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shit hits the fan (fiona)

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shit hits the fan (fiona) - Lun 10 Sep - 23:55

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two days after chaos in eden manor



Il paraît que casser des assiettes, ça aide à se détendre. Ou déchirer du papier. Casser des assiettes, le problème, c’est qu’on peut se couper les pieds avec les éclats. Déchirer du papier, on peut se couper le pouce avec une feuille. Une petite introduction pertinente pour annoncer que les choses qui pouvaient permettre une détente avaient souvent tendance à être accompagnées d’un retour de bâton bien violent.

Ceci étant dit, let’s hit it.

C’est en habituée des lieux qu’elle entre dans le Teddybeer à une heure de faible audience, juste après le déjeuner, un cure-dent entre les quenottes, qui finit dans sa poche de pantalon le temps qu’elle passe derrière le bar, claque une bise à Ikaar, et poursuivre son avancée jusque dans l’arrière-cour, après avoir signalé au gérant : « Si ça gueule, c’est normal, ok ? Elle craint rien, promis. » Qu’il n’intervienne pas, quoiqu’il entende. Elle a son air des mauvais jours, Sinead Reed. Sa mine bien agacée des moments où elle a l’impression qu’on lui a caché quelque chose de hautement utile à savoir, au nom de la honte qu’il ne devrait pas y avoir entre deux amies, deux alliées, deux amantes. Elle a déchiré puis brûlé les brouillons sur lesquels elle avait écrit des tas d’hypothèses en veillant Éamonn à l’hôpital la nuit dernière. Elle a de nouveau un flingue, obtenu sous le manteau en un rien de temps. Elle ne l’utilisera pas aujourd’hui, c’est plutôt en cas de nécessité urgente. Parce que la marche à la guerre est lancée, même si elle ne la contrôle absolument pas. Pour l’heure, il va falloir clarifier quelques petits points de détail, à commencer par une question de monstre nocturne et d’influence néfaste sur la Reine d’An Riocht.

Et pour ce faire, Sinead n’hésite pas à défoncer sa porte d’un coup de ranger bien placé juste en dessous de la poignée. Peut-être que c’était pas fermé à clef, remarque, vu comme la porte s’ouvre à la volée. Elle entre, fait comme chez elle, avance en terrain conquis, et s’arrête momentanément de fulminer en silence quand enfin la maîtresse des lieux apparaît dans son champ de vision. Nemhain couve dans les yeux de Sinead, cette Eithne qu’elle a choisie comme championne. Sinead, elle, inspire et soupire par les naseaux, comme un dragon prêt à cracher des flammes, et qui pour tout « bonjour » se met à beugler sans vraiment se soucier d’être entendue :

« TU TE FOUS DE MA GUEULE, PUTAIN ! »

Ça ne serait pas la Reine, face à elle, que l’impudente serait probablement plaquée contre un mur, les serres de la Courtisane autour de son cou gracile. Mais c’est Dame Killough, et Sinead a encore un reste d’obéissance qui persiste, malgré la fureur qui pourrait presque irradier d’elle. Alors elle reste à distance, mais les mains sont des poings qui voudraient bien cogner quelque chose à défaut de cogner quelqu’un.

Parce qu’elle s’est réveillée ce matin avec une hypothèse venue pendant la nuit. Et qu’à force de relier tous les points entre eux, elle a vu un visage de dessiner sur les mots que Fiona avait soufflé avant que le chaos ne s’empare d’Arcadia. Un pas vers la Reine, les mains qui se lient dans le dos de Sinead, histoire d’éviter de vouloir utiliser les poings contre les murs qui ne lui appartiennent pas. Elle inspire. Elle respire. Elle se calme à peu près. La voix est plus douce, les décibels moins forts, mais l’incompréhension toujours présente : « Fiona, merde, tu pouvais pas me dire ?! Plutôt que le cacher, bordel, qu’est-ce qui t’a pris de pas me dire pour Oksana ?! Sérieusement ? »
Parce qu’Aleksandrova, même si elle n’a rien d’un Mendes, reste foutrement pas fiable aux yeux de la Reed. Certes, elle lui a laissé la vie, mais au prix d’un marché qui pourrait bien finir par se retourner contre Sinead. Et elle redoute qu’il y ait de cela dans l’affaire entre les deux femmes de pouvoir.
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shit hits the fan (fiona) - Mar 11 Sep - 9:21




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22 Juillet 2018, Teddybeer, Downtown, Arcadia

 


Ce sont des questions qui se font reines en elle, course effrénée pour connaître la prioritaire, celle qui jouera le coup de maître à la fin de la partie. Ce sont des inquiétudes qui s'amoncellent aussi, à chercher l'angoisse la plus profonde, face à la discorde qui croît dans le noir, sans jamais lui laisser répit. Ce sont des réflexions qui ne cessent jamais, dizaine de politiques qui s'appliquent et qu'elle teste à même le cervelet pour trouver la plus efficace. Mais il n'y a rien de plus fort, parmi les neurones, que la colère. La colère de tout ce qui est advenu et de tout ce qui adviendra. Ou comment ils sont tous condamnés, et elle le sait, à errer en attendant le nouveau coup de poing. Pas besoin d'oracle ou de divinité guerrière pour sentir le sang qui s'écoulera des corps. Ce n'était qu'un début. C'est un rappel qu'elle se fait perpétuellement. Pour toujours rester sur ses gardes. Toujours se méfier. Toujours garder l'oeil ouvert et les muscles tendus. Dompter cette sensation erronée d'être toujours suivie, observée, épiée, partout où elle va, partout où elle est. De ne plus pouvoir se dissimuler, même dans les ténèbres. Et les avertissements résonnent encore avec la force d'un glas gigantesque. Elle sait, Fiona, que le funeste sort s'abattra bientôt parmi eux. Alors elle s'est réfugiée dans l'arrière-cour. Assise, solitaire à la Table Rouge, elle boit mais ne sent plus les effets de l'alcool. Les deux bouteilles qui trônent sur la table lui rappellent à quel point les émotions se sont faites intenses, et comment elle a gagné en puissance par tous les actes récents. Alors elle est lasse, Fiona. De ne plus pouvoir sortir un alcool fort pour oublier un peu, tamiser tout ce qu'elle porte, soulager ses épaules endolories. Et elle n'est pas prête pour le neptra. Elle qui, jusque là, s'est fait une raison et n'y a jamais trempé les lèvres, imagine l'addiction déjà se nicher sous les côtes.

Il y a du mouvement, près de la porte. Elle le sait. Et elle s'y attendait. Cela fait deux jours que le Manoir a fait vriller les peuples. Deux jours qu'elle a conclu le pacte le plus étrange et le plus surprenant qu'elle put officialiser. Deux jours qu'elle attend que l'un des siens vienne la voir pour lui hurler dessus. Ils ne savent rien, pourtant. Pas encore, et elle réfléchit à la meilleure manière de leur dire. Elle s'attend, cependant, à ce que l'un d'entre eux finisse par être au courant. Par le biais d'yeux qu'elle ignorait leur il y a deux jours. Et c'est la tempête qui vient s'inviter chez elle. La tempête nommée Sinead, qui entre avec fracas et rage. Emotions qu'elle entrevoit sur son visage, et qu'elle sent jusque dans ses tripes. Elle transpire la furie, et la Reine ne peut que deviner qu'elle va accueillir le courroux cinglant. Se lève, cependant, l'effigie du Royaume, sans aucune expression ni aucune émotion. Elle est calme. Elle est prête. Le hurlement lui hérisse le coeur. Elle qui hait par-dessus tout d'élever les mots au rang de cris, elle se contente cependant d'avancer vers elle. Si tout le monde se serait approché de Sinead, peu aurait le cran de faire face à Nemhain. Déesse de la guerre qui se fait violente, menaçante, qui suinte de par les yeux, de par la bouche. Mais Fiona n'a pas peur. La confiance est tellement aveugle qu'elle ose même se faire pilier à quelques centimètres à peine. « Peux-tu m'expliquer ce que signifie cet élan de fureur ? » Elle n'a pas besoin d'entrer dans les détails, non. Elle sait tout ce qu'elle porte, tout ce qu'elle rate. Il lui faut simplement savoir laquelle de ses fautes Sinead compte la blâmer aujourd'hui.

Et soudain, malgré le calme que la comparse tente d'amadouer, il y a la guillotine qui lui coupe brutalement la tête. Oksana. Evidemment, il lui faudrait faire face au démon le plus indécent, le plus noir et le plus terrifiant en premier. Mais elle ne baisse pas les yeux. Elle a honte, mais ne s'en cachera jamais. Pas devant Sinead. Pas devant son Amie. Ce sont les mâchoires qui se crispent, cependant, à l'idée même de devoir répondre d'actes qu'elle ne contrôle même pas. « J'ignorais comment l'avouer. » Et elle ne dira pas quelle inquiétude la tenait ce jour-là, lorsqu'elle a commencé à parler, et qu'elle s'est demandé si Sinead lui tournerait le dos. Car malgré la loyauté sans borne, il y a fautes qu'on n'oublie pas et qui creuse la faille. « Et je ne désirais aucunement me sentir traître à tes yeux. Le Royaume n'est pas en danger. Il ne le sera jamais. » Elle l'a déjà promis, déjà juré, à Aodha, elle qui a découvert les ombres sous le carcan, elle qui a fait germer les peurs et les a exacerbées à même les neurones. Et elle en a tiré une conclusion, une leçon des plus importantes : elle préférerait se sacrifier que de laisser le trône sous les doigts d'un émissaire malveillant. « Quant à moi, je suis seule maîtresse de mon destin. » Personne ne tombera, sauf elle. Elle sera seule sous le joug d'Oksana ou ne sera plus. Sens du sacrifice aiguë qu'elle développe face à la violence de leurs rencontres clandestines, celle où l'une ploie et l'autre s'érige. C'est un regard à la fois calme, paisible et déterminé qu'elle offre à Sinead. Aucun doute ne subsiste dans ses frasques. « J'ai tenté, à plusieurs reprises, de freiner les ardeurs, mais Eithne n'a de cesse de désirer le monstre qu'elle représente. » La main passe passivement dans l'air, balayant les idées infidèles qui dansent dans sa chair. « Mais il n'est pas temps à lutter contre elle. Des événements se trament dans l'ombre, dont je ne puis te parler pour l'instant. Oksana n'est pas un danger aujourd'hui. Demain est un autre jour. » Et elle sera prête à l'accueillir, comme toujours.

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shit hits the fan (fiona) - Lun 17 Sep - 10:31

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two days after chaos in eden manor



La Souveraine reste sereine face à l’Ire faite femme, qui s’apaise plus par raison que par volonté. Et Sinead n’a d’autre choix que de contenir la fureur, parce qu’elle ne peut pas exploser pour pareil problème. Ses nerfs à fleur de peau ne l’aident certainement pas à regagner son calme et elle reste à distance, la Guerrière, tandis que les muscles sont tendus et la gorge douloureuse d’avoir hurlé. Oh, les prunelles s’affrontent, et ni l’une, ni l’autre ne détourne le regard. Il s’agit d’en savoir plus, mais aussi de garder le contrôle, de l’affirmer. Ici, Sinead n’en a plus vraiment rien à foutre de la hiérarchie, parce que c’est plus l’Amie que la subordonnée qui vient demander des comptes. La subordonnée, pour le moment, elle a des bribes de conversations qui tournent en rengaine nocive dans l’arrière de son crâne et elle voudrait bien les ôter. L’altiste se concentre sur les réponses que Fiona daigne lui octroyer. Elle écoute les confidences, dont elle se doute que personne encore n’est venu les réclamer -ignorant que Aodha en sait déjà beaucoup sur l’affaire. Et la Dame souffle des paroles qui sonnent comme un glas que Sinead ne peut accepter, alors elle réplique, la colère qui gronde encore dans ses veines. « Commence pas à me donner du « mon destin ». Tu sais très bien que c’est des conneries et que t’as pas intérêt à te mettre en danger parce que c’est ton destin. » Elle dit ça sans agressivité particulière, simplement un refus de voir l’Autre abandonner la partie sans se battre. Surtout contre Oksana.

Et Fiona d’invoquer Eithne comme excuse, comme paravent. Nemhain s’offusque presque de voir sa championne céder face à la noirceur de la Pakhan. Sinead, elle, pourrait presque comprendre, mais il reste qu’elle est plutôt bien en symbiose avec Nemhain depuis la mort de Mendes : frénésie guerrière qui servira les rangs d’An Riocht si la guerre se profile, mais stratèges qui veulent savoir où elles risquent de s’engouffrer et refusent de se faire mener par le bout du nez jusque dans un grossier piège comme les agents du Chaos semblent le vouloir. « Tu veux faire des cachotteries ? Fort bien, tu m’en parleras demain. À moins qu’il ne faille que je revienne te chercher dans ton antre pour te tirer les vers du nez ? » Elle-même ne dit pas tout, cela dit, alors ça lui va bien de faire la morale. Il y a des entretiens qu’elle n’a pas dévoilés à Fiona non plus, qu’elle a esquissés aux oreilles engourdies du Sénéchal, mais qu’elle garde secrets encore, pour certains. Mais, tout en avalant la distance qui les séparait, elle dévoile tout de même le dépit qu’elle ressent, face à l’affaire Oksana, et c’est plus Nemhain qui fait ses reproches à sa Championne : « Je ne me suis pas donnée à une lâche, Eithne. Ne va pas te laisser consumer par elle, tu m’entends ? » Une des mains de Sinead saisit celle de Fiona qui dessinait des arabesques dans les airs quelques secondes plus tôt, et les doigts s’entrelacent avec ceux de la souveraine. Il y a dans le geste à la fois ferveur et encouragements, mais aussi autorité presque martiale. Elle pourrait lui dire qu’elle est plus forte qu’elle ne le croit. Elle pourrait. Elle ne le fera pas. Parce qu’il y a quelque chose qui l’a fait tiquer : « Pas un danger aujourd’hui. Fi, me dis pas que ça peut se retourner contre nous. » Elle soupire, elle est lasse et la colère se mue en fatigue accumulée. « C’est vraiment pas le moment de se foutre dans la merde. J’ai tâté le terrain côté Nuova Camorra et Calavera, ils hésiteront pas à entrer en guerre, là. »

Ce qu'elle voudrait, c'est faire comprendre à Fiona que se rendre vulnérable face à Oksana, à l'aune d'une guerre de dieux, c'est la pire des combinaisons. Ce qu'elle fait, néanmoins, c'est mettre le cou sous la guillotine involontairement, en révélant qu'elle a rencontré des ennemis sans prévenir. Mais il va falloir en parler, alors autant mettre les pieds dans le plat et ne plus chipoter.
(c) DΛNDELION
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shit hits the fan (fiona) - Mer 19 Sep - 8:29




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22 Juillet 2018, Teddybeer, Downtown, Arcadia

 


La colère se tamise, du moins est-ce ce que laisse paraître leurs voix équilibrées. Mais aucune duperie ne transpercera l'âme de Fiona. Consciente, jusqu'à l'apophyse, des frasques d'incompréhension mêlée de rage qui s'épandent autour d'elle, et qui ont raison de la malmener. Les premiers flots de réponse lui hérisse l'échine. Reine qui tient toujours à garder lion en cage, furie enchaînée, n'est qu'amie et amante auprès de la Table Rouge, à observer sa comparse dénigrer le discours précédent. Irritations qu'elle achemine bien mal, malgré ce qu'on pourrait en dire, Fiona n'a pas la carrure pour faire face à une Guerre tempétueuse. Et chaque pic qu'elle lui envoie devient lance dans sa poitrine. Parce que le Démon qu'elle tente de fuir est bien réel, et qu'elle n'a pas encore d'issue pour lui échapper, elle reçoit l'ire divine, et elle estime le mériter. Et la Déesse gronde sous la chair, à l'estimer différemment. Marionnette face à son karma, Eithne refuse d'être traitée de la sorte, mais ce ne sera pas elle une seconde qui émergera devant Sinead. C'est la mortelle, et seulement elle, qui ne recule pas devant l'ode à la honte, et qui accueille un visage plus tiré. « Des cachotteries ? » qu'elle répète, comme sonnée par l'idée-même, à froncer les sourcils en prenant du recul. « Pardonne-moi si, de mon point de vue, ceci ne te regarde en rien, ni toi ni quiconque. » Et elle se rebelle, Fiona, contre la Bataille qui a sorti bouclier et épée. Parce qu'elle ne comprend pas la furie. « Je le répète, il n'y aura aucune répercussion sur mon peuple. Du reste, je suis seule responsable des conséquences de mes actes. Je ne suis pas sotte, je n'ignore pas le danger, je ne t'en aurais jamais touché mot dans le cas contraire. Alors cesse de me parler comme à une enfant. » Et elle soupire, ouvertement, sans trop savoir où se positionner, si se rasseoir constitue une bonne idée. « Je ne te dois rien, concernant ma vie privée, Sin. » qu'elle crache, cette fois-ci, parce que la blessure lui tâche la chair, et c'est un regard déçu qui, un court moment, se pose sur sa comparse. « Je ne t'ai pas encore demandée en mariage, me semble-t-il. » La blague les aurait certainement fait rire, dans un contexte différent. Mais aujourd'hui, ce n'est clairement pas le cas, drôlerie qui serait même utilisée pour creuser l'animosité qui règne entre les murs de l'arrière-cour du pub. « Nous sommes tous libres de choix, libres de nous épanouir ou de nous mortifier. Nous avons tous des secrets. Moi y compris, et tu ne peux prétendre que tu es l'exception à la règle. » Elle signerait même un contrat pour signifier qu'elle en a quelques dizaines. Et elle ne citera aucunement cette seconde âme du Clan qu'on penserait adverse, et qu'elle côtoie, elle aussi, et bien plus qu'Oksana. Ni comment elle pactise avec le Diable, à simplement espérer la revoir comme une adolescente. Mais y a-t-il seulement besoin d'en parler, de tout ça ? N'y a-t-il pas priorités plus importants encore ?

Et de tous les mots qui sont perpétrés entre les lèvres de Sinead, ce n'est que lâche qui vient lui caresser les ventricules. Bombe incendiaire qui lui broie les reins, les côtes et les neurones, c'est le palpitant qui se fait douloureux, c'est l'affliction qui s'empare des boyaux. « Qu'as-tu dit ? » qu'elle demande, et elle s'écarte, et elle la fuit, point de main dans la sienne, seulement la blessure dans les veines. Et elle se met à rire, Fiona, comme ahurie, comme poupée de cire déraisonnée. Comme portrait enfin libéré de son cadre et qui ne saurait retrouvé pied dans la réalité. « Tu me traites de lâche, c'est ça ? » Elle fulmine, la prétendue jolie rousse, la prétendue calme en toute circonstance, à chercher les rebords de la table pour y planter les griffes, essayer d'évacuer le feu qui se fait maître. « Oui, j'ai été lâche, et ce, pendant des années. » Elle ne le nie pas. Elle ne le niera plus jamais. Mais depuis lors, n'a-t-elle pas évolué drastiquement pour accepter ses démons ? Pour ôter le voile qu'elle s'était mis sur sa face ? Pour enfin entrevoir ses responsabilités, dans ce qu'elle appellera toujours le crime de sa vie ? Et elle s'estime bafouée, Fiona, elle en vient même à se demander si on ne lui préférerait pas simple mortelle sans défense. « Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Et ce n'est nullement par lâcheté que je ne puis me détacher d'Oksana. » Possédée, à moitié, Fiona, à chercher un verre qui ne lui laisse qu'un effet risible, et qu'elle balance contre le sol en fulminant. « Je ne peux pas agir comme une petite capricieuse devant elle, il y a trop de conséquences possibles. Je ne peux pas la blesser, ni la mettre en colère, ni l'ignorer, ni la retenir, ni la toucher, ni même la contrarier, là serait ma chute la plus brutale. Je sais que je n'ai pas su réagir à temps, mais à présent, je ne peux faire l'impatiente sous le coup de l'inquiétude. Ne comprends-tu donc pas que les enjeux sont trop importants pour me laisser une quelconque issue ? » Dos à son amie, elle se contente de secouer la tête, car elle aussi, est lasse de tout ce qui se trame ces derniers jours. « Et je ne me suis pas offerte à quelqu'un qui semble ignorer qui je suis. » A jouer à celle qui heurtera l'autre un peu trop, Fiona grince des dents, calme la respiration, les nerfs, le diapason de rage sous la peau. Et la tête se fait plus lourde, et les paupières se ferment. « Et en plus, tu te moques de moi. »

ça sonne, tintamarre soudain qui pourrait la faire sourire, mais qui, à cet instant précis, ne fait que raviver la colère de leur affrontement indécent. Fiona se retourne. Mais nul besoin de se demander ce qu'elle pense, l'expression est bon témoin de la réprobation qu'elle compte vomir. « Voilà qu'à ton tour tu me dévoiles tes petits secrets. Bien, nous serons peut-être quittes, lorsque tu m'auras dit qui, et pourquoi, tu côtoies ce genre de grotesques personnages ? » Et elle délaisse la Table Rouge, et pour de bon, cette fois, pour faire face à Nemhain. Et tant pis si elle paraît lâche, et tant pis si elle a perdu son estime, et tant pis, a-t-elle seulement les armes pour faire autrement ? Le regard crie et hurle, mais elle n'est pourtant que grand calme, et cela ne présage rien de bon, lorsqu'on connait le tempérament. « Oksana n'est pas une ennemie. Quant à tes nouveaux amis, qu'ils viennent et qu'ils brûlent, s'ils osent penser qu'ils ne sont coupables de rien. »

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shit hits the fan (fiona) - Mer 19 Sep - 9:46

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two days after chaos in eden manor
(ambiance)

Le couperet s’abat sur la Guerre, parce que le choix des mots a été trop hasardeux, et qu’en voulant rassurer Fiona sur la loyauté toujours indéfectible, Sinead l’a vexée, pire même, l’a blessée. Sinead craint pour sa Reine, pas parce qu’elle ne pense pas qu’elle sera capable de s’en sortir, mais parce qu’elle redoute la situation inextricable face à Oksana en pleine guerre des gangs. Mais plutôt que de lui dire simplement, non, c’est le côté martial qui est ressorti et elle s’est adressée à sa Souveraine comme à une enfant qui n’aurait pas conscience des menaces qui couvent. Pour l’heure, le Royaume n’est pas son souci principal, mais son interlocutrice l’est. Et de paroles maladroites en réactions à fleur de peau, qui toutes restent encore proférées d’un ton très calme, les deux rousses s’enfoncent dans un malentendu qui aura tôt fait de les laisser marquées. Nemhain gronde toujours, mais Reed perd de son arrogance, masque dissimulant ses véritables motivations à pareille explosion verbale, et se retrouve à son tour blessée par les mots de la tête couronnée. L’allusion à un mariage aurait dû les faire rire, ou sourire du moins. Mais l’expression de Sinead s’assombrit à cette mention et elle inspire lentement, mâchoires serrées, pour ne rien dire d’autre, pour ne rien répondre, pour ne rien provoquer de pire. Elle n’est pas amoureuse, non, ça serait stupide que de croire ça. Mais elle tient à Fiona, peut-être plus encore maintenant qu’elle a découvert les plaisirs de l’amour au féminin dans ses bras. Alors la plaisanterie est cruelle et frappe peut-être plus fort qu’elle ne l’aurait fait auparavant.

Le choix des mots est chaotique et perce les chairs et noircit les esprits. Elles ne s’écoutent pas, peut-être, pas assez pour reconnaître les vraies affirmations qui se cachent sous d’autres mots. Le terme « lâche » met le feu aux poudres et Sinead reste campée sur ses positions, poings serrés, tandis que Fiona s’agace, s’irrite, s’enflamme presque. Oh, elles se connaissent. Depuis toutes ces années à se côtoyer, toutes ces saisons à se rapprocher, à s’appeler amies, à se reposer l’une sur l’autre. Sinead voulait rappeler cette évolution de caractère à laquelle elle a assisté sans mot dire, mais elle bute sur un obstacle de taille en utilisant un verbiage importun. À son tour de prendre une leçon par la Reine, qui rabroue l’écolière ne comprenant pas les tenants et les aboutissants de cette histoire avec Oksana. La soldate sait qu’elle doit prendre la flopée sans broncher : c’est son rôle, et elle récolte ce qu’elle a semé, dans cette tempête des sentiments exacerbés. Elle constate qu’elle a heurté Fiona lorsque celle-ci lui tourne le dos et souffle : « Et je ne me suis pas offerte à quelqu'un qui semble ignorer qui je suis. Et en plus, tu te moques de moi. » Jamais, voudrait-elle rugir en retour, pour faire cesser cette querelle. Mais elle reste immobile, figée à son tour par la honte qui la saisit alors qu’elle se rend compte qu’en voulant renforcer Fiona, elle ne fait peut-être que la déstabiliser un tant soit peu. Les poils se hérissent, chair de poule passagère, anticipation d’une réprobation plus grande. D’aucuns pourraient supposer que l’influence de Chaos est encore grande dans Arcadia et que cette brouille est issue des vestiges des pouvoirs de Mendes. Mais le drame se révèle être béant, puisque seules ces deux femmes sont responsables de leur mésentente.

L’interrogatoire se retourne, change de sens, change de victime. Elle a tendu le bâton pour se faire battre et doit désormais rendre des comptes alors qu’elle n’était pas du tout venue pour cela. Mais la Reine doit savoir, non ? Ce n’est pas comme si Sinead était invisible : cela fait bien des années qu’elle traine dans tous les quartiers d’Arcadia, fricote avec ses homologues des autres clans, quand elle ne s’envoie pas en l’air avec ceux du Royaume… Autant dire qu’il faudrait être aveugle et sourd pour ignorer que Sinead a ses entrées à peu près partout, et que sa sociabilité en fait une porte-parole utile auprès des autres mafias. La soirée à l’Eden Manor l’a montré, au cas où il persistait un doute. Les deux femmes se toisent mais ne se voient pas, s’affrontent sans vraiment avoir envie de se réconcilier aussitôt. Les petits secrets qui se révèlent à cette heure risquent de creuser un gouffre plus grand encore. « Ce ne sont pas mes amis., crache-t-elle, les billes bleu-vert ancrées dans celles de Fiona, Enfin, pas tous., corrige-t-elle, avant de préciser : J’ai profité de connaître Alfonso Brazzi et Augustin Esposito pour essayer d’apaiser les tensions avec la Nuova. » Ça, c’est la première pierre de l’édifice, peut-être la plus facile à poser. On ne peut pas lui reprocher pareille action, quoique décidée unilatéralement par la courtisane.

« Je ne te cache pas que je logerai bien une balle entre les deux yeux de Bellandi, mais ses seconds sont des hommes raisonnables. On ne peut pas entrer en guerre, pas en ne sachant pas ce qui nous attend. On ne sait même pas ce qu’a foutu Mendes ! C’était Chaos, c’est bien ça ? » Elle n’a pas entendu les paroles de Mendes, trop loin, trop préoccupée par le sort d’Aodha, et sonnée par l’explosion du mur de glace. Les lèvres tremblent moins de peur que d’appréhension. Parce qu’elle n’a pas fini ses aveux et qu’elle sait qu’il faut les faire. « J’ai fait soigner Flores aussi. Je me suis dit qu’un capitano me devant une faveur à l’aune d’une guerre était certainement plus utile qu’un capitano mort. » La bombe -encore une- est lâchée. Elle se passe la main dans les cheveux, essuie une pellicule de sueur sur son front -la tension, la rage, l’inquiétude pour Fiona lui ont donné chaud. Et elle enchaîne, peut-être pour minimiser l’aide apportée à Flores, peut-être parce qu’elle sent que ce n’était pas la bonne idée de la soirée sans pouvoir mettre le doigt sur le problème insoupçonné : « Il y a un entrepôt de la Nuova qui a brûlé. Je ne sais pas encore ce qu’il y avait dedans, mais les Ritals ne savaient pas qui avait foutu le feu, et avaient l’air d’être sacrément contrariés » C’est pas nous, hein ? Qu’elle semble demander, sans le formuler. L’insolence n’a pas sa place ici et maintenant, pas quand Fiona est à deux doigts de réduire le mobilier en cendres.

Je suis désolée, voudrait-elle dire. Elle pourrait peut-être les prononcer, ces mots d’apaisement. Mais c’en sont d’autres qui sont articulés, pour le bien du Royaume : « On peut pas entrer en guerre, ma Reine. » La distance, la déférence, la soumission. Si Sinead est bien celle qui parle, Nemhain s’accorde avec elle, et c’est à la fois à Fiona et Eithne qu’elles s’adressent. Et c’est pour signifier ces excuses qui ne se formulent pas explicitement qu’elle emploie le titre hiérarchique, absolument pas pour railler ou remettre de l’huile sur le feu. « C’est de la folie, et il y a bien trop d’éléments qui nous mettent en garde contre le conflit ouvert pour qu’on y fasse pas attention. Au premier faux pas, on y passe tous, et pas seulement ceux que tu veux voir brûler. » Elle en est certaine et si elle n’a aucun indice tangible pour l’heure, elle sait que l’affrontement des gangs aura tôt fait de mettre Arcadia à feu et à sang, et que l’issue en sera dramatique. Le tout est maintenant d’en convaincre Fiona, et donc de l’apaiser.

(c) DΛNDELION
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shit hits the fan (fiona) - Mer 19 Sep - 10:50




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22 Juillet 2018, Teddybeer, Downtown, Arcadia

 


ça flambe, dans la barbaque, ça sent déjà l'odeur de la viande faisandée, grillée jusqu'à l'os, goût semelle, finissant cendres entre les dents. Ce qui aurait pu être repas convivial se transforme peu à peu en bûcher cérémonial. Elles qui se clament pourtant amies de longue date, ne peuvent trouver terrain d'entente raisonnable. N'ont crié que trop peu l'une sur l'autre pour réellement prétendre connaître les fondements des hurlements et des reproches. Seules circonstances qu'elles se découvrent comme au premier jour, à chercher les vices de l'autre pour mieux les assimiler. Et plus Sinead parle, et plus l'ouragan grandit. Fiona qui se considéra déjà traître, voilà que ses amis de confiance en font de même. Et elle qui pensait être seule à véritablement mériter le blâme, voilà qu'une fois de plus, elle se trompait lourdement. C'est l'assaut du feu sur les os, elle sent les braises courir le long des bras, du ventre et de la gorge. Elle sent l'instabilité qui la consume, qui la consomme, qui se fait sempiternelle tandis que les murailles se mettent doucement à fondre sous le coup de la colère. Les poings ne se serrent pas, mais le coeur cherche à étouffer la fumée qui s'évade déjà. Et si, d'accoutumée, elle aurait été inquiète de sa réaction, et l'aurait sommé de s'enfuir, Fiona ne lui en dit rien. Car c'est l'injustice qui gît soudainement dans les synapses. L'incompréhension, avec elle, d'avoir été blessée par visage aussi coupable que le sien. Et si la Reine est bien consciente des fréquentations peu charitables de Sinead, elle n'en a jamais été inquiète. Pas jusqu'à aujourd'hui. Les prénoms fusent, les identités se matérialisent. Augustin, sans importance. Alfonso, sans importance. Des capitaines qui n'ont pas tiré au sort l'ultime vengeance qu'elle souhaiterait appliquer. Eux qui n'ont pas signé l'acte de mort qui stagne en elle, elle qui leur accorde encore la possibilité de s'en sortir indemne.

Et elle fulmine, Fiona, qu'on ne lui en ai pas touché un mot. Qu'on tente d'apaiser derrière son dos, sans avoir toutes les cartes en main. Pire, en ignorant la quasi-totalité du jeu qui viendra bientôt se dévoiler sur le tapis. « Crois-tu donc que je sois stupide à ce point-là ? » Ce qui n'était qu'égratinure sur les ventricules devient plaie béante, écartèle myocarde et endocarde, charcute le palpitant violemment. « Que j'ai envie d'entrer en guerre par rancune et orgueil ? Est-ce là ce que tu prétends ? Ne m'as-tu donc jamais vraiment connue ? » Elle, si bienveillante, si respectueuse de la vie. Elle, encore, qui a prouvé la qualité existentielle en se jetant à corps perdu sur le corps d'une prétendue rivale. Elle qui, de sa vie, n'a jamais prétendu vouloir dominer par la violence. « Cette guerre, ils viendront eux-mêmes la chercher, et nous le savons toutes deux. Ils sont assez idiots pour oublier que le plus grand danger se cache encore dans l'ombre, mais je ne le suis pas. Tu me fais la morale, et tu clames tes actes comme s'ils étaient nécessaires, mais... » C'est la voix qui gronde et qui crie, profonde et colérique, faisant trembler chaque particule de sa carcasse. « Tu ne sais RIEN ! » Aurait préféré reculer d'un pas, mais c'est qu'elle avance, finalement, les yeux qui fusillent. « Crois-tu que je sois ignorante ? Que je demeure immobile ? Que je sois assez STUPIDE pour ne pas entrevoir les véritables adversaires de cette bataille ? Que je ne suis pas inquiète d'agir à l'aveugle ? » Et elle avance encore, un pas de plus, à gagner un peu de terrain à chaque fois, à oppresser la conquérante. « Ils n'ont RIEN à nous offrir. Ils l'ont prouvé à maintes reprises au Trianon. Ils ont échoué. Pire encore, ils nous ont pris le SEUL atout que nous possédions ! » Et encore une fois, elle fait un pas, sans jamais délaisser le regard. « Et tu crois sincèrement qu'ils pourront nous être d'une quelconque aide ? Tu es bien naïve. » Le ton pourrait redescendre. Mais c'est sans compter sur les révélations suivantes, qui se font, chacune, de plus en plus dures. « Ils ont eu leur chance, et ils n'ont pas été assez sages pour la saisir. »

A l'image-même d'un soin quelconque à Alejandro, c'est l'hybris qui se fait maître. Il n'y a aucune limite à sa fureur, et aucune retenue à son feu. Elle aurait envie de lui mettre une gifle, mais ce n'est que la main qui se saisit du poignet, à le brûler violemment, soudainement, et sans aucune compassion. A la regarder cracher douleur, Fiona n'est que brasier méphistophélique. « Tu as.. » Et elle appuie. « .. osé..  » Et elle appuie encore. « .. soigner cet ignoble individu ? » Et chaque mot pèse un peu plus lourd, et fait croître la chaleur, marque la brûlure, tandis que cette fois-ci, c'est une gifle qui part, sèche, brutale, terrible. Alors qu'elle la lâche pour mieux la surplomber, elle qui se fait Reine supérieure. Pourtant chose rare chez elle, mais ce n'est pas seulement la Souveraine qui se sent trahie, mais bel et bien l'amie. « Il a fait couler le sang de ton sang ! » qu'elle hurle, frénétique frénésie. « Et tu as osé lui laisser la vie ? » L'éruption, difficile à préserver, fait vrombrir la fournaise sous sa chair. « Sache que s'il blesse l'un des nôtres pour proclamer son Clan vainqueur, tu en seras la seule responsable. Si l'un des nôtres meurt sous sa main, je ne te le pardonnerai jamais. » Et elle en est sûre, cet homme aura tôt fait de montrer de nouveau son vrai visage. Celui qu'elle a entrevu tant de fois en une seule et même soirée. Arrogance, violence et idiotie. Et elle ne répond même pas aux questions posées, Fiona, malgré les connaissances qu'elle en a.

Et elle la voit se soumettre à moitié, clamer sa Souveraineté pour gangrainer la fureur, tamiser la colère. Mais il n'y a rien qui ne puisse réellement la calmer, si ce n'est le temps lui-même, et sa propre volonté. Volonté qu'elle ne possède guère à l'instant. Alors elle secoue simplement la tête, ébroue le monde de sa seule caboche. « Je n'ai aucune prétention à mener cette bataille alors qu'une autre, plus grande, et plus importante, se prépare. Et pourtant, pour gagner l'une, il nous faudra gagner l'autre. » C'est la lave qui commence à sécher, craqueler sous la froideur qui essaie de l'englober. « Je ne serai pas celle qui débutera les hostilités. Je ne souhaite aucunement exterminer un Clan dont les membres ne nous ont pas causé quelconque tord. Je veux la justice, et elle sera faite. Ils se feront joie de venir la chercher eux-mêmes, trop stupides pour entrevoir les périls qui nous guettent, et trop sots pour comprendre qu'ils ont été seuls responsables de nos actes. » Elle balaie ses dires d'un revers de main, lassée. « Cesse de me croire insensée ! Sache que je fais le nécessaire pour avoir le plus d'atouts possibles dans ce conflit. Il est clair qu'il va poindre, sur deux fronts. Et il est hors de question que j'aille discuter d'une quelconque trêve avec ces chiens. Ils nous ont méprisés, ignorés, humiliés, menacés, et ce dans l'unique but de tuer la seule personne qui aurait pu nous être utile. Ils n'ont que faire de ce qui se trame, ils se croient plus puissants que le monde entier, ils ne sont qu'orgueil et narcissisme. Il n'y nul besoin de discuter avec des sourds. Et je suis surprise d'entendre que tu ne l'as pas compris par toi-même ! »

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shit hits the fan (fiona) - Jeu 20 Sep - 16:57

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Fuck, songe Sinead aussitôt que les mots franchissent ses lèvres. Elle aurait mieux fait de la fermer, de se taire, de ne pas renchérir, de ne pas chercher à se faire battre. Elle n’a rien d’une masochiste, la Reed. À vouloir être honnête au mauvais moment, on se prend un revers de bâton violent et on regrette. Elle a voulu percer l’abcès, être honnête, essayer d’enrayer la colère de Fiona, et elle a jeté de l’huile sur le feu. Elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même, à ne pas bien choisir son moment, à croire que la fureur pouvait être apaisée par quelques paroles maladroites et appels au calme inutiles maintenant que la machinerie du diable -brûlante, enragée- est lancée. Si elle reste campée sur ses positions, pieds ancrés dans le sol de terre battue de cette arrière-cour qui les a vues si souvent rire et flirter sans lendemain -sauf un- c’est parce qu’elle ne veut pas donner plus de champ à Fiona. Parce qu’elle sait qu’elle n’a que ce qu’elle mérite, à agir sans demander à sa hiérarchie l’autorisation, voire l’avis. C’est ça, aussi, de jouer l’électron libre et de prendre des libertés avec l’autorité : tôt ou tard, ça finit par se savoir et ça mord à la jugulaire.

Mais il faut toutefois reconnaître que Sinead n’avait pas parié sur la déferlante de violence qui la fauche verbalement, ébranle les murailles de certitudes qu’elle a érigé et pourrait presque la faire aller en arrière pour échapper à Fiona.
Mais elle ne cède pas, et Nemhain irradie à travers Sinead.

Fiona et Sinead ne sont pas d’accord sur un point : l’utilité de Mendes.
Fiona y voit l’atout nécessaire ; Sin, un leurre gros comme une baleine sous un gravillon.
Elle serait pourtant mal avisée de le signaler, tandis que Fiona fulmine et hurle, et tonne, et n’est plus qu’à quelques centimètres.

Fuck you, Fi, elle meurt d’envie de cracher alors que sa Souveraine décide -est-elle vraiment consciente de ses actes ? hélas, probablement- de la châtier. Les mâchoires sont serrées et l’intérieur de la lèvre inférieure mordue pour ne rien proférer, insulte comme supplications. Elle subit la punition en silence, malgré la douleur qui déforme ses traits, inspire profondément, les yeux qui brillent alors que les chairs se calcinent et se marquent profondément, que la peau est à vif et le derme écorché par la brûlure. Fuck off, qu’elle voudrait aussi grogner, mais elle serre encore plus fort les mandibules et un nerf ressort au niveau de ses tempes alors que les yeux brillent toujours plus. Oui, elle a osé soigner Flores. Elle pourrait donner mille raisons, et aucune ne suffira. De toute façon, elle n’a pas le temps de répondre que la main brûlante de Killough s’abat sur sa joue, lui fait vriller la tête et que Sinead titube de quelques pas en arrière. Elle la sent passer, l’ire royale, il n’y a aucun doute. Elle n’avait pas pensé que Fiona pourrait un jour en venir à lever la main sur elle, et Reed a la sage idée de ne rien dire sur les propositions de renversement de couronne. Elle tient encore à sa peau. Elle souffle. Et lorsque sa Souveraine la met en garde contre les actions futures du capitano sauvé, Sinead murmure simplement : « T’en fais pas, je comptais pas me le pardonner moi-même. » Elle sait qu’elle a fait un pari risqué et que rien ne lui permet d’être sûre que Flores ne fera pas couler le sang du Royaume. Après tout, lui comme elle sont des soldats, gradés certes, mais des soldats tout de même. Sinead est presque prête à parier qu’il doit sans doute recevoir le même genre de correction de la part de Costilla, de son côté.

Elle inspire, elle se compose une mine impassible alors qu’elle ne rêve que d’une chose : foutre le camp, maintenant. Mais non, elle persiste et signe. La colère est passée non ? Autant tenter d’apaiser, réitérer sa soumission, bien montrer qu’elle a compris la leçon -injuste, trop violente pour être bien accueillie. Elles sont lasses, toutes les deux. Ni l’une, ni l’autre n’étaient prêtes à s’affronter ce soir-là, sur ce terrain-là. À croire que l’ombre d’Oksana est presque plus néfaste que l’influence de Chaos, bien que mort. À Fiona de l’insulter en retour et d’une mine contrite, c’est un sourire faux et cruel qui étire les coins des lèvres de Sinead. Ses prunelles brillent toujours et c’est un regain d’orgueil qui lui permet de se retenir de verser une larme sur cette amitié fissurée. « Mendes n’était qu’un putain de pion, Fiona. Tu le sais pertinemment au fond de toi. Il n’était là qu’en diversion. Il a été attrapé parce qu’il le voulait bien. Il a été tué parce que c’était son but ! » La voix s’est élevée un poil trop et voilà Sinead qui lève la main comme pour mettre une pause dans leur échange qui ne fait que s’envenimer. « Ce n’est pas son souvenir qui nous sera utile. Tu parles de mener deux guerres à la fois, et moi je te dis qu’il y a peut-être moyen qu’on puisse en éviter une. Je suis la Guerre, merde ! Je ne sais peut-être pas tout ce qui se trame dans la pénombre, parce que je ne te suis pas partout, parce que tu n’as effectivement pas de comptes à me rendre, mais si je te dis qu’il y a une bataille qui est perdue d’avance, c’est complètement suicidaire de s’y préparer quand même. » Je ne veux pas te perdre, que ça hurle dans ses prunelles qui brillent toujours. Ça ne franchira pas la barrière nacrée des dents, parce qu’il y a de la fierté, une réticence à se soumettre après avoir été malmenée. Elle balance entre deux extrêmes, Sinead : l’insubordination, le doigt d’honneur furieusement dressé et la porte de sortie claquée ; et la volonté de trouver un terrain où elles ne se quitteront pas fâchées. Nemhain veut les armes et les représailles ; Sinead sait que ce serait folie que de lâcher les rênes. Elle enchaîne sans laisser le temps à Killough de broncher, maintenant qu’elle a son attention : « Je te demande pardon d’avoir agi sans te prévenir. Mais je n’en suis pas désolée. Il fallait essayer. Peut-être que mes interlocuteurs sont des abrutis, peut-être que leurs chefs sont pires, peut-être que le conflit armé va éclater dans tous les cas, mais il fallait que j’essaye, que je fasse quelque chose. » Elle revient, proche de Fiona, se grandissant comme elle peut, bombant presque le torse comme Ned avait fait face à Mendoza dans ce Trianon de la mort : elle est loin de la dépasser, mais elle ne cèdera pas. « Ça là », elle hisse son poignet entre leurs deux regards, la marque rouge vif comme un emblème de la justice de la Reine, « plus jamais je ne te donne de raison de le faire. » Ça gronde. Il n’y a pas de menace, loin de là, ni même de contestation. Elle a eu ce qu’elle cherchait, très bien. C’est une simple affirmation. « Jamais j’ai estimé que t’étais stupide, jamais. Alors commence pas non plus à considérer que je suis naïve, parce que la bibliothèque que t’as failli réduire en cendres avait l’air de vouloir nous mettre en garde. Et oui, je sais que ce que je dis n’a pas de sens. Mais ça finira bien par en avoir. Faut juste que tu me laisses aller prendre des informations partout où je peux en trouver. Et tant pis si je crève d’avoir voulu me fier à d’autres. » Ça brûle, au fond de ses yeux. Elle frôle l’insolence, peut-être, à renchérir sur le terrain de son indépendance dans la discussion avec les autres mafias, mais au point où elle en est… elle aurait tort de se priver, non ?

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shit hits the fan (fiona) - Ven 21 Sep - 8:52




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Il pourrait s'apaiser, l'atmosphère brûlant, si seulement Fiona osait s'épancher sur ses actes, si seulement elle pouvait revenir un peu plus à la réalité. Mais il n'est rien qui ne puisse contrecarrer l'hybris, tempête de ses torpeurs, qui règne en maître sur la carne, et arrache les rênes de l'esprit pour mieux l'humilier. Ce sont des paroles, encore, que Sinead vient lui chantonner, ce sont des avertissements qu'elle n'a que trop assimilés depuis des jours, dont elle a elle-même été convaincue dès le rideau tombé. Mais l'expression ne change pas davantage, ni se délie, ni ne se détend, statue de marbre condamnée à demeurer colère et incompréhension. « Décidément, tu me prends vraiment pour la dernière des idiotes. » Et elle se met à sourire, bêtement, sans savoir que seuls les nerfs régissent cet acte, que même en dodelinant de la tête, elle ressemble toujours à une furie ahurie. « Bien sûr qu'il n'était qu'un pion, je l'ai su avant même de passer les portes du Trianon ! Il était cependant loin d'être inutile, comme tu le prétends. Il avait des réponses, enfouies dans la cervelle, que les nôtres auraient pu déterrer. » Elles ne sont peut-être pas d'accord, ou du moins, pas sur tout. Mais Mendes est mort, désormais. Et il n'y aura plus d'information qu'aucun ne pourra y trouver. Plus de raison de s'y épancher vraiment, si ce n'est pour se remémorer l'avertissement, et toutes les conséquences qui viendront pour l'avoir ignorer. Ou comment les uns ont fait tomber les autres. Mais c'est élan de sentiments pas si lointains qui commencent à resurgir, qui agace doucement les cellules, qui crève lentement le palpitant. Les mots de l'amie, ce soir, se font plus douloureux les uns que les autres. Bien entendu, Fiona n'est pas inconsciente de son propre lot de mauvais choix, mais elle ne semble pas encline à en être plus souple pour autant. Pas devant les mots, soigneusement lancés à son visage, que Sinead se plaît tant à modeler pour la heurter. Ou ne s'écoute-t-elle pas vraiment. La Reine grince, essaie de ne pas vomir la rage qui vient renaître de ses cendres, se lancer dans un deuxième assaut. « ET QUOI ? » qu'elle hurle, alors que feu et sang coagulent sous la peau. « Je devrais aller supplier Alcide et Joaquin de faire la paix ? C'est ce que tu envisages réellement, Sinead ? » Et elle l'appelle si peu ainsi désormais que le prénom entièrement prononcé pourrait sonner comme une insulte. « Je devrais oublier leur mépris ? Ou comment ils nous ont humiliés ? Je devrais peut-être aussi oublier comment l'un de leurs hommes a violemment égorgé ma soeur ? » Mais si l'incendie fait rage en son sein, et ce par stricte colère contre les Rois, il y a la blessure, la fracture, sous-jacente, si bien cachée, qui soudain refait surface. Comme attisée par toutes les émotions qui font chavirer le navire, c'est le chagrin qui, soudain, vient s'enrouler autour de sa gorge. « J'en ai assez de baisser la tête et de quémander pour sauver la vie de tout le monde. J'en ai assez d'encaisser les affronts sans broncher. J'en ai assez qu'on nous prenne pour de pauvres irlandais soumis et faiblards. » Et elle secoue doucement la tête, immobile, droite, fière. « Je n'irai jamais leur proposer la paix. Jamais. » Et elle recule, essaie tant bien que mal de calmer la brûlure entre les côtes. Et elle entend bien l'avertissement de Sinead. Ou comment cette bataille pourrait les mener à la mort. Et l'inquiétude se ravive encore, car elle n'ignorera jamais les conseils de Nemhain. Elle qui entrevoit le sang avant de le sentir couler. « Ma décision est déjà prise. » Elle ne peut plus faire marche arrière.

Et elle sent l'eau qui vient doucement écarteler les flammes, au simple son des excuses, paroles sincères, et elle le sait fort bien. « Je n'ai aucune rancoeur envers toi, tu es libre de discuter librement avec n'importe qui. Tu pourras leur dire qu'une trêve est perdue d'avance. Sauf si l'un d'entre eux se prétend assez sage pour venir me la présenter de lui-même. » Car elle estime être victime, elle aussi, dans le conflit qui les oppose. Eux qui se disent bafoués, ignorés, n'ont certainement pas saisi tous les événements récents pour être aussi sots. Pour oublier qu'elle fut peut-être la seule à espérer éviter l'envenimement de la situation. Pour retenir les flammes malgré la rage, plus que considérable, envers Joaquin lui-même. Et Fiona se met à rire, à seulement imaginer que l'un des deux Chefs puissent être assez raisonnable pour considérer une seule seconde cette option. « Ce dont je doute. Etrangement, il n'y aurait que Fiona, la gentille Reine, qui devrait aller faire la paix. » Et elle observe, la fameuse Reine, la marque qu'elle a laissé à sa comparse. ça semble la réveiller un peu, si bien que le sourire s'envole, laisse place au sérieux. Et les dernières frasques de Sinead ne sont que caresses à son palpitant, calment doucement les ventricules, se font plus douces au oreilles de Fiona. C'est la culpabilité qui lui étrangle la gorge, bien qu'elle ne regrette pas la punition, elle aurait souhaité la voir moins violente. Alors elle saisit le coude, un instant, observe son oeuvre. « C'est à moi de m'excuser. Tes erreurs ne justifient pas telle violence, je te prie de pardonner ma colère. » Mais ce sont les potentielles sources d'informations qui l'interpellent, qui se font souveraines dans sa caboche, tandis que l'inquiétude s'installe, malédiction perfide qu'elle ne sentira que lorsque le temps sera venu de souffrir. « Au contraire, tout ceci a du sens, sans réellement en avoir. » Alors elle la lâche, hoche doucement la tête. « Va et cherche dans ce cas. Mais ne te mets pas en danger, j'aurai besoin de toi à mes côtés dans ce qui va poindre. »

C'est la bienveillance qui vient s'installer dans son regard, tandis qu'elle se dirige vers un placard, à chercher une serviette, puis l'eau du robinet. « Assieds-toi. » Et elle fait demi-tour, n'attend pas davantage pour déposer le pansement de fortune, humidifié jusqu'à la moelle, sur le poignet de Sinead. « Tu devrais passer voir Asrun, si tu ne veux pas avoir la trace de ma main sur ton bras toute ta vie. » Elle sourit, amusée, lorsqu'elle relève la tête vers elle. Et elle espère sincèrement que cette dispute demeurera désormais passée. Sans aucune conséquence, si ce n'est le lot d'informations transmis. « La prochaine fois, essayons de parler plus... calmement ? » Alors elle se lève, s'épanche sur son visage pour lui dérober un baiser, comme une signature définitive de la fin de cette houleuse discussion. « Nous devons plus que jamais rester soudées. »



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shit hits the fan (fiona) - Mer 3 Oct - 9:55

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La paix revient et le courroux de la Souveraine s’apaise. Si les mots ont été blessants à chaque fois que Sinead les prononçait, il semblerait qu’elle ait fini par trouver la solution la plus sûre, celle qui lui garantit la survie et l’échappatoire bancale, mais certaine. Fiona s’apaise et finit par reprendre un ton de voix plus patient, moins plein de l’ire et de l’hybris d’Eithne. Malheureusement, ce que dit Fiona ne fait que confirmer à Reed que la tâche sera ardue si elle veut éviter que les flammes de la guerre ne dévorent sa ville natale. Le piège du Trianon s’est déjà refermé sur eux, éveillant les vieilles rancunes, meurtrissant les chairs et les esprits. L’ironie du sort veut que ce soit la réincarnation de la Guerre qui s’élance dans une tentative déjà perdue d’avance pour maintenir la paix entre des factions qui ne demandent qu’à régler une bonne fois pour toutes les affronts et les différends qui ourdissent depuis si longtemps. La fierté de chaque chef de gang sera leur perte, Sinead le sait ; ça et l’hybris empreint de justice de ceux qui auraient pu faire partie des pacificateurs. Mais il est trop tard. La gentille Reine se refuse à ce rôle caricatural, et sa fidèle et loyale Courtisane sait qu’elle ne pourrait plus parler pour elle. Sin se félicite, amèrement, de n’avoir jamais donné confirmation à Brazzi, de la paix affirmée par le Royaume. Elle se désole de la situation qui se déroule sous leurs pieds, mais ne baisse pas encore les bras. Si la paix ne peut être assurée par les volontés, alors il faudra leur mettre le nez dans la merde, à tous ces Grands persuadés de savoir ce qui est juste, ce qui est bon pour les leurs, ce qui est nécessaire dans cette guerre d’ego et de violences trop longtemps contenues. Fiona ausculte les traces rouges enserrant le poignet de Sinead, et Sin ne bronche pas, à peine si elle hoche la tête lorsque la Reine lui présente ses excuses pour la violence du châtiment.

C’est qu’elle ne sait pas vraiment si elle lui pardonne.
Nemhain et Sinead ne s’accordent pas sur la question, et mettront quelques jours à trouver un terrain d’entente.

Pour l’heure, se rattacher à ce qu’il y a de positif, ce qui est autorisé par l’Impérieuse. Elle ira donc chercher des informations, creusera partout où il faudra, et s’efforcera de trouver des réponses. Le carnet de Novelli ne peut plus avoir de secrets pour elle, et il faudra peut-être qu’elle fasse une incursion dans l’Eden Manor pour en piocher d’autres, si elle y parvient. Elle entend bien les recommandations de sa Souveraine, l’inquiétude qui pointe. Elle voudrait lui répondre, fanfaronne, qu’elle se mettra toujours dans des emmerdes dont elle peut se tirer, mais elle n’a plus l’esprit à rire ni même à plaisanter. La guerre s’approche et la Raison n’a pas su l’enliser.

À la colère, la douceur succède. Docile, Sinead se laisse faire, un peu en dehors de ce corps qu’on manipule. Elle tressaille au linge froid qui se pose sur son poignet sensible, mais le maintient par elle-même. À la mention d’Asrun, elle hausse les épaules : « Oh, il serait peut-être temps que j’aie des marques, hein… » Pas vraiment une blessure de guerre, celle-là, cela dit. Une blessure pour empêcher la guerre : cher payé. Un sourire en coin, et ses billes croisent celles de Fiona, qui propose une discussion plus calme. Pas le temps de répondre qu’on lui dérobe un baiser, auquel elle répond comme un moyen de rassurer Killough sur son état d’esprit -quoiqu’il ne soit pour l’heure pas vraiment clair pour Sinead elle-même. La main indemne saisit l’avant-bras pâle de Fi, et c’est l’amie qui parle plus que le sujet : « Promis, j’éviterai d’enfoncer ta porte la prochaine fois. Et ne t’en fais pas, Fi, ça ira. »

Ça ira.
Le genre de promesses que Sinead est pourtant bien incapable de faire, en vrai.

Elle se relève, embrasse une nouvelle fois Fiona, et lorsque les lèvres se joignent, c’est aussi Nemhain qui agit, rassurant Eithne sur l’allégeance toujours puissante et la loyauté indubitable. Elle ôte le linge, le pose sur la table, et s’éloigne : « Je vais rassurer ton frère sur l’état du mobilier, et éventuellement le tien, s’il s’inquiète vraiment. Je te préviendrai, la prochaine fois que j’ai envie de passer, hm ? » Un clin d’œil complice, pour rassurer sur le passage à autre chose, et puis elle se détourne et repasse au Teddybeer pour prendre congé pour la soirée.
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