Oops... we did it again... ✻✻✻ Les mains sont crispés, presque fébriles. Silencieux, il fixe la route essayant tant bien que mal de chasser les idées noires qui le torturent. A côté de lui, Alejandro pisse le sang. Égorgé, il se meurt. Une habitude à laquelle Bael ne s’est jamais réellement habitué. Ignorant le code de la route et le danger qu’il pourrait représenter pour les autres, il braque, balance la chevrolet qui rugit. Poussée à bout, elle a de plus en plus de mal à tenir le coup. Ignorant les plaintes de sa monture mécanique, Bael pousse un peu plus l’accélérateur. Le compteur s’affole, le moteur gronde. Rien ne va, tout va mal. Jetant un coup d’oeil à Alejandro, Bael renifle, mécontent et inquiet. Il a beau jouer le mec détacher, il tient à cet idiot. Sans trop savoir comment, lui et Joaquin étaient devenus ses plus proches confidents… des amis… Se sentant pris d’une certaine lamentation, Bael grogne intérieurement, refoulant ses éloges qu’il préfère garder pour plus tard. Il est en vie et il le restera. “On arrive…” Grogne-t-il alors qu’il entame le dernier virage menant au club de son acolyte. Sur le bitume, les pneus grinces, rugissent sur l’asphalte.

Sans un mot, essayant d’être le plus rapide possible, Bael sort de la voiture, laissant clés et téléphone à l’intérieur. Rapidement, il fait le tour de la voiture avant de finalement aider Jan à sortir. Passant son bras sous le sien, il le soutient, l’aide à se déplacer. Dans un silence qu’on pourrait caractériser de mort, ils titubent jusqu’à l’entrée. “Tu as pas intérêt à crever…” Il grogne, gémit. Le poid de son ami se fait de plus en plus lourd… Un poids mort… pense-t-il rapidement avant de secouer la tête, à la fois énervé et exaspérer par ses propres réflexions. Par habitude, Bael traîne la mort elle-même jusqu’à son bureau qu’il dégage d’un geste du bras. Doucement, il le l’aide à prendre place. Finalement débarrasser du dieu squelette, il se jette sur la pharmacie improvisée d’où il sort plusieurs ustensils de torture. Sans ménager son camarade et ami, il pose sa main sur son menton, tirant ainsi sa tête en arrière. Comme ça, il a une vue imprenable sur la blessure. Une blessure qui n’a rien de naturelle et qui continue de s’étirer… Pris d’un élan de culpabilité, il laisse son regard croiser celui d’Alejandro : “Tu es sûr que tu ne veux pas un petit coup d’main ?” Bael sait à quel point Jan a horreur de ses dons. Mais là, tout de suite, rien ne lui ferait plus de bien… “Ca va faire un mal de chien…” Et pas de la meilleure façon qui soit. Heureusement pour eux, ils ne sont que deux, Trinidad et Joaquin ayant été raccompagnés sains et saufs.