L’odeur du cuir des gants de boxe était une odeur devenue familière pour le jeune homme. Archer ne pratiquait que depuis quelques semaines mais le sport devenait de plus en plus addictif.
Il avait déjà touché à bien des sports de combats, ayant été élevé dans un quartier au sein duquel le crime et le trafic régnaient en maitres. Depuis petit il avait donc été peu à peu initié à divers moyens de se défendre, des plus modernes aux plus traditionnels, passant par les sports au corps à corps aux techniques d’attaques éloignés comme le tir à l’arc ou le combat à l’épée. Il avait donc commencé très tôt à découvrir tout cela et avait gagné en expérience dans la plupart ces disciplines, grimpant les échelons jusqu’à la ceinture noire dans la plupart de celles-ci.

La boxe était cependant quelque chose de nouveau. Même si elle existait en Asie, elle ne faisait pas partie des sports traditionnellement pratiqués par les membres de sa communauté et avait donc été une nouvelle découverte pour lui, quelque chose qui lui permettait justement d’élargir ses horizons et de découvrir ce qui se faisait ailleurs. Gagner en force et en technique n’étant pas non plus une mauvaise chose, en particulier avec une certaine mafia glaciale qui voulait sa mort, où du moins, c’est ce qu’il pensait.

Les premiers temps avaient donc été difficiles, les gestes étrangers et des réflexes quasi innés qui ne faisait pas bon ménage avec le sport enseigné. Il avait d’ailleurs du demander de l’aide à plusieurs reprises, chose dont il n’avait pas l’habitude et qui lui avait demandé quelques efforts.

Le club qu’il fréquentait était en particulier fréquenté par un autre homme, plus âgé que lui de quelques années et bien plus expérimenté dans le sport. Cet homme l’avait en quelque sorte pris sous son aile, et quelle aile.

Le jeune homme était tout ce que lui n’était pas et tout ce dont il avait rêvé d’être pendant une bonne partie de sa vie, lorsque les moqueries des personnes extérieures à son quartier lui avait fait comprendre qu’il était l’étranger dans ce monde et qu’il ne correspondait en aucun cas à ce que la société arcadienne associait à la beauté ou au succès. Drustan était tout ça, il était grand, il était blond, peut-être pas beau d’une façon très conventionnelle mais son charisme dépassait toutes les limites et Archie n’était sans doute pas le seul à penser ainsi.

Il avait donc développé une sorte de mancrush sur son partenaire de boxe et il essayait tant bien que mal de le garder pour lui.

Pourtant, à la vision du géant passant la porte, il ne put retenir un sourire sans doute trop enjoué avant de se lever du banc où il l’avait attendu patiemment.

 « Hey, ça va ? », dit-il avant d’enfiler ses gants et de se diriger vers le ring et de lui lancer avec un petit rire  « prêt à prendre une raclée ? »