c’est aussi que, si en colère était-elle, Amna l’aurait été plus encore si elle avait finalement été mise à la porte, s’ils s’étaient disputés au point de ne pas finir la nuit ensemble ou pire encore de décider de ne plus continuer à se voir. C’est con bien sûr parce qu’ils se sont jamais promis de continuer à se voir, et qu’elle en a d’autres des numéros à appeler quand elle n’a pas envie de passer la nuit seule Amna, mais elle a pris l’habitude de lui plus que d’autres. Elle qui n’a jamais d’habitude justement, aucune routine autre que celle d’aller toujours voir les Enfants Terribles. Elle savait quand elle a glissé une main dans sa nuque pour l’attirer à elle en voyant sa rage et la sienne à elle lui brûlant les veines qu’il lui manquerait s’ils arrêtaient tout. L’idée l’embête, mais pas assez pour que quand il lui adresse un petit sourire après avoir remonter ses lunette sur son nez d’un geste délicat dont elle aime se moquer gentiment, il grimpe pratiquement sur elle, elle le repousse. Elle bat simplement de ses longs cils noirs, l’observe, attend, se demande s’il va passer sous les draps qui les séparent ou pas.  “ Breakfast? ” souffle-t-il contre son visage en lui faisant froncer un peu le nez, lui arrachant un petit sourire.  “ Depends what type of breakfast you mean. ” plaisante-t-elle dans un murmure, même si elle doute que Requin soit le genre à la considérer elle comme un petit-déjeuner. Un léger pli creuse sa joue. “ You woke me when you left the bed, I think I deserve… what do you call it again? Compensation. ” susurre-t-elle de manière un peu plus explicite. Elle aime bien utiliser son lawyer-talk contre lui ses yeux bruns pétillant d'amusement. “ I’d accept payment in kind. ” achève-t-elle en prenant un air généreux, en tendant un peu le cou pour effleurer ses lèvres. Elle a d’autres numéros à appeler le soir Amna, mais aucun avec lequel elle joue comme ça le matin, sortant les bras de sous les draps pour mieux pouvoir repousser Requin finalement, en plein milieu d’un baiser pour rire contre ses lèvres :  “ I mean waffles, I swear. ” en esquissant déjà un geste pour s’arracher à ses draps si confortables.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Mar 17 Avr - 3:57

Amna fronce du nez et sourit et Requin la trouve jolie, vraiment jolie. Même avec sa tête du matin et ses cheveux tout emmêlés. Il y a beaucoup de filles jolies qui passent dans ses draps mais rarement des aussi jolies qu'Amna — il pense que c'est pour ça qu'il l'aime beaucoup, parce qu'elle est jolie mais qu'elle a aussi quelque chose, un charisme indéniable qui l'attire. Elle est tout ce qu'il ne sera jamais, ce qu'il n'est pas et n'a jamais été. C'est peut-être de là que vient leur dispute de la veille. Ils vivent dans des mondes complètement différents qui doivent être incompatibles. Qui le sont, sauf à travers eux. Requin n'aime pas du tout cette pensée et l'efface de sa tête désagréablement. “ Depends what type of breakfast you mean. ” Requin se sent sourire légèrement en l'entendant, il ne pensait pas à ça bien entendu (il n'a même pas faim) mais si c'est ce qu'elle veut, ça ne le dérangerait vraiment pas. Il leur est arrivé de continuer leurs ébats jusqu'au petit matin (mais elle n'est jamais restée deux nuits d'affilée), et Requin est bien entendu, toujours son servant en la matière, ce n'est pas lui que ça va déranger. “ You're never satiated, aren't you? ” fait-il avec son petit sourire en coin qui illumine un de ses deux yeux noirs. Il ne serait pas étonné qu'elle se moque de son choix de mot.

Quand elle sourit, elle a une fossette sur la joue, très légère, qu'on pourrait manquer si on ne regardait pas aussi attentivement que Requin. Il a passé beaucoup de temps à la regarder. “ You woke me when you left the bed, I think I deserve… what do you call it again? Compensation. ” Il sourit un peu plus en l'entendant. Ça devrait peut-être l'agacer qu'elle reprenne des mots contre lui, utilise son vocabulaire comme une arme (tout en se moquant, il pense, de sa profession) mais au contraire, ça l'attendrit... lui fait plaisir. Elle l'écoute quand il parle. Tout le monde ne peut pas dire la même chose. “ I’d accept payment in kind. ” Généreux. Requin se penche pour l'embrasser un peu plus franchement quand elle ne fait qu'effleurer ses lèvres, pensant que les mains qu'elle sort de sous les draps sont là pour l'attirer à elle mais non, elle le repousse, plutôt franchement en plus, et il se retrouve à faire la moue en roulant sur le côté alors qu'elle rit doucement. “ I mean waffles, I swear. ” Requin lève les yeux au ciel en l'entendant. “ Bet. ” Il relève ses lunettes sur son nez en roulant en dehors du lit. Il ouvre le tiroir d'une commode et lui lance un de ses t-shirts alors qu'elle s'extirpe du lit. Il n'aime pas forcément prêter ses affaires mais ça fait bien longtemps qu'il a cessé d'essayer de persuader Amna de laisser ses t-shirts et rares hoodies tranquille. Et puis elle les rapporte quand elle les emmène, c'est déjà mieux que certains. “ I only have pancake mix though. Sorry, ” rajoute-t-il une nouvelle fois en voyant la moue sur les lèvres d'Amna.

En cuisine, il gratte le menton du chat qui miaule déjà en attendant son repas. Ça l'agace de se souvenir de la dispute et du doigt accusateur qu'Amna a pointé en direction de l'animal en parlant de strays. Il ne les garde jamais, ses strays, alors qu'Amna... pensée interdite. Il lui sert un peu de croquettes et un bol de lait après l'avoir caressé avec douceur, avant de sortir la préparation de pancakes de l'étagère. Amna se perche sur un plan de travail et n'en bouge pas, le regarde faire — comme d'habitude, quand elle daigne à sortir du lit. “ Blueberries or chocolate? ” Finalement il décide d'en faire un peu des deux. Il fait beaucoup de nourriture quand Amna est là. Il a toujours peur qu'elle ne mange pas à sa faim. C'est condescendant et stupide et exactement ce qu'elle lui reprochait hier. Alors il ne le dit pas à haute voix, lui donne simplement son téléphone pour qu'elle mette de la musique avec les enceintes pendant qu'il cuisine et lui sert son café. Il lui sert ses premiers pancakes et la regarde d'un air impatient. “ So? ” Il sourit en s'approchant un peu, pendant qu'un pancake est en train de cuire, une main venant se poser sur le comptoir près de sa hanche. Sa main s'approche, effleure le côté de sa cuisse nue. “ Is my client satisfied or is she feeling greedy as always and wants more? ” Non pas qu'il soit à plaindre du tout.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Mar 17 Avr - 4:26

Amna aime bien quand Requin a les yeux qui brillent, surtout qu’il y en a toujours un qui brille plus que l’autre, et elle sait qu’elle ne devrait pas remarquer ce genre de choses, ni sourire un peu plus quand il roule des yeux. “ Bet. ” Elle aurait presque envie de lui dire qu’elle plaisante et qu’elle n’est pas pressée de manger en réalité, ou du moins, pas des gaufres, mais elle se contente de l’observer avec des plis aux coins des yeux quand il roule hors du lit et s’approche de sa commode pour lui lancer un t-shirt qu’elle attrape d’un mouvement expert. Elle aime bien porter ses t-shirts Amna, et se rassure en se disant que ce ne sont pas que les siens, mais ceux des autres avec qui elle dort parfois, parce que c’est juste confortable de se balader le matin avec en flottant dedans, mais c’est vrai que ceux de Requin (et ses hoodies aussi) elle les porte parfois même chez elle un ou deux jours après, avant de les lui rendre la prochaine fois qu’ils se voient. Elle ne sait pas exactement ce qu’il sent, mais elle aime bien. Faudrait peut-être juste qu’elle lui demande son parfum, comme ça elle n'aurait plus besoin de venir le voir aussi souvent. “ I only have pancake mix though.” Une petite moue tord ses lèvres alors qu’elle arrange le t-shirt sur son corps nu et il s’excuse, “ Sorry, ” , quand bien même au fond elle s’en fiche un peu. Elle préfère les gaufres c’est vrai, mais ce n’est pas follement dramatique qu’il lui fasse des pancakes à la place. Elle n’a encore jamais trouvé à se plaindre des petits-déjeuners de Requin.

Elle le rejoint dans la cuisine après être passée par la salle de bain pour se jeter de l’eau sur le visage et arranger un peu sa crinière emmêlée et s’installe sur le plan de travail comme à son habitude. Le chat qu’il a recueilli récemment et qu’elle a pris à témoin de leur dispute hier est en train de boire joyeusement du lait dans un petit bol et Amna l’ignore soigneusement comme si elle craignait qu’il ne s’approche d’elle et rappelle à Requin leurs éclats de la veille. Elle préfère regarder cet animal-là faire à manger sans lever même le petit doigt pour l’aider, bien entendu. “ Blueberries or chocolate? ” Elle hausse une épaule indifférente et il finit par faire les deux. Il cuisine toujours un peu trop Requin, elle a remarqué Amna et ça lui convient pour être honnête parce qu’elle a souvent faim. Elle est incapable de laisser une assiette pleine, instinct motivé par un vieux traumatisme de l’époque où elle avait juste pas assez à manger, mais d’un autre côté parfois c’est un peu trop justement et elle finit toute ballonnée. Mais elle aime bien sortir de chez lui toute remplie et repue.

Il lui donne son téléphone et elle pianote dessus pensivement en cherchant une chanson qui les réveille un peu plus tous les deux. C’est pas tout le monde qui oserait lui foutre un téléphone dernier cri dans les mains comme ça, mais ceci dit Requin elle a jamais essayé de le voler donc il ne doit pas savoir ce qu’il risque — et elle doit avouer qu’il ne risque rien, l’idée ne lui traversant même pas l’esprit. Il lui sert des premiers pancakes et un café et lui lance un regard curieusement impatient alors qu’elle prend une première longue gorgée, suivie d’une grosse bouchée de pancake au chocolat. “ So? ” Il s’approche d’elle avec un petit sourire pendant qu’elle mâchouille son petit-déjeuner et l’observe avec curiosité, souriant un peu quand il pose une main sur le comptoir, faussement subtilement près de sa hanche. Elle est nue sous son t-sirt, comme d’habitude et il doit le savoir quand il effleure sa cuisse du revers de la main. “ Is my client satisfied or is she feeling greedy as always and wants more? ” Elle rit légèrement et pose une main sur son épaule, l’autre venant déjà attraper sa tasse de café de nouveau pour qu’elle y cache son sourire trop amusé. “ You like greedy clients, ” susurre-t-elle presque en reposant sa tasse. C’est un jeu, mais elle pense aussi que c’est la vérité. Il aime ses clients cupides parce que plus ils gagnent et plus lui aussi gagne. Elle se demande si ça marche comme ça aussi avec elle, se renfrogne l’idée et préfère l’ignorer. Elle n'est pas vraiment une de ses clientes de toute façon, le sera jamais, elle n'a pas le portefeuille pour. “ There’s always something in it for you isn’t it? ” murmure-t-elle à son oreille, s’étant aidée de sa main sur son épaule pour se pencher vers lui. “ What else have you got to offer mister lawyer… ” la question s’achève à même la peau, ses lèvres trouvant son lobe, une paire de doigts remontant comme une araignée le long du bout de cuisse laissé nu par son caleçon. “ Oops off you go, ” se redresse-t-elle soudain quand le pancake émet un son un peu inquiétant sur le feu, cuisant un peu trop vite, comme si les petites flammes s’étaient un peu agrandie depuis que Requin s’est approchée d’elle. Impossible, bien sûr, mais Amna rosit comme si elle en était responsable. “ I’ll need that one to finish my breakfast, ” ronchonne-t-elle en le poussant un peu pour qu’il s’occupe du pancake avant qu’il ne brûle.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Jeu 19 Avr - 3:24

Amna rit un peu et Requin aimerait que ce simple son ne le fasse pas tant sourire, ne le rende pas tant bizarrement heureux. Elle pose une main sur son épaule et il s'approche encore un peu plus, jusqu'à ce que ses hanches effleurent les genoux repliés d'Amna. “ You like greedy clients. ” Le sourire sur les lèvres de Requin s'immobilise un peu, malgré lui. Il a des clients cupides, il ne sait pas si il les apprécie. Il doit gagner son pain après tout — elle-même ne fait-elle pas des choses illégales ou qu'elle n'apprécie pas forcément pour survivre? Mais il n'a pas envie d'embarquer dans une énième conversation sans fin. “ There’s always something in it for you isn’t it? ”  Il préfère se concentrer sur la bouche d'Amna si près de son oreille, son souffle qui effleure sa peau sensible et la réveille, la main sur son épaule et ses doigts un peu enfoncés dans sa peau à travers son t-shirt. Il n'a pas envie qu'ils se disputent. Ils n'ont pas besoin de se disputer, ni de parler. Leur relation se résume à autre chose, de plus charnel, et c'est très bien comme ça.

What else have you got to offer mister lawyer… ” Il frissonne en sentant ses lèvres sur sa peau, qui s'emparent du lobe de son oreille aussi, alors que ses doigts effleurent la peau de sa jambe si près de son entrejambe. “ I got a lot, ” lâche-t-il dans un souffle un peu rauque, pas très bien contrôlé. “ Oops off you go. ” Amna se redresse brusquement en retirant sa main et Requin doit se retenir de grogner d'insatisfaction. On s'en fiche du pancake non? “ I’ll need that one to finish my breakfast, ” grogne-t-elle presque en le poussant vers la poêle. Étrange, le pancake semble sur le point de brûler alors qu'il vient seulement de le mettre sur le feu. “ You didn't even finish that one, ” se plaint-il en désignant l'assiette qu'il vient de lui donner et à laquelle elle n'a volé qu'une bouchée. Mais il se dirige tout de même vers le feu pour retourner le pancake, grimaçant en voyant combien il a brûlé. Il baisse le feu — anormalement grand, pourtant il n'y pense pas deux fois — et finit rapidement de faire à manger, buvant un verre d'eau de la main qui ne s'occupe pas de servir Amna (qui avale à un rythme affolant la nourriture: ça le conforte toujours dans l'idée qu'elle ne mange pas assez) et de retourner les pancakes dans la poêle. “ One day I'll make you real soul food, ” promet-il. Elle n'est jamais restée assez longtemps pour qu'il lui fasse autre chose qu'un petit-déjeuner. C'est peut-être une promesse en l'air.

Requin est mis mal à l'aise par l'idée qu'il n'aimerait pas que ce soit une promesse en l'air.

Il attrape un bloc de post-it sur le réfrigérateur pour noter une liste de courses, tant qu'il y pense. Chocolate flakes. Fruits. Granulated sugar. Waffle batter. Les deux derniers mots soulignés deux fois. Quand il a fini d'écrire, Amna a fini son assiette. Ça veut dire qu'elle va bientôt partir. Il n'a pas envie qu'elle parte. Il est sur le point de dire quelque chose quand le chat se met à miauler, fort, se levant sur ses pattes arrière et griffant les jambes nues de Requin jusqu'à ce qu'il se penche pour le prendre dans ses bras. Ces derniers ont l'air énormes autour du petit animal qui est bien content d'avoir toute l'attention de son maître provisoire. Requin s'approche d'Amna pour qu'elle puisse le caresser si elle en a envie. (Son coeur se serre en repensant à la dispute de la veille). “ I like taking care of them. Even when there's nothing in it for me. ” Les chats. Les strays. Il ne dit pas ce dernier mot à haute voix, ceci dit, préférant relever les yeux vers Amna, ils sont plus noirs qu'à l'accoutumée. Il ne peut pas non plus s'empêcher d'être un peu défensif sur la fin, il ne pense pas être plus égoïste que son prochain, il n'aime pas qu'elle le pense.“ Do you think I'm a good kitty caretaker? ” demande-t-il et ça pourrait presque être innocent si ses lèvres ne se tordaient pas d'un léger sourire en coin à la fois moqueur et séducteur. Elle n'avait pas à se plaindre de ses talents la nuit précédente, du moins Requin ne pense pas, si les bruits qui se sont échappés de sa gorge sont à croire — demandes, prières, gémissements, grognements, son prénom aussi.

Et puis il s'adoucit, baisse le visage vers le chat qui miaule pour avoir un peu plus de son attention jusqu'à ce que Requin lui embrasse doucement la tête entre ses oreilles. “ I'm sorry about last night, ” finit-il par dire, incapable de laisser du mauvais sang entre eux. Et si elle ne revenait jamais, ne répondait plus jamais à ses messages? Ça le rendrait malade que ce soit à cause de quelque chose d'aussi trivial. “ Not the sex. Not sorry about that, ” fait-il avec un sourire maladroit qui n'atteint pas vraiment ses yeux vaguement inquiets. “ I don't ever mean to patronize you, Amna.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Jeu 19 Avr - 10:13

Ce n’est pas possible bien entendu que ce soit elle la cause des flammes soudain plus hautes et chaudes sous la poêle. Ce n’est pas possible, mais il n’y a qu’à voir le rose de ses joues, l’éclat soudain presque inquiet dans ses yeux alors que Requin se retourne déjà pour savoir que l’impossible ne l’est pas exactement. Plus depuis des mois. Depuis…presque depuis la foudre en fait. Les flammes réagissent en sa présence, en se concentrant Amna peut même les contrôler et parfois malgré elle aussi. Sauf que ça c’est quand elle ressent des choses fortes et ce n’est pas le cas devant Requin bien sûr. “ You didn't even finish that one, ” se plaint ce dernier en la rappelant à l’ordre, Amna forçant un sourire à passer ses lèvres. Elle hausse une épaule feignant une innocence qu’ils savent tout d’eux qu’elle n’a pas, n’a jamais eu, mais en laquelle elle veut croire en cet instant précis : il n’y a rien d’étrange à ce qui se trame sur la gazinière et quand bien même ce serait le cas, elle n’en est pas responsable. Elle s’acharne ensuite à rendre l’accusation de Requin fausse en avalant deux énormes bouchées de pancakes, mastiquant à peine. Le manège qu’ils ont répété de nombreux matins (trop de matins) se poursuit, Requin qui cuisine et Amna qui mange sans presque prendre le temps de respirer, la musique choisie par elle laissant place à une playlist nulle dont il a le secret (et qu’elle a secrètement appris à apprécier). “ One day I'll make you real soul food, ” la promesse a le mérite de lui faire relever les yeux de son assiette, surprise. Ça c’est nouveau. C’est une hérésie aussi, qu’elle va s’empresser d’oublier avant de paniquer à l’idée qu’il se mette à faire des plans. Y’a jamais de plans avec Amna. Elle ne marche pas comme ça.

Parce que c’est mieux comme ça. Elle n’aime pas les plans ni les promesses, elle n’aime pas les attentes et les espoirs ; y’a qu’en n'en ayant pas qu’on ne peut pas être déçue. Elle achève rapidement la suite de son petit-déjeuner, les paroles de Requin lui ayant comme donné un sursaut d’énergie. Elle est presque déçue d’avoir déjà terminé, mais elle est aussi trop pleine pour se montrer plus gourmande encore que Requin ne l’a accusée de l’être et esquisse un mouvement pour glisser de son perchoir, quand le chat se met à miauler attirant l’attention des deux humains avant de se mettre à griffer son maître temporaire sous les yeux mi-horrifiés mi-amusés d’Amna. Ça n’arrête pas vraiment Requin ceci dit qui le prend dans ses bras en dépit des traces aux airs douloureux sur ses jambes nues. L’animal se calme vite toutefois et ne plante pas ses griffes sur le visage ou la poitrine de Requin. Si Amna aimait bien les chats elle pourrait dire qu’il y a quelque chose de mignon à voir la petite bête dans les bras de Requin, qui en comparaison ont l’air bien énormes, mais comme elle n’aime pas particulièrement les chats, elle ne dit (ni ne pense) rien. Quand il s’approche d’elle il a l’air de vouloir lui laisser l’opportunité de caresser le démon sur pattes si le cœur l’en dit, mais Amna garde ses doigts pour elle. Elle est un peu inquiète, sans vouloir l’admettre, inquiète que l’attention qu’a su lui voler le chat ne rappelle à Requin la conversation avortée de la veille, ou surtout ne lui donne l’envie de la relancer. Ça l’embêterait d’avoir à démarrer sa journée sur une dispute avec l’un de ses meilleurs coups. “ I like taking care of them. Even when there's nothing in it for me. ” Elle pince des lèvres, ses prévisions s’étant révélées justes, même si outre le ton un peu défensif de Requin sur la fin, il n’y a pas autant de verve qu’il pourrait. Peut-être peuvent-ils encore sauver leur matinée, si elle l’interrompt tout de suite ? Sauf qu’elle ne sait pas quoi lui répondre. Elle s’en fiche de comment il s’occupe de ses strays comme elle les a appelé la veille, ni de pourquoi. Elle ne veut juste pas en être une, elle ne veut pas être un de ces trucs qui lui permet de se donner bonne conscience pendant qu’il défend des pourris au quotidien. Elle est pas un truc elle, un animal paumé qu’on peut sauver comme celui qu’il a dans les bras.

Do you think I'm a good kitty caretaker? ” Elle pourrait lui dire qu’elle s’en fout royalement, sauf que le sourire qui tord les lèvres de Requin lui fait penser qu’il ne pense pas qu’aux bêtes poilues et pleines de dents et de griffes qu’il ramasse si régulièrement dans la rue avant de les apporter dans un refuge. Sa risette trouve écho sur les lèvres d’Amna qui se détend un peu à ce rappel de ce pourquoi elle vient toujours retrouver Requin en dépit des semaines et des mois depuis leur rencontre, leurs premiers ébats. Elle l’aime bien sous les draps Requin. Et même si Amna n’est pas un chaton, il a sur son dos des traces de griffes pour prouver qu’il s’est très bien occupé d’elle. Elle s’apprête à le lui dire justement mais s’interrompt, soudain distraite par le baiser que Requin dépose entre les oreilles du chat. On pourrait presque croire que le sourire d’Amna s’agrandit, change de forme aussi, moins complice que presque attendri. “ I'm sorry about last night, ” finit-il par dire, surprenant totalement Amna, qui met un instant de trop à battre des cils. “ Not the sex. Not sorry about that, ” la plaisanterie a le mérite d’apaiser l’atmosphère même si Amna pourrait presque penser qu’elle le connaît assez pour savoir qu’il est malgré sa tentative pour en rire, un peu inquiet. “ I don't ever mean to patronize you, Amna. ” Il semblerait qu’elle ne l’a pas entendu à en croire les quelques instants qu'elle laisse s’écouler, en lui jetant un de ses regards complètement illisibles, l’étudiant comme si elle le voyait pour la première fois.

Well that’s good to know, ” articule-t-elle finalement très simplement, semblant presque sur le point de hausser une épaule, comme si l’excuse ne le touchait pas. Elle a du mal à se souvenir de la dernière fois qu’on lui a demandé pardon. Surtout en le pensant. “ That you’re not sorry about the sex, I mean ” C’est un mensonge, et elle espère sincèrement qu’il le sait, qu’il le devine, parce qu’elle va avoir bien du mal à lui offrir plus que ça, à accepter plus expressément ses excuses. Elle a du mal à revenir sur le passé Amna, elle préfère avoir les yeux sur le présent. Et puis, elle n'a pas envie de s’attarder sur leur dispute, parce qu’elle pourrait trouver à s’énerver de nouveau et elle n’en a pas envie, elle a juste envie de savourer les excuses de Requin et ce qu’elle croit être sa sincérité. Il est condescendant quand même, sans le vouloir, parfois. Mais au moins a-t-il la grâce de s’en rendre compte, d’en être désolé, peut-être même qu’il parviendra à s’améliorer — à la fermer à l’avenir quant à la situation d’Amna. Ça ne le regarde pas après tout, ça ne regarde qu’elle. Elle glisse sans plus attendre de son siège et tend deux doigts vers le chat qui l’autorise à lui gratter un peu le pelage au dessus de la tête — à l’endroit où Requin l’a embrassé remarque-t-elle sans le vouloir. Ses yeux sont ancrés dans ceux très noirs de l’homme et non de la bête, ceci dit. “ I’ma need to take a shower. Care to join kitty-boy? ” Ça lui fera gagner du temps si elle peut partir déjà douchée et prête à travailler, ce n’est vraiment qu’à ça qu’elle pense — éventuellement aussi aux petits plaisirs qu’elle pourrait tirer de lui sous la douche — et pas du tout au fait que ce soit plutôt désagréable tout de même de partir un peu fâchée, ou sur une note légèrement tendue. Il s’est excusé, maintenant ils doivent passer à autre chose très vite, Amna doit oublier avant de se mettre à ruminer.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Ven 20 Avr - 4:27

Il y a long silence mais Requin, bizarrement, ne s'inquiète pas. Elle est comme ça parfois, Amna, cryptique, mais pas mal intentionnée. Et pour elle il a tout le temps du monde. “ Well that’s good to know. ” Ça semble un peu froid à Requin qui fait légèrement la moue en l'entendant. Il l'espérait qu'elle le savait déjà, qu'il ne voulait jamais être condescendant avec elle. Il l'aime bien. Trop, peut-être: ça ne se voit pas, à la manière qu'il a de l'embrasser, la nourrir, prendre soin d'elle alors qu'elle lui donne toutes les bonnes raisons de ne pas le faire? “ That you’re not sorry about the sex, I mean. ” Le pli sur la bouche de Requin s'approfondit un peu et puis lentement, il hoche la tête. Il sait qu'il ne peut rien attendre de mieux, de plus d'Amna. Ça le déçoit un peu, et il déteste le fait que ce soit le cas alors il ne dit rien, accepte, avec un goût amer dans la bouche qui a des airs d'inachevé.

Il imagine que c'est un mensonge, mais il est déçu de ne pas pouvoir plus parler; mais il accepte, et il ne dit rien, parce qu'il sait qu'inciter Amna à faire ce qu'elle ne veut pas faire est impossible et fatiguant et que ça la fait partir plus vite, ce dont il n'a pas envie. Requin sourit un peu et tend le chat vers elle quand elle lève deux doigts pour le gratouiller, baissant le nez vers l'animal qui ronronne avec un air de bienheureux — il est bien moins squirmish que certains des autres qu'il a pu accueillir chez lui. Quand il relève le visage, Amna le regarde et il se sent sourire un peu plus, malgré lui. “ I’ma need to take a shower. Care to join kitty-boy? ” Il hoche la tête, accueillant la distraction à bras ouverts. Littéralement: il ouvre les bras et avec un miaulement outré, le chat retombe sur ses quatre pattes sur le carrelage de la cuisine. Amna préfère l'action aux mots — il se souvient qu'elle lui a dit ça avant son témoignage devant le jury, quand il essayait désespérément de la convaincre d'être patiente et précise dans le choix de ses mots — alors il s'approche en un éclair et l'embrasse.

Il y a quelque chose de familier à son corps qui se retrouve pressé au sien, la main qu'il pose sur le plan de travail derrière elle comme si il essayait de la recouvrir de son ombre et de son corps, l'autre qui effleure l'arrière de sa cuisse nue et la courbe de sa fesse, attrape la peau qui s'y trouve alors qu'un sourire se mêle au baiser enflammé. Il dépose rapidement ses lèvres sur sa joue et son épaule à travers le t-shirt avant de se détacher. “ Sounds good, ” fait-il d'une voix détachée, mais avec une lueur dans l'oeil, amusée de ceux d'Amna qui semblent plus noirs que noirs en cet instant précis. Il retire ses vêtements sur le chemin de la salle de bains et va faire chauffer l'eau de la douche, s'autorisant un énième sourire quand il sent enfin les doigts d'Amna se glisser sur ses flancs et son ventre avant qu'il ne se retourne pour lui faire face. Ils s'embrassent beaucoup sur l'eau chaude et Requin oublie la dispute et le reste, il n'oublie pas de bien s'occuper d'elle comme il a prétendu si bien savoir le faire toutefois, ses mains caressant doucement son coeur pour en épouser chaque forme, ses doigts glisser jusqu'à trouver son entrejambe sous l'eau et la faire frémir contre ses lèvres. Il n'a pas le temps d'un peu plus profiter de sa chaleur et de son impatience qu'on frappe à la porte — suffisamment fort pour qu'il l'entende au-dessus de l'eau chaude qui leur tombe dessus.

Requin n'y paie pas grande attention jusqu'à ce qu'on se remette à frapper sur le battant, suffisamment fort pour qu'il se fasse du souci pour la serrure. “ Be back in a minute, ” marmonne-t-il contre les lèvres d'Amna, arrêtant les caresses (qui ont l'air plutôt salvatrices) de ses doigts pour sortir de la salle de bains avec une serviette autour des hanches et un froncement de sourcils sur le visage. Il enfile ses lunettes avant d'ouvrir la porte, manquant de se prendre un coup de poing de la part de l'homme de l'autre côté du battant qui semblait prêt à y frapper une nouvelle série de coups. Il ne sait pas trop à quoi s'attendre, mais pas à deux énormes mecs qui le regardent d'un air sombre en le détaillant avec dédain. “ Amna here? ” Requin ouvre la bouche. La referme. La rouvre prudemment. “ Who's asking? Claude. Tell her to come down and meet us downstairs, she's late and we need her for a delivery.I- yes- but- ” Il n'arrive pas souvent que Requin bégaye, mais cette fois il est totalement pris de court quand l'homme en question — Claude — a un mouvement brusque dans sa direction, menaçant et hostile à la fois. “ Tell. Her. ” Requin hoche la tête et regarde les deux hommes redescendre les escaliers à toute vitesse.

Amna est sortie de la douche, sourcils froncés, quand il a trop tardé, et il la rejoint sur le carrelage de la salle de bains avec un air vaguement inquiet. Il s'excusé d'avoir été condescendant, inquiet pour sa vie comme si il pouvait la sauver. Mais elle fait ses choix et mène sa vie et il n'a pas le droit de vouloir changer ça. Et pourtant... “ Some guys looking for you. One named Claude, ” dit-il de sa voix la plus détachée possible, retirant ses lunettes et faisant un mouvement pour retirer sa serviette pour retourner sur la douche. Il doute qu'elle le rejoigne cette fois, mais il n'a pas le droit de montrer à quel point il est déçu. Alors il ne le fait pas, évite son regard soigneusement. “ They're waiting on you downstairs. They need you for a delivery, they said, and they looked rather... impatient. ” Une livraison de drogues, il n'en doute pas. Ça lui donne la chair de poule. Il pince des lèvres. “ Have a good day, then? ” propose-t-il d'un ton léger en se tournant de nouveau vers elle, aveuglé par le manque de lunettes et la condensation de la pièce, mais souriant un peu pour son bénéfice.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Ven 27 Avr - 18:53

C'est comme ça qu'elle aime ses excuses, ses disputes et ses réconciliations Amna, surtout avec les gens comme Requin auquel elle ne peut pas juste foutre une droite avant de sortir de leur vie. Enfin elle pourrait. Elle n'a juste pas envie. Et elle n'a pas non plus envie de s'attarder sur ce qui l'en empêche, raison de plus donc pour laquelle sa solution à elle est parfaite. Et Requin n'a pas l'air trop dérangé par ses méthodes pour une fois, il n'hésite pas, abandonne le chat sur le champ — de manière même un peu brusque, Amna l'en plaindrait si elle n'aimait pas recevoir l'attention — et l'embrasse à pleine bouche et à plein corps. Ils sont collés l'un à l'autre brusquement, les miaulements outrés du chat à peine une vague idée à l'arrière de l'esprit d'Amna. Elle est déçue quand il se détache même si ce n’est que partie remise et elle le sait ; il y a quelque chose dans les baisers qu’il dépose rapidement sur sa joue qui la font sourire et l’embêtent tout à la fois, ce sont le genre de gestes qui n’ont pas lieu d’être entre eux, il s’attaque vite à son épaule après ça toutefois et elle ne s’attarde pas plus sur la question. “ Sounds good, ” elle n’est pas dupée le moins du monde par son ton indifférent, esquisse plutôt un sourire en coin, leurs regards aussi intenses l’un que l’autre, fermement ancrés l’un dans l’autre. Elle le suit jusqu’à la salle de bain s’amusant du petit chemin de vêtements qu’il laisse derrière lui, elle-même arrachant son t-shirt à son corps autrement nu juste avant de le rejoindre sous l’eau chaude de la douche. C’est aussi pour ça qu’elle aime lui voler ses hauts, pour ne porter que ça et qu’il lui soit facile de se ré-abandonner dans ses bras quand ils décident de prolonger leurs nuits. Par-dessus le bruit de l’eau, des battements de son propre cœur ainsi que des quelques gémissements qu’il lui arrache de ses doigts, Amna entend à peine les coups frappés à la porte pourtant étonnamment forts. “ Be back in a minute, ” ça elle l’entend très bien en revanche, puisque marmonné contre ses lèvres et puis il cesse ses merveilleuses caresses et l’abandonne sous l’eau chaude. Amna est un peu déçue, mais ne le retient pas. Elle ne retient jamais personne. Parce qu’elle s’en fiche d’abord, elle ne s’inquiète pas pour Requin, même quand il met un peu de temps à revenir et qu’elle finit par couper l’eau et sortir de la douche en cherchant une serviette comme pour aller le rejoindre à la porte et voir de quoi il en retourne. Non, elle n’est pas inquiète du tout, elle s’agace juste, même quand Requin lui-même a un air étrange sur le visage quand il revient. “ Some guys looking for you. One named Claude, ” les sourcils d’Amna retombent avant de se froncer de nouveau.

Elle n’aime pas beaucoup l’idée qu’on soit venue la chercher chez Requin. Elle n’aime pas l’idée que les Enfants Terribles viennent traîner par ici. Rien avoir avec de l’inquiétude, elle ne mélange juste pas les affaires et le plaisir (même si c’est précisément comme ça que ça a commencé avec lui). Et puis, elle l’aime bien Requin, elle préfèrerait lui éviter des ennuis. Elle est un peu déçue d’avoir à partir sans avoir pu profiter de ses talents une dernière fois, un peu énervée qu’on soit venue l’embêter, un peu inquiète aussi, de se dire qu’on sait où elle est à tout moment apparemment, au point de pouvoir venir la chercher dans les bras même d’un amant. Elle n’aime pas du tout ça. Elle n’aime pas non plus la façon qu’a Requin d’éviter son regard si soigneusement ; elle n’est pas sûre de comprendre pourquoi. Lui en veut-il d’avoir à partir ? “ They're waiting on you downstairs. They need you for a delivery, they said, and they looked rather... impatient. ” Elle ne doute pas de leur impatience s’ils sont allés jusqu’à frapper à la porte d’un avocat pour elle. Une part d’elle pourrait presque s’en trouver flatter, qu’on ait besoin d’elle, elle en particulier et pas n’importe quel dealer, sauf que she knows better, les autres sont peut-être juste occupés. Elle pousse un long soupir en hochant lentement la tête. Requin lui tourne le dos et ça l’agace profondément, elle n’aime pas l’idée qu’ils l’aient utiliser pour faire passer un message, elle n’aime pas l’idée qu’ils puissent se mettre à penser aussi que Requin compte pour elle et qu’on peut l’atteindre à travers lui, elle n’aime pas non plus l’impression que ça l’embête lui qu’on soit venue la chercher et pas seulement parce que ça a écourté ce qui aurait dû être une délicieuse douche. La dispute de la veille lui laisse encore un goût amer à l’arrière de la bouche. Requin doit se douter de quel genre de livraison il s’agit et elle ne doute pas une seule seconde qu’il désapprouve, au moins a-t-il la grâce de ne pas le faire savoir. “ Have a good day, then? ” il a un petit sourire sur les lèvres quand il se retourne vers elle et Amna se demande s’il fait un effort pour son bénéfice avant de se rappeler que ça n’a pas d’importance. Elle lui vole une serviette avant de s’approcher pour l’embrasser rapidement et ravaler la petite moue déçue qui tordrait presque ses lèvres à elle. “ See you later alligator. ” murmure-t-elle contre sa bouche avec un petit rire dans le fond des yeux. Wrong animal, mais qu’importe. “ I’ll call you. ” fait-elle simplement avant de s’éloigner vers la chambre en roulant des hanches.

Elle n’a pas le temps de s’attarder sur le fait qu’elle sait que cette promesse-là elle la tiendra, comme elle la tient depuis des semaines, des mois même, et qu’il n’y a pas une once d’elle qui doute de revenir vers Requin dans deux trois, quatre jours, une semaine, deux tout au plus. Elle n’a pas le temps de s’attarder sur la déception d’avoir à partir si vite, elle se dépêche de s’habiller — embarquant le t-shirt de Requin dans son sac à main par principe — et de dévaler les escaliers pour retrouver Claude et Bernie qui l’attendent en fumant des cigarettes. Elle leur fait savoir son mécontentement, mais plutôt gentiment — ils sont un peu trop barraqués pour qu’elle se mette à hurler — et finit toute occupée toute la journée avec eux et quelques grammes de drogues. Elle est épuisée et quelques bleus parsèment sa peau, quand elle rentre chez elle, son squat du moment, prête à s’effondrer sur son matelas pour une bonne partie de la soirée et de la nuit, mais elle arrive à peine devant la porte qu’elle remarque un éclat de couleur rose vif près des poubelles. Elle a une boule dans la gorge quand elle s’approche sans oser reconnaître jusqu’à ce qu’il ne soit trop tard sa petite valise et éparpillées dans les bennes les affaires qui traînaient dans le studio. Sur la porte de ce dernier, quand elle s’y précipite, un avis d’expulsion et — surtout — un énorme cadenas derniers cri qui l’empêche de forcer la porte comme elle le ferait autrement, pour la nuit au moins.

Elle a des amis Amna, enfin elle pense, quand elle sort et boit des verres et rit avec eux. Elle a des gens sur qui elle pourrait compter si elle avait envie de compter sur des gens, mais quand elle se retrouve avec son téléphone presque déchargé dans les mains et sa valise sous le bras elle hésite, longuement. Elle pourrait squatter ailleurs, mais faudrait savoir où et elle est fatiguée et elle n’a pas envie de réfléchir et elle n’a pas envie d’être seule, non plus réalise-t-elle presque avec colère — contre elle-même. Il n’y a rien de mal à être seule, c’est son choix d’être seule. Mais pas ce soir. “ Hi again sharkie. ” Elle force un sourire à passer ses lèvres pour rendre son enthousiasme plus réel quand il lui ouvre la porte à laquelle ses pas l’ont naturellement menée, après un vague texto envoyé alors qu’elle était déjà sur le chemin: hey can i come over?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Sam 28 Avr - 21:57

Amna n'est plus qu'une forme difficile à percevoir maintenant, à cause de l'absence de ses lunettes, et il ne sait pas si il en est reconnaissant ou pas du tout. Il ne sait pas si il a envie de la voir une dernière fois avant qu'elle ne parte, ou si il préfère garder cette image en tête: impossible à définir et floue, confuse, comme elle peut l'être elle-même parfois. Elle va faire une livraison. De drogues, à ne pas en douter: ça semble être son activité principale et il se souvient de son témoignage parfois glauque pour l'affaire qui les a fait se rencontrer. Et si c'était la dernière? Amna lui rirait au nez. Elle en a fait des milliers et en a survécu des milliers. Mais Requin ne peut pas s'empêcher d'y penser, que chaque jour que Dieu fait et chaque fois qu'elle va travailler, Amna pourrait ne pas en revenir.
Elle se rapproche un peu, vole une serviette là où il a reposé la sienne. Elle s'approche et il ferme les yeux comme pour en profiter un peu, du léger baiser qu'elle pose sur ses lèvres — sur celles d'Amna, il pourrait presque deviner une petite grimace, un air déçu. Ou alors c'est seulement son imagination qui lui joue des tours, ça ne l'étonnerait pas tant que ça. “ See you later alligator. ” Il renifle, l'expression l'amusant plus qu'il ne voudrait l'admettre, le fait qu'elle se trompe — sciemment — d'animal aussi. “ I’ll call you. ” Comme toujours. Il la suit du regard en vainquant, à grand succès, l'envie de la suivre et de profiter d'elle encore un peu; à la place, il retrouve sa place sous la douche et finit de se laver, fermant un instant les yeux quand la porte d'entrée claque et qu'elle est partie, laissant derrière lui un peu de son parfum et pas grand-chose d'autre. Malheureusement.

Il ne travaille pas aujourd'hui, pas le samedi — lui et Amna se voient quasiment que le vendredi soir, par quelque accord implicite, même si ils échangent parfois des petits par messages interposés. Requin libère toujours son vendredi soir, qu'ils aient prévu quelque chose ou non, au cas où. Ces dernières semaines, leur rendez-vous est tombé aussi précisément qu'une horloge.
Il ne travaille pas aujourd'hui alors il va au refuge pour le chat et puis il s'enferme chez lui avec sa console dernier cri pour jouer. Il aime bien jouer. Jouer aux jeux vidéos calme parfois l'envie qu'il a de sortir et de... jouer. Jouer autrement. Autour d'une table de billard, autour d'une table de poker. Rien que d'y penser... Il est tiré de ses pensées pour son téléphone qui vibre sur le canapé près de lui. D'ordinaire, il n'y jetterait qu'un rapide coup d'oeil avant de décider que ce n'est pas assez intéressant pour retenir son attention en cet instant précis. Mais quand il lit le prénom et le nom d'Amna, il met aussitôt le jeu en pause et récupère l'objet pour mieux lire. hey can i come over? Il a envie de lui dire: but we're saturday, comme si ça expliquait tout parce que d'ordinaire, ça explique tout. Mais non, il ne le fait pas, fronce les sourcils en se demandant si elle a besoin...

Non. Elle n'a jamais besoin de rien, Amna. Sure. Et il n'est pas du genre à lui refuser quoique ce soit de toutes façons. “ Hi again sharkie. ” Elle est là quelques dizaines de minutes plus tard, elle a l'air un peu fatiguée, Requin trouve, mais elle a tout de même cet air défiant sur le visage, le même qu'elle portait au tribunal devant le jury. “ Hi, ” fait Requin après un temps interminable, rougissant un peu de son manque de réaction — ça fait cinq secondes qu'il l'observe, la dévisage, sans rien dire. Il s'efface aussitôt pour la laisser entrer avant qu'elle ne change d'avis et reparte dans l'autre sens. Il sait qu'elle ne serait pas là si elle avait le choix — et même dans ce cas-là, par fierté, elle serait capable de partir. Et il n'a pas envie de ça.
Elle entre et Requin la regarde faire rouler la petite valise rose derrière elle. Il est déjà venu chez elle. Enfin, chez ses chez elle. Ses squats, petites chambres, lits défoncés. Très vite, Requin a tout fait pour qu'ils se retrouvent chez lui à la place. Par confort, et aussi pour qu'il puisse être assuré qu'elle ait un bon lit où dormir.

Uhhh do you want some food? I got some pizza left... ” Il s'est un peu rhabillé en recevant son message, enfilant un pantalon sur le caleçon dans lequel il traîne habituellement quand il joue. Sur son imposant écran plasma, le jeu en pause le nargue et en rougissant un peu, il éteint la télévision (mais pas la console pour ne pas perdre sa progression) tout en s'éclaircissant la gorge comme si de rien n'était. “ Do you need some clothes or a towel? ” Requin est tout poli, et un peu gêné aussi. Il semble évident qu'elle n'est pas là juste pour le sexe. Enfin il croit. Enfin il ne sait pas. Mais elle ne fait pas de mouvement vers lui alors il pense que c'est ça (elle ne se priverait pas dans ces circonstances-là). Mais du coup il ne sait pas trop ce qu'elle fait là.
Quoiqu'il en soit, il est heureux de lui permettre de rester. Il se tourne vers elle. Il est un peu ébouriffé, il porte un vieux pull miteux qu'il ne mettrait jamais devant Amna en d'autres circonstances (pourquoi a-t-il pensé à changer de chaussettes mais pas de pulls?) puisqu'il soigne toujours particulièrement son apparence quand ils se voient. Et même en une journée, il a déjà les joues qui grattent et sa barbe qui montre le bout de son nez. C'est embarrassant.

Mais il pense que ce doit l'être plus pour elle. Elle est une créature d'orgueil et de fierté. C'est pour ça qu'ils se disputent parfois, rarement. C'est pour ça qu'il l'aime bien aussi. Alors Requin s'approche en prenant son courage à deux mains. Il aimerait la prendre dans ses bras mais il pense qu'elle le prendrait mal. “ I'll just ask once: are you okay?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Lun 30 Avr - 7:33

Requin met un temps fou à lui répondre — non qu’il y ait grand chose à dire ou que son “ Hi, ” ne change grand chose à la situation d’Amna — presque suffisamment pour lui donner envie de tourner les talons. En fait, Amna a déjà envie de tourner les talons, déjà l’impression qu’elle fait une erreur en venant ici, chez lui. Requin n’est pas son ami, il est autre chose, mais quelque chose sur lequel elle n’est pas censée compter. C’est la première fois qu’elle vient chez lui une deuxième nuit d’affilée. Ils ne font pas ça normalement, ils ne sont pas comme ça. Ils n’existent que le vendredi, même si ces derniers temps c’est tous les vendredi. Il s'efface vite pour la laisser rentrer avant que la peur n’envenime trop ses pensées, ou bien la honte quand elle fait rouler sa petite valise derrière elle. Elle sait de quoi ça a l’air, mais elle sait aussi que Requin ne va pas se faire d’idée ; sa valise rose ne veut pas dire qu’elle va rester plus que nécessaire, plus que la nuit (et encore, elle est encore sujette à changements d’avis). Mais sa valise rose a un sens tout de même, ce sont toutes ses affaires, maladroitement récupérées dans des poubelles, c’est toute sa vie qu’elle fait rouler derrière elle et elle n’a jamais eu honte de ça avant, Amna, contente et fière de son pragmatisme et de sa liberté, mais quand elle fait rentrer la valise dans l’appartement de Requin avec son écran plasma et ses belles finitions, elle a honte.

Et elle déteste ça.

Amna ne sait pas être embarrassée, elle s’est toujours battue contre ce sentiment, pour ne jamais le ressentir, elle n’a aucune idée de comment deal with it. “ Uhhh do you want some food? I got some pizza left... ” La distraction est la bienvenue alors que ses doigts sont crispés sur l’anse de sa valise, et qu’elle observe le salon de Requin, le jeu vidéo qu’il a apparemment mis en pause pour venir l’accueillir à la porte. Amna n’a jamais eu la moindre console de sa vie, mais on lui en a déjà prêtée une fois, une Nintendo DS pour une dizaine de minutes et parfois elle joue chez les autres quand ils ont une mannette de trop, elle n’a jamais joué avec Requin ceci dit. Elle hausse une épaule et secoue la tête en même temps — pas faim ou pas envie de déranger, elle-même ne sait pas trop —, n’osant vraiment le regarder que quand il lui tourne le dos pour éteindre la télévision. Ses vêtements sont laids, mais ses vêtements sont souvent laids. Il devrait la prendre avec lui la prochaine fois qu’il ira faire du shopping — sauf qu’il n’a aucune raison d’y aller avec elle et qu’elle, elle détesterait voir tout l’argent qu’il a à dépenser pour des fringues. “ Do you need some clothes or a towel? ” Elle n’aime pas trop la façon qu’il a de lui parler, son ton trop poli, son air un peu perdu, un peu gêné, quand il se retourne vers elle, ça ravive son envie de tourner les talons. Amna ne sait même pas pourquoi elle est venue, pourquoi elle l’a choisi lui, de tous les numéros sur son téléphone, pourquoi elle s’est dit qu’il dirait oui. Requin s’approche un peu et elle ne bouge pas d’un poil, le laisse venir. Elle aimerait qu’il la prenne dans ses bras — pensée interdite, aussitôt violemment repoussée. “ I'll just ask once: are you okay? ” Ses phalanges deviennent blanches, son cœur se crispe, il y a quelque chose qui a envie d’exploser en elle, de se braquer, de tourner les talons, un instinct ancré en elle aussi sûrement que son instinct de survie. Elle hait sa question, elle hait le ton, elle hait sa formulation précautionneuse comme s’il savait exactement comment elle allait réagir, comme elle allait détester qu’il ose ne serait que demander. Elle a envie de hurler, elle a envie de courir hors de l’appartement et de ne jamais y revenir, mais elle serre juste un peu trop fort les poings et se force à garder les talons bien ancrés dans le sol, inspirant profondément avant de braquer des yeux un peu noirs mais pas trop mauvais dans ceux de son amant. “ I’m always okay. ” Toujours toujours, rien ne peut l’atteindre et il devrait le savoir. Elle est toujours okay, même si elle est fatiguée et qu’elle a été un peu malmenée aujourd’hui physiquement puis émotionnellement, même si elle a honte et faim et envie de dormir alors qu’elle ne fait jamais que dormir quand elle est chez Requin. Ça ne se fait pas. Ils ne sont pas amis. Ils sont juste amants. Il n’est pas spécial, elle l’a choisi au hasard. C’est tout, elle ne veut pas qu’il s’imagine qu’elle ne va pas bien et qu’elle a décidé qu’il était acceptable qu’il la voie comme ça, ou qu’il croie qu’elle aimerait qu’il s’occupe d’elle. Personne ne s’occupe plus vraiment d’elle depuis qu’elle a dix ans. Elle a perdu l’habitude. Elle a perdu l’envie. Elle doute qu’il veuille une vraie réponse de toute façon, que sa question soit beaucoup moins creuse que les comment ça va que l’on s’échange au quotidien.

C-can…can I play? ” Fait elle finalement, consentant à lâcher sa valise pour désigner la télévision du doigt. Elle ne sait même pas de quel jeu il s’agit, s’ils peuvent le faire à deux, elle s’en fout, elle veut juste qu’il arrête de la regarder. Elle se doute bien que Requin ne s’inquiète pas vraiment pour elle. Elle n’aimerait pas qu’il s’inquiète pour elle. Elle le lui a dit la veille : elle n’est pas un des chatons qu’il peut sauver. Elle reprend sa valise pour la traîner derrière elle jusqu’au canapé sur lequel elle s’installe sans plus de permission, retirant ses chaussures d’un coup de talons — le geste normalement naturel, presque un peu forcé pour adoucir l’atmosphère, donner l’impression que c’est vraiment comme d’habitude. “ Do you…could I wash some stuff in your washing machine? ” Sauf que ce n’est pas comme d’habitude. D’habitude elle ne cherche pas ses mots comme ça, d'habitude elle ne ne pose pas de question comme ça si mondaine et domestique, d’habitude elle est toujours confiante et dominante même chez lui, d’habitude elle l’embrasse dès qu’elle a passé le pas de la porte, comme pour qu’il ne se fasse pas d’idées sur la nature de leur relation, ce à quoi elle se limite. Là aussi, Amna aimerait bien l’embrasser, mais peut-être avec un peu moins de dents et de violence, peut-être juste pour qu’il enroule ses bras autour d’elle quelques instants. Elle se souvient des baisers qu’il a déposé sur sa joue le matin même, de ses réticences, elle pense qu’elle en aurait moins, là tout de suite.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Mar 1 Mai - 3:02

I’m always okay. ” Un certain temps s'écoule avant que Requin n'accepte cette réponse et hoche lentement la tête, précautionneusement, agissant lentement comme une proie devant un prédateur prêt à sortir les griffes. Il ne dit rien mais il accepte parce qu'avec Amna, de toutes manières, il n'y a rien d'autre à faire.
Il pense savoir qu'elle ment, pourtant. Si tout allait bien, elle ne serait jamais venue ici, ou à lui, avec sa petite valise rose sur les talons et son air défait plein de défi. Mais Requin ne dit rien. Si ils se disputent, elle va partir et vu son état, il préférerait qu'elle reste, même si elle doit lui mentir, même si ils doivent tatillonner autour du sujet comme si de rien n'était. “ C-can…can I play? ” Requin cligne des yeux bêtement avant de comprendre qu'elle parle du jeu en pause — en l'occurence, un jeu de tir ultra-violent et intense, simulation de guerre stupide qui lui permet de relâcher un peu de pression. Ça le fait rougir un peu. “ Yeah, sure.

Il a à peine fini de répondre qu'elle reprend sa valise et se dirige sur le canapé, s'y assied et retire ses chaussures. Il la regarde sans rien dire, complètement éberlué et choqué par son aise, la familiarité qu'elle a (ressent?) dans son environnement à lui, avant d'aller rallumer l'écran avec un peu d'embarras et d'attraper une manette pour elle. “ Do you…could I wash some stuff in your washing machine? ” Il essaie de ne pas remarquer qu'elle bute sur ses mots mais elle bute sur ses mots. Et elle a l'air si jeune et si fragile en cet instant précis et- les mots prononcés par Amna sur le coup de la colère lui reviennent, et toutes ces pensées le quittent aussitôt. Il ne peut pas faire d'elle un énième chaton perdu. “ Of course. I'll set it up for you. ” Il fait un mouvement de menton vers l'écran désormais allumé de la télévision — et le jeu qui attend patiemment qu'on le fasse reprendre — avant d'aller dans la cuisine mettre de la lessive dans la machine mais, surtout, réchauffer un peu la fin de sa pizza. Il n'aime pas trop ça d'ordinaire mais il fait l'exception, parfois, les samedis. Parce qu'il est triste d'être seul, parce qu'il a la flemme de cuisiner, parce qu'il n'a pas envie de mettre son jeu en pause. “ I have a dryer in the bathroom as well so you can do two loads if you want, ” dit-il, toujours très cartésien et efficace, en revenant vers le salon. L'écran affiche un énorme YOU DIED qui le fait sourire en coin. Il tend la main pour récupérer la manette, la remet au début du niveau du jeu avec un mode plus facile avant de s'asseoir sur le canapé à côté d'elle. Il a rapporté la pizza qui trône entre eux sur la table basse.

Ils sont loin l'un de l'autre. Pas tant que ça mais un peu: il faudrait qu'ils se décalent pour que leurs jambes se touchent. Pourtant Requin est douloureusement sensible à cette proximité, à cette absence de proximité, à cette distance, à cette absence de distance. À elle. Il n'aime pas ça. Il garde les yeux rivés sur l'écran. Un peu brusquement, il se relève, semblant se souvenir de quelque chose. “ I'll get- I'll get your bed ready. ” Il fronce les sourcils, un pensée sombre semblant l'agiter, avant de disparaître derrière une porte pour rapidement changer les draps de la chambre d'ami bien déserte. C'est absurde. Ils ont toujours partagé un lit, chez lui. Ils sont amants, pas amis, elle n'a rien à faire dans cette chambre-là. C'est impossible.
Il serre un peu les dents malgré lui. Il aimerait lui poser la question directement. Savoir ce qu'il en est. De ça. De eux. Sauf que ce n'est pas trop le genre de Requin, et ce ne serait pas trop le genre d'Amna de répondre. Alors il ne dit rien, ne fait rien. À part changer les draps après avoir récupéré le matelas de derrière l'armoire. La petite pièce est encombrée d'un nombre plutôt impressionnant d'étagères croulant sous des pochettes plus ou moins anciennes de jeux vidéos. Il y a même des figurines, des posters, des accessoires. L'antre de l'enfant. Il a un peu honte, peut-être que c'est lui qui dormira dans ce lit — jamais usé, sauf quelques fois par des cousins venus visiter, et des amis trop ivres pour rentrer — et qu'elle prendra le sien. L'idée que quelqu'un dorme dans son lit sans qu'il n'y soit le dérangerait si ce n'était pas Amna. Il n'aime pas ça.

Quand il se détourne après avoir fini d'envelopper un oreiller récalcitrant dans sa taie, il rougit en se rendant compte qu'Amna, depuis le pas de la porte, observe la décoration hétéroclite, stupide et onéreuse de la petite pièce qui en deviendrait presque un sanctuaire impromptu. “ Please don't say anything. It's embarrassing, I know, ” marmonne-t-il, mortellement embarrassé, faisant déjà un mouvement pour la faire sortir de la pièce et/ou lui bloquer la vue de son propre corps. “ You're not going to let me live this down, are you? ” Il lui adresse un sourire un peu piteux, habitué à ses piques et ses moqueries, mais n'en souffrant pas beaucoup non plus. À vrai dire, il aime bien. Quand elle relève un détail sur lui pour le chambrer, au moins ça veut dire qu'elle le remarque.
God. Il se déteste. “ Come on, young lady. ” Il lui fait signe de retourner dans le salon, la pousse gentiment en posant une main à plat sur son ventre. “ You need to go and help me finish that pizza. Judge's orders.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Mar 1 Mai - 7:50

C’est stupide comme idée, de faire une machine à cette heure-ci et loin d’être une urgence avec ça. Elle en demande assez de la part de Requin, elle sait bien, simplement en étant là, mais…la simple pensée de toutes ses affaires, littéralement tout ce qu’elle possède, ayant été mélangé aux ordures d’autrui la dégoûte, il faut qu’elle les nettoie, peut-être un peu pour espérer laver sa honte du même coup. “ Of course. I'll set it up for you. ” Amna a du mal à masquer son soulagement, elle hoche la tête, s’installe en tailleur sur le canapé alors que Requin fait un vague signe vers la télé comme pour qu’elle se mette à jouer en attendant, ce qu’elle fait sans hésiter. Elle ne connaît pas le jeu et s’avère complètement nulle, meurt presqu’aussitôt qu’elle l’a remis en route, puis une seconde fois, puis une troisième alors que Requin revient justement vers le salon. “ I have a dryer in the bathroom as well so you can do two loads if you want, ” Nouvel hochement de tête, elle n’ose pas le regarder cette fois, elle aurait peur qu’il voit trop de reconnaissance dans ses yeux. Elle lui rend la manette, quand il tend la main vers elle, pensant qu’il estime peut-être qu’elle a assez joué, mais il la lui rend après avoir changé le mode du jeu. C’est plus facile ensuite, mais Amna a du mal à se concentrer, les yeux rivés sur l’écran, mais l’esprit ailleurs. Il y a l’effluve de la pizza sur la table basse qui lui retourne le ventre et il y a Requin assis sur le canapé, pas très loin, mais pas trop près non plus. Ça la perturbe pour une raison étrange et elle n’aime pas trop ça.

Quand il se relève un peu brusquement, ses doigts manquent naturellement de cliquer sur le bouton pause pour qu’elle puisse relever le menton vers lui, elle les retient à la dernière minute, mais se fait tuer dans la seconde qu’il lui faut pour se concentrer. “ I'll get- I'll get your bed ready. ” À ça elle relève les yeux vers son visage aux sourcils froncés, juste avant qu’il ne tourne les talons sans plus d’explication. Que veut-il dire par son lit ? Ils ont toujours dormi dans le même, ce soir va-t-il être différent ? Elle se renfrogne en jetant un regard mauvais à l’écran qui se moque toujours de sa dernière défaite. Amna n’est pas une créature d’habitude, pas le moins du monde, sauf lorsqu’il s’agit de ses amants, dans la mesure où elle répète les mêmes systèmes avec tous pour s’assurer qu’ils ne restent bien que ça, des amants. Requin n’est pas exception, outre peut-être la longévité de leurs rencontres hebdomadaires. Alors elle n’aime pas beaucoup ce changement qu’il cherche à initier en la faisant dormir ailleurs — ou peut-être veut-il simplement dire qu’elle dormira dans son lit et lui sur le canapé ? A-t-il même un autre lit à proposer ? Elle fronce les sourcils, laisse le jeu en plan et va chercher Requin où qu’il soit allé se perdre, s’arrêtant sur le pas d’une porte qu’elle n’a jusqu’alors jamais vue que fermée, croisant les bras en s’adossant à son encadrement. Son inquiétude a vite été oubliée, au profit de l’amusement, quand elle a vu la décoration de ce qui semble être sa chambre d’ami — le concept même lui rappelle à quel point ils sont différents, incompatibles outre dans des draps, elle n’a véritablement rien à faire là.

Il se retourne bien vite vers elle, ayant apparemment fini d’arranger les draps, rougissant quand il la voit et arrachant un petit sourire à Amna. Un peu moqueur, un peu autre chose aussi. “ Please don't say anything. It's embarrassing, I know, ” elle retient un petit rire, avant de reprendre de manière plus ostensible son observation de la pièce pour l’embêter. “ You're not going to let me live this down, are you? ” À son sourire piteux, elle lui rend un sourire éclatant, plein de dents. Non, probablement pas. “ I just never knew you were such a nerd sharkie. ” la moquerie dans sa voix n’est pas trop agressive, presque un peu douce ce qu’elle regrette légèrement après coup. Elle s’en doutait bien sûr, et il a toujours été un nerd à ses yeux à elle, ne serait-ce qu’à cause de sa profession, mais elle ignorait que c’était au point de faire des collections de figurines — ce qui en plus à ses yeux représente un gâchis monstre d’argent. Ils sont vraiment trop différents. “ Come on, young lady. ” Il lui fait signe de retourner au salon et Amna ne bouge pas d’un poil, même quand il la pousse gentiment d’une paume sur son ventre. “ You need to go and help me finish that pizza. Judge's orders. ” Elle rit un peu à ça, une main venant se poser sur la sienne à lui remonter jusqu’à son poignet qu’elle attrape, sans pour autant faire de geste pour le repousser. “ Ah but you know how I love to be held in contempt of court, Requin. ” sourit-elle. Elle aime bien lui voler ses mots d'avocat, se moquer de lui, jamais trop méchamment pourtant quand bien même elle pourrait et facilement avec ça. Il n’est rien de ce dont elle a l’habitude. “ What would be my punishment this time around? ” Ses yeux brillent un peu, elle a l'impression de se retrouver, de retrouver ce qu'ils sont dans cet échange, mettant de côté la gêne de ce qu'il s'est passé dans le salon, refoulant les questions qu'elle a envie de lui poser quant au fait qu'il ait préparé un autre lit pour elle, celui de la chambre d'amis, comme si elle en était une, d'amie. Ses doigts autour de son poignet se resserrent un peu alors qu’elle le force à retirer sa main de son ventre, seulement pour mieux sortir de la pièce en le traînant derrière elle marchant d’un pas décidé. Elle s’arrête brusquement toutefois alors qu’ils sont près du canapé, il manque de lui  rentrer dedans alors qu’elle se retourne pour le regarder. Elle se penche en avant sans prévenir et dépose ses lèvres sur les siennes, trop doucement, mais aussi trop rapidement pour qu’il puisse prolonger le baiser. Ce n’est pas le genre de ceux qu’elle lui offre d’ordinaire, et elle ne sait pas si elle recommencera parce qu’il a un sens pour elle, ce baiser, c’est un message, c’est le remerciement qu’elle lui doit, pour avoir accepté qu’elle vienne, pour ne pas poser de questions, pour ne pas (trop) la regarder différemment. “ Help me do my laundry? ” Demande-t-elle dès qu’elle se détache, comme si de rien était. Elle n’a jamais utilisé que des lavomatics (souvent un peu miteux), elle ne sait même pas si elle saurait faire fonctionner la sienne de machine et puis…la vérité c’est que pour une fois, elle n’a juste pas envie d’être seule, quitte à ce que ça veuille dire qu’il doit voir tout ce qu’elle a dans sa valise rose.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Jeu 3 Mai - 0:05

Amna attrape la main qu'il a posé sur son ventre et Requin sent un éclair lui passer sous la peau, l'électriser tout entier. “ Ah but you know how I love to be held in contempt of court, Requin. ” Il renifle en roulant des yeux. Il aime bien quand elle l'appelle par son prénom (bien mieux que quand elle se contente d'un simple sharkie), il aime quand son accent s'enroule du mot en français. Il a envie de lui dire: I wish you'd love to be held, period mais il ne le dit pas, se contente de lui montrer son agacement alors qu'il n'a qu'envie de sourire, de rire, de soupirer de soulagement. Ça ressemble plus à Amna de se comporter comme ça, ça leur ressemble plus tout court. “ What would be my punishment this time around? Hmmm, something really bad, ” rétorque Requin, à court d'idées, souriant un peu plus quand les doigts d'Amna se resserrent autour de son poignet. Elle retire lentement la main de Requin de son ventre et l'attire à sa suite (il ferme consciemment la porte de la chambre d'ami derrière lui) jusqu'au salon.
Il pense qu'elle se dirige vers le canapé mais non, elle s'arrête avant de l'avoir atteint. Elle fait volte-face et puis l'embrasse, tout simplement.

Requin ne peut pas s'empêcher d'être un peu soulagé. Ça aussi, c'est eux. Enfin, pas tout à fait. Leurs baisers sont plus chaotiques et passionnés, parfois violents et demandeurs. Ils ont un besoin et une envie à soulager. Et ils savent ce qu'ils veulent, et peuvent avoir, de l'autre.
Là c'est différent. Requin ne sait pas si il aime ça. Il n'a même pas le temps de répondre au baiser d'Amna qu'elle s'éloigne déjà et il rouvre les yeux avec un air un peu perplexe, mais il ne lâche pas sa main. “ Help me do my laundry? ” Il hoche lentement la tête (l'idée de voir le contenu de sa valise lui noue le ventre, de peur, d'inquiétude mais aussi d'impatience). Il devrait peut-être s'étonner qu'elle ne pense pas savoir faire une machine toute seule, mais il ne le fait pas. Il a appris à ne plus être étonné de rien avec Amna. “ 'course. ” Il relâche les doigts d'Amna comme si il n'avait pas envie de l'attirer de nouveau à lui pour l'embrasser (essayer cette nouvelle saveur, délicate et attentionnée, de baisers), comme si de rien n'était, avant de s'emparer de la valise rose pour la tirer jusqu'à la cuisine.

Il la laisse l'ouvrir et choisir les fringues qu'elle veut mettre à l'intérieur, mais il fronce du nez quand elle fait un mouvement pour mettre de la couleur avec du noir. “ What, no. ” Il se met à travailler vite vite vite, trier les vêtements par teintes, ses doigts travaillent comme des petites pattes d'araignées. Il verse une généreuse dose de lessive et d'adoucissant avant d'activer le programme et la machine. “ We'll do three. ” Ses vêtements sont un peu froissés, et ils ont une odeur bizarre, mais de ça, Requin ne dit rien. Il ne lui laisse pas trop le choix en lui disant qu'ils vont faire trois lessives. Elle va devoir rester pour la nuit.
Il se rend compte qu'elle n'a même pas dit qu'elle allait dormir ici. Il pensait au début qu'elle venait juste... pourquoi exactement? Impossible à savoir. Mais la voir avec sa valise était plutôt parlant. À moins qu'elle ne veuille de lui juste pour sa lessive et son lave-linge. Il aimerait pouvoir se dire avec toute la conviction du monde que c'est impossible, qu'elle lui trouve autre chose que son confort matériel et financier, qu'elle aime vraiment passer du temps en sa compagnie, qu'il est spécial à ses yeux. Mais il doit juste être spécial parce qu'il est un nerd privilégié, le genre qu'elle ne pensait pas rencontrer un jour, voir leurs deux mondes entrer en collision. “ What's my reward for all the hard work? ” Il se penche un peu vers elle et il sourit contre ses lèvres quand elle le laisse l'embrasser.

Ils sont tous les deux agenouillés devant la machine à laver et il y a sa valise avec ses vêtements triés par couleur à côté et les carreaux de la cuisine sont un peu froids sur ses genoux, mais il aime beaucoup les frissons que la main qu'Amna vient de poser son cou lui apporte, il aime bien presser son corps contre le sien en posant sa main sur sa hanche aussi. Ce baiser-là est comme les autres, rapidement avide et impatient, faisant un peu gémir Requin quand les dents d'Amna viennent attraper sa lèvre inférieure. Il déteste quand elle fait ça. Il adore quand elle fait ça. Finalement, quand ils se détachent, ils retournent sur le canapé et ils sont un peu plus détendus, assis l'un à côté de l'autre. Requin essaie d'apprendre les rudiments du jeu à Amna mais elle abandonne parce qu'elle n'arrête pas de mourir; quand lui se met à jouer (pour très sérieusement finir son défi journalier qu'il ne manque jamais), elle s'agace vite et finit par à moitié lui grimper dessus pour attirer son attention.
Et il devrait trouver ça agaçant. Enfin si, il trouve ça agaçant, il doit finir ce défi pour avoir son score parfait à la fin de la semaine, demain. Mais quand les lèvres d'Amna jouent avec les siennes, il ne pense plus à rien.

Le lendemain, c'est dimanche.
Il essaie de faire des choses, le dimanche. De sortir et se balader, prendre le livre qu'il est en train de finir et lire quelques chapitres au parc. Aller à la salle d'arcade ou mieux, au magasin pour aller voir les nouveaux jeux et peut-être en acheter un (juste un). Faire quelque chose de productif, aller courir, il y va parfois, ça lui permet de se défouler. Le samedi soir quand il s'ennuie et qu'il sait qu'il ne peut pas appeler Amna, il appelle Wasim, il aime bien Wasim, il travaille dans un restaurant et il lui cuisine toujours de la bonne nourriture.
Le dimanche, Requin se lève, se met quelque chose en tête, et le fait. Juste pour ne pas trop culpabiliser le reste de la journée.
Mais ce dimanche-là, Amna est dans son lit et elle dort. Et puis il pleut dehors — une pluie torrentielle, qui lui rappelle cette nuit où il rentrait chez lui et qu'il y a eu l'Éclair. Il n'aime pas penser à ça alors il n'y pense pas, bouge dans le lit pour se rapprocher d'Amna.
C'est dimanche. Elle n'est pas supposée être là. Elle part tous les samedi matins. Ils ont une routine, des habitudes. Requin aime bien sa routine, ses habitudes. Mais il aime bien Amna, aussi. Peut-être un peu plus que sa routine, ses habitudes. Elle dort encore et l'horloge sur la table de nuit lui dit qu'il est encore tôt — à peine huit heures. C'est la pluie, inlassable sur la fenêtre, qui l'a réveillé. Il la regarde tomber un peu avant de prendre son courage à deux mains et de passer un bras autour du corps d'Amna qui lui tourne le dos.
Il pense qu'elle va le repousser mais à la place, elle arrondit le dos dans son sommeil et se presse contre son torse en retour. Requin sourit un peu et puis il se sent sourire, reposant sa tête sur l'oreiller, le nez dans ses cheveux, dans son odeur. Elle sent bon.

Quand il se réveille de nouveau, elle n'est plus là.

Il cligne des yeux bêtement avant de mettre ses lunettes, sortant du lit sur des jambes un peu flageolantes. Il ne sait pas trop ce qu'il ressent quand il la voit là, dans le salon, sa valise éventrée sur le sol, ses affaires soigneusement pliées partout autour d'elle. Ils sont restés éveillés jusqu'à tard pour faire toutes les lessives et les séchages, et Requin a insisté pour tout plier correctement alors qu'elle roulait des yeux exagérément.
Il ne sait pas si il aurait préféré qu'elle soit déjà partie. Trouver l'appartement vide, comme tous les dimanches matins. Il pense que c'est pire, de la voir là, l'air presque coupable, en train de rassembler ses affaires et de partir comme une voleuse. Elle a déjà sa veste sur les épaules, et les cheveux un peu humides. Le fait qu'elle soit déjà levée, lavée et habillée le fait rougir, de sa propre nudité mais surtout de sa surprise. Comme si ils étaient... autre chose.
Comme si ils étaient quelque chose. Requin se sent sourire — réflexe musculaire pour lui quand il n'a pas envie d'être triste, mais qu'il l'est un peu. “ That's my thanks then? ” Il arrive à parler avec indifférence et légèreté, comme si il n'était pas un peu amer, un peu heurté. Il se détourne pour aller se faire un café dans la cuisine, comme si de rien n'était, pour la laisser finir sa valise tranquillement. Après elle partira. Et il pourra retourner à sa petite vie pépère et tranquille, jusqu'à vendredi prochain.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
amin — but it's okay, i swear it's okay. Empty
amin — but it's okay, i swear it's okay. - Lun 7 Mai - 0:11

Requin refuse pas. Requin refuse jamais grand chose, quand c’est Amna qui demande. Elle se demande si c’est un privilège qu’elle a, ou si c’est comme ça avec tout le monde, elle se demande si ça importe vraiment. Il ne refuse pas et il ne pose pas de question, ce qu’il ne fait fort heureusement jamais trop non plus avec elle. Comme s’il la connaissait bien. Mais il ne la connaît pas bien, il ne la connaît pas, elle fait tout pour s’en convaincre. Pourtant il sait la manier, ne gardant pas trop ses doigts dans les siens après avoir acquiescé à son étrange requête, il attrape juste la valise sans plus de préavis et la tire vers la cuisine où se trouve son lave-linge. C’est marrant parce qu’Amna n’a jamais lavé son linge avec personne, ni au sens propre ni au figuré d’ailleurs, fidèle à elle-même. Mais elle est pas trop mal à l’aise à le faire avec Requin, ou plutôt devant lui, ouvrant sa valise sans cérémonie pour attraper un tas de vêtements bariolés et les mettre dans le tonneau de la machine. “ What, no. ” L’interrompt-il pourtant, attrapant lui-même les fringues pour se mettre apparemment à les trier sous l’œil surpris puis agacé puis ennuyé d’Amna. Elle devrait s’énerver qu’il touche, en plus de regarder, mais elle dit rien, le laisse faire. Elle n’est pas trop mal à l’aise.  C’est peut-être parce qu’elle est trop préoccupée pour se rendre totalement compte que la chose est pour elle presque intime et indécente, une démonstration de faiblesse — regarde, mes vêtements sont tous sales et froissés, regarde je me suis fait éjectée de mon squat et j’ai nul part d’autre où aller — qu’elle ne devrait pas se permettre. Elle est préoccupée par ce qu’il lui est arrivé et par le besoin viscéral de tout laver, comme les crises de nettoyages et rangements — comme elle les appelle —  avec lesquels elle se réveille parfois. Elle veut juste que tout soit propre peu importe si c’est Requin qui fait la machine à sa place. “ We'll do three. Les machines. Là non plus Amna ne dit rien, c’est son lave-linge, sa lessive, et sa facture d’eau et d’électricité après tout, elle n’en a strictement rien à faire. Pourtant un mince sourire, qui sur un autre visage que le sien pourrait avoir des airs de reconnaissance, étire ses lèvres alors qu’elle hoche vaguement la tête. Peut-être qu’elle n’est pas trop mal à l’aise parce que Requin n’a rien commenté, même alors qu’elle a pu sentir elle-même comme certains de ses effets personnels avaient ramenés avec eux les effluves de la poubelle.

Son cœur se serre rien qu’à y penser et elle a l’envie irrationnelle de fuir encore, réflexe éternel quand elle se sent faible, exposée, mais Requin, la distrait avant qu’elle n’ait pu esquisser le moindre mouvement pour se relever. “ What's my reward for all the hard work? ” Il se penche vers elle et vient le chercher lui-même apparemment, Amna tendant le cou sans hésiter pour lui offrir ce qu’il veut du bout des lèvres. Elle sent son sourire, le lui rend presque. Ils sont embrassés des centaines de fois avec Requin, mais jamais agenouillés sur le carrelage froid de sa cuisine devant une machine pleine des affaires d’Amna qui se met en marche, ça n’a rien d’ordinaire, alors peut-être que c’est pour ça qu’Amna force l’ordinaire en glissant une main dans son cou, seulement contentée quand il vient poser la sienne sur sa hanche et la presser contre lui. Rien avoir avec l’hérésie qu’elle lui a offerte dans le salon, ce court baiser doux et pas du tout à sa place. Là c’est le retour au source, l’offrande habituel, la seule chose qu’ils devraient vouloir l’un de l’autre, avidité et passion, Amna se délectant du gémissement qu’elle tire à Requin en jouant de ses dents avec sa lèvre inférieure.

Toutefois ils finissent par se détacher sans s’être déshabillés, ni s’être pris à la hâte, ils se détachent juste et retournent au salon, s’asseyant à côté de l’autre, bien plus détendus qu’à l’arrivée. Amna joue, mais ça la saoule et puis Requin joue et ça la saoule aussi alors elle grimpe sur ses genoux et décide de redevenir le centre de l’attention. Le chat du matin n’est plus là il a dû le déposer dans un refuge, c’est tant mieux, elle aime être le seul kitty de la Requin. La pensée même rieuse la fait brusquement grogner d’agacement contre elle-même, ça sonnerait presque comme de la possessivité, et c’est bien évidemment impossible. Elle fait taire toutes ses pensées et ses folies en se perdant contre lui, dans ses baisers et ses caresses, sur le canapé, puis dans son lit où elle finit la nuit, la chambre d’amis toute oubliée.

Quand elle se réveille elle bat doucement des cils, et machinement se presse un peu plus contre le corps chaud contre lequel elle est maintenue. Et puis la brume sur son cerveau se lève un peu, elle reconnaît la chambre de Requin, et autour de son corps nu, le bras de Requin et dans sa nuque qui lui colle de frissons tout le long de l’échine le souffle de Requin. Rien de grave, rien de fou. Généralement elle dort de son côté ou à moitié sur lui, quand elle dort avec lui, dominante jusque dans son sommeil, mais ce n’est pas grave, ils ont du se rapprocher dans l’inconscient, elle ne peut pas s’en vouloir de l’avoir laissé la prendre dans ses bras, de s’être pressée contre lui, de s’en être délectée. Rien de grave, rien de fou, elle n’a aucun problème à passer la nuit ici. Sauf qu’on est pas samedi. On est dimanche. Elle n’a pas passé une nuit, mais deux.

Amna se retourne lentement pour faire face à son amant tout en se défaisant un peu de son étreinte, se redressant sur un coude pour mieux voir l’horloge sur la table de nuit de son côté à lui. Il est dix heures et demi, il faut qu’elle parte. Elle n’est jamais restée si longtemps. Il faut qu’elle s’arrache à ses bras. Elle n’a jamais été aussi à l’aise. La seule raison pour laquelle elle ne se détache pas trop brusquement c’est qu’elle préfère autant le laisser dormir. Elle préfère autant qu’il n’essaye pas de la retenir. (Mais il n’aurait aucune raison de le faire, il ne l’a jamais fait, ne le fera jamais).

Elle récupère ses vêtements par terre sur le chemin de la chambre, et puis elle file dans la salle de bain. Normalement, quitte à partir vite, elle se doucherait chez elle, mais justement de chez elle elle n’a plus donc elle s’autorise ce luxe rapide. (Et pas parce qu’une part d’elle aimerait laisser à Requin l’occasion de se réveiller). Et puis elle ouvre sa valise en grand dans le salon et vient y remettre tout ce qui a été lavé, et séché, plié soigneusement et stupidement par Requin avant qu’ils ne se perdent pour de bon dans bras l’un de l’autre. Puis l’un dans l’autre. La pensée de leurs ébats lui arrache un sourire. Ça lui arrache une grimace.

Elle a presque fini sa valise quand Requin la rejoint au salon et qu’elle se redresse machinalement pour lui faire face. Elle ne sait pas trop ce qu’elle ressent quand elle le voit, quand il la prend sur le fait. Elle sait qu’elle n’aime pas ce qu’elle ressent. Comme de la culpabilité. Définitivement pas quelque chose qu’elle devrait ressentir. Requin sourit. Ça semble lui donner raison. “ That's my thanks then? Yeah, répondrait-elle en temps normal avec un haussement d'épaule indifférent. Parce qu'elle ne doit de remerciement à rien ni personne. Sorry, a-t-elle pourtant envie de de dire et c'est le comble du comble et ça l'agace et ça l'énerve et ça la heurte quand Requin se détourne, va vers la cuisine. Le déluge d'émotions la fait trembler, la fait rager, parce que de tout ce qu'elle ressent c'est sur la colère — même injustifiée — qu'elle préfère se concentrer, c'est la fureur qu'elle préfère laisser gagner, plutôt que le reste, sentiments qu'elle ne peut pas, veut pas ressentir, c'est la fureur qu'elle laisse guider ses gestes quand elle fini sa valise de deux mouvements trop brusques, presque violents, puis la referme, la redresse et quitte l'appartement sans un dernier regard, sans un dernier au revoir.

Sans aucune promesse de le rappeler.

Amna fuit comme un animal blessé, comme un des strays qu'il aime recueillir et qu'elle ne veut pas être. Elle n'est pas loin de l'être en cet instant précis pourtant et elle en a conscience sous l'indécente couche de colère qui l'anime ; c'est peut-être pour ça que le vendredi suivant elle se trouvera d'autres draps sur lesquels échouer.
Revenir en haut Aller en bas
amin — but it's okay, i swear it's okay. -

Revenir en haut Aller en bas

amin — but it's okay, i swear it's okay.

 :: terminés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» can't seem to forget about you (amin)
» I swear I care (Ikaar)

Sauter vers: