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Revenge ~ Maciej

 :: abandonnés
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Revenge ~ Maciej - Dim 15 Juil - 19:03



Revenge


Il observe la salle, les bras croisés, appuyé contre un mur. Le silence sonne étrangement en ce lieu. Presque religieux, presque divin. Aucun son ne lui parvient, si ce n’est celui de sa propre respiration. Rien pour annoncer ce qui va suivre, rien pour révéler ce qui s'y est passé. Juste le silence.
Et l’odeur. Celle du désinfectant, de l’eau de javel et celle plus métallique du sang, que les deux premières ne réussissent pas à couvrir. Il y a aussi les taches, qui parsèment le sol et ou la chaise en bois qui trône au milieu de l’espace vide. Du sang pour la plupart. De l’urine. Des liquides que produisent certains organes et que Joaquin ne pourrait pas citer. L’ensemble produit une sensation étrange. Chez le bourreau, celle de se trouver chez soi, sur son territoire, à l’apogée de sa puissance. Chez la victime, la certitude que la prochaine tâche sera celle que produira son propre corps, quand les tortionnaires auront décidé de trouer la peau. Ils le font bien, ils savent comment découper délicatement la membrane pour faire mal sans tuer ou tout massacrer. L’éclairage est de bonne qualité. Il ne s’agit pas de faire une erreur en « opérant ».
Des pas à l’entrée de la salle brisent le silence. Joaquin se redresse, vient faire quelques pas autour de la chaise. La porte s’ouvre et révèle Maciej, accompagné d’un autre homme. Le second n’a pas d’importance. Il est congédié d’un geste de la tête.
Il ne reste que Costilla et Serevo. Le premier a envie de sourire. Pas d’un rictus bienveillant, mais cruel. Satisfait de savoir qu’il tient sa revanche au bout des doigts. Qu’à l’instant où Maciej posera son arrogant fessier sur cette chaise, Joaquin se fera sicario. Retombera dans de vieux souvenirs où il n’était que simple soldat et où faire crier des corps était son quotidien. La seule différence c’est que son frère d’armes ne se tiendra plus à ses côtés. Il sera celui que Joaquin fera crier. Ou pas. Maciej est solide. Joaquin plein de ressources. Il trouvera bien le moyen de briser cette fierté mal placée.
La vengeance est un plat qui se mange froid. On lui a dit ça à son arrivée à Arcadia. Il n’a pas trop compris, au début. Une expression de gringos, voilà ce que c’était à ses yeux. Il a ensuite appris son sens. Il n’a pas toujours respecté ce dicton. Une vengeance chaude et fraiche a parfois du bon.
Aujourd’hui, Joaquin apprécie la patience qu’il a eue. Quelques jours se sont déroulés depuis sa dernière conversation avec Serevo. Se retenir de charger son M9 face à l’homme pour lui tirer une balle dans le genou et enchainer avec d’autres joyeusetés a presque été physiquement douloureux.
Buluc Chabtan réclame vengeance et Joaquin ne trouve rien pour le contredire, l’humain souhaitant la même chose. Alors rien n’a freiné le commandante quand il a ordonné la « réservation » de la salle. Pas le regard surpris de l’homme à qui il a ordonné de faire passer le mot. Ni celui de crainte de la femme qui a demandé à Maciej d’être à l’heure pour un « boulot sans difficultés ».

- Serevo.
Le ton est aussi chaleureux qu’à l’ordinaire. Il lui désigne la chaise du regard. Encore une fois, il lui demande de s’asseoir sans rien rajouter jusqu’à ce l’ordre soit exécuté. Oui, il aime enfoncer certains hommes, le roi de son petit royaume. Il aimera l’enfoncer lui, il n’en doute pas.
Qu’importe si une part de lui, humaine, lui demande de ne pas le faire. De se rétracter. De laisser ses hommes se charger de ce passage à tabac organisé. De ne pas toucher le soldat avec qui il s’entendait bien. Mais Maciej a réveillé quelque chose en lui. Une pulsion de violence qui ne se tourne normalement pas contre ses propres rangs. Qu’importe. Serevo a été trop loin, trop fort, trop vite.
- Tu doutais de mes capacités à descendre sur le terrain. Tu vas pouvoir y assister en personne.
Il utilise l’anglais, mielleux. Serevo comprendra tout cette fois.
- Je t’en prie, assied-toi.

© TITANIA
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Revenge ~ Maciej - Mer 18 Juil - 13:52


Ca sent le piège à rat. C’est ce qui s’est dit dans sa tête lorsque la femelle est venue le chercher. Boulot facile, la routine pour un type comme lui qu’elle lui a dit. Le cabot aurait pu se méfier, il l’a fait, mais la soif de violence lui a démolit la raison et bêtement, il a accepté l’offre. Toujours partant pour du massacre, pour un peu qu’il y prenne son pied, ça ne se refuse pas. Pour s’occuper, combler le rien avec du sang et des os qui se démolissent. Les douceurs d’un sicario, un classique dans son mode de vie, rien d’étonnant. L’animal a suivi la donzelle jusqu’au lieu de rendez-vous. A eu la surprise de trouver planté là, un autre bonhomme de son clan.

Ca sent le piège à rat. Coïncidence ? Peut-être. Des fois que le boulot soit plus compliqué que prévu, on lui colle un assistant. Il travaille seul, Serevo, n’a jamais eu besoin d’aide pour accomplir sa tâche. Il est un solitaire, sans famille, sans liens, sans rien pour se raccrocher et ne pas se casser la gueule. Alors travailler avec un autre à ses côtés, c’est impossible pour lui. Trop chiant, trop entravant, même pas la peine d’y penser. Il a râlé, un grognement rauque venu du fin fond de sa trachée pour manifester son mécontentement, espérant que le type se tirerait sans demander son reste. Mais non, il reste là. L’entraîne dans les entrailles du bâtiment qui lui rappelle vaguement quelque chose. Et plus ils s’approchent, plus un truc étrange est en train de lui broyer la poitrine. L’alarme commence à gueuler plus fort dans sa tête, un signal foudroyant qui tente de convaincre le corps de faire demi-tour. Mais non, trop tenace pour seulement envisager l’option de repli. Tellement pas son genre non plus. Porte au bout du couloir qui s’ouvre sur le gaillard, il s’y engouffre et le cabot suit. Se fait prendre à la gorge par les effluves qui imbibent l’air. Vicié aux relents de fer, de tripailles et de ces trucs que le corps est capable de lâcher lorsqu’il est poussé à bout. Le prédateur tressaille, les instincts poussés au maximum, sens en alerte, l’appel du carnage.

C’est un piège à rat, et je suis le rongeur. Pas besoin d’être le plus intelligent du monde pour comprendre. En voyant le Costilla en maître des lieux près de son trône rudimentaire, le sicario devine, qu’il est là pour répondre de son insolence. Un grincement presque métallique, des ongles contre un tableau noir, lui échappe. Rire nerveux, les muscles du clébard se tendent déjà. Prêt à encaisser. C’était trop étonnant qu’il s’en tire aussi facilement. Que le moustachu ne cherche même pas à venger son pauvre égo si aisément massacré. Il aurait presque pu oublier, l’entrevue, la petite veine qui s’était mise à sauter sur la tempe du commandante. L’amitié fustigée qui venait d’en prendre encore un coup. Et d’autres en devenir, c’est évident. En anglais dans le texte, pour être bien sûr qu’il ne perde pas le fil. Le langage de la violence et de la torture est universel mon vieux. « - Il manque une chaise pour celui qui fera les frais de tes capacités. » Il craque l’allumette avec un sourire noir, le regard aussi sombre écrasant Joaquin. Une moquerie suintant d’un cynisme acide.

« - Tu crois vraiment que je vais poser mon cul là-dessus ? Comme ça, gentiment ? » C’est au-dessus de ses forces. Obéir, s’assoir, c’est donner l’autorisation de le bousiller. Et ça, il le refuse. « - Si le plan c’était de se la jouer bourreau, fallait y aller directement. Pas me servir l’excuse d’un contrat à honorer… » Fallait foncer dans le tas de suite, au lieu de nous la faire civilisé.
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Revenge ~ Maciej - Mer 18 Juil - 22:49



Revenge


Il ne réagit pas à la pique de Serevo. Lèverait presque les yeux au ciel, si c’était son genre. Soufflerait sans doute, mi agacé mi amusé. Comme un parent devant un adolescent en pleine crise. Serevo n’a plus rien d’un ado depuis longtemps, mais ses piques permanentes et ses remarques provocantes lui rappellent les plus jeunes membres de la Calavera, ceux qui voient jusqu’où les limites peuvent être repoussées, qui défient l’autorité pour la voir craquer ou au mieux découvrir quelle est la ligne à ne pas franchir. Mais Serevo n’est plus un ado. Il frôle la quarantaine et est toujours incapable de tenir sa langue.
-  Tu crois vraiment que je vais poser mon cul là-dessus ? Comme ça, gentiment ?
- Je crois que tu vas poser ton cul sur cette chaise. Et si ce n’est pas gentiment, ce sera violement.
Dans tous les cas, tu vas t’asseoir Maciej. Parce que t’es pas assez con pour faire sortir le commandante deux fois de ses gonds si tu veux être encore en vie ce soir ou tout du moins, assez entier pour ne pas y passer ensuite.
- Si le plan c’était de se la jouer bourreau, fallait y aller directement. Pas me servir l’excuse d’un contrat à honorer…
Sourire cruel de la part de Joaquin. Il ne l’a pas fait attendre longtemps. Juste assez pour se rendre dans cette pièce. A l’instant où la porte s’est ouverte, Maciej a su à qui était destinée la chaise. Alors Joaquin considère que c’est assez direct. Et qu’il se fait bourreau comme il souhaite. Il voulait peut-être une invitation ?
Quant au contrat … Quand on rejoint la Calavera, on accepte de se plier aux règles, même si, comme dans le cas de Serevo, elles nous paraissent stupides. Ou qu’elles viennent d’un supérieur qu’on ne peut pas voir. On les prend et on les exécute. C’est ainsi, c’est la Calavera, pas les Enfants Terribles et leurs airs de Robins des Bois.
- J’ai le mien à honorer. Tu sais comment on marche, tu as signé.
Il a signé à l’instant même où il a osé l’appeler « Jo’ ».
Il ne sort pas le M9 qu’il porte dans le dos, au creux de ses reins, présence mieux plus familière pour lui qu’une main chaleureuse et baladeuse. Ils savent tous les deux que le commandante a posté des hommes dehors et que si Maciej résiste, ils n’auront qu’une seule cible. Curieux comme la peur peut persuader les hommes de se retourner contre leurs camarades. Méthode peu employée chez les hispaniques, qui peut autant diviser –pour mieux régner- que souder les rangs contre la hiérarchie.

Serevo a réveillé en lui l’étincelle de la violence, attisée par Buluc Chabtan, qui se moque bien que Maciej fasse partie de la famille ou non. C’est une pulsion rare, occasionnelle. L’immense majorité de ses actes est prise selon une logique bien définie. Froide, impersonnelle, inhumaine, mais logique. Il tue parce qu’il le faut, parce que c’est la meilleure chose à faire. Il ordonne les vols, tabassages, humiliations, les prélèvements d’organes parce qu’il le faut.
Mais ce que provoque Serevo, c’est plus profond, plus intime, plus difficile à réveiller. C’est la même chose qui lui a fait pendre l’assassin de son frère, la même chose qui l’a poussé à rendre le tueur de Javier fou à lier. C’est quand on s’attaque à lui, à Ramòn Payan.
- Assieds-toi.
Il ne le répètera pas une fois de plus.  
- Je comptais faire en sorte que ton … imprudence ne retombe que sur toi. Mais j’ai cru comprendre que ça n’avançait toujours pas avec Echo. Alors quitte à l’abandonner …
Quitte à l’abandonner, elle pourra aussi payer les erreurs de Maciej.
Le sous-entendu est clair. Ne fais pas de vague et elle gardera ses jolis yeux.
[/color]

© TITANIA

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Revenge ~ Maciej - Jeu 19 Juil - 16:34


Ordonne et le monde exécute. C’est comme ça que ça marche dans l’univers dans lequel gravite le moustachu. Tout n’est qu’obéissance, et lorsqu’un pion résiste, on l’éjecte. C’est simple, efficace et sans bavure. Violemment, évidemment, il n’y a que ça que le sicario comprend, et Joaquin le sait. Il résiste encore, refuse de ployer l’échine devant celui qui fut au même rang que lui. Refuse aussi de seulement lui accorder le privilège que son nouveau statue lui offre. C’est l’adolescent qu’il fut qui s’évertue à ne pas vouloir voir à quel point son univers à changer. L’adolescent trop de fois tabassé sur une chaise dans le même registre que celle qui l’insulte de par sa seule présence. L’animal aime la souffrance, celle des autres, la sienne, mais pas celle qui l’attend dans cette salle. Elle réveille des traumatismes profondément enfouis, une horreur sans nom qui le détruit de l’intérieur. Poussent mâchoires et poings à se serrer pour ne pas se jeter à la gorge de son prétendu maître et mordre, jusqu’au sang. A lui arracher la jugulaire pour le voir sautiller comme une pauvre truite dans une mare de sang.

Il grogne, l’assassin, ricane dans sa barbe. « - J’ai pas signé, et tu le sais. On m’a à rejoindre votre boite de tacos. On me force à t’obéir, c’est tout. » Le dédain suinte de ses paroles, vicié et collant. Ca lui arrache presque la langue de devoir se retenir, ravaler tout ce qu’il a sur le cœur pour ne pas trop pousser le commandante dans les limites de sa patience. Il les a déjà outrepassées la dernière fois, Maciej le sait. Et quelque part pourtant, il se marre. D’avoir touché aussi facilement la corde sensible du bonhomme. Parce que d’une certaine manière, c’est son intérêt qu’il a su éveiller. Sous le souffle de sa violence et l’éclat de ses poings contre sa gueule. C’est déjà mieux que rien. Costilla ordonne de nouveau, et Serevo ne bouge pas. Fixe sur ses pieds fermement ancré dans le sol. Cause toujours. Et il comptait continuer dans sa lancée, provoquer encore et encore jusqu’à ce que la corde casse pour de bon. Elle éclate chez lui en premier, cède devant la bassesse dont fait preuve le frère ennemi. Vague de noirceur dans l’âme, elle lui éclate dans les pupilles qui assassinent  le commandante à distance.

S’en foutre et laisser courir, il pourrait le faire. Y pense même. Sauf qu’il lui a promis, à la privée, de la protéger des siens. De Costilla avant tout. « - T’es tombé bien bas si tu décides de t’en prendre à une innocente juste pour rafistoler ton égo. » Il sait surtout, que le clébard va céder une fois la détective dans l’équation. Pas par attachement, il est bien incapable de seulement comprendre ça, d’imaginer que le sicario puisse s’aventurer sur ces chemins-là. Seulement y voir une offense à son mode de travail, souligner un échec qui ne fait pourtant pas partie des habitudes de l’assassin. Soupire et dents grincent, ses ongles s’enfoncent dans ses paumes tant il peut serrer les poings. Ca fait tellement mal, de devoir s’agenouiller devant une autorité sur laquelle on crache. Il abdique pourtant. Maciej qui vient poser son cul sur cette foutue chaise. Prenant le temps de poser son flingue à terre, juste à côté du pied de chaise. Il ne s’en servira pas, n’en aura pas l’occasion, il le sait. Le sent. Il reste droit sur son bout de bois, les poings serrés sur ses cuisses et le regard qui vient démolir celui de son futur tortionnaire. Mélange de mépris, de haine et d’un crachat de ce qui peut ressembler à de la déception.

« - Magne-toi, qu’on en finisse… » Les mots se raclent du fond de sa gorge, grondement sourd et lourd de menace. D’une impatience fébrile, là où la trouille du l’ado trop souvent violenté gratte les chairs.
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Revenge ~ Maciej - Lun 23 Juil - 22:25


- T’es tombé bien bas si tu décides de t’en prendre à une innocente juste pour rafistoler ton égo.
Joaquin sourit doucement. Maciej ne comprend pas. Il ne s’agit pas que de ça. Oui, ce serait mentir que de dire la fierté de Joaquin, portée par une arrogance certaine, a apprécié son entretien avec Serevo. Ce serait mentir que de dire qu’il ne s’est pas senti personnellement attaqué, qu’il n’a pas envie de voir Maciej ravaler sa propre fierté et en perdre quelques miettes au passage.
Mais c’est plus grand que lui, qu’eux aussi. Il ne s’agit pas que d’une vendetta personnelle. Il s’agit de rappeler aux autres qu’on ne joue pas avec ses nerfs, qu’on ne peut pas se permettre de contester les ordres, que la Calavera n’est pas un centre aéré où chacun fait ce qui lui plait sans trop se soucier des autres. Qu’il s’agit d’un tout et que l’ensemble est pensé et réfléchit.
Il s’agit de préserver une image que la Calavera entretient avec soin, qu’elle ne peut pas se permettre de remettre en cause parce que Maciej a décidé, trois ans après la nomination de Joaquin comme commandante de tout remettre en question parce qu’il ne supporte pas que son ancien ami soit parvenu si haut sans avoir réussi à s’élever de son côté. Qu’il n’impute pas ses propres erreurs à Joaquin, il ne s’agit ni d’un choix raisonnable ni mature.
Quant à être tombé bien bas … Ce n’est ni la première, ni la dernière fois qu’un innocent paierait pour quelqu’un d’autre à cause de la Calavera. Et il est presque attendrissant de voir à quel point le monde de Serevo est encore fait de guimauve et d’espoirs enfantins. Il s’attendait à quoi ? Il tue depuis des années, il mange les corps morts, il appartient à une mafia qui vend des organes en les arrachant de gré ou de force, qui fait se combattre parfois à mort des hommes et des femmes dans l’espoir de récolter un peu de gloire et d’argent, qui s’enrichit sur le dos d’assassinats, qui plombe les cadavres dans la baie, qui fait des sacrifices humains. Et il pensait que son dirigeant allait s’abstenir d’utiliser la pression que présente le dossier d’Echo pour lui faire asseoir son cul ? Il vit sur quelle planète ?
- Tu me surprends encore par ta naïveté.
Maciej vient s’asseoir. C’est mieux ainsi. La prochaine sommation aurait été une balle de M9 dans le genou.
- Magne-toi, qu’on en finisse…
Ho non, il a tout son temps Joaquin.
- Tu as quelque chose de plus intéressant à faire ?
Est-ce que Serevo a compris la leçon de la dernière fois ? A-t-il compris que certaines questions sont rhétoriques où ne pourra-il pas s’empêcher d’ouvrir sa gueule avec une remarque cynique trop terre à terre ?

L’arme de Maciej n’est pas éloignée de son propriétaire. Pas besoin. Et la laisser là sous ses yeux est assez éloquent pour signifier à Maciej qu’il n’a aucune chance.
Joaquin va chercher le chariot que l’homme a apporté en accompagnant Maciej. Il y trouve ce qu’il veut, dont une tige métallique rougeoyante sur le bout, rendue incandescente par le feu.
La tige est saisie à son bout. Étrange contraste entre l’extrémité brûlante qui brûlera bientôt le derme du sicario et la "poignée, froide.
Buluc Chabtan se rapproche, domine la silhouette assise, fait frôler le métal à la peau de la clavicule, s’envole pour recommencer dix centimètre plus haut, serpente sur le cou, évite les veines trop épaisses, qui, une fois touchée, ôtent la vie et finit son chemin en effleurant une oreille pleine de nerfs. Ça sent le cochon grillé. Ça a laissé une grande brûlure abstraite. Peut-être qu’il préfère le motif du fer rouge ?

Spoiler:
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Revenge ~ Maciej - Ven 27 Juil - 9:50


A grandir trop vite, les étapes sont fracassées. Son innocence, il lui a pissé dessus, gamin, à trop voir sa mère se faire prendre par tous les sales types du coin. Ses faiblesses, il les a enterrées en même temps que ses dents de lait, son pif et ses os qui se sont fait démolir par les exigences de la Calavera. Naïf, certainement pas, encore enclin à chercher des brides de justices dans son mode sanglant et violent. Faute à Peklenc et son besoin d’être juste. Cette dualité dégueulasse entre équité et violence, une blague pour un type comme lui. Le sicario qui assassine sans sourciller, à en faire des chef-d ’œuvres de carnage, le bouffeur de cadavre pour ne pas virer cinglé. Nightingale est une pauvre fille tombée dans les mauvaises griffes. Un petit bout de lumière dans les ténèbres qui menace de se faire bouffer, et faire passer le goût avec un peu de tequila. Pas d’attache, Serevo, juste un cerveau qui déraille parfois, quand l’humain fait surface et grille les commandes du clébard. Quand la rage se calme, le temps d’une poussée de fièvre humaniste avant que le carnage ne revienne lui dévorer les veines. Con mais pas au point de continuer à rouler en roller sur une route pleine de caillasses et de bouts de verre. Le cul se pose sur la chaise, le bonhomme inspire et ricane, lâche un grincement mauvais. Faut que j’aille programmer ta prochaine session chez le barbier, Jo’. Enlever la putain de moustache qui semble avoir donné une paire de sacrées grosses couilles à Costilla. A la lame, en arrachant la peau en dessous. Il en a le ventre qui danse la polka, ses entrailles qui se tordent avec une violence qui lui noue la trachée. On ne démolit pas ses frères, et pourtant.

Tout le corps se redresse, les muscles crispés à en devenir de la bidoche nerveuse et dure comme de la pierre. Ses mains se posent sur les accoudoirs, comme pour chercher un appui, histoire de ne pas se casser la gueule en cours de route. Son flingue n’a pas bougé, reste planté là, juste à côté de son pied. Touche-le et t’es mort. Le message est aussi évident que si des néons rouges s’étaient mis à clignoter sur le mur nu face à lui. Déprimante à mourir cette salle, avec ses murs crades aux oreilles pleines des cris de ceux qui sont venus se faire remettre sur le droit chemin par les siens. Cadavres enterrés à la sauvette ou machins branlants à peine vivants à la sortie, le cabot se demande ce qu’il sera, à la fin de cette conversation qui va se poursuivre dans les railleries de Costilla et ses soupirs de douleurs. Il ne gueulera pas, ne lui fera pas ce plaisir. L’animal qui ne bronche pas lorsque le commandante revient graviter dans son univers. Ses doigts s’agrippent pourtant avec hargne contre les accoudoirs, le souffle s’affole poussé par l’instinct et le cœur qui cogne fort sur les côtes. Dominé comme un foutu caniche, Maciej a le sang qui est en train de bouillir. Crame tout dans les veines comme sa peau qui carbonise, se flétrit piteusement sous la caresse de la tige chauffée à blanc. Putain… L’injure reste coincée sur sa langue, qu’il mord au sang entre deux soupirs de douleur. Un râle trop spontané pour être retenu quand son oreille explose sous le contact. Les paupières se ferment et le cabot inspire profondément à plusieurs reprises. Calme les nerfs, se concentre sur ses douleurs pour les rendre insignifiantes. L’odeur de chair brûlée lui retourne le ventre, fait gueuler le divin coincé dans sa carcasse.
« - Tu veux pas que je baisse mon froc, pour que tu puisses y coller tes initiales ? » Sa haine se crache et trébuche sur les cahots de sa voix où la douleur se devine. « - T’as intérêt à faire ça bien, Costilla. Que je sois pas en état de te faire ravaler ta trahison quand t’auras fini… » Faux-frère, il vient de franchir la ligne.
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Revenge ~ Maciej - Lun 30 Juil - 12:35


Pas de cris, une petite déception. Des paupières qui se ferment, une crispation et le silence. Les yeux de Joaquin suivent la ligne formée par la brûlure. Elle lui serpente dans le cou, trace visible. Elle ne le restera pas. Joaquin le sait, les thaumaturges prendront le relais, effaceront la trace, comme toutes les autres. Ça lui importe peu du moment que Maciej se souvient de l’instant, qu’on l’aperçoit ainsi et que les rumeurs circulent. Elles ont souvent la capacité de tout rendre plus terrible que la réalité. C’est sur elles que se bâtissent les légendes.
- Tu veux pas que je baisse mon froc, pour que tu puisses y coller tes initiales ?
Pas besoin. Il est déjà à la Calavera. Il lui appartient, tout comme Joaquin. C’est plus grand qu’eux et pour elle Costilla fera n’importe quoi. Il enfoncera cette tige un peu plus loin, lui fera mal et se fera mal si besoin. C’est sa vie et Maciej ne semble pas le comprendre. Que ce n’est pas que lui qu’il insulte, c’est la cause à laquelle il a donné son âme et pour laquelle il mourra. Il ne peut pas l’accepter. C’est viscéral. Il devient difficile de discerner l’homme de la fonction parfois. Et même si Joaquin sait que ce n’est pas principalement le commandante que Serevo défie, il ne peut pas faire comme si c’était complètement personnel. Ca ne l’est pas. C’est tout à la fois, alors même si Buluc Chabtan explose de joie, même si une petite voix de plus en plus faible lui dit d’arrêter, il continue.
- T’as intérêt à faire ça bien, Costilla. Que je sois pas en état de te faire ravaler ta trahison quand t’auras fini…
La tige chauffée à blanc s’abat sur les doigts, brûlant la chair, brisant les os et articulations. La colère emporte comme une vague les restes de remords.
- Trahison ? Tu es celui qui a désobéi, qui a remis en cause ma place, qui m’a presque insulté. Tu es à la Calavera, ça , il appuie sur la tige, ce n’est pas une trahison.
Il enlève la tige et finit par la jeter par terre, plus loin, hors de sa vue. Assez de chaleur. Il n’y a même pas eu de sang. La température élevée du métal a empêché une hémorragie.
- Je vais faire ça bien Serevo.
Il n’y a pas de sourire. Pas de cruauté dans le ton. Juste les faits.
Trahison. Le mot tourne en boucle dans son esprit. La voix reprend de la force. Ce n’en est qu’une de plus. Une après les gradés montés, les ordres donnés, l’entretien de l’autre jour. Mais ils ne savent pas communiquer sans se mordre et se faire mal. Ça aurait pu être différent, s’ils avaient parlé. Si Joaquin ne s’était pas tourné vers son ambition en délaissant le reste, si Maciej n’avait pas forcé le commandante à le punir. Il a eu sa chance. Ils l’ont tous les deux eue, c’est foutu.
Se sentant curieusement vide, il tend la main vers la première lame qu’il trouve. Les doigts se figent. Il entend quelque chose, qu’il prenait pour les battements de son cœur trop forts à ses oreilles. Mais ce n’est pas ça. Ce n’est pas le sien. Il tourne la tête vers Serevo, surpris.
Les battements s’accélèrent. Les doigts lui piquent, s’éloignent du chariot. Un battement de loupé, puis ça repart de plus bel.
Il sent le sien qui pulse aussi plus fort. Il écoute, impuissant le cœur de Maciej devenir erratique alors que le visage se fige.
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Revenge ~ Maciej - Jeu 2 Aoû - 10:55


Plus fort que lui, le besoin de railler, l’ouvrir et provoquer. Comme une défense, une protection et en même temps une attaque. Une arme aiguisée au fil de sa langue qui ne le quitte jamais, même dans des instants comme celui-là. Où le sicario sait qu’il peut jouer sa vie, pousser à bout jusqu’à la cassure. Elle a déjà eu lieu pourtant, cette déchirure. Dans le cœur et la conscience de celui qu’il est, celui qu’il fut alors. Maintenant qu’il réalise qu’il a perdu l’un de ses rares amis, de ceux que l’on peut appeler frères. Fracassée, calcinée comme sa peau. Cette sensation désagréable qui lui bouffe la gorge, bousille l’oreille. Une cicatrice de plus à apposer sur le tas de toutes celles marquant sa chair. Blessures d’un chien de guerre, il en est fier. De celle-là en revanche, il n’est pas certain de vouloir la conserver.

Il crache sa haine, l’animal, à défaut de pouvoir fracasser avec autre chose que des mots. Ses mots se font pourtant exploser au même titre que ses phalanges. La douleur lui explose à la gueule, fulgurante, intense. Elle lui foudroie le bras, se sublime dans le craquement des os fracassés et de la chair carbonisée. Son cri de douleur résonne dans le vide au-dessus de sa tête sur les premières notes, le sicario se mordant les lèvres à s’en faire saigner pour ravaler la suite. Hurlement du fauve qui se change doucement en un éclat de rire dément. Cassé, comme sa main, grinçant et chevrotant sur les notes du supplice qui vient de s’abattre sur lui. C’est nerveux, un réflexe du corps meurtri qui tente de se libérer de la charge purulente venue se glisser sous la carne. Des notes d’une voix rauque qui s’invitent dans les éclats perturbés d’une respiration en train de devenir folle. C’est ça, blâme moi, colle moi toutes les merdes sur le dos. Pauvre lâche. « - T’as aucun honneur, Costilla. » Et les types qui bafouent si aisément des choses aussi importantes que les liens tissés entre les êtres d’un même clan, ils n’ont aucune valeur aux yeux de l’assassin. Aucun intérêt, à peine dignes d’obtenir les déchets de son respect.

Tige jetée à terre, son cœur sursaute et un poids s’enlève de ses épaules. Remplacé par un autre lorsque la silhouette du commandante se rapproche une nouvelle fois de son chariot de malheur. Frappe, cogne au lieu de tout faire pour pas te saloper les mains. A sa place, Maciej se serait démolit les phalanges contre la carcasse, jusqu’à sentir les os se réduire en miettes sous ses coups. Rien ne vient pourtant, l’homme reste immobile. Et dans la poitrine du tueur, quelque chose déraille. Myocarde en douleur, piqué à vif par une lame acérée. Il en soupire, expulse un râle lourd mêlé à un hoquet d’inconfort. Du sang au coin des lèvres, qui goute doucement sur son jean. Le malaise perdure, s’accroit même. Au gré du rythme cardiaque devenant fou. Sous la menace, les doigts se crispent, même ceux fracassés. Cruor battant à tout rompre contre les tempes, sa vue se brouille alors qu’il est en train de perdre pied. A s’étouffer dans sa propre trachée quand dans sa poitrine, on frôle l’hystérie.

« - Qu’est-ce que tu fous putain ? » Il joue avec ton cœur Maciej, et va te tuer d’un arrêt cardiaque, ça se voit pas ? Parler est un effort qui le fragilise plus encore, les mots entrecoupés de soupirs chaotiques.
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Revenge ~ Maciej - Dim 5 Aoû - 19:57


Il en est certain, c’est le palpitant de Maciej qui devient fou à l’intérieur de sa poitrine. Il ne sait pas pourquoi, il en a juste l’intime certitude. Il met de longues secondes à comprendre, que, peut-être, c’est lui qui fait ça. Que c’est sa colère qui rythme les battements, sa rage qui les ralentir puis son envie de vengeance qui les force à accélérer sauvagement. Pas besoin d’être médecin pour savoir que rien ne bon ne va ressortir de tout ça. Que les changements brutaux, qui font se soulever le torse de Serevo de manière, semble-t-il, alléatoire, ne le garderont pas en vie longtemps.
Buluc Chabtan exulte devant le spectacle. Du sang perle de la bouche de l’assassin. Il attend ça depuis des décennies, depuis vingt-huit ans. Depuis que Joaquin a seize ans, il rêve de ses anciens pouvoirs, de les recouvrer, d’être plus qu’une simple carcasse mortelle. Il veut tuer sans bouger, inspirer la peur sans parler. Il veut être le dieu qu’on a si souvent craint dans le passé, au point que sa gloire, il n’arrive pas à l’oublier, à la laisser derrière lui.
Maciej devient le réceptacle de la joie du dieu de la Mort violente, son jouet alors que Joaquin, s’il a compris, n’arrive pas à lutter.
Son regard reste fixé sur Serevo, auquel il ne répond pas. Pas question de lui montrer que ce n’est pas de son fait. Pas question de lui montrer que c’est involontaire, qu’il ne contrôle rien, qu’il ne voulait pas faire ça. En arriver là ? Si, indéniablement. Maciej panique et ça se voit. Joaquin en serait satisfait si la certitude de savoir Buluc Chabtan un peu plus puissant ne l’angoissait pas autant.
Là, il ne profite de rien. Il essaie de récupérer le contrôle, mais ne sait pas où chercher, quoi faire quand la conscience du dieu bouillonne, prend de la place, le déconcentre, fait tout pour continuer. Pour le tuer, cet homme sur la chaise. Ce que Joaquin ne veut pas faire.
Il veut lui faire regretter ses actes et paroles, mais pas lui ôter la vie. Il reste efficace, quand il obéit. Il reste, même si jamais Joaquin ne l’avouera jamais, un ancien ami, un ancien frère d’armes.
Alors il n’est pas censé crever sur cette chaise.
Les battements continuent à dériver et Joaquin se met à trembler à son tour. C’est sa respiration qui se serre, sa trachée qui refuse à l’air de passer, son souffle qui se perd. Ses doigts viennent se crisper sur les bords du chariot alors qu’il tourne le dos à Maciej.
Les souvenirs affluent, il a déjà vécu ça. Temple au-dessus de lui, de l’eau dans les poumons, l’impression de crever en se noyant.
Buluc Chabtan se calme en voyant son hôte s’affaiblir. Tuer oui, mais c’est inutile s’il doit aussi y passer. Si Joaquin doit en crever, s’il doit retrouver un corps, une lignée, s’il doit attendre encore de nombreuses années avant de pouvoir s’amuser.
Il n’entend plus les battements du cœur de Maciej. Sa propre respiration se calme.
Il s’avance enfin vers lui, lentement, comme si à nouveau, tout allait basculer. Il note les tremblements, la main brisée, la chair brûlée, le sang au coin des lèvres et des vaisseaux sanguins qui ont explosé dans les yeux. Peut-être ailleurs aussi.
C’est grisant. Il oublie en un instant sa déconvenue. Il ne retient que la sensation, à bien y réfléchir, de pouvoir et de puissance. S’il arrive à maîtriser ça ... Si c’est bien lui … Mais qui d’autre alors ?
Il a un sourire sans joie sur le visage. Un sourire cruel. Un de ceux qui ne lui vient que rarement.
- Ça marche mieux que le tison … C'est nouveau. Efficace.
Oui, ça fait plier le corps, à défaut de l’âme. Mais il ne désespère pas. Ce n’est pas dans ses habitudes de perdre un combat ou, à défaut, d’abandonner.
Il ne dit pas qu'il ne sait pas quoi en faire, qu'il pourrait y laisser sa vie si le don, s'il vient de lui, se remettait à fonctionner sauvagement. Il ne dit pas qu'il ne sait même pas comment l'activer.
- Tu en garderas peut-être des séquelles.
Il hausse les épaules, l’air de dire « c’est pas mon problème ».
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Revenge ~ Maciej - Dim 19 Aoû - 17:18


Pas de réponse. Le silence que Joaquin lui offre est suffisant pour que le cabot comprenne. Soit bien certain que ce qui est en train de se passer dans sa poitrine est le fait du commandante. A trop donner la mort, on finit par la côtoyer de près. Pupilles d’obsidiennes accrochées à celles de l’allié à présent ennemi juré. Elles s’y accrochent avec toute la haine qu’elles peuvent contenir, puis vacillent. Soumises à la faiblesse qui en train de sévir sous la peau, Maciej se fracasse. Corps secoué de spasmes, une quinte de toux peignant le sol de taches écarlates. Il pourrait presque supplier, l’animal, que le supplice s’achève, tout de suite. Que son cœur lâche, dans un dernier sursaut violent. Une dernière contraction et enfin plus rien. Ce serait mal le connaître, la vermine est ce qui s’accroche le plus à l’existence, aussi minable soit-elle. Le sicario est une mauvaise herbe, tenace, corrosive. Un ramassis de trucs qui n’intéressent personne et qui pourtant continu d’exister. Il s’attendait presque à voir sa vie défiler devant lui, mais rien. Il n’y a que ce décor vide et triste qui est en train de devenir de plus en plus flou à mesure que l’oxygène manque dans ses poumons. Souffle totalement dément qui ne parvient pas à remplir les pauvres poches de chair, elles se vident dans des expirations sifflantes et frénétiques. Main valide s’agrippant à l’accoudoir, l’autre aux phalanges mortes pendant piteusement dans le vide.

Et le supplice s’arrête. Aussi brutalement qu’il est survenu. Une dernière contraction douloureuse de l’aorte, et le calme revient. Il agonise toujours, Maciej, souffre à en crever. Se sent vidé, comme un pauvre ballon que l’on retrouverait derrière le canapé des jours après la fin de la fête. Mal partout, son corps est un assemblage de douleur dont la plus violente émane de sa poitrine. Du sang sur la langue qu’il crache sans gêne avant de sursauter. Dans un mouvement de recul trouvant sa source dans l’instinct lorsque le tortionnaire s’avance. Pas de la peur, ou peut-être un peu. Seulement de la méfiance, une absence totale de confiance qui a fait voler en éclats le dernier restant de respect que le i pouvait porté à son supérieur. C’est nouveau… On s’en serait pas douté. Il n’a pas la force de ricaner, une petite voix dans sa tête lui intime de s’abstenir. Faire profil bas, fermer sa gueule pour ne pas y passer pour de bon. Peut-être gardera-t-il des séquelles, il n’en sait rien. Sa main et son oreille en revanche, vont en garder s’il ne fait rien pour les réparer. Ce n’est pas vraiment sa priorité pour l’instant. Le cabot ne pense qu’à se tirer. Détaler du mieux qu’il peut et se terrer dans son antre pour panser ses plaies. Morphine. Pour calmer les douleurs, le rendre comateux au point d’oublier ce qui s’est passé. Juste le temps d’une montée dans les voluptés narcotiques pour mieux se manger le bitume de sa réalité à la descente.

Péniblement l’assassin tente de se lever. Avorte le mouvement quand ses entrailles se retournent joyeusement et le force à serrer les dents. Vomir sur les jolies godasses de Costilla, mauvaise idée. Patience de quelques secondes et il réitère. Lève lentement son cul de sa chaise, vacillant une fois sur ses deux jambes qui lui semble faites de coton. « - C'était pas le but ? » Les mots sont rêches, fébriles. D’un caverneux venu du fond de sa trachée et montrant à lui seul combien il est fracassé. Au sang au coin des lèvres qui glisse sur la peau, sa pogne folle qui tremble contre sa guibole. Le regard fusille l’ancien frère d’arme, dans une dernière provocation fragile. Maté pour cette fois, jamais totalement soumis l’animal, ils le savent tous les deux. Avec l’agilité d’un vieillard, Maciej quitte la salle. Traine la patte et s’essouffle comme une pauvre loque. Ce qu’il le déteste, le pouvoir et tout ce qu’il apporte.
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